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Unifiadje dè l’ langue walone / Unification de la langue wallonne

Unifiadje dè l’ langue walone

èt crèyativité dès Walons 

Unification de la langue wallonne

et créativité des Wallons

Johan Viroux

Plan

Unification

1 Le wallon, déjà une unité

2 Le cadre de l’ unification

2.0. Les tendances généralisatrices de l’ homme

2.1. Principes

2.2. Applications

 

3 Les résolutions

3.0. La polymorphie du wallon

3.1. Unification de l’ orthographe: une forme commune

3.2. Unification de la phonologie : une forme commune

3.3. Unification de la morphologie: une forme commune

3.4. Unification de la syntaxe: vers la structure la plus wallonne.

3.5. Le domaine sémantique: tous les sens sont conservés.

 

4 Résultat concret: la créativité

5 Bibliographie

6 Annexe / L’unification linguistique en Europe et dans le monde et conséquences positives

 

L’ unification

 

                   “Iter est quancumque dat prior vestigium.”

                                       (Publius Syrus)

(Il y a une route partout où un autre est passé le premier.)

( Ti sûrès todi bin lès rotes dau prumî qu’ a froyî l’ vôye.)

                                                                                             (Trad. d’ A. Laloux,1971, s.p.))

 

1 L’unité du wallon

 

     Une mosaïque n’est-elle pas transcendée dans une unité supérieure ? (Bal, 1990) Comme toute langue, le wallon, composé de dialectes, eux-mêmes constitués de parlers, ne présente-t-il pas une certaine unité?  Citons à ce sujet Louis Remacle (ULG): “Etant donné que la syntaxe wallonne varie peu d’ une région à l’ autre, il me paraît certain qu’ en étudiant avec soin l’ usage d’ une localité wallonne, on éclaire d’ une façon très satisfaisante l’ usage du domaine wallon tout entier.” (Remacle, 1952,13) Pour Omer Bastin, nos patois (sic) tendent à s’unifier sous l’influence des grands centres proches et de la multiplication des moyens de communication qui favorisent les contacts. (Bastin, 1969, 5)

 

 

1885

Laurent Hendschel, in : La planification linguistique en wallon : déjà une vieille histoire ?, in : EB, 481, 1995, p.4-8

 

Dans la fameuse pièce Tåtî l’ Pèrikî d’Edouard Remouchamps (1885), les citadins parlent évidemment la langue de Liège, mais l’écrivain juge utile de faire parler les serviteurs un peu simplets et rustauds dans un dialecte est-wallon mixte de l’Ardenne et du Condroz – tout sauf liégeois. (p.8)

 

1908

César Cornil, (militant socialiste, syndical et militant de la libre-pensée; 1880-1937, membre du POB), in : EB, 497, 1997, p.6

« Pour nous, littérateurs wallons, la tâche ne serait-elle pas beaucoup plus belle si, à l’instar de ces grands hommes qui rêvent de créer une langue universelle destinée à donner naissance aux liens de frater­nité qui, fatalement, uniront tous les peuples, nous nous attachions, nous, à rénover notre langage wallon afin qu’il soit compris d’une même manière dans toute la Wallonie et employé d’une même façon? […] travaillons surtout à l’uni­formité de la langue wallonne. »

 

* César Cornil fut l’un des fondateurs de l’Association littéraire wallonne de Charleroi en 1908.

 

1981

Gaziaux J.-J., La vie agricole à Jauchelette, Etude dialectologique et ethnographique, 1981, p.1748

 

« On notera que les mots qui ont une grande extension dans le domaine wallon sont proportionnellement mieux connus que les autres. »

 

1995

Laurent Hendschel, in : La planification linguistique en wallon : déjà une vieille histoire ?, in : EB, 481, 1995, p.4-8

 

Les animateurs du « Walon è scole » sont obligés, par la force des choses, d’enseigner le wallon du centre urbain /où ils enseignent/.(p.7)

 

La normalisation du wallon est inexorable. (p.7)

 

1999

M.H., Le wallon dans notre poche … un plaisir, LS 12/10/1999

 

(à propos de l’Assimil wallon)

Aborder le wallon, mais lequel?

– Celui des grandes villes: Charleroi, Liège, Namur, répond Guy Fontaine.  Il a fallu choisir, écarter Mons, Tournai,le picard.

 

2008

in : EMA, 5, 2008, p.4

au sujet de la bande dessinée de Tintyin « Lès-ôrerîyes d’ èl Castafiore »

 

„On a préféré utiliser la langue qui s’est progressivement formée dans le bassin carolorégien au cours de l’industrialisation du 19e siècle, une ‚koinè’ naturelle, accessible à tous, et reflétant la réalité linguistique régionale. »

 

 2 Cadre de l’unification

 

2.0. Les tendances généralisatrices de l’homme

 

     Si l’on suivait jour par jour le parler des nourrissons de divers pays, on observerait à coup sûr des traces importantes d’une normalisation phonétique relative, au sein même d’une masse de faits en apparence désordonnés.  De même, quelques temps plus tard, l’enfant, dans son apprentissage de la langue, produit des ‘erreurs’, familières à tout observateur du langage enfantin, qui témoignent d’une activité généralisatrice.  Ainsi, l’enfant produira ‘prendu’ sur le modèle de ‘fendu, tendu, entendu’; ‘mouru’ sur le modèle de ‘couru’; elle ‘boivait’ (pour ‘buvait’) …

 

2.1. Principes

 

                      “L’état naturel des langues est le dialectalisme.  Mais les langues, comme les hommes, ne peuvent vivre à l’ état de nature.”  (R. Lafont)

 

     Qu’entend-on d’abord par normalisation, par uniformisation?  Le dictionnaire définit les termes comme suit.  Normalisation = ensemble de règles visant à spécifier, unifier et simplifier en vue d’un meilleur rendement dans tous les domaines de l’activité humaine; uniformiser = rendre de même forme, de même nature, de même genre.  On normalise, on unifie, on simplifie donc ce qui est multiforme, morcelé, compliqué.  La normalisation d’une langue peut se présenter sous diverses formes.  Un dialecte est considéré comme la norme.  Il a dominé les autres, puis les a recouverts, ce dialecte étant peut-être celui de la capitale, celui utilisé par les principaux responsables de l’Etat.  Ou c’est celui dont les formes ont le plus de chances d’être comprises par tous les membres de la communauté linguistique.  Dans ce cas, ce dialecte est bien souvent le dialecte géographiquement central.  Autre solution, les formes jugées les plus communes (sans nécessairement appartenir à un seul dialecte) vont former une langue normalisée.

