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Unifiadje dè l’ langue walone / Unification de la langue wallonne
Unifiadje dè l’ langue walone
èt crèyativité dès Walons
Unification de la langue wallonne
et créativité des Wallons
Johan Viroux
Plan
Unification
1 Le wallon, déjà une unité
2 Le cadre de l’ unification
2.0. Les tendances généralisatrices de l’ homme
2.1. Principes
2.2. Applications
3 Les résolutions
3.0. La polymorphie du wallon
3.1. Unification de l’ orthographe: une forme commune
3.2. Unification de la phonologie : une forme commune
3.3. Unification de la morphologie: une forme commune
3.4. Unification de la syntaxe: vers la structure la plus wallonne.
3.5. Le domaine sémantique: tous les sens sont conservés.
4 Résultat concret: la créativité
5 Bibliographie
6 Annexe / L’unification linguistique en Europe et dans le monde et conséquences positives
L’ unification
“Iter est quancumque dat prior vestigium.”
(Publius Syrus)
(Il y a une route partout où un autre est passé le premier.)
( Ti sûrès todi bin lès rotes dau prumî qu’ a froyî l’ vôye.)
(Trad. d’ A. Laloux,1971, s.p.))
1 L’unité du wallon
Une mosaïque n’est-elle pas transcendée dans une unité supérieure ? (Bal, 1990) Comme toute langue, le wallon, composé de dialectes, eux-mêmes constitués de parlers, ne présente-t-il pas une certaine unité? Citons à ce sujet Louis Remacle (ULG): “Etant donné que la syntaxe wallonne varie peu d’ une région à l’ autre, il me paraît certain qu’ en étudiant avec soin l’ usage d’ une localité wallonne, on éclaire d’ une façon très satisfaisante l’ usage du domaine wallon tout entier.” (Remacle, 1952,13) Pour Omer Bastin, nos patois (sic) tendent à s’unifier sous l’influence des grands centres proches et de la multiplication des moyens de communication qui favorisent les contacts. (Bastin, 1969, 5)
1885 | Laurent Hendschel, in : La planification linguistique en wallon : déjà une vieille histoire ?, in : EB, 481, 1995, p.4-8
Dans la fameuse pièce Tåtî l’ Pèrikî d’Edouard Remouchamps (1885), les citadins parlent évidemment la langue de Liège, mais l’écrivain juge utile de faire parler les serviteurs un peu simplets et rustauds dans un dialecte est-wallon mixte de l’Ardenne et du Condroz – tout sauf liégeois. (p.8)
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1908 | César Cornil, (militant socialiste, syndical et militant de la libre-pensée; 1880-1937, membre du POB), in : EB, 497, 1997, p.6 « Pour nous, littérateurs wallons, la tâche ne serait-elle pas beaucoup plus belle si, à l’instar de ces grands hommes qui rêvent de créer une langue universelle destinée à donner naissance aux liens de fraternité qui, fatalement, uniront tous les peuples, nous nous attachions, nous, à rénover notre langage wallon afin qu’il soit compris d’une même manière dans toute la Wallonie et employé d’une même façon? […] travaillons surtout à l’uniformité de la langue wallonne. »
* César Cornil fut l’un des fondateurs de l’Association littéraire wallonne de Charleroi en 1908.
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1981 | Gaziaux J.-J., La vie agricole à Jauchelette, Etude dialectologique et ethnographique, 1981, p.1748
« On notera que les mots qui ont une grande extension dans le domaine wallon sont proportionnellement mieux connus que les autres. »
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1995 | Laurent Hendschel, in : La planification linguistique en wallon : déjà une vieille histoire ?, in : EB, 481, 1995, p.4-8
Les animateurs du « Walon è scole » sont obligés, par la force des choses, d’enseigner le wallon du centre urbain /où ils enseignent/.(p.7)
La normalisation du wallon est inexorable. (p.7)
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1999 | M.H., Le wallon dans notre poche … un plaisir, LS 12/10/1999
(à propos de l’Assimil wallon) Aborder le wallon, mais lequel? – Celui des grandes villes: Charleroi, Liège, Namur, répond Guy Fontaine. Il a fallu choisir, écarter Mons, Tournai,le picard.
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2008 | in : EMA, 5, 2008, p.4 au sujet de la bande dessinée de Tintyin « Lès-ôrerîyes d’ èl Castafiore »
„On a préféré utiliser la langue qui s’est progressivement formée dans le bassin carolorégien au cours de l’industrialisation du 19e siècle, une ‚koinè’ naturelle, accessible à tous, et reflétant la réalité linguistique régionale. » |
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2 Cadre de l’unification
2.0. Les tendances généralisatrices de l’homme
Si l’on suivait jour par jour le parler des nourrissons de divers pays, on observerait à coup sûr des traces importantes d’une normalisation phonétique relative, au sein même d’une masse de faits en apparence désordonnés. De même, quelques temps plus tard, l’enfant, dans son apprentissage de la langue, produit des ‘erreurs’, familières à tout observateur du langage enfantin, qui témoignent d’une activité généralisatrice. Ainsi, l’enfant produira ‘prendu’ sur le modèle de ‘fendu, tendu, entendu’; ‘mouru’ sur le modèle de ‘couru’; elle ‘boivait’ (pour ‘buvait’) …
2.1. Principes
“L’état naturel des langues est le dialectalisme. Mais les langues, comme les hommes, ne peuvent vivre à l’ état de nature.” (R. Lafont)
Qu’entend-on d’abord par normalisation, par uniformisation? Le dictionnaire définit les termes comme suit. Normalisation = ensemble de règles visant à spécifier, unifier et simplifier en vue d’un meilleur rendement dans tous les domaines de l’activité humaine; uniformiser = rendre de même forme, de même nature, de même genre. On normalise, on unifie, on simplifie donc ce qui est multiforme, morcelé, compliqué. La normalisation d’une langue peut se présenter sous diverses formes. Un dialecte est considéré comme la norme. Il a dominé les autres, puis les a recouverts, ce dialecte étant peut-être celui de la capitale, celui utilisé par les principaux responsables de l’Etat. Ou c’est celui dont les formes ont le plus de chances d’être comprises par tous les membres de la communauté linguistique. Dans ce cas, ce dialecte est bien souvent le dialecte géographiquement central. Autre solution, les formes jugées les plus communes (sans nécessairement appartenir à un seul dialecte) vont former une langue normalisée.
Cette normalisation se présente comme un moyen de stimuler l’aspiration d’une langue à l’autonomie, surtout lorsqu’ elle présente une grande ressemblance avec une autre langue, mieux défendue politiquement, et elle s’ intègre dans un processus de planification linguistique comprenant la codification de la langue par des dictionnaires et des grammaires et la décision politique de soutenir cette langue dans l’ enseignement, les media et toutes les branches de la vie publique.
2.2. Applications
Partout dans le monde, en Chine avec le chinois, en Tanzanie avec le swahili, avec le ‘bahasa indonesia’ en Indonésie, le tok pisin en Papua-Nouvelle Guinée, etc, des efforts très importants de planification linguistique, dont l’ unification, sont soutenus par le pouvoir politique en place pour faire face aux problèmes de communication, d’ éducation et d’ administration et pour éveiller une identité culturelle propre à ces nations notamment face à d’ autres langues venues de l’ étranger qui risquaient de constituer une menace pour l’ intégrité culturelle des populations autochtones. (Hamers,Blanc, 232-236) Au cours des derniers siècles, des langues européennes furent normalisées suivant une des 3 méthodes précitées. Ainsi, une des plus vieilles réussites en matière de normalisation linguistique est sans conteste la confection de la Bible d’Etat ou Statenbijbel de 1618 à 1637 pour laquelle des traducteurs de toutes les parties des anciens Pays-Bas collaborèrent démocratiquement à la recherche de la forme la plus commune à tous les locuteurs néerlandophones de l’époque. Plus tard, Monaco verra de la même façon le monégasque standardisé en vue de l’enseigner dans les écoles. En 1993 Suivant une autre méthode, le Batua deviendra la langue unifiée basque dès 1968, en se basant sur le dialecte guipuzcoan, utilisé par le plus grand nombre. Le théologien Venceslas Hammershaimb, lui, forgea seul une langue écrite unifiée pour le féroïen au 19e siècle en prenant bien soin de ne retenir que les formes les plus distinctes du danois qui menaçait cette langue. (Baur,s.p., s.d.; Kremnitz,1991,10-22; Magocsi,1991,187-194;Kattenbusch,1989,164-172) Enfin, d’ autres langues comme la langue tzigane et le ‘rusyn’, langue slave transfrontalière parlée notamment en Vojvodine et en Slovaquie, sont en voie de normalisation.
Qu’en est-il du wallon ? Il faut distinguer la forme du sens de chaque mot. Il faut tout d’abord combattre l’idée tenace que toutes les formes wallonnes sont sacrées et que l’on ne peut pas y toucher … Certes, toutes ces formes ont une dignité égale mais cela n’empêche pas que l’une d’entre elles est généralement plus utilisée que les autres ou recèle plus de potentialité de régularisation. Et que donc il est loisible de procéder à un choix. (Levêque, 1981, 13-14) Un mot possède un sens et une forme et la forme est le support du sens, elle le véhicule. Pour
rendre le wallon davantage véhiculaire, pour véhiculer toutes les significations que supporte cette forme, il faut donc normaliser la forme.
Quand on parle de richesse du wallon, il s’agit bien de la richesse sémantique du wallon. Comme toute langue, la spécificité du wallon réside dans la vision du monde qui nous entoure et on ne peut y toucher au risque de la détruire. En d’autres termes, c’est le sens des mots qui témoigne de notre vision de la réalité, du génie des Wallons et il n’est dès lors pas question d’ appauvrir le wallon par la suppression de définitions lexicales locales, ni même des mots de même sens mais de forme trop différente ( en l’ occurrence, 2 synonymes).
Ex.
– gârlot: = grelot (ouest-wallon) = grelot, larynx (centre-wallon). | – grochi: = grossir (est-wallon) = grossir, prospérer (ouest-wallon); etc. |
Les sens de larynx / prospérer ne seront pas supprimés.
– one miète: = on pô: un peu. | ‘canada’ = ‘crompîre’ = ‘pètote’: pomme de terre; etc. |
Tous les mots sont conservés.
NORMALISATION | |
FORME des mots SENS des mots | maximum minimum |
En guise de conclusion, la normalisation du wallon renforcera sa fonction sociale en tant que langue de communication à côté du français en Wallonie et la mentalité, la fierté des Wallons comme membres d’une même communauté. Elle permettra enfin d’envisager une amélioration de la production culturelle wallonne avec un public plus large et surtout la promotion de son enseignement. Beaucoup d’obstacles seront surmontés pour atteindre un bilinguisme et un biculturalisme généralisés, pour prétendre à faire du wallon une langue officiellement nationale.
3 Les résolutions
1.3.0. Réduire la polymorphie du wallon
Dans ‘On walon po d’mwin’ (Hendschel,1990,14), les formes lexicales standard doivent répondre au ‘critère d’acceptabilité formelle’ : la forme unifiée doit à juste titre ‘ressembler’ à ce à quoi on est habitué dans le dialecte, elle doit répondre à la conception que se font de leur langue leurs locuteurs. Il faut ajouter qu’une grande majorité de Wallons s’exprimant ou comprenant le wallon, partiellement ou non, n’a jamais lu un mot de wallon et est plus habitué aux règles orthographiques françaises dont il faudra, semble-t-il, tenir compte dans un premier temps. La tentation est également grande de favoriser le centre-wallon, qui peut être compris
par tous les Wallons, et d’ évaluer la répartition de la population wallonne suivant les dialectes. Des 4 dialectes wallons, l’ est-wallon avec le bassin liégeois et Verviers, et l’ouest-wallon avec
le pays de Charleroi, sont certainement ceux qui trouvent de loin le plus de locuteurs potentiels, suivis du centre-wallon (Namur, Basse-Sambre, Andenne) et, loin derrière, le sud-wallon.
Suivant tous ces critères, la solution idéale semble celle prise par Jean Germain, chercheur à l’UCL, qui prône une langue composite avec 2 ou 3 dominantes pour ‘être plus aisément reconnue comme représentative des divers dialectes et mieux acceptée par un plus grand nombre.’ (Germain, 1989,216) Les variétés plus centrales (en l’occurrence ici Liège et Namur) seraient destinées à marquer le wallon standard de leur empreinte davantage que les autres parlers (id.,218) Ils devraient contribuer à la construction lexicale du wallon. Un certain nombre de synonymes seraient conservés pour éviter de trancher entre 2 lexèmes différents : pwate et uch, odjoûrdu et oûy, quétefîye et moutwè, …
1.3.1. Unification de l’orthographe basée sur la lecture
” Les fonctions de l’orthographe sont d’assurer la transmission intégrale et non ambiguë des messages. Pour ce faire, l’orthographe doit refléter aussi fidèlement que possible la prononciation, faciliter la lecture et marquer les rapports syntaxiques.” (Leleux, 1983,7-8) En outre, dans la majorité des langues européennes, il existe une tendance à l’élimination des digrammes grecs et de l’y, remplacés par leurs équivalents nationaux, et à l’accommodation des mots savants et des mots d’ emprunt moderne à la prononciation, à la graphie et à l’ accentuation nationales. De même, l’orthographe analogique garde dans ces langues toute son importance face aux phènomènes d’assimilation (paard /t/- paardekracht (en néerl.); tchivau – on tch’vau /t¹f/ (en wallon); I got you (/’I gotche’/)( en anglais);…).
Ceci nous amène à parler de 3 principes utilisés dans les orthographes de ces langues, ainsi qu’en wallon:
1° le principe phonématique: un phonème est rendu par un signe;
2° le principe morphologique, celui de l’analogie et de l’isomorphisme;
3° le principe étymologique, où la forme se rapproche de l’originelle.
Ces principes sont souvent en conflit ; tantôt, on donnera la préférence à l’ un, tantôt à l’ autre: malade /-t/ (principe 2° au lieu du 1°), timp (le 3° au lieu du 1°), etc., ce qui fait dire à certains que chaque réforme orthographique est une ‘oeuvre en perpétuel devenir’. (Vildé-Lot.) Entre également en compte le fait qu’une langue est lue davantage qu’écrite et que, suivant des expériences récentes, les mots sont reconnus très rapidement lorsque l’oeil se pose un tout petit peu à gauche du milieu du mot. “Il existe donc une position optimale du regard dans les mots et si cette position ne se trouve pas juste au milieu du mot, c’est parce que généralement l’information est surtout contenue dans le début des mots”. (Dominique, 1992) Il faut donc que l’orthographe en début de mot ne soit pas négligée.
Les règles de l’orthographe wallonne
A une langue écrite sans règles au 19e siècle a succédé l’orthographe ‘Feller’ du nom de Jules Feller, lauréat d’un concours organisé par la Société liégeoise de littérature wallonne au début du siècle. Dans l’édition définitive de ces règles, où il s’inspire de l’orthographe française, il insiste pourtant sur le fait que “le français a des graphies mauvaises, inutilement compliquées, dues au pédantisme ou à l’ignorance. Il faut savoir en secouer la tyrannie en wallon pour se rapprocher de ce qu’exigent la phonétique et l’ histoire.” (Feller,1902) Ces règles furent publiées dans un essai en 1900. Elles rencontrèrent partout le meilleur accueil et son auteur s’ouvrait à l’avenir en disant: ” Si des études ultérieures démontraient l’ avantage de certaines corrections aux règles proposées, il va de soi que nous nous empresserions de les introduire dans la pratique.” (Ibid.,56)
Toujours dans cette étude, en parlant des 3 principes orthographiques précités, Feller voulait établir une subordination entre eux quand on devait obéir à plusieurs nécessités à la fois et à son avis, la phonétique devait primer tout. (Ibid., p.59) (On dira maintenant plutôt phonologie)
Dans les choix orthographiques, les règles Feller ne s’isolent certainement pas du reste de l’Europe. Exemples:
· les consonnes géminées dans la langue parlée le sont aussi dans la langue écrite en wallon et en: | ||||||||||||||
italien | ottina,pubblicita,febbre |
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· les consonnes non géminées sont seulement écrites une fois en wallon comme en: | ||||||||||||||
serbo-croate | abònent (abonné) | tchèque | cigareta | |||||||||||
portugais | afluente(affluent), ocupar | roumain espagnol | terorist abacial | |||||||||||
· les digrammes grecs et latins sont remplacés en wallon comme en |
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serbo-croate | analfabet; | danois: | biograf, telefon | |||||||||||
finnois | asfaltoida (asphalter) | turc | antrasit, alfabe | |||||||||||
hongrois | elefant, fizika | polonais | alfabet, etnografia | |||||||||||
portugais | filosofia, aritmetica | suédois | alfabet, biograf | |||||||||||
· les mots étrangers sont assimilés comme en: |
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serbo-croate polonais | dzudo (judo), dzip (jeep) Gwatemala, Urugway, Izrael |
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· ‘x’ latin devient -ks- (en wallon: -cs- ou-ks-) comme en |
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serbo-croate | taksi | turc | ekspres, eksantrik |
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finnois | fikseerata (fixer)(en photogr.) | norvégien | akseptere |
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danois | ekspert; | polonais | ekstra, Luksemburg |
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- ‘x’ latin devient -gz- comme en:
turc | egzoz (échappement) |
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polonais | egzamin, egzema |
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- ‘y’ latin-grec devient ‘i’ comme en:
portugais | bicicleta, mistério | roumain | abis (abysse) |
turc | anonim | espagnol | sinpatia, sindicalista |
- l’ utilisation fréquente de signes diacritiques (accents, …) comme en hongrois et en turc;
- qu- en début de mot comme en:
portugais | quando, quaresma, quimica |
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- l’ utilisation du ‘k’ mais dans une moindre mesure qu’ en:
serbo-croate | diskoteka | norvégien | tuberkulose | |
finnois | detektori | suédois | alkohol | |
hongrois | Afrika | danois | cirkulation | |
turc | aktris, molekûl | tchèque | elektrika | |
polonais katolik. |
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Avant de passer en revue les règles, il faut souligner l’insistance avec laquelle un chercheur, Luc Isaac, prône une graphie uniforme afin de faciliter “la constitution autant que la
consultation des dictionnaires et, à notre époque, le travail informatique sur les textes dialectaux”. (Isaac, 1984,87)
Les règles de l’ orthographe wallonne
1) Phonologie: les sons
Les voyelles
Les voyelles pures
A | /Ó/ | a | canada, marlatcha, pas, bas |
| /a:/ | â | diâle, gâz |
| /):/ | å | (est-wallon) clå, tåte, ploråde (comme en danois: Aarhus) |
E | / / | eu | meur, comeune, deur, seur, seu |
| /Ý/ | eû | nèveû, aveûle |
| / / | è | sudjèt, procès, cafè |
| / :/ | ê | infêr, tofêr, wêde |
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| aî | (centre-wallon) lâid, maîsse, vraî (entre é et ê): quand le mot français correspondant présente ‘ai’, ce digramme correspond à un phonème distinct de é et de ê : par exemple, ‘paîre’ (paire) et ‘pére’ (père), ‘taîre’ (taire) et ‘têre’ (terre): cette graphie ne peut être bien sûr utilisée si le son est é /e/ :dans ce cas dans éle (pour aile) et clér (pour clair) suivant la prononciation. |
| /e/ | é | fé, té, fré, mér mais tchanter, vinez (quand /é/ sera suivi de ‘r’ ou’z’ muets) |
| / / | e | la graphie e s’ emploie par analogie et ne peut jamais représenter un son: on-ome,… (voir plus loin la voyelle muette) |
I | /I/ | i | pitit, mi |
| /i:/ | î | nîve, lîve |
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| le ‘y’ français = i: mistére, Ejipe ou î: dj’ î va, stîle |
O | /)/ | o | posse, po, tot, spotchî |
| /):/ | å | lård, pårt (est-wallon) |
| /o/ | au | (centre-wallon ): laurd, paurt: quand il existe une correspondance ‘â-au-å’; |
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| ô | dans les autres cas |
| /ò/ | ô | (entre ‘ô’ et ‘oû’): cô, côp, pôce, prôpe, ôr, pôve, ôte Ce son est un phonème, le ‘o entravé'(Mouzon,1976,5). Par exemple, on distingue ‘pôce’ (pouce) de ‘pausse’ (pâte). |
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| mais au est toléré dans pauve, aute, …, qui ont cette graphie en français, si on prononce /o/. |
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N.B. Le principe phonématique l’emporte sur l’ analogique dans: ossi (aussi), ostant (autant),
toria (taureau), sorèt (saur(et)).
OU | /u/ | ou | sou, glou |
| /u:/ | oû | Oûte, ça boût, noû |
U | /y/ | u | lusse, bus’ |
| /y:/ | û | cût, bûre |
N.B. Le parler de la région jodoignoise (centre-wallon) possède un ‘e’ représenté par ë ou e° équivalent au i et u namurois: së l’ tèri, lë sogneû, vënë, iëte, todë.
Mais ‘i’ et ‘u’ gagnent du terrain.” (Gaziaux,1982,XIV)
Les voyelles nasales
/ã/ | an | tchant, plan, grand, blanc |
| am +b/p | djambe, tchambe, tchamp |
| en, em | conservés dans les emprunts au français: embêter, talent |
/i˜/ | in | quinze, intrer, vinte, vinde, tchin |
| im +b/p | mimbe, timbe, imbaras |
| in | pwin, mwin, fwin: ‘ain, ein, aim’ en français correspond à /e/ très fermé: /’tché~’/ (Charleroi, Brabant wallon) correspond à /î~/ (wallo-picard): /’tchîn’/ |
/õ/ | on | rond, pont, bon, long |
| omp +b/p | ombe, tombe La région immédiate de Neufchâteau connaît un son ‘an’ très bref se rapprochant de ‘on’. On l’ écrira ‘ån’. (Mouzon, 1976, 5) |
/y˜/ | un | alun, à djun |
N.B.
(1) an.n / en.n / in.n / on.n:
.Pour plus de clarté, quand une voyelle nasale est suivie d’ une consonne nasale, on utilise un point pour séparer les deux afin de bien montrer que la première consonne nasale n’est pas prononcée, mais qu’ elle sert seulement à noter la nasalisation de la voyelle:
an.nêye, pon.ne, dozin.ne, lin.ne : /ã+n /, /õ+n/, / i˜+n/
.De même, pan.y / ã +j/: pain (Brabant wallon; Marche-lez-Ecaussines, …)
(2) an’/…: quand ‘n’ ne forme pas groupe avec la lettre précédente: an’dîve, an’tchou, chaskeun’
Les semi-consonnes
Combinaisons avec le son /j/ |
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voyelle + /j/ ‘y’ | Mayane, sayî, mèyeû, vôye, oûy, liyon |
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consonne + i + voyelle | diâle, piède, via, coutia |
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consonne + y + i,î,in | grawyî, consyî, paçyince |
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en début de mot:’i’ | ièbe, iute, ieû , ièsse |
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Combinaisons avec le son /w/ | stwale, rouwe, rouwale, pièrduwe |
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N.B. ‘oi’ en français = ‘wa/wè’: | bwès, bwâre |
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Les consonnes
| b,p; d,t; f,v; l,r; m,n | pas de difficultés |
/k/ | c | en début de mot, +a,o,u, consonne(s): ca, co, cûr, èco, cwade |
| k | dans les autres cas (et les dérivés): élèktrike, Bèljike, pârker |
| qu(qw) | en début de mot (et par analogie au français): quatwaze, qwinze, qwite, saqwè, saquî, liquéke, quékonk, saquants, poqwè |
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| Les professeurs Louis Remacle (ULG) et Michel Francard (UCL) utilisent déjà ‘k’ partout suivant le principe phonématique: l’ ome ki vint, Ké novèle? |
/g/ | g | gos’,gâre |
| gu +e,i | guêre, guîye |
/ / | j | jenre, èponje, jènîye, Ejipe |
/ / | ch | chalèt |
/d / | dj | èdjaler, djinti |
/t / | tch | tchèt, tchivau |
/h/ | h | hover,haveter |
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| le ‘h’ s’ écrit même s’ il n’ est pas ou plus prononcé dans d’autres dialectes afin de préserver l’ unité du wallon; ‘h’ n’est pas écrit dans ‘ome’ (homme) et ‘awè’ (avoir, du latin ‘habere’) car il n’ est prononcé dans aucun dialecte |
/X/ | h | l’ach-Laut en est-wallon est représenté par ‘h’ en fin de mot ou de syllabe: l’ ouh, bouhetê; il faut noter l’ich-Laut dans le sud de l’est-wallon écrit avec un ‘hi’: Hièrlot, hiâle (échelle) |
/s/ | s, ss, ç, c | comme en français: ossi, pinser, lèçon, çoci, lance: ç + a,o,u,ou ; voyelle + ss + voyelle; voyelle nasale + s + voyelle; c comme en français |
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| – t – ## en français /s/ =-c- -ct -= -cs- (ou -ks-) ex. atincion, acsion, pôrcion, pacyince |
/z/ | s | comme en français: entre 2 voyelles: visite, cisia, gosète; dji cause, Moûse |
| z | après une consonne: balziner; la commission de l’ uniformisation du wallon préconise déjà ‘z’ dans tous les cas: vizite, Moûze, dji cauze |
/gz/ | gz | ‘-x-‘en français: ègzamin |
/ks/ | cs ou ks | bocser, docsâl, acsègnî
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/ / | gn | magnî, sogne |
/lj/ | li | milion,miliârd |
/ / | ng | gli.ng’ gla.ng’; di.ng’ter (in: DFL,XXVI) |
N.B. Les digrammes grecs et latins th, ph; rh, ch = t,f;r,c:
tèyâte, filosofîye; ritme, Cris’
Consonnes et voyelles muettes
Les consonnes muettes finales
. Elles sont écrites quand elles le sont dans le mot français correspondant:
long, assez, aîmoz, mi fis, pwîs…
. Si la consonne finale est muette en français et prononcée en wallon dans le mot correspondant, on écrit une ‘minute’ (= ‘ ) à droite de cette consonne:
gos’, cos’, tos’, awous’, fris’, dèlicat’, nut’
(ce n’ est pas nécessaire pour stomak, aurmonak,…).
Les consonnes muettes à l’intérieur des mots
. Elles sont supprimées quand la consonne muette est dissemblable dans le mot correspondant en français:
vint’, pwès (poiDs), dwèt – dwèté, batème, syince, sèt’, rèspèt, timp
MAIS compte (ou conte) à ne pas confondre avec comte (ou conte).
. Elles sont supprimées quand la consonne écrite est double dans le mot correspondant en français:
ratinde, flater, fème
SAUF pour -ss-: assazin, rèsseler
Donc les consonnes géminées prononcées entièrement sont toutes deux écrites comme dans: addé /-dd-/, èlle /-ll-/, ènnè /-nn-/ a, i môrrè /-rr-/, Anna /-nn-/ .
Les voyelles muettes finales: la voyelle -e s’ utilise comme en français: pére, afiche, poye, …
Les voyelles muettes à l’intérieur des mots
ex.:
série 1 | forme pleine | forme diminuée |
| diner | po d’ner |
série 2 | forme pleine | forme augmentée |
| li stûve | one sitûve |
| li rwè | nosse riwè |
série 3 | forme pleine | -e- |
| maçon savon trawer cûre/cût | macener savener traweter cûtener |
N.B.
.Dans la conjugaison verbale, l’ apostrophe est conservée:
polu | nos p’lans |
dîre | vos d’joz |
volu | vos v’loz |
.Elision de la voyelle finale (suivant la langue parlée):
– devant une V: si i – s’ i/ si on – s’ on : s’ i vint; s’ on vint
– devant une C: si dji toume – si dj’ toume
.Elision de la voyelle initiale (suivant la langue parlée):
i ‘nnè va d’mwin; ‘l è-st-èvôye
.Altération de la syllabe finale par ‘Auslautverschärfung’ ou l’ assimilation: suivant le principe analogique ou étymologique, la forme initiale reste conservée:
on pôve /-f/; on pôve /-v/ èfant; one pôve /-f/ djin;
rodje /-t /; rodjeû /d /; aube /-p/; djudje /-d /.
