wallon règles orthographe

TOTES LÈS RÉGUES D’ ORTOGRAFÎYE È WALON

Toutes les règles (faciles) d’orthographe en langue wallonne

Plan

0.   Introdwîjadje / Introduction

Notre système à nous est de suivre l’analogie du français partout où c’est plausible, de ne pas la suivre dans ses verrues et ses polypes. Au moment où nous nous occupions d’agencer une réforme cohérente, la réforme de l’orthographe française était dans l’air. Nous espérions que les romanistes français réussiraient à balayer certaines consonnes ridiculement introduites : ils ont échoué contre la routine et l’incompréhension des académiciens. Ils ont échoué ; mais, nous, qui sommes libres, pourquoi irions-nous jusqu’à imiter les verrues d’autrui ? Nous nous sommes permis d’écrire vint (…) et, chose plus grave, nous avons supprimé l’ s que le français a introduite à la première conjugaison , écrivant dji vou à cause de volo*, dji so à cause de sum*, dji vin (venio*), dji prind (prendo)*, dji voleû (volebam*), dj’  èsteû (stabam*).

(Jules Feller, in : Notes de philologie wallonne, 1912, p.80)

  • Ces formes verbales sont latines.

1.   Lès principâlès régues / Les règles principales 

. x.  ex.  

            plus de 100 ans d’orthographe wallonne officielle…

dipus d’  100 ans d’ ôrtografîye walone oficiéle…

 Régues d’  ôrtografîye dè l’ langue walone ou

Les règles d’orthographe du professeur Jules Feller relues et complétées

 

 

1 Principe des règles d’orthographe du « système Feller »

 

Jules Feller a voulu :

1 partir de ce que les Wallons prononcent ;

2 ne pas s’éloigner du français :

3 respecter l’étymologie autant que possible. (in : Novèles, 56, 2002, p.15-19)

 

 

2 Règles principales

 

1 Quand on ne prononce qu’un consonne, on n’en écrit qu’une.

ex. : abé, abîye, acôrd – acwârd, alûre, arèter, èfôrt, come, cole, tchèrète…

Sauf ss entre deux voyelles ou quand un e muet suit, ex. : assez, bièsse, hossî, mèsse, nisse, passer…

 

2 Quand on prononce une double consonne, on en écrit deux.

ex. : addicion, addjudant, addjuster, Anna, Emma, Gngnape, gngno…

 

NB Conséquence :

èle + consonne : èle coûrt, èle keûd, èle va…

elle + voyelle : èlle a, èlle èst, èlle arive…

 

Il y a un avantage sur le français qui n’a pas de règles :

ex. : chariot, charrette (même origine, même prononciation !!!) ; mariole = mariolle ; violon – violoniste et révision – révisionniste;

Lapon – Lapone ; Frison – Frisonne

citron – citronnade ; limon – limonade

peler – je pèle ; épeler – j’épelle

 

3  Un e qui se prononce “è” a toujours un accent grave.

ex. : t’ ès, il èst, lès, mès, tès, bèrwète, tchèrète

 

Il y a un avantage sur le français

ex. : les très chers frères

les qui n’a pas d’accent se prononce comme très, qui en a un ; chers qui n’a pas d’accent se prononce comme frères qui en a un !

Il n’y a pas de raison pour que frères ait un accent et chers pas !, cher vient du latin « carus » et frères du latin « frater » !

 

4 Un e qui ne se prononce pas n’a pas d’accent.

 ex. : acheter, bindeler, mougneter, dji tchante, waîte !

 

5 Une longue voyelle a un « accent circonflexe » (en wallon, on dit :  on tchapia), sauf au.

ex. : bûre, gâre, lîre, maîsse, qwê… Mais : maule, pau, tchau…

NB  (à) quaî, maî, maîsse, tchaîr… ne se prononcent pas comme : sêze, têre, trêze, vêre, viêr…

 

NB Un accent circonflexe ne forme pas de cercle, ni d’arc de cercle, mais un angle; il est donc « acuflexe », mais c’est ainsi qu’on dit !

Le français a un « accent circonflexe » dans :

bête du latin « bestia »           wallon bièsse

fête du latin « festa »                         fièsse

tête du latin « testa »                          tièsse

On justifie l’accent parce qu’il remplacerait un s, qui a disparu, mais qu’on a gardé en wallon. On écrit cependant « moutier » sans accent, alors que ce mot vient de « monasterium » !

 

6 Le pluriel se forme toujours par l’adjonction d’un s sauf pour les noms en -z.

Donc : on gâz – dès gâz.

 

NB Il y a des noms qui ont déjà s au singulier.

ex. : (a) non prononcé : bwès, cas, compas…

        (b) prononcé : as’, lodjis’, mayis’…

 

Avantage sur le français : pas de pluriels irréguliers ou fantaisistes :

(1) Le français a des pluriels en -s ou -x, que rien ne justifie:

ex. : essieu – essieux ; pneu – pneus; bal – bals ; cheval – chevaux; bail – baux; sérail – sérails, etc.

 

(2) Le wallon est régulier

ex. : on bay – dès bays; on mau – dès maus ; on tch’vau – dès tch’vaus

 

(3) Le wallon ne change pas sa prononciation au pluriel

ex.: on-ou – dès ous ; on boû – dès bous on-ouy – dès ouys

 

7 Un t ne représente jamais le son /s/.

ex. : dèmocracîye, inêrcîye, atincion, acsion…

 

Avantage sur le français qui va à travers tout :

  1. ex. : circonstance et circonstanciel, substance mais substantiel, finance et financier,

confidence mais confidentiel, pénitence, mais pénitentier, pénitentiaire, Mars, mais Martien, martial, etc..

 

8 g ne représente jamais que le son qu’il a dans : gâre, Gaston…

Avantage sur le français qui fait représenter par la lettre g les sons “g” et “j”.

En français, on doit user d’un artifice : introduire un e après le g de Georges, pour ne pas prononcer “gorge”. En wallon, on doit écrire “Jorje”.

En français, on écrit juge” avec un g qui ne se justifie pas (latin : judex).

En wallon, on écrit juje.

 

9 En wallon, le son /o/ ne s’écrit jamais “eau” ni “eaux”.

 ex.: on bûrau, on cadau, on cavau, dès bûraus…

Feller a voulu éviter qu’on écrive 3 voyelles : e, a, u, pour les prononcer comme une quatrième !

NB Beaucoup de mots français en -eau, sont différents en wallon, ex. : eau : (W) eûwe ou êwe; bedeau : tchèsse-tchin; niveau : livia (anglais: level); peau : pia; tombereau : bègnon

 

10 La lettre x n’existe pas en wallon

En français, elle a 5 valeurs : ks, gz, s, z ou rien.

En wallon, on écrit : acse pour le français axe, ègzamin : examen, chîj : six; chîjyin.me : sixième; deûs : deux.

 

11 Pour ne pas prononcer un /n/ court, comme dans usine ou un /n/ long, comme dans Anna, on met un point après une nasale devant un m ou un n.

 ex. : frin.ne, hin.ne, tchin.ne, win.ne, Malon.ne; ainsi, son.ner (saigner) n’est pas soner (sonner).

 

12  Le français dit : Est-ce que… ?, Quand est-ce que ?, Qui est-ce qui…?

Le wallon dit : Èst-ce qui… ?, Quand-ce qui… ?, Qu’èst-ce qui… ?, Comint-ce qui… ?

Il faut donc écrire -ce, comme en français:

ex. : Èst-ce qui vos vêroz ? (ou simplement: Vêroz ?), Quand-ce qui vos vêroz , Comint-ce qui vos vêroz ?, Qwè-ce qui vos fioz ?…

 

13 Le son /k/ s’écrit :

c devant a (camion), â (câse), o (conèche), ô (cône), ō(cō), ou (couche), oû (coûtchî),  û (cû).

k dans les autres cas

ex. : Bèljike (du latin Belgica)

Le c ne peut pas rester pour faire ike (élèctrike (du grec elektron), kèkyî (chatouiller, mot bien wallon), koûkèbake (mot néerlandais), pârker, pârking (mots anglais).

qu (/ qw) au commencement d’un mot ou au commencement de la deuxième partie d’un mot composé

ex. : quand, quate (/ est-wallon (EW) qwate), quatôze (EW quatwaze), quékefîye, quinze (EW qwinze), qwè, poqwè, qwê…

 

NB /ks/ s’écrit cs

ex. : acse, bocser, docsâl, ocsijin.ne… (v. 10).

