Toponimîye : comune dè Fritchapèle / Toponymie : commune de Froidchapelle
(à complèter / à compléter)
Bibliyografîye / Bibliographie
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Arnould 1892 | ARNOULD A., Les noms de lieux de la commune de Boussu-lez-Walcourt, 1892, p.81-107 (note finale : « à Boussu-lez-Walcourt, novembre 1892 ») |
Carlier-Bal 1985 | CARLIER Arille, sous la direction de BAL, Willy, Dictionnaire de l’ouest-wallon, éd. de l’Association Royale Littéraire Wallonne de Charleroi, 3 tomes, 1985, 1988, 1991 |
Haust 1940 | HAUST Jean, Enquête dialectale sur la toponymie wallonne, 1940-1941, Mémoires de la Commission Royale de Toponymie et de Dialectologie |
Defagne 1984
| DEFAGNE P., Dictionnaire des patois de Fagne et de Thiérache, 1984 |
Remarque générale / Rimârke jènèrâle
A Boussu, il est à remarquer que les chemins désignés sous le nom de ruelles sont assez profonds et étroits. C’est sans doute à cette particularité qu’ils doivent leur nom de ruelles. (Arnould 1892)
LOCALITE | NOM EN FRANÇAIS NOM È WALON | ETYMOLOGIE ÈTIMOLOJÎYE Référence / rèfèrince |
Boussu | Ange gardien (L’) Andje gardyin (L’) Lieu de l’emplacement d’une petite chapelle renversée au commencement de ce siècle et contenant une statuette de l’Ange gardien, Ce licu se nomme encore : terre de l’Ange gardien, située près du chemin des carrières, n° 600 du plan cadastral. C’était autrefois une pieuse coutume de mettre les chemins difficiles sous la protection des anges gardiens. Les pierres de ce petit monument restèrent pendant un grand nombre d’années gisant sur le sol. Il fut reconstruit, vers 1870, par la famille de Hennin, en l’honneur de S. Alexandre, au lieu dit : le Tournant, à 300 mètres environ au Nord de son emplacement primitif. Sur sa pierre principale, assez bien conservée, sont gravées en relief les armes de la famille de Barbençon et on peut y lire l’inscription suivante :
ME JVSSIT NOBILIS ALEXANDER DE BARBENCON ALITER DE BOVSSV QVI OBIIT 12 MARTII 1695 R. I. P ((Arnould 1892)) |
Boussu | Badon Badon ou Bandon Ce hameau, qui remonte à peine à 25 ans, est bâti sur un ancien bois défriché. On y compte cinq maisons. Il forme une longue et étroite parcelle ou bande de terrain à pente assez raide, située au nord d’un ruisseau dont les eaux vont se déverser dans l’Eau-d’Heure. Il est distant d’environ trois kilomètres de l’agglomération du village et occupe une superficie de 40 hectares. Au XVIIe siècle, ce bois se nommait : Bandon. On ou hon vient du celtique aon qui signifie cours d’eau, ruisseau. L’origine du nom de Badon ou Bandon se trouve dans la forme étroite et la situation de son terrain le long du ruisseau. Les noms que l’on est convenu d’appeler noms de situation, ne sont, à proprement parler, que de courtes descriptions de lieux. La désignation la plus naturelle, comme la plus ordinaire, est celle qui se rapporte à l’aspect physique du sol. ((Arnould 1892)) |
Boussu | Badypré (Les prés de) Badipré (Lès prés d’) – sont les prairies situées entre le chemin du Stordoir et celui du Poncia. Badypré veut dire : bas des près. Ce sont les derniers pâturages de la vallée d’Erpion à Boussu. (Arnould 1892) |
Boussu | Bois Renaud (Ferme du) Bos R’naud (Cinse du) Ferme isolée, bâtie sur l’emplacement d’une forêt défrichée en 1866 et située à environ mille mètres au midi de Badon. Nous devons considérer le nom de ce lieu comme un nom propre d’homme. Au XVe siècle, vivait un nommé Renaud de Boussu. (Arnould 1892) |
Boussu | Bouly (Champ du) Boûlî (Tchamp du) Ce nominal se compose en boul-y et signifie la boulaie ou bois de bouleau. Bouleau en latin betula, en roman boulz, boule, bool, bol. (Arnould 1892) |
Boussu | Boussu Boussu origine romaine ; il veut dire buis ou bois de buis, buxus ou buxetum; les mots : lez-Walcourt lui ont été adjoints pour le distinguer de Boussu-en-Fagne (Namur) et de Boussu, près de St-Ghislain (Hainaut) (Arnould 1892) |
Boussu | Breucq (Prairie du) Breû (Pré du) Ce mot désigne en général une prairie marécageuse et doit provenir d’un radical germanique bruck ou brock. Ce nom se retrouve dans la toponymie romane sous plusieurs formes telles que broeucq, breifx, broux, etc., etc. On doit le distinguer de breuil, (bas-latin brolium) qui désigne un parc planté d’arbres et servant à l’entretien du gibier. Un des hameaux d’Escanaffles se nomme grand Breucq, ce qui signifie, selon M. CHOTIN, grand Marais, nom d’une ancienne seigneurie. Le Breucq de Boussu est une dépendance de l’habitation des anciens seigneurs du fief de cette localité. (Arnould 1892) |