.Particularités (suivant la prononciation)
vinez – vinez’ chal (EW) i dit – di-st-i
quate – quatre ans vî il èst – il è-st-èvôye
2) Morphologie: les combinaisons de sons
L’ article défini, l’article suivi d’une préposition
français | wallon | français | wallon |
le, la; l’ | li; l’ (lu/èl;l’) | au(x) | au/aus/ausès (å, â/ås, âs/asès, a lès,a l’s-) |
du | do (dè) | à l’ | a l’ |
de l’ | di l’ | à la | a l’ principe analogique)
|
de la | dè l’ (do l’) (principe analogique) | des | dès (di lès, du lès, d’ lès, di l’s-)
|
(de au) | dau (då, dâ) | (de à l’) | da l’ |
(de à la) | da l’ (do l’) (principe analogique) | (de aux) | daus/dausès (dås, dâs), dausès |
en le | è (o) | en l’ | è l’ |
en la | è l’ (o l’) | en les | èsès (osès) |
par au | pau/pausè s (på) |
|
|
L’article indéfini
on (in)
| on- (in-) + voyelle: on-ome | – f. one (ine)
| ‘ne : (EW) divins ‘ne bwète (suivant la langue parlée) |
Les noms substantifs et adjectifs
– le pluriel:
-s SAUF quand le mot est déjà terminé par s ou z.
. le -x du français devient -s dans les mots correspondants en wallon:
dès tch’vaus, dès cadaus
. quand il y a une minute: nut’: nut’s au pluriel
. pluriel des noms propres et des noms étrangers:
dès-ajèn’das, lès lavabôs, lès Dehins, lès Defrecheux
. pluriel des participes
avoir + participe passé toujours invariable | être/ pas d’ auxiliaire + p.p. variable |
. pluriel des noms composés:
-s quand: …-… ou –: dès cofe-fôrts
– le féminin:
-e aux adjectifs et participes
on tient compte des changements de prononciation entre le masculin et le féminin:
planté – plantéye, flori – florîye
– le trait d’ union des noms composés:
voir le français (et l’ anglais où il faut constater un manque de consistance dans son usage
(Zandvoort, 1977, 288)).
Les adjectifs et pronoms
Les adjectifs possessifs
singulier | pluriel | ||
mi | mi+V (mi-ome) (aussi: m(i)-n-ome) | nosse
| noste +V (noste èfant) |
ti | ti+V (ti-ome) | vosse | voste +V (voste auto) |
si | si+V (si-ome) (aussi: s(i)-t-ome) | lêu | leû-z-+V (leû-z-èfant) |
mès, tès, sès | mès-+V (mès-omes) | nos, vos, leûs | vos-+V (vos-autos) |
Les adjectifs et pronoms démonstratifs
singulier | pluriel | ||
MASC/FEM | MASC/FEM
| ||
ci + NOM + ci/là | ci pa-ci, su (so) ç’ plake-là | cès +NOM + ci/là
| cès pas-ci |
cit-+V + ci/là | cit-ome ci,après ç’t-anéye-là
| cès-+V + ci/là | cès-omes-ci |
NB: au féminin (EW,SW (MFT))
| ci feume- là, cisse tièsse-là, divins ç’ tièsse-là, ciste eûre-là |
|
|
– les adverbes ci, là; chal (EW) qui suivent le substantif peuvent être précédés du trait d’ union.
(Feller, 1912,176) (est-wallon) wice vient de ‘où èst-ce’ (w’ èst-ce – wèce – wice)
– -ce : dans: èst-ce qui t’ vins ?, comint-ce qui, qwè-ce qui n’ va nin?, …
Les pronoms possessifs: -s au pluriel (voir 1.3.3. Unification de la morphologie suivant
l’ ALW 2)
Les adjectifs et pronoms numéraux cardinaux
Notamment:
17 dî-sèt’ 18 dîj-ût’ 19 dîj-noûf | 21 vint’-y-onk | 2OOO deûs mèye (EW), deûs mile |
20 vint’ | 😯 qwate-vint (est-wallon) /quatrè-vint / iûtante | 2.OOO.OOO deûs milions
|
Les adjectifs qualificatifs
– épithètes pluriels: one grande fleûr – dès grandès /-t-/ fleûrs
dès rodjès fouyes (principe analogique)
Le verbe (voir: 1.3.3. Unification de la morphologie)
– Infinitif :-er est conservé par analogie
Les autres terminaisons d’ infinitifs auront ou n’ auront pas de -e suivant l’ analogie avec le français.
– Indicatif, subjonctif, conditionnel:
. 1re personne du sg.: pas de ‘s’: dji so, dj’ aveu
. PL du subjonctif présent: pas de ‘nt’: qu’ is tchantèche/-enuche
– Impératif:
. 2me personne du sg.: pas de ‘s’: vin, beû (bois)
Remarques diverses
Le trait d’union
. Il marque la liaison: on-ome, dès-omes.
. Il unit des éléments qui n’existent pas isolément:
i gn-a, i n-a; dji m’ a-st-acroukî(est-w), il è-st-èvôye, di-st-i; mindjoz-ve, qu’ as-se?,
vou-dje, vous-se, sès-se; di-d-ci, di-d-près; qui fê-djdju la, so-djdju si vî?;
vo-z-è-ci saquantes, vo-nos- là; èwou-ce qui, èst-ce qui, bon-z-èt tchêr.
Donc pas dans: done mi ça, prind le, mindje lu.
L’élision
. Elle est marquée par l’apostrophe:
avou ‘ne si drole di feume, po l’ pâpe, nos v’nans, (sud-w) la s’min.ne – ène sumin.ne.
. On ne met pas d’apostrophe dans spine, malgré one supine, le u étant une voyelle
épenthétique.
N.B. Il faut bien noter la différence d’emploi entre l’apostrophe (élision) et la minute (pour signaler la prononciation de la consonne qui la précède), bien que la dactylographie les confonde.
On peut supprimer les accents parasites dans les mots apparentés au français: a, la, dèdja.
Les majuscules sont écrites avec les accents : triyane d’ Ejipe (ce qui n’ est pas toujours possible en dactylographie).
Les mots étrangers
Il faut en distinguer 3 types
1) les mots ‘bâtards’, mots étrangers wallonisés (prononcés à la wallonne) : leur forme écrite est entièrement wallonisée : règras (pour l’anglais ray-grass), on coboy (cowboy);
2) les cas de transition : hockey ou hokè (?);
3) les mots étrangers conservant l’orthographe d’origine: on tackling (t. de football).
3.2. Unification de la phonologie
1) Voyelles instables
Voyelles épenthétique et prosthétique
– prosthétiques: -V # s +C -C # s +V+C
. ex.: (SW) la scole – do l’ sucole; po scrîre – po l’ sucrîre;la spale – oune supale; i sêt spârgni – i pout l’ supârgni; do spès cafè – do l’ supèsse sope (Francard,1981,171)
. pas de voyelle prosthétique pour les mots d’ introduction récente:
scarole, scapulêre, scarlatine, …
– épenthétiques: dans la flexion verbale:
infinitif en -C + ler/rer # – présent simple -Cèl/r…:
/ner/ (Bast.) futur simple condit. présent impératif présent
ex.: (SW) i duscopèle, i dobèle, il infèlerè, i râvèlerè, ça c’pètèle; i mostère, i s’ mâvère; i
tikène (taquine), i kètène (picore), i sîzène (ibid.,175-177);
(à Liège et à Namur: -ter: i platchetéye(faire des embarras), i tchafetèye)
Voyelles caduques
– i/u:
. elles correspondent à des voyelles distinctes du point de vue étymologique:
(SW) tch(u)vè, s(u)mwin.ne, d(u)pû, d(u)mwin
.dans certains préfixes: (SW)
d(u)-: dumorer, dumèy;
c(u)-: cuchiri (déchirer complètement), cutwade (tordre en tout sens);
r(u)-: rutinde (retendre), ruvinde (revendre)
. dans certains pronoms et adjectifs à une syllabe:
dj(u), l(u), m(u) (mon), ç(u) (ce), …: po k’ dju vègne, i s’ tint bin, i l’ mindje
– è :.dans p(è)tit, t(è)ni, v(è)ni, d(è)ner (SW) (ibid.,169-2OO)
Les voyelles locales
sud-wallon | GRAPHIE en WALLON STANDARD | |
ån: “un son toujours bref, intermédiaire entre an et on” (Pierret, 1966,53)
| on | |
centre-wallon |
| |
e°: voyelle sourde en Brabant wallon (dje° so v’ne°) | i ou u | |
én (é nasalisé) | in | |
ôn (ô mi-nasalisé) (Gaziaux,19.., Le parler de Jauchelette,XIII-XIV) | ô | |
|
| |
sud-wallon et centre-wallon |
| |
/h/ (prononcé ordinairement dans l’ est-wallon) encore prononcé dans le sud-wallon, à Bertrix par certains témoins (Anselme, 1984,39); très faible dans: an lès (h)înét toutes (Pierret, 1966,54) ; à Bastogne: absence de liaison entre l’initiale et la consonne précédente dans: dès hèsses mais /h/ est légèrement audible dans ‘hèye (Francard, 1980,…); à Longlier: chez certains wallophones âgés: hosse ((je) hoche), duhawè (houer), dushintchè (Pierret,1984,…); à Léglise: le h- initial étymologique se prononce dans hâye (haie), heurée (hallier), hôrlé (talus); ne se prononce pas dans ouline, utchè (appeler); se fait encore plus ou moins sentir selon le locuteur dans (h)asse (hêtre), (h)oupe ( Nicolaï,1987, …); à Fosse-la-Ville (CW), on dit ‘li hièrdau’ sans élision mais ‘su l’ ièrdau’ avec élision, ‘on hûlau’ ou ‘on-ûlau’. Le phénomène d’ amuïssement n’est donc pas assez achevé pour qu’ on puisse toujours supprimer ‘h’ de l’écriture. | h | |
|
| |
est-wallon |
| |
– chèrveû: ch- est une altération de si-: (Haust,1925,58) de même: apontchèdje – apontièdje; botchèdje – botièdje; tchèsse – tièsse; djâle – diâle; djèrin – dièrin | si- ti-,di- | |
– l’ ich-Laut à Lierneux/Vielsalm/Malmedy: s’ écrit hi-: Hièrlot. | hi- | |
Unification phonologique suivant les cartes de l’ ALW 1
N.B. L’ utilisation des parenthèses est équivalente à la fréquence de la forme dans le dialecte concerné. Plus il y a de parenthèses autour du mot, moins il est fréquent.
FRANÇAIS | OUEST-W | CENTRE-W | SUD-W | EST-W | WALLON |
aiguille
| èguî(ye) euwî(ye), èwî(ye) | awî(ye) èwî(ye) | awî(ye) agû(ye) | awèye ((awîye)) | AWÎYE, ÈWÎYE |
année | ané(ye) | ané(ye) | anéye | on.nêye an.nêye, an.né | ANÉYE |
bien | bin, bén,bé | bén,bé bin | bin,(biè, bieu) | bin (bègn) | BIN |
boeuf | bieu,boû, bû,bu | boû | boû,bû,bu | boû | BOÛ |
borgne | bwagne, -wè-,-or-, -ôr-,-ô-, -on- | bwagne | bwagne, bôgne, bongne | bwègne ((bwagne)) | BWAGNE
|
bouteille | boutaye, -âye, boutèye, -êye | botèye, (-êye), ((boutèye,-êye)) | botèye, -êye, boutî(ye) | botèye, (-êye) | BOTÈYE |
cendre | cinde cêde | cinde cêde, cène | cène çane | cinde cêne, cène | CINDE, CÈNE |
cerise | cèrîje cèré(n)je | cèréje, ((cèrîje)) | cèrîje cèlîje | cèlîhe, ci-; cèréhe | CÈRÉJE, CÈRÎJE |
chambre | tchambe | tchambe | tchambe tchan.me | tchambe | TCHAMBE |
chanvre | tchane | tchène | tchanve, ((-ène)) | tchène | TCHÈNE |
chapeau | tchapiô capia, tchapia | tchapia | tchapé tchèpê | tchapê | TCHAPIA, TCHAPÊ |
char | tchâr,-år, -ôr; tchaur | tchaur | -âr,-ôr, ((-êr)) |
tchâr, -år,-ôr | TCHAUR |
charpentier | (carpintî), tchèrpètî | tchêrpètî | tchèrpètî, -pentî | tchèpetî | TCHÈRPÈTÎ |
chasseur | cacheû, tchèsseû | tchèsseû | tchèsseû | tchèsseû(-r) | TCHÈSSEÛ |
chausse | tchausse ((cauche)) | tchausse | tchausse,-âsse | tchåsse, -âsse, (-ausse) | TCHAUSSE |
cher | tchêr | tchêr,-îr | tchîr | tchîr, chêr chér, tchiêr | TCHÊR, TCHÎR |
cheveu(x) | tch’veûs, -eus /-f-/ | tch’vias /-f-/ | tch’vès tch’veû, -eus; tch’vés /-f-/ | dj’vès /-v-/ | TCH(I)VIAS, TCH(I)VÈS |
chien | tchî,-în tchén,-é | tchin tchén,é | tchin (tchyin,-yé) | tchin; tchèng, (-én,é); tchègn | TCHIN |
cinq | chonk; cénk,cék; cink | cink, cénk, cék
| cink | cink, cègnk cénk,cék | CINK |
cloche/er | cloke/î; (-tche), clotchî | cloke/î; clotche (sud), -tchî | clotche; ((-chî)) | cloke/î | CLOKE/-Î, CLOTCHE/-Î | |
clou | clau | clau | clau,-â | clå,-ô,-â (clau) | CLAU | |
connaître | conète conèche | conèche (conuche) | k’nuche, -ouche,-i; couniche conuche | k’nohe (k’nohe: ich-Laut) | CONÈCHE, K(I)NOHE | |
couture | cousture (cousteure) | costeure costère | ((costeure)) costère cousteure (coustère) | costeure (costâre costore) | COSTEURE | |
craie | croye,-ô- | crôye | crôye | crôye | CRÔYE | |
croûte | crousse | crosse | crousse crosse | crosse, (creusse) | CROSSE
| |
cuir | cwîr, cûr | cûr; cû,-u | cûr, cwîr | cûr | CÛR | |
dent | dint | dint | dint | dint | DINT | |
descendre | diskinde, dès- | diskinde, dès-, dichinde; ((distchinde)) | dichinde | di(s)hinde; (duhyinde) | DI(S)CHINDE | |
dimanche | dîmince dîmègne | dîmègne | dimègne dîmantche dîmatche | dîmègne | DîMÈGNE | |
eau | iau eûwe | éwe, (êwe, eûwe) | êwe éwe | êwe | ÊWE | |
échelle | èsk(i)èye èskièle,èstchèle èscaule,chaule èskîle/i-,èskîye | chaule | chaule hâle | håle,-â-(hiâle,haule) | CHAULE | |
écume | èscume | chume chime | chume choume | ho(u)me (h(i)oume) | CHUME | |
engrais(ser) | (in)grèss-, égrèss-; ècrach-, in-, a- | ècrauch-ècrach-acrach- | (ècrach-) acrach-(ingrèss-, égrèss-) | ècrâh-, -åh- (ècrauh-, ècrâhy-) | ÈCRAUCHÎ, ÈCRACHÎ | |
ensemble | in-,a-, èchène; ((èchone,a-; ècheune,a-)) | èchone | assan.ne, è- assone, è- | èssonle (èsson.ne) | ÈCHONE, ÈSSONE | |
épine | èspène, spène | spène, (speune) | spine | spène, (spine) | SPÈNE | |
équerre | /équerre/ | scwére, /équerre/ | scwére, /équerre/ | scwére | SCWÉRE | |
été | èsté,-è | èsté,-è | èsté,-è | osté, ((èsté)) | ÈSTÉ | |
étoile | èstwèle,i-;èstwale,-ole | stwèle,(-a-)
| stwaye steûye, ètwale | steûle | STWÈLE, STEÛLE |
faim | fwin (fan.y,fangn) | fwin ((fan.y, fangn)) | fwin (fin) | fin (fwin) | FWIN |
fer | fiêr, (-iér) (fér,fêr) | fiêr | fiêr fièr,fér,fêr | fièr fiêr | FIÊR |
fétu | fèstu | fistu (fe°ste°) ((fustu)) | fistu | fistou | FISTU |
feuille | feuye,-eû-fouye (fwèye) | fouye | fouye fû(ye) | fouye foye | FOUYE |
fléau | flaya ((flayau)) | flaya ((floya)) | flê flé | flo(y)ê,-é ((floya)) | FLAYA, FLOYÊ |
frère | frére, ((fré)) | frére | fré, frére | fré, ((frére)) | FRÉRE, FRÉ |
froid | froûd fwèd, freud | frèd f(r)wèd | freûd frwad (frèd) | frûd freûd | FRÈD, FREÛD |
genou | djinou gngnou | djino gngno | djino gngno, gnou | djino gngno | DJINO, GNGNO |
glace | glace | glace | glèce, glace | glèce | GLACE, GLÈCE |
guêpe | wèsse wèspe | wèsse wèspe | waspe,wèpse (wèsse,wèspe) | wasse, wèsse, /guêpière/ | WÈSPE, WÈSSE (syn: wèspîre) |
hache | ape, apiète | èpe | … | hèpe | HÈPE |
haie | aye ôye (avec liaison) | aye, ôye (avec liaison ou avec hiatus) | haye hôye (h)aye (h)ôye | haye hôye | HAYE |
herse | ièrse iêrse, ièsse | ièsse îpe | îpe ièrpe, îrpe | îpe (épe) | IÈSSE, ÎPE |
jambe | djambe | djambe | djambe djan.me | djambe (djåmbe, djombe) | DJAMBE
|
langue | langue | linwe | linwe lingue | linwe lêwe,lénwe | LINWE |
le (art.) | èl | li ,le° | li ,lu, èl, (le°) | li, lu | LI |
lit | lit,lît, lét | lét,lèt ((lit,lît)) | lèt lit,lît | lét | LÉT |
maison | mèson,-ê-,-é- mêso,-é-maujo(ne) maujon | maujone ((maujo)) maujon | maujon mâjon | mohon mo(h)one mâhon manhon | MAUJON(E) |
maître | méte mésse | maîsse mésse | mêsse mwêsse mwésse | mêsse | MAÎSSE /entre é ou ê/ ou /+-é/ ou /+-ê/ |
manche | mance monce mantche | mantche | mantche ((mintche)) | mantche måntche montche | MANTCHE |
marché | martchî,-i,-âr- (martché,-è,-âr-) | martchi, -î,-âr- | martchi, -î,-âr-(martchiè) | martchi,-î,-âr- | MÂRTCHI |
métier | mèstî, (-i) | mèstî, (-i) | mèstî, (me°stier, mustiè) | mèstî | MÈSTÎ |
miroir | mirwè, mu-; (mirwâr) | mirwè, mu-; (me°rwè) | mireû, mu-; mirwa,mu- | mirû, mu-, – u; mireû,-u | MURWÈ, MUREÛ |
mort | moûrt, (-ôrt) | mwârt | mwart,mwârt môrt,mort | mwêrt mwèrt | MWÂRT |
morte | morte, -oûr-,môte | mwate | mwate môrte | mwète ((-ate)) | MWATE |
mouche | mouche | moche mouche | moche mouche | mohe, (mohe: ich-Laut) | MOCHE |
moyeu | moyeû mou-,-eu; mo(u)you,-oû | mouyou mo-,-oû | moyou,-oû mo(y)u mouyu,-û | moyou, -oû | MOYOU
|
mûr | meûr | meûr | meûr | ma(w)ôr, mawor maweûr,-eur; maw; ((meûr)) ((ma(w)oûr, -our)) | MEÛR |
os(er) | oûs-,ôs- | was-,wâ-(oûs-,ôs-)(au sud-ouest) | was- ôs- | wès- ((My:was-)) | WASU |
pain | pan.y pin | pwin ((pan.y)) | pwin (pin) | pan,(pon,pwin) | PWIN |
peine | pin.ne,pêne,pwènepwêne | pwin.ne | pon.ne | pon.ne (pwin.ne,pône) | PWIN.NE |
perche | pièrce pè-, pê-, pértche | pièce | pîce;pè-,pê-pértche; piè-, piétche | pîce péce | PIÈCE, PÎCE |
perdu | pièrdu | pièrdu, -e° | pièrdu, (-ou), pèrdu pérdu | pièrdou | PIÈRDU |
perdue | pièrdûye | pièrdeuwe,-èwe,-uwe; piârduwe | pièrdu,-û,-e°; pèrdu,-û,-e°; pèrduwe, (pièrdoye) | pièrdowepièrdou (pièrdouye) | PIÈRDUWE |
pied | piéd pièd,pie°dpîd | pîd ((-i)) | pîd,(piéd,pièd, pie°d) | pîd | PÎD |
plume | plome pleume,-u- | plume,-eu-, ((-o-)) | -o-,-eu-, -u- | -ou-, -o- | PLOME |
poire | pwâre,-a-pwère pwêre | pwâre,-a-pwêre,-è- | pwâre,-a-(peûre) | peûre (pûre) | PWÂRE, PEÛRE |
poisson | pèchon | pèchon | pèchon | pèhon | PÈCHON |
porter | porter, -ôr-, -oûr- | pwârter, -a-, -è | pwârter, -a-,-è (pwate) porter, -ôr- | pwèrter | PWÂRTER |
pourceau | pourcha, -cia | pourcia | pourcê,-é; (porcê,-è) | pourcê,-é; (porcê,-é) | POURCIA POURCÊ |
poussière | poussiêre,-oû- | poûssêre, (-îre) | poûssîre; poûssière pou- | poûssîre (poûssî,-i) | POÛSSÎRE |
puis(er) | pûj-,puj- | pûj-, puj-poûj-, pouj- | pûj-, puj; pûjè, puj-; poûj-, pouj- | pouh- poûh- (pûh-) | PÛJÎ, POÛJÎ |
queue | queuye, -eû-, queû; queuwe,-eû- | queuwe; quèwe (major.) | quowe; queuye, -eû-; queû | quawe (quowe) | QUÈWE, forme centrale |
regain | wayin | wayin,-én | wayin, wè-
| wayin,wè- | WAYIN |
règle | rîle | rîle | rîle /règle/ | rûle (rîle) | RÎLE |
ronce | ronche, -ån- | ronche, -ån- | ronche | ronhe,-ån-; rônhe;ronhe (ich-Laut) | RONCHE |
roue | rûwe, -u-;reû; rouwe,-oû- | reuwe; rûwe,-u-; roûwe,-ou- | roû;roûwe,-ou-; rûwe,-u; rû,-u | rowe; (roûwe,-ou-); ((rou,-oû)) | ROÛWE |
rue | rûwe,-u-; (rû,-u) | rûwe,-u-(rèwe); roûwe,-ou-; reuwe | rouwe, -oû-; rû,ru | roûwe, -ou-; rowe | ROÛWE |
ruelle | ru(w)èle (ruwale) | rou(w)ale(ruwale) | rou(w)ale (ruwale) ru(w)èle | rou(w)ale | ROUWALE |
sac | satch | satch | satch | sètch ((My:satch)) | SATCH |
scier | souyî,-ou-; so(y)î,-i | soyî,so(y)i ((sôyî)) | soyè so(y)i,-î | so(y)î, -î; soy | SOYÎ
|
semaine | sèmène sumin.ne samwène sèmwène (samin.ne) | samin.ne,-mw- | sumwin.ne sè-; samin.ne; sumin.ne; sèmène | samin.ne samêne, -éne | SAMWIN.NE |
soif | soû swè,seu | swè,seu | sè, seu,swa | seû (sû,su) | SWÈ, SEU |
soleil | solèy soya,solia | solia | solé,-ê; s’lo | solo | SOLIA, SOLO |
table | tâbe, taube tabe, /table/ | tauve,-â- | taule, (tâve, tauve,tâle) | tâve tauve | TAUVE
|
tendre | tinre,têre | tinre | tinre | tinre,têre | TINRE |
tête
| tièsse | tièsse | tièsse,tésse | tièsse | TIÈSSE |
un +C | in | on ((in: sud-ouest)) | on, (î) (un) | on, (ô) | ON |
veine | vin.ne vêne | win.ne wêne (vwin.ne) | von.ne | von.ne vône, ((win.ne, wêne)) | WIN.NE, VON.NE |
vie | vîye,(vî) | vîye | vîye, (vî) | vèye,vê-; (vîye) | VÎYE |
village | vilâdje | viladje (viyadje,-â-, viadje) | viyadje, -â-, viadje | vi(y)èdje | VILADJE, VIYADJE |
(il) voit | vwèt wèt | vwèt wèt,veut | vèt,vwèt, (vwat) | veût | VEUT, VWÈT |
N.B. Additions de Laurent Hendschel
(in: Quelques propositions en vue de l’établissement d’ une langue wallonne écrite commune, 1993)
croître/ cas -h-1 | -ch-: crèche/i | -ch-: crèche |
| -h-: crèhe | -CH-: crèche |
prison/ cas -h-2 |
| -j-: prîjon |
| -h-: prîhon | -J-: prîjon |
chien/ cas -in | -én: tchén | -in: tchin | -in: tchin | -in: tchin | -IN: tchin |
tuer, brûler/ cas -u,û-/-ou/oû-/ |
| tûwe/toûwe |
|
| toûwe
broûle |
croûte, trouver/ cas: -o/ou- | crousse
trouver | crosse
trove |
| crosse
| crosse
trove |
bras, glace: -a/è- | glace
bras | glace
brès |
| glèce
brès’ | glèce
brès |
3 Unification de la morphologie
Il s’ agit avant tout d’ unifier la conjugaison verbale et la forme des affixes.
3.1. Unification de la conjugaison
Il faut traiter chacune des 5 conjugaisons sous forme de tableaux.