 

14 Souvent, une consonne sonore se prononce sourde :

1 à la fin d’un mot

2 après tch

ex. : Baube /p/, Bèlje (“ch”), malade /t/, on tch’vau /f/, on tch’via /f/

Pourquoi n’écrit-on pas p  à la place de b dans baube, ch à la place de j dans Bèlje, t à la place de d dans malade, tch’vau, etc. ?

C’est parce qu’on a baurber, baurbî, Bèljike, maladîye, quate tchivaus…

  

2.   Totes lès régues di l’ ôrtografîye walone / Toutes les règles de l’orthographe wallonne

Régues d’ôrtografîye dè l’ langue walone ou

Les règles d’orthographe du professeur Jules Feller (ULg) relues et complétées par Johan Viroux (UN / UCL / RUUtrecht)

L’ orthographe wallonne

2.0   Introduction

  • 1 A une langue écrite sans règles au 19e siècle a succédé l’orthographe Feller du nom de Jules Feller, lauréat d’un concours organisé par la Société liégeoise de littérature wallonne en 1900. Dans l’édition définitive de ces règles, où il s’inspire de l’orthographe française, il insiste pourtant sur le fait que “le français a des graphies mauvaises, inutilement compliquées, dues au pédantisme ou à l’ ignorance. Il faut savoir en secouer la tyrannie en wallon pour se rapprocher de ce qu’exigent la phonétique et l’ histoire.” (Feller,1901,58) (1) Ces règles furent publiées dans un essai en 1900 (Feller,1900). Elles rencontrèrent partout le meilleur accueil et son auteur s’ouvrait à l’ avenir en disant: “Si des études ultérieures démontraient l’avantage de certaines corrections aux règles proposées, il va de soi que nous nous empresserions de les introduire dans la pratique.” (ibid., 1901,56) (2)

 

  • 2 Toujours dans cette étude, Feller a basé l’orthographe wallonne sur les principes phonologique et analogique, sans oublier l’étymologie.(3) Feller voulut établir une subordination entre eux quand on devait obéir à plusieurs nécessités à la fois et à son avis, la phonétique devait primer tout. (ibid., p.59) (On dira maintenant plutôt phonologie) Toutefois, n’oublions pas la conclusion judicieuse d’un pédagogue belge, Claude Keller: “Une orthographe phonétique,- parce qu’elle fait disparaître les graphies redondantes, donc réduit la capacité de discrimination du système -, ralentirait la vitesse de lecture, transmettrait moins bien l’information”. (Keller, 1990,36)

 

  • 3 Dans les choix orthographiques, les règles Feller ne s’isolent certainement pas du reste de l’ Europe. Exemples:

 

– les consonnes géminées dans la langue parlée le sont aussi dans la langue écrite en wallon et en italien : ottina, pubblicita, febbre ;

– les consonnes non géminées sont seulement écrites une fois en wallon comme en serbo-croate : abònent (abonné) ;  tchèque : cigareta ; portugais : afluente (affluent), ocupar; roumain : terorist ; espagnol : abacial

les digrammes grecs et latins sont remplacés en wallon comme en serbo-croate analfabet; danois: biograf, telefon ; finnois asfaltoida (asphalter); turc antrasit, alfabe; hongrois elefant, fizika ; polonais alfabet, etnografia ; portugais filosofia, aritmetica ; suédois alfabet, biograf

les mots étrangers sont assimilés comme en serbo-croate dzudo (judo), dzip (jeep); polonais Gwatemala, Urugway, Izrael ;

– ‘x’ latin devient –ks- (en wallon : -cs- ou-ks-) comme en serbo-croate taksi ; turc ekspres, eksantrik; finnois fikseerata (fixer)(en photogr.); norvégien akseptere; danois ekspert; polonais : ekstra, Luksemburg ;

‘x’ latin devient -gz- comme en turc egzoz (échappement) ; polonais egzamin, egzema ;

– ‘y’ latin-grec devient ‘i’ comme en portugais bicicleta, mistério; roumain abis (abysse); turc anonim; espagnol sinpatia, sindicalista ;

l’ utilisation fréquente de signes diacritiques (accents, …) comme en hongrois et en turc;

– qu- en début de mot comme en portugais quando, quaresma, quimica ;

– l’ utilisation du ‘k’ mais dans une moindre mesure qu’ en serbo-croate diskoteka ; finnois detektori; hongrois Afrika ; turc aktris, molekûl ; polonais katolik ; danois cirkulation ; norvégien tuberkulose ; suédois alkohol ; tchèque elektrika.

 

  • 4 Avant de passer en revue les règles, il faut souligner l’ insistance avec laquelle un chercheur, Luc Isaac, prône une graphie uniforme afin de faciliter “la constitution autant que la consultation des dictionnaires et, à notre époque, le travail informatique sur les textes dialectaux”. (Isaac,1984,87)

2.1   Les règles de l’ orthographe wallonne

2.1.1   Phonologie : les sons

  • 5 Tableau des voyelles, consonnes et semi-consonnes wallonnes*

 

Voyelles

a; â; å ; aî; am; an; ån; au; e; é ; è ; ê ; ë ; em; en; én; eû; i; î; im; in; în;

o; ô; om; on; ôn ; ou ; oû ; u ; û ; un

Consonnes b ; c ; ç ; ch ; d ; dj ; f ; g ; gn ; gu; h; j; k; l; m; n; ng; p; qu; r; s; ss; t; tch ; v ; z

Semi-consonnes

(ou semi-voyelles)

w ; y

 

* Les lettres en italique représentent des sons confinés à un dialecte, une série de parlers ou un parler wallon.

 

  • 6 Les voyelles (monogrammes et digrammes) en italique correspondent à des prononciations locales. Dans le cadre de l’uniformisation de l’orthographe à la suite de l’unification de la langue wallonne, les formes, qui ne sont que des variantes d’un phonème, disparaîtraient, telles: å (est-wallon) remplacé par â ou au suivant les cas (voir les autres dialectes) , ë (nord du centre-wallon) remplacé par i ou u suivant les cas (voir idem), én et în (ouest-wallon) pour in, ôn (nord du centre-wallon) pour ô.

 

  • 7 Le digramme étymologique , semblable au français ai, est un phonème. Il permet ainsi de différencier Fraîre (le village de Fraire) de frére (frère) et taîre (taire) de têre (terre); etc.

Le digramme ån (sud-wallon) est limité au chestrolais (parler de la région de Neufchâteau).  Il correspond à on.  Il faudrait vérifier si ce son est bien un phonème.

2.1.1.1   Les voyelles

2.1.1.1.1 Les voyelles pures
  • 8 Monogrammes

 

a /a/ canada (pomme de terre) (CW) , marlatcha (freluquet) (EW), pourcha (cochon) (OW),  pas, bas,
â /a:/ diâle (diable), gâz (gaz)
å   (EW) son intermédiaire entre ‘â’ et ‘o’ (SLLW,1913,4): clå (clou), tåte (tarte, tartine), ploråde (pleureuse), lård (lard), pårt (part) (comme en danois: Aarhus; en anglais: hall)
è   sudjèt (sujet), procès, cafè
ê   ‘è’ long : infêr (enfer), tofêr (toujours, constamment), wêde (prairie, verger) (EW), têre (terre)
é   fé, té, fré, mér mais tchanter, vinez (EW) (quand /e/ sera suivi de ‘r’ ou’z’ muets). Il représente aussi le ‘é’ long utilisé à Robertville (EW) et dans les environs (SLLW,1913,4): forné.
e   La graphie e s’ emploie par analogie et ne peut jamais représenter un son: on-ome,… (voir plus loin 1.1.1.3 Voyelles muettes et 1.1.1.4 Voyelles instables)
ë  

+- ‘eu’ de ‘peuple’ : (CW) C’est une voyelle sourde en Brabant wallon: djë so v’në.  Le parler de la région jodoignoise (centre-wallon) possède un ‘e’ représenté par ë (ou un ‘e’ surmonté d’un °) équivalent au ‘i’ et ‘u’ namurois: së l’ tèri (sur le

terril), lë sogneû (le soigneur), vënë (venir), iëte (passé), todë (toujours).

Mais ‘i’ et ‘u’ gagnent du terrain.” (Gaziaux,1982,XIV)

cf ‘i’

i /I/

pitit (petit), mi (moi)

cf ‘ë’ et ‘y’ français

î /i:/

nîve (neige), lîve (livre)

cf ‘Y’ français (en fin de liste)

o  

posse (poste), po (pour), tot (tout), spotchî (écraser)

N.B. Le principe phonématique l’ emporte sur l’ analogique dans: ossi (aussi), ostant (autant),  toria (taureau) (CW), sorèt (saur(et)).