 

     Cette normalisation se présente comme un moyen de stimuler l’aspiration d’une langue à l’autonomie, surtout lorsqu’ elle présente une grande ressemblance avec une autre langue, mieux défendue politiquement, et elle s’ intègre dans un processus de planification linguistique comprenant la codification de la langue par des dictionnaires et des grammaires et la décision politique de soutenir cette langue dans l’ enseignement, les media et toutes les branches de la vie publique.

 

2.2. Applications

 

     Partout dans le monde, en Chine avec le chinois, en Tanzanie avec le swahili, avec le ‘bahasa indonesia’ en Indonésie, le tok pisin en Papua-Nouvelle Guinée, etc, des efforts très importants de planification linguistique, dont l’ unification, sont soutenus par le pouvoir politique en place pour faire face aux problèmes de communication, d’ éducation et d’ administration et pour éveiller une identité culturelle propre à ces nations notamment face à d’ autres langues venues de l’ étranger qui risquaient de constituer une menace pour l’ intégrité culturelle des populations autochtones.  (Hamers,Blanc, 232-236)  Au cours des derniers siècles, des langues européennes furent normalisées suivant une des 3 méthodes précitées.  Ainsi, une des plus vieilles réussites en matière de normalisation linguistique est sans conteste la confection de la Bible d’Etat ou Statenbijbel de 1618 à 1637 pour laquelle des traducteurs de toutes les parties des anciens Pays-Bas collaborèrent démocratiquement à la recherche de la forme la plus commune à tous les locuteurs néerlandophones de l’époque. Plus tard, Monaco verra de la même façon le monégasque standardisé en vue de l’enseigner dans les écoles. En 1993 Suivant une autre méthode, le Batua deviendra la langue unifiée basque dès 1968, en se basant sur le dialecte guipuzcoan, utilisé par le plus grand nombre.  Le théologien Venceslas Hammershaimb, lui, forgea seul une langue écrite unifiée pour le féroïen au 19e siècle en prenant bien soin de ne retenir que les formes les plus distinctes du danois qui menaçait cette langue. (Baur,s.p., s.d.; Kremnitz,1991,10-22; Magocsi,1991,187-194;Kattenbusch,1989,164-172)  Enfin, d’ autres langues comme la langue tzigane et le ‘rusyn’, langue slave transfrontalière  parlée notamment en Vojvodine et en Slovaquie, sont en voie de normalisation.

 

      Qu’en est-il du wallon ?  Il faut distinguer la forme du sens de chaque mot. Il faut tout d’abord combattre l’idée tenace que toutes les formes wallonnes sont sacrées et que l’on ne peut pas y toucher …  Certes, toutes ces formes ont une dignité égale mais cela n’empêche pas que l’une d’entre elles est généralement plus utilisée que les autres ou recèle plus de potentialité de régularisation.  Et que donc il est loisible de procéder à un choix. (Levêque, 1981, 13-14)  Un mot possède un sens et une forme et la forme est le support du sens, elle le véhicule.  Pour

rendre le wallon davantage véhiculaire, pour véhiculer toutes les significations que supporte cette forme, il faut donc normaliser la forme.

 

     Quand on parle de richesse du wallon, il s’agit bien de la richesse sémantique du wallon.  Comme toute langue, la spécificité du wallon réside dans la vision du monde qui nous entoure et on ne peut y toucher au risque de la détruire.  En d’autres termes, c’est le sens des mots qui témoigne de notre vision de la réalité, du génie des Wallons et il n’est dès lors pas question d’ appauvrir le wallon par la suppression de définitions lexicales locales, ni même des mots de même sens mais de forme trop différente ( en l’ occurrence, 2 synonymes).

 

Ex.

– gârlot: = grelot (ouest-wallon)

          = grelot, larynx (centre-wallon).

– grochi: = grossir (est-wallon)

           = grossir, prospérer (ouest-wallon); etc.

 Les sens de larynx / prospérer ne seront pas supprimés.

 

– one miète: = on pô: un peu.

‘canada’ = ‘crompîre’ = ‘pètote’: pomme de terre;      etc.

  Tous les mots sont conservés.

 

NORMALISATION

FORME des mots

SENS des mots

   maximum   

minimum

 

     En guise de conclusion, la normalisation du wallon renforcera sa fonction sociale en tant que langue de communication à côté du français en Wallonie et la mentalité, la fierté des Wallons comme membres d’une même communauté.  Elle permettra enfin d’envisager une amélioration de la production culturelle wallonne avec un public plus large et surtout la promotion de son enseignement.  Beaucoup d’obstacles seront surmontés pour atteindre un bilinguisme et un biculturalisme généralisés, pour prétendre à faire du wallon une langue officiellement nationale.

 

 

3 Les résolutions

 

1.3.0. Réduire la polymorphie du wallon

 

     Dans ‘On walon po d’mwin’ (Hendschel,1990,14), les formes lexicales standard doivent répondre au ‘critère d’acceptabilité formelle’ : la forme unifiée doit à juste titre ‘ressembler’ à ce à quoi on est habitué dans le dialecte, elle doit répondre à la conception que se font de leur langue leurs locuteurs. Il faut ajouter qu’une grande majorité de Wallons s’exprimant ou comprenant le wallon, partiellement ou non, n’a jamais lu un mot de wallon et est plus habitué aux règles orthographiques françaises dont il faudra, semble-t-il, tenir compte dans un premier temps.  La tentation est également grande de favoriser le centre-wallon, qui peut être compris

par tous les Wallons, et d’ évaluer la répartition de la population wallonne suivant les dialectes.  Des 4 dialectes wallons, l’ est-wallon avec le bassin liégeois et Verviers, et l’ouest-wallon avec

le pays de Charleroi, sont certainement ceux qui trouvent de loin le plus de locuteurs potentiels, suivis du centre-wallon (Namur, Basse-Sambre, Andenne) et, loin derrière, le sud-wallon.

 

     Suivant tous ces critères, la solution idéale semble celle prise par Jean Germain, chercheur à l’UCL, qui prône une langue composite avec 2 ou 3 dominantes pour ‘être plus aisément reconnue comme représentative des divers dialectes et mieux acceptée par un plus grand nombre.’  (Germain, 1989,216) Les variétés plus centrales (en l’occurrence ici Liège et Namur) seraient destinées à marquer le wallon standard de leur empreinte davantage que les autres parlers (id.,218) Ils devraient contribuer à la construction lexicale du wallon.  Un certain nombre de synonymes seraient conservés pour éviter de trancher entre 2 lexèmes différents : pwate et uch, odjoûrdu et oûy, quétefîye et moutwè, …

 

1.3.1. Unification de l’orthographe basée sur la lecture

 

   ” Les fonctions de l’orthographe sont d’assurer la transmission intégrale et non ambiguë des messages.  Pour ce faire, l’orthographe doit refléter aussi fidèlement que possible la prononciation, faciliter la lecture et marquer les rapports syntaxiques.”  (Leleux, 1983,7-8) En outre, dans la majorité des langues européennes, il existe une tendance à l’élimination des digrammes grecs et de l’y, remplacés par leurs équivalents nationaux, et à l’accommodation des mots savants et des mots d’ emprunt moderne à la prononciation, à la graphie et à l’ accentuation nationales.  De même, l’orthographe analogique garde dans ces langues toute son importance face aux phènomènes d’assimilation (paard /t/- paardekracht (en néerl.); tchivau – on tch’vau  /t¹f/ (en wallon); I got you (/’I gotche’/)( en anglais);…).

