Bourcy légendes Ardennes

BORCI

BOURCY

CRWÈYINCES

CROYANCES

Lès crwèyinces à Borci ... / Les croyances à Bourcy ...

1.   Les soirées (d’hiver) / Les sîses

Aline Octave, Porte ouverte sur … Bourcy, 1973

 

(p.64) Les ‘sîzes’ d’hiver étaient longues…

 

Les vieux racontaient leur jeunesse ou des histoires cent fois entendues, mais inlassablement répétées : Magonette et Géna, Noyé l’ Poyou, ces bandits qui terrorisèrent l’Ardenne, la Dame au pied de biche (légende du château de Bourcy), la vie de la charmante mais frivole marquise du Pont d’Oye, les histoires de nutons, ces êtres mystérieux, cordonniers et tisserands, des légendes émouvantes ou terrifiantes, comme celles des ‘macrales’, récits plus détaillés ou plus effrayants de génération en génération.

Lès leûps sont là !

2.   Sorcières, lutins / Macrales, nûtons

nûton

(in: Louis Banneux, L’Ardenne mystérieuse, s.d.)

Dans l’univers baroque des croyances populaires, les sor­cières (w. macrales ou sorcîres) effrayent et rassurent tout à la fois. Leurs « méfaits » les rendent dangereuses mais repérables: il s’agit toujours d’attelages mystérieusement arrêtés, d’humains ou d’ani­maux frappés de maladies aussi soudaines qu’inexplicables, d’incendies et de chats noirs… Un fauteur de troubles démasqué est mieux toléré qu’une angoisse morbide surtout lorsqu’il s’agit, comme de bien entendu, d’une vieille femme négligée, vivant à l’écart de tout contact humain. Les moyens de combattre ne man­quent pas non plus: signes de croix, aspersions d’eau bénite et invocations pieuses suffisent à écarter le danger.

 

Notre région, comme tant d’autres, avait donc « ses » macrales, et s’en accommodait fort bien. Parfois, la limite n’était pas très claire entre la part de Dieu et celle du diable: certains guérisseurs en ont fait les frais, eux qui ne cherchaient qu’à soulager leurs semblables! Et si quelquefois le ton manquait de conviction lorsqu’à la veillée circulaient les histoires les plus abracadabrantes sur la macrale du coin, le verdict final n’y perdait rien en rigueur.

 

Si les macrales sont des êtres néfastes, les nûtons par con­tre sont bienveillants pour les humains. S’abritant dans les traus d’ nûtons (fréquents en toponymie), ils acceptent volontiers de venir en aide à ceux qui ont quelques menus travaux à réaliser: ferrer un cheval, réparer les souliers ou des ustensiles de cuisine. On les sait petits, farceurs et joyeux, mais leur discrétion empêche de mieux les connaître. Nous n’avons pas de bonnes fées, mais les nûtons suffisent à rendre l’existence plus supportable.

 

Il s’est trouvé d’astucieux compères pour exploiter la cré­dulité de leurs semblables. D’où un nombre impressionnant de bla­gues, de plus ou moins bon goût, et la sauvegarde de certains inté­rêts. Tel villageois, qui se disposait à venir haper l’ êwe, ‘voler l’eau’ d’un canal d’irrigation ne s’est-il pas trouvé nez à nez avec une inquiétante créature, envoyée par le diable à coup sûr! Les croque-mitaines répondent au même type de préoccupation: il faut parfois témoigner d’une grande imagination pour écarter les enfants des endroits dangereux: lu nwar djâle ‘le diable noir’, Henri Crotchèt, la bièsse bodelèt ‘la bête bodelet’ ou l’ ûjê rodje bètch ‘oiseau rouge bec’ dissuaderont les plus audacieux!

 

(in : Michel Francard, Traditions populaires au pays de Bastogne, 1982, p.218-219)

3.   Le « diale noir », « Henri Crochet », « la bête Bodelet », « l‘oiseau bec-rouge » / Li nwar djâle, Henri Crotchèt, la bièsse Bodelèt, l’ ûjê rodje-bètch

Des personnages fantastiques utilisés par les adultes pour effrayer leurs enfants, afin qu’il ne s’aventurent pas dans la forêt, trop près d’un étang, …

Henri-Crotchèt, Pépé-Crotchèt

Il attirait les enfants dans l’eau…

4.   La dame aux pieds fourchus

Louis BANNEUX, La dame aux pieds fourchus (LÉGENDE ARDENNAISE), in : VW 1924-1925, p.471-474

 

 

Quand il revint d’Allemagne, où il était allé avec son suzerain, le comte de Luxembourg, secou­rir Henri IV attaqué par ses sujets révoltés, le jeune Waleran de Bourcy ramena tristement ses hommes d’armes dans le manoir héréditaire, au milieu de la forêt d’Ardenne.