ô  

(entre ‘ô’ et ‘oû’): (cou), côp (fois), pôce (pouce), prôpe (propre), ôr (or (métal)), pôve (pauvre), ôte (autre)

Ce son est un phonème, le ‘o entravé’ (Mouzon,1976,5).  Par exemple, on distingue ‘pôce’ (pouce) de ‘pausse’ (pâte).(4)

cf aussi ‘au’.

 

Et le « y » ?  

le ‘y’ français =  i: mistére (mystère), Éjipe (Egypte) ou î: dj’ î va (j’y vais), stîle (style)

cf semi-voyelle y

 

 

  • 9 Digrammes

 

eu  

‘eu’ de ‘peuple’ : (CW) meur (mur), comeune (commune), deur (dur), seur (sûr (aigre)), seu (soif); (SW) eune peume (une pomme), lu keurè (le curé), Keugnon (Cugnon) ; (OW) reu (cabine placée au milieu du bateau), feumiârd (braise non complètement éteinte)

 

 

‘eu’ de ‘peu’ : nèveû, aveûle (neveu, aveugle)

 

 

(CW) son intermédiaire entre ‘é’ et ‘ê’: laîd (laid), maîsse (maître), vraî (vrai).

Quand le mot français correspondant présente ‘ai’, ce digramme correspond à un phonème distinct de é et de ê : par exemple, ‘paîre’ (paire) et ‘pére’ (père), ‘taîre’ (taire) et  ‘têre’ (terre).

Cette graphie ne peut être bien sûr utilisée si le son est é /e/ :dans ce cas dans éle (pour  aile) et clér (pour clair) suivant la prononciation.

 

au /o/

(CW): laurd (lard), paurt (part): quand il existe une correspondance ‘â-au-å’ (Wallo +, 19.., 14): le ‘â’ en EW, SW, le ‘au’ en OW, CW, le å en EW; il correspond très souvent au mot correspondant français contenant ‘au’ ou ‘a’: saucisse, baurîre (barrière), … (cf cependant ‘o’, suivant la prononciation wallonne: ainsi, le principe phonématique l’emporte sur l’analogique dans: ossi (aussi), ostant (autant), toria (taureau), sorèt (saur(et))).(5)

cf ‘ô’

OI   n’existe pas: wa, ou en wallon  
ou /u/ sou, timprou (hâtif, précoce) (EW), mourkiner (grommeler) (OW)  
/u:/ Oûte (Ourthe), ça boût (ça bout), noû (neuf)  
u /y/ lusse (lustre), bus’ (bus)  
û /y:/ cût (cuit), bûre (beurre)  

 

2.1.1.1.2   Les voyelles nasales

  • 10
‘an’ an

tchant (chant), plan , grand, blanc

cf ‘ån’

  am +b/p djambe (jambe), tchambe (chambre), tchamp (champ)
  en, em

conservés dans les emprunts au français: embêter, talent, pension, tension.

 

‘in’ in

quinze, intrer (entrer), vinte (ventre), vinde (vendre), tchin (chien)

pwin (pain), mwin (main), fwin (faim): ‘ain, ein, aim’ en français;

correspond à /e/ très fermé: tchén (chien) (Charleroi, Basse-Sambre, une partie du Brabant wallon et du nord de la province de Namur);

correspond à /i:/ nasalisé (wallo-picard): tchîn

  im +b/p mimbe (membre), timbe (timbre), imbaras (embarras)
  én, …

(OW, CW) cf ‘in’

Ce ‘é’ nasalisé est mi-nasalisé dans la région de Jodoigne: lén (lin), tchén (chien). (Gaziaux, Le parler de Jauchelette,XIII-XIV, s.d.)

  în (OW) cf ‘in’
‘on’ on bon, rond, long,  pont
  om +b/p

ombe (ombre), tombe

cf ‘ån’

  ôn, … (CW) (dans l’est du Brabant wallon) (ô mi-nasalisé) (Gaziaux, Le parler de Jauchelette,XIII-XIV, s.d.) cônp (sic) (fois), ônt (= (h)ôt : haut)
‘un’ un

alun, à djun (à jeun), pun (pomme) (OW)

 

NB ån

La région immédiate de Neufchâteau connaît un son ‘an’: “un son toujours bref, intermédiaire entre an et on” (Pierret, 1966,53)

On l’ écrira  ‘ån’. (Mouzon, 1976, 5)

cf ‘on, …’ et ‘an, …’

  an.n/en.n/in.n/ on.n

Pour plus de clarté, quand une voyelle nasale est suivie d’ une consonne nasale, on utilise un point pour séparer les deux afin de bien montrer que la première consonne nasale n’est pas prononcée, mais qu’elle sert seulement à noter la nasalisation de la voyelle:

an.nêye (année), pon.ne (peine), dozin.ne (douzaine), lin.ne (laine): ‘an’+/n /, ‘on’+/n/, ‘in’+/n/

.De même, pan.y  (‘an’+/j/): pain (Brabant wallon; Marche-lez-Ecaussines, …)

 

N.B. an’ /…: quand ‘n’ ne forme pas groupe avec la lettre précédente: an’dîve (EW) (endive), an’tchous (salamalecs) (EW), chaskeun’ (chacun) (EW).

 

2.1.1.1.3   Voyelles muettes (cf aussi 1.1.1.4 Voyelles instables)

  • 11 La voyelle muette finale -e s’ utilise comme en français: pére (père), afiche (affiche), poye (poule), …

 

  • 12 Les voyelles muettes à l’ intérieur des mots

 

ex.:

série 1 forme pleine forme diminuée
  diner (donner) po d’ner (pour donner)
série 2 forme pleine forme augmentée
  li stûve (poêle) (CW) one sitûve
  li rwè (le roi) nosse riwè
série 3 forme pleine -e-
 

maçon      

savon

trawer (trouer)

 

cûre/cût (cuire/cuit)

macener  (maçonner)

savener (savonner)

traweter (percer de nombreux petits trous)

cûtener (cuire à petit feu)

 

N.B.

  • 13 Dans la conjugaison verbale, l’ apostrophe est conservée:

 

polu (pouvoir) (CW) nos p’lans (nous pouvons) (CW)
dîre (dire) vos d’joz   (ou vos d’djoz) (vous dites) (CW)
volu (vouloir) (CW) vos v’loz (vous voulez) (CW)

 

  • 14 .Elision de la voyelle finale (suivant la langue parlée):

– devant une V: si i  – s’ i/ si on  – s’ on : s’ i vint; s’ on vint  (s’il vient ; si (l’) on vient)

  • devant une C: ‘si dji toume’ devient si dj’ toume (SW) (si je tombe)

 

  • 15 .Elision de la voyelle initiale (suivant la langue parlée) :

i ‘nnè va d’mwin (6) ; ‘l è-st-èvôye  (il part demain ; il est parti))

2.1.1.1.4   Voyelles instables

Voyelles épenthétique et prosthétique

 

  • 16 – prosthétiques: -V # s +C                  -C # s +V+C

. ex.: (CW) li scole – dè l’sicole (lécole ; de l’école); po scrîre – po l’sicrîre (pour écrire ;

pour l’écrire); li spale –  one sipale (l’épaule, de l’épaule); i sét spaurgnî – i l’ pout

   spaurgnî (il peut épargner ; il peut l’épargner); do spès cafeu – dè l’ sipèsse sope (du café

‘épais’ ; de la soupe épaisse)

   (EW) ine sipèsse nut’ (une nuit épaisse), i n’ sipågne nin sès

   pon.nes (il n’épargne pas ses peines);

   (SW) la scole – do l’ sucole; po scrîre – po l’  sucrîre;la spale – oune supale; i

   sêt spârgni – po l’ supârgni; do spès cafè – do l’ supèsse sope

(Francard,1981,171);

. pas de voyelle prosthétique pour les mots d’ introduction récente:

   scapulêre, scârlatine, …

 

  • 17 – épenthétiques: dans la flexion verbale:

infinitif en -C + ler/rer     #  – présent simple    -Cèl/r…:

/ner/ (Bast.)    futur simple  condit. présent  impératif présent

ex.: (SW) i duscopèle (séparer (des animaux) qui ont été couplés), i dobèle (il double), il

   infèlerè (il enflera), i râvèlerè (il ramassera avec un râble), ça c’pètèle (kipèteler, diminutif

de kipèter (crevasser en tout sens); i mostère (il montre), i s’ mâvère (il se fâche); i tikène

  (taquine), i kètène (picore), i sîzène  (il passe la veillée en compagnie de proches) (ibid.,175-

177); (CW) i discopèle, … ; (OW) Èl fourâdje poûfèle (le foin fait de la poussière) (de :

poûfler), …

  (à Liège et à Namur: -ter: i platchetéye (il fait  des embarras), i tchafetèye (il bavarde))

 

Voyelles caduques

 