 

     Ceci nous amène à parler de 3 principes utilisés dans les orthographes de ces langues, ainsi qu’en wallon:

 

1° le principe phonématique: un  phonème est rendu par un signe;

2° le principe morphologique, celui de l’analogie et de l’isomorphisme;

3° le principe étymologique, où la forme se rapproche de l’originelle.

 

Ces principes sont souvent en conflit ; tantôt, on donnera la préférence à l’ un, tantôt à l’ autre: malade /-t/ (principe 2° au lieu du 1°), timp (le 3° au lieu du 1°), etc., ce qui fait dire à certains que chaque réforme orthographique est une ‘oeuvre en perpétuel devenir’. (Vildé-Lot.)  Entre également en compte le fait qu’une langue est lue davantage qu’écrite et que, suivant des expériences récentes, les mots sont reconnus très rapidement lorsque l’oeil se pose un tout petit peu à gauche du milieu du mot.  “Il existe donc une position optimale du regard dans les mots et si cette position ne se trouve pas juste au milieu du mot, c’est parce que généralement l’information est surtout contenue dans le début des mots”.  (Dominique, 1992) Il faut donc que l’orthographe en début de mot ne soit pas négligée.

 

 

Les règles de l’orthographe wallonne

 

     A une langue écrite sans règles au 19e siècle a succédé l’orthographe ‘Feller’ du nom de Jules Feller, lauréat d’un concours organisé par la Société liégeoise de littérature wallonne au début du siècle. Dans l’édition définitive de ces règles, où il s’inspire de l’orthographe française, il insiste pourtant sur le fait que “le français a des graphies mauvaises, inutilement compliquées, dues au pédantisme ou à l’ignorance.  Il faut savoir en secouer la tyrannie en wallon pour se rapprocher de ce qu’exigent la phonétique et l’ histoire.” (Feller,1902) Ces règles furent publiées dans un essai en 1900. Elles rencontrèrent partout le meilleur accueil et son auteur s’ouvrait à l’avenir en disant: ” Si des études ultérieures démontraient l’ avantage de certaines corrections aux règles proposées, il va de soi que nous nous empresserions de les introduire dans la pratique.” (Ibid.,56)

 

     Toujours dans cette étude, en parlant des 3 principes orthographiques précités, Feller voulait établir une subordination entre eux quand on devait obéir à plusieurs nécessités à la fois et à son avis, la phonétique devait primer tout. (Ibid., p.59) (On dira maintenant plutôt phonologie)

 

      Dans les choix orthographiques, les règles Feller ne s’isolent certainement pas du reste de l’Europe.  Exemples:

 

·      les consonnes géminées dans la langue parlée le sont aussi dans la langue écrite en wallon et en:

italien

ottina,pubblicita,febbre

 

·      les consonnes non géminées sont seulement écrites une fois en wallon comme en:

serbo-croate

abònent (abonné)

tchèque

cigareta

portugais

afluente(affluent), ocupar

roumain

espagnol

terorist

abacial

·      les digrammes grecs et latins sont remplacés en wallon comme en

 

serbo-croate

analfabet;

danois:

biograf, telefon

finnois

asfaltoida (asphalter)

turc

antrasit, alfabe

hongrois

elefant, fizika

polonais

alfabet, etnografia

portugais

filosofia, aritmetica

suédois

alfabet, biograf

·      les mots étrangers sont assimilés comme en:

 

serbo-croate polonais

dzudo (judo), dzip (jeep)

Gwatemala, Urugway, Izrael

 

·      ‘x’ latin devient -ks- (en wallon: -cs- ou-ks-) comme en

 

serbo-croate

taksi

turc

ekspres, eksantrik

 

 

finnois

fikseerata

(fixer)(en photogr.)

norvégien

akseptere

 

 

danois

ekspert;

polonais

ekstra, Luksemburg

 

  • ‘x’ latin devient -gz- comme en:

turc

egzoz (échappement)

 

 

polonais

egzamin, egzema

 

 

  • ‘y’ latin-grec devient ‘i’ comme en:

portugais

bicicleta, mistério

roumain

abis (abysse)

turc

anonim

espagnol

sinpatia, sindicalista

  • l’ utilisation fréquente de signes diacritiques (accents, …) comme en hongrois et en turc;
  • qu- en début de mot comme en:

portugais

quando, quaresma, quimica

 

 

  • l’ utilisation du ‘k’ mais dans une moindre mesure qu’ en:

serbo-croate

diskoteka

norvégien

tuberkulose

finnois

detektori

suédois

alkohol

hongrois

Afrika

danois

cirkulation

turc

aktris, molekûl

tchèque

elektrika

polonais          katolik.

 

 

     Avant de passer en revue les règles, il faut souligner l’insistance avec laquelle un chercheur, Luc Isaac, prône une graphie uniforme afin de faciliter “la constitution autant que la

consultation des dictionnaires et, à notre époque, le travail informatique sur les textes dialectaux”. (Isaac, 1984,87)

 

Les règles de l’ orthographe wallonne

 

1) Phonologie: les sons

 

Les voyelles

 

Les voyelles pures

 

A

/Ó/

a

canada, marlatcha, pas, bas

 

/a:/

â

diâle, gâz

 

/):/

å

(est-wallon) clå, tåte, ploråde (comme en danois: Aarhus)

E

/  /

eu

meur, comeune, deur, seur, seu

 

/Ý/

nèveû, aveûle

 

/  /

è

sudjèt, procès, cafè

 

/ :/

ê

infêr, tofêr, wêde

 

 

(centre-wallon) lâid, maîsse, vraî

(entre é et ê): quand le mot français correspondant présente ‘ai’,

 ce digramme correspond à un phonème distinct de é et de ê : par exemple, ‘paîre’ (paire) et ‘pére’ (père), ‘taîre’ (taire) et  ‘têre’ (terre):

cette graphie ne peut être bien sûr utilisée si le son est é /e/ :dans ce cas dans éle (pour  aile) et clér (pour clair) suivant la prononciation.