1) 1ère CONJUGAISON: les verbes en -ER (-è) |
OUEST-W | CENTRE-W | SUD-W | EST-W | WALLON GENERAL | |
djè/-u, ti, i, nos/nous, vos/vous, is | dji,ti,i,nos, vos,is | dju,tu,i,dju, vos, is | dji,ti,i,nos, vos,is | DJI, TI, I, NOS, VOS, IS | |
INDICATIF PRESENT |
| ||||
plante plantes plante plantons plantez, -èz plantenut | plante plantes plante plantans plantez, -oz -enut , -èt (SE-Ard); -enèt, -eneut (C49) | plante plantes plante plantans plantoz plantant | plante plantes plante plantans plantez; oz(LR) plantèt | -E -ES -E -ANS -EZ/OZ -ÈT/ENUT | |
IMPARFAIT |
| ||||
planteû, -è
| plantè, -éve, -eu -eûve, -o (Ard) | planto
| plantéve;-eûve (LW) |
-ÉVE/EUS | |
planteûs, -ès | plantès,-éve, -eus -eûve, -os | plantos | -éves; -eûves (LW) | -ÉVES /EUS | |
planteût, -èt | plantèt, -éve, -eut, -eûve, -ot | plantot
| plantéve;-eûve (LW) | -ÉVE/EUS
| |
plantines, -énes | -înes, -ins, -in.n; dji plantins (Ard); -ines (C49) | dji plantins | plantîs | -INS | |
plantîz | plantîz; -iz (C49) | plantîz | plantîz | -ÎZ | |
-tinent, -ténent | plantèt, -îne, -int, -in.n; -int (Ard) | plantint | plantît; -tîvèt (LW) | -INT | |
FUTUR SIMPLE | |||||
planteraî | -raî, -rè | planterè | planterè | -RÈ | |
planteras | -ras, -rès | -rès | -rès | -RÈS | |
plantera | -ra, -rè | planterè | planterè | -RÈ | |
planterons | -rans | -rans | -rans | -RANS | |
planterez, -èz, -oz | -rez, -roz | -roz | -rez | -ROZ/REZ | |
planteront | -ront | -rant; (LV) -ront | -ront | -RONT | |
PASSE COMP. | |||||
aî planté | aî/a planté(N)/- è(S) | ê,t’ ès, il è planté | a planté | A -é | |
PQP | |||||
aveû/ -è planté | avè, -éve, -eu, -eûve ,-o planté | avo planté | aveû planté | AVÉVE /AVEU -é | |
FUTUR ANT. | |||||
auraî | auraî/-è planté | ârê planté | årè planté | AURÈ -é | |
PASSE SURCOMPOSE | 1)aî/a ieû planté/-è 2)avè ieû planté 3)auraî ieû -é |
|
| DJ’ A IEÛ/AVU -é | |
CONDITIONNEL PRES. | |||||
plantereû, -è | planterè -réve -reu, -reûve; -ro (Ard) | plantero | -reû
| -RÉVE/ REU | |
plantereûs, -ès | -rès, -réve -reus, -reûve; -ros | -ros | -reûs | -RÉVE/ REUS | |
plantereût, -èt | -rèt, -réve -reut, -reûve -rot | -rot | -reût | -RÉVE/ REUT | |
planterines, -énes | -rînes, -rins -rin.n; dji planterins(Ard) | dji planterins | -rîs | -RINS | |
planterîz | -rîz | -rîz | -rîz | -RîZ | |
planterinent, -énent | -rînent, -rint, -rin.n | -rint | -rît | -RINT | |
CONDITIONNEL PASSE | aurè, -réve, -reu -reûve,-ro -é | âro planté | åreû planté | AURÉVE/AUREU -é | |
CONDITIONNEL PASSE SURCOMPOSE | … ieû planté |
|
| AURÉVE /AUREU IEÛ/AVU -é | |
SUBJ. PRES. | qui dj’/t’/i/ nos/vos/is |
|
| QUI DJ’/T’/I/ NOS/VOS/IS | |
plante plante plante
plantonche
plantéche
plantenuche
| plante plante plante -anche; dj’ -inche (Ard) -oche;-éche; -îche (Ard)
-enuche; -inche (Ard); -enèche (C49) | plante plante plante
dj’ plantins; -anche (LV) plantîz
plantint;-anche, -inche (LV)
| plante plante plante
-anse; (LR) -anhe -ése; (LR) -éhe, -ohe
-èsse; (LR) plantèhe
| -E -E -E
-ANCHE
-OCHE/-ÉCHE
-ÈCHE/-ENUCHE | |
SUBJONCTIF IMPARFAIT | |||||
planteûche, -iche
planteûche,-iche
planteûche, -iche
plantîche, -éche,-inche
plantîche, -éche, -inche
plantîche, -éche, -inche | -îche, -iche
-îche, -iche
-îche, -iche
-inche; -e°chine (C49)
-îche
-inche | -uche
-uche
-uche
-inche
-îche
-inche | -asse; (LR) -ahe -asse
-asse
-ahîsse; (LR) -ahins
-ahîsse; (LR) -ahîz
-ahîsse; (LR) -ahint | -ICHE
-ICHE
-ICHE
-INCHE
-ÎCHE
-INCHE | |
SUBJ. PASSE | eûche,u-; eûye, -che -é
| aye , … planté | åye , … planté | EÛCHE/ ÂYE -é | |
SUBJ. PQP | eûchiche planté, … | avuche planté, … | avasse/ avahe planté, … | EÛCHICHE/ AVICHE -é | |
IMPERATIF |
| ||||
plante plantons plantez,-èz, -oz | plante plantans plantez, -oz | plante plantans plantoz | plante plantans plantez | -E -ANS -OZ/ EZ | |
PART. PRES. -ant | plantant | plantant | plantant | -ANT | |
INFIN. -er | -er; -è (S) | planter | planter | -ER | |
INFINITIF PASSE | awè -é (N) / -è (S); avèr -è (Ard) |
|
| AWÈ/ AVEÛR -é | |
INFINITIF PASSE SURCOMPOSE | awè ieû planté/-è (S); (ARD) avèr iu plantè |
|
| AWÈ/ AVEÛR IEÛ/AVU -é | |
VOIX PASSIVE | /être/ + P.P. |
|
| ÈSSE +p.p. | |
N.B. En EST-WALLON:
PASSE SIMPLE: dji planta, ti plantas, i planta
nos plantîs, vos plantîz, is plantît
PASSE ANTER.: dj’ ava planté, t’ avas … il ava …
Verbes partiellement irréguliers |
1) Changements au RADICAL |
A l’ indic. présent, aux temps dérivés et au subjonctif présent: aux 3 personnes du sg:
les VERBES en -V + wer: | la voyelle est allongée: |
saluwer | dji salûwe; dji salûwerè; qui dj’ salûwe; salûwe ! |
djouwer | dji djoûwe; dji djoûwerè; qui dj’ djoûwe; djoûwe ! |
touwer/alouwer/mouwer/ pouwer/souwer et leurs composés.
| (mais en EW: notamment condit.: is touwerît (WB)) |
les VERBES en -C +(e)ler | -C +è+ le…: |
brodeler | dji brodèle; dji brodèlerè; brodèle ! |
chufler | dji chufèle; dji chufèlerè; chufèle ! |
infler | dj’ infèle, infèlerè |
.gonfler
| dji gonfèle |
bukeler/ chupeler/ copler/ dobler/ daubler /gadeler /mauveler /museler /pîteler /rassembler rauveler /rèkeler /richeler /rinoveler /ronfler /roufeler /saucler /sauteler /sofler /tanfler /toreler /tripeler /troûbler /tûteler /zoubler et leurs composés. (idem pour le SW:Bastogne/Marche, Tenneville:chofèle, sâkèle, infèle (MFT); l’ est-wallon: JD; l’OW: èle sautèle (Barbençon, …) ) |
EXCEPTIONS:
bèdeler | èle bèdeléye | aveûler | aveûle | ||
peûpler | peûpe/peûpléye | ûler | ûle | ||
chîjeler | chîjèle/-léye | tanseler | tansèle/-léye | ||
(C49¯) |
|
|
| ||
djaveler | i djaveléye | niaweler | niaweléye | ||
chiteler | chiteléye | trimeler | trimeléye | ||
bindeler | bindèle/bindeléye | boteler | botèle/boteléye | ||
pèsseler | pèssèle/pèsseléye |
|
| ||
(Bastogne¯) |
|
|
| ||
beûrler | I beûrlèye
|
|
| ||
certains VERBES en -ener: | |||||
(C49) -ener : -ène/enéye: | i mèche°ne/mèchenèye i basse°ne/bassenéye (bassine (une plaie)) | ||||
(Bastogne) -ener: -ène | i pachène
|
| |||
certains VERBES formés par élision retrouvent la voyelle perdue, mais peuvent également prendre la finale -éye | |||||
abandener abotener | dj’ abandone/-denéye; dj’ abandonerè/-denéyerè dj’ abotone/abotenéye; …
| ||||
certains VERBES en -C +rer :-C +re | |||||
lîvrer mostrer intrer rèscontrer
| dji lîvère dji mostère (ou dji mosse) dj’ intère (id. en sud-w.(Bast.), ouest-w.(GR)) dji rèscontère
| ||||
N.B.Conjugaisons locales: (Faymonville (E145)) (La Gleize) (LR)) (Liège) (JD)) | |||||
ouvrer
intrer mostrer ovrer | dj’ ouvére, n’ ovrans, dj’ ovréve, dj’ ouvêrrî; dj’ é ovré dj’ oûvère /ovrans dj’ inteûre, inteûrerè dji mosteûre dj’ oûveûre | ||||
| |||||
certains VERBES en -rder/-rner/-rter: pas de -r / Ý + finale muette | |||||
waurder dispièrter pwârter toûrner bwèrder bourder | dji waude, dji wauderè (id. en EW:JD) dji dispiète/-èrtéye dji pwate (id. en SW (B1); OW: pwate et poûte; EW: dji pwète) dji toûne (cf en SW (B1; Warm.: quu dju toûneûche)) (C +V+ re EW:JD) dji bwède (id) dji boûde
| ||||
en -rler (Bastogne): |
| ||||
pârler
| i pâle, is pârlant; i pârlot; i pâlerè; qu’ i pâle; pârlé | ||||
en -ster (EW:JD): -st-: -ss/st- | |||||
adjuster rôster (ôter) mostrer pruster goster
coster acsèpter | dj’ adjusse/ (EW) adjustêye dji rôsse/rôstéye
dji mosse/mostère dji prusse/prustéye dji gosse/ (EW:JD:+) gostêye, i gostrè/(JD:+) gostêyerè ça cosse/ (EW:JD:+) costêye dj’ acsèpe (SW:B1;EW:JD)/ (JD) acsèptêye ; il acsèptrè (SW)/ qu’ il acsèpe
| ||||
. divers:
le verbe DINER (duner:SW:LV) | indicatif présent condition.présent futur simple
participe présent participe passé | dji done (SW:dène) donereu,-éve/dôreu,-éve donerè/dji dôrè (donrè: est-w:JD) dènerè, dinrè:SW:MFT) dinant (OW: donant) diné (SW:Warm:dèné)(OW: doné)
|
centre-wallon choûter | aux 2es personnes de l’ IMPERATIF | choûte/choû; choûtez/choû
|
sud-wallon/ Bastogne encombrer
an’ministrer |
|
il encombe; il encombrè; qu’ il encombe/encombruche il an’minisse, il an’ministrant; qu’ il an’minisse |
est-wallon/ Liège (JD) pèser lèver crèver aclèver
|
|
dji peûse, peûserè dji lîve, lîvrè dji crîve (= Bast.(SW)) dj’ aclîve |
hèrer sèrer ètèrer rèser
|
| dji hére, hérerè dji sére, sérerè dj’ ètére dji rése |
hiner adviner miner |
| dji hène, hinerè dj’ advène dji mon.ne/ mine, minerè ou mon.nerè (dji mon.no: SW:LV) (i moune:SW:Warm) (mwène, mêne: OW) (inf.:min.nè (OW))
|
limer
|
| dji leume |
dorer forer
|
| dji dôre dji fôre |
cover
|
| dji keûve |
dimorer
|
| dji d’meûre, d’meûrerè |
hover
|
| dji heûve, heûvrè |
plorer |
| dji pleûre |
prover | dji prouve |
trover | dji trouve (=OW), trouverè; vos troûveroz (My) |
bouwer louwer | dji bowe dji lowe, … |
toumer foumer
| dji tome, toumerè : (teume:SW:LV) dji fome, … |
djuner strumer lumer durer
| dji djeune, dji djunerè dji streume,dji strumerè dji leume dji deure |
hurer durer | dji heûre dji deûre |
mès(u)rer | dji mèseûre |
ûler | is heûRlint |
dimèrer | (OW) i d’meûre/-eure; (EW) d’moré (p.p.); (SW) i d’meûrrè (LV), dji d’meurans (MFT) |
2) Changements dans la DESINENCE |
A l’ indic. présent et subjonctif présent et dérivés: la désinence -éye:
certains VERBES en -(e)ler (voir plus haut) -(e)léye
| |||
les VERBES en -yeler/yeter |
|
| |
disbrauyeler | dji disbrauyeléye; dji disbrauyeléyerè | bîyeter/ coyeter/ èmîyeter/ fouyeter/ scayeter et leurs dérivés | |
disfouyeter | dji disfouyetéye |
| |
| |||
les VERBES non repris dans les exceptions précédentes dont le radical se termine par 2 consonnes qui ne font pas partie d’une diphtongue -in/on/an/… | |||
blameter | dji blametéye; dji blametéyerè | aprèster/pèneter | |
abwèssener | dj’ abwèssenéye | arèster (EW)
| |
Donc tchanter, rimonter, pwinter suivent la règle générale: dji tchante/ rimonte/ pwinte, … | |||
les VERBES en -eter |
|
| ||
acheter | dj’ achetéyerè (id. en est-w avec atcheter) | acrotcheter |
| |
broucheter | brouchetéyerè | ablouketer |
| |
trameter | trametéye (sud-wallon/Bastogne) | ! anicheter | il aniche/anichetrè, qu’ il aniche (SW:Bast.) | |
les VERBES en -ener | (C49) |
| ||
bassener | i bassenéye (abattre (des fruits)) | (SW/Bast.) aforner | il aforne/ afornéye (vx); il afornerè, qu’ il afornéye | |
che°vener | i che°venéye (fourgonner) | (SW/Bast.) ancre r | il ancréye | |
Verbes totalement irréguliers |
1) ALER | ènn’ aler | è raler |
Indicatif présent
va vas va dalans
dalèz,-ez -oz vont | va vas va alans
alez/-oz vont | va vas va dju vons
aloz vont;vant | va vas va alans; djons(JD) alez alèt,vont; djont(JD) | VA VAS VA ALANS
ALOZ/-EZ VONT |
Imparfait
aloû (EM); daleu
aloûs;…
aloût;…
dalinetèt;… | alè,-éve, -eu, -eûve; -o (Ard)
alès, … alèt, …
alînes,..
alîz
is-alîne; il alint, -in.n | alo
-os -ot
dj’ alins
alîz
alint | aleû, -éve | ALÉVE/-EU
ALÉVE/-EUS ALÉVE/-EUT
ALINS ALÎZ
is-/il ALINT |
Futur
dira
dirons dirèz is diront | îraî, îrè îrè îra, îrè îrans îrez /-ez is-/il îront | îrê îrès îrè dj’îrans îroz il îrant | îrè îrès îrè îrans îrez îrèt | ÎRè ÎRèS ÎRè ÎRANS ÎROZ/-EZ is-/il ÎRONT |
Passé composé
a dalè | aî/a stî | ê stî |
| A STÎ |
PQP
avè, … stî | avo stî |
| AVÉVE/-EU STÎ |
Futur antérieur
auraî/-rè stî |
|
| AURÈ STÎ |
Passé surcomposé
aî ieû stî, … |
|
| A IEÛ/AVU STÎ |
Conditionnel présent
| îrè,-réve, -reu, -reûve; îro (Ard) îrès, … îrèt, … îrines,.. îrîz is-îrine, il îrint, … | îro
îros îrot dj’ îrins îrîz il îrint |
| ÎRÉVE/ -EU
ÎRÉVES/-EUS ÎRÉVE/-EUT ÎRINS ÎRÎZ is-/ il ÎRINT |
Conditionnel passé:
aurè stî, … |
|
| AURÉVE/-EU STÎ |
Conditionnel passé surcomposé
aurè ieû stî |
|
| AURÉVE/-EU IEÛ/AVU STÎ |
Subjonctif présent:
vâye | vauye, vaye; voye (Ard)
vauyes, vayes; voyes (Ard)
vauye, vaye; voye (Ard)
alanche; (Ard) dj’alinche
aléche, aloche; alîche (Ard)
vôyenuche, vonche; alinche (Ard) | vache
vache
vache
alinche
alîche
alinche: 3 formes du subj.impft |
| VAYE
VAYE
VAYE
ALANCHE
ALOCHE/ -ÉCHE
ALÈCHE/ VONCHE |
Subjonctif imparfait
alîche alîche alîche alinche alîche alinche | aluche aluche aluche alinche alîche alinche |
| ALICHE ALICHE ALICHE ALINCHE AÎLÎCHE ALINCHE |
Subjonctif passé
eûche (uche) (N); eûye (eûche) (S); oye (Ard) sitî |
|
| EÛCHE SITÎ, ÂYE SITÎ |
Subjonctif passé surcomposé
eûche (uche) ieû stî (N), … |
|
| EÛCHE IEÛ STÎ, ÂYE AVU STÎ |
Impératif
dalons | va alans alez ,-oz | va djans alez | va djans (JD) | VA ALANS ALOZ/ALEZ |
Participe présent
dalant | alant | alant | alant | ALANT |
Participe passé
dalé | alé /stî (surtout) | s(u)tî/ (Ma51) s(i)tî | stî, -ou, -u | STÎ |
Infinitif
daler | aler, -è |
| aler | ALER |
ènn’ ALER | s’ en aller, partir |
Indicatif présent
Participe présent Participe passé Subjonctif présent Subj. imparfait Impératif présent Participe présent Participe passé | dj’ è va ou dj’ ènnè va, …; nos ‘nn’ alans ou nos-ènn’ alans, …; il èvont ou il ènn’ èvont ènn’ alant ènn’ alé qui dj’ èvaye ou qui dj’ ènn’ èvaye, … qui dj’ ènn’ aliche, … vas-è, alans-è; alez-è, aloz-è ènn’ alant ènn’ alé |
è RALER | s’ en retourner |
Indicatif présent Impératif présent
| dj’ è r’va; nos-è ralans; il è r’vont va-r-z-è, alans-r-z-è = aloz-r-z-è |
N.B. Passé simple d’ ALER: (EW) dj’ ala, …
2) Fé : faire, et ses dérivés |
Indicatif présent
djè fé fés fét
f(è)yons, f’jons fèyez,-èz, -oz, fiez, f’jez fèyenut, font; féstèt (O3) | dji faî ti faîs i faît
fians; C49 fe°jans vos fioz; fiez (Ard)
faîyenut; fièt (SE) | fê
fwaît (LV)
fijans (LV) fèjoz (MFP)
fijèt (LV) | (JD) fê
(JD) fans (JD) fez; f’soz (Sta)
(JD) fèt (pfs:font) | FAÎ FAÎS FAÎT
FIANS FIEZ, -OZ
FIÈT, FAÎYENUT |
Imparfait
f(è)yeû, f’jeû, fèyè;…; fieu, fèyeu (WB); (EM) fzoû
f(è)yine, f’jine, -éne
f(è)yîz, f’jîz
f(è)yine, f’jine, -éne, f’zinetèt; (WB) fyint | fiè, fiéve, fieu, fieûve; fio (Ard); fe°jeûve (C49)
fyin.n, …
fyîz, …
fyin.n, … | f’jo (LV); fayo, fèjo
f’jint (LV); fizint (Mont); fèjint | féve
(E13) f’sins
fîz
fît (WB); fizît f’sèt (My); (E13) fusint | FIÉVE, FIEU
FYINS
FYÎZ
FYINT
|
Futur simple
fré
frons frez front | dji fraî, -è
nos frans frez,-oz is front | frè (LV); fèrè (MFP)
froz(MFP) f(è)rant (MFP) | (JD) frè | FRÈ FRÈS FRÈ FRANS FREZ, -OZ FRONT |
Passé composé
dj’ aî, a faît |
|
| DJ’ A FAÎT |
PQP
dj’avè, … faît |
|
| DJ’ AVÉVE /AVEU FAÎT |
Futur antérieur : dj’ aurè faît, …
Passé surcomposé: dj’ a ieû/avu faît, …
Conditionnel présent
f’reu | f’rè, -éve, -eu, -eûve; fro (Ard) | f’ro | f’reû | F’RÉVE, F’REU |
Subjonctif présent
fèye, f’zisse fèyes fèye
f(è)yonche; f’zisse (O3) f(è)yéche, -oche
fèyenuche; f’zistèt(O3) | faîye faîyes faîye
fianche
fioche
faîyenuche |
| fasse | FAÎYE FAÎYES FAÎYES
FIANCHE
FIOCHE, FIÈCHE FIÈCHE, FAÎYENUCHE |
Subjonctif imparfait
fèyiche,-eûche
fèyîche, -éche, -inche
| fyiche fyiche fyiche fyinche fyîche fyinche |
| (LR) fihe
(LR)fihins (LR)fihîz (LR)fihint
| FYICHE FYICHE FYICHE FYINCHE FYÎCHE FYINCHE |
Subj. passé
eûche(uche)/ eûye (eûche) faît |
|
|
|
Impératif présent
fé fèyons fèyez, -èz, -oz | faî fians fioz |
fajans(LV) |
fans | FAÎ FIANS FIOZ, FIEZ |
Participe présent
f(è)yant; (EM) fèsant; f’jant, f’sant | fiant; fe°jant (C49) | f’jant (LV)
| f’sant (Sta,My) | FIANT |
Participe passé
FéT | faîT | fwaît (LV); fêt (MFT) | fêt | FAÎT |
Infinitif présent
fé | fé,fè | fé (MFT) | fé | FÉ |
N.B. (E13) i firit: il fit
N.B. Conjugaison interrogative
(BD,13O) “Seuls, le mode indicatif et le conditionnel peuvent prendre la forme interrogative.”
ex.: ALER:
Présent Imparfait Futur Passé composé PQP Futur antérieur Conditionnel présent | va-dje, vas-se, va-t-i, alans-gne, alez-ve, vont-is ? aléve-dju, aléves-tu, alève-t-i, alîs-ne, alîz-ve, alît-is îrè-dje, îrès-se, îrè-t-i, îrans-gne, îroz-ve, îront-is a-dje sitî, as-se …, a-t-i , avans-ne, avoz- ve, ont-is stî ? aveu-dje, aveus-se, aveut-i, avins-ne, avîz-ve, avint-is stî? aurè-dje sitî, … îreu-dje, îreus-se, … |
N.B. (est-wallon)
passé simple: ala-dje, alas-se, ala-ti, alîs-ne, alîz-ve, alît-is
passé antérieur: ava-dje situ, avas-se, ava-t-i, avîs-ne, avîz-ve, avint-is stu ?
ex.: èSSE: èstans-ne
N.B. – Qui va-dje fé (= (EW) qui va-djdju fé ?)
– avez-ve = ave; savez-ve = save
2) 2e conjugaison: les verbes en -î |
(CW: -i (S)/-è (S)) & en -î (-yi/i (S)/-iè (Ard)))
INDICAT. PRESENT | ||||
bache
bachons bachèz,-îz | bache baches bache bachans bachîz, -oz; -ez (Ard): bachenut; bachèt (S,Ard) | bache | bahe bahes bahe bahans bahîz; (LR) -îz, -oz bahèt | -E -ES -E -ANS -ÎZ/OZ
-ENUT/ÈT |
IMPARFAIT | ||||
| bachè,-éve, -eu, -eûve, -o; -ive (C49)
bachès,… bachèt,… bachînes, -chins, -chin.n; -ines (C49) bachîz bachint, bachin.n, bachèt |
bachîz (Warm) | bahîve
bahîves bahîve bahîs
bahîz bahît | -ÉVE/EU
-ÉVES/EUS -ÉVE/EUT -INS
-ÎZ -INT |
FUTUR S. | ||||
bacheraî | bacheraî,-è -ras,-rès -ra,-rè bacherans bacheroz, -rez bacheront |
| baherè baherès baherè baherans baherez baheront | -RÈ -RÈS -RÈ -RANS -REZ/ROZ -RONT |
PASSE COMPOSE | ||||
| aî, a bachî; aî bachè (Ard) |
| a bahî | DJ’A BACHÎ |
PQP | avè, -éve, -eu, -eûve; -o (Ard) |
| dj’ aveû bahî | AVÉVE/ AVEU -î |
CONDIT. PR. bachereû | bacherè/-réve/-reu, -reûve/ -ro |
| bahereû | -RÉVE/REU
|
SUBJONCTIF PRESENT
| bache bache bache -anche -îche, -oche -enuche |
| bahe bahe bahe bahanse bahîsse bahèsse
| -E -ES -E -ANCHE -ÎCHE/OCHE -ÈCHE/ -ECHENUCHE |
SUBJ. IMPARFAIT | bachîche bachîche bachîche bachinche bachîche bachinche |
| bahasse bahasse bahasse bahahîsse bahahîsse bahahîsse | -ICHE -ICHE -ICHE -INCHE -ÎCHE -INCHE |
IMPERATIF PRESENT | bache bachans bachîz,-oz; -ez (Ard) |
| bahe bahans bahîz | -E -ANS -ÎZ/OZ |
PART. PRESENT | bachant |
| bahant | -ANT |
PART. PASSE | bachî |
| bahî | -î |
INFINITIF | bachî,-i; -è (Ard) |
| bahî | -î |
Verbes partiellement irréguliers CHANGEMENTS dans le RADICAL |
les VERBES en -oyî, -èyî (sauf lèyî), -iyî (sauf aviyî) | |||||
o/è/i – ô.é,î | lorsque la dernière syllabe est muette: |
| |||
broyî | dji brôye; dji brôyerè (EW: idem.) (SW: MFT, LV : broye, ploye, loye) |
| |||
plèyî | dji pléye; pléye ! |
| |||
wiyî | dji wîye ; qui dj’ wîye |
| |||
s’ anoyî, broyî, froyî,èvoyî,loyî (id: EW), noyî, soyî, voyî; agréyî, nèyî, plèyî, wèyî (N); abiyî, criyî, disbiyî, fiyî, foryî, piyî, priyî, striyî, wiyî et dérivés. | |||||
coyî (est-wallon: JD) | |||||
priyî (EW) | dji prèye, di prîyerè |
| |||
si fiyî (EW:JD) | dji m’ fèye
|
| |||
babouyî (id) mouyî (id) cafougnî (id) | dji baboye dji moye dji cafogne, et “d’ autres verbes en oyî et ougnî”(JD,177)
| ||||
spaurgnî | r disparaît quand la dernière syllabe est muette aux mêmes temps que ceux précités: dji spaugne/ spaugnerè/ qui dji spaugne cf aussi: taurdjî
| ||||
clignî | (est-wallon: JD) dji clègne, clignerè ; rilignî: i r’lègne , r’lignerè | ||||
sètchi, paurti, sôrti (centre-wallon: au sud) (du 3e groupe de conjugaison) se conjuguent, dans le sud surtout, comme BACHÎ | |||||
waîtî (centre-wallon) à l’ impératif présent/ 2e p.: waî = waîte ou waîtîz,-oz | |||||
Verbes totalement irréguliers |
lèyî et dérivés: totalement irréguliers, à assimiler aux verbes du 5e groupe: dji laî (EW: JD: lê); lèyant; lèyî
PRESENT léche
léyenut; -nèt (WB)
FUTUR léra, lèyera
CONDIT.
SUBJ. què dj’ léche
IMPERATIF lé lèyèz, léchèz
PARTICIPE léchant
lyî, léchî
INF. l(è)yî, léchî | laî
lèyoz,… laîyenut, …
laîrè
laîreu, …
qui dj’ laîye
laî lèyîz, …
lèyant
lèyî
lèyî | laî (LV); lé (MFT)
lèyez (MFT) lèyint (LV)
lèyant
lâichu (LV)
laîre (LV); lêchi (Warm); lêssi(MFP) | lê
lêrè
lêreû; is lêrît
lê lèyoz
lèyant
lèyî
lèy(î)
| LAÎ
LÈYÈT, LAÎYENUT
LAÎRÈ
LAÎREU, -ÉVE
QUI DJ’LAÎYE
LAÎ LÈYOZ,-ÎZ
LÈYANT
LÈYÎ
LÈYÎ |
Sous-groupe en -yî |
Sous-groupe en -yî (CW:-î(N), -iè (Ard))(OW:-yi)
Modèle: consyî : dji consîye, nos consians; p.p.: consyî
dji consîyerè; qui dj’ consîye
(idem en SW,OW,EW: ex.: dji rovîye, r’nètîye (SW: MFT), rovyi (p.p.) (MFP))
Divers:
nètyi | (EW: LR) i nètèye / nèti (Stavelot-My), i nètih |
plêtyi | plètèye / plêti, i plêtih |
tchèryi | tchèrèye / tchèri, i tchèrih |
wêdyi | wèdèye / wêdi, i wêdih |
payî | (EW: JD) dji pâye, påyerè |
sayî | dji sâye, såyerè |
criyî | (SW) is crîrant |
3) 3e conjugaison : les verbes en -I |
Les verbes en -i (inf./ p.p./ indic. prés. sg ) (-ichant: au part. prés.)
INDICAT. PRESENT | ||||
gârni gârnis gârnit -ichons -ichez, -èz, -oz -ichenut | gârni gârnis gârnit -ichans -ichoz; -ez (Ard) -ichenut; -èt (SE) | fini finis finit finichans finichoz finichant | finih finih finih finihans finihez finihèt
| -I -IS -IT -ICHANS -ICHOZ/EZ -ICHÈT, -ICHENUT |
IMPARFAIT gârnicheu,-è | -ichéve, -eu, eûve, -è; -o (Ard) | finicho | finihéve
| -ICHÉVE/ -ICHEU |
FUTUR gârniraî | -iraî, -irè,…; -icheraî (Ard), … | finîrè | finiherè | -IRÈ |
PASSE COMPOSE | aî/a gârni … | ê fini | dj’ a fini | A -I |
PQP | avè,-éve, -eu,eûve; -o gârni | avo fini | dj’ aveû fini | AVEU, -ÉVE -I |
FUTUR ANT. | auraî,-è gârni | ârê fini | dj’ årè fini | AURÈ -I |
PASSE SURCOMPOSE | aî/a ieû gârni avè/… ieû gârni |
|
| A IEÛ/AVU -I |
CONDIT. PRES. gârnireû | -irè,-ireu, -iréve, -ireûve; -ichero (Ard) | finîro | finihereû | -RÉVE/REU |
SUBJ. PR. finiche | -iche; (C49) fe°nîye | finiche | finihe | -ICHE
|
SUBJ. IMPARF. | gârnichiche, … | finichuche | finihasse | -ICHICHE |
IMPERATIF PR. gârni -chons gârnichez,-èz,-oz |
gârni gârnichans gârnichoz |
fini finichans finichoz |
finih finihans finihez |
-I -ICHANS -ICHOZ/EZ |
PART. PRES. id | gârnichant | finichant | finihant | -ICHANT |
INF. id | gârni | fini | fini | -I |
Verbes irréguliers |
aviyî/avancî | du 2e groupe, se rattachent à ce 3e groupe
|
sètchi | se conjugue de deux façons: comme le 2e ou le 3e groupe dji sètche/ sètchant/ sètchi sètchi/ sètchichant/ sètchi
|
paurti et sôrti | r disparaît lorsque la syllabe finale est muette: se conjuguent comme le 2e ou le 3e groupe |
| dji paute (OW:id) / pauterè / paurtant / paurtéve / paurti / paurtirè / paurtichant / paurtichéve / paurti |
| dji sôte / sôterè / sôrtant / qui dj’ sôte /sôrti (-u (OW)) / sôrtirè / sôrtichant / qui dj’ sôrtiche / sôrti ! (EW: JD) dji sôrte
|
tchèrdjî | (EW: JD) dji tchèdje |
fini | (OW) fait au futur fini(che)raî; au conditionnel: fini(che)reû |
soufri | (OW:GR) – p.p. soufru; sinti – p.p. sintu |
4) 4e conjugaison : verbes en -u |
. inf. présent/ P.P. en -u (ou -è)
N.B. Ne sont pas compris dans ce groupe:
les participes pris comme infinitifs (5e groupe): oyu pour ‘ôre’, tinu pour ‘tinre’, vinu pour ‘vinre’, soyu pour ‘sawè / sèpe’, oyu pour ‘awè’.