  • 18 – i/u:

. elles correspondent à des voyelles distinctes du point de vue étymologique:

(CW) tch(i)via (cheveu), d(i)mwin (demain); (SW) tch(u)vè (cheveu), s(u)mwin.ne  

   (semaine), d(u)pûs (depuis), d(u)mwin (demain)

.dans certains préfixes: (SW)

d(i) / d(u)-: dimèrer (rester), diméy (demi) (SW: dumorer, dumèy);

c(u)-: (SW) cuchiri (déchirer complètement), cutwade (tordre en tout sens);

r(i) / r(u)-: r(i)tinde, r(i)vinde (SW: rutinde (retendre), ruvinde (revendre))

. dans certains pronoms et adjectifs à une syllabe:

dj(i) / dj(u) (je), l(i) / l(u) (lui), m(i) / m(u) (mon), ç(i) / ç(u) (ce), …: po qui dj’ vègne, i

   s’ tint bin, i l’ mindje (pour que je vienne, il se tient bien, il le mange)

 

  • 19 – è :.dans p(è)tit, t(è)ni, v(è)ni, d(è)ner (SW) (ibid.,169-200) (petit, tenir, venir, donner) ;

tch(è)vau, tch(è)viron (OW) (cheval, chevron (charpente))

2.1.1.2   Les semi-consonnes

  • 20
Combinaisons avec le son /j/  
voyelle + /j/ ‘y’

Mayane, sayî, mèyeû, vôye, oûy, liyon (7)

(Mariane, essayer, meilleur, chemin, œil, lion)

consonne + i + voyelle

diâle, piède, via (CW), coutia (CW) (diable, perdre, veau, couteau); bia-mononke (OW) (oncle par alliance)

li /lj/: milion,miliârd (million, milliard)

consonne + y + i, î, in

 

grawyî, consyî, paçyince (gratter, conseiler, patience)
en début de mot:’i’

ièbe, iute (CW), ieû (CW) , ièsse (CW) (herbe, outre, eu, être), ieu, ieûs’, iun (œuf, eux, un) (OW) (8)

 

Combinaisons avec le son /w/

 

stwale, rouwe, rouwale, pièrduwe (CW) (étoile, rue, ruelle, perdue)
N.B. ‘oi’ en français  =  ‘wa/wè’: bwès, bwâre (CW) (bois, boire)

 

2.1.1.3   Les consonnes

2.1.1.3.1   Les consonnes simples
  • 21 Monogrammes

 

b /b/

pas de difficulté

/p/ : Cependant, voir aussi assimilation pour aube, ombe, …

c /k/

en début de mot, +a,o,u, consonne(s): ca, co, cûr, èco, cwade (CW) (car, encore, cuir, encore, corde);

k dans les autres cas (et les dérivés): élèktrike, Bèljike, pârker  (parquer) (9)

qu (qw) en début de mot (et par analogie au français):  quatwaze (EW) (14), qwinze (EW) (15), qwite (EW) (quite), one saqwè (quelque chose), saquî (quelqu’un), quékonk, saquants, poqwè (rem.10);

cs ou ks /ks/: bocser, docsâl, acsègnî.

cf ‘s’

ç /s/

La cédille s’utilise comme en français.

De plus, ‘ç’ ’ remplace ‘ci’ (ou ‘çu’, ‘çou’) suivant la prononciation dans: C’èst ç’ qu’on vint d’ dîre. (c’est ce que l’on vient de dire.)

Ce n’est pas le cas dans: qwè-ce qui c’èst?; comint-ce qui ça va? (qu’est-ce que c’est ? ; comment cela va-t-il ?).  Ici, ‘-ce’ correspond à ‘-èst-ce’ (*qwè èst-ce qui c’èst?; *comint-èst-ce qui ça va?).

d

 

/d/

pas de difficulté

/t/: Cependant, voir aussi 1.1.6 pour ponde (EW) (peindre) , plinde (plaindre), …

cf ‘dj’

f

 

/f/

pas de difficulté

Cependant, voir 1.1.6 assimilation.

g

 

/g/

g: gos’,gâre (goût, gare)

gu +e,i: guêre, guîye (guerre, quille)

gz /gz/: ‘-x-‘en français: ègzamin (examen)

/k/ Voir aussi 1.1.6 assimilation pour bague, morgue, …

h

 

/h/

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

/X/

 

hover (EW) (balayer) ,haveter (EW) (râper légèrement)

Le ‘h’ s’ écrit même s’ il n’ est pas ou plus prononcé dans d’autres dialectes afin de préserver l’ unité du wallon;

‘h’ n’ est pas écrit dans ome (homme) et awè (CW), aveûr (EW) (avoir, du latin ‘habere’) car il n’ est prononcé dans aucun dialecte

 

/h/  (prononcé ordinairement dans l’ est-wallon)

encore prononcé dans le sud-wallon, à Bertrix par certains témoins (Anselme, 1984,39); très faible dans: an lès (h)înét toutes (Pierret, 1966,54) ; à Bastogne: absence de liaison entre l’initiale et la consonne précédente dans: dès hèsses (des hêtres) mais /h/ est légèrement audible dans hèye (haie) (Francard, 1980); à Longlier: chez certains wallophones âgés: hosse ((je) hoche), duhawè (houer), dushintchè (Pierret,1984); à Léglise: le h- initial étymologique se prononce dans hâye (haie), heurée (hallier), hôrlé (talus); ne se prononce pas dans ouline (chenille), utchè (appeler); se fait encore plus ou moins sentir selon le locuteur dans (h)asse (hêtre), (h)oupe (Nicolaï,1987).  A Fosse-la-Ville (CW), on trouve un lieu-dit, Li Hièrdau sans élision mais on dit su L’ Ièrdau avec élision, on hûlau ou on-ûlau (fusil à poudre à canon court, utilisé dans les marches folkloriques).  Le   phénomène d’ amuïssement n’ est donc pas assez achevé pour qu’on puisse toujours supprimer ‘h’ de l’écriture.  On y dit aussi dins lès  / hayes, dins lès / hièbes (dans les haies, dans les herbes).

 

L’ ach-Laut en est-wallon est représenté par ‘h’ en fin de mot ou de syllabe: l’ ouh (EW) (la porte), bouhetê (EW) (étui à aiguilles);

il faut aussi noter l’ ich-Laut dans le sud de l’est-wallon à Lierneux/Vielsalm/Robertville écrit avec un ‘ch’: Chèrlot (hameau de Lierneux), châle  (échelle)  (que certains écrivent ‘hi-’) (SLLW,1913,5): ce ‘h’ est fortement aspiré et légèrement mouillé: cf aussi Vâ-d’-Chavan (Vaux-Chavanne)

j

 

/¦/

jenre, jènîye, Éjipe (genre, génie, Egypte); (EW-Verviers) grujale (groseille)

comme ‘ch’ :  èponje (éponge) car en fin de mot, la sonore devient sourde. cf 1.1.6.

k

 

/k/

cf ‘c’

cf ‘ks’

l /l/ pas de difficulté
m /m/

pas de difficulté

Voir aussi les voyelles nasales.

n /n/

pas de difficulté

Voir aussi les voyelles nasales.

p /p/ pas de difficulté
r /r/ pas de difficulté
s

/s/

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

/z/

s, ss, ç, c

comme en français: ossi, pinser, lèçon, çoci, lance (aussi, penser, leçon, ceci, lance):

ç + a,o,u,ou ; voyelle + ss + voyelle; voyelle nasale + s + voyelle;

c comme en français

 

– t – ## en français /s/ =-c-

-ct -= -cs-  (ou -ks-)

ex. atincion, acsion, pôrcion, pacyince (attention, action, portion, patience)

 

comme en français:

entre 2 voyelles: visite, cisia, gosète; dji cause, Moûse (visite, cisaille, ‘gosette’, je parle, la Meuse)

cf ‘z’ et remarque 11.

t /t/ pas de difficulté
v /v/

pas de difficulté

/f/  Voir cependant pour veuve, dji fieûve (CW), … 1.1.6. (veuve, je faisais)

w /w/

pas de difficulté

cf semi-consonnes

X   n’existe pas en wallon

z

 

/z/

 

après une consonne: balziner (11) (lambiner au travail)

cf ‘s’

/s/: Cependant, voir aussi 1.1.6. pour do gâz (du gaz).