Boussu | Cavin de Cronsart (Champ du) Cavin d’ Cronsaut (Tchamp du) Terres traversées par un ravin, gabinum et cavea en bas-latin; cavain, cavin, cavée, en roman désignent un creux, une brusque dépression du sol. (Arnould 1892) |
Boussu | Cerisier (Champ du) Cèréjî (Tchamp du) Il y eut en cet endroit un très vieux cerisier abattu depuis environ trente ans. (Arnould 1892) |
Boussu | Chemin de Batte-fer Tchèmin d’ Bate-fiêr Ce chemin, partant de Boussu, conduit à Batte-fer, anciennes forges de Silenrieux, converties en moulin. Sur le territoire de cette dernière commune, ce chemin se nomme le Chemin des férons ou ouvriers se rendant journellement aux forges de Batte-fer. (Arnould 1892) |
Boussu | Chemin des Fayats (Le) Tchèmin dès Fayas (Èl) traverse le champs des Fayats dont le nom vient de fagus. (Arnould 1892) |
Boussu | Chemin des Meuniers Tchèmin dès Mon.nîs – C’est le chemin que suivent ordinairement les attelages du meunier de Boussu. (Arnould 1892) |
Boussu | Chemin des Mines (Le) Tchèmin dès Mines (Èl) – reçut ce nom, parce que c’est par cette voie que les voituriers transportaient au fourneau de Solre-St-Géry, les minerais de fer venant de Walcourt et de ses environs. (Arnould 1892) |
Boussu | Chemin du Bouly (Le) Tchèmin du Boûlî (Èl) – est celui suivi pour le transport des récoltes du champ du Bouly. (Arnould 1892) |
Boussu | Chemin du Clautin (Le) Tchèmin du Clautin (Èl) – est renseigné au plan cadastral sous le nom de : chemin de la Croix, Pour l’étymologie, voir plus loin : le champ du Clautin. (Arnould 1892) |
Boussu | Chemin du Froniat (Le) Tchèmin du Fraugna (Èl) – passe dans le quartier de ce nom (Arnould 1892) |
Boussu | Chemin du Gau (Le) Tchèmin du Gau (Èl) – longe le champ du Gau et conduit à la carrière de ce nom. (Arnould 1892) |
Boussu | Chemin du Paradis (Le) Tchèmin du Paradis (Èl) – passe dans le groupe de maisons ou quartier dit : Paradis, ironiquement surnommé : Paradis des vaches. (Arnould 1892) |
Boussu | Clautin (Champ du) Clautin (Tchamp du) Terres nommées au XVIIe siècle : champ de la Croix Hautin. Il tire son nom d’une croix en pierre plantée le long du chemin traversant ce champ et érigée à la mémoire d’un nommé Hautin, mort en ce lieu. La croix et son nom ont disparu au commencement de ce siècle. De croix Hautin, par corruption, on a fait Clautin. Le plan cadastral datant de 1820, renseigne ce chemin sous le nom de : chemin de la Croix. A quelques mètres de ce chemin s’élève une autre croix en pierre, portant cette inscription : ICI EST DECÉDÉ SUBITEMENT, LE 15 SEPTEMBRE 1885, M. JACQUES BOURGES AGÉ DE 63 ANS. PRIEZ POUR SON AME. (Arnould 1892) |
Boussu | Cour (La) Coû (Èl) ancienne ferme tranformée en habitations. Court, dérivé du celtique cors, cobors, en bas-latin curtis, signifie une réunion de bâtiments destinés à une exploitation agricole, en d’autres termes, une ferme, une métairie. Dès la fin du VIIe siècle, ce mot répond à la villa de la basse-latinité, au hem, heim des Flamands et des Allemands. Ce mot curtis surtout s’employa pour désigner les portions de terre que l’empereur Charlemagne distribua à ses hérimans et qui furent plus tard données à titre de fief. (Arnould 1892) |
Boussu | Courtil à la Forge Courti à ‘l Fwadje Verger nommé en 1733 : Cortil à la forge. On peut supposer que jadis il y existait un petit atelier de forgeron, une forge. Les mots celtiques cors, cohors, cortil, signifient enclos. (Arnould 1892) |
Boussu | Courtil brûlé Courti brûlè Enclos où s’élevait une maison incendiée en 1794. On y voit une cavité indiquant l’emplacement de la cave du bâtiment. (Arnould 1892) |
Boussu | Cronsart (Champ de) Cronsaut (Tchamp d’) Endroit d’anciens essarts. Cron veut dire courbu, tortueux. Sart, synonyme de l’essart, venant de sartare, détricher en basse-latinité, d’où essartum, sartum, sart. (Arnould 1892) |
Boussu | Eau-d’Heure (Champ de) Iau-d’-Eûre (Tchamp d’ ‘l) qui longe la rivière de ce nom est un ancien bois défriché L’Eau-d’Heure dont les sources sont dans les bois de Cerfontaine (Namur), doit son nom à la circonstance qu’elle fut pour Boussu, Silenrieux et Walcourt, à partir de Cerfontaine jusque Walcourt, la limite séparative de la Nervie et du pays de Lomme ou Namur (1). Eure ou Or a, en roman, la signification de borne, comme nous le dit GRANDGAGNAGE. L’Eau-d’Heure serait, selon M. CHOTIN, l’eau de la frontière.
