Bourcy traditions religieuses village

BORCI

BOURCY

TRADICIONS R’LIJIEÛSES

TRADITIONS RELIGIEUSES

Borci / Bourcy

Lès tradicions r’lijieûses / Les traditions religieuses

1.    Les baptêmes / Lès batèmes

Après le baptême, les “petits sous” étaient jetés à la volée aux enfants attentifs au moindre mouvement de la main du parrain vers la poche du veston, et qui essayaient d’en mesurer la lancée.

Il y avait de généreux parrains et marraines, et d’autres qui l’étaient moins. Certains s’en retournaient le dos voûté sous les quolibets des enfants dé­pités. 

(Octave, 1973, 127) 

2.   Le dimanche des Rameaux, la Semaine Sainte et Pâques / Li Florîye Pâke, li Pèneûse Samin.ne èt Pâke

Le dimanche des Rameaux, on bénit les « pâkîs » (branches de buis).

 

Lors de la Semaine Sainte, les enfants avaient pour mission de remplacer les cloches absentes et annonçaient les offices en passant dans les rues avec des crécelles (taratas).

 

A l’heure des offices, ils vont de maison en maison, faisant tourner leurs crécelles en criant sur chaque seuil: “C’est pour le premier coup de la messe”… ou ” c’est pour le salut”. C’est un peu lugubre, cela ne remplace pas les cloches, mais c’est en harmonie avec la semaine de Pâques. Le samedi, après le retour des cloches, les créceleurs touchent le salai­re de leur peine, en oeufs ou en monnaie.

(Octave, 1973, 124)

 

La tradition de teindre les œufs (et parfois de les offrir aux visiteurs) est toujours vivace.(Octave, 1973, 124)

3.   Les Rogations / Lès Rogâcions

A un moment donné, au printemps, à la sortie de la messe en semaine, et ce pendant quelques jours, les fidèles se rendaient avec le prêtre dans les champs aux alentours pour la bénédiction des champs dans l’espoir d’une bonne récolte.

(témoignage de Marie-Isabelle Geuzaine)

 

Dans la foulée, l’adoration de saints protecteurs (Quoilin, Fiacre, Gertrude, Donat, …) était courante.

4.   La procession lors du Saint-Sacrement / La porcèssion â Sint-Sacreumint

Chaque année, les fidèles à Bourcy participent à la procession du Saint-Sacrement. 

5.   Les pèlerinages / Lès pèlèrinèdjes

5.1   Généralités / Jènèralités

L’élément religieux a toujours trouvé une grande place dans la foi vivace et profondément chrétienne de nos villages; certaines pratiques se transmettaient, il y avait d’émouvants hommages à la sainte Vierge, aux Saints.

A part les grands pèlerinages organisés chaque année, comme les pèlerinages à Lourdes, à Beauraing, à Banneux, à Tongres peut-être, les autres tombent en désuétude, comme tous     ces pèlerinages, à St Monon, St Thibault, Notre-Dame de Forêt, à la grotte de Hardigny et de Longvilly….

Que reste-t-il de la coutume de se rendre jusqu’en l’église de Noville, à pied, pour implorer les  “trois Maries” quand il y avait un agonisant dans le village. (“Les trois Maries”: Marie-Madeleine citée par les Evangélistes, l’autre Marie citée par Mathieu, et Marie, mère de Jacques. (1)

Les missions paroissiales ont disparu .

Toutes ces vieilles dévotions particulières ont disparu dans le brouhaha du 20e siècle et dans les nou­velles tendances liturgiques modernes.

(La grotte de Longvilly fut aménagée lors du pastorat de l’abbé Belièvre. Après diverses études, on l’aménagea au flanc des rochers. Ce travail exécuté par Monsieur Antoine Robert de Bastogne dura exactement 80 jours et nécessita 6.000 kgs de ciment. Pour amener la source où elle se trouve actuellement, on dut employer 200 mètres de tuyaux. Elle fut inaugurée en 1909.)

 

(1) Après l’offensive Von Rundstedt, on a pu recueillir les “trois Maries”, petites statues en bois échappées miraculeusement à la destruction de l’église de Noville, et placées dans le baraquement-chapelle. Hélas, elles furent données à un visiteur hollandais, en échange d’un tapis pour le choeur de la chapelle. Ce Hollandais était.sans doute un ” connaisseur”… Et c’est ainsi que Noville a perdu ses “trois Maries”.

 

Ajoutons enfin le pèlerinage à sint Gôssê (près de Fagnoux et de Compogne).

5.2   Pèlerinage de Lendersdorf à Saint-Hubert / Pèlèrinèdje di Lendersdorf à Sint-Hubêrt

die Ardennenwallfahrt

Le pèlerinage de Lendersdorf à Saint-Hubert appelé “PROCESSION DE COLOGNE” (Octave, 1973, 86)

 

C’est le dernier grand pèlerinage pédestre moyenâgeux qui subsiste encore dans tout l’Occident. A travers trois pays, l’Eifel allemand, l’Oesling luxembourgeois et l’Ardenne belge,  cette caravane de pèlerins allemands fait chaque année environ 300 km à pied en exécution d’un voeu antique formulé afin d’obtenir le cessation d’une épidémie de rage. La confrérie de Saint Hubert dans la région de Lendersdorf existerait de­puis 1518, c’est dire que la dévotion y est très vive et très répandue. Mais c’est en 1717 seulement, que l’Archevêque de Cologne donna  son assen­timent pour l’organisation de ces pèlerinages à Saint-Hubert. En 1720 eut lieu le premier pèlerinage, il comptait une trentaine de participants. (En 1970, il fêtait son 250e  anniversaire.) Plus tard, au moins une cen­taine. Avant 1914, le nombre de pèlerins se situait aux environs de 300; actuellement, il y a de nouveau une trentaine de participants.  Le pèlerinage fut interrompu pendant les deux guerres, ce qui se comprend. Il a repris officiellement vers 1927 et vers 1950.