 

 

  • 22 Digrammes et trigramme

 

ch

 

 

chalèt (chalet)

N.B. chèrveû (Ew) (serveur): ch- est une altération de si-: (Haust,1925,58) de même en EW: apontchèdje – apontièdje (préparatif) où ‘tch’ est une altération de ‘ti’; botchèdje – botièdje (blutage); tchèsse – tièsse (tête); djâle – diâle (diable); djèrin – dièrin (dernier)

cf ‘tch’

Voir aussi en anglais parlé (en US English): ‘I gotcha’ pour ‘I got you’; le néerlandais ‘meisje’ comme ‘kleintje’ venant de ‘meid + je’.

dj   le ‘j’ de ‘jack’ en anglais:èdjaler, djinti (geler, gentil)
gn   magnî (EW) (manger), sogne (soin en CW), clignète (OW) (clin d’œil)
gu /g/ cf ‘g’
ng   comme dans ‘ping-pong’: gli.ng’-gla.ng’ (pendeloque); di.ng’ter (tinter) (in: HAUST-LEGROS,1948,XXVI)
qu /k/ cf ‘c’; qw- existe aussi comme correspondant liégeois: qwèri (EW) pour quèri (chercher); de même, qwê (chercher) (CW) pour qué (CW)
ss /s/ cf ‘s’

tch

 

 

le ‘ch’ de ‘chat’ en anglais : tchèt, tchivau (chat, cheval)

cf ‘ch’

TH, PH, RH, CH   Les digrammes grecs et latins th, ph; rh, ch sont remplacés par t, f; r, c : tèyâte, filosofîye; ritme, Cris’ (théâtre, philosophie ; rythme, Christ)

 

2.1.1.4   Consonnes muettes

2.1.1.4.1   Les consonnes muettes finales

  • 23. Elles sont écrites quand elles le sont dans le mot français correspondant:

long, assez, aîmoz, mi fis, pwîs… (long, assez, aimez, mon fils, puis)

 

  • 24. Si la consonne finale est muette en français et prononcée en wallon dans le mot correspondant, on écrit une ‘minute’ (= ‘ ) à droite de cette consonne:

gos’, cos’, tos’, awous’, fris’, dèlicat’, nut’  (goût, coût, toux, août, frais, délicat, nuit)

(ce n’ est pas nécessaire pour stomak, aurmonak,… (estomac, almanach)).

2.1.1.4.2   Les consonnes muettes à l’ intérieur des mots
  • 25 . Elles sont supprimées en général quand la consonne muette est semblable dans le mot correspondant en français:

vint’, pwès, dwèt – dwèté, batème, syince, sèt’, rèspèt, timp (12)

(vingt, poids, doigt, doigté, baptême, science, sept, respect, temps)

 

  • 26 . Elles sont supprimées quand la consonne écrite est double dans le mot correspondant en français:

ratinde, flater, fème (atendre, flatter, femme)

SAUF pour -ss-: assazin, rèsseler, assez (assassin, râteler, assez);

pour  -ll- : èlle + voyelle: èlle a co l’ min.me auto, èlle ont (elle a encore la même voiture, elles ont)

2.1.1.5   Consonnes géminées (consonnes doubles)

  • 26 Les consonnes géminées prononcées entièrement (dons pas -ss-) sont toutes deux écrites comme dans: addé /-dd-/ (près de), èlle /-ll-/ (elle), ènnè /-nn-/ (en), i môrrè /-rr-/ (il mourra), Anna /-nn-/ .cf aussi: Qui vou-djdju dîre? (EW) (Qu’est-ce que je veux dire ?), i moûrreut (CW) (il mourrait), dji coûrrè (je courrai) (SLLW,1913,5); lès gngnos (les genoux), à Gngnape (à Genappe).

2.1.1.6   Assimilation

  • 27 Comme en allemand et en néerlandais, on trouve une altération de la syllabe finale par ‘Auslautverschärfung’ ou l’ assimilation: suivant le principe analogique ou étymologique, la forme initiale reste conservée:

on pôve /-f/; on pôve /-v/ èfant; one pôve /-f/ djin; (un pauvre, un enfant pauvre, une

personne pauvre)

rodje /-t /; rodjeû /d /; aube /-p/; djudje /-d / (rouge, rougeur, arbre, juge)

2.1.1.7   Cas particuliers

  • 28 Particularités (suivant la prononciation)

vinez &  vinez’ chal (EW) (venez et venez ici)       i dit & di-st-i (il dit & dit-il)

quate &  quatre ans vî (quatre et qui a quatre ans) il èst & il è-st-èvôye (il est et il est parti)

2.1.2   Morphologie: les combinaisons de sons

2.1.2.1   L’ article défini, l’article suivi d’ une préposition

  • 29
français wallon français wallon
le, la; l’

li; l’  (lu (EW)/èl (OW); l’)

 

au(x)

au/aus/ausès*(å, â/ås, âs/asès, à lès,à l’s-)

* On écrit aussi: auzès, azès.

du

do    (dè) (EW)

 

à  l’ à l’ (13)
de l’ di l’ + V à la

à l’ (principe analogique)

 

de la dè l’ (do l’ (aussi : CW))(principe analogique) des

dès  (di lès, du lès, d’ lès, di l’s-)

 

(de au) dau   (då, dâ) (de à l’) da l’
(de à la)

da l’  (do l’)

(principe analogique)

(de aux)

daus/dausès  (dås, dâs), dausès

On écrit aussi dauzès.

en le è       (o) en l’ è l’
en la è l’    (o l’) en les èsès         (osès) (aussi: èzès, ozès)
par au pau/pausès   (på (EW)) (aussi: pauzès)

2.1.2.2   L’ article indéfini

on

(in EW))

 

on- (in-) + voyelle:

on-ome (un homme)

– f. one

(ine) (EW)

 

 ‘ne : (EW) divins ‘ne bwète (dans une boîte)

(suivant la langue parlée)

2.1.2.3   Les noms substantifs et adjectifs

  • 30 – le pluriel:

-s SAUF quand le mot est déjà terminé par s ou z.

. le -x du français devient -s dans les mots correspondants en wallon:

dès tch’vaus, dès cadaus (dès chevaux, des cadeaux)

. quand il y a une minute: nut’ (nuit): nut’s au pluriel

. pluriel des noms propres et des noms étrangers:

dès-ajèn’das, lès lavabôs, lès Dehins, lès Defrecheux (ou Deufrècheûs?)

. pluriel des participes

avoir + participe passé toujours invariable  & être/ pas d’ auxiliaire + p.p. variable

Dj’ a mindjî (j’ai mangé) (CW); djè lès-a mindjî (je les ai mangés /-ées); lès crokètes

qui dj’ a mindjî (les croquettes que j’ai mangées)

Touwéyes pa 3 djins (tuées par trois personnes) (CW) ; èlle ont stî touwéyes èyîr

(elles ont été tuées).

. pluriel des noms composés:

-s quand: …-… ou –: dès cofe-fôrts (des coffres-forts), etc.

 

  • 31 – le féminin:

-e aux adjectifs et participes

on tient compte des changements de prononciation entre le masculin et le féminin:

planté – plantéye, flori – florîye  (platé – plantée ; fleuri – fleurie)

 

  • 32 – le trait d’ union des noms composés:

voir le français (et l’ anglais où il faut constater un manque de consistance dans son

usage (Zandvoort, 1977, 288)).

2.1.2.4   Les adjectifs et pronoms

2.1.2.4.1   Les adjectifs possessifs
  • 33
singulier pluriel
mi mi+V (14) (mi-ome)     (aussi: m(i)-n-ome)

nosse

 

noste +V (noste èfant)
ti ti+V      (ti-ome) vosse voste +V (voste auto)
si si+V     (si-ome)      (aussi: s(i)-t-ome) lêu leû-z- +V (leû-z-èfant)
mès, tès, sès mès-+V  (mès-omes) nos, vos, leûs

vos- +V   (vos-autos),

leûs- +V   (leûs-èfants)

2.1.2.4.2   Les adjectifs et pronoms démonstratifs
  •  34
singulier pluriel
MASC/FEM

MASC/FEM

 

ci  + NOM + ci/là

ci pa-ci (ce papa-ci),

su (so (EW)) ç’ plake-là (sur cette plaque-là), ci tâbe-ci (OW) (cette table-ci)

cès +NOM + ci/là

 

cès pas-ci (ces papas-ci)
ci-t-+V + ci/là

ci-t-ome-ci (cet homme-ci),

après ç’t-anéye-là (après cette année-là),

po ç’-t-anéye-ci (pour cette année-ci) (15)

cès-+V   + ci/là cès-omes-ci (ces hommes-ci)

NB: au féminin

(EW, SW (MFT))

 

ci feume- là (cette femme-là),

cisse tièsse-là (EW) (cette tête-là), divins ç’ tièsse-là (EW) (dans cette tête-là), ciste eûre-là (EW) (cette heure-là)

 

  • 35 – les adverbes ci, là; chal (EW) qui suivent le substantif peuvent être précédés du trait d’ union.