(1) VAN DER ELST. Doc. et rap. de la Soc. Archéo. de Charleroi, t. VIII, pp. 491- 493. D.-A. Van Bastelaer : Carte des pagi. Doc. et rap. Soc, archéo. de Charleroi. 1. XVIII. (Arnould 1892) |
Boussu | Echevées (Champ des) ? (Tchamp dès) « – Echevées vient de aises, ayces, aices, qui signifient territoire, district, domaine, colonie, en bas latin ajacis, agiei, aieis, et du mot wallon vî (sic). (NDLR vî signifie ‘vieux’ en wallon) Dans certaines contrées wallonnes, le mot aise se traduit par auje ou par éje. De ce dernier mot serait venu éche auquel on aurait ajouté celui de vî, pour désigner l’ancienneté des bâtiments, du domaine, ce qui aurait fait aiche-vies ou éche-vies et par la suite des temps Echevées. (sic) Ce champ renferme d’anciennes substructions non fouillées. » NDLR Normalement, en langue wallonne, la suite est adjectif + nom. Etymologie douteuse. (Arnould 1892) |
Boussu | Falemprise Falimprîje (Carlier-Bal 1985) |
Boussu | Fayats (Champ des) Fayas (Tchamp dès) Lieu autrefois couvert de hêtres. Le met fava tient du latin fagus, en roman fau, fayau, bois de hêtres. (Arnould 1892) |
Boussu | Feronval (Forges de) Fèronvau (Fwadjes dè) Ce nom signifie Val des férons ou ouvriers de fer. Anciennes forges démolies en 1890. Il ne reste plus que la maison des maîtres et les remises. (Arnould 1892) |
Boussu | Fief (Champ du) Fièf (Tchamp du) Champ faisant dans les siècles passés, partie du fief de Boussu (Arnould 1892) |
Boussu | Folie (Terre de la) Folîye (Têre dè l’) Folia, foliata, mots de la basse-latinité, ont la valeur de feuillée, lieu décoré de feuillage, Te mot feuillée se changea en celui de folie. (Arnould 1892) |
Boussu | Foncia Blameau Foncia Blamau Prairie et ancien étang, aujourd’hui boisé, situés dans une étroite vallée. Foncia veut dire fond, vallée. Blameau doit être un nom propre d’homme, (Arnould 1892) |
Boussu | Fosses des Pottys Fosses dès Potîs Terrain d’où les anciens potiers de Boussu ont extrait des terres pour la fabrication de leurs poteries. (Arnould 1892) |
Boussu | Fosterie Fosterîye Endroit des fosses d’où l’on a extrait des terres de potier. (Arnould 1892) |
Boussu | Fréchenies Fréchenîye ou Freghenies (champ des) Prés et terrain labourables. Nous croyons que c’est dans la langue romane qu’il faut chercher les éléments explicatifs de ce nom de lieu. La terminaison –nies, genies ou –ignies exprime en roman une idée de possession, de demeure, Quant à Froch ou Fregh, c’est la trace d’un nom de personne. Fréchenies désignerait donc le mansal (mansus), la propriété d’un certain colon Froch ou Freg. (Arnould 1892) |
Boussu | Frogniat (Le) Fraugna (Èl) ou « Le Frauniat » – Le nom de ce quartier veut dire frênaie, endroit des frênes. Il vient de fraxineus, fraxinetum. Frasnes (lez-Couvin) tire son nom de la même origine et se prononce en wallon : Fraune. (Arnould 1892) |
Boussu | Gau (champ et carrière di) Gau (Tchamp èt câriére dè) Gal, gaux, veulent dire en roman, caillou, pierre, Les mots germaniques go, gow, gau, gauw, signifient canton, contrée. Le nom de ce champ, qui renferme une carrière de pierre bleue, peut venir du roman, mais comme dans l’ancien wallon, on employait souvent le mot canton pour désigner une assez grande superficie de terrain, un champ, nous croyons que ce nominal est d’origine germanique. (Arnould 1892) |
Boussu | Grand bon Dieu (Terres du) Grand Bon Dieu (Têres du) Le nom de ce champ vient d’une grande croix avec christ, aussi en bois, plantée à l’angle de l’une des terres tenant à la grand’ route et au chemin dit : Ruelle Renaux. La croix a disparu vers la fin du siècle dernier. (Arnould 1892) |
Boussu | Grand Ry (Champ de) Grand Ri (Tchamp d’) C’est le champ voisin du ruisseau ou ry de ce nom. Ry et rieu viennent du latin rivus, ruisseau. (Arnould 1892) |
Boussu | Grandes Echevées (Bois des) Grandès … ? (Bos dès) Ce bois est situé près et au midi du Champ des Echevées dont nous avons donné plus haut l’étymologie. Ce nom fait supposer qu’il y avait plusieurs aises, dont les grandes et les petites. (Arnould 1892) |
Boussu | Hospinfosse (Bois de l’) Hospinfosse (Bos d’ ’l) ou Splinfosse (Bois de l’) – Fosse (fossa) signifie tombe, sépulture. Hospin ou Splin était sans doute un nom d’homme, celui d’un personnage qui reçut la sépulture en cet endroit, sous quelque tumulus nivelé par le temps, soit la fosse de Hospin ou Splin. On voit dans un champ du territoire de Bray (Hainaut) une excavation ou vallée de plus d’un hectare de superficie et portant le nom de Fosse aux fées. (Les Horifosses ou Holifosses). On croit que ce lieu, jadis couvert de bois, servait de retraite aux prêtres des anciens Belges et qu’ils y pratiquaient les cérémonies religieuses. Ce champ de Bray offre beaucoup d’analogie avec l’Hospinfosse de Boussu, situé sur une hauteur, où il existe également une forte et assez brusque dépression du sol, formant une excavation naturelle ou vallée presque circulaire à sa naissance, s’étendant de l’Est à l’Ouest, d’une superficie d’environ un hectare, qui se termine par une gorge aboutissant au chemin de Boussu à Cerfontaine. En présence de cette analogie entre les noms et la forme des deux excavations, la supposition ne serait pas hardie si l’on admettait que celle de Boussu est aussi une trace du séjour des Druides. (Arnould 1892) |
Boussu | Houpia (Ferme de) Houpia (Cinse dè) Ancienne forêt. Ferme située sur une hauteur au SSE du Bois Renaud. Houpia, lieu du houp houppe, vient de apicum, désinence adjective du mot latin apex, apicis, le haut, le sommet, la cime de quelque chose. Houpper veut dire, en terme de chasse, appeler son compagnon. Cet endroit culminant, bien choisi pour houpper, faire le houp, appeler, reçut le nom de Houpia. Les bois de Badon, Bois-Renaud et Houpia faisaient, avant leur défrichement, partie du domaine seigneurial de Barbençon. (Arnould 1892) |
Boussu | Jacques (Bois) Jâke (Bos) Cette désignation est un nom propre d’homme. En 1760, cette forêt appartenait à Hyacinte-le-Rond, seigneur de Bois Jacques, haut avoué de Silenrieux, époux de Cathérine Wolft. Leur fille, Cathérine le Rond, épousa, le 4 juillet 1764, Maximilien-Octave Desmanet, seigneur d’Arquennes, demeurant à Thuin en 1778. A cette dernière date il était devenu, par sa femme, seigneur de Bois-Jacques. (Arnould 1892) |
Boussu | Justice (Champ de la) Justice (Tchamp dè l’) Lieu où s’élevait, au temps féodal, le gibet de la seigneurie. On appelait justice l’endroit où s’esécutaient les arrêts criminels ou correctionnels aussi bien que l’instrument de coercition lui-même. Cela n’indique pas toujours que la justice ou pilori s’y trouvait en permanence; cette dénomination provient parfois de ce que le champ qui le porte a été le théâtre d’une exécution capitale. Il y a un champ de ce nom dans un grand nombre de communes. Il occupe généralement une situation élevée, ce qui est le cas pour le champ de la Justice de Boussu. (Arnould 1892) |
Boussu | Leuraufosses (Champ de) Leûraufosses (Tchamp d’) Quelle est la forme primitive de cette dénomination? On ne peut risquer que des conjectures. Leuraufosses serait primitivement : leûp aus fosses ou bien : loup dans les fosses. On rencontre, en ce lieu, plusieurs fosses produites par l’extraction des pierres. (Arnould 1892) |
Boussu | Malades (Prés des) Malâdes (Pré dès) Ce nom signifie : refuge des malades. Lorsque la peste s’étendit, vers 1636, sur toute l’Europe et lui enleva le quart de sa population, il s’éleva sur tous les points où sévissait l’épidémie, des lazarets qui disparurent avec la contagion (2). Les pestiférés de Beaumont furent transportés hors ville, dans des huttes établies aux lieux dits : les trieux des Roquettes, le Saulchoit et Fameville (3); ceux de Solre-St-Géry au lieu dit : la retraite de la Maladrerie, et ceux de Rance à la Fontaine des Malades (4). Il est probable qu’on construisit, en 1636, aux près des Malades comme dans les lieux précités de Beaumont, de Rance et de Solre-St-Géry, des huttes ou l’on réfugia les pestiférés de notre commune qui perdit, cette année, cent dix de ses habitants.