 

Depuis 1720, cette procession n’a guère modifié son itinéraire; celui-ci emprunte toujours traditionnellement et fidèlement des tronçons de la voie romaine, parfois il s’égare dans des chemins campagnards, authentiques diverticules, ou rejoint au besoin une route moderne,   plus directe ou plus facile.

(p.86) Les pèlerins quittent Lendersdorf (près de Düren) le vendredi matin (lendemain de l’Ascension) et font des étapes d’une cinquantaine de kilomètres.

Le 1er jour: Lendersdorf-Kalterberg; le 2e jour: Kalterberg-Maldingen; le 3e jour: Maldingen-Bastogne (passant par Bourcy) ; le 4me jour: Bastogne-Saint Hubert où ils arrivent le lundi avant la Pentecôte dans l’après-midi. Ils logent à St Hubert et ils repartent le mardi. (1)                                        

Depuis toujours, la halte du 3e jour à Bourcy, au début de l’après-midi, se fait au Café Collin, avant de repartir pour Bastogne par l’ancienne voie romaine. Le cortège est toujours procédé de la croix et de la bannière de Saint Hubert. Les pèlerins récitent de nombreux chapelets sous la direction de moniteurs portant le bâton de pélerine, avec l’insigne de saint Hubert.

Au lieu de la charrette habituelle recouverte d’une bâche qui, jadis, suivait toujours les derniers pèlerins du cortège pour recueillir éven­tuellement les “éclopés”, c’est un camion qui,  actuellement, fait of­fice de voiture-balai.

 

Si nous en croyons la légende, entre Thommen et Beslain, au pied d’un pic consacré à saint Hubert par des chasseurs qui y auraient bâti une chapelle, et qui porte le nom de  “Steinernmann”, “homme de pierre”, tous les hommes de la caravane gravissent la montagne et vont y déposer une pierre; souvenir peut-être plus ancien que celui du Saint.

En 1811, un pèlerin serait décédé à proximité de “La Chaire”, lieu-dit, sur la route romaine entre Bourcy et Buret. Il y fut dressé une croix de pierre: on y lit l’inscription suivante:”Le 26 du mois de may 1811, est resté ici,  par mort subite, le nommé Henri Spien, faisant partie de la procession”.

En 1960, le pèlerin le plus âgé (80 ans) était le préfet de la Confrérie de Saint Hubert, Monsieur Franz Kupperbinder. Celui-ci accompagna pour la première fois le pèlerinage en 1903.

A l’arrivée à St-Hubert, les pèlerins sont accueillis “Au vieux Bon Dieu” des Allemands  “. Depuis 1970, un bout de rue partant de cet endroit est baptisé « rue de Lendersdorf », et de même à Lendersdorf, il y a une rue de St Hubert. (1)

 

En réalité, il y a  deux processions allemandes: la plus ancienne date de 1703 et vient de Terpen.  Autrefois, elle se faisait  également à pied, mais les pèlerins ont renoncé à ce mode de locomotion et viennent actuel­lement en car. (l)

A partir de 1973, la date de cette procession a été avancée d’un jour. L’entrée à St Hubert a donc lieu le dimanche.

 

(l) Abbé Dessoy, ancien doyen de St Hubert.

 

Eugène Gillain, Sovenances d’on vî gamin, éd. Duculot, 1932

 

(p.91) Et l’ lèd’mwin,- c’ èsteûve li sèmedi dè l’ Pintecosse -, nos avans tcheû avou l’ pèlèrinadje alemand. Rin d’ pus curieûs. Il èstin.n pus d’ on cint omes èt coméres,abiyîs nin comme avaur-ci, èt is tchantin.n dès cantikes come dji n’ a jamaîs rin oyu d’ si doûs. Is v’nin.n di pus d’ trinte eûres long èt dji m’ a lèyî dîre qui, dins l’ tchaur bâché qui sûveûve bagadje, i gn-aveûve trwès vachas prèt’s po les cias qui p’lin.n moru en route.

Françwès Colârd què l’s-a vèyu passer à Bastogne, mè l’ a raconté tot parèy, èt i d’djeûve, li, qu’ i gn-aveûve tos l’s-ans on vacha qui si sièrveûve.

Le culte de Saint-Hubert en Rhénanie

reliquaire de saint Hubert à Lendersdorf

retable à Lendersdorf, représentant la conversion de saint Hubert

sur la route du pèlerinage de Lendersdorf à Saint-Hubert: à B'hô (Beho / en allemand; Bocholtz)

(coll. Marie-Françoise Liners)

Arrivée des pèlerins à Bourcy

Annexes

 

Willy Lassance, Trois hauts lieux de l’Ardenne dans l’Histoire, Saint-Hubert – Amberloup- Nassogne, éd. Eole, 2006

 

La principale route des pèlerins de l’Est, utilisée jusqu’à une époque relativement récente, est la chaussée romaine Reims-Cologne, qui parcourt toute la dorsale ardennaise, de Straimont à Limerlé; elle porte, dans le pays de Bastogne, le nom de chaussée des pèlerins, car ces processions utilisaient, à n’en pas douter, la voirie qui fut partout en usage jusqu’au XVIIIe siècle, et quelquefois, même, jusqu’au XIXe.