 

/e/

é

fé, té, fré, mér mais tchanter, vinez (quand /é/ sera suivi de ‘r’ ou’z’ muets)

 

/  /

e

la graphie e s’ emploie par analogie et ne peut  jamais représenter un son: on-ome,… (voir plus loin la voyelle muette)

I

/I/

i

pitit, mi

 

/i:/

î

nîve, lîve

 

 

 

le ‘y’ français =  i: mistére, Ejipe ou î: dj’ î va, stîle

O

/)/

o

posse, po, tot, spotchî

 

/):/

å

lård, pårt (est-wallon)

 

/o/

au

(centre-wallon ): laurd, paurt: quand il existe une correspondance ‘â-au-å’;

 

 

ô

dans les autres cas

 

/ò/

ô

(entre ‘ô’ et ‘oû’): cô, côp, pôce, prôpe, ôr, pôve, ôte

Ce son est un phonème, le ‘o entravé'(Mouzon,1976,5).  Par exemple, on distingue ‘pôce’ (pouce) de ‘pausse’ (pâte).

 

 

 

mais au est toléré dans pauve, aute, …, qui ont cette graphie en français, si on prononce /o/.

 

 

 

 

 

N.B. Le principe phonématique l’emporte sur l’ analogique dans: ossi (aussi), ostant (autant),

         toria (taureau), sorèt (saur(et)).

 

 

OU

/u/

ou

sou, glou

 

/u:/

Oûte, ça boût, noû

U

/y/

u

lusse, bus’

 

/y:/

û

cût, bûre

 

N.B. Le parler de la région jodoignoise (centre-wallon) possède un ‘e’ représenté par ë ou e° équivalent au i et u namurois: së l’ tèri, lë sogneû, vënë, iëte, todë.

Mais ‘i’ et ‘u’ gagnent du terrain.” (Gaziaux,1982,XIV)

 

Les voyelles nasales

 

/ã/

an

tchant, plan, grand, blanc

 

am +b/p

djambe, tchambe, tchamp

 

en, em

conservés dans les emprunts au français: embêter, talent

/i˜/

in

quinze, intrer, vinte, vinde, tchin

 

im +b/p

mimbe, timbe, imbaras

 

in

pwin, mwin, fwin: ‘ain, ein, aim’ en français

correspond à /e/ très fermé: /’tché~’/ (Charleroi, Brabant wallon)

correspond à /î~/ (wallo-picard): /’tchîn’/

/õ/

on

rond, pont, bon, long

 

omp +b/p

ombe, tombe

La région immédiate de Neufchâteau connaît un son  ‘an’ très bref se rapprochant de ‘on’.  On l’ écrira  ‘ån’. (Mouzon, 1976, 5)

/y˜/

un

alun, à djun

 

N.B.

(1) an.n / en.n / in.n / on.n:

.Pour plus de clarté, quand une voyelle nasale est suivie d’ une consonne nasale, on utilise un point pour séparer les deux afin de bien montrer que la première consonne nasale n’est pas prononcée, mais qu’ elle sert seulement à noter la nasalisation de la voyelle:

an.nêye, pon.ne, dozin.ne, lin.ne : /ã+n /, /õ+n/, / i˜+n/

.De même, pan.y / ã +j/: pain (Brabant wallon; Marche-lez-Ecaussines, …)

(2) an’/…: quand ‘n’ ne forme pas groupe avec la lettre précédente: an’dîve, an’tchou, chaskeun’

 

 

Les semi-consonnes

 

Combinaisons avec le son /j/

 

 

voyelle + /j/ ‘y’

Mayane, sayî, mèyeû, vôye, oûy, liyon

 

consonne + i + voyelle

diâle, piède, via, coutia

 

consonne + y + i,î,in

grawyî, consyî, paçyince

 

en début de mot:’i’

ièbe, iute, ieû , ièsse

 

Combinaisons avec le son /w/

stwale, rouwe, rouwale, pièrduwe

 

N.B. ‘oi’ en français  =  ‘wa/wè’:

bwès, bwâre

 

 

Les consonnes

 

 

b,p; d,t; f,v; l,r; m,n

pas de difficultés

/k/

c

en début de mot, +a,o,u, consonne(s): ca, co, cûr, èco, cwade

 

k

dans les autres cas (et les dérivés): élèktrike, Bèljike, pârker

 

qu(qw)

en début de mot (et par analogie au français):  quatwaze, qwinze, qwite, saqwè, saquî, liquéke, quékonk, saquants, poqwè

 

 

Les professeurs Louis Remacle (ULG) et Michel Francard (UCL) utilisent déjà ‘k’ partout suivant le principe phonématique: l’ ome ki vint, Ké novèle?

/g/

g

gos’,gâre

 

gu +e,i

guêre, guîye

/ /

j

jenre, èponje, jènîye, Ejipe

/ /

ch

chalèt

/d /

dj

èdjaler, djinti

/t /

tch

tchèt, tchivau

/h/

h

hover,haveter

 

 

le ‘h’ s’ écrit même s’ il n’ est pas ou plus prononcé dans d’autres dialectes afin de préserver l’ unité du wallon;

‘h’ n’est pas écrit dans ‘ome’ (homme) et ‘awè’ (avoir, du latin ‘habere’) car il n’ est prononcé dans aucun dialecte

/X/

h

l’ach-Laut en est-wallon est représenté par ‘h’ en fin de mot ou de syllabe: l’ ouh, bouhetê;

il faut noter l’ich-Laut dans le sud de l’est-wallon écrit avec un ‘hi’: Hièrlot, hiâle  (échelle)

/s/

s, ss, ç, c

comme en français: ossi, pinser, lèçon, çoci, lance:

ç + a,o,u,ou ; voyelle + ss + voyelle; voyelle nasale + s + voyelle;

c comme en français

 

 

– t – ## en français /s/ =-c-

-ct -= -cs-  (ou -ks-)

ex. atincion, acsion, pôrcion, pacyince

/z/

s

comme en français:

entre 2 voyelles: visite, cisia, gosète; dji cause, Moûse

 

z

après une consonne: balziner;

la commission de l’ uniformisation du wallon préconise déjà ‘z’ dans tous les cas: vizite, Moûze, dji cauze

/gz/

gz

‘-x-‘en français: ègzamin

/ks/

cs ou ks

bocser, docsâl, acsègnî

 

 

 

/ /

gn

magnî, sogne

/lj/

li

milion,miliârd

/  /

ng

gli.ng’ gla.ng’; di.ng’ter  (in: DFL,XXVI)

 

N.B. Les digrammes grecs et latins th, ph; rh, ch = t,f;r,c:

            tèyâte, filosofîye; ritme, Cris’

 

 

Consonnes et voyelles muettes

 

Les consonnes muettes finales

. Elles sont écrites quand elles le sont dans le mot français correspondant:

               long, assez, aîmoz, mi fis, pwîs…

. Si la consonne finale est muette en français et prononcée en wallon dans le mot correspondant, on écrit une ‘minute’ (=   ‘    ) à droite de cette consonne:

               gos’, cos’, tos’, awous’, fris’, dèlicat’, nut’

               (ce n’ est pas nécessaire pour stomak, aurmonak,…).