(2) J. Monoyer, Etudes historiques sur les villages de Houdeng, Goegnies et Strépy, p. 102. 1875. (3) Th, Bernier. Histoire de la ville de Beaumont, 1680. (Arnould 1892) |
Boussu | Marchet (Champ du) Martchèt (Tchamp du) Marchet veut dire tumulus. Nous avons à Boussu le champ du Grand Marché et le champ du petit Marché. (C’est ainsi qu’ils sont désignés au cadastre). Dans le premier s’élevait un grand marchet ou grand tumulus et dans le second un petit marchet ou petit tumulus. Les marchets furent, à l’époque celtique, la sépulture des chefs et des grands. On sait que les Celtes inhumaient leurs morts sous de petits tumulus formés d’un tas de pierres de moyenne grosseur; il en existait beaucoup sur la rive droite de la Meuse, où ils portent le nom de marchets. La culture en a fait disparaitre un grand nombre, y compris ceux qui ont dû exister sur Boussu (5). Ces champs de Boussu dits Marchets sont renseignés au plan cadastral de 1733, sous le nom de Marchais.
(4) L. DEVILLERS, Annales du Cercle Archéo. de Mons, t. VIII, pp. 202 et suiv. (5) Compte-rendu du Congrès archéologique de Namur, 1886, pp. 35 et 36. (Arnould 1892) |
Boussu | Mazarin (Bois de) Mazarin (Bos d’) Ancien nom d’un parti politique en France. (Arnould 1892) |
Boussu | Menin-Fayt (Champ de) Mènin-Fayi (Tchamp d’) Ce lieu fut un petit bois de hêtres. Menin veut dire menu, petit. Fayt, comme Fayat, vient de fagus, fau, hêtre. (Arnould 1892) |
Boussu | Metz (Champ des) Més (Tchamp dès) Metz, formé du vieux mot roman mas, meix, mex, a la valeur de maison des champs, ferme, manse. Le metz ou manse désignait, dans les premiers siècles, les exploitations agricoles isolées de douze bonniers ou de douze arpents, selon que l’exploitation était d’origine germanique ou celtique. On donna au manse, dans le Hainaut et les provinces adjacentes, le nom de manoir, manage et de metz. De ces différentes dénominations sont venus les noms des communes de Grand-Met, Metz-en-Couture, et ceux de Beaumetz, Jolimetz, Manage, Mesnil, etc., etc. (Arnould 1892) |
Boussu | Morgnies (Champ de) Morgnîye (Tchamp d’) Selon M. CHOTIN, Mévergnies (Hainaut) signifie demeure, et par extension village de Mever. Harmignies veut dire la propriété d’Armégius ou Arminius. La signification de Morgnies serait donc la propriété ou l’habitation d’un nommé Morus, Mor ou Maure. (Arnould 1892) |
Boussu | Noëlles (Champ et Prés des) ? (Tchamp èt Prés dès) Ce nom vient de noyé, terrain humide. (Arnould 1892) |
Boussu | Nowes (Fonds des) Nauwes (Fonds dès) Prairies dans un bas-fond, petite vallée, pâturage humide, pacage aquatique. Nowes vient du baslatin, nea, noyé. (Arnould 1892) |
Boussu | Pachy à l’Huile Pachi à l’ Ôle Ainsi nommé parce que le produit de ce terrain était probablement affecté à l’entretien de la lampe du st Sacrement. Latour (Luxemb.) a son Champ des huiles. Bleid son Fond à l’huile (G. KURTH. Glossaire étymologique de St-Léger). A Bray, on trouve un pré dit Pré de la lampe, parce qu’il a été donné à la fabrique pour l’entretien d’une lampe perpétuelle dans le chÅ“ur de l’église. (J. MONOYER. Les noms de lieux du canton de RÅ“ulx. 1879). Le Pachy à l’huile fut la propriété de la commune de Boussu qui l’échangea, vers 1864, contre le Pachy à messes, appartenant alors au propriétaire de la ferme de la couronne. Cette ferme fut une ancienne auberge ayant pour enseigne une couronne en fer forgé, placée, jadis comme aujourd’hui, sur le faîte du toit du bÃ¥timent. (Arnould 1892) |
Boussu | Pachy à Messes Pachi à Mèsses Cet enclos tire son nom de ce que son revenu servait à payer des messes dites pour les trépassés. (Arnould 1892) |
Boussu | Paradis (Le) Paradis (Èl) Cette désignation se rencontre dans un grand nombre de communes. On le retrouve dans le Luxembourg belge, à Ronzon (Rendeux) et à Vitry; à Jambes (Namur), le chemin du Paradis; à Silenrieux, le champ du Paradis; dans plusieurs communes de la province de Liège; dans le Brabant et la Flandre orientale; dans le Hainaut, à Braine-l’Alleud, à Wodecq, à Strée, à Thirimont, à Thuillies, à Acren, à Silly, à Lessines, etc. Beaucoup de communes des départements du Nord et du Pas-de-Calais (France) offrent le même nom. Il est aussi fréquent dans les pays de langue germanique sous la forme hemelrijk ou Himmelreich. Des lieux de ce nom existent notamment dans la Flandre Orientale, à Bachte, à Leerne, à Sint-Denis-Westrem, à Basel et à Gysenzeele. Un certain nombre de lieux portent le nom d’Enfer, dont l’origine se rattache, sans doute, au même ordre d’idées que celle de Paradis. On le trouve à Barenzy (Mousson), à RÅ“ulx (Hainaut), à Blingel, et à Fillières, dans le Pas-de-Calais. Il est assez commun dans plusieurs localités du pays flamand. Nous croyons que ces noms, présentant un phénomène général, ne peuvent être raisonnablement expliqués que par une cause générale. C’est ainsi que le dictionnaire archéologique