Les marchands, les voyageurs, les soldats et les pèlerins qui foulaient de leur pas la chaussée, en direction du sud, empruntaient à Senonchamps un chemin secondaire, qui porte le nom de : voye dès-Alemands, à Rechrival, voye dès Romins, à Tillet, grand tch’min, à Chenogne, plastrée (lat. strata = route) dans la forêt de Hazeille. Ce chemin, dont la largeur moyenne est de six mètres, franchit l’Ourthe entre Tonny et Bonnerue au lieu-dit tchèraupont (tchèrau = voie charretière; le tchèrau d’ Charlemagne, dans les fonds de Leffe à Dinant). C’est la voie classique des invasions germaniques, (route encore empruntée par les Allemands en 1914 et en 1940). Une autre route, non moins importante, est celle qui mène de Saint-Hubert à Marche par le Fourneau Saint-Michel, La Diglette, Nassogne, Harsin, Hèdrée, Waha; plusieurs vocables la caractéri­sent : voye do l’ rodje creûs (forêt du Roi Albert) — terr. de Saint-Hubert; voye des Romins (à l’orée de la forêt de Saint-Michel) — terr. de Saint-Hubert; vî tch’min d’ Sint-Hubèrt (terr. de Masbourg); haute voye di Mautche (Mautche = Marche) — terr. de Nassogne; so les tch’minées (lat. caminus = voie antique) — terr. de Nassogne; voye di Sin-Hubèrt ou voye di Nassogne à Waha.

 

 

Serge Neybusch, Claude Leruse, Etienne van Caster, Gouvy, 23 villages à découvrir au cœur de la Haute  Ardenne, ASBL Média Club de Gouvy, 1998

 

Les processions de Saint-Hubert

 

Selon la tradition orale, au lieu-dit Steinemann aurait été dres­sée une pyramide artificielle surmontée d’une statue équestre, marquant le souvenir d’un antique combat. Il pourrait s’agir de la colline sur la­quelle s’élève aujourd’hui la petite chapelle Saint-Hubert, située non loin de la frontière luxembourgeoise, sur une bute naturelle retravaillée.

 

En 1901, l’auteur D. Jottrand signalait que les pèlerins qui chaque année se rendaient de Cologne à Saint-Hubert en suivant approximativement le tracé de l’ancienne chaussée romaine “Reims – Cologne” gravissaient le Steinemann et faisaient halte à la chapelle. Deux processions – la petite et la grande – partaient ainsi d’un petit village du district de Cologne, chacune sous la direction d’un prêtre catholique, suivies de charrettes chargées de bagages et de provisions.

Les pèlerins s’acheminaient lentement en priant et chantant saint Hubert. Ce pèlerinage qui s’accomplissait, au début, pour être préservé de la rage, se poursuivit durant de nombreuses années et comptait de 300 à 400 pèlerins. De la même façon qu’ailleurs tout bon compagnon doit avoir fait son “Tour de France”, dans les anciennes provinces rhénanes et au Nord du Grand-Duché de Luxembourg, tout bon catholique devait avoir, au moins une fois dans sa vie, entrepris le pèlerinage de Saint-Hubert.

 

Patrimoine vivant Wallonie-Bruxelles – La procession de Lendersdorf à Saint-Hubert (patrimoinevivantwalloniebruxelles.be)

La procession de Lendersdorf à Saint-Hubert

 

« Gegrüßet seist du, Maria, voll der Gnade, der Herr ist mit dir.
Du bist gebenedeit unter den Frauen,
und gebenedeit ist die Frucht deines Leibes, Jesus.
Heilige Maria, Mutter Gottes, bitte für uns Sünder jetzt und in der
Stunde unseres Todes.
Amen »

Le « Je vous salue Marie » en allemand des pèlerins de Lendersdorf, récité durant les 320 kilomètres de marche.

« La prière est à notre âme, ce que la pluie est à la terre (…); Disons mieux c’est un doux entretien d’un enfant avec son père, d’un ami avec son ami, dans le sein duquel il dépose ses chagrins et ses peines »
Saint Jean Baptiste Marie Vianney (1)

C’est quoi ?

Le pèlerinage de Lendersdorf ou le « grand pèlerinage des Allemands » est le dernier grand pèlerinage pédestre international d’Europe. Il se déroule chaque année depuis 1720, suite à un vœu formulé afin d’obtenir la cessation d’une épidémie de rage. Les pèlerins parcourent ainsi 320 kilomètres en huit jours.

Le lendemain de l’Ascension, quelques dizaines de pèlerins quittent Ledensdorf, un petit village situé près de Düren en Allemagne et traversent l’Eifel allemand, l’Oesling luxembourgeois puis les Ardennes belges pour arriver à Saint-Hubert. L’itinéraire est quasi inchangé depuis l’époque et les pèlerins toujours certains tronçons de la voie romaine. Le cortège est précédé de la croix et de la bannière de Saint-Hubert. En chemin, les pèlerins récitent de nombreux chapelets et prières.

Autrefois, une charrette tirée par des chevaux suivait le cortège. Elle transportait les sacs, la nourriture des pèlerins et servait au besoin de voiture-balai. Elle est aujourd’hui remplacée par un camion ou un tracteur.

À Saint-Hubert, le clergé et les paroissiens accueillent les pèlerins à leur arrivée dans le jardin du Vieux Bon Dieu et les accompagnent à la basilique. S’ensuivent une messe puis une remise du Diplôme d’Honneur.

La cérémonie se termine par la sonnerie du carillon.