SERIE 1: avec l’ indicatif présent sg en -e: ascropu, wasu,… |
INDICAT. PRESENT | ||||
wase; oûse (WB) | wase | wase (MFT) | wèse(JD) | WASE |
FUTUR | ||||
| waserè |
| wèserè | -RÈ |
IMPARFAIT | waseu, … |
| wèséve | -ÉVE/ -EU |
SUBJ. PRESENT | wase |
| wèse | -E |
SUBJ. IMPARF. | wasiche |
| wèsasse | -ICHE |
PART. PRESENT | wasant |
| wèsant | -ANT |
IMPERATIF | wase |
| wèse | -E |
INF. onzu | wasu | ôsu (LV) | wèseûr | WASU |
PART.PASSE | wasu |
| wèsou | WASU |
Verbes irréguliers: DWÂRMU et SIÈRVU |
Dwârmu et sièrvu perdent -r- devant une syllabe muette à l’indicatif présent et aux temps dérivés, au sg du subj. présent et de l’impératif présent:
.dji dwâmerè / sièverè; nos dwârmans / sièrvans; …
PRESENT doûr, dôr, doûme, dôme, dwa, dâme, dwâme |
dwâme, dwa |
dwame (x), dwar |
dwème,
i dwêrt |
DWAME
-ES -E DWÂRMANS DWÂRMOZ, -EZ DWAMENUT |
FUTUR | dwâmerè; dwaraî, … | dwamerê | dwèmerè | DWAMERÈ -M- |
IMPARFAIT | dwârmeûve, … |
| dwèrméve | DWÂRMEU, -EVE -RM- |
SUBJ. PRES. què dj’doûrme, -ôr-, dwâ(r)me, dâme, don.me | qui dj’dwame | dwame | dwème (JD) | DWAME -ES -E DWÂRMANCHE -OCHE/ÉCHE -ÈCHE/ENUCHE |
SUBJ. IMPFT | qui dj’dwârmiche,… | dwarmuche | dwèrmahe (JD) | DWÂRMICHE -RM- |
IMPERATIF | dwa(me) | dôr (Warm), … |
| DWAME DWÂRMANS DWÂRMOZ,-EZ |
PART.PRES. | dwârmant | dwarmant | dwèrmant | DWÂRMANT |
PART.PASSE dôrmu | dwârmu | dormi; (MFT dwarmou | dwèrmou | DWÂRMU |
INFINITIF dôrmu, … | dwârmu | dwarmi; (MFT) dwarmou | dwèrmou | DWÂRMU |
PRESENT siè(r), chève, chér
(WB) èles chèrvenèt |
siève, siè
sièvenut |
|
(My) is sièrvèt
| SIÈVE -ES -E SIÈRVANS SIÈRVOZ/EZ SIÈRVÈT/ SIÈVENUT |
FUTUR | sièverè; sièraî, … |
|
| SIÈVERÈ -V- |
IMPARFAIT | sièrveûve,… |
|
| SIÈRVÉVE, -EU -RV- |
SUBJ. PRES. | qui dj’ siève |
|
| SIÈVE SIÈVES SIÈVE SIÈRVANCHE SIÈRVOCHE /-ÉCHE SIÈRVÈCHE/ SIÈVENUCHE |
SUBJ.IMP. | sièrviche |
|
| SIÈRVICHE |
PART.PRES. | sièrvant |
|
| SIÈRVANT |
PART.PASSE | sièrvu |
|
| SIÈRVU |
INF. chèrvi (O3, OO); (OO) sièrvi,-u | sièrvu, |
| (Eo) chèrvi, (vx:) sièrvi | SIÈRVU |
SERIE 2: les verbes avec la dernière lettre du radical à la 1re pers. et -t à la 3e pers. du singulier |
PRESENT mwér(O3)
morons(O3)
courenèt (WB) | coûr môr; moûr nos courans morans
is coûrenut môrenut |
morans (MFP)
| coûr (JD) moûr (JD)
corèt
| COÛR MÔR & sv. nos COURANS MORANS vos COUROZ MOROZ is COURÈT, COÛRENUT MORÈT, MÔRENUT |
IMPARFAIT coureu (WB) moroû (O3) |
coureu,… moreu,… |
|
| COUREU, -VE MOREU, -ÉVE |
FUTUR | coûrraî,..; môrraî,.. |
| (JD) courrè | COÛRRÈ MÔRRÈ |
SUBJ.PRES. coûre moûre morisse (O3) |
coûre môre |
|
|
COÛRE MÔRE |
SUBJ. IMPARFAIT | couriche moriche |
|
| COURICHE MORICHE |
PART.PRES. courant (O0) |
courant morant |
|
|
COURANT MORANT |
IMPERATIF
morèz (O3) |
couroz,… moroz, … |
|
| COÛR/MÔR COURANS/ MORANS COUROZ,-EZ MOROZ,-EZ |
INFINITIF couri/u, mori/u | couru moru |
| cori mori | COURU MORU |
PART.PASSE couru |
couru moru |
courou (MFT) moru,couru (LV) |
|
-U |
Verbes irréguliers |
Valu, falu (EW: valeûr, faleûr)
PRESENT | dji vau nos valans i faut |
valans (MFT) | vât
i fåt | DJI VAU NOS VALANS i FAUT |
FUTUR
i faura (WB) | dji vaurè, -aî i faurè -ra |
faurè (Warm) | (JD) i vårè
i fårè | VAURÈ
i FAURÈ |
IMPARFAIT
faleut | valeu,…
faleut,… |
falot; -eut (Herb) | valéve,-eû
faléve, -eût | VALÉVE, -EU i FALEUT, -ÉVE |
CONDIT.
i faurèt WB) | dji vaureu ,…
i faureut ,… |
fârot |
i fåreût | VAUREU, -RÉVE i FAUREUT, -REUT |
SUBJ. PRES. | qui dj’ vale qu’ i faut |
(LV) qu’ i fauche |
qu’ i fåye | VALE FAUT |
SUBJ. IMP. | qui dj’ valiche |
|
qu’ i falasse | VALICHE FALICHE |
PART. PRES. | valant falant |
falant (LV) |
| VALANT FALANT |
PART. PASSE | valu falu |
falu (LV); -ou (MFT) | (JD) valou falou | VALU FALU |
N.B. (EW) passé simple: i fala
Polu (p’lu), volu (v’lu) (OW: poli, pouli, pouvwêr)
(EW: poleûr;(E13) v(o)leûr)
PRESENT pou; pû (O3); pu,vu (Ni) vû (O3); vou
pouvons, p’lons; polons(O3)
pouvez, p’lez; polèz(O3); volez
pouvenut, poulenut; peuletèt (O3); (WB) pouvèt; (O3) veuletèt, veuttèt |
pou vou
p’lans
vlans
p’loz
v’loz
polenut,..
volenut,.. |
pou,vou (MFT); (LV) pu, vu
p’lans,
v’lans
(MFP) plez, -oz ; plèz (LV), vloz,-ez (MFT); vlèt
|
(JD) pou (JD) vou
(JD) polans, volans; (LR) v(o)lans
(E13) v’lez , v’loz
polèt (WB) |
POU VOU
P(O)LANS V(O)LANS
P(O)LOZ, -EZ V(O)LOZ, -EZ
P(O)LÈT, POLENUT
V(O)LÈT, VOLENUT |
FUTUR poûraî | pôrè/.. vôrè/.. | (LV) pôraî, vôraî; (MFP) vô-/voûr- | (JD) pôrè (E13) vôrè | PÔRÈ VÔRÈ |
IMPARFAIT pouveu, p’leû,-è vouleu |
pleu; rare:poléve,… vleu; rare: voléve,.. |
p’lo v’lo |
v’léve (E13) |
P(O)LÉVE, -EU V(O)LÉVE, -EU |
CONDIT. poûreû, -è; poûreu (WB) voûroû (EM) voûré (O3); vôreû (WB); vourè; (O3) is voûrinetèt |
pôreu,..
vôreu,.. |
pôro (LV) pôrîz (MFP)
vôreu (MFT), vôré (Warm) vôro (LV) |
pôreû
vôreû
|
PÔREU, -ÉVE
VÔREU, -ÉVE
|
SUBJ.PRES. pouye, pouche, puche
pouyes,…
pouye,…
pouvonche,p’lonche
pouvéche, p’léche, p’loche
pouvenuche poulenuche; (O3) volistèt | qui dj’ pouye (sg)
vouye (sg)
p’lanche
p’loche
polenuche | puche,
vuche(LV) |
(LR) vôye
(LR) volanhe, -ohe,-èhe |
POUYE VOUYE
POUYES VOUYES POUYE VOUYE P(O)LANCHE V(O)LANCHE
P(O)LOCHE/ -ÉCHE V(O)LOCHE/ -ÉCHE P(O)LÈCHE/ -ENUCHE V(O)LÈCHE/ -ENUCHE |
SUBJ.IMP. pouviche
p’lîche, puchîche, pouvîche ou -éche, -inche |
qui dj’ p(o)liche v(o)liche
polinche volinche |
|
(LR) pôvihe
pôvihins (LR) |
P(O)LICHE V(O)LICHE
P(O)LINCHE V(O)LINCHE |
PART.PRES. p’lant, pouvant; volant (O3) |
p(o)lant v(o)lant |
p(o)lant v(o)lant |
|
P(O)LANT V(O)LANT |
PART.PASSE v(o)lu, voulu (OO) | p’lu v’lu | polou, volou (MFT) | p(o)lou v(o)lou | P(O)LU V(O)LU |
INF. p(o(u))lu, pouvu; polwâr (O3) povwâr
(O3) volwâr; (O0) v(o)li, voulu, voulwêr |
p(o)lu
v(o)lu |
p’leur
v’leur (MFT) |
(JD)poleûr polou (Wa)
(JD) voleûr volou (Wa) |
P(O)LU
V(O)LU
|
Passé simple: (EW) dji pola/vola (WB)
Divu (d’vu) (EW: diveûr)
PRESENT dwè(O0), dwa(O3),
d’vons(O3)
d’vez
dwèvetèt (Barb), dwa- (O3) |
dji dwè,deu
dwèvans, d(u)-
d(u)voz,..
dwèvenut, .. | (Warm, MFP) dè; deu (MFT); do,du (LV)
d’vans (LV)
d’voz (MFP), -èz (LV)
d’vèt(LV) |
deû
d’ve z(WB) |
DEU, DWÈ
D(I)VANS
D(I)VOZ, -EZ
D(I)VÈT, DWÈVENUT |
FUTUR duvra; d’vrè (O3) |
dwèrè,..; duvrè,.. |
duvraî (LV) |
(JD)deûrè, d(i)vrè |
D(I)VRÈ |
IMPARFAIT d’voû (O3) | dwèveu,.. duveu,.. | d(u)vo (LV) | d’véve (WB)
| D(I)VÉVE, -EU |
CONDIT. d’vroû(O3) |
d(i/u)vreu,.. |
deûreu (MFT)
deûriz (Hou) |
divrîz (WB) is deûrint (WB |
D(I)VREU, -ÉVE
|
SUBJ.PRES. què du d’visse (O3) qu’ is d’vissetèt (O3)
|
qui dj’ dwève, duye |
duche (LV) |
|
DUYE, DWÈVE |
SUBJ.IMP.
| qui dj’ dwèviche, duviche |
|
| DUVICHE, DWÈVICHE |
PART.PRES. | dwèvant, d(u/i)vant | d(u)vant (LV) |
| D(I)VANT
|
PART.PASSE d’vu (O3) | d’vu | d’vu (LV) |
| D(I)VU |
INF. (O3) d’vwâr (O0) d(è/i)vu, d(è/i)vwêr |
d(i)vu |
d(i/u)vu (LV) |
(Eo) d(iv)eûr, divou |
D(I)VU |
Verbes en -iè (participe présent en -iant) |
Couviè, douviè (CW: en Ard: covru/dovru) (EW: JD: covri/dovri)
et dérivés
PRESENT | douve
douvians | douvère (Warm); (MFP) droûve, drouvère; drûve (LV) | doûve; (pfs) (JD) douveûre; droûve | D(R)OUVE
|
FUTUR | douvrè,… | douverè (Warm) | (JD) douvrè doûveûrrè; droûverè | D(R)OUVRÈ |
IMPARFAIT | douvieu,.. |
| drôvîne (Wa) | D(R)OUVIEU, -IÉVE |
SUBJ. PR. | qui dj’ douve |
|
| D(R)OUVE |
SUBJ.IMP. | qui dj’ douvyiche |
|
| D(R)OUVYICHE |
IMPERATIF
drouvez (WB) | douve douvians douvioz |
douvrans (Warm)
|
| D(R)OUVE D(R)OUVIANS
|
PART.PRES. drouvant (WB) |
douviant |
douvrant (Warm) |
|
D(R)OUVIANT |
PART.PASSE drouvu; -i (WB) | douvièt (f.-e; -iéye) |
drovu (MFP) |
drovou (covrou) | DOUVIÈT, DROVU |
INF. (O3) drouvri; (O0) drouvi, -u, douvri | douviè |
| (Eo) drovi, -viért; dovri, -viért; d(r)ouvi, d(r)oviè | DOUVIÈ, DROVU
|
5) 5e conjugaison: les verbes en -DE, TE, SE, PE, CHE, R,Y, RE |
-DE:
coude, crinde, dischinde, disfinde, djonde, ètinde, finde, fonde (= fonre), keûde (= keûse), mode/moude, piède, pinde, ponde (= ponre), prinde (irrég.), rèsponde, rinde, rèsoûde (= rèsoûre) (irrég.), soûde, spaude, stinde, strinde, stwade, tinde 1, tinde 2, tonde, twade, vinde et dérivés
PRESENT piè(r)d spâ(r)d, spaud
pièrdons
FUTUR pièdrons (WB)
CONDIT.
SUBJ.PR. què dj’ piè(r)de, spâ(r)de
PART.PASSE |
pièd spaud
pièrdans
pièdrè spaudrè
pièdreu,..
qui dj’ piède sipaude
pièrdu |
(MFT) is pièdrant; spâdrê
pièdreu (MFT) | piêr, pièr (WB); pièd (LR) i spåd’ (cf i pièd’ (WB)) pièrdans
pièrdou |
PIÈD SPAUD
PIÈRDANS
PIÈDRÈ SPAUDRÈ
PIÈDRÉVE, -REU
PIÈDE SPAUDE
PIÈRDU |
Prinde:
PRESENT prind pèrdans pèrdèz
IMPARFAIT
FUTUR
SUBJ.PR. què dj’prinde, (rare) prène
SUBJ.IMP.
IMPER. pèrdons
PART.PRES.
PART.PASSE |
prind purdans purdoz,..
purdeu, -eûve,..
prinde
purdiche
prind purdans purdoz,..
purdant |
prind
purdant
purdo
prindrè
qu’i prègne
purduche
prind
pèrdoz
pris (prîse) |
(LR) prind prindans prindoz; -ez (WB)
prindez
pris (WB) |
PRIND PRINDANS PRINDOZ, -EZ PRINDÈT, -ENUT
PRINDÉVE, -EU
PRINDRÈ
PRINDE
PRINDICHE
PRIND PRINDANS PRINDEZ, -OZ
PRINDANT
PRIS |
N.B.passé simple (EW): i prinda
rèsoûde: (SW/B1) i rèsoût, rèsoûdant; i rèsoûdot; i rèsoûdrè;
qu’ i rèsoûde/ rèsoûduche; rèsoû
-TE: assîte/achîte (= assîre/achîre), bate, foute, mète, parète
PRESENT bat, fou, mèt, parè
PART.PR. batant
PART.PASSE batu |
bat,fou, mèt,parè
batant
batu |
mèt
mètant
mètou; mètu (LV) | i bat'(WB), bat (My) i mèt (My), mèt’ (Wa)
mètou (WB) |
MÈT
MÈTANT
MÈTU |
N.B.(OW:GR) sinte – qui dj’ sinte ; sintu (p.p.) (OW)
-SE: keûse (id: SW:MFT) = keûde(régulier)
PRESENT PART.PR. PART.PASSE | dji keû cosant =keûdant cosu =keûdu |
|
cosou (WB) | KEÛ KEÛDANT /COSANT KEÛDU / COSU |
-PE: rompe, sèpe ( = sawè: voir plus loin)
PRESENT PART.PR. PART.PASSE INFINITIF | romp/sèpe rompant/ sèpant rompu/sèpu |
|
sèpi (Eo) | ROMP / SÈPE ROMPANT/ SÈPANT ROMPU/ SÈPU SÈPE |
-CHE: crèche (OW:crèche / -I / crére), pache, rèche ( = rére, rèchu) (OW:GR:rèche / (pfs) -i), tèche, conèche (irrég.)
PRES. crèche, cré vos crèchîz
FUTUR crèchera, créra
PART.PR.
PART.PASSE crèchu (p.p) | crèche (rare), cré
crècherè, crérè
crèchant
crèchu | créche (LV)
is créchèt(LV
crècherè (MFP)
créchu(LV) | crèh
crèherè
crèhou | CRÈCHE
CRÈCHERÈ
CRÈCHANT
CRÈCHU |
P.P. | dji pache pachant pachî |
|
| PACHE PACHANT PACHÎ |
rèchu | dji rèche (moins courant), ré rècherè, rérè rèchant rèchu |
|
| RÈCHE
RÈCHERÈ RÈCHANT RÈCHU |
| dji tèche tèchant tèchu |
|
| TÈCHE TÈCHANT TÈCHU |
c(o)nèche
counè | conè
conechoz, … conechant conu | counuche (LV); c’nuchoz, cunichèz
counichant(LV) counu(LV) | k’nohe
k’nohez
k’ nohant k’nohou | CONÈCHE, CONÈ CON(È)CHOZ, -EZ
CON(È)CHANT CON(È )CHU, CONU |
c(o)noche / conè, conechant ou c’nochant, conu
sawè (EW: saveûr)
PRESENT sé savons savez,-èz, -oz savenut, sèyenut |
sé nos savans vos savoz; soz (C49) séyenut |
sé (MFT)
savant(MFP) |
savèt
|
SAÎ SAVANS SAVOZ,-EZ
SAVÈT, SAVENUT |
IMPARFAIT saveû,-è, -eu |
saveûve, … |
saveû (Mont); savo |
saveû(WB) |
SAVEU, -ÉVE |
FUTUR sâré |
saurè |
|
sårè |
SAURÈ |
CONDIT. sâreû,-è, -eu |
saureu |
sauro(LV) |
såreû(WB) |
SAURÉVE, -EU |
SUBJ.PR. seûche, sèye
nos seûchonche, -éche vos seûchéche, -oche is seûchenuche, -énche |
qui dj’ seûche |
|
quu dj’séye (LR)
sayanhe (LR) |
SEÛCHE/-YE
SEÛCHANCHE /-YANCHE SEÛCHOCHE/ -ÉCHE; -Y- SEÛCHÈCHE/ -ENUCHE; -Y- |
SUBJ.IMP. saviche nos savîche, -éche, -inche vos savîche is savîche, -éche, -inche | qui dj’ seûchiche, seûyiche |
|
| SEÛCHICHE/ -Y-
SEÛCHINCHE /-Y- SEÛCHÎCHE/ -Y- SEûCHINCHE /-Y- |
IMPERATIF seûche seûchons seûchez, -èz, -oz |
seûche seûchans seûchoz,.. |
|
sâye (LR) sayans (id) sayoz (id) |
SEÛCHE/-Y- SEÛCHANS/ -Y- SEÛCHOZ, -EZ/-Y- |
PART.PR. savant |
seûchant, seûyant |
|
|
SEÛCHANT/ -Y- |
PART.PASSE seû | seû, soye° | savou (MFT) | savou (LR); (JD) sa(w)ou, savu | SEÛ, SAVU |
INF. sawè; savoû | sawè,soye° | saveur (MFT) | (Eo) saveûr, -vu, -(v)ou | SAWÈ, SAVEÛR |
-R: tchaîr
PRES.tché
IMPAR. FUTUR SUBJ.PR. SUBJ.IMP. IMPER.
PART.PR. PART.PASSE
| tchaî tchèyans tchèyeûve,… tchaîrè qui dj’tchaîye qui dj’tchèyiche tchaî ! tchèyans! tchèyant tchaî, tchèyu, tcheû |
tchèyu (LV); tcheû (Herb) |
| TCHAÎ TCHÈYANT TCHÈYÉVE, -EU TCHAÎRÈ TCHAÎYE TCHÈYICHE TCHAÎ TCHÈYANS TCHÈYANT TCHAÎ, TCHÈYU |
-Y: vèy
PRES. (EM) vwa; wè; (WB) vwè,veu
is vîyenèt | vè, vwè, veu
vèyans vèyoz,… vèyenut, vôyenut,.. | vè; wè (LV) ; (MFT) veu; (Warm.) vwa | veû,veu
vèyans vèyez vèyèt | VÈ VÈS VÈT VÈYANS VÈYOZ,-EZ VÈYÈT, -ENUT | |
IMPARF. (EM) vi(y)oû; (WB) viyeu; (EM) is vyinetèt | vèyeu, -eûve, -o | vèyo; wèyo | vèyéve (WB) | VÈYÉVE, -EU | |
FUTUR vîré (WB) | vèraî, vwèraî, vièrè |
| veurè(JD); veûrè (WB) | VÈRÈ | |
CONDIT.
| vièreûve, … | wêro (LV); v(i)èro (MFP) | veûreû (WB) | VÈRÉVE, -REU | |
SUBJ.PR. wèye | qui dj’ vèye, vwèye, veûye, vôye |
|
|
VÈYE | |
SUBJ.IMP. | vèyiche |
|
| VÈYICHE | |
IMPER. | vè vèyans vèyoz,-ez |
|
| VÈ VÈYANS VÈYEZ,-OZ | |
PART.PR. | vèyant |
| vèyant | VÈYANT | |
P.P. (EM)vu | vèyu; -ou (SE) |
| (JD)vèyou | VÈYU | |
INFINITIF vôy (OO); vîr (WB) | veûy, vôy, vèy, vîr; voûy (Dinant) | vèy (MFP,LW) | veûr, vèyî (JD); vèy (My) (Eo); veûy (Eo) | VÈY | |
N.B. (EW) passé simple: dji vèya (WB)
-RE: boûre, moûre, bwêre (= bwâre), chûre (= sûre/sîre), ploûre, riçûre, qwê(re), dîre, codûre, cûre,
boûre, moûre
PRES. FUTUR SUBJ.PR. PART.PR. PART.PAS. boulu (WB) | di boû boûrè qui dj’ bole bolant bolu |
|
boûrè (WB)
bolou (JD) moû,molou | BOÛ BOÛRÈ BOLE BOLANT BOLU |
bwêre
PRES.
FUTUR
IMPARF.
CONDIT.
SUBJ.PR.
SUBJ.IMP.
IMPER.
PART.PR.
PART.PAS.
INF. | dji bwè
bwêrè
bwèveûve, …
bwêreûve, …
qui dj’bwève
bwèviche
bwè bwèvans bwèvoz
bwèvant
bwèvu
bwâre, -êre |
bwarê, beûre (MFP) bovo(MFP)
bovant (MFP)
bovou (MFP)
beûre (MFT) | (JD) beû
buvans beûrè
buvéve
beûreû
qui dj’ beûsse nos buvanse
qui dj’ buvahe
beû buvans buvez
buvant
bu, bèvou | BWÈ BWÈVANS BWÈRÈ BWÈVÉVE BWÈREU/ -RÉVE BWÈVE
BWÈVICHE BWÈ BWÈVANS
BWÈVANT BWÈVU BWÊRE |
sûre
PRES. chû
FUTUR
SUBJ.PR.
PART.PRES.
P.P. chû
INF. chûre
| sû sûvans sûrè
qui dj’ sûve
sûvant (siyant) sû
sûre (sîre) |
sûjant(Mi) |
sûvans (JD) sûrè
(LR) quu dj’ sûye nos sèwanhe, sûhanhe
(JD) sû, sûvou; (Wa) chûvou sûre | SÛ SÛVANS SÛRÈ
SÛVE
SÛVANT
SÛ
SÛRE
|
ploûre
PRES. IMPARF.
FUTUR SUBJ.PR. ploûye PART.PR. P.P. | i ploût plouveûve,… ploûrè
plouve plouvant ploû | ploût (MFT) plovèt (LV)
ploûche ou ploviche
|
plovant ploû | PLOÛT PLOUVÉVE, -EUT PLOÛRÈ PLOUVE
PLOUVANT PLOÛ |
riçûre
PR. r’çwè (WB)
FUTUR SUBJ.PR. PART.PR. P.P.r’çû
| dji r’çû
r(i)çûrè r(i)çûve r(i)çûvant r(i)çû |
ruçûrê(MFP | 2pl: riçûvans
(JD) riçû, -vou; (E13) rucèwou | R(I)çÛ R(I)çÛVANS R(I)çÛRÈ R(I)çÛVE R(I)çÛVANT R(I)çÛ |
qwê(re)
PRES.
IMPARF. FUTUR CONDIT. P.P. INF. qué, qwé | slt à l’ infinitif (!p.p.fém.: Houziaux (SE): riquèrûwe)
qwê(re) | dji quîre (LV)
quèru (LV); kî (MFT), quèri(MFP) | (JD) dji qwîre
quèréve (Wa) qwîrrè (WB) qwîrreû(Hu)
qwèri | QWÈRE
QWÈRÉVE, -EU QWÈRRÈ QWÈRRÉVE, -EU QWÈRI QWÉ,QWÈRI
|
dîre
PRES. di nos d’jons dîsenèt (WB)
FUTUR dîré (WB)
IMPARF.
SUBJ.PR. què dj’ dîye
SUBJ.IMP.
IMPER.
PART.PR.