 

Les consonnes muettes à l’intérieur des mots

. Elles sont supprimées quand la consonne muette est dissemblable dans le mot correspondant en français:

              vint’, pwès (poiDs), dwèt – dwèté, batème, syince, sèt’, rèspèt, timp

              MAIS compte (ou conte) à ne pas confondre avec comte (ou conte).

. Elles sont supprimées quand la consonne écrite est double dans le mot correspondant en français:

              ratinde, flater, fème

              SAUF pour -ss-: assazin, rèsseler

Donc les consonnes géminées prononcées entièrement sont toutes deux écrites comme dans:                  addé /-dd-/, èlle /-ll-/, ènnè /-nn-/ a, i môrrè /-rr-/, Anna /-nn-/ .

 

Les voyelles muettes finales: la voyelle -e s’ utilise comme en français: pére, afiche, poye, …

 

Les voyelles muettes à l’intérieur des mots

 

ex.:

série 1

forme pleine

forme diminuée

 

diner

po d’ner

série 2

forme pleine

forme augmentée

 

li stûve

one sitûve

 

li rwè

nosse riwè

série 3

forme pleine

-e-

 

maçon       savon

trawer

cûre/cût

macener   savener

traweter

cûtener

 

N.B.

.Dans la conjugaison verbale, l’ apostrophe est conservée:

 

polu

nos p’lans

dîre

vos d’joz

volu

vos v’loz

 

.Elision de la voyelle finale (suivant la langue parlée):

      – devant une V: si i  – s’ i/ si on  – s’ on : s’ i vint; s’ on vint

      – devant une C: si dji toume  – si dj’ toume

 

.Elision de la voyelle initiale (suivant la langue parlée):

      i ‘nnè va d’mwin; ‘l è-st-èvôye

 

.Altération de la syllabe finale par ‘Auslautverschärfung’ ou l’ assimilation: suivant le principe       analogique ou étymologique, la forme initiale reste conservée:

      on pôve /-f/; on pôve /-v/ èfant; one pôve /-f/ djin;

      rodje /-t /; rodjeû /d /; aube /-p/; djudje /-d /.

 

.Particularités (suivant la prononciation)

      vinez –  vinez’ chal (EW)           i dit – di-st-i

      quate –  quatre ans vî              il èst – il è-st-èvôye

 

2) Morphologie: les combinaisons de sons

 

L’ article défini, l’article suivi d’une préposition

 

français

wallon

français

wallon

le, la; l’

li; l’       (lu/èl;l’)

au(x)

au/aus/ausès (å, â/ås, âs/asès, a lès,a l’s-)

du

do           (dè)

à  l’

a l’

de l’

di l’

à la

a l’ principe analogique)

 

de la

dè l’   (do l’)

(principe analogique)

des

dès  (di lès, du lès, d’ lès, di l’s-)

 

(de au)

dau          (då, dâ)

(de à l’)

da l’

(de à la)

da l’  (do l’)

(principe analogique)

(de aux)

daus/dausès  (dås, dâs), dausès

en le

è            (o)

en l’

è l’

en la

è l’         (o l’)

en les

èsès         (osès)

par au

pau/pausè s   (på)

 

 

 

L’article indéfini

 

on (in)

 

on- (in-) + voyelle:

on-ome

– f. one (ine)

 

 ‘ne : (EW) divins ‘ne bwète

(suivant la langue parlée)

 

 

Les noms substantifs et adjectifs

 

– le pluriel:

     -s SAUF quand le mot est déjà terminé par s ou z.

    . le -x du français devient -s dans les mots correspondants en wallon:

               dès tch’vaus, dès cadaus

    . quand il y a une minute: nut’: nut’s au pluriel

    . pluriel des noms propres et des noms étrangers:

              dès-ajèn’das, lès lavabôs, lès Dehins, lès Defrecheux

    . pluriel des participes

avoir + participe passé toujours invariable

être/ pas d’ auxiliaire + p.p. variable

 

    . pluriel des noms composés:

           -s quand: …-… ou –: dès cofe-fôrts

– le féminin:

           -e aux adjectifs et participes

          on tient compte des changements de prononciation entre le masculin et le féminin:

          planté – plantéye, flori – florîye

 – le trait d’ union des noms composés:

   voir le français (et l’ anglais où il faut constater un manque de consistance dans son usage

   (Zandvoort, 1977, 288)).

 

 

Les adjectifs et pronoms

 

Les adjectifs possessifs

 

singulier

pluriel

mi

mi+V

(mi-ome)     (aussi: m(i)-n-ome)

nosse

 

noste +V (noste èfant)

ti

ti+V (ti-ome)

vosse

voste +V (voste auto)

si

si+V

(si-ome)      (aussi: s(i)-t-ome)

lêu

leû-z-+V (leû-z-èfant)

mès, tès, sès

mès-+V

(mès-omes)

nos, vos, leûs

vos-+V (vos-autos)

 

 

Les adjectifs et pronoms démonstratifs

 

singulier

pluriel

MASC/FEM

MASC/FEM

 

ci  + NOM + ci/là

ci pa-ci, su (so) ç’ plake-là

cès +NOM + ci/là

 

cès pas-ci

cit-+V + ci/là

cit-ome ci,après ç’t-anéye-là

 

cès-+V   + ci/là

cès-omes-ci

 

NB: au féminin

(EW,SW  (MFT))

 

ci feume- là, cisse tièsse-là,

divins ç’ tièsse-là,

ciste eûre-là

 

 

 

– les adverbes ci, là; chal (EW) qui suivent le substantif peuvent être précédés du trait d’ union.

(Feller, 1912,176) (est-wallon) wice vient de ‘où èst-ce’  (w’ èst-ce – wèce – wice)

–  -ce : dans: èst-ce qui t’ vins ?, comint-ce qui, qwè-ce qui n’  va nin?, …

 

Les pronoms possessifs: -s au pluriel (voir 1.3.3. Unification de la morphologie suivant

l’ ALW 2)

 

Les adjectifs et pronoms numéraux cardinaux

 

Notamment:

17 dî-sèt’

18 dîj-ût’

19 dîj-noûf

21 vint’-y-onk

2OOO  deûs mèye (EW),

             deûs mile

20 vint’

😯 qwate-vint (est-wallon)

 /quatrè-vint / iûtante

2.OOO.OOO deûs milions

 

 

 

Les adjectifs qualificatifs

– épithètes pluriels: one grande fleûr – dès grandès /-t-/ fleûrs

                             dès rodjès fouyes                                      (principe analogique)

 

Le verbe  (voir: 1.3.3. Unification de la morphologie)

– Infinitif :-er est conservé par analogie

  Les autres terminaisons d’ infinitifs auront ou n’ auront pas de -e suivant l’ analogie avec le        français.