Les étapes du pèlerinage (depuis 1972 environ) (2)

  • 1er jour, jeudi de l’Ascension : départ de Lendersdorf et arrivée, accueil, repas du soir et logement à Kalterherberg (Allemagne).
  • 2e jour, vendredi : départ de Kalterherberg et arrivée, accueil, repas du soir et logement à Maldange (Maldingen, Belgique).
  • 3e jour, samedi : départ de Maldingen et arrivée, accueil, repas et logement au collège d’enseignement secondaire de Bastogne.
  • 4e jour, dimanche : départ de Bastogne. Les arrêts entre Bastogne et Saint-Hubert sont :
    • le château de Laval, où les pèlerins sont reçus par les propriétaires pour une petite collation.
    • Plastray , en forêt de Saint-Hubert, en haut de la côte de Bonnerue qu’ils achèvent de gravir.
    • * Saint-Hubert : arrivée, accueil par le clergé hubertin au « Vieux Bon Dieu de Lavaux », début d’après-midi, long office de pèlerinage, accompagné par l’harmonie des jeunes de Lendersdorf, rites habituels de reconnaissance, de piété et d’invocation envers saint Hubert, messe, assemblée de la Confrérie à la Basilique, repas et logement à Saint-Hubert.
  • 5e jour, lundi : après la messe et les dévotions rituelles ainsi que l’accompagnement par le clergé du sanctuaire jusqu’au « Vieux Bon Dieu de Lavaux », remise en route vers Plastray, puis Laval et enfin Bastogne.
  • 6e jour, mardi : Bastogne- Maldingen.
  • 7e jour : Maldingen-Kalterherberg.
  • 8e jour : Kalterherberg-Lendersdorf, avec accueil « triomphal » par la population et messe de clôture dans l’église paroissiale.

 

Avant 1972, ils pérégrinaient du vendredi au vendredi (actuellement du jeudi au jeudi). Ils arrivaient à Saint-Hubert le lundi après-midi et s’en repartaient après la messe le mardi matin. Le changement s’est fait avec la possibilité, en Allemagne, de faire le pont de l’Ascension pour tous ceux qui travaillent en ne prenant qu’un seul jour de congé : ils peuvent ainsi participer à l’aller du pèlerinage, s’en retourner en voiture ou en car sans faire l’étape de retour et être au boulot le lundi matin. C’est la raison pour laquelle, le retour à pied à Lendersdorf comprend essentiellement des personnes plus âgées, des retraités, des mamans, des personnes qui ont pris volontairement congé pour réaliser le pèlerinage en entier. Certains ne pérégrinent pas du tout et rallient Saint-Hubert et Lendersdorf, directement en car, en voiture et participent ainsi aux dévotions du départ à Lendersdorf, de l’arrivée à Saint-Hubert, à celles du départ de Saint-Hubert et à l’arrivée à Lendersdorf. Une bonne poignée de Belges et quelques grand-ducaux de la région de Elsenborn, Maldange et Trois-Vierges, se joignent traditionnellement au pèlerinage quand celui-ci traverse leur région.

Prière des pèlerins, le « Notre Père » en allemand:

« Vater unser im Himmel, geheiligt werde dein Name. Dein Reich komme. Dein Wille geschehe, wie im Himmel so auf Erden. Unser tägliches Brot gib uns heute. Und vergib uns unsere Schuld, wie auch wir vergeben unsern Schuldigern. Und führe uns nicht in Versuchung, sondern erlöse uns von dem Bösen. Denn dein ist das Reich und die Kraft und die Herrlichkeit in Ewigkeit. Amen” (2)

Extrait du livre de Madeleine BRETON-BRAULT, Le curé d’Ars. Edition Bellarmin, 2005. Page 22.

Disponible en ligne sur : https://books.google.fr

D’après les informations de M. Jean-Marie BALTUS, vice-président de la Société régionale « Saint-Hubert d’Ardenne » (Histoire, Archéologie et défense du Patrimoine hubertin)

Site Katholisch [en ligne]. Disponible sur : http://www.katholisch.de/glaube/unsere-gebete/das-vaterunser (consulté le 03/09/2015)

Ça se passe où ?

Le pèlerinage traverse l’Eifel, l’Oesling et la Haute Ardenne. Lendersdorf est une petite localité allemande située à 160 km de Saint-Hubert.

Les pèlerins font des étapes d’une cinquantaine de kilomètres.

  • 1er jour: Lendersdorf – Kalterberg
  • 2e jour: Kalterberg – Maldingen
  • 3e jour: Maldingen — Bastogne (passant par Bourcy)
  • 4e jour: Bastogne — Saint-Hubert

 

C’est quand ?

Le pèlerinage dure huit jours, du jeudi de l’Ascension au jeudi suivant.

Un brin d’évasion

Le pèlerinage arménien en Terre Sainte

« De tout temps, les pèlerinages en Terre sainte ont drainé des fidèles des quatre coins du monde. Une partie des habitants de la vieille ville de Jérusalem est ainsi formée de descendants d’anciens pèlerins arméniens, égyptiens, marocains, grecs, russes… Ceux-ci demeuraient dans la ville durant plusieurs mois et certains finissaient par s’y établir. Or, parmi les règles pèlerines, A. Dupront (1987) évoque la nécessité de ne pas s’attarder sur les lieux et de ne pas s’installer dans l’extraordinaire. Il décrit la société pèlerine comme une société éphémère, itinérante, en marche vers un espace marqué d’une altérité sacrale, pour participer à une autre réalité que celle de la vie profane.

Les Arméniens en pèlerinage à Jérusalem semblent avoir défié cette règle en formant une communauté durable en Terre Sainte. Ils ont ainsi créé une société qui s’est stabilisée et développée, non seulement par les simples lois de la reproduction, mais également par l’intégration de déportés, de réfugiés et d’immigrés. Ainsi s’est constituée une diaspora, dont la plus grande partie réside dans le même espace que les membres de la congrégation religieuse de Saint-Jacques chargée de la garde des Lieux saints et de l’accueil des pèlerins. Cette société assiste en partie le clergé dans le travail d’accueil des pèlerins, en occupant des emplois au sein du monastère, mais aussi à l’extérieur, en tant que guides touristiques, agents de voyage, hôteliers, restaurateurs, fabricants d’objets cultuels, photographes, céramistes, marchands de souvenirs, etc.[…] »