P.P. | dji di d’jans dîyenut,..
dîrè
dijeûve,..
qui dj’dîye,… nos d’janche
dijiche
di dijans dijoz
dijant (en d’djant)
dit |
d’jant, d’jèt (LV)
dîrè (MFT)
d’jo; vos dujièz (Warm.)
di (MFT)
d’jèz (LV)
|
d’hans, d’hèt
dîrè
d’héve
(LR) quu dj’ dîye nos duhanhe
dèhe
d(i)hez
(JD) dit | DI D(I)JANS D(I)JÈT, DIJENUT
DîRÈ
D(I)JÉVE, -EU
DÎJE D(I)JANCHE
DIJICHE
DI DIJANS DIJOZ,-EZ
D(I)JANT
DIT |
Passé simple: (SW) (vw) i d(u)jit; (EW) dji d’ha
scrîre
dji scrî nos scrîjans |
(MFP)dji scrîjans scrît |
scriyans (JD)scrit | SCRÎ SCRÎJANS SCRÎT |
codûre, cûre, dûre, lûre, distrûre
cût(WB) | dji cû
cûjant cût lû |
cût(MFT)
| dji cû cûrè cûhant cût, (pfs) cûhou; lû; distrût, -ûhou: dût, -ûhou | CÛ CÛRÈ CÛJANT CÛT (LÛ (fr.:lui)) DISTRÛT) |
lîre
què dj’ lîje | dji lî
lîrè lîje lî lîre | lî(MFT) | léhans; lè- (Wa);
(E13) léherè
(JD)lé, léhou lére (inf) | LÎ LÎJANS LÎRÈ LÎJE LÎ LÎRE |
braîre
bré brèyons brèyeut | braî brèyans brèyeûve, .. | brê (Warm)
brayant (Warm.) | dji brê brèyans brèyéve brêrè
brê brèyans qui dj’ brêse
brèyasse | BRAÎ BRÈYANS BRÈYÉVE/EU BRAÎRÈ
BRAÎ BRÈYANS BRAÎYE BRÈYANCHE BRÈYICHE BRAÎ
BRÈYANT BRAîT BRAÎRE |
crwêre (EW: creûre)
crwè,creu;(O3) cwa cwayons cwayèz cwayetèt
cwayoû cwayines cwayîz cwayinetèt
cwâré cwârines
(GR) què dj’ crwèye
cwêre | crwè
crwèyans
crwèyeûve,…
crwêrè
qui dj’ crwèye crwèyanche
crwè ! crwèyoz
crwèyant crwèyu
crwêre | creû (MFT)
crèyo (MFP)
creûrè (MFT)
creûre; crère (MFP) | creû
crèyans
(LR) quu dj’ creûye croyanhe
creûhez
(JD) crèyou
creûre | CRWÈ
CRWÈYANS
CRWÈYÉVE, -EU
CRWÊRÈ
qui dj’ CRWÈYE
CRWÈ CRWÈYOZ, -EZ
CRWÈYANT CRWÈYU
CRWÊRE |
hére: (E145: Faymonville)(haïr) djeu hé, hèyéve, héri (haïrai), hèyu (haï),(JD) hèyou, pfs: hayou
ôre
dj’ ô oyans
oyant oyu | ô
oyéve (MFT) | ô (WB) oyans (JD) oyéve (WB) ôreû (WB) (LR) quu dj’ ôye; quu dj’ ôhe (My) oyanhe
oyou (JD) inf (JD): oyî; (JD) ôre | Ô OYANS OYÉVE, -EU ÔREU, -ÉVE ÔYE
OYANCHE OYANT OYU ÔRE,OYU
|
clôre
dji clô cloyans
clôyerans qui dj’ clôye cloyant clôs |
cloyans (Warm.)
clôrans (LV)
clôs (Warm.) | dji clô cloyans
clôs, cloyou, cloy (WB) clôre | CLÔ CLOYANS
CLÔYERANS qui dj’ CLÔYE
CLÔS, CLOYU
CLôRE |
rîre
dji rî |
| rèye riyans
(JD) riyerè, rare: rèyerè
ri (Visé: riyé) | RÎ RIYANS
RÎYERÈ
RÎ |
taîre, plaîre
què djè m’ téje |
| tê (MFT)
téhez ! (MFT), têjoz (MFP)
têre (MFT) |
plêhans,
plêhéve
plê, plêhou plêre | TAÎ TAÎJANS TAÎRÈ TAÎJÉVE, -EU TAÎJE TAÎ ! TAÎJOZ, -EZ
TAÎ TAÎRE |
cheûre
dji cheû choyans cheûrè qui dj’cheûye choyant choyu, cheû | cheû (LV) | (JD) heû hoyans
hoyou heûre | CHEÛ CHOYANS CHEÛRÈ
CHEÛYE CHOYANT CHOYU,CHEÛ CHEÛRE |
keûre: (EW:JD) (voir d’un bon oeil ce qui arrive à quelqu’un) nos kèyans; kèyou.
ponre: dji pon, nos ponans, dji ponrè, ponant, qui dj’ ponde
vinu, tinu: (LL: de ‘vinre, tinre’)
PRES. dji vin,vé
FUTUR vinrè (WB)
IMPARF. v(è)neu, vèn’nèt; vininetèt (Barb.)
CONDIT. vinrè (WB)
SUBJ.PR. vène
SUBJ.IMPF. v’niche
PART.PR.
PART.P. vènu (WB)
INF. |
dji vin
vègnenut, … vinrè,vê-
v(i)neu, …
vinreu, ..
qui dj’ vègne
v(i)niche
v(i)nu
v(i)nu | viè (Neuf), vin (MFP/T) v’noz (MFP) (Hou) is v’nèt
vinrè (MFT)
vènéve (MFT) is vènint (Herb)
vêro(LV), vinreu (MFT) qu’ i vègne,v’niche (MFT)
v’niche
v’nu/i (MFP); v’n(o)u; vènou (MFT) v(u)nu (LV) vènou (MFT) |
v’noz (Sta)
vêrè (Wa, Bo), vinrè (My,Wa)
vinreû(WB) (GR) vègne
v’nanse
qu’ i vinse; is v’ninhe (Dur)
vinou (Wa)
| VIN
V(I)NOZ, -EZ V(I)NÈT, VèGNENUT VINRè
V(I)NEU, -ÉVE
VINREU, -RÉVE
qui dj’VÈGNE
qu dj’ V(I)NICHE
V(I)NANT
V(I)NU
V(I)NU |
6) ÈSSE |
INDICATIF PRESENT | ||||
dji/djè/dju su, seû
ès èst èstons, as-;stons
èstez, -èz,-oz
sont | dji so, (sè), su
t’ ès il èst èstans, astans/ dj’astans (Ard)
èstoz, astoz (S), astez (Ard)
sont | dju sû; si (LV) (Ma 51: su) ès èst dju sons; (LV) sans, astans
astoz; èstez (Ma51), as- (LV)
sont | so
ès èst èstans
èstez
sont | SO
ÈS ÈST ÈSTANS
ÈSTOZ,-EZ
SONT |
IMPARFAIT | ||||
èsteû, -è; (EM) astoû, è-
èsteûs,-ès
èsteût, -èt; ît
èstine, -éne
èstîz
il èstine, -éne; (EM) èstinetèt, as- (Barb) | èstè,-éve, -eu, -eûve; asto (Ard); èsto,-eû (C49)
èstès,…
èstèt,…; èstot,-eût (C49)
èstine, -ins, -in.n; dj’ astin (Ard)
èstîz; astîz (Ard)
is-èstîne; il èstint, èstin.n; il astint (Ard) | asto; èstéve (Ma51); éto (Herb); asté (Fau); èsto,ér (LV); êr (Warm)
astos; èstéves (Ma51); .. astot; èstéve (Ma51)
dj’ astins; dj’èstins (Ma51); érins (LV)
astîz; èstîz (Ma51) érîz (LV)
astint; èstint (Ma51); érint (LV) | èsteû
èsteûs
èsteût
èstîs
èstîz
èstît
| ÈSTÉVE, ÈSTEU
ÈSTÉVES, -EUS ÈSTÉVE, ÈSTEUT
ÈSTINS
ÈSTÎZ
ÈSTÎT
|
FUTUR s’ré/sâ- s’ras s’ra s’rons s’rez, -èz,-oz s’ront | sèraî, sèrè sèras,-ès sèra,-è sèrans sèrez,-oz sèront | s’rê s’rès s’rè dju s’rans s’roz; -ez (Ma51) s’rant | sèrè sèrès sèrè sèrans sèroz sèront | SÈRÈ SÈRÈS SÈRÈ SÈRANS SÈROZ SÈRONT |
PASSE COMPOSE dj’ é sti | dj’ aî/a stî |
| dj’ a stu | DJ’ A STÎ |
PQP dj’ aveû, -è sti | dj’ avè, … stî |
| dj’ aveû stu | DJ’ AVÉVE SITÎ, AVEU STÎ |
FUTUR ANT. dj’âré stî | dj’ auraî, … stî |
| dj’ årè stu | DJ’ AURÈ STÎ |
PASSE SURCOMP. | dj’ aî ieû stî, …; dj’ avè ieû stî,.. |
|
| DJ’ A IEÛ/AVU STÎ |
CONDITION. PR. | ||||
s’reû,-è; (EM) s’roû
s’reûs, -ès
s’reût, -rèt
s’rines, s’rénes
s’rîz s’rine, s’réne
| sèrè,-réve, -reu, -reûve ; -ro (Ard)
sèrès, …
sèrèt, …
sèrînes, sèrins, sèrin.n.; dji sèrins (Ard) sèrîz sèrîne, sèrint, sèrin.n | s’ro; s’reu (Ma51)
s’ros; to s’reus (Ma51)
s’rot; s’reut (Ma51)
dju s’rins
s’rîz s’rint | sèreû
sèreûs
sèreût
sèrîs
sèrîz sèrît
| SÈRÉVE, SÈREU
SÈRÉVES, SÈREUS
SÈRÉVE, SÈREUT
SÈRINS
SÈRÎZ SÈRINT |
CONDITION.PASSE | ||||
dj’âreû, -rè stî | dj’aurè stî, … |
| dj’åreû stu | DJ’AURÉVE SITÎ, AUREU STÎ |
CONDIT. PASSE SURCOMP. | dj’aurè ieû stî, … |
|
| DJ’AURÈ IEÛ/AVU STÎ |
SUBJONCTIF PRESENT | ||||
qui dj’seûche, fuche
seûches, fuches seûche, fuche
seûchonche, fuchonche, -îche, -éche, -inche
seûchéche,fuchiche
seûchenuche, fuchenut; fuchîche, -éche, -inche | qui dj’seûye, fuche; soye (Ard)
seûyes, fuche, soye
seûye, fuche, soye
seûyanche, fuchanche, soyinche
seûyoche, fuchoche, soyîche; èstoche (C49) seûyenuche fuchenuche soyinche | qui dj’sèye; sôye, sûche (LV); seûche (Warm) tu sèyes;…
sèye;…
astinche (impft); s(è)yiche (Ma51); (LV) soyinche
astîche (impft); s(è)yîche (Ma51); (LV) soyîche astinche (impft); s(è)yinche (Ma51); (LV) soyinche | qui dj’seûye
seûyes
seûye
sèyanse; (LR) sûyanhe ou sèyanhe
sèyîsse
sèyèsse | SEÛYE, FUCHE
SEÛYES, FUCHES SEÛYE, FUCHE
SEÛYANCHE , FUCHANCHE
SEÛYOCHE, FUCHOCHE
SEÛYENUCHE FUCHENUCHE
|
SUBJONCTIF IMPARFAIT | ||||
(EM) fuchisse
| qui dj’ fuchîche, -iche ; seûyîche (Ard); èste°che, -eûche,-oche (C49)
fuchîche, -iche, seûyîche, fuchîche, -iche, seûyîche
fuchinche, seûyinche
fuchîche, seûyîche
fuchinche, seûyinche | qui dj’ astuche; s(è)yiche (Ma51)
astuche; s(è)yiche (Ma51) astuche; s(è)yiche (Ma51)
astinche; s(è)yinche (Ma51)
astîche; s(è)yîche (Ma51)
astinche; s(è)yinche (Ma51) | qui dj’ èstasse
èstasses
èstasse
èstahîsse
èstahîsse
èstahîsse | FUCHICHE, SEÛYICHE
FUCHICHE, SEÛYICHE FUCHICHE, SEÛYICHE
FUCHINCHE, SEÛYINCHE
FUCHÎCHE, SEÛYÎCHE
FUCHINCHE, SEÛYINCHE
|
SUBJ. PASSE | ||||
eûche èsti | eûche (/uche) sitî; eûye (/eûche) sitî; oye sitî (Ard) |
| åye situ | EÛCHE SITÎ, ÂYE SITÎ |
SUBJ. PASSE SURCOMP. | qui dj’ eûche ieû stî, … |
|
| EÛCHE IEÛ / AVU STÎ |
IMPERATIF PRESENT | ||||
fuche
fuchons
fuchîz,-èz | fuche, seûye; soye (Ard); seûye (-te°) (C49)
fuchans, seûyans, soyans
fuchîz,-oz; seûyoz, soyez | sèye, astuche
astinche
astîche | seûye
sèyans; (LR) seûyans ou sèyans
sèyîz; (LR) sûyoz ou sèyoz | FUCHE, SEÛYE
FUCHANS, SEÛYANS
FUCHOZ, SEÛYOZ |
IMPERATIF FUTUR | eûche (uche), eûye (eûche); oye (Ard) sitî eûchans, … stî eûchîz, … stî |
|
| EÛCHE SITÎ/ … |
PARTICIPE PRESENT èstant | èstant, as-; seûyant, fuchant | èstant (LV) | èstant (WB) | ÈSTANT, SEÛYANT, FUCHANT |
P.P. sti; (EM) stè; sté (WB) | stî (sti (C49)) | stî; sté (LV) | stu; stou (LR) | STÎ |
INF. ièsse | (i)èsse | èsse, (B1 )sèy | èsse | ÈSSE |
N.B. (OW) Formes interrogatives: su-dje = seû-dje, ès-se, è-st-i,
èstos-ne = èstons-dje, èstez = -oz, sont-is
Verbe composé : RÈSSE
PRESENT dji R’ SO FUTUR dji R’SÈRÈ PARTICIPE PRESENT RÈSTANT,… PARTICIPE PASSE RISTÎ |
Remarques
. aux temps passés simples (indicatif et subj. impft), r(i)-
s’ adjoint au P.P. : dj’ èstéve rivenu, qu’ i fuchiche riplanté
. participe présent: r’seûyant / rifuchant (souvent remplaçé par: ridivenant rid’vinant) (Léonard, 19.., ..)
. le p.p. stî s’ emploie en place de ‘alé’, p.p. du verbe aller.
. passé simple: dj’ èsta, t’ èstas, il èsta, nos-èstîs, vos-èstîz, il èstît;
passé antérieur: dj’ ava stu , … (EW)
Au passé simple, dji fouri/fou : (vx); au passé antérieur: dj’ eûri stu, … (vx).
Au subjonctif imparfait: qui dj’ fourih, fouh, sèyahe, èstahe, sèyasse, … (vx)
7) AWè/AVEûR et son dérivé RAWÈ/RAVEÛR |
Indicatif présent
aî | aî, a | ê | a | A |
as | as | ès ; (Ma51) as | as | AS |
a | a | è; (Ma51) a | a | A |
avons | avons, -ans; dj’avans (Ard); (pfs) n’ans (C49) | dj’ons (B1,Ma51), dj’avans (Ma51); dj’ans (LV) | avans | AVANS |
avez, -èz, -oz; vos-êz | avez, -oz; (pfs) (v)’s-oz (C49) | avoz; avez,ave (Ma51); onz, avèz (LV); ez (Warm) | avez; (LR) (rare) avoz ou ave | AVEZ, -OZ |
is-ont, il ont | is-ont; il ont | il ont; is-ant (Warm) | il ont | IS-/IL ONT |
Imparfait
aveû,-è; (EM) avoû | dj’ avè, -éve, -eu, -eûve; avo (Ard) (C49); aveû, o, eû (C49) | avo; (Ma51) avéve, ave | aveû | AVÉVE, AVEU |
aveûs,-ès | t’ avès, … | avos; (Ma51) avéve,a ve | aveûs | AVÉVES, AVEUS |
aveût/avèt | il avèt, …; n-eût (C49: = il y avait) | avot; (Ma51) avéve, ave | aveût | AVÉVE, AVEUT |
avines, -énes | nos-avins, avînes, avin.n; dj’avins (Ard) | dj’ avins | avîs | AVINS |
avîz | vos-avîz
| avîz | avîz | AVÎZ |
il avine, -éne; avinetèt | is-avèt, is-avîne; il avint, avin.n | avint | avît (BD), avît ou avint (JD) | is-/il AVINT |
Futur simple
âré | dj’auraî, -è; arè (C49) | ârê | årè | AURÈ |
âras | t’ auras, -ès; arès (C49) | ârès | årès | AURÈS |
âra | il aura,-è; arè (C49) | ârè | årè | AURÈ |
ârons | nos-aurans; (Ard) dj’aurans; arans (C49) | ârans | årans | AURANS |
ârez, -èz,-oz | vos-aurez, -oz; aroz (C49) | ârez | årez; âroz (My) | AUREZ,-OZ |
il âront | is-, il auront | ârant; auront (LV) | åront | AURONT |
Passé composé
é iu/ieû | dj’ aî/a ieû; aî iu (Ard) | dj’ aî avou | a-st-avu | A IEÛ/AVU
|
PQP
aveû/avè iu/ieû | dj’ avè/avéve aveu/ aveûve ieû; dj’ avo iu (Ard) | dj’ avo, … avou | aveû avu | AVÉVE ou AVEU IEÛ/AVU
|
Futur antérieur
âré iu/ieû | dj’ auraî/ aurè ieû; auraî iu (Ard) | dj’ ârê avou | årè avu | AURÈ IEÛ/AVU |
Le passé surcomposé n’ existe pas .
Conditionnel présent
âreû, ârè; (EM) âroû | aurè, -réve, -ro, -reu, -reûve; aro, areû (C49) | âro; âreu (Ma51); aurot (Herb) | åreû | AURÉVE, AUREU |
âreûs, ârès | t’ aurès, … | âros; âreus (Ma51) | åreûs | AURÉVES, AUREUS |
âreût, ârèt; aureut (WB) | il aurèt, … | ârot; âreut (Ma51) | åreût | AURÉVE, AUREUT |
ârines, ârénes | aurins, aurînes, aurin.n; dj’aurins (Ard); arins (C49) | dj’ârins | årîs | AURINS |
ârîz | vos-aurîz | ârîz | årîz | AURÎZ |
ârine, âréne | is-aurèt, is-aurîne; il aurint, aurin.n | ârint | årît | AURINT |
Conditionnel passé
âreû/ârè iu/ieû | dj’ aurè ieû, … | âro/ âreu (Ma51) avou | åreû avu | AURÉVE/ AUREU IEÛ/AVU |
Subjonctif présent
eûche, eûsse | eûche, u-; eûye, eûche; oye (Ard); ôye (C49) | aye; ôye, ûche (LV) | åye; âye (LR); âhe (My) | EÛCHE, ÂYE
|
eûche,-sse | eûche, … | aye | åyes | EÛCHE, ÂYES |
eûsse, eûche | eûche, … | aye | åye | EÛCHE, ÂYE |
uchonche, uchîche, -éche, -inche
| eûchanche, eûyanche; ôyinche (Ard); avanche (C49) | voir imparfait | åyanse; ayanhe (LR) | EÛCHANCHE, AYANCHE
|
uchéche, -îche, -oche | eûchéche; avoche; eûchoche; ôyîche (Ard); (C49) eûyoche |
| åyîse; ayihe, ayohe, ayèhe (LR) | EÛCHOCHE, AYOCHE |
il uche, uchenut, uchîche, -éche, -inche | is-eûchenuche; il eûchenuche eûyenuche; il ôyinche (Ard) |
| åyèsse | EÛCHENUCHE, ÂYENUCHE |
Subjonctif imparfait
voir présent | avuche, aviche, eûyiche, eûchîche, aveûche; ave°che (C49) | avuche; -iche (Ma51) | avasse | EÛCHICHE, AVICHE |
| avuche, … | avuche, … | avasses | EÛCHICHE, AVICHE |
| avuche, … | avuche, … | avasse | EÛCHICHE, AVICHE |
| eûyinche, eûchinche | dj’ avinche; oyinche (LV) ayinche (Mont) | avahîsse | EÛCHINCHE, AVINCHE |
| eûyîche, eûchîche | avîche; oyîche (LV) | avahîsse | EÛCHÎCHE, AVîCHE |
| eûyinche, eûchinche | avinche; oyinche (LV) | avahîsse | EÛCHINCHE, AVINCHE |
Subj. passé
eûche iu/ieû | eûche/ eûye ieû; oye u (Ard) |
| åye avu | EÛCHE IEÛ, ÂYE AVU |
Subjonctif PQP
eûchiche ieû, … |
| avasse avu, … | EÛCHICHE IEÛ, ÂYE AVU |
Impératif présent
uche | eûche,eûye; oye (Ard); ôche(te°), ôye (C49) | aye,avuche; (aye, aviche (Ma51)) | åye; âye (LR) | EÛCHE, ÂYE
|
uchons | eûchans, eûyans; oyans (Ard) | ayans (B1) | åyans,åyans’; ayans (LR) | EÛCHANS, ÂYANS |
uchiz,-èz | eûchiz; eûchoz, eûy; oyez (Ard), avoche (C49) | ayoz (B1) | åyez, åyez’; ayoz (LR)
| EÛCHOZ, ÂYOZ
|
Participe présent
uchant | avant; eûyant, eûchant; oyant (Ard) | inusité | åyant | AVANT, EÛCHANT, ÂYANT |
Participe passé
iu,ieû | ieû; iu (E) | avou | avu(BD,JD); avou, a(w)ou, oyou (JD) | IEÛ,AVU |
Infinitif
awè | awè ; oyu (NE); avou (E); avèr (Ard); (o)ye°, ave° (C49) | avèr
| aveûr; avu,-ou; oyou,-eu, a(w)ou, aveu | AWÈ, AVEÛR |
Passé simple: dj’ ava, t’ avas, il ava; nos-avîs, vos-avîz, il avît (EW)
Passé antérieur: dj’ ava avu, … (EW)
L’ ancienne forme: dj’ eûri, t’ eûris, …. dj’ eûri avu, …
Subjonctif imparfait, vx: dj’ avahe, eûrihe, eûhe (EW)
Verbe composé: RAWÈ/RAVU PRESENT dji RA IMPARF. dji RAVÉVE, RAVEU SUBJONCTIF qui dj’ REÛCHE, RÂYE PARTICIPE PR. RAVANT, … PARTIC. PASSE RIEÛ/RAVU |
TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA CONJUGAISON WALLONNE |
INFINITIF | Conjugaisons | ||||
1: -er | 2: -i
| 3: -î & -yî | 4: -u | 5: -de, te, pe, re,se | |
PRESENT |
|
|
|
|
1 | 2 | 3 | 4 | 5 |
-E | -I | -E | -E | -fin du radical |
-ES | -IS | -E | -E | -id |
-E | -IT | -E | -E | -id |
-ANS | -ICHANS | -ANS | -ANS | -ANS |
-OZ/EZ | -ICHOZ/EZ | -OZ/EZ | -OZ/EZ | -OZ/EZ |
-ÈT/ ENUT | -ICHÈT/ ICHENUT | -ÈT/ENUT | -ÈT/ ENUT | -ÈT/ ENUT |
FUTUR SIMPLE -(e)RÈ -(e)RÈS -(e)RÈ -(e)RANS -(e)ROZ/(e)REZ -(e)RONT (2e conj.:-irè, …)
IMPARFAIT -ÉVE/EU -ÉVES/EUS -ÉVE/EUT -INS -ÎZ -INT (2e conj.:-ich-)
CONDIT. PRES. -(e)RÉVE/(e)REU -(e)RÉVES/(e)REUS -(e)RÉVE/(e)REUT -(e)RINS -(e)RîZ -(e)RINT (2e conj.:-iréve,…)
SUBJ. PRESENT -E -E -E -ANCHE -OCHE/ÉCHE -ÈCHE/ENUCHE (2e conjug.: -CH-) | SUBJ.IMPARFAIT -ICHE -ICHE -ICHE -INCHE -ÎCHE -INCHE (2e conjug.:-CH-)
IMPERATIF – 1:-E 3:-E 5:-FIN 2:-I 4:-E du RAD. -ANS -OZ/EZ
PART.PRESENT -ANT (2e conj.: -ICH-)
PART.PASSE 1: -é 2: -i 3: -î ou -yî 4: -u 5: divers
PASSE COMPOSE a +p.p.
FUTUR ANTERIEUR aurè +p.p.
PQP avéve/aveu +p.p.
| CONDIT. PASSE auréve/-eu +p.p.
SUBJ. PASSE eûche / âye +p.p.
SUBJ. PQP eûchiche / âye +p.p.
Temps surcomposés: PASSE COMPOSE SURC. a ieû / avu +p.p.
FUTUR ANT. SURCOMP. aurè ieû / avu +p.p.
id. pour PQP,CONDIT. PASSE,SUBJ. PASSE et SUBJ.PQP
PASSE SIMPLE de moins en moins utilisé : (encore en EW) -A -AS -A -îS -îZ -îT
Verbes irréguliers: – ÈSSE – AWÈ/AVEÛR |
3.3.2. Unification des affixes (préfixes/suffixes)
Dans leur critique d’ un essai sur les suffixes wallons lors d’ un concours organisé par la SLW en 19O1, A. Doutrepont, N. Lequarré et Jules Feller rapportaient:
“L’étude de chaque suffixe doit se faire à des points de vue déterminés, toujours les mêmes: origine, transformation du suffixe, variantes dialectales, voilà pour la phonétique; sens premier, évolution du sens, voilà pour la sémantique. Puis il faut mesurer l’ aire du suffixe. Est-il pétrifié de quelques mots anciens, ou est-il encore aujourd’hui productif de nouveaux vocables ?”
Ils ajoutaient: “Nous estimons qu’il faut produire des listes copieuses, sinon complètes pour chaque cas. Il faut étudier les suffixes à travers la Wallonie.”
(in: BSLW, TXLIV, Suffixes wallons, rapport, 19O4, p.457 et sv.)
Suffixes
1) Les suffixes adjectivaux, adverbiaux et verbaux
Formes
OW | CW | SW | EW | GENERAL |
| -a |
| -a | -A |
| -âbe |
| -âbe | -ÂBE cf -AUVE |
-âdje | -adje |
| -èdje | -ADJE |
| -ale, èle | id | -ale, èle | -ALE, ÈLE |
| -ance | id | -ance | -ANCE |
-ant(e | -ant(e) | id | -ant(e) | -ANT |
| -asse |
| -asse | -ASSE |
| -aud, ârd(e) |
| -åd, ård; aud (My) (e) | -AUD |
| -ateûr |
| -ateûr | -ATEÛR cf -EÛ |
| = ‘-auje’ |
| -åhe, -âye | -AUJE |
| -aule |
|
| -AULE |
| -ausse/ -asse |
| -åsse / åte / asse(My) | -AUSSE |
| -auve |
| -åve; âve (My) | -AUVE |
-cion | -cion | id | -cion | -CION |
-é | -é | id | -é | – É |
| -ejon |
| -ehon | -EJON |
| -èle |
|
| – ÈLE cf -ALE |
| -erèce |
| -erèce | -ERÈCE |
| -erîye |
| -erèye | -ERÎYE |
| -èsse |
| -èsse | – ÈSSE |
| -èt(e) |
| -èt(e) | – ÈT(E) |
| -eû ,eûr (eûse/ erèsse)1 |
| -eû(r) (eûse, erèsse) 1 | -EÛ 1 |
| -eû | id | -eû | -EÛ 2 |
| ûre, ure, eure |
| eûre (Li); âre (Ve); ore | -EURE cf -URE |
-eûs | -eûs | id | -eûs | -EÛS |
| -éye |
| -êye | – ÉYE |
-î | -î (f:îre) | id | -î (îre/erèsse) | -Î |
iau,ia | -ia | -ê | -ê; -ia, -ê (Huy) | -IA (/-Ê) |
-îse, -îje | -îje |
| -îhe | -ÎJE |
-ike | -ike | id | -ike | -IKE |
|
|
| -îme | -ÎME |
-in (ine; ène) (O51, 54) | -in (ine,ène) | id | -in (ine,ène) | -IN 1 |
-in | -in | id | -in | -IN 2 |
| -ince | id | -ince | -INCE |
| -indje | id | -indje | -INDJE |
| -(y)in.me |
| -îme | -IN.ME |
-ène | -in.ne | id | -in.ne | -IN.NE |
| -îre, -êre |
| -îre | -îRE |
| -is’ | id | -is’ | -IS’ |
-îye | -éye/îye |
| -èye | -ÎYE |
|
|
| -kê | -KÊ (EW) |
-kène | -kène |
| -kène | -KÈNE |
id | -(i)kèt | id | -(i)kèt | -(I)KÈT |
| -kin |
| -kin | -KIN |
-mint | -mint | id | -mint | -MINT |
-on | -on | id | -on | -ON |
-ot(e | -ot(e) | id | -ot(e) | -OT(E) |
| -ou(le) |
| -oû(le) | -OU(LE) |
| -sion | id | -sion | -SION cf cion |
| -sté |
| V+sté (C+suté) (My) | -STÉ cf -TÉ |
| -té | id | -té | – TÉ |
| -u |
| -ou | -U |
|
|
| -ûle | -ÛLE (EW) |
|
|
|
| -URE cf -EURE |
Sens, commentaires et exemples
-A :
productif: formations allant de l’ action à l’ objet (bouha, oda, rafiya) comme les noms français en -tion et en -age
” On pourrait soutenir que tout verbe est susceptible de produire un déverbal en -a.” (Feller,192O,31)
FORME -a mais pour certains verbes en -(y)î: -i-a:
- (EW) crahia, foumia, grawia
. parfois en CW: confusion avec -ellu (fr. eau/EW: ê): -ia
. exception: Liège/Ve: blawetia; Li: grawetia
. dans le CW, EW, rares en SW et OW (ex. maka)
SENS:
1) ce qui sert à, permet de: loya, planta, aspoya
2) ce qui cause, provoque : (c)hita (carte sans valeur), trota (troène)
3) action verbale, fait verbal: ariva, bola, grogna, ronfla
4) auteur de l’ action: une chose: barloka, foumia;
un être vivant: aplaka, oda, doga, sposa
5) objet de l’ action: buva (boisson), hova, ièrtcha (limite floue entre objet et résultat de l’ action)
6) manière, façon de V: (gén. cumulé avec 3): rètcha, picha
7) manie de V, inclination, disposition à V: brèya, tronla
8) faculté de V: ici certains des 5 sens de l’ homme: oda, sawoura; ratena
Grande étendue sémantique du suffixe: il sert à marquer l’ action (3), son auteur, au sens large (1,2,4,8), son objet (5), certaines de ses modalités (6,7) .