– Indicatif, subjonctif, conditionnel:

  . 1re personne du sg.: pas de ‘s’: dji so, dj’ aveu

  . PL du subjonctif présent: pas de ‘nt’: qu’ is tchantèche/-enuche

– Impératif:

  . 2me personne du sg.: pas de ‘s’: vin, beû (bois)

 

Remarques diverses

 

Le trait d’union

. Il marque la liaison: on-ome, dès-omes.

. Il unit des éléments qui n’existent pas isolément:

  i gn-a, i n-a; dji m’ a-st-acroukî(est-w), il è-st-èvôye, di-st-i;  mindjoz-ve, qu’ as-se?,

  vou-dje, vous-se, sès-se; di-d-ci, di-d-près; qui fê-djdju la, so-djdju si vî?;

  vo-z-è-ci saquantes,   vo-nos-   là; èwou-ce qui, èst-ce qui, bon-z-èt tchêr.

 Donc pas dans: done mi ça, prind le, mindje lu.

 

L’élision

. Elle est marquée par l’apostrophe:

  avou ‘ne si drole di feume, po l’ pâpe, nos v’nans, (sud-w) la s’min.ne – ène sumin.ne.

. On ne met pas d’apostrophe dans spine, malgré one supine, le u étant une voyelle

  épenthétique.

 

N.B. Il faut bien noter la différence d’emploi entre l’apostrophe (élision) et la minute (pour signaler la prononciation de la consonne qui la précède), bien que la dactylographie les confonde.

On peut supprimer les accents parasites dans les mots apparentés au français: a, la, dèdja.

Les majuscules sont écrites avec les accents : triyane d’ Ejipe (ce qui n’ est pas toujours possible en dactylographie).

 

 

Les mots étrangers

 

Il faut en distinguer 3 types

1) les mots ‘bâtards’, mots étrangers wallonisés (prononcés à la wallonne) : leur forme écrite est entièrement wallonisée : règras (pour l’anglais ray-grass), on coboy (cowboy);

2) les cas de transition : hockey ou hokè (?);

3) les mots étrangers conservant l’orthographe d’origine: on tackling (t. de football).

 

 

3.2. Unification de la phonologie

 

1) Voyelles instables

 

Voyelles épenthétique et prosthétique

 

– prosthétiques:  -V # s   +C                  -C # s +V+C

  . ex.: (SW) la scole – do l’ sucole; po scrîre – po l’  sucrîre;la spale – oune supale; i sêt                   spârgni – i pout l’ supârgni; do spès cafè – do l’ supèsse sope  (Francard,1981,171)

 . pas de voyelle prosthétique pour les mots d’ introduction récente:

          scarole, scapulêre, scarlatine, …

 

– épenthétiques: dans la flexion verbale:

  infinitif en -C + ler/rer     #  – présent simple    -Cèl/r…:

                        /ner/ (Bast.)    futur simple  condit. présent  impératif présent

   ex.: (SW) i duscopèle, i dobèle, il infèlerè, i râvèlerè, ça c’pètèle; i mostère, i s’ mâvère; i 

          tikène (taquine), i kètène (picore), i sîzène  (ibid.,175-177);

         (à Liège et à Namur: -ter: i platchetéye(faire des embarras), i tchafetèye)

 

Voyelles caduques

 

– i/u:

  . elles correspondent à des voyelles distinctes du point de vue étymologique:

   (SW) tch(u)vè, s(u)mwin.ne, d(u)pû, d(u)mwin

  .dans certains préfixes: (SW)

   d(u)-: dumorer, dumèy;

   c(u)-: cuchiri (déchirer complètement), cutwade (tordre en tout sens);

   r(u)-: rutinde (retendre), ruvinde (revendre)

 . dans certains pronoms et adjectifs à une syllabe:

   dj(u), l(u), m(u) (mon), ç(u) (ce), …: po k’      dju vègne, i s’ tint bin, i l’ mindje

 

– è  :.dans p(è)tit, t(è)ni, v(è)ni, d(è)ner (SW) (ibid.,169-2OO)

 

 

 

Les voyelles locales

sud-wallon

GRAPHIE en WALLON STANDARD

ån: “un son toujours bref, intermédiaire entre an et on” (Pierret, 1966,53)

 

on

centre-wallon

 

e°: voyelle sourde en Brabant wallon (dje° so v’ne°)

i ou u

én (é nasalisé)

in

ôn (ô mi-nasalisé) (Gaziaux,19.., Le parler de Jauchelette,XIII-XIV)

ô

 

 

sud-wallon et centre-wallon

 

/h/     (prononcé ordinairement dans l’ est-wallon)

encore prononcé dans le sud-wallon, à Bertrix par certains témoins (Anselme, 1984,39); très faible dans: an lès (h)înét toutes (Pierret, 1966,54) ; à Bastogne: absence de liaison entre l’initiale et la consonne précédente dans: dès hèsses mais /h/ est légèrement audible dans ‘hèye (Francard, 1980,…); à Longlier: chez certains wallophones âgés: hosse ((je) hoche), duhawè (houer), dushintchè (Pierret,1984,…); à Léglise: le h- initial étymologique se prononce dans hâye (haie), heurée (hallier), hôrlé (talus); ne se prononce pas dans ouline, utchè (appeler); se fait encore plus ou moins    sentir selon le locuteur dans (h)asse (hêtre), (h)oupe ( Nicolaï,1987, …); à Fosse-la-Ville (CW), on dit ‘li hièrdau’ sans élision mais ‘su l’ ièrdau’ avec élision, ‘on hûlau’ ou ‘on-ûlau’.  Le   phénomène d’ amuïssement n’est donc pas assez achevé pour qu’ on puisse toujours supprimer ‘h’ de l’écriture.

h

 

 

est-wallon

 

– chèrveû: ch- est une altération de si-: (Haust,1925,58) de même: apontchèdje – apontièdje;       botchèdje – botièdje; tchèsse – tièsse; djâle – diâle; djèrin – dièrin

si-

ti-,di-

– l’ ich-Laut à Lierneux/Vielsalm/Malmedy: s’ écrit hi-: Hièrlot.

hi-

 

Unification phonologique suivant les cartes de l’ ALW 1

 

N.B. L’ utilisation des parenthèses est équivalente à la fréquence de la forme dans le dialecte concerné.  Plus il y a de parenthèses autour du mot, moins il est fréquent.