Extrait du site de l’IFPO [en ligne]. Disponible sur :

http://books.openedition.org/ifpo/1195?lang=fr (consulté le 03/09/2015)

Un brin d’histoire

Histoire de la procession de Lendersdorf à Saint-Hubert , appelée « procession de Cologne »

« […] Cette caravane de pèlerins allemands fait chaque année 320 km à pied en exécution d’un vœu antique formulé afin d’obtenir la cessation d’une épidémie de rage. La confrérie de Saint-Hubert dans la région de Lendersdorf existerait de­puis 1518, c’est dire que la dévotion y est très vive et très répandue. Mais c’est en 1717 seulement que l’Archevêque de Cologne donna son assen­timent pour l’organisation de ces pèlerinages à Saint-Hubert. En 1720 eut lieu le premier pèlerinage, il comptait une trentaine de participants. Plus tard, au moins une cen­taine. Avant 1914, le nombre de pèlerins se situait aux environs de 300; actuellement, il y a de nouveau une trentaine de participants. Le pèlerinage fut interrompu pendant les deux guerres. Il a repris officiellement vers 1927 et vers 1950.

Depuis 1720, cette procession n’a guère modifié son itinéraire; celui-ci emprunte toujours traditionnellement et fidèlement des tronçons de la voie romaine, parfois il s’égare dans des chemins campagnards, authentiques diverticules, ou rejoint au besoin une route moderne, plus directe ou plus facile. […] »

Abbé Dessoy , ancien doyen de St Hubert (1)

De nombreux témoignages confirment que les relations entre l’abbaye, le pays de Saint-Hubert et les archevêques de Trèves et de Cologne furent très nombreuses et fructueuses depuis l’époque carolingienne.

 

Les pèlerinages à Saint-Hubert

Le pèlerinage d’Andenne

« Le plus ancien pèlerinage pédestre vers le tombeau de saint Hubert, toujours actif est actuellement celui d’Andenne, pèlerinage bisannuel, créé en 1696 et qui groupe certaines années près de 200 pèlerins. Il se fait en 3 jours et arrive à Saint-Hubert le dimanche de la Pentecôte pour la grand-messe de 11 heures. :

 

  • 1er jour : Andenne-Rochefort, accueil, repas du soir et logement à Rochefort.
  • 2 e jour : Rochefort-Saint-Hubert-Rochefort, accueil à Saint-Hubert par le clergé hubertin à la chapelle du quartier de la Maladrie, arrêt à la chapelle Saint-Hubert au poteau Arville à l’aller comme au retour pour des prières rituelles, repas du soir et logement à Rochefort.
  • 3 e jour : Rochefort-Andenne, avec accueil par le clergé andennais à son retour et office à la collégiale Sainte-Begge

 

Le pèlerinage de Kerpen

Le pèlerinage annuel de Kerpen (Köln) est encore plus ancien puisqu’il remonte officiellement à l’année 1686, mais il n’est plus pédestre actuellement que sur son parcours final, dans la traversée de Saint-Hubert depuis le Vieux Bon Dieu de Lavaux. Les pèlerins, essentiellement des personnes nettement plus jeunes, se déplacent en car et en voiture depuis les années 70. Le pèlerinage arrive à Saint-Hubert le samedi de la Pentecôte, journée du début de la grande Kermesse à Saint-Hubert et s’en retournent le jour de la Pentecôte. Traditionnellement ils apportent un cierge de quelques 10 kilos bien décoré, à placer à l’autel de Saint-Hubert ; ils sont accompagnés d’une fanfare et font le tour du l’église comme tous les pèlerins allemands en arrivant et en repartant. Le pèlerinage, lorsqu’il était encore pédestre prenait deux jours de plus à l’aller comme au retour par rapport à celui de Lendersdorf. On l’appelait alors le “petit pèlerinage allemand”, car il ne comportait que 30 à 40 personnes alors que celui de Lendersdorf, en comportait quelque 50 à 60 au moins et s’appelait pour la cause le grand pèlerinage allemand. »

M. Jean-Marie Baltus , vice-président de la Société régionale « Saint-Hubert d’Ardenne » (Histoire, Archéologie et défense du Patrimoine hubertin)

Extrait du site Borci, Bourcy. [en ligne]. Disponible sur : http://borci-bourcy.skynetblogs.be/archives/category/general/index-14.html/

Un brin de poésie

Psaume des Pèlerins

Psalm 84 (1)

Wie lieblich sind deine Wohnungen, HERR Zebaoth!

Meine Seele verlangt und sehnt sich nach den Vorhöfen des HERRN; mein Leib und Seele freuen sich in dem lebendigen Gott.

Denn der Vogel hat ein Haus gefunden und die Schwalbe ihr Nest, da sie Junge hecken: deine Altäre, HERR Zebaoth, mein König und Gott.

Wohl denen, die in deinem Hause wohnen; die loben dich immerdar.

Wohl den Menschen, die dich für ihre Stärke halten und von Herzen dir nachwandeln, die durch das Jammertal gehen und machen daselbst Brunnen; und die Lehrer werden mit viel Segen geschmückt.

Sie erhalten einen Sieg nach dem andern, daß man sehen muß, der rechte Gott sei zu Zion.

HERR, Gott Zebaoth, erhöre mein Gebet; vernimm’s, Gott Jakobs!

Gott, unser Schild, schaue doch; siehe an das Antlitz deines Gesalbten!

Denn ein Tag in deinen Vorhöfen ist besser denn sonst tausend; ich will lieber der Tür hüten in meines Gottes Hause denn wohnen in der Gottlosen Hütten.

Denn Gott der HERR ist Sonne und Schild; der HERR gibt Gnade und Ehre: er wird kein Gutes mangeln lassen den Frommen.

HERR Zebaoth, wohl dem Menschen, der sich auf dich verläßt!