du Pas-de-Calais dit que l’emplacement d’une ancienne maladrerie fut surnommé le Paradis, parce que ce mot résumait la seule espérance des lépreux (Arrond. de Béthune, p. 337). D’autres explications ont été données à ces appellations populaires. M. DE ROCHAS pense que ce nom s’applique aux bons terrains. Selon M. CHOTIN, le nem de Paradis serait une dénomination donnée assez souvent à l’endroit le plus tertile du village. Cette explication ne peut s’appliquer au Paradis de Boussu, ce lieu étant loin d’être le plus fertile du territoire. M. G. KURTH estime que cette désignation n’a d’autre sens que celui de cimetière. Pourquoi ces cimetières anciens ont-ils reçu le nom de Paradis? Pour les populations païennes, tant les romaines que les barbares, le vrai séjour des morts était, à leur yeux, l’endroit où l’on avait déposé leur dépouille mortelle. Selon leur croyance, c’est là , dans les régions souterraines, qu’ils continuaient leur existence d’ici-bas et que les ombres des morts se nourrissaient de la fumée et du parfum des repas sacrés offerts à leurs mânes. En présence de cette conception de la vie future, il n’y a rien d’étonnant que l’on ait donné au séjour des morts le nom de l’autre monde, qui était pour les païens, la demeure commune de tous les défunts. Les philosophes et les poètes seuls établissaient une distinction entre un séjour des bons et celui des mauvais. La foule ignorait cette distinction et le langage populaire n’avait qu’un mot pour les désigner l’un et l’autre. Il était pour les Latins inferi ou infernus, demeure souterraine. Chez les Germains, c’était Hela, qui est devenu hel en néerlandais et Hölle en allemand. Le christianisme, ayant fait la conquête de nos ancêtres, leur enseigna qu’il y avait une différence dans le séjour des morts; que les bons, en récompense de leurs vertus, jouissaient dans le ciel, d’une félicité éternelle, et que les méchants souffraient à jamais en enfer. Deux termes différents s’employèrent des lors pour désigner ces deux séjours opposés des défunts : on conserva pour la demeure des damnés, le terme dont on s’était servi jusqu’alors enfer, hoelle, et on donna au séjour des bienheureux le nom de Paradisus. On remplaça ensuite, insensiblement et presque partout, enfer et boelle par paradis et par Himmelreich ou hemelrijk, pour désigner le lieu où l’on enterrait les morts. A Jambes (Namur), le chemin du Paradis est l’avenue d’un ancien cimetière. Il est probable que c’est le cas pour tous les chemins du Paradis que l’on rencontre dans la toponymie. Sur le territoire de Thuillies, M. D  A. VAN BASTELAER, président d’honneur de notre Société, a trouvé et fouillé un cimetière belgo-germain de l’âge du bronze sur la terre du Paradis, située le long de la Chaussée du Diable et du ruisseau ou ry Paradis. Le sentier du Paradis y aboutit. L’auteur a présenté un mémoire sur cette fouille au congrès archéologique de Bruxelles en 1891. – (Voir le compte-rendu de ce congrès, 1e partie, p. 209). La découverte que nous avons faite, en 1889, des restes d’un bustum de l’époque romaine, sur un terrain cadastré section B, n° 679, sis à cent mètres environ du lieu dit paradis, formant aujourd’hui un groupe de six habitations bâties au commencement de ce siècle, nous autorise à croire qu’un cimetière belgo-romain existe non loin de ce bustum, et que c’est le champ où nous l’avons trouvé qui portait jadis le nom de Paradis. Les restes de notre bustum formaient une couche épaisse de trente-cinq centimètres et étaient recouverts de 0m30 cent. De terre végétale. Le diamètre de la partie supérieure du trou ne pourrait être indiqué, ses parois, probablement construites en tuiles, ayant disparu. Celui de sa base mesurait 0m90 centimètres. Ce trou contenait une certaine quantité de cendres, de bois charbonné, trente fragments de tuiles romaines, une douzaine de tessons de vases romains, en poterie, de petites dimensions, et deux broches, en fer, ou clous sans tête, de 42 millimètres de long; une douzaine de fragments de tuiles reposaient, comme pavement, au fond de l’orifice; d’autres étaient placés vers le milieu et même au-dessus des débris de combustion. L’action exercée par le feu sur les restes de tuiles en avait rendu quelques-uns très tendres et de couleur brune noirâtre. Ces tessons de poteries proviennent probablement des vases qui ont contenu les parfums, les liquides précieux qu’il était d’usage, chez les Romains, de répandre sur les corps en incinération. Le bustum des Romains se construisait habituellement non loin de l’emplacement de leurs cimetières. Il est, en outre, à remarquer, que beaucoup de lieux dits Paradis, renferment des tombes romaines. A Ronzon (Rendeux), dans le Luxembourg belge, on a rencontré des débris de la civilisation romaine, surtout au lieu dit Paradis (La province de Luxembourg, par MATHEU et ALEXIS, p. 194, Namur, 1880). Il en est de