(Lechanteur,1983, pp. …)
Autres exemples: (Feller, 192O,31-73)
grogna: action de grogner, groûla, halcota, hava: objet pour racler, hawa: aboi, hèra: poussée, hileta, hôpia: démangeaison, hossa, hova: balayures, djèta: façon de jeter, djowa: façon de jouer, carmoussas: cachette, crahia: bruit fait en croquant, crîna, låmia (glaire) (de lårmî), lèva: levier, magna: démangeaison, mais pourrait signifier la bouche: clô t’ magna!, noka: objet pour nouer, rômatia: baragouin, roûvia: ce qui fait oublier, oubli ou omission, sprutcha: ce qui sert à sprutchî: jet d’ une seringue, d’ un arrosoir, etc, stopa: ce qui sert à boucher, snoufla: de quoi priser, le nez ou la prise, stitcha: action d’ aiguillonner et aiguillon.
-ADJE:
1) (C49, p.77) RADICAL du P.P. +ADJE: sert à former des noms qui indiquent une action : sèmadje (ensemencement);
2) produit, résultat de l’ action: bindeladje (bandage (action de bander); bande servant à maintenir les jantes d’ une roue; tèchadje: action, manière de tricoter/ tricot; saurtadje: essart
–ALE : seur (sûr) – surale
-ANCE : suggère une action abstraite: atimprance, sonance
-ANT(E) : soyant, mètchant
-ASSE : vèrdasse; blokia – blokenasse
-ATEûR : cultivateûr = cultiveû; stirpateûr
–AUD(E):
en général, un radical verbal (celui du pluriel de l’ indicatif présent) + AUD (C49,p.78)
1) le plus souvent péjoratif:
grognaud (grognon), pèyaud (péteur), bawiaud (bavard)
2) sens positif mis en évidence par un adjectif:
one grande donaude (bonne vache laitière), ramechaude (poule qui picore bien)
3) sens neutre:
catchaud (coq de combat qui se cache), toûrnaud (coq de combat qui tourne autour de l’ adversaire)
-AUJE:
(Feller,1913,65-sv)
” Il y a dans le dialecte liégeois une cinquantaine de mots en -åhe servant à désigner soit la saison où tel phénomène se prodiot dans le domaine de la nature, comme la germination, la pousse ou la chute des feuilles; soit la saison où l’on exécute tels travaux de la vie agricole, comme la fenaison, la moisson, la cueillette du houblon, la récolte des pommes de terre; soit le moment où reviennent
d’autres actions analogues qui se font à une époque déterminée.” “La plupart de ces mots indiquent aussi l’action, et quelques-uns même ne marquent pas autre chose que l’action.” (p.65)
” Au liégeois -åhe, le namurois répond par une prononciation
-auche, l’ ardennais par -âche.” (p.76)
Ex. en EW:
batåhe bizåhe = bizâye boutåhe brèyåhe cloyåhe =cloyåve côpåhe crèhåhe magnåhe mariåhe
N.B. Ces mots sont aisément adaptables au wallon général:
ex.: batauje, bizauje, boutauje, brèyauje
-AULE: odaule
-AUSSE : ex. en EW: måråsse, fiyåsse
-ÂYE : (EW,SW) troufler – trouflâye: cf -AUJE
-CION: V + cion/ C + SION: atincion, acsion
-é : suké
-EJON: frumejon
-ERÈCE:
= adjectif indiquant la destination de l’ objet qu’ il qualifie (p.177): ine plantche hatcherèce: = qui sert d’ accessoire au hachoir quand on veut hacher: = planche destinée à hacher (Feller,1912,175-sv)
(N.B. ‘Il existe des confusions entre -erèsse et -erèce.’)
(Feller,191O) (le suffixe -aricius en wallon)
abaterèce aspoyerèce avalerèce baverèce/te bouterèce cheûverèce côperèce côrèce coûrerèce cramerèce crènerèce crèsterèce cwèsterèce/cwas- djamberèce djonderèce dobulrèce fagnerèce faherèce finderèce flotcherèce foûsserèce foyerèce gaterèce/ g(r)aterèce grôyerèce hatcherèce haverèce hènistrèce
-ERÎYE:
(C49, p.77)
1) collection, groupe, grande quantité: farènerîyes (ensemble de farines),
machinerîyes: ens. de machines)
2) notion de pluriel: ièberîyes (herbes), simincerîyes (semences)
3) suffixe souvent péjoratif: canayerîye, djalouserîye
N.B. Avec les noms de famille: li Maqueterîye, li Virouterîye.
– ÈSSE: hî-fèsse
– ÈT(E): broû -brouwèt; haye – hayète
N.B. -el-ète: bindeler – bindelète; chineler -chinelète
-EÛ 1 : grèter – grèteû; broyî – broyeû
-EÛ 2: frèch – frècheû
-EURE: costeure
-EÛS(E) :
fém. (Feller, 1912, p.177) -erèsse: ator+issa – eur+esse: “la personne qui fait le métier ou l’ action indiquée par le masculin correspondant ou par le radical – vinderèsse est celle qui vend, vatcherèsse est celle qui garde les vaches.” (p.177)
N.B.(EW) -ieûs: croufe – croufieûs; -iveûs: djêri – djêriveûs
– ÉYE: assiètéye, banseléye
-Î (ÎRE; ERÈSSE) : métier: hièrdî, trouflî, boutchî
N.B. lès Glavèrbèlîs
-IA: (EW:-ê) blo – blokia; tchapia
(EW) -er-ê: sizerê, cokerê, finderê, mosserê (Feller,191O,77-121)
-ÎJE: mârtchandîje
-IKE: mècanike
-ÎME: (EW) hayi – hèyîme
-IN 1: djârdin
-IN 2: wayin
-INCE : confyince
-INDJE : costindje
-IN.ME : deûzin.me, dozin.me
-IN.NE : dozin.ne, cintin.ne
-ÎRE : poûssîre
-IS’ : 1) adj.:chayis’; 2) N: fagnis’
-ÎYE : loce – locîye , gwadje – gwârdjîye
–KÊ (EW): male – malkê
-KÈNE : mèskène, bote – botekène
-(i)KÈT : manikèt, bonèt – bonikèt
-KIN : vêre – vèrkin
-MINT : 1) adv.: rademint ; 2) N: moussemints
-ON: èbaner – èbanon
N.B. -ion: troufe – troufion
-OT(E): pâlot(e)
-OU/OU(LE): fagne – fagnou; fiyou – fiyoule
N.B. -ioule: cramioule; -eroule: waîtî – waîtroule
-STÉ: (EW) loyâ – loyâsté; wèrah – wèrahsuté
(CW) man.nèt – man.nèsté (cf. -té)
-TÉ : noms abstraits de qualité tirés d’ adjectifs: lèdjîr – lèdjîrté
-U: bosse – bossu
-ÛLE : (EW) tinrûle, påhûle
-URE: friture, culture
2) suffixes verbaux:
-ER; -I; -(y)î; -U, -Iè; -E (-che,-de,-pe,-re,-se)
-ELER, ENER, INER, ETER, OTER:
prandjeler, rakener, trotiner, hayeter, glingoter
3) suffixes servant à désigner les habitants:
-âRD: Bastognârd | –EûS: Lîdjeûs | –Tî : Bioutî ( de Biou) |
-èS : Bastognès | -LIN: Stèrlin (du Stèr) | -WèS: Namurwès |
4) suffixes ‘étrangers’:
-ârchîye -lojîye -pitèke -isme -isse (Fr.iste) -fone, …
Préfixes
Formes
a- |
| a- | A- | |
| ârchi- |
|
| ÂRCHI- |
| bè- |
|
| BÈ- |
| ca- |
| ca- | CA- |
co(u)- | co- |
| cu-/k’- /ki-/keu- | CO- |
dès-/ | dis- |
| du(s)-/d’-/dis-/di- | DIS- |
| è-1 |
| è- | È- |
| è-2 |
| è- | È- |
| for- |
| for- | FOR- |
| mau- |
| må- | MAU- |
| mér-, mièr- |
|
| MÉR- |
| mès- |
| mès- | MÈS- |
| pâr- |
|
| PÂR- |
| ra- |
| ra- | RA- |
èr- | ri- | ru-/ri-/ | ri-/ru- | RI- |
| so- |
|
| SO- |
| sor- |
| sor- | SOR- |
| trè- |
|
| TRÈ- |
Sens, commentaires et exemples
1)
A-: (Grandgagnage)
= un mouvement: (1) de là ici: abouter, … (All.:her); atrafeter, adrayeter
(2) d’ici là: abaguer, … (All.:hin)
= à = signe du datif: acreûre, s’ afiyî, acsègnî, abloker, astoker, astancener
= signe de l’ ablatif: abrèssî, aboliner
= une valeur causative: atèni, agrèyi
= accomplissement de l’ action exprimée par le verbe simple: baumer – abaumé; aboner
= forme des composés avec différentes valeurs isolées: aclèver (All: erziehen/fr.élever),
acompter, aloyant
BÈ-: (Feller, 1912,177) not. sens fréquentatif: bèrôler, bèroter
CA-: bosse – cabossî (Feller, 1912, p.177) raca-: intensitif: racaboûre, racatoûrner
CO-: (1) action simultanée et réciproque: cobètchî
(2) augmentatif: si cobate
(3) intensitif: cofrachî (CG)
DIS- : disfé
(CG) di-: souvent le sens de détruire, d’ où: souiller, gâter/ par le moyen de l’ objet
qui sert, avec cette particule, à former le verbe: dibèrner, dipichî
È- 1: fagne – èfagnî ((CG) è + r + … si suivi d’une C)
È- 2: éloignement du locuteur: èvoyî
FOR-: = ‘au delà; trop fortement’: loukî – su forloukî
MAU-: mau-adrwèt, mau-contint
MÉR-: = ‘tout à fait’: mérseû
MÈS-: l’ action exprimée par le verbe auquel elle est jointe, est mal opérée ou a un
résultat fâcheux (CG): hârer – mèshârer
PÂR-: pârbolu
RA-: kètchî – rakètchî
RI-: 1) réduplication, itération
2) renforcement
(C49, p.79) ri-, parfois ra-:
(1) idée de répétition: raveter (raccrocher), rapasser (préparer de nouveau),
r(i)bèneter (biner de nouveau)
(2) le dérivé a le même sens que le simple: r(i)caler,r(i)catchî, r(i)crwèjeler
(croiser), r(i)damer, r(i)ssètchi (sécher)
2) Préfixes ‘étrangers’: anfi-, antropo-, ciclo-,fono-, …
Unification morphologique selon l’ ALW2
FRANCAIS | OUEST-W | CENTRE-W | SUD-W | EST-W | WALLON | ||||
ARTICLE la + C |
|
|
|
| LI | ||||
aux |
|
|
|
| AUS | ||||
du (art. part.) | dou/du | do/(dè) | do (dou) | dè (do) | DO | ||||
de la +C |
|
|
|
| DÈ L’ | ||||
dans le +C | dins l’ | è (o) | o/ou | è (o) | DINS L’ / È (O) | ||||
par le +C | pau | pa l’ (pau) | po/ pou | po l’ | PAU / PA L’/ PO L’ | ||||
par les +C | pa lès (paus) | pa lès (paus) ((dès)) | pau/ pa lès | dès | PAUS / PA LÈS/ DÈS | ||||
un (nominal) | iun (yink) | onk (yink) | ok, euk, îk, … | onk | ONK | ||||
une (nominal) | ieune (iène) | one (iène) | one,iène ieune | eune, one | ONE | ||||
une (adj num+art) | ène | one | one,ène, eune | eune, ine, one | ONE | ||||
ADJ.qual f.pl+nom | grossès | grossès | grosses | grossès/-zès | GROSSÈS | ||||
PRONOM je | djè, dè, dji | dji, dje° | dji,dju, dje°,djè | dji,dju, dje°,djè | DJI | ||||
me + verbe | mè, me, mé (mi) | mi (me° /meu) | mi, mu, me°, meu | mi, mu, (meu) | MI | ||||
verbe + moi | mu, (mi) | mu, (me°) | mu, (me°) | mi (mu) | MU | ||||
toi (pron. pers. tonique) | t(i)-min.me, ti, twè, /vous/ | t(i)-min.me, ti, twè, (te°) | twè, twa, ti | twè, ti | TWÈ, TI, T(I)-MIN.ME | ||||
tu +(+C) verbe | /vous/, ti, tu | ti, (te°) | to, tu, (tè, te°) | ti, tu | TI | ||||
verbe (C+) + tu | tu | tu | tu | tu | TU | ||||
veux-tu= Verbe (V+) + tu | /voulez/vous-se, (veus-se) | vous-se, (vus-se) | vous-se, vus-se | vous-se | VOUS-SE | ||||
verbe (C+)+toi | /vous/, tu | tu | tu | tu | TU | ||||
nous (nous autres) (pers. ton. non conjoint | nous; no(u)-ôtes | nos-ôtes, -oûtes | no(u)s-ôtes | nos-ôtes | NOS-ÔTES | ||||
nous + (+C) verbe | nos | nos (/je/) | /je/ | nos (/je/) | NOS | ||||
verbe + nous | nous | nos, nous,nous antéposé | nos,nous, nous antéposé | nos | NOS | ||||
vous autres (vous) (pers. ton. non conjoint) | vous-ôtes ((vos-)) | vos-ôtes (-oûtes) ((vous-ôtes)) | vos-ôtes (( -oûtes)) | vos-ôtes | VOS-ÔTES | ||||
vous (pers. suj)+(+C) verbe | vos | vos ((v’s-+V)) | vos ((v’s- +V)) | vos, v’s- +V, vous | VOS | ||||
vous(pers.régime réfl.) + (+C) verbe | vos | vos, v’ | v’ (vis) | vis, v’, fis, fus | VOS, V’ | ||||
verbe + vous | vous ((vos)) | vos, v’ | v’ | v’ | VOS, V’ | ||||
lui (pers. ton. non conjoint | li | li (le°) | lu | lu | LI/LU | ||||
elle(id) | lèy, lêy, léy | lèy | lèy, lîy | lèy, lêy | LÈY | ||||
eux (id) | ieûs, zias, ((zèls)) | zèls | zèls, zés | zèls | ZÈLS | ||||
elles (id) | ieûs’, zèles | zèles | zèls, zo(u)les | zèles | ZÈLES | ||||
il, ils (sujets conj.) | is- +V | is- +V, is; il +V |
| is-+V,is ,y (-èst mwèrt) | IS +C IS- +V | ||||
elle (suj. conj)+V- | èle, èlle | èlle (èle) | èlle ((ille)) | èlle (ille) | ÈLLE | ||||
impér. (C+) +le (la) (pers. régime direct) | n’existe pas: vouvoiement; lu (je l’ai : djè ll’aî; soignez-le: llè) | lu, (le°); (n’ existe pas: vouvoiement) | lu (je l’ ai: ll’; soignez-le: llè) | lu | LU | ||||
le moi (me le) | /me le/, mè le, /me lle/ | mè le | mo le, mu le, mè le | mè le, (mu le) | MÈ LE | ||||
je le +C | djè l’, dè l’ | djè l’ | djo/dju/ djè l’ | djè l’, (dju l’) | DJÈ L’ | ||||
les (pers. régime); je les ( avec un è ou o différ. de la V caduque) | lès
| lès
djè lès | lès | lès ((è)lzès) ((djè lès)) | LÈS | ||||
lui (rég. indir. conj.)+C | lî, li, (lyî,lyi ),(ly+V) | lî, li, (ly- +V) | lî, li ((ly- +V) | lî, li | LÎ | ||||
leur (pers. rég. indir)+ (+V) verbe | leû | lzî, (leû), (lzeû) | lzî | lzî | LZÎ | ||||
se (réfl.) | ès’ (si) | si, (se°) | su,(si, se°), (ès’) | si, is’, su | SI | ||||
en (adv) +C | dè, in, è, (din) | è | a | è, ènnè | È/ ÈNNÈ, ÈNN- +V | ||||
en (il en +C) | in, è, d’ | è | a | ènnè, ‘nnè | id | ||||
j’ en +V | d’, ènn’, ‘nn’ | ènn’ | an’ | ènnè,’nnè | id | ||||
m’ en après C | mu-z-è, m’-z-è,mè dè, m’ in | m’ è | m’ a | m’ è, m’ ènnè | id | ||||
il y a | (i) gn-a, gn-è, (i) n-a | (i) gn-a, (i) gn-è, (i n-a, n-a) | (i) gn-a, (i) gn-è | (i) n-a, ((i) gn-a, (i) gn-è), (((il) a)) | (I) GN-A, (I) N-A | ||||
il n’ y en a | i nd-a, (i) gn-a/è | (i) gn-a/è, ((i) n-a) | (i) gn-an-è | ènn-a, ((i) n-a, ((i)gn-a/è) | id | ||||
on | on | on | on,((an) | on | ON | ||||
mon +C | èm’ | mi,(me°) | èm’, mu | mi, mu | MI | ||||
mon +V | èm’n- | mi-y-, mi- /mj/ ,me°-y-,m’- | èm’n-, (mi- /mj/), m(i)-n- | mi- /mj/ | MI- /mj/ | ||||
(le) mien | mi, mîn; mén, mé; min | mink, ménk; mène | min.ne, mîne; mîène | mine, mî-,meu- , min.ne | MIN(.NE) | ||||
(le) sien | sî, sîn, si; sé, sén; sin | sink, sénk; sène | sin.ne, sîne, sîène | sonk, sånk, sin.ne, sîne | SIN(.NE) | ||||
(la)mienne | mène, miène | mène, (meune) | mîène, mîne, min.ne | mîne, mène, min.ne, mine | f. MÈNE | ||||
notre +C | no | nosse | nosse | nosse | NOSSE | ||||
(le) nôtre | no, (now), (note) | nosse | nô, nosse | nosse | NOSSE | ||||
(la) nôtre | nowe, (nôle, nôye, note) | nosse | nosse, nô | nosse | NOSSE | ||||
(le) leur | leûr | leûr | leûr | leûr, (leû-zèls) | LEÛR | ||||
ce (adj. dém.) +C | èç’,ç’ | ci,(ce°) ((ç’)) | ç’,çu, ((ci)) | ci, (çu) | CI
| ||||
cette +C
cette nuit | èç’
… ci | ci, (ce°)
… ci | çute, èç’, cisse … ci,(ce°) | cisse, (ci)
5O % pas de ‘ci’ |
CI/ CISSE … CI | ||||
cette +V | (è)ç’ne | cite,ç’t | ç’t, … | ciste | C(I)T- | ||||
celui (qui … | cén, (cîn) | cia,(ci, ce°) | ci, cî | ci | CI | ||||
celle (qui… | c(i)ène | cène,cine(ceune) | ci, cî: pl. cèsses | cisse | f. CÈNE/ CISSE | ||||
ce (pron. + relatif) | èç’, çu | ci, (ce°), ((çu)) | çu | çou | CI | ||||
ce (suj. de être) +C | ça | ça, ci, (ce°) | çu, … | ci, çu, (ci) | CI | ||||
quel (adj excl) +C | qué | qué, (quén) | qué | qué | QUÉ | ||||
quel (adj. interr.)+V | quél, (quèl) | quén-, (que°n-,quin- ,quél) | quin-, quél, quèl | quén-, quél | QUÉN-, QUÉL | ||||
quelle (adj excl) +C | qué | quéne, qué, que°ne, quine | qué | quéne, quéle | f. QUÉ, QUÉNE | ||||
(le)quel | qué(l) | quék, kénk | qué | qué(k) | QUÉ(K) | ||||
(la)quelle | quéle | quéne, (que°ne, quéle), … | laqué | quéne , (quéle) | QUÉNE, QUÉLE | ||||
qui (pron. interr.)(qui est là?) | quî ce qu’ èst, /qui est-ce qu(i) est/ | /qui est-ce qu(i) est/ | quî ce qui èst | /qui est-ce qu(i) est/ | QUÎ ÈST CE QU’ ÈST LA ? | ||||
que tu (il faut que tu sois sage) | /qu’ vous/, /qu’ tu/ | /que t’/, /qu’ tu/ | /que t’/, /qu’ tu/, qu’ to | /qu’ tu/ | QUI T’, QU’ TI | ||||
que(pron interr.) | què, qwè | qwè, què, qui | qwè | qui, quu | QWÈ, QUI | ||||
et (conj de coord) | èyèt, (èy) | èt | èt | èt ; /et si/entre 2 impér. | ÈT | ||||
ou | ou, (ou /bien/) | ou (u) | ou, û, u | ou | OU | ||||
mais | mins,més | mins,més | mês | mins | MINS | ||||
pour | pou(r) | po(r); po-z-/allumer/, (po /id/) | pou(r), po(r); po-z-, pou /id/ | po(r), po-z-/id/ | PO(R); PO-Z- | ||||
ne pas | nén, nin, nîn | nén, nin | nin, ni | nin,(né)(nî); nègn (fin phrase) | NIN | ||||
1acheter(inf.er) | -er(ach- /acat-) | -er, -è (ach-) | -er (ach-) | -er (atcht-) | ACHETER | ||||
trouée (pp.-ée) | -éye , (-êye) | -éye | -e,-éye | -êye, (-é) | TRAWÉYE | ||||
2coucher (inf. en -(i)er) | -chî (couchî) | coûtchî | coûtchè (-i, er,îr) | coûkî | COÛTCHÎ | ||||
couchée (pp.-ée) | -îye, (éye) | -îye | -éye/é | coûkîye, -êye, -i | COûTCHîYE | ||||
3) venir (inf.ir, non inchoatif) | v’ni, (v’nu)
p.p. en -u | v’nu, (i/e°)
p.p. en -u
| v’nu/i
p.p. en -u | m’ni/v’ni
p.p. en -ou | V(I)NU
p.p.: V(I)NU | ||||
4) vouloir (inf. en -oir) | -wêr,wèr ,(-i) p.p. : -u | -u, (-eu/e°) p.p.: – u | -u,-èr, wâr,war p.p.: -u | -eûr/-ou p.p.: -ou | V(O)LU p.p.: V(O)LU | ||||
5) avoir | awè,avwè da(v)wè (avoû) | awè, avwè, da(v)wè | avwâr, avwar, aw-; avèr, avwè, awè da(v)wè | aveûr, avou, avu | AWÈ, AVEÛR | ||||
eu (p.p.) | ieû | ieû, (iu) | oyu, (avou, iu), u | avou, (a(w)ou) NDLR:avu | IEÛ, AVU | ||||
6) être | ièsse | (i)èsse | sèy,èsse | èsse | ÈSSE | ||||
été (pp) | stî, sti | stî, -i | stî,-u,é | stou, -u | STÎ | ||||
gérondif: en (faisant) | in, en | è, en | a | tot (atout) | È/EN/TOT | ||||
1)(il) enfle(ou gonfle) | -èle | -èle, (-ule) | -èle (-eule) | -èle (-eule) | -ÈLE | ||||
2)montre (,entre, oeuvre)
montreras/ez | mo(u)sse((-tère))
-èrera/ez | mo(u)sse, -ture, -tère | -tère, -teure | -tère, -teûre.teure | MOSTÈRE (MOSSE)
MOSTÈRERÈ | ||||
3) prête (-moi) (impér. pr.sg) | /vouvoiement/, prusse, prèsse, … | -éye, (prusse, …, prèsse) | -êye, -èye, prusse, prèsse, … | -èye, -êye | PRUSTÉYE (PRUSSE) | ||||
1)(il) charrie | -îye | -îye | -îye/-î | -êye/îye (-ih) | TCHÈRÎYE | ||||
2)(je) remplis | -i | -i | -i | -ih,-îh, -ich | RIMPLI | ||||
3)(j’) ai (tu as,il a) | é (as/a) | a/aî (as/a) | ê/è (ès/è) | a (as/a) | DJ’ A, T’ AS, IL A | ||||
4) (je) suis | s(e)û, su | so, su | su | so | SO | ||||
1) (nous) venons | -ons | -ans | -ans | -ans, (ons) | V’NANS | ||||
2) (nous) avons | avons | avans | dj’avons avans | avans | NOS-AVANS | ||||
3) (nous) sommes | astons, stons | èstans | dji/u sons, sans | èstans, -åns | ÈSTANS | ||||
1) (vous vous) levez (inf.-er) | -èz, -ez | -ez, -oz | -èz,-ez, oz | -ez, (-oz) | LÈVEZ/ LÈVOZ | ||||
2) pesez (-moi) ! | -èz, (ez,iz) | -ez,oz | -èz, ez, oz | -ez,(oz) | PÈSEZ/ PÈSOZ-me | ||||
3) impér. abaissez | -èz, (-îz) | -îz,oz | -ez,èz | -îz,(oz) | ABACHÎZ/ ABACHOZ | ||||
4) (vous) venez | -èz | -oz | -èz, ez, oz | -ez,oz | V’NOZ/ V’NEZ | ||||
5) voulez(-vous) | -ez, (èz) | -oz | -èz, oz, ez | -èz, ez, oz | V’LOZ/V’LEZ | ||||
6) (vous) êtes | -èz, (ez) | -oz | -oz, ez, èz | -oz, ez, (èz) | ÈSTOZ/ ÈSTEZ | ||||
(ils) valent | -tèt, te°t ; -n(e)ut | -nut,nèt neut;-èt | -ant | -èt | VALENUT/ VALÈT | ||||
(je) dirai (Fut. S.) / (tu) diras | dîraî dîras | dîrè, dîraî dîrès, (dîras) | dîraî dîrès | dîrè dîrès | DÎRÈ DÎRÈS | ||||
1) (il) sera | (1pSG) (-ré) -ra (sèra, sara,…) | (1psg)(-rè) -rè,ra | -rè | -rè | DJI SÈRÈ/TI SÈRÈS/ I SÈRÈ | ||||
2) (vous) aurez | -rèz,rez | -roz | -rez, (rèz) | -ez, oz, (èz) | AUROZ/ AUREZ | ||||
1) (il) passait | -eut/oût | -eûve /éve/eut | -èt, ot, (éve) | -éve | PASSÉVE/ PASSEUT | ||||
2) (j’) étais | -eû/ eu/ oû | -eûve/o/eu | (-éve), dj’ ér/é | -eû, (û) | ÈSTEU | ||||
3) (nous) savions | -ins, -ines | -ins,în in.n, ines | -ins, (iès) | -ins, înes,îs | SAVINS | ||||
4) (vous) veniez | -îz, ((iz)) | -îz, ((iz)) | -îz | -îz | V’NÎZ | ||||
5) (ils) devaient | -inetèt -înetèt, -in’, -int | -in’, -în,-in.n, -int | -int | -int -ît, (-îne) | D’VINT | ||||
(j’) aurais | -oû/ou; -eû/eu | -éve /eûve;eu | -o,i,î;é | -eû/û | DJ’ AUREU | ||||
(il) tomba
| n’existe pas | n’existe pas | (n’existe pas) | touma | TOUMA | ||||
1) (qu’ il) vienne | vène/viène, (v’nisse, m’n-) ; (vègne) | vègne | vègne, v’neûche, … | vègne | VÈGNE | ||||
2) (qu’ il) finisse | finichissse, -ssisse, finisse, finiche | finiche, (finîye) | finiche | finihe | FINICHE
| ||||
3) (que nous) rendions | rinde; -anche, -onche, … | -anche | -inche | -anhe, … | RINDANCHE | ||||
4) (que vous) finissiez | finisse, -iche, -ichiche -ichèche (-oche) | -oche |
| -héhé, -hohe | FINICHOCHE/ -ÉCHE | ||||
5) (qu’ elles) gêlent | ajèletèt, in-, -te°t; èdjalenut, -nuche ,… | èdjalenuche, -lèche, (a-) | èdjalinche, a-; (adjalièche) | èdjalèhe | ÈDJALENUCHE/ ÈDJALÈCHE | ||||
6) (que j’) aie | eûsse/eûche | eûche, eûye, ôye | aye,oye, aveûche, … | âye, åye; ôye | EÛCHE/ ÂYE | ||||
7) (qu’) il soit | fuche, (fusse, seûsse) | seûye, (fuche) | sèye, seûche | seûye, ((seûhe)) | SEÛYE/ FUCHE | ||||
(qu’ il) fût | fuchiche/ fuche, … | fuchiche soyuche, sè-, -euche | soyiche, … | fouhe; èstasse, … | FUCHICHE/ SOYICHE | ||||
Remarque
En unifiant la morphologie, il faut éviter les formations hybrides, c’est pourquoi 2 formes ont été conservées dans certains cas.