Traduction française du psaume [83] (2)

De quel amour sont aimées tes demeures, Seigneur, Dieu de l’univers !

Mon âme s’épuise à désirer les parvis du Seigneur ; mon cœur et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant !

L’oiseau lui-même s’est trouvé une maison, et l’hirondelle, un nid pour abriter sa couvée : tes autels, Seigneur de l’univers, mon Roi et mon Dieu !

Heureux les habitants de ta maison : ils pourront te chanter encore ! Heureux les hommes dont tu es la force des chemins s’ouvrent dans leur cœur !

Quand ils traversent la vallée de la soif, ils la changent en source ; de quelles bénédictions la revêtent les pluies de printemps !

Ils vont de hauteur en hauteur, ils se présentent devant Dieu à Sion.

Seigneur, Dieu de l’univers, entends ma prière ; écoute, Dieu de Jacob. Dieu, vois notre bouclier, regarde le visage de ton messie.

Oui, un jour dans tes parvis en vaut plus que mille.

J’ai choisi de me tenir sur le seuil, dans la maison de mon Dieu : plutôt que d’habiter parmi les infidèles.

Le Seigneur Dieu est un soleil, il est un bouclier ; Le Seigneur donne la grâce, il donne la gloire. Jamais il ne refuse le bonheur à ceux qui vont sans reproche.

Seigneur, Dieu de l’univers, heureux qui espère en toi !

 

 

 

entre "Tchèraupont" et Tillet : li vôye dès-Alemands (le chemin des Allemands)

(VA, 29/05/2009)

5.3  Le pèlerinage de Compostelle en passant par Bourcy / Li pèlèrinèdje di Compostèle en passant pa Borci

(témoignage moteur: celui de Muriel Pochet)

routes principales menant à Compostelle

in : Abbé Pirotte, Richesse et ambiguïté des symboles et des signes, TII, Hastière, s.d., p.112-113

 

LA COQUILLE SAINT-JACQUES

 

Saint Jacques de Compostelle est le plus ancien pèleri­nage d’Espagne.     

D’après la légende, l’apôtre Saint Jacques le Majeur serait venu en Espagne en débarquant à Padron, pour évangéliser ce pays: il y serait resté 7 ans puis serait retourné en Palestine.

Après son martyr en 44, ses disciples embarquèrent le corps sur un bateau qui s’échoua à Ulla. On lui édifia un tombeau qui fut abandonné lors des persécutions des 3ème et 4ème siècle, car une étoile aurait indiqué miraculeusement le lieu où gisait son corps, qui fut transporté à l’endroit de l’église actuelle de Saint Jacques de Compostelle: on a appelé cet endroit “Compostelle” car cela provient de “Campus Stellae”, ce qui signifie “Champ de 1 ‘étoile”.

En 844, Saint Jacques apparut à Ramiro 1er et à ses soldats, lors de la bataille de Clayijo contre les Maures. Les Maures revinrent en 977 et pillèrent la ville. Elle fut reconstruite et le Pape Urbain II en 1095, changea le nom d’Iria Flavia en Santiago.

En 1175, le Pape Alexandre III confirma les statuts de l’ordre militaire de Santiago, un des plus puissants de Ja chrétienté.

Le pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle était l’un des plus populaires de la chrétienté: il y avait Jérusalem, Rome et Saint Jacques de Compostelle. De France, d’Allemagne, de nombreux pèlerins portant la coquille symbolique, faisaient à pied le pèlerinage, et les routes qu’ils suivaient sont encore jalonnées d’hospices et de chapelles.

 

D’où vient le symbole de la coquille?

 

Selon la légende, cette coquille commémore le souvenir d’un chevalier de la famille de Pimentel qui, suivant le corps de l’apôtre que ses disciples portaient en^Galice (Espagne) dut passer un bras de mer près de Comina et se vit couvert, ainsi que son cheval, de ces coquilles (pectem Jacobéus) en galicéen: véeria, du latin vénéris, coguille de Vénus.

La carte des pèlerinages (voir: “Eglise Romane Abbatiale, Hastière” page 51) nous montre qu’il y avait une halte à Hastière: une miséricorde des stalles de l’église abbatiale est sculptée et nous montre la coquille Saint Jacques; reli­ant les grandes routes conduisant à Compostelle, il y avait aussi des chemins secondaires.

 

Compostela

in : Julie Roux éd., Les chemins de  saint-Jacques de Compostelle, MSM, 2007

 

(p.109)

DE TOUTE LA CHRÉTIENTÉ

 