 

La guerre ne l’avait pas enrichi. Au contraire, pour équiper sa troupe, il avait dû aliéner plu­sieurs parcelles de son domaine et mettre en gage une partie de ses meilleurs bois. Or, il avait combattu dans un pays endiablé, ravagé depuis longtemps par des bandes et où l’on trouvait à peine de quoi subvenir aux premiers besoins. Et dans les régions moins dépour­vues, les soudards de Henri IV, passant tout d’abord, ne laissaient rien à grapiller aux auxiliaires du comte de Luxembourg. Waleran était abattu.

 

Mais un Ardennais ne s’abandonne pas à la désespérance. Comme les hêtres de sa montagne qui s’agrippent au schiste et dont les racines obstinées s’infiltrent pour puiser les moindres sucs nour­riciers, il s’appuie sur l’énergie vivace de son cœur opiniâtre et espère malgré tout. Waleran résolut d’acquitter ses dettes. Il vécut comme le plus humble de ses serfs. Au bout de deux ans, par des prodiges d’économie, il se trouva libéré ou à peu près.

 

Il ne lui restait plus qu’à satisfaire à une rente de deux perdrix de bois livrables, la veille de la Saint-Jean, au sire d’Houffalize, seigneur rapace et intraitable.

Une année que l’hiver avait été très rude, Waleran ne parvint pas à découvrir les perdrix de bois. Les nichées avaient-elles été détruites par les pluies froides du printemps? Ou bien les faucons faisaient-ils des ravages inaccoutumés? Ou encore quelque sortilège s’en mêlait-il? Les veneurs les plus experts de Bourcy juraient que le diable se mettait de la partie en faveur de ce mécréant d’Houffalize.

 

Toujours est-il que notre sire se désolait. Car il connaissait le caractère impitoyable de son créancier et redoutait les pires ennuis. Un soir qu’il revenait par un sentier de chevreuil à travers la forêt, il entendit un chant harmonieux qui tombait d’un rocher voisin.

Il leva les yeux.

Au-dessus de lui se tenait une créature ravissante : le visage souriait sous une cape de laine fine et les yeux d’ombre noire éclairaient doucement devant eux.

—  Pour sûr, c’est une fée, dit-il à voix haute, mais se parlant à lui-même.

—  Non, sire Waleran, répondit l’apparition, je ne suis pas une fée de la forêt. Je suis une jeune fille en chair et en os, gentille femme de Cologne en route pour un pèlerinage et qui me suis égarée.

— Gente damoiselle, dit Waleran, soyez la bienvenue dans mes-domaines. Puissiez-vous y apporter la joie et le bonheur !

—  Vous paraissez en avoir besoin, Messire, répliqua l’appa­rition, si j’en crois votre démarche lasse et votre air morose.

Waleran, induit en confiance, lui conta son ennui.

—  N’est-ce que cela? A cent pas d’ici, du côté du Gros Bois, j’ai rencontré tout à l’heure une compagnie de perdrix. Vous les trouverez aisément, ajouta-t-elle, persuasive.

Le sire y courut.

 

Deux flèches décochées avec adresse lui fournirent la matière de son tribut.

Cette année-là encore le seigneur d’Houffalize reçut la rede­vance exigée.

Sa dette payée, Waleran ne se jugea pas quitte envers l’étran­gère. Il l’avait invitée au manoir, la comblait de prévenances et de menus cadeaux, organisait des fêtes rustiques en son honneur et, finalement, lui demanda sa main.

— Vous m’avez sauvé, disait-il, de mon créancier. Sauvez-moi maintenant d’un autre danger plus terrible que le premier.

—  De quel danger parlez-vous?

— Du danger de vous perdre ; car il me semble que votre départ ferait la nuit dans ma forêt et la mort dans mon cœur.

Elle paraissait heureuse de cet hommage attendu. Pourtant, un pli d’ombre creusait d’amertume les commissures des lèvres. Elle murmura toute mystérieuse :

—  Je deviendrai votre femme, sire Waleran, si vous me pro­mettez de ne jamais prononcer un nom sacré devant moi.

— Je vous le promets volontiers, ma dame, déclara sans hésiter l’amoureux follement épris.

On célébra la noce. Malgré la pauvreté du sire de Bourcy, elle fut magnifique, sans que personne pût deviner d’où venait l’argent. Aussi bien, nul vassal ne s’enquit de ce problème. Waleran lui-même ne se souciait pas de quelle manière il paierait les frairies qui durèrent trois jours. Il fut fort étonné quand il apprit que tout était soldé. Il crut à un enchantement.

 

Hélas ! cette union si pleine de promesses ne lui apporta que malheur.

Le pasteur de Bourcy, qui se flattait de posséder dans sa nou­velle paroissienne un modèle de toutes les vertus, constata vite que cette fille du nord était une affreuse païenne. Jamais elle ne mettait le pied à l’église. Et parce que son époux avait pris l’engagement de ne prononcer devant elle aucun nom sacré, il s’abstenait de lui faire des remontrances qui auraient violé sa parole.