Enfin, citons la position de la commission chargée de la rédaction du “Walo+”:
“Quand plusieurs formes existent dans un même dialecte, l’ une d’entre elles a été privilégiée: la plus courante, ou celle qui a le plus de chance d’être reconnue par tous.”
3.4. Unification de la syntaxe
Afin de préserver son autonomie, le wallon doit conserver les éléments les plus caractéristiques de sa structure de la phrase, ceux qui le distinguent des langues avoisinantes et surtout du français, langue romane comme elle.
Exemples:
l’adjectif épithète antéposé: one rodje maujo, on malauji gamin;
la terminaison de l’adjectif féminin pluriel antéposé: -ès + Nfpl: dès grossès-autos
le pronom personnel objet +verbe : djè l’ vou vèy.
3.5. Pas d’ unification sémantique: tous les sens des mots sont conservés
Tout comme dans les autres langues, les mots très différenciés en wallon ont valeur de synonymes et sont conservés séparément. Ex.: man.nèsté – måssîsté – nicheté (saleté), comme en anglais: (déchets) jank (US) – rubbish – garbage – refuse – trash – litter.
4 Résultat concret
L’ enjeu principal:
la connaissance et la création linguistique wallonne, bases de l’esprit créatif des Wallons,
autrement dit,
la connaissance et la création de mots wallons peuvent-elles augmenter le potentiel créatif des Wallons ?
4.1. Généralités
Pour cerner le sujet, il faut préalablement cerner les questions qu’il fait surgir . La créativité est la “possibilité, en linguistique, pour un système signifiant, de créer des unités nouvelles à partir du code existant.” (Rey-Debove,1979,37) C’est aussi le caractère d’ une personne qui présente des possibilités, des dons de création. Cette faculté est-elle innée et/ou dépend-elle de divers facteurs extérieurs?
Pierrette Jeoffroy-Faggianelli parle d’une ‘stimulation naturelle ou artificielle du processus de la création.’ (1981,71) D’ abord naturelle, semble-t-il, pour Joseph Basile (1987), l’intelligence humaine a deux composantes: la raison et l’intuition. “Cette dernière a toujours intrigué, car on ne connaît ni sa source, ni comment elle opère, ni ce qui pourrait accroître sa faculté souveraine … Elle est actuellement l’objet de nombreuses études: elle doit avoir quelque rappoprt avec l’imagination créatrice. D’ailleurs, la conduite de notre société exige des décisions de plus en plus rapides, basées sur des prévisions toujours plus difficiles; c’est pourquoi les responsables, talonnés par l’urgence, sont astreints à se fier à leur ‘flair’, c’ est-à-dire leur capacité intuitive.” Mais l’activité créatrice, à la base de laquelle se trouve donc notre intuition, ne peut s’exercer pleinement que dans un climat ouvert et libéral, “dans l’indépendance à l’égard des contraintes extérieures matérielles ou morales.” (Gloton, Clero, 1971,23)
Retenons à ce sujet deux expériences, celles de Guilford et de Löwenfeld, précieuses pour l’activité créatrice et les conséquences pédagogiques à en tirer. Sans s’être concertés et travaillant chacun de son côté, Guilford à l’université de Californie Nord, Löwenfeld à celle de Pennsylvanie, les deux psychologues s’étaient lancés dans la même recherche: celle des critères mesurables qui engendrent la force créatrice de l’homme. Avec cette nuance extrêmement importante que le premier recherchait ces critères dans l’ordre de l’activité scientifique, le second dans l’ art. Or, comme le soulignait Löwenfeld lui-même au Congrès international de l’éducation artistique, à Basel, en 1958, “ce qui est vraiment important, c’ est que des travaux de recherche totalement indépendants l’un de l’autre, poursuivant le même problème dans des buts différents, ont atteint le même résultat.” (Gloton, Clero, 1971, 32-33) Résultat double en vérité: d’ abord la découverte de 8 propriétés mesurables qui distinguent les individus créateurs de ceux qui le sont moins ou pas du tout. Ensuite cette constatation que “les forces créatrices dans le domaine de l’ art sont soumises aux mêmes principes que dans le domaine des sciences.” (ibid.,33)
Les 8 critères mis en évidence par Guilford et Löwenfeld sont les suivants:
– la sensibilité au monde, à ses problèmes;
– la fluidité et la mobilité de la pensée, c-à-d. un esprit ouvert et capable de s’adapter
rapidement à de nouvelles situations, de réagir efficacement aux changements;
– l’originalité personnelle;
– l’aptitude à transformer les choses et à les redéterminer en vue de nouveaux emplois;
– l’esprit d’analyse et de synthèse;
– la capacité d’organisation cohérente, par laquelle l’homme est capable de se mettre en harmonie avec ses pensées, sa sensibilité et sa faculté de perception avec sa personnalité. Et les auteurs ajoutent: “Telles apparaissent, dans l’état actuel des recherches, les qualités fondamentales du créateur, celles qu’il faut former et développer chez les enfants si nous voulons les rendre tous, créatifs d’ abord, créateurs ensuite.” (ibid.,35)
Ainsi, stimulé de l’intérieur par l’intuition, notre esprit créateur a le plus de chance de s’épanouir dans un climat de liberté, y compris la liberté linguistique.
La création linguistique
De quelle liberté linguistique avons-nous besoin pour favoriser notre créativité linguistique ? Celle de puiser dans notre réservoir lexical pour créer de nouveaux termes bien adaptés aux idées que l’on veut exprimer. Cette créativité lexicale a pour seul but de mieux faire fonctionner notre pensée, qui guide notre action. Elle nous permet d’avoir une meilleure emprise sur le monde qui nous entoure en superposant avec plus de justesse les multiples finesse de la pensée et les multiples facettes de la réalité, la maîtrise du monde extérieur par l’adaptation à la réalité en mouvement et en transformation. En plus de son importance au niveau lexical, la liberté linguistique présente un deuxième aspect vital pour le créateur: l’expression dans la langue de son choix, notamment dans celle qui reflète le mieux l’identité culturelle de sa communauté.
Si les langues naturelles ne servent qu’imparfaitement la communication, les améliorer méthodiquement et en profondeur devient une obligation. “Pour élaborer les nouveaux lexèmes, les nouveaux affixes de dérivation ou même les nouveaux monèmes fonctionnels dont on peut avoir besoin, on est en droit de combiner arbitrairement tous les sens dont la langue dispose.” (Garmadi,1981,189-190) A partir du stock de morphèmes disponibles et compte tenu des règles de combinaisons autorisées par chaque langue, on peut fabriquer tous les mots qu’ on veut et leur affecter un sens. “Il y donc ainsi une infinité de mots virtuels qui ne demandent qu’ à apparaître pour couvrir de nouveaux concepts, pour boucher des trous, rétablir des symétries. Les Américains ont même programmé un ordinateur qui combine inlassablement les morphèmes de la langue anglaise et affecte à chaque mot une définition plausible.” (Yaguello,1981,66) “Les néologismes et réfections analogues actualisent la composition morphologique du mot, la rendent évidente pour tous au plan synchronique, avant que l’histoire n’ ait eu le temps de brouiller les contours. ‘Le néologisme, dit Jakobsen, oblige à une pensée étymologique.’ ” (ibid.,67)
“La néologie est à la fois un bien et un mal: une langue vivante doit se renouveler et s’adapter aux circonstances, mais cela oblige les usagers à revoir sans cesse les connaissances qu’ils ont acquises.” “S’il s’agit de réalités nouvelles, le néologisme ne rencontre pas d’opposition de principe”, tel le mot informatique. “Ne croyez pourtant pas que l’ apparition d’ une réalité nouvelle implique la création d’un mot nouveau. Ce serait négliger la création sémantique: des mots existants reçoivent un sens nouveau . Et il faut s’ en réjouir: la mémoire de l’homme serait incapable de dominer le lexique si à chaque signification correspondait un mot particulier.” Parfois, les innovations lexicales ont un motif intéressé, notamment dans le commerce, et l’on veille à l’expressivité: par exemple dans le journalisme où l’on recherche l’originalité. (Goosse,1988)
Il s’ agit de créer des mots là où le besoin s’en fait sentir et éviter un purisme que certains ont
d’ailleurs déjà critiqué pour des langues comme le färöse (dans les îles Féroés ou Färör dans
l’Atlantique nord) vis-à-vis du danois, qui maintient un isolement culturel, le côté néfaste de l’identité culturelle.
Les exemples ailleurs
“Presque toutes les inventions modernes ont été baptisées grâce au grec. Cela ne veut pas dire que les Grecs avaient tout inventé, ou du moins prévu. C’est plutôt leur langue qui est assez plastique pour se prêter à des manipulations variées, parfois hardies.” (Goosse, Pour l’ amour du grec, LB, Fév…) L’hellénisation du latin n’a pas diminué le latin comme l’introduction de termes anglais et français dans le wallon ne diminueront pas ce dernier. L’introduction d’ un mot nouveau dans une langue est souvent due au fait que, si l’objet désigné par ce mot n’appartient pas au patrimoine culturel de cette langue, elle manque aussi de terme équivalent. Le mot gingembre, par exemple fut employé, exclusivement en Inde tant que cette plante fut inconnue ailleurs. Par la suite, l’usage de cette épice s’est étendu et le mot, tout en se transformant selon le caractère de chacune d’elles, a été adopté par de nombreuses langues:
| inkivääri (finnois); ingefära (suédois); inbir (russe) gingsear (irlandais); ginger (anglais); gember (néerlandais) ingwer (allemand); imbier (polonais); gingembre (français) gyömbér (hongrois); ghimber (roumain); gengibre (portugais) jenibre (espagnol); zenzero (italien); zenxhefill (albanais) zencefil (turc); janjapili (géorgien); zingiberis (grec) skenjebbir (kabyle); zenghebhil (hébreu); zanjabil (arabe) tangawizi (swahili); zanjabil (persan); singivera (langue d’ origine). |
|
De même pour le suffixe -age, qui a permis de former des noms d’ action hautement techniques dans de nombreuses langues. “In the 19th and 2Oth centuries, it was the technological revolution which generated a need for action nouns to designate the stream of techniques, processes, and products which emerged in this context. Here again, -age was an appropiate candidate for the task, given its abstract / action noun function and the already existing sense of its being a formative of terms in specialized domains. From English, the source of the link between -age and technology, the association was transmitted back to French, and thence to the entire spectrum of languages in which the suffix was functioning productively.”
(Fleischman,1976, 456)
Il faut ajouter d’une part que le vocabulaire de la langue anglaise est plus riche que celui de la langue française: selon P. Wolff, 240.000 mots en anglais contre 93.000 en français. “Cette richesse vient d’une plus ou moins grande aptitude à assimiler des mots étrangers. Ces créations lexicales sont sans doute l’un des aspects les plus superficiels d’ une langue. Cependant, la richesse lexicale, la finesse plus ou moins grande de l’analyse sémantique correspondent à des tendances psychiques profondes.” (Wolff,1970,17) D’autre part, pour éviter le recours facile à l’emprunt, des linguistes haïtiens, gallois, frisons, féroïens, malais, indonésiens, maoris, romanches et luxembourgeois préfèrent la création de néologismes.
(Barros,1984,59; Gourvil,1976,33; FryskeAkademy,1979, s.p.; Kattenbusch,1989,168; Garmadi,1981,191; Karêtu,Waite,1990, 132; Gross,1990,119/122)
Pour terminer, voici deux exemples frappants d’ initiative personnelle. Tout d’abord, le linguiste estonien Johannes Aavik, qui par la publication de ses théories en 1924, a largement contribué à planifier la langue de son peuple. En plus de l’emprunt lexical massif aux langues étrangères qu’il a préconisé, certaines de ses propositions de créations ont été transmises aux générations suivantes: lexèmes simples remplaçant d’anciens composés, contractions simplificatrices, etc. (Garmadi, 1981, 189) Ensuite, Eliezer Ben Yehuda qui entreprit à la fin des années 1880 de promouvoir un idiome archaïque essentiellement écrit, l’hébreu biblique, au statut de langue parlée standard du futur état hébreu. Il puisa le vocabulaire dans les textes anciens et l’actualise (à signifiant ancien, signifié nouveau) et là où les sources traditionnelles ne suffisaient pas, il emprunte dans toutes les autres langues sémitiques des racines trilitères consonantiques dont on tirerait aisément de nouveaux lexèmes hébreux. Enfin, il va user de toutes les combinaisons et permutations possibles des 22 consonnes de l’alphabet hébreu pour créer de nouvelles racines. (Garmadi, 1981, 191)
4.2. La créativité wallonne
Robert Lafont l’affirme: “Une création en un lieu a des raisons sociales et historiques. Elle est le fruit d’une conscience d’ identité. Pour cette raison, les initiatives culturelles ne sont que des imitations, toujours pâles, de ce qui a été fait, trouvé, épuisé à Paris.” (1967,226). En Belgique, le lieu de destination de la plupart des grands créateurs francophones reste ce centre incontesté du rayonnement de la culture française. Relégués au deuxième rang, le reste de la France, les pays dits francophones ne trouvent, quoi qu’ on dise, chez eux que de pâles imitateurs, et cela semble dans l’ état actuel des choses sans espoir de changement. Pour Paris, ces endroits représentent un vaste champ ouvert à l’exportation commerciale, qui ne demande qu’ à s’ étendre au monde entier. En plus de la fuite des capitaux et de ses hommes de science, la Belgique francophone souffre de l’exil de ses cerveaux artistiques (comme Simenon), ce qui, entre parenthèse, n’est généralement pas le cas des créateurs néerlandophones qui parviennent très bien à valoriser notre pays tout en y travaillant. Cet exode laisse un vide dans la partie méridionale belge et rien ne l’arrêtera tant qu’ on n’ attachera pas d’ importance aux potentialités de la langue du pays pour atteindre la vraie autonomie culturelle de la communauté, garante de la liberté créatrice.
” La langue n’est pas, dans une perspective de progrès intellectuel, un rétrécissement mais un accroissement de chances de la création. Evidence qui recouvre une philosophie de la culture. Dans l’ ethnie multiculturelle, – comme il est naturel et actuel de la concevoir -, français et langue autochtone régénérée sont également des ouvertures de l’ esprit. On peut y ajouter des langues de voisinage, à l’heure de l’Europe.”
(Lafont, 1967, 228)
Le wallon, lui, est-il une langue créative ? Des déductions et inductions de personnalités du monde culturel belge amorcent une tentative de réponse à cette question. D’abord Jean-Pol Baras, dans le Bulletin du Cacef (43, 1976,9), qui veut perfectionner la langue wallonne à l’ aide seulement des propres moyens qu’ elle fournit et qui sont grands. Ensuite, 4 philologues réputés au sujet des Belges face au français. J. Hanse, A. Doppagne et H. Bourgeois-Gielen affirment dans la Nouvelle chasse aux belgicismes (1974,63) que “le Belge abuse peut-être facilement des moyens de fabriquer des mots par dérivation; une fois mis sur la piste, il ne s’arrête plus.” (sic) Par exemple, “chapeau boule. Au temps où il se portait couramment dans notre pays, on ne s’est pas creusé la cervelle (sic) pour l’ appeler ‘chapeau boule’ à cause de sa forme ronde bombée. Les Français, plus inventifs (resic), n’en retenant que la forme et négligeant la couleur, l’ont nommée chapeau melon ou simplement melon.” (ibid., 78). André Goosse, professeur à l’ UCL, conclut: ” Cette tendance au néologisme ne serait-elle pas caractéristique du français parlé en Belgique ?” ‘ La liberté du français est moins grande et il préfère recourir à l’emprunt. Ex. *cuisinette et kitchenette .’ (in: Les Belges néologues, LLB, 27/10/80)
Finalement, le Belge francophone possède bel et bien un potentiel créatif mais il lui est INTERDIT de l’ utiliser, contrairement, par exemple, aux locuteurs anglophones, germanophones et néerlandophones. La richesse lexicale, la finesse plus ou moins grande de l’ analyse sémantique que ce Belge veut développer correspondent à des “tendances psychiques profondes” (Wolff,1970,17) et il ne peut les assouvir. Inconsciemment ou non, il vit dans un état de frustration permanente. Pour un Wallon, ces tendances sont tout simplement inhérentes à la langue wallonne avec laquelle il pourrait éveiller ses dons de créateur.
Mais comment expliquer le rapprochement psychique apparemment hybride entre le wallon et un Wallon francophone n’ ayant que rarement parlé ou entendu cette langue ? Au niveau actuel des études, il est encore impossible de le préciser scientifiquement, si ce n’ est avec le concours de la psychanalyse. En effet, pour Carl Jung, psychologue suisse, “l’illumination gratuite de l’intuition (N.d.l.r.= la source de notre esprit créatif) provenait de l’ inconscient collectif, sorte de réservoir spirituel, où s’ abreuvent tous nos esprits, sans que nous en soyons conscients, grâce à une espèce de ‘communion des âmes’ hors de l’ Espace-Temps, et dont les rayonnements pourraient être captés par des circuits de neurones, en résonance dans notre lobe droit.” (Basile,1987). Ce pourrait être une explication plausible du témoignage de Françoise Mathieu* et de bien d’autres promoteurs du wallon, l’ apprenant à des enfants qui ne l’ont parfois même jamais entendu parler.
N.B.
- (Françoise Mathieu dirige la chorale de Wéris (des enfants de 4 à 13 ans)). “Les enfants apprennent très vite le wallon, plus vite qu’une autre langue. Quand on essaye de leur faire apprendre un chant d’ une autre langue, la traduction est là, mais ce n’est pas pour cela que les mots disent quelque chose. Tandis qu’en wallon, il est là, IL EST EN EUX, donc je crois qu’il faut l’exploiter.” (in: Le Lux. dialectal, 1, 1984, p.21)
- Pour comprendre l’ aisance avec laquelle les enfants d’immigrés turcs, italiens et autres récitent en wallon, il faut chercher une autre raison, probablement dans le bilinguisme qui leur apporte une réceptivité linguistique excellente.
Dès lors, la morphologie wallonne semble permettre une grande plasticité dans la formation de nouveaux mots et répondre au désir inassouvi des Wallons de devenir créateurs.
Base de la créativité lexicale wallonne
Les Wallons n’ont pas attendu la justification de leur élan ‘néologiste’ pour créer de nouveaux mots en wallon. Malgré le recul de leur langue, son utilisation limitée chez certains, ils leur arrivent souvent, -généralement inconsciemment -, de former les termes dont ils ont besoin, un peu comme le font les néerlandophones chez qui ce jeu d’ esprit est monnaie courante, bien entendu dans les limites fixées par les règles grammaticales de formation des mots.
Au terme de ses recherches, Maurice Piron, professeur à l’ ULG, constate qu’en littérature wallonne, beaucoup de néologismes ont été créés “parce qu’ il s’agissait de nommer des objets ou des idées que la langue populaire n’éprouvait pas le besoin de désigner ou désignait à l’aide de mots empruntés au français. Il faut notamment faire une large place aux mots formés pour traduire des réalités abstraites que le génie du wallon exprime au moyen de périphrases, mais que les auteurs veulent rendre par un terme aussi neuf et aussi saisissant que possible.” (Piron,1939,310)
Exemples:
foûnaturél = surnaturel;
divant-z-oûve: préface, avant-propos (d’ un livre)
1) -ance: RADICAL VERBAL +ance, suggérant une action abstraite:
. dilouhance: tristesse; disseûlance: isolement, solitude; keûhance: tranquillité; roûviance; oubli (idée de perte de souvenir, d’ effacement de la mémoire); sawirance: sapidité (vs. sawira: saveur);
. créations passagères: afêtance: coutume, habitude; ahoûtance: protection; admirance: admiration; disparètance: disparition: nûhance: nuisance; prodûhance: produit; ridjondance: confluent: distrûhance: destruction; noumance: nomination, élection; tradûhance: traduction
2) -èdje: RAD. VERBAL +èdje: résultat de l’ action exprimée par un verbe:
. rèvintèdje: révolution, alarme (de rèvinter: sens arbitraire: révolutionner);
. créations passagères: diskeûhèdje: inquiétude, trouble; rèspounèdje: cachette; awatronèdje: adultère; troûblèdje: trouble; prèssintèdje; rèwalèdje: égalité; lubèdje: proie.
3) -((e)r)èye: où -èye est senti comme une adaptation du suffixe fr. improductif -ie: harmonèye, Walonèye/Walonerèye.
4) -eû: l’ agent: kipôtieû: manieur: seulement dans: — d’ pène: par laquelle les auteurs se désignent enre eux (de kipôtî: manier (la plume)); rèvinteû: révolutionnaire
5) -eûs: ordinairement une qualité (N. -eûs): miråcolieûs (mélancolique); sôyeleûs (soyeux)
6) -ê: drapê (reconstruction wallonne de ‘drapau’ (emprunt fr.); hiletê (sonnet); rondê: rondeau
7) -î: steûlî
8) -(i)sté: ( de -té: fîrté, tchîrté) noms abstraits de qualité tirés d’ adjectifs.
. -s- étymologique dans: måvasté
. fém. -se-té: vîreûsté, vigreûsté
. par analogie populaire: tinristé, måssîsté, hêtîsté
. création d’ un nouveau suffixe -sté ou -isté -quand *CCC: tinr+i+sté
. il existe des doublets: fîrté/fîristé, deûrté/deûristé, råreté/råristé, tchîrté/tchîristé avec parfois une spécialisation de sens: deûrté (sens moral) et deuristé (sens propre): dureté
. exemples inspirés du français: åhèyisté, ètîristé, loûristé, nûlisté, tènisté, nutisté: ‘èl nutisté dè l’ grande èglîje”.
. exemples signalés par L. Remacle à Neuville (La Gleize): nâtoûrnésté (caract. de celui qui est grincheux), sâvadjesuté (sauvagerie), malinsté (caractér. de celui qui est malin)
. ètêtisté (arch. ètêt: content); fråhûisté (fragilité); keûtisté (tranquillité, calme (immobilité)); tinrûlisté: tendresse
9) -mint: suffixe adverbial: tinrûlemint (tendrement), keûtemint (calmement), miråcolieûsemint (mélancoliquement), virlihemint (virilement?)
– formations par analogie avec le français ?: èssoloter (ensoleiller) (ordinairement au p.p.); tchèsturlin (comme Hêvurlin, habitant de Herve) (N.B. -ur-: métathèse fréquente en wallon dans les groupes où les lquides l et r voisinent (p.3O6));
virliheté: virilité / vivacité / agilité (en parlant d’ un écureuil)
– mots littéralement empruntés du français: prêrèye, mwèsson, powête, powèsèye
– formations diverses: calèma: secret (cf lès ca èt lès ma): le fond d’ une affaire; cwatrusson: sonnet sur 4 rimes; fråhûle: fragile, frêle; nêhance: naissance .
Exemples de néologismes possibles à partir de ‘cârcul’ (calcul):
cârculER cârculEû | ècârculAUVE NINcârculAUVE RIcârculAUVE | RIcârculADJE RIcârculER | ècârculER ècârculADJE ècârculEû |
FORcârculER FORcârculEû |
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(cf aussi: Louline Vôye, alias Lucien Lahin, Li r’fondu walon, T2, 1994: riscoladje (recyclage), scoladje (enseignement, éducation), sona (phonème))
‘Un répertoire aussi exhaustif que possible des procédés et des formations serait indispensable pour évaluer l’importance et l’originalité de la composition et de la dérivation .’
(Lechanteur,1987,93-110)
Cette aisance réside dans le système morphonologique plus souple qu’en français … et davantage conforme à la logique de la pensée dans l’application analogique de la formation lexicale. André Martinet, linguiste français, constate d’ailleurs ce qui suit:
“Lorsqu’on aborde le chapitre du lexique, la position du français n’apparaît plus sous un jour favorable: le français est une langue où chaque mot doit être appris à part: méchanceté ne saurait être retrouvé à partir de méchant; non plus qu’amertume à partir d’ amer, comme on forme sans difficulté en anglais, badness, naughtiness et bitterness, à partir de bad, naughty, bitter, … Là où l’allemand dérive de blind ‘aveugle’, un substantif Blindheit, le français d’aujourd’hui présente le latinisant ‘cécité’ … Pour l’italien, qui dit cicco pour ‘aveugle’, le substantif cecità apparaît comme un dérivé naturel, car il y a moins de disparité qu’ en français entre la forme ‘populaire’ et la forme ‘savante’. L’ anglais, qui dérive simplement blindness à partir de blind, ne se prive pas
d’ emprunter largement, comme le français, aux langues classiques et connaît le terme technique caecum. Mais il n’a pas abandonné les ressources de la composition, si bien qu’on peut, en anglais, exprimer un beaucoup plus grand nombre de notions qu’en français, sans cesser d’employer des formes connues de tous. Il est certain que, du fait de la possibilité de combiner plus librement les unités de sens, une personne qui connaît bien les 3000 mots les plus fréquents de la langue anglaise verra ses besoins communicatifs mieux satisfaits que celui qui pratique, avec une égale aisance, les 3000 homologues français.” (Martinet,1974,17-19)
Comme d’autres langues, le wallon possède un réservoir d’affixes, dont certains sont très productifs, tels -adje/ èdje/ âdje; -eû; -er; ârchi-, co/cou/ki-, for-. Exemples: roter (marcher), rotadje (marche), roteû (marcheur); ârchi-malauji (très difficile); bouter – cobouter – forbouter (pousser – bousculer fortement – s’ épuiser). Une langue peut aussi se procurer “par emprunt, par calque, par adaptation consciente les instruments lexicaux nécessaires à l’exercice d’activités pour lesquelles on utilisait traditionnellement une autre langue “. (Martinet, 1974, 13) C’est le cas de la plupart des langues européennes. A titre d’exemple, en tchèque, pravoslavie est un calque
d’orthodoxie, mot grec, comme en allemand, Fernsehen est un calque de télévision. De plus, les emprunts inter-dialectaux, le glissement sémantique ou grammatical (on-èsse: un être), un néologisme par la composition (2 racines accolées) ou la dérivation (suffixe adjoint à une racine) permettent l’enrichissement du vocabulaire. (L. Hendschel,1990, s.p.) Il faut toutefois éviter la “dégénérescence de la néologie en néophasie (multiplication anarchique de mots inconnus)”.
( Hagège, s.d.,s.p.)
Exemples de néologismes: en langue mbum: sàl-vok (corde-pied): chaussure, d’ après ‘hoi-soà’ (herbe-tête): cheveu.
Types de néologismes:
. le composé énonciatif: m’ as-tu-vu
. le congloméré (N +V, N +V, …): non-prolifération; russe: bez-jaderny (non-nucléaire: litt.: sans-
nucléaire)); mongol: khel-sudlage (linguiste) ( de khel-sudla: ‘linguistique’ = langue-étudier)
. la synapsie: 2 ou plusieurs noms subordonnés en chaîne: fils de roi
. le composé descriptif et la représentation symbolique: perce-oreille (Hagège, s.d., s.p.)
Conclusion
L’épanouissement et le progrès de l’individu, mais aussi de la communauté sont étroitement liés à la vie et à la survie de la langue qui est la leur. Elle les a faits ce qu’ils sont. Ils la font ce qu’elle sera. Cette survie et la continuité de cette langue sera assurée par le dictionnaire en consignant tous les mots recensés.