FRANÇAIS              

OUEST-W

CENTRE-W

SUD-W

EST-W

WALLON

aiguille

 

èguî(ye)

euwî(ye), èwî(ye)

awî(ye)

èwî(ye)

awî(ye)

agû(ye)

awèye

((awîye))

AWÎYE,

ÈWÎYE

année

ané(ye)

ané(ye)

anéye

on.nêye

an.nêye, an.né

ANÉYE

bien

bin, bén,bé

bén,bé bin

bin,(biè, bieu)

bin (bègn)

BIN

boeuf

bieu,boû, bû,bu

boû

boû,bû,bu

boû

BOÛ

borgne

bwagne, -wè-,-or-,

-ôr-,-ô-, -on-

bwagne

bwagne, bôgne, bongne

bwègne

((bwagne))

BWAGNE

 

bouteille

boutaye, -âye,

boutèye, -êye

botèye,

(-êye),

((boutèye,-êye))

botèye, -êye,

boutî(ye)

botèye, (-êye)

BOTÈYE

cendre

cinde

cêde

cinde

cêde, cène

cène

çane

cinde

cêne, cène

CINDE,

CÈNE

cerise

cèrîje

cèré(n)je

cèréje,

((cèrîje))

cèrîje

cèlîje

cèlîhe, ci-;

cèréhe

CÈRÉJE,

CÈRÎJE

chambre

tchambe

tchambe

tchambe

tchan.me

tchambe

TCHAMBE

chanvre

tchane

tchène

tchanve,

((-ène))

tchène

TCHÈNE

chapeau

tchapiô

capia, tchapia

tchapia

tchapé

tchèpê

tchapê

TCHAPIA,

TCHAPÊ

char  

tchâr,-år, -ôr; tchaur

tchaur

-âr,-ôr, ((-êr))

 

tchâr, -år,-ôr

TCHAUR

charpentier

(carpintî), tchèrpètî

tchêrpètî

tchèrpètî,

-pentî

tchèpetî

TCHÈRPÈTÎ

chasseur

cacheû, tchèsseû

tchèsseû

tchèsseû

tchèsseû(-r)

TCHÈSSEÛ

chausse

tchausse

((cauche))

tchausse

tchausse,-âsse

tchåsse, -âsse,

(-ausse)

TCHAUSSE

cher

tchêr

tchêr,-îr

tchîr

tchîr, chêr

chér, tchiêr

TCHÊR, TCHÎR

cheveu(x)

tch’veûs, -eus /-f-/

tch’vias /-f-/

tch’vès

tch’veû, -eus;

tch’vés  /-f-/

dj’vès  /-v-/

TCH(I)VIAS,

TCH(I)VÈS

chien

tchî,-în

tchén,-é

tchin

tchén,é

tchin

(tchyin,-yé)

tchin; tchèng, (-én,é); tchègn

TCHIN

cinq

chonk; cénk,cék;

cink

cink, cénk,

cék

 

cink

cink, cègnk

cénk,cék

CINK

cloche/er

cloke/î; (-tche), clotchî

cloke/î;

clotche (sud), -tchî

clotche;

((-chî))

cloke/î

CLOKE/-Î, CLOTCHE/-Î

clou

clau

clau

clau,-â

clå,-ô,-â  (clau)

CLAU

connaître

conète

conèche

conèche

(conuche)

k’nuche,

-ouche,-i;

couniche

conuche

k’nohe

(k’nohe: ich-Laut)

CONÈCHE,

K(I)NOHE

couture

cousture

(cousteure)

costeure

costère

((costeure))

costère

cousteure

(coustère)

costeure

(costâre

costore)

COSTEURE

craie

croye,-ô-

crôye

crôye

crôye

CRÔYE

croûte

crousse

crosse

crousse

crosse

crosse, (creusse)

CROSSE

     

cuir

cwîr, cûr

cûr; cû,-u

cûr, cwîr

cûr

CÛR

dent

dint

dint

dint

dint

DINT

descendre

diskinde,

dès-

diskinde, dès-, dichinde;

((distchinde))

dichinde

di(s)hinde;

(duhyinde)

DI(S)CHINDE

dimanche

dîmince dîmègne

dîmègne

dimègne

dîmantche

dîmatche

dîmègne

DîMÈGNE

eau

iau

eûwe

éwe, (êwe, eûwe)

êwe

éwe

êwe

ÊWE

échelle

èsk(i)èye

èskièle,èstchèle

èscaule,chaule

èskîle/i-,èskîye

chaule

chaule

hâle

håle,-â-(hiâle,haule)

CHAULE

écume

èscume

chume

chime

chume

choume

ho(u)me

(h(i)oume)

CHUME

engrais(ser)

(in)grèss-, égrèss-; ècrach-, in-, a-

ècrauch-ècrach-acrach-

(ècrach-)

acrach-(ingrèss-, égrèss-)

ècrâh-,

-åh- (ècrauh-, ècrâhy-)

ÈCRAUCHÎ,

ÈCRACHÎ

ensemble

in-,a-, èchène; ((èchone,a-; ècheune,a-))

èchone

assan.ne, è- assone, è-

èssonle

(èsson.ne)

ÈCHONE,

ÈSSONE

épine

èspène,

spène

spène,

(speune)

spine

spène,

(spine)

SPÈNE

équerre

/équerre/

scwére,

/équerre/

scwére,

/équerre/

scwére

SCWÉRE

été

èsté,-è

èsté,-è

èsté,-è

osté, ((èsté))

ÈSTÉ

étoile

èstwèle,i-;èstwale,-ole

stwèle,(-a-)

 

stwaye

steûye, ètwale

steûle

STWÈLE,

STEÛLE

faim

fwin

(fan.y,fangn)

fwin ((fan.y,

fangn))

fwin

(fin)

fin

(fwin)

FWIN

fer

fiêr,

(-iér) (fér,fêr)

fiêr

fiêr

fièr,fér,fêr

fièr

fiêr

FIÊR

fétu

fèstu

fistu (fe°ste°) ((fustu))

fistu

fistou

FISTU

feuille

feuye,-eû-fouye

(fwèye)

fouye

fouye

fû(ye)

fouye

foye

FOUYE

fléau

flaya

((flayau))

flaya

((floya))

flê

flé

flo(y)ê,-é ((floya))

FLAYA, FLOYÊ

frère

frére, ((fré))

frére

fré, frére

fré, ((frére))