– (EW) wice (où) vient de ‘où èst-ce’  (w’ èst-ce > wèce > wice) (Feller, 1912,176)

–  -ce : dans: èst-ce qui t’ vins ?, comint-ce qu’i va v’nu ?, qwè-ce qui n’  va nin?, … (est-ce

que tu viens, comment va-t-il venir ?, qu’est-ce qui ne va pas ?)

2.1.2.4.3   Les adjectifs et pronoms numéraux cardinaux
  •  36 Notamment:

17 dîs-sèt’ (rem.16)

18 dîj-ût’, ou dîj-iût

(dîh-ût’ (EW))

19 dîj-noûf

20 vint’

21 vint’-y-onk

(vint’-èt-yun (OW))

80 qwate-vint (EW),

quatrè-vint, iûtante

2000  deûs mèye (EW),

deûs mile (rem.17)

2.000.000 deûs milions

 

2.1.2.4.4   Les adjectifs qualificatifs
  • 37 – épithètes pluriels: one grande fleûr – dès grandès /-t-/ fleûrs

dès rodjès fouyes                           (principe analogique et cf 1.1.6.)

(une grande fleur, de grandes fleurs ; des feuilles rouges)

2.1.2.5   Le verbe

2.1.2.5.1   Généralités
  • 38 – Infinitif :-er est conservé par analogie

Les autres terminaisons d’ infinitifs auront ou n’ auront pas de -e suivant l’ analogie

avec le français.

  • 39 – Indicatif, subjonctif, conditionnel:

. 1re personne du sg.: pas de ‘s’: dji so (CW), dj’ aveu (CW) (je suis, j’avais)

. PL du subjonctif présent: pas de ‘nt’: qu’ is tchantèche (EW) / tchantenuche (CW) (qu’ils

chantent)

  • 40 – Impératif:

. 2me personne du sg.: pas de ‘s’: vin, beû (EW) (viens, bois)

2.1.3   Cas particuliers

2.1.3.1   Les signes diacritiques

2.1.3.1.1   La cédille
  • 41 Elle joue le même rôle qu’en français, devant a, o, u, w: ça, çoula (EW), riçûre, Françwès, linçoû (ça, cela, recevoir, François, drap de lit).
2.1.3.1.2   Le trait d’union
  • 42 . Il marque la liaison: on-ome, dès-omes (un homme, des hommes).

. Il unit des éléments qui n’ existent pas isolément:

i gn-a, i n-a (EW), i d-a (OW) (il y a); dji m’ a-st-ècroukî (EW) (je me suis engoué), il è-st-

èvôye (il est parti) (et il èst pris) (il est pris), di-st-i (dit-il);  mindjoz- ve, qu’ as-se? (mangez-

vous ?, qu’as-tu ?,

vou-dje (est-ce que je veux ?), vous-se (veux-tu ?), sés-se (sais-tu ?); di-d-ci (d’ici), di-d-près   

(de près); qui fê-djdju là? (EW) (que fais-je là ?), so-djdju si vî? (EW) (suis-je si vieux ?); il  

a-st-avou (EW) (il a eu) (SLLW,1913,6)

vo-z-è-ci saquantes (en voici quelques-uns), vo-nos-là (nous voilà); èwou-ce qui (où), èst-ce

qui (est-ce que), bon-z-èt tchêr (bon et cher).

Donc pas dans: done mi ça, prind le, mindje lu (donne-moi ça, prends-le, mange-le).

(cf anglais : give me that, take it, eat it ; néerlandais : geef me dat, neem het, eet het ; allemand : gib mir das, nimm das, iss das)  

 

Mi-åme (EW); ti-éye (ard. = ton aile) (EW) (mon âme, ton aile) (SLLW,1913,6) (cf 1.2.4.2.)

2.1.3.1.3   L’ élision / l’apostrophe
  • 43 L’apostrophe n’apparaît que quand la lettre élidée n’est pas ‘e’ (Wallo+, p.14)

. L’élision est marquée par l’ apostrophe:

avou ‘ne si drole di feume (EW), po l’ pâpe, nos v’nans, la s’min.ne – ène

sumin.ne (SW) (avec une femme aussi drôle, pour le pape, nous venons, la semaine – une

semaine).

. On ne met pas d’ apostrophe dans spine, malgré one supine (SW), le u étant une voyelle

épenthétique (épine, une épine).

. L’élision à l’intérieur d’un mot n’est pas suivie d’ un espace vide: nos v’nans (nous venons).

Pour des raisons de clarté, l’élision en fin de mot devrait en principe être suivie d’un espace vide: tot d’ on côp, dj’ î va, l’ èfant (tout à coup, j’y vais, l’enfant).

2.1.3.1.4   La ‘minute
  • 44 La minute ( ‘ ) est utilisée lorsque le wallon fait entendre une consonne finale dont l’équivalente est muette en français. On fait suivre cette consonne d’une apostrophe (ou plus précisément d’une minute): en EW : il èsteût prèt’, i fêt neûre nut’, alôrs’, fris’, mat’, i mèt’, arès’, il èstîn’ (il était prêt, la nuit est toute noire, alors, frais, mat, il met, arrêt, ils étaient). (SLLW,1913,6) (18)

Il faut donc bien noter la différence théorique d’ emploi entre l’ apostrophe (élision) et la minute (pour signaler la prononciation de la consonne qui la précède), bien que la dactylographie les confonde.

2.1.3.1.5   Accents

  • 45 L’accentuation sert à marquer l’allongement des voyelles: â, ê, î, û; aî, oû.

Suivant Feller, on peut supprimer les accents parasites dans les mots apparentés au français: a, la, dèdja (à, là, déjà). Cependant, cela peut engendrer une confusion entre a (à) et a (dj’a) , la (là) et la (article).  Il semble que à, là, dès lors dèdjà seraient plus appropriés.

Les majuscules sont écrites avec les accents : Ârdène, Éjipe, Èmanuwèl, Î-la-Hèsse (Isle-la-Hesse (SW), Ôstèr (lieu-dit à Bastogne) (SW), Ûjin .ne (Eugénie) (SW) (ce qui est possible avec l’informatique).

2.1.3.1.6   Le point
  • 46 La ponctuation est semblable à celle du français.

Néanmoins, le point a un usage particulier en wallon.  On l’insère entre le digramme d’une voyelle nasale (an, in, on, un) et la nasale ‘n’, ‘m’ suivante.  (cf consonnes nasales)

2.1.4   Les mots étrangers

  • 47 Il faut en distinguer 3 types

1) les mots ‘bâtards’, mots étrangers wallonisés (prononcés à la wallonne) : leur forme écrite est entièrement wallonisée: règras (pour l’ anglais ray-grass), on coboy (cowboy);

2) les cas de transition: hockey ou “hokè” ;

3) les mots étrangers conservant l’ orthographe d’ origine: on tackling (t. de football).

Le néerlandais, l’anglais, l’allemand et le français ont aussi des difficultés pour préférer un de ces 3 types.  Tantôt, l’un est choisi, tantôt l’autre.

2.1.5   Conclusion

  • 49 De premier abord, on pourrait évidemment croire que le système dit Feller est difficile. C’est sans compter sur les années qu’il a fallu passer pour assimiler les difficultés de l’orthographe française. Suivant mon expérience personnelle en tant qu’élève du cours de wallon à l’école primaire et dans le secondaire, l’orthographe wallonne peut être assimilée beaucoup plus rapidement que l’orthographe française.  Une élève de première primaire qui assistait à un cours donné par Roger Viroux au Centre culturel de Fosse-la-Ville, du nom de Maryse Lechien, avait même progressé plus vite dans l’apprentissage de l’écriture par le truchement du wallon.  La prise de notes est aussi plus rapide en wallon lors d’une conversation téléphonique, …

 

  • 50 Il suffit de comparer l’orthographe wallonne avec son homologue français pour s’apercevoir que la première est plus aisée: les consonnes doubles prononcées une fois sont simples en wallon (one bèle feume – une belle femme); le participe passé reste invariable

quand il est précédé du verbe avoir: nos lès-avans acheté èyîr (nous les avons achetés hier); etc.

 

  • 51 Cependant, l’orthographe Feller n’est pas trop éloignée de l’orthographe française pour permettre aux élèves de pouvoir un jour apprendre à écrire plus facilement le wallon, la langue qui constitue leur identité culturelle. D’autre part, il a laissé la voie libre à des simplifications qui ne pourront être pleinement pratiques que le jour où quasiment tous les jeunes Wallons pourront écrire dans notre langue.