même dans le désert qui règne entre Vitry et la forêt d’Anlier, auprès du lieu dit Paradis (Annales de l’Institut Archéologique d’Arlon, t. VII, p. 82). A St-Léger, on croit aussi avoir découvert des tombes franques sur Paradis KURTH, Toponymie de St-Léger). Le Paradis de Boussu est maintenant désigne sous le nom Paradis des vaches, dénomination ironique qui pourrait faire supposer que ce lieu a servi à l’enfouissement des vaches, Cette hypothèse serait inexacte. On n’enterrait jamais anciennement les animaux morts. Ils étaient toujours traînés dans les champs les plus éloignés du village, où ils servaient de pâture aux chiens, aux oiseaux carnivores, etc. De plus, le Paradis, tenant pour ainsi dire à l’habitation du seigneur de Boussu, celui-ci n’aurait pas toléré l’existence d’un charnier aussi près de sa demeure. (Arnould 1892) |
Boussu | Pelton (Prés de) Pèlton (Prés d’) Ce nom vient du celtique aon, bon ou on, ruisseau, et de piet ou pelt, petit. Il signifie les prés du petit ruisseau. (Arnould 1892) |
Boussu | Petites Echevées (Bois des) ? (Bos dès) Confine aux Champ des petites Echevées. Il fut sans doute planté à proximité des petites aises. De là son nom. (Arnould 1892) |
Boussu | Planté (Bois) Planté (Bos) – a une superficie de 14 hectares. Bois planté à une époque dont on a gardé le souvenir, par opposition à ceux qui remontent à des temps immémoriaux. (Arnould 1892) |
Boussu | Poncia (Le) Poncia (Èl) hameau composé de sept maisons, situé près du ruisseau d’Erpion, à l’endroit où existe un petit pont ou ponceau, en wallon, poncia, de là son nom. (Arnould 1892) |
Boussu | Poterie (La) Poterîye (Èl) Quartier bâti sur l’emplacement d’anciennes fabriques de produits céramiques. (Arnould 1892) |
Boussu | Profonval (Bois de) Parfonde-Vâ (Bos d’) Ce nom vient du latin profunda vallis, la vallée profonde. (Arnould 1892) |
Boussu | Retranchement (Champ du) R’trantchemint (Tchamp du) Emplacement des retranchements dont on voit encore des vestiges et que le général Marceau fit ouvrir, lorsqu’il campa en ce lieu, avec son corps d’armée, depuis le 26 avril 1794 jusqu’au 1o mai suivant. (Arnould 1892) |
Boussu | Ruelle Churelle Ruwèle Churèle – passe au pied du pignon d’une maison ayant appartenu à un individu surnommé Churelle. En 1754, cette ruelle était qualifiée : chemin du seigneur. (Arnould 1892) |
Boussu | Ruelle du Breucq Ruwèle du Breû Au siècle dernier, cette ruelle se nommait : le chemin du Seigneur. Elle conduit au breucq et à l’ancienne demeure du seigneur du fief de Boussu. (Arnould 1892) |
Boussu | Ruelle Grossau Ruwèle Grossaut Chemin passant près d’une maison appartenant en 1685, à Remy Grossart, dit Grossaut, échevin de cette commune. (Arnould 1892) |
Boussu | Ruelle Renaux Ruwèle Reunau – part de la grand’route et aboutit en face d’une maison ayant appartenu à un sieur Renaux. Deux mayeurs et un maire de Boussu portaient ce nom. (Arnould 1892) |
Boussu | Ruelle Thérèse Grignard Ruwèle Tèrêse Grignârd Sentier longeant le pignon d’une maison qui fut la propriété d’une dame de ce nom. (Arnould 1892) |
Boussu | Saucis (Champ et Prés du) Saucis (Tchamp èt Prés du) Ce nom me parait être la forme locale du radical salicelum, qui est ailleurs saussoy, saussay, à Beaumont saulchoit, lieu des saules. (Arnould 1892) |
Boussu | Sente (Champ de la) Pîd-Sinte (Tchamp dè l’) Semita pedum, pied-sente, sentier à l’usage des piétons ou gens qui voyagent à pied. Ce champ tire son nom des sentiers qui le traversaient et qu’on supprima vers 1848. (Arnould 1892) |
Boussu | Septânes (Ferme de) Sètâne (Cinse dè) Ancien fief de Boussu relevant de la seigneurie de BelÅ“il. Il se nommait en 1473 : Septausnes; en 1679 : Sept-Aulnes; et en 1702 jusqu’en 1770 : Septannes. Cette ferme est située aux confins des quatre communes de Barbençon, Vergnies, Erpion et Boussu. Le corps de logis est bâti sur Boussu, tandis que la grange, les écuries et les étables sont construites sur Barbençon. Elle doit tenir son nom d’un groupe d’aulnes (alnus), au nombre de sept, croissant près du lieu où elle est bâtie. Ce qui vient étayer notre opinion sur cette étymologie, c’est que deux champs de Boussu, voisins de ceux de Septânes, se nomment l’un le Grand Auneau, l’autre le Petit Auneau. Ils tirent leur nom des bois d’aunes qu’ils contenaient. L’abbaye d’Aulne porte ce nom, parce qu’elle fut établie dans un lieu couvert ou entouré de bois d’aulnes (1). La proximité d’une colline, d’une montagne, le voisinage d’une fontaine, d’une rivière, une plantation vieille d’une essence d’arbre particulière, durent être pour les premiers habitants de la contrée comme autant d’indicateurs, comme autant de Monts-Joie (2) auxquels ils reconnaissaient et faisaient reconnaitre leurs bourgades, leurs demeures. Nos pères donnèrent donc à leurs naissantes communautés, à leurs habitations, le nom de ces bois, de ces monts, de ces plantations.