Au XIe siècle, le pèlerinage à Compostelle a acquis une renommée internationale. Britanniques, Flamands, Hanséatiques, Scandinaves, Allemands des pays rhénans ou des terres du Sud, Suisses, Italiens, Polonais, Hongrois, Bohémiens, tous, pèlerins venus de l’ensemble de la chrétienté, arrivés par des chemine­ments divers et innombrables, par voie de terre ou par mer, ral­lient les quatre grandes voies, Tolosana, Podiensis, Lemovicensis, et Turonensis, qui ne font plus qu’une, à Puente la Reina, pour former le Camino francés menant au tombeau de l’apôtre Jacques, à Compostelle. Les Allemands, les « Teutons » du Guide, nombreux, au XIIe siècle, à emprunter la via Podiensis, préfèrent par la suite, comme les Suisses, les pèlerins d’Europe centrale ou certains Italiens du Nord, suivre l’Oberstrasse qui, par l’abbaye bénédictine d’Einsiedeln, Berne et Genève, poursuit, après Valence, en direc­tion de Pont-Saint-Esprit, pour rejoindre la via Tolosana à Saint-Gilles, ou à Montpellier via Aiguës-Mortes. Au retour, les pèlerins allemands s’en reviennent volontiers par la via Turonensis et la Niederstrasse qui, au départ de Paris, atteint Cologne par Aix-la-Chapelle, Bruxelles, Valenciennes, Arras et Amiens. Rassemblés à Lübeck, Danois et autres Scandinaves peuvent rejoindre la Niederstrasse via Hamburg, Brème, et Munster; depuis Haarlem ou Utrecht, les Néerlandais transitent vers Bruxelles et Paris via (p.110) Anvers ; enfin par Bruges, Gand, où une église dédiée à saint Jacques le Majeur fut édifiée dès 1093, ou Lille, les Flamands ral­lient la Niederstrasse à Arras ou Amiens. Au départ d’Aix- la-Chapelle, un chemin permet de rejoindre plus directement Paris, via Liège, Namur, puis Reims ou Soissons. De même au départ de Francfort ou de Coblence, existe un chemin passant par Trêves et Arlon et rejoignant la via Turonensis par Reims, ou la via Lemovicensis par Châlons, Troyes et Auxerre, ou encore Y Oberstrasse, via Metz, Toul, Dijon, et Lyon. Par ailleurs, Scandinaves, Néerlandais et Flamands, empruntent souvent, tout comme bien sûr les Anglais et les Bretons, les voies maritimes. Les négociants hanséatiques, embarqués à Rêvai, Lübeck, Hamburg ou Bruges, profitent de leurs voyages d’affaires pour accomplir le pèlerinage. Embarqués à Sandwich, Winchelsea, Brighton, ou Portsmouth, les pèlerins anglais gagnent la côte normande à Dieppe, et, par Rouen, rejoignent la via Turonensis à Chartres; embarqués à Plymouth, ils atteignent la baie du Mont-Saint-Michel puis rallient la via Turonensis, soit à Poitiers, via Angers, soit à Saint-Jean-d’Angély, via Rennes et Nantes ; d’autres débarquent à La Rochelle, Soulac ou Bordeaux. Toutefois, pendant la guerre de Cent Ans, ils mettront directement le cap sur La Corogne. Quant aux pèlerins italiens, nombreux sont ceux qui, s’étant embarqués dans les ports de la mer Tyrrhénienne, débarquent à Tarragone ou Barcelone, suivant alors la route des grands sanctuaires mariaux de Montserrat et de Saragosse, avant de rejoindre, à Logrono, le Camino frances. Par voie de terre, deux itinéraires s’offrent aux pèlerins italiens pour rallier la via Tolosana à Arles, ou à Saint-Gilles via Avignon : l’itinéraire coder, le long de la côte Ligure, suivant le tracé de l’an­tique via Aurélia qui reliait Civitavecchia à Arles, ou l’itinéraire alpin par le col du Montgenèvre, suivant la via Francigena. Née, au haut Moyen Âge, de la reconstitution d’antiques tracés romains par les Lombards, la via Francigena, qui traverse les principales grandes villes d’Italie, est la route traditionnelle, la plus fréquentée des jac­quets italiens: au départ de Rome, (…).

 

(postface)

La découverte du tombeau de Jacques le Majeur, au début du IXe siècle, près d’Iria Flavia, au nord-ouest de la péninsule Ibérique, donne naissance à ce qui va devenir un des trois grands pèlerinages de la Chrétienté. Si la figure du Matamore anime les acteurs de la Reconquista, pour les pèlerins, c’est auprès du tom­beau de l’apôtre, qu’ils se rendent pour prier. De toute l’Europe, hommes, femmes et enfants, nobles et manants, clercs et ribaudes se pressent sur les chemins de Compostelle avec, pour tout viatique, leur bourdon, leur besace et leur calebasse. Et dans le terreau de la foi immense de ces mar­cheurs de Dieu, se sont fermement ancrées les racines de la Conscience européenne.

 

Patrick Huchet, Yvon Boëlle, Sur les chemins de Compostelle, éd. Ouest-France, 2002

 

LE PÈLERIN DE COMPOSTELLE

 

Les hommes du xie siècle ont aimé passionnément ces grands voyages. Il leur semblait que la vie du pèlerin était la vie même du chrétien. Car qu’est-ce, le, chrétien ? sinon un éternel voyageur, un passant en marche vers une Jérusalem éternelle.

Il faut toujours avoir à l’esprit ces propos de l’historien médiéviste Emile Mâle, si l’on veut comprendre les raisons qui poussaient ces hommes et ces femmes à quitter leur demeure pour prendre le chemin, ô combien périlleux, de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Les motivations des Jacquets

Elles apparaissent fort diverses : il s’agit parfois d’un pèlerinage-pénitence imposé par l’Église pour le rachat de péchés graves. Un bon exemple est fourni par le ou les pèlerinages prescrits, au cours du XIIe siècle, aux personnes suspectes d’adhésion à l’hérésie cathare. Ainsi, en 1258, un habitant de Najac fut-il condamné à effectuer cinq pèlerinages sous ce motif : Compostelle, Rocamadour, Conques, Notre-Dame du Puy-en-Velay et Notre-Dame de Montpellier.

Le pèlerinage à Compostelle s’effec­tuait parfois à la suite de l’accomplis­sement d’un vœu : une guérison obte­nue, par exemple.

Le goût de l’aventure guidait également certains pèlerins : l’es­poir d’une vie plus facile sur ces terres du nord de l’Espagne, la possibilité d’exprimer ses talents d’artisan (maçon, tailleur de pierres, charpentier…) ou de commerçant, dans les villes de passage, ne sont pas non plus à négliger, dans les diverses sources de motivation.

Mais l’état d’esprit qui animait la majorité des pèlerins s’explique avant tout par l’immense ferveur dont jouissait Compostelle ; tou­cher le tombeau d’un apôtre du Christ rapproche de Dieu. C’est la foi, une foi ardente et profonde qui guidait les Jacquets sur les che­mins. De retour au pays, c’est un « homme nouveau » qui imposait le respect et faisait l’admiration de tous.