 

Remarques

(1) cf aussi: FELLER, 1912, 80: “Les grammairiens français du moyen âge, en écrivant vingt et doigt, ont introduit un g qui était mort ou transformé en y depuis dix siècles et plus!” ‘Pourtant, ils n’ont pas pensé à introduire ce même g, dans froid, de frigidum’, etc.  “Notre système à nous est de suivre l’analogie du français partout où c’est plausible, de ne pas la suivre dans ses verrues et ses polypes. “

(2) C’est le cas du créole à Haïti: ‘Le créole a acquis le statut de langue officielle mais la transcription phonologique de cette langue, qui naît sous nos yeux, l’éloigne fort du français.’ (…) “Pompilus prônait une ‘orthographe intermédiaire’ entre les transcriptions étymologique et phonétique”. (in: J. Barros, Haïti, de 1804 à nos jours, TII, Paris, éd. L’Harmattan, 1984, p.589)

(3) FELLER, 1912, 80: “Nous avons supprimé l’ s que le français a introduite à la première personne du singulier dans toute la conjugaison, écrivant dji vou à cause de volo, dji so à cause de sum, dji vin (venio), dji prind (prendo), dji voleû (volebam), dj’ èsteû (stabam)”

(4) Certains l’écrivent ‘ö’.

Mais ‘au’ est admis dans pauve, aute, …, qui ont cette graphie en français, si on prononce /o/.

(5) Certains écrivains et enseignants utilisent le ‘ô’ (tch’vô, r’nô(d)).

(6) Certains écrivent aussi: I ‘nnèva (du verbe ènn’ aler (ou ènnaler) car ‘è(nn)’ est sémantiquement lié au verbe qui le suit.  On dit aussi: il è va (ou pour certains: il èva).

(7) Suivant les auteurs de Wallo+, le son /j/ s’écrit ‘y’ en début de mot: yeû, yèbe, yute, … (p.14)  Ceci ne semble pas cohérent avec la règle suivante où l’on écrit -i dans ‘piède’, ‘via’, … entre une consonne et une voyelle.  Un poids, deux mesures …

(8) On trouve dans le “Dictionnaire de l’Ouest-Wallon”: yeu, yeûs’, yun, … mais: bia, bièsse, bieu, … ; bien sûr, le ‘y-‘ s’impose dans les mots: ‘yin, yink’ (un en OW).

(9) Ce n’est pas toujours très systématique: ainsi, on trouve aussi ‘élèctrike’ avec ‘k’ seulement en fin de mot à côté de ‘docteûr, ocâsion, …’.

(10) Les professeurs Louis Remacle (ULG) et Michel Francard (UCL) utilisent déjà ‘k’ partout suivant le principe phonématique: l’ ome ki vint, Ké novèle?

Or, des expériences ont montré que, lorsqu’on lit, les mots sont identifiés plus ou moins vite selon l’endroit où se pose le regard.  “Ceux-ci sont généralement reconnus très rapidement lorsque l’oeil se pose un tout petit peu à gauche du milieu du mot.  S’il tombe à un autre endroit dans le mot, le temps de reconnaissance augmente de façon énorme et cela ralentit beaucoup la lecture.  Il existe donc une position optimale du regard dans les mots et si cette position ne se trouve pas juste au milieu du mot, c’est parce que généralement l’information est surtout contenue dans le début des mots.

(DOMINIQUE,1992)

(11) La commission de l’ uniformisation du wallon préconise déjà ‘z’ dans tous les cas où l’on prononce /z/: vizite, Moûze, dji cauze, nos cauzans, nos djåzans. (cf Wallo +)

D’autres préfèrent ‘gozète’ à ‘gosète’ car ce mot est typiquement wallon; donc, ils écrivent: visite, Moûse, dji cause,…

(12) Cependant, certains veulent éviter les confusions entre ‘pwès’ (poids) et ‘pwès’ (pois) en écrivant légitimement suivant l’étymologie et le français: ‘pwèds’ (poids) et ‘pwès’ (pois); de même, ‘dwègt’ est préféré à ‘dwèt’ pour éviter une confusion avec ‘(I) dwèt’, ‘timps’ à ‘timp’ (et à l’orthographe ‘tins’).

Dans le cas de ‘conte’ pour ‘compte’ et ‘comte’ en français, on utilisera de préférence compte (pour ‘compte’ en français) et comte (pour le français ‘comte’).

(13) On trouve aussi les formes ‘al; dèl, dol, dul, …’ mais pour des raisons analogiques, on devrait alors aussi trouver: ‘pol, dinsl, sul, avoul, …’.  Ce choix n’est pas idéal, faute de cohérence.

(14) mi-ome: c’èst mi-ome; po mi-ome /mj/ mais mi-y-ome mè l’ a dit car /mij/; idem pour: vos duvrîz vôy mi-y-ome fé l’ pwârî! /mij/;

mi-n-ome est parfois péjoratif (= cet individu-là)

mès-n-omes est toujours péjoratif.

aussi: mi- âme: po mi-âme mais mi-y-âme sèrè dânéye; ti-y-âme èto; po l’ paîs di t’-y-âme.

cf aussi pour le CW: Dji travaye à mi-auje, l’OW: Dji travaye à m’-n-auje : Je travaille sans me presser (et plus loin à l’ouest: à m’n-aîse: m’n- semble se rapprocher de ‘mon’ en français)

(15) Cf OW: ci-n-ârmwêre-là (cette armoire-là)

(16) ‘dîs’ dans ce cas avec -s car on dit: dîs-èfants, dîs-omes (OW).

(17) Il serait cependant plus logique et systématique d’écrire: deûs mèyes, deûs miles, et trwès cints

vint’-quate, …

(18) Certains préconisent aussi d’écrire une minute après ‘toûbak’ car le -c de tabac est muet en français. (SLLW,1913,6).  Certains écrivent il èstîne; en CW: il èstin.n (certains ajoutent ‘ : il èstin.n’)

2.2   BIBLIOGRAPHIE

Abréviations

 

Bast Bastogne NB Nwêr Boton
BDW Bulletin du Dictionnaire Wallon OW ouest-wallon
BW Bulletin wallon SLLW Société de Langue et de Littérature Wallonnes
CW centre-wallon SW sud-wallon
EW est-wallon

 

Auteurs

 

1942 Notre orthographe, in: BDW, 1942, p.54-57

1977 A propos d’orthographe wallonne, 2, p.26-28; 3, p. 9-11; 4, p.8-10; 5, p.26-28; 6, p.20-22; 7, p.6;

1978 1, p.21-23, in Bulletin wallon / de la Fédération liégeoise …/

1992 Walo +, Mès 3000 prumîs mots walons, p. 13-15
s.d. L’orthographe wallonne, in: N.B., 2, p.18-20
BASTIN, O. 1977 Grammaire wallonne (suite), in: El Bourdon, 301, 1977, p.21-22
CARLIER, A. 1991 BAL, W., éd., FAUCONNIER, J.-L., Dictionnaire de l’ouest-wallon, Assoc. Littéraire Wallonne de Charleroi
DOMINIQUE, P. 1992 L’oeil en mouvement aime les gros mots, LB 22/7/92
DRICOT, M. s.d. Ecriture, orthographe et phonétique, in: Ardenne wallonne, s.n., p. 164-166
FELLER, J. 1900 Essai d’orthographe wallonne, in: BSW 41/1, 1900, p. 1-237
FELLER, J. 1901 Règles d’orthographe wallonne, in: BSW, 41/2, 1901, p.45-96
FELLER, J. 1902 Règles d’orthographe wallonne, Liège, Vaillant-Carmanne
FELLER, J. 1910 Notes d’ étymologie et de sémantique, BDW, 3-4, 1910, pp.77-121
FELLER, J. 1912 Notes de philologie wallonne, Liège, Vaillant-Carmanne
FELLER, J.