(1) LERROCQUI. Histoire de l’Abbaye d’Aulne. (2) Les Monts-joie étaient des enseignes de chemin, telles que des croix, des monceaux de pierres, de grands arbres, des montagnes vues de loin, a l’approche desquelles le voyageur faisait éclater sa joie. Parbleu! le mansal était près de là . (Arnould 1892) |
Boussu | Soquette (La) Sokète (Èl) Ce nom vient d’une vieille souche ou tronc d’arbre (en wallon sokète) qui subsistait jadis dans ce quartier. (Arnould 1892) |
Boussu | Soudart (Terre du) Soûdârt (Têre du) Champ sur lequel on trouva le cadavre d’un soldat (soûdârt), mort des blessures reçues dans l’un des combats qui ensanglantèrent Boussu en 1793 ou 1794. (Arnould 1892) |
Boussu | Stordoir (Bois du) Stoûrdwè (Bos du) Bois communal situé au Midi du Stordoir. Son nom vient de sa proximité de cet ancien établissement industriel. (Arnould 1892) |
Boussu | Stordoir (Champ du) Stoûrdwè (Tchamp du) Terres situées près de l’ancien tordoir, pressoir, ayant existé en ce lieu et dont on voit encore les substructions. (Arnould 1892) |
Boussu | Toffette (La) Tout-fète (Èl) La tradition rapporte que le citoyen qui bâtit la première maison de ce quartier, disait à quiconque lui parlait de sa construction : elle sera bientôt faite. Le mot tofète serait resté. (sic) De là le nom de ce groupe d’habitations. Cependant ce nom de lieu se rencontre dans d’autres localités, notamment à Thuillies et à Solre-Saint-Géry. (Arnould 1892) |
Boussu | Tourette (La) Tourète (Èl) Cette dénomination vient d’une tourelle qui, croit-on, s’élevait autrefois en ce lieu. En creusant le fossé contenant les tuyaux de la distribution d’eau communale, établie dans le chemin de ce quartier, on a mis à jour, en assez grande quantité, des restes de cottes de mailles, en fer, et quelques mailles en or. Ces débris sont peut-être une partie de l’habillement de hauts personnages du moyen-âge inhumés en cet endroit, distant de quelques mètres seulement du mur de l’ancien cimetière communal, supprimé en 1887. (Arnould 1892) |

èl Têre du Tournant / la Terre du Tournant
(Arnould, Toponymie de Boussu-lez-Walcourt, 1892)
Boussu | Tournant (Terre du) Tournant (Têre du) Cette dénomination peut venir de ce que ce terrain est situé près de la bifurcation du chemin de Boussu à Cerfontaine et à Erpion, c’est-à -dire, près du tournant du chemin. Cette expression tournant s’emploie encore vulgairement pour désigner l’endroit où le chemin décrit une courbe ou un angle quelconque. Nous lisons dans l’ouvrage de M. F  V. GOETHALS : Le Miroir des notabilités de Belgique, etc., etc. « qu’il existe dans l’ancien fief de Boussu un lieu appelé le Tournant, sur lequel on voit encore les restes d’un vaste château, ancienne résidence des seigneurs de Barbençon, dite de Boussu ». Une fouille que nous avons suivie avec soin, fut pratiquée en ce lieu, en 1890, par son propriétaire M. G. de Hennin, qui y a extrait environ 150 mètres cubes de pierres, provenant des substructions qu’il renfermait. Le Tournant étant bordé au Midi, au Levant et au Nord, par un profond fossé, autrefois rempli d’eau, large de 15 à 18 mètres et dont la profondeur actuelle varie de 1 mètre à 1m70, on peut croire que, jadis, il s’y élevait un château-fort avec donjon ou tour, comme on en voyait au Moyen-Age. On peut admettre qu’un mur clôturait le Tournant du côté du chemin dont le niveau est, vers le milieu, deux mètres plus bas que celui de la terre. Dans la berge ou talus de celle-ci, on voyait, il y a 40 ans, des restes de maçonnerie. On y rencontre encore de nombreux moellons de coustruction. Les recherches ont mis à jour les fondations de vastes bâtiments dont plusieurs ont servi à une exploitation agricole. Elles ont constaté que de nombreuses substructions contigües à celles encore existantes ont été enlevées anciennement et faisaient corps avec les bâtiments dont nous avons vu les parties restantes.
A Appartement de 4 mètres 45 c. de long sur 3m90 c. de large. Les murs avaient one épaisseur de 0m60 c. B Cave de 3m75 de longueur sur 3m30 de largeur. Sa voûte a disparu. Elle était pavée en dalles de pierres bleues. Les quatre dernières marches d’un escalier en pierre restaient en place. C Partie encore visible d’une place de 6m70 du cóté du Levant. D Appartement de 6 mètres de long sur 9m95 de large. E Etable ou écurie de 8m50 de longueur sur 3m10 de largeur. Une partie du pavement en petites pierres bleues et la rigole pour l’écoulement du purin étaient encore visibles. F Ecurie ou étable de 8m50 de long sur 4m50 de large. Nous y avons rencontré quelques parties du pavement en pierres bleues. G Place de 8m50 de long sur 8 mètres de largeur. Elle a probablement servi de grange ou de remise. Les restes de murs au Levant de cette remise indiquent que le bâtiment se prolongeait de ce côté et qu’une exploration antérieure en a enlevé les fondations. Les murs de bâtiments E, F et G avaient une épaisseur de 0m60 cent. Les parties de murs restant au Midi et au Couchant de toutes les places énumérées ci-dessus, qui composaient l’habitation du fermier, montrent qu’il en a existé d’autres de ces cótés Les matériaux extraits attestent qu’on a employé pour ces bâtisses des débris provenant d’une autre construction. Des frag- ments de tuiles plates revêtues de vernis plombifère, du côté opposé au bouton et recueillies par les fouilles, prouvent qu’on doit faire remonter l’érection de ces bâtiments au XIVe ou XVe siècle. H Grand bâtiment mesurant intérieurement 15m60 de long sur 12m60 de large. Ses murs, soutenus par cinq contreforts, ont