” L’emploi de ces mots, dans l’expression orale et écrite des individus, donne lieu à un choix et à des créations multiples, assurant ainsi la vie de la langue. Il en est de même des grammaires, qui décrivent le fonctionnement d’ un système linguistique, et qui offrent, cependant, de nombreuses combinaisons possibles, pour exprimer un fait.” (Geoffroy-Faggianelli, 1981,71)
Toutefois, une langue ne peut brûler les étapes pour compenser un retard sur ses voisines, et il est à craindre que “le public qu’ il s’agit d’ atteindre reste longtemps insensible à l’enrichissement artificiel de sa langue écrite. Si celle-ci se trouve dans le cas de s’élever à un niveau supérieur à celui que des siècles de quasi-stagnation lui ont assigné, elle le fera normalement par étapes, pour peu que sa culture dès les degrés inférieurs de l’enseignement devienne un jour, comme il est souhaitable, une réalité.” (Gourvil, 1976, 124)
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6 Annexe / L’unification linguistique en Europe et dans le monde
6.1 INTRODUCTION
“L’état naturel des langues est le dialectalisme.
Mais les langues, comme les hommes,
ne peuvent vivre à l’état de nature.”
Robert Lafont
Partout dans le monde, en Chine avec le chinois, en Tanzanie avec le swahili, avec le ‘bahasa indonesia’ en Indonésie, le tok pisin en Papua-Nouvelle Guinée, etc., des efforts très importants de planification linguistique, dont l’unification, sont soutenus par le pouvoir politique en place pour faire face aux problèmes de communication,
d’éducation et d’administration et pour éveiller une identité culturelle propre à ces nations notamment face à d’autres langues venues de l’étranger qui risquaient de constituer une menace pour l’intégrité culturelle des populations autochtones. Au cours des derniers siècles, des langues européennes furent normalisées. Ainsi, une des plus vieilles réussites en matière de normalisation linguistique est sans conteste la confection de la Bible d’ Etat ou Statenbijbel de 1618 à 1637 pour laquelle des traducteurs de toutes les parties des anciens Pays-Bas collaborèrent démocratiquement à la recherche de la forme la plus commune à tous les locuteurs néerlandophones de l’époque. Plus tard, Monaco verra de la même façon le monégasque standardisé en vue de l’enseigner dans les écoles. En 1993, suivant une autre méthode, le batua deviendra la langue unifiée basque dès 1968, en se basant sur le dialecte guipuzcoan, utilisé par le plus grand nombre. Le théologien Venceslas Hammershaimb, lui, forgea seul une langue écrite unifiée pour le féroïen au 19e siècle en prenant bien soin de ne retenir que les formes les plus distinctes du danois qui menaçait cette langue. Enfin, d’autres langues comme le tzigane et le ‘rusyn’, langue slave transfrontalière parlée notamment en Vojvodine et en Slovaquie, sont en voie de normalisation.
6.2 SITUATION ACTUELLE
Actuellement, comme les langues ‘majoritaires’, nombre de langues ‘minoritaires’ ont atteint le stade vital de l’uniformisation (cf l’occitan, le frison, … en Europe; le népali, le khmu’, … en Asie; le berbère, … en Afrique).
La tolérance de grandes langues unifiées comme l’anglais, l’allemand, l’espagnol, le portugais à l’égard de leurs dialectes est devenue remarquable.
Ainsi, l’allemand qui compte 10 dialectes absorbe les différents synonymes qui peuvent apparaître à côté de centaines de mots de la langue standard: Abendessen ( (le) souper) aura pour synonymes Abendbrot, Nachtessen, Vesper, Abendstück, Nachtmahl, Abendkost, Nachtkost suivant les régions; Samstag (samedi), Satertag, Sonnabend; Karneval (carnaval), Fasching et Fastnacht.
De même, l’anglais tolérera pour traduire ‘nous deux’: ‘we two, (the) two of us, us two, thee and me, (the) two on us’; ‘parmi’: ‘amongst’ à côté de ‘among’; ‘nous sommes’: ‘we bin’, ‘we be’, ‘we am’, ‘us be’ pour ‘we are’, etc.
Les langues ‘minoritaires’ évoluent également dans le sens d’une forme unique, tout en tolérant des variantes.
Pour ce qui est des langues romanes, le romanche en Suisse est en train de passer avec succès d’une langue dialectale à une langue uniforme, le “Rumantsch Grischun”. Le besoin d’une langue unitaire s’est fait sentir à partir du moment où la langue romanche avait acquis une importance suprarégionale. Le RG, basé sur les trois principaux dialectes, est élaboré suivant un principe majoritaire: la sélection des formes linguistiques s’effectue – sauf exceptions – dans le sens de la majorité indiquée par la comparaison des trois variantes prises en considération. Ce principe vaut à tous les niveaux, aussi bien pour la phonétique, la morphologie, la syntaxe et le lexique.
L’argument principal utilisé est que seule une langue standard est en mesure de garantir un usage généralisé de la langue dans la sphère quotidienne de la communication écrite: “Linguatg per scriver e leger.”
On pense également à unifier le franco-provençal parlé notamment dans le val d’Aoste (CZERNILOFSKY, 1997, 149).
En Espagne, le catalan a connu une normalisation réussie en trois étapes: l’orthographe (1913), la grammaire (1918) et le dictionnaire (1932). (HERAUD, 1986, 166)
En Aragon, pour l’aragonais, subdivisé en quatre dialectes, parlé par … un peu moins de 30.000 personnes, le Consello d’a fabla Aragonesa utilise depuis 1974 une norme orthographique et la normalisation de la langue est en cours depuis 1987. (CONSELLO, 1988,1-3)
En 1968, l’Académie basque (Euskaltzaindia) s’est fixé officiellement pour but l’unification des 7 à 12 dialectes. Par souci d’ouverture, on introduisit notamment le ‘h’ prononcé en France, mais inconnu en Espagne. (HENDSCHEL, 1990, 15) Le basque unifié ou batua se base surtout sur le guipuzcoan, le dialecte le plus utilisé aujourd’hui. (KREMNITZ, 1991, 14)
En France, les Occitans pouvaient déjà acheter en 1974 une grammaire rédigée en ‘occitan référentiel’, résultat d’une normalisation des formes des différents dialectes: le Mémento Grammatical de l’Occitan Référentiel de R. Teulat.
En 1975 paraissait un ‘Assimil’ en occitan. L’apprentissage de la langue y reposait sur le dialecte linguistiquement central, le languedocien, aisément compréhensible par tous les autres Occitans, avec le soutien de l’Université Paul Valéry. Tout comme les Romanches en Suisse, toutefois, “totes los parlars d’Occitania son de bona lenga d’oc.” (TAUPIAC, 1977, 10)
A l’Est de l’Europe, les langues slaves se sont unifiées de diverses façons. Le serbo-croate (ou serbe et croate depuis la guerre) s’est uniformisé dès 1835. Un certain Gaj publia alors le premier journal croate: “Novine horvatske” afin de propager les projets de grande Illyrie. Cet homme habile n’utilisa pas le dialecte ‘kajkave’ de Zagreb, la capitale croate mais le ‘stokave’ parlé dans le sud de la Croatie qui était beaucoup plus proche du serbe et qui servira aussi de base pour la langue et la littérature serbes. (West M, 1982, 21-22)
En Lettonie où existent trois dialectes, le haut, le moyen et le bas letton, le moyen letton s’est imposé dès 1922 comme langue écrite à tous les niveaux de l’enseignement. Ce dialecte était parlé dans la partie la plus riche de la Lettonie. (PAKLONS, 1991)
Le monde celtique s’est également mis à présenter une version uniformisée de ses langues. Outre le gallois et le breton, l’irlandais fait l’objet d’une simplification. Tel ce livre d’apprentissage du gaélique où “the dialect represented is that of West Munster”. (DILLON, 1961, 20)
Les pays dits germaniques connaissent aussi les dernières unifications linguistiques avec le faroese (ou féroïen) aux îles Féroé où le dialecte central a été favorisé. (LOCKWOOD, 1964, 4)
Ailleurs, des efforts sont fournis afin de rattraper le temps ‘perdu’ et de suivre l’évolution de l’humanité.
En ce qui concerne l’albanais, un dictionnaire anglais-albanais se basait sur le dialecte central, le ‘geg’ (MANN,1957, 53). Les Grecs tentent de favoriser le dialecte de la capitale, Athènes. De même en Iran avec le dialecte de Téhéran. (BLASS, 1969)
Les méthodes d’apprentissage favorisent tantôt
- le dialecte de la capitale comme pour le japonais (JORDEN, éd., 1962), le coréen (PARK, 1968-69), le tagalog (PANGANIBAN, 1946), le chinois (HOCKETT, 1944), le népalais (CLARK, 1963), le khmu’ au Laos (SMALLEY, 1961), le luxembourgeois (BRUCHER, 1982, 19);
tantôt
- le dialecte central comme en thaï(landais) (BROWN, 1967), en javanais (HORNE, 1961-63), un dialecte (central?) berbère (au Maroc) (celui d’Astuken) (ASPINION, 1953);
- le dialecte de la classe dominante: l’hindi (la langue des ‘educated people’ d’Uttar-Pradesh) (BLASS, 1969), et le Bahasa Indonesia (SUPRIJANTO, 1979, 469);
- une ‘koinè’ à partir des formes les plus communes rencontrées dans les différents dialectes (néerlandais (1637), finlandais (dès 1642): dans les deux cas, la Bible en langue unifiée devint dès lors un véritable facteur d’unification linguistique (DELECLOS, 1988); en norvégien (GARMADI, 1981, 189));
- tous les dialectes comme en mauritanien (le hassaniya) (4 dialectes) (BLASS, 1969) ou plusieurs à la fois en lapon (NIELSEN, 1926-29);
- la langue utilisée dans les textes anciens comme en hébreu moderne avec des emprunts à toutes les autres langues sémitiques (en tout premier lieu l’arabe) (GARMADI, 1981, 191).
De leur côté, des tziganes du monde entier se sont rassemblés à Sarajevo en 1986 pour standardiser l’orthographe et le lexique de leur langue le ‘romany’ (Siftar, 1987, 36-37).
6.3 CONCLUSION : tableau synoptique et conséquences positives
6.3.1 Tableau synoptique
Il est devenu intéressant de dresser un tableau, même incomplet, de quelques langues normalisées ou en voie de normalisation et de faire ressortir la méthode utilisée. Il est probable que les moyens de communication existants permettraient de se documenter en profondeur sur la problématique à l’échelle mondiale.
Puisse ce fascicule nous faire réfléchir, nos-ôtes Walons, à l’unification de notre propre langue.
LANGUES | MODE DE NORMALISATION | NORMALISATION
| |||||
| central | capitale | formes les + communes | autres | finie | en cours | en projet |
WALLON | Normalisation possible: – le centre-wallon ou – le wallon de Namur (à peu de choses près ‘le’’ centre-wallon) – les formes les plus communes aux 4 dialectes wallons (solution plus ‘démocratique’, somme toute peu différente de chacune des précédentes)
| + | |||||
EUROPE |
| ||||||
albanais |
|
|
|
|
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|
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allemand |
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|
|
| + |
|
|
anglais | + |
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| + |
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basque | +- |
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breton |
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|
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|
|
bulgare |
|
|
|
|
|
|
|
catalan |
|
|
|
|
| + |
|
cornish (GB) |
|
|
|
|
|
|
|
corse |
|
|
|
|
|
|
|
danois |
|
|
|
| + |
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|
écossais |
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|
|
|
|
|
|
espagnol |
|
|
|
| + |
|
|
estonien | + |
|
|
|
|
|
|
faroese | + |
|
|
|
|
|
|
finlandais |
|
| + |
| + |
|
|
français |
| + |
|
| + |
|
|
franco-prov. (Aoste) |
|
|
|
|
|
| + |
frison |
|
|
|
|
|
|
|
gaélique |
|
|
|
|
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|
galicien |
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|
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|
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|
|
gallois |
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|
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|
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|
|
grec |
|
|
|
|
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|
|
islandais |
|
|
|
|
|
|
|
italien |
|
|
|
| + |
|
|
kachoube (Poméranie / Pologne) |
|
|
|
|
|
| + |
langues du Caucase |
|
|
|
|
|
|
|
langues du Nord de la Russie |
|
|
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|
|
|
|
lapon |
|
|
|
|
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|
|
letton | + |
|
|
|
|
|
|
lituanien |
|
|
|
|
|
|
|
luxembourgeois |
| + |
|
|
| + |
|
macédonien |
|
|
|
|
|
|
|
maltais |
|
|
|
|
|
|
|
manx |
|
|
|
|
|
|
|
monégasque |
|
|
|
|
|
|
|
néerlandais |
|
| + |
| + |
|
|
norvégien |
|
|
|
|
| + |
|
occitan | + |
|
|
|
| + |
|
polonais |
|
|
|
|
|
|
|
portugais |
|
|
|
|
| + |
|
romany (tzigane) |
|
|
|
|
| + |
|
romanche |
|
| + |
|
| + |
|
roumain |
|
|
|
|
|
|
|
russe |
|
|
|
|
|
|
|
rusyn (Slovaquie) |
|
|
|
|
|
| + |
sarde |
|
|
|
|
|
|
|
serbo-croate | + |
|
|
|
|
|
|
slovaque |
|
|
|
|
|
|
|
slovène |
|
|
|
|
|
|
|
sorbe (Silésie / Allemagne) |
|
|
|
|
|
|
|
suédois |
|
|
|
|
|
|
|
tchèque |
|
|
|
|
|
|
|
turc |
|
|
|
| + |
|
|
(etc?) |
|
|
|
|
|
|
|
6.3.2 Conséquences positives de l’unification ORALE ET ECRITE de langues minoritaires en Europe et ailleurs
6.3.2.1 ROMANCHE
LE RG (romanche unifié), une langue de compromis
Manfred Gross, neue Anstrengungen zur Erhaltung und Förderung des Rätoromanishen in der Schweiz, Europa Ethnica, 3/90, p.118 (aus: p.117-125)
Das RG (Rumantsch Grischun) ist eine Kompromisssprache.
Projekte und Arbeiten der Lia Rumantascha, Eur. Ethnica, 2/94, p.59-62
Projekte und Arbeiten der lia Rumanischa
Die Ausgabe der linguistischen Datenbank der Lia Rumantscha wurde nur möglich
dank der Bereitschaft von mehr ais 300 Subskribentinnen und Subskribenten, für die
Kosten der Publikation vollumfänglich aufzukommen, was auf eine erhebliche
Akzeptanz des Rumantsch Grischun ais verbindende Schriftsprache schliessen lässt.
Die Tatsache, dass von den 550 erschienenen Exemplaren trotz des stolzen Preises von
260.- SFr. heute nur noch einige wenige (ca. 30 Stück) übriggeblieben sind, deutet auf
ein grosses Bedürfnis nach râtoromanischen Neuwortschöpfungen hin.
Travaux linguistiques: création lexicale
Romanisch-Französisches Wörterbuch
lm Jahre 1990 erschien bei der Lia Rumantscha in Chur das Dictionnaire du
vocabulaire fondamental romanche ladin vallader – français et français – romanche ladin
vallader des Montrealer Linguisten und Universitätsprofessors Gilbert Taggart. Das
Französisch-romanische Wörterbuch entspricht einem langjährigen Wunsch der
Râtoromanen. Nachdem Anton Vellemans, Dicziunari scurznieu da la lingua ladina”
mit franzôsischer, deutscher und englischer Übertragung (1929) vergriffen war, fehlte
bis anhin diese verbindende Brücke zwischen den beiden neolateinischen Sprachen.
Das vorliegende Wôrterbuch von Taggart ôffnet nunmehr die Râtoromania der
gesamten Frankophonie und ermöglicht ihr, sich fortan direkt mit der rätoromanischen
Sprache zu beschäftigen, ohne jeweils auf deutsch-romanische Wörterbücher
zurückgreifen zu müssen.
Taggarts romanisch-deutsches Wörterbuch enthält auf 452 Seiten rund 9000
Stichwörter, die nach ihrer Frequenz, Nützlichkeit, Aktualität und Beziehung zum
kulturellen Leben ausgewählt worden sind. Die Aussprache ist den einzeinen
Stichwörtern in phonetischer Transkription (API) beigefügt. Ergänzt werden die beiden
Teilbereiche des zweisprachigen Wörterbuchs durch eine Klassifikation der
romanischen bzw. französischen Verben, nach denen jedes Verb im Wörterbuch
eingeordnet ist. Den Abschluss bildet eine Bibliographie der für die Erarbeitung des
Werkes verwendeten schriftlichen und akustischen Dokumente.
Forschungsstand und Verbreitung des Rumantsch Grischun
Die wissenschaftliche Grundlage der rätoromanischen Brückensprache Rumantsch Grischun
ist so gut wie abgeschlossen. Nach der Herausgabe des Piedari grond (linguistische
Datenbank) ist die Sprachstelle der Lia Rumantscha damit beschäftigt, die rätoromanische
(p.60) Sprache weiter auszubauen und zu modernisieren. Geplant ist als nächstes, die
gesamte linguistische Datenbank auf Diskette herauszugeben, was den grossen Vorteil der
permanenten Aktualisierung des Wortschatzes mit sich bringt (Wörterbücher veralten
bekanntlich sehr rasch). Auf der Prioritätenliste der Sprachstelle der LR steht ferner seit
längerer Zeit auch ein Ausbau der Grammatik des Rumantsch Grischun, die noch dem Stand
von 1985 entspricht (integrierte Elementargrammatik im Piedari RG).
Parution d’un quotidien
(p.61) Umfrage betreffend Rumantsch Grischun und rätoromanische Tageszeitung
Das langjährige Projekt einer râtoromanischen Tageszeitung (,,Quotidiana”), das 1988 mittels einer Probenummer erstmals ernsthaft zur Diskussion gestellt wurde, scheint nun nach heftigen Kontroversen zwischen der Lia Rumantscha, einer eigens dafür gegründeten Stiftung (,,Pro Svizra Rumantscha”) und den Bündner Zeitungsverlegern doch noch konkrete und hoffnungsvolle Formen anzunehmen. Die drei obgenannten Interessensgruppen haben sich nun jedenfalls zusammengefunden, um die Rahmenbedingungen für eine romanische Tagespresse zu diskutieren.
Gemäss einer repräsentativen Umfrage der Bündner Zeitung und des Bündner Lokalradios ,,Radio Grischa” vom 27. Januar 1994 stehen denn auch die Aussichten für eine râtoromanische Tageszeitung – trotz der hohen Produktionskosten, die teilweise von Bund und Kanton Graubünden unter dem Titel der Sprachfôrderung getragen werden könnten – recht gut. Mehr ais die Hâlfte der Bündner Bevölkerung spricht sich für eine râtoromanische Tageszeitung aus.
Auch das Rumantsch Grischun stösst in derselben Umfrage auf breite Akzeptanz: fast jeder zweite Einwohner Graubündens (48,5%) findet die neue râtoromanische Schriftsprache gut und sinnvoll, etwa jeder vierte (26,6%) finden sie nicht gut, und einem Viertel (24,9%) ist die Frage gleichgültig. Bereits im Jahre 1987 führte Dr. Erwin Diekmann vom Romanischen Seminar der Universitât Mannheim eine Umfrage zum Rumantsch Grischun durch mit dem Ziel, die Stellung der Râtoromanen zu einer Schriftsprache zu untersuchen. Auch hier kam RG ais Standardsprache gut an: Auf die Frage « Wie gefällt Ihnen das Rumantsch Grischun alles in allem?” antworteten 15,2% mit sehr gut, weitere 34,4% mit gut, 29,4% mit teils gut, teils weniger gut, 1 0% mit weniger gut und nur 9,7% mit gar nicht gut.
Zu âhnlichen Resultaten kamen auch weitere Umfragen, die in der Zeit zwischen 1985 und 1988 von verschiedenen Seiten bei der romanischsprachigen Bevölkerung durchgeführt wurden. Auf die Frage ,Was sagt Ihr zu einer gemeinsamen Schriftsprache für aile romanischen Idiome?” antworteten im Jahre 1985 anlässlich einer Rekrutenumfrage im Rahmen eines Nationalfonds-Projektes 34% mit ,gute Idee”, 18% mit ,nôtig”, 13% mit unnôtig und nur 1 1 % mit ,,schâdlich” (19% k.M.). Im April 1988 wollte das Bündner Tagblatt von seinen Abonnenten in vier ausgewâhlten Gemeinden Romanischbündens wissen, wie ihnen das RG als Schriftsprache gefalle: 17% fanden es vorzüglich, 43% gut, 26% teilweise gut, 5% weniger gut und nur 4% gar nicht gut. Und im Sommer 1988 prüfte schliesslich auch das Radio rumantsch bei seinen Hörerinnen und Hörern die Verstândlichkeit des RG und eruierte den möglichen Wunsch nach regelmässigen Beitrâgen in der neuen Einheitssprache: 73,7% gaben an, RG zu verstehen, und 49,5% (gegenüber 49,2% Neinsagern) würden es begrüssen, wenn Radio rumantsch regelmässig Sendungen in RG austrahlen würde.
Littérature: un premier roman
(p.62) Erster Roman in Rumantsch Grischun
Beim Octopus Veriag in Chur ist 1993 der erste Roman in RG erschienen. Sein Autor:
Flurin Spescha, Titel des Buches: Fieu e flomma (Feuer und Flamme).
Fieu e flomma ist ein Kriminalroman, geschrieben aus der Sicht einer Frau, die an
einem Herbsttag im Jahre 1990 aus dem spie8bürgerlichen Leben ihres kleinen
Bergdorfes in der Surselva ausbricht, ihren Mann und ihre beiden Tôchter verlässt, um
ihr eigenes Leben zu leben. Eine Affâre mit einem Pampersfabrikanten in Pontresina,
wo sie als Langlauflehrerin tâtig ist, hat fatale Konsequenzen. Maria Angelica Coller-
Daieu, so der Name der Protagonistin, fällt in die Arme des FBI – und sieht sich
plötzlich wieder mit den Ihrigen konfrontiert…
Le Reverse Language Shift
Eidgenössische Volkszählung 1990
(p.62) 1980 gaben 51.128 oder 0,8% der Schweizerinnen und Schweizer
Rätoromanisch als Muttersprache an. 36.017 (21,9%) der Bündner Bevölkerung
bekannten sich damals zur romanischen Sprache. Die Volkszählung 1990 ergibt nun
folgendes Bild: 39.632 oder 0,6% der Schweizerbevälkerung und 29.679 oder 17,1%
der Bûndnerinnen und Bündner gaben Rätoromanisch als Hauptsprache an.
Râtoromanisch als Haupt- und Umgangssprache wird gemäss Zählung regelmässig von
66.356 (1,0%) Schweizerinnen und Schweizern und von 41.092 (23,6%) Bürgerinnen
und Bürgern Graubündens verwendet. Dieser hohe Anteil an Personen, die
Rätoromanisch sprechen und verstehen, darf aber nicht darüber hinwegtäuschen, dass
das Rätoromanische in manchen Regionen Graubündens sehr gefährdet ist. (Eine
genaue Auswertung und Interpretation der Lsprachsituation Romanischbündens gemäss
Volkszählung 1990 ist in Auftrag gegeben worden.)
1 Flurin Spescha: Fieu e flomma. Octopus Verlag, Chur 1993. 166 Seiten, 25 Franken.
6.3.2.2 BASQUE
Georg Kremnitz, Aktuelle Probleme der Sprachpolitik in Euskadi, Europa Ethnica, 1/91, p. 10-22
Die Normsprache (Batua), deren theoretische Grundlagen in 1968 wPahrend eines Kongresses formuliert wurden, stützt sich vor allem auf das Gipuzkoanische, den heute am meist gesprochenen Dialekt. (…) Jetzt ist die überwiegende Mehrzahl der entstehenden Texte auf Batua aufgefasst. (p.14)
Gut für die Schulen, die Medien und kulturelle Produktion.
Olivier de Marliave, Fêtes et traditions du Pays basque, éd Sud Ouest, 1998
(p.38) “La seule chance de survie de l’euskara, outre une profonde réforme de la politique culturelle, réside dans son unification.
En 1968, l’Académie de la langue basque a donc créé l’euskara batua (basque unifié) à base des dialectes labourdin, navarrais et gipuzkoan, qui a fini par s’imposer après de fortes réticences.
Le batua a permis l’émergence d’une presse et d’une édition transfrontalière; un des grands écrivains ibériques contemporains, Bernado Atxaga, est Basque. Il publie dans sa langue et son premier roman, Obabakoak, a été traduit dans 17 pays! Autre avantage énorme du batua: la diffusion des médias. On peut ainsi suivre la TV basque ETB (Euskal Telebista) au sud et apprécier les aventures des héros de feuilletons américains en euskara.
(p.39) Les initiatives de la langue basque s’articulent toujours autour d’une volonté d’unité de l’euskara. Ils ont repris le slogan des premiers militants basques: Zazpiak Bat (7 font 1).
La Korrika (course) qui traverse les 7 provinces du Pays basque a pour but de sensibiliser l’opinion publique, pendant une semaine, à l’avenir de la langue.
Il s’agit d’une course relais. Les coureurs se transmettent un relais.
10e édition en 1997.
départ: Arantzazu (Gipuzkoa), haut lieu symbolique où l’euskara a été normalisé en 1968.
6.3.2.3 MONEGASQUE
Paul Robert Magocsi, Le nationalisme monégasque, contradiction terminologique ou réalité pratique?, Eur. Ethnica, 4/91, p.187-195
Cette renaissance s’est accompagnée de l’apparition de nouvelles recherches en histoire, du recensement et de la standardisation des vocables du parler local (avec des dictionnaires, des livres de grammaire et des manuels scolaires), de la publication de poésie et de prose en monégasque, et de la mise en place de nouvelles institutions scolaires.
La Commission a également entrepris le travail préliminaire à la préparation d’un dictionnaire du monégasque standard. Il semble donc que le monégasque soit passé du stade de dialecte oral moribond à celui de langue littéraire assurée pour les futures générations grâce à la bienveillance du système scolaire national. (…)
Et il est vrai que l’on parle d’un peuple et d’une culture monégasques spécifiques ainsi que d’une langue monégasque, qui est déjà standardisée et enseignée dans les écoles.’
6.3.2.4 BRETON
Im lokalen Rundfunk werden bretonisch-sprachige Sendungen durchschnittlich
eine halbe Stunde pro Tag, im lokalen Femsehen etwa eine halbe Stunde pro Woche
ausgestrahlt, Diese Sendungen werden aber nur wenig beachtet, da der grösste Teil der
bretonisch-sprachigen Bevölkerung die darin verwendete Standardsprache auf der Basis
des Léon-Dialekts nicht versteht (sic). Neben Radio-France Bretagne senden,,Radio-
Annolique”,,,Radio-Bretagne Ouest”,,,Radio Breiz Izel”, die vom Staat subventioniert
werden, auch in bretonischer Sprache. (GORNIG, 1998, p.47 (Europa Ethnica)
6.3.2.5 THAÏ
Martin Lutterjohann, Thai Wort für Wort, Reise Know-How, 1994
(p.9) “Es gibt in Thailand eine Standardsprache, die von der Aussprache der Zentralregion abgeleitet ist.” So nicht von dem Bangkok-Dialekt.
6.3.2.6 BERBERE
Ingmar Söhrmann, Ceuta and Melilla – Spain’s presence on African soil, p. 36-61, in: Eur. Ethn. 1-2/1999
(p.40) Imazighen is the plural form of amazigh, which is ther Berber name for Berbers.
(Berber: maybe from theGreek barbaros (barbarian))
(p.41) The Berber languages are divided in the following way:
1 Tamazight: Middle Atlas in Central Morocco (2,000,000)
2 Tashelhit, Chleuh or Shilha in High and Anti-Atlas and the Sous Valley in Southern Morocco (2,000,000)
3 Zenatiya (2,000,000) with the following sub-groupings:
- a) Riffian, Tarifit or Chelha (500,000 Riffians in Northern and North-eastern Morocco)
- b) Kabyli (1,300,000) in Kabyle Mountains in Algeria
- c) Zenatiya Mzabian (25,000) in Ghardaia (Central Algeria)
- d) Shawia or Tashawit (150,000) in the Aures Mountains of Algeria (close to Tunisia).
(p.41) Tamazight, Tashelit and Riffian, “the three major dialect groups in Morocco share the same basic syntactic structure. The differences betwen them are mainly phonological and lexical. Each of the three major dialect groups is further divided into various subdialects and the greater the geographical proximity of these the more thy show similarities in their phonology and lexicon.”
6.4 BIBLIOGRAPHIE
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