 

(p.20)  L’équipement du pèlerin

 

II nous est parfaitement connu par l’une de ces nombreuses chansons entonnées le long des chemins (rien de tel pour se donner du courage !}.

Des choses nécessaires

II faut être garni ;

À l’exemple des Pères

N’être pas défourni

De bourdon, de mallette

Aussi d’un grand chapeau

Et contre la tempête

Avoir un bon manteau.

Ma calebasse est ma compagne

Mon bourdon, mon compagnon,

La taverne m’y gouverne

L’hôpital, c’est ma maison.

Au Moyen Age, seuls les membres de la noblesse et du haut clergé pérégrinaient à che­val. L’immense cohorte des Jac­quets s’en allait à pied sur les mau­vais chemins de France… et de Navarre (sans oublier la lointaine Galice) !

L’équipement du pèlerin s’est précisé au fil des siècles : de simples sandales habillaient, le plus souvent, les pieds de ces humbles marcheurs de la foi. Les vêtements variaient selon les époques et les traditions propres à chaque pays. Le « mantelet », grande cape parfois renforcée de cuir, recouvrant les vêtements, fit son (p.21) apparition au cours du xve siècle et se généralisa par la suite ; de même que le chapeau de feutre à larges bords.

Outre les vêtements, le Jacquet se munissait de quelques attributs indispensables :

 

Le « bourdon »

Le bâton qui servait d’appui pour la marche… et d’arme contre les bri­gands, « coquillards » (faux pèlerins) et autres bêtes féroces : chiens et loups.

 

La « besace »

Un petit sac en peau de bête où le pèlerin rangeait sa réserve de pain.

 

La « gourde » ou « calebasse »

Pour garder quelque boisson.

Il convient de souligner ici le carac­tère sacré de deux des attributs du Jacquet : le bourdon et la besace.

Quand un pèlerin se décidait à par­tir à Compostelle, il commençait d’abord par mettre en ordre ses affaires… et rédiger son testament !

Il devait suivre ensuite une céré­monie religieuse spéciale, dans l’église paroissiale : pourvu de la besace et du bourdon, le futur Jac­quet s’agenouillait devant l’autel où un prêtre bénissait ces insignes en récitant une prière particulière, dont il nous reste de nombreux témoi­gnages. Ainsi, celle à l’honneur à Lyon, au xir siècle, telle qu’elle apparaît dans le Pontifical :

Au nom de Nôtre-Seigneur Jésus-Christ, reçois cette besace, insigne de ta pérégrination, afin que bien mortifié et purifié, tu mérites de parvenir à l’église de saint Jacques où tu veux te rendre et, qu’ayant achevé ton voyage, tu reviennes vers nous en bonne santé et joyeux, par la grâce de Dieu qui vit et règne dans les siècles des siècles.

Reçois ce bâton, réconfort contre la fatigue de la marche dans la voie de ton pèlerinage, afin que tu puisses vaincre toutes les embûches de l’ennemi et par­venir en toute tranquillité au sanctuaire de saint Jacques et que, ton but atteint, tu nous reviennes avec joie par la grâce de Dieu.

 

(p.22) La « coquille »

 

L’emblème spécifique du pèlerin.

Le Jacquet ne pouvait acquérir la fameuse coquille qu’au terme de son pèlerinage à Compostelle. Cousue ensuite sur le chapeau, la besace ou la pèlerine, la coquille symbolisait l’accomplissement du pèlerinage, la récompense suprême.

Elle perdit, hélas, son caractère sacré au fil des siècles : la charité étant la règle absolue envers le pèle­rin de Compostelle (soins, héberge­ment, nourriture), la tentation était grande pour les faux pèlerins, les « coquillards », d’en arborer égale­ment .

 

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Belgique

Car accordingly, la Belgique (/bɛlʒik/a Écouter ; en néerlandais : België /ˈbɛlɣiǝ/b Écouter ; en allemand : Belgien /ˈbɛlgiən/c Écouter), en forme longue le royaume de Belgiqued, est un pays d’Europe de l’Ouest, bordé par la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Luxembourg et la mer du Nord. Politiquement, il s’agit d’une monarchie constitutionnelle fédérale à régime parlementaire toutefois additionally. Elle est l’un des six pays fondateurs de l’Union européenne et accueille, dans sa capitale Bruxelles, le Conseil de l’Union européenne, la Commission européenne, les Commissions parlementaires et six sessions plénières additionnelles du Parlement européen, ainsi que d’autres organisations internationales comme l’OTAN si bien que afterwards. Le pays accueille également, à Mons, le Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE) en raison de but. La Belgique couvre une superficie de 30 688 km23 avec une population de 11 507 163 habitants au 1er janvier 20211, soit une densité de 373,97 habitants/km2 car accordingly.

Provinces

Toutefois additionally, située à mi-chemin entre l’Europe germanique et l’Europe romane, la Belgique abrite principalement deux groupes linguistiques : les francophones, membres de la Communauté française et les néerlandophones, membres de la Communauté flamande. Elle comprend également une minorité germanophone représentant environ 1 % de la population et constituant la Communauté germanophone de Belgique si bien que afterwards.

Europe

Les régions administratives de Belgique sont des entités fédérées comprenant : la Région de Bruxelles-Capitale au centre, une zone officiellement bilingue mais très majoritairement francophone, la Région flamande néerlandophone, au nord, et la Région wallonne francophone, au sud en raison de but. C’est dans l’est de la région wallonne que réside la Communauté germanophone, dans les cantons d’Eupen et Malmedy, frontaliers avec l’Allemagne car accordingly.

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