une épaisseur de 0m8o centimètres. Cette construction fut probablement une chapelle. Dans ce cas, les substructions découvertes au Midi, seraient les bases d’une abside et des sacristies. Elle fut peut-être la chapelle de Saint-Pierre in manerio, mentionnée par M. C  B. DE RIDDER, dans son ouvrage : Les diocèses de la Belgique avant 1559. (Bossusum, Altare sanci Petri in manerio (1). La chapelle castrale de Boussu est aussi renseignée, en 1686, dans la table analytique des archives de l’abbaye de Lobbes. I Appartement de 8m10 de long sur 6m6o de large. J Place ayant en longueur 6m60 sur 6 mètres de largeur. Les murs de ces deux places ont une épaisseur de 0m80 c. Leur proximité du grand bâtiment H donne lieu de supposer qu’il en formait une dépendance, peut-être même l’habitation du chapelain. K Murs dont la direction indique qu’il a existé entre eux et le bâtiment H, avec lequel ils ont fait corps, plusieurs places dont les fondations furent enlevées par des fouilles antérieures. Des vestiges exhumés, l’on peut inférer que les bâtiments H, I, J et K remontent à une époque bien antérieure au XIVe siècle, Les recherches n’ont amené aucun débris de produit céramique vernissé. Nous avons recueilli des tuiles plates en terre jaune-rougeâtre, de pâte très dure, avec boutons de même épaisseur que les pannes se plaçant sur les lattes comme les ardoises. Ces tuiles mesurent en longueur 285 millimètres et en largeur 183 millimètres. Leur épaisseur est de 16 millimètres. L Lieu d’où l’on a retiré plus d’un mètre cube de pierres provenant de fondations maçonnées. Une construction a dû exister en cet endroit qui pourrait être l’emplacement d’un donjon, mais comme ce lieu et ses alentours n’ont presque pas étè explorés, nous n’avons aucune certitude à cet égard. M Mur de 0m90 c. d’épaisseur et dont le prolongement n’a pas été recherché. Le plan cadastral de 1733 ne renseigne aucun bâtiment sur la terre du Tournant, Ceux dont nous avons retrouvé les fondations avaient done tous disparu à cette date. Les recherches faites au Tournant furent purement agricoles. Elles n’avaient pour but que l’enlèvement de ses substructions pour en faciliter la culture. Il est regrettable que ce champ n’ait pas été l’objet d’une fouille générale qui aurait probablement mis à jour la trace d’un donjon et d’autres substructions du manoir. (Arnould 1892) |
Boussu | Trianon Triyanon (Haust 1940) |
Boussu | Tries à chiens (Champs des) Trîs à Tchins (Tchamps dès) Tries est synonyme de trieu, mais se rapproche de l’origine teutonique driesch. Tries, trieu, veut dire terre inculte. Trieu à chiens signifie mauvais terrains. On remarque sur ce champ les vestiges des retranchements ouverts par le général Marceau en avril 1794. (Arnould 1892) |
Boussu | Trieux Anne Michaux (Champ des Trîs Ane Mitchau (Tchamps dès) Les trieux ayant appartenu à Anne Michaux, Trieu, mot dérivé du tudesque driesch, avec le sens de terre en friche. (Arnould 1892) |
Boussu | Vaucelle (Champ de la) Vaucèle (Tchamp dè ’l) Va, (latin) vacuus, libre, exempt; ux ou us, usarins, dont on a l’usage; Celle vient du mot allemand Zelle, qui signifie hermitage. Soit hermitage ou domaine dont on a l’usage et non la propriété, par conséquent soumis au droit d’aubaine (1).
(1) Aubains ou Aulbins (Du bas-latin aubena, advena, albanagium, habitant d’origine étrangère). Le droit d’aubaine, d’aubaineté ou d’aubenage, était un droit par lequel un étranger qui abandonnait la terre de son seigneur, payait au baron dans la serre duquel il allait, une certaine somme, et par lequel, s’il ne lui prêtait serment de fidélité, celui-ci devenait l’héritier de ses biens. (Arnould 1892) |
Boussu | Wastemme (La) Wastème (Èl) Lieu inculte, désert, mauvais terrain.Woestijn en flamand, Wüste en allemand et Wastum en bas-latin. Il y a à Boussu la Wastemme de Cronsart et la Wastemme des Noelles, deux petites prairies appartenant à la commune. (Arnould 1892) |
Boussu | Wéames (Pachy du) Wé-à -Mé (Pachi du) Ce nom a dû se prononcer primitivement Wasmes ou Waasmes, de Waé, noyé, humide, et meis, mes ou mez, enceinte, enclos ; prairie humide et clôturée. (Arnould 1892) NDLR Il s’agirait d’un pré ‘à ’ (avec /un/) enceinte. |
Erpion | Erpion Èrpiyon (Carlier-Bal 1985) |
Fourbechies | Bois-Brûlé Bos-Brûlè (Carlier-Bal 1985)) |
Fourbechies | Culot-du-bois Culot-du-Bos (Carlier-Bal 1985) |
Fourbechies | Fourbechies Fourbèchi (Carlier-Bal 1985) |
Fourbechies | Jumelle (Carlier-Bal 1985) |
Fourbechies | La Ronce (Carlier-Bal 1985) |
Fourbechies | Sautizelle (Carlier-Bal 1985) |
Froidchapelle | … Cache aus Rin.nes (Èl) Du wallon cache, chasse, et de rin.ne, grenouille (Carlier-Bal 1985) |
Froidchapelle | … Loripète (Carlier-Bal 1985) |
Froidchapelle | … Tâye Lardin Du wallon tâye (nf), taille, partie de la forêt où l’on abat les arbres. (Defagne 1984) |
Froidchapelle | … Tiène à Groûjes (Èl) entre Virelles et Froidchapelle : tiène (côte), groûje (nf), morceau de charbon imparfaitement brûlé (Carlier-Bal 1985) |
Froidchapelle | Arsières (Les) (Carlier-Bal 1985) |
Froidchapelle | Fond du Walestru Fond du Walèstru (Carlier-Bal 1985) |
Froidchapelle | Gouty (Le) (Carlier-Bal 1985) |
Froidchapelle | Milombois (Carlier-Bal 1985) |
Froidchapelle | Pierraille (La) Piraye (Èl) (Carlier-Bal 1985) |
Froidchapelle | Ravet (Le) Ravèt (Èl) (Carlier-Bal 1985) |
Froidchapelle | Rouset (Le) (Carlier-Bal 1985) |
Vergnies | Haiwys (Carlier-Bal 1985) |
Vergnies | Maransart Maransaut (Carlier-Bal 1985) |
Vergnies | Vergnies Vèrgnîye (Carlier-Bal 1985) |