Les manants la vouaient aux gémonies. Elle les obligeait à battre, la nuit, l’eau de l’étang de Macar, pour réduire au silence les grenouilles dont les coassements l’empêchaient de dormir. Elle se montrait dure avec ses servantes, sévère envers les hommes d’armes, âpre au gain dans les exigences des services féodaux. On en. jasait à voix basse dans les veillées. Et les vieilles qui revenaient de fagoter les branches mortes, évitaient les chemins du château et se signaient lorsqu’elles apercevaient au loin la silhouette d’une écuyère emportée dans une folle chevauchée.

 

Waleran lui-même ne se reconnaissait pas. De bon qu’il était jadis et pitoyable aux miséreux, on le voyait sombre et revêche à présent, et l’on attribuait à l’influence et aux conseils de la méchante femme les mesures tyranniques qu’il prenait contre les braconniers, les maraudeurs, voire les pauvres gens.

Il est vrai que le sire de Bourcy supportait mal le joug de son épouse.

Il s’étonnait parfois des vacarmes nocturnes qui troublaient.son sommeil, et de se réveiller le corps meurtri, comme après une bas­tonnade.

 

Il se souvenait avec angoisse de la promesse faite si inconsidé­rément avant son mariage. Quel mystère se cachait donc dans ces j^eux noirs? Quel abîme se creusait dans cette âme troublante?

 

Le sire de Bourcy s’inquiétait.

Il patienta néanmoins, mettant toutes ses complaisances en ses deux fils Waleran et Othon qui le consolaient de ses soucis.

Un jour, voyant un de ses chiens se précipiter sur un autre et l’étrangler :

—  Sainte Vierge Marie ! s’exclama-t-il en manière d’impré­cation .

Il n’avait pas fini de prononcer ce nom sacré, que sa femme fut enveloppée de flammes et disparut, avec un grand cri, laissant une fumée noire et une forte odeur de soufre.

—  Mon Dieu ! mon Dieu ! reprit le sire, j’ai oublié mon ser­ment .

—  Vade rétro, Satanas ! jetaient les deux jeunes gens frappés d’une crainte effroyable.

Le pasteur appelé en toute hâte affirma que cette fin ne l’éton-nait pas, qu’il avait depuis longtemps discerné dans la dame du manoir ‘les caractères d’une présence diabolique,; que le sire de Bourcy et ses deux fils avaient à se purger de cette alliance avec l’enfer, qu’ils partissent donc pour la croisade en terre sainte afin de maintenir intacte leur devise : « Fidélité et honneur ».

 

Le baron obéit.

Ses deux fils armés chevaliers, il prit la croix et les emmena pour l’expédition de délivrance. Il voulait surtout, en s’éloignant de ses forêts ancestrales, se délivrer et délivrer ses enfants du souvenir de la dame aux pieds fourchus, sa femme, leur mère, et affranchir leurs âmes de l’emprise de l’enfer.

Il périt avec Othon sous les coups des infidèles.

Seul, son fils Waleran parvint à regagner Bourcy. Sa noble maison ne s’y éteignit qu’au dix-septième siècle.

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Belgique

Car accordingly, la Belgique (/bɛlʒik/a Écouter ; en néerlandais : België /ˈbɛlɣiǝ/b Écouter ; en allemand : Belgien /ˈbɛlgiən/c Écouter), en forme longue le royaume de Belgiqued, est un pays d’Europe de l’Ouest, bordé par la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Luxembourg et la mer du Nord. Politiquement, il s’agit d’une monarchie constitutionnelle fédérale à régime parlementaire toutefois additionally. Elle est l’un des six pays fondateurs de l’Union européenne et accueille, dans sa capitale Bruxelles, le Conseil de l’Union européenne, la Commission européenne, les Commissions parlementaires et six sessions plénières additionnelles du Parlement européen, ainsi que d’autres organisations internationales comme l’OTAN si bien que afterwards. Le pays accueille également, à Mons, le Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE) en raison de but. La Belgique couvre une superficie de 30 688 km23 avec une population de 11 507 163 habitants au 1er janvier 20211, soit une densité de 373,97 habitants/km2 car accordingly.

Provinces

Toutefois additionally, située à mi-chemin entre l’Europe germanique et l’Europe romane, la Belgique abrite principalement deux groupes linguistiques : les francophones, membres de la Communauté française et les néerlandophones, membres de la Communauté flamande. Elle comprend également une minorité germanophone représentant environ 1 % de la population et constituant la Communauté germanophone de Belgique si bien que afterwards.

Europe

Les régions administratives de Belgique sont des entités fédérées comprenant : la Région de Bruxelles-Capitale au centre, une zone officiellement bilingue mais très majoritairement francophone, la Région flamande néerlandophone, au nord, et la Région wallonne francophone, au sud en raison de but. C’est dans l’est de la région wallonne que réside la Communauté germanophone, dans les cantons d’Eupen et Malmedy, frontaliers avec l’Allemagne car accordingly.

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