1913 Notes d’ étymologie et de sémantique, 1913, n°34,

pp.65-70

FRANCARD, M. 1980 Le parler de Tenneville, Introd. à l’ étude linguist. des parlers wallo-lorrains, Louvain-la-N.,Cabay, not. pp.227-240
FRANCARD, M. 1981 Voyelles instables en wallon, CILL,7,3-4, Dialectes en Wallonie, pp.169-200
FRANCARD, M. 1994  Dictionnaire des parlers wallons du Pays de Bastogne, De Boeck-Wesmael
GAZIAUX, J.-J. 1982 Le parler de Jauchelette, XIII-XIV, in: L’ élevage des bovidés à Jauchelette, BCILL, 22, LLN
GAZIAUX, J.-J. 1987 Parler et vie rurale au pays de Jodoigne, BCILL, 38, LLN
GEERTS, C. 1980 L’orthographe wallonne, in: El Mouchon d’Aunia, 5, p. 88-89
HAUST, J. 1903 Projet de dictionnaire général de langue wallonne, BSLW, TXLIV, pp.483-495
HAUST, J. 1948 & LEGROS, E., Dictionnaire français-liégeois, éd. Carmanne
ISAAC,L. 1984 A propos de l’ orthographe Feller: un peu de chirurgie esthétique, CILL, 9.1-2, pp.87-102
KELLER, C. 1990 Tous les élèves doivent-ils devenir des virtuoses du piano orthographique?, in: Revue de la Confédération générale des enseignants, 9/90, n° 7, p.33-42
LEONARD, L. 1969 GUILLAUME, J., s.j., éd., Lexique namurois, Soc. de langue et de Littérature Wallonnes
MONVILLE, G. 1984 Comment écrire le wallon, in: Initiation à la langue wallonne (suite), in: Djåzans walon, 11, 1984, p.33-36
MOUZON, R. 1976 Cours de wallon
NICOLAI, R. 1987 La vie sauvage dans le parler de Léglise, LLN
PIERRET, J.-M. 19(84) Description phonologique du parler de Longlier, in: Mélanges offerts à W. Bal, 1.2, pp. 169-184
PIERRET, J.-M. 1966 Le jeu d’ osselets à Longlier, in: Ardenne et                    Famenne, pp. 52-56
REMACLE, L. 1952 Syntaxe du parler wallon de La Gleize, T1
SLLW 1913 Bulletin du Dictionnaire général de la langue wallonne, n° 1-2, p. 3-6
WILLEMS, F. 1984 Le wallon liégeois: problème d’orthographe et dactylographie, in: Les Cahiers du CRIWE, 8, 1984
ZANDVOORT, R.W. 1977 A handbook of English grammar, Longman

2.3   Index

 

a §5, §8; â §5, §6, §8; å §5, §6, §8;
à l’ §29
accents §3, §45
accents parasites §45
accentuation §45
ach-Laut §21
adjectifs §30, §31, §33 & sv
adjectifs à une syllabe §18
adjectifs démonstratifs §34
adjectifs numéraux cardinaux §36
adjectifs possessifs §33
adjectifs qualificatifs épithètes pluriels §37
aî §5, §7, §9
ai français §7, §9
aim français §10
ain français §10
allemand §27, §42, §47
am §5, §10
ån §5, §7, §10
an §5,§10
an.n  §10
analogie : cf principe analogique
anglais §8, §22, §32, §42
apostrophe §13, §43
article défini §29
article indéfini §29
article suivi d’ une préposition §29
âs §29, ås §29
asès §29
assimilation §21, §27
au §5, §6, §9 ;  au / aus / ausès / auzès §29
Auslautverschärfung
auzès §29
b §5, §21
Basse-Sambre §10
Bastogne §21
Bertrix §21
bon-z-èt tchêr §42
Brabant wallon §8, §10
c §5, §21, §22
ç §5, §21, §41
-ce §35
cédille §21, §41
cès, cès-… –ci / -là §34
ch §5, §22
chal §35
Charleroi §10
chestrolais §7
ci §35
ci, ci-t- …–ci / -là  §34
comint-ce qu’i §35
conditionnel §39
conjugaison verbale §13
consonnes §5 (tableau), §21& sv
consonnes doubles §26
consonnes finales §44
consonnes géminées §3, §26
consonnes muettes §23  & sv
consonnes simples §21& sv
créole §2 rem.2
cs §21
d §5, §21
dâ §29, då §29
da l’ §29
danois §3, §8
dâs §29, dås §29
dau / daus / dausès / dauzès §29
dè §29
dè l’ §29
dès §29
dès- §42
di l’ §29
di-d-ci §42
di-d-près §42
digrammes §9, §22, §46
digrammes grecs et latins §3
di-st-i §42
dj §5, §22
dji m’ a-st –ècroukî §42
do §29
do l’  §29
é  §5, §8; ë §5, §6, §8; ê §5, §8; è §5, §8, §19; è (prép.) §29
e §5, §8 ; -e §31; e final §11;
è l’ §29
ein français §10
élision §14, §15, §43
em §5, §10
emprunts
en §5, §10
én §5, §6, §10
en.n §10
èsès §29
espagnol §3
èst-ce qui §35, §42
étymologie : cf principe étymologique
eû §5, §9
eu §9
èwou-ce qui §42
èzès §29
f §5, §21, §22
Feller §1
féminin §31
finnois §3
français §32 ; cf orthographe française
g §5, §21
gn §5, §22
graphie uniforme §4
grec §3
gu §5, §21, §22
gz §3, §21
h §5, §21
hongrois §3
i §5, §6, §8 ; i caduc §18 ; i semi-consonne §20
î §5, §8
i d-a §42
i gn-a §42
i n-a
ich-Laut §21
il a-st-avou §42
il è-st- §42
im §5, §10
impératif §40
in- §29
in §5, §6, §10
în §5, §6, §10
in.n §10
indicatif §39
infinitif §38
informatique §45
italien §3
j §5, §21
Jodoigne §8, §10
k §3, §5, §21
ks §21
l’ §29
l §5, §21
là §35
latin §3
Léglise §21
lêu , leûs, leûs-, leû-z- §33
li §29
liaison §42
Lierneux §21
ll §25
Longlier §21
m §5, §21
majuscules §45
Marche-lez-Ecaussines §10
masculin §31
mès, mès- §33
mi, m(i)-n- §33
mindjoz-ve §42
minute (signe diacritique) §23, §30, §44
monogrammes §8, §21
morphologie §29 & sv
mots ‘bâtards’ §47
mots étrangers §3, §47
n §5, §21
‘ne  §29
néerlandais §22, §27, §42, §47
Neufchâteau §7, §10
ng §5, §22
noms composés §30
noms étrangers §30
noms propres §30
norvégien §3
nos §33
nosse §33
noste §33
ô §5, §6, §8
o §5, §8 ; o (prép.) §29 ; o entravé §8
o l’ §29
oi français §9
om §5, §10
on §5, §10, §29 ; on- §29
ôn §5, §6, §10,
on.n §10
orthographe dans d’autres langues §3
orthographe Feller §1
orthographe française §1, §49, §50, §51
orthographe phonétique §2
osès §29
ou §5, §9
oû §5, §9
ozès §29
p §5, §21
på §29
participe passé §30
participes §30, §31
pau / pausès / pauzès §29
ph §22
phonème §6, §7, §8, §9
phonologie §5 & sv
pluriel §30
point §10, §46
polonais §3
ponctuation §46
portugais §3
préfixes §18
principe analogique §1 rem.1, §2, §9, §29, §37, §38
principe analogique §8, §39, §27
principe étymologique §2, §7, §18, §25 rem.12, §27
principe phonématique §8, §9, §21 rem.10
principe phonologique §2
pronoms §33
pronoms à une syllabe §18
pronoms démonstratifs §34
pronoms numéraux cardinaux §36
province de Namur §10
qu §5, §21, §22 ; qu- §3
qu’ as-se §42
qui fê-djdju là? §42
qw §21
qwè-ce §35
r §5 , §21, §22
rh §22
Robertville §21
roumain §3
s §5, §21 ; -s §30
semi-consonnes §5 (tableau), §20
semi-voyelles §5 (tableau), §20
serbo-croate §3
sès §33
sés-se §42
si §33
signes diacritiques §3, §41& sv
Société liégeoise de littérature wallonne §1
so-djdju si vî? §42
sons §5 (tableau)
ss §5, §21, §22, §25
-st- §42
subjonctif §39
substantifs §30
suédois §3
syllabe finale §27
t §5, §21, §22
tch §5, §22
tchèque §3
tès §33
th §22
ti §33
trait d’ union §32, §42
trigramme §22
turc §3
u §5, §6, §9 ; u caduc §18
û §5, §9
un §5, §10
unification §6
uniformisation §6, §21 rem.11
v §5, §21
Vaux-Chavanne §21
verbe §38 & sv
Vielsalm §21
vo-nos-là §42
vos §33 ; vos- §33
vosse §33
voste §33
vou-dje §42
vous-se §42
voyelles §5 (tableau), §8
voyelles caduques §18
voyelles épenthétiques et prosthétiques §16, §17
voyelles finales §14
voyelles initiales §15
voyelles instables §16 & sv
voyelles muettes §11 & sv
voyelles nasales §10
voyelles nasales §46
voyelles pures §8
voyelles sourdes §8
vo-z-è-ci §42
w §5, §21 ; w semi-consonne §20
wa §9
wè §9
wice §35
x §3 ; -x §30 ; x français §21
y §3, §5 ; y français §8 ; y semi-consonne §20
z §5, §21

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Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire). Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire). Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire). Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire).

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