FRÉRE, FRÉ

froid

froûd

fwèd, freud

frèd

f(r)wèd

freûd

frwad (frèd)

frûd

freûd

FRÈD,

FREÛD

genou

djinou

gngnou

djino

gngno

djino

gngno, gnou

djino

gngno

DJINO,

GNGNO

glace

glace

glace

glèce, glace

glèce

GLACE, GLÈCE

guêpe

wèsse

wèspe

wèsse

wèspe

waspe,wèpse

(wèsse,wèspe)

wasse, wèsse,

/guêpière/

WÈSPE,

WÈSSE

(syn: wèspîre)

hache

ape, apiète

èpe

   …

hèpe

HÈPE

haie

aye

ôye

(avec liaison)

aye, ôye (avec liaison ou avec hiatus)

haye

hôye

(h)aye

(h)ôye

haye

hôye

HAYE

herse

ièrse

iêrse, ièsse

ièsse

îpe

îpe

ièrpe, îrpe

îpe

(épe)

IÈSSE,

ÎPE

jambe

djambe

djambe

djambe

djan.me

djambe  (djåmbe, djombe)

DJAMBE

 

langue

langue

linwe

linwe

lingue

linwe

lêwe,lénwe

LINWE

le (art.)

èl

li ,le°

li ,lu, èl, (le°)

li, lu

LI

lit

lit,lît,

lét

lét,lèt

((lit,lît))

lèt

lit,lît

lét

LÉT

maison

mèson,-ê-,-é-

mêso,-é-maujo(ne)

maujon

maujone

((maujo))

maujon

maujon

mâjon

mohon

mo(h)one

mâhon

manhon

MAUJON(E)

maître

méte

mésse

maîsse

mésse

mêsse

mwêsse

mwésse

mêsse

MAÎSSE

/entre é ou ê/  ou /+-é/ ou /+-ê/

manche

mance

monce

mantche

mantche

mantche

((mintche))

mantche

måntche

montche

MANTCHE

marché

martchî,-i,-âr- (martché,-è,-âr-)

martchi,

-î,-âr-

martchi, -î,-âr-(martchiè)

martchi,-î,-âr-

MÂRTCHI

métier

mèstî,

(-i)

mèstî,

(-i)

mèstî,

(me°stier, mustiè)

mèstî

MÈSTÎ

miroir

mirwè,

mu-; (mirwâr)

mirwè, mu-;

(me°rwè)

mireû, mu-;  mirwa,mu-

mirû, mu-,

– u; mireû,-u

MURWÈ,

MUREÛ

mort

moûrt,

(-ôrt)

mwârt

mwart,mwârt

môrt,mort

mwêrt

mwèrt

MWÂRT

morte

morte,

-oûr-,môte

mwate

mwate

môrte

mwète

((-ate))

MWATE

mouche

mouche

moche

mouche

moche

mouche

mohe, (mohe:

ich-Laut)

MOCHE

moyeu

moyeû

mou-,-eu; mo(u)you,-oû

mouyou

mo-,-oû

moyou,-oû mo(y)u

mouyu,-û

moyou,

-oû

MOYOU

 

mûr

meûr

meûr

meûr

ma(w)ôr,

mawor

maweûr,-eur; maw; ((meûr)) ((ma(w)oûr, -our))

MEÛR

os(er)

oûs-,ôs-

was-,wâ-(oûs-,ôs-)(au sud-ouest)

was-

ôs-

wès-

((My:was-))

WASU

pain

pan.y

pin

pwin

((pan.y))

pwin

(pin)

pan,(pon,pwin)

PWIN

peine

pin.ne,pêne,pwènepwêne

pwin.ne

pon.ne

pon.ne

(pwin.ne,pône)

PWIN.NE

perche

pièrce

pè-,

pê-, pértche

pièce

pîce;pè-,pê-pértche;

piè-, piétche

pîce

péce

PIÈCE,

PÎCE

perdu

pièrdu

pièrdu,

-e°

pièrdu,

(-ou), pèrdu

pérdu

pièrdou

PIÈRDU

perdue

pièrdûye

pièrdeuwe,-èwe,-uwe; piârduwe

pièrdu,-û,-e°; pèrdu,-û,-e°; pèrduwe,

(pièrdoye)

pièrdowepièrdou

(pièrdouye)

PIÈRDUWE

pied

piéd

pièd,pie°dpîd

pîd

((-i))

pîd,(piéd,pièd,

pie°d)

pîd

PÎD

plume

plome

pleume,-u-

plume,-eu-,

((-o-))

-o-,-eu-,

-u-

-ou-,

-o-

PLOME

poire

pwâre,-a-pwère

pwêre

pwâre,-a-pwêre,-è-

pwâre,-a-(peûre)

peûre

(pûre)

PWÂRE,

PEÛRE

poisson

pèchon

pèchon

pèchon

pèhon

PÈCHON

porter

porter,

-ôr-,

-oûr-

pwârter,

-a-,

pwârter,

-a-,-è (pwate)

porter, -ôr-

pwèrter

PWÂRTER

pourceau

pourcha,

-cia

pourcia

pourcê,-é; (porcê,-è)

pourcê,-é; (porcê,-é)

POURCIA

POURCÊ

poussière

poussiêre,-oû-

poûssêre,

(-îre)

poûssîre;

poûssière

pou-

poûssîre

(poûssî,-i)

POÛSSÎRE

puis(er)

pûj-,puj-

pûj-, puj-poûj-, pouj-

pûj-, puj;

pûjè, puj-;

poûj-, pouj-

pouh-

poûh-

(pûh-)

PÛJÎ,

POÛJÎ

queue

queuye,

-eû-, queû;

queuwe,-eû-

queuwe;

quèwe

(major.)

quowe;

queuye,

-eû-; queû

quawe

(quowe)

QUÈWE, forme centrale

regain

wayin

wayin,-én

wayin, wè-

 

wayin,wè-

WAYIN

règle

rîle

rîle

rîle /règle/

rûle (rîle)

RÎLE

ronce

ronche,

-ån-

ronche,

-ån-

ronche

ronhe,-ån-; rônhe;ronhe

(ich-Laut)

RONCHE

roue

rûwe,

-u-;reû;

rouwe,-oû-

reuwe;

rûwe,-u-; roûwe,-ou-

roû;roûwe,-ou-; rûwe,-u; rû,-u

rowe;

(roûwe,-ou-); ((rou,-oû))

ROÛWE

rue

rûwe,-u-; (rû,-u)

rûwe,-u-(rèwe);

roûwe,-ou-; reuwe

rouwe,

-oû-; rû,ru

roûwe,

-ou-; rowe

ROÛWE

ruelle

ru(w)èle

(ruwale)

rou(w)ale(ruwale)

rou(w)ale

(ruwale)

ru(w)èle

rou(w)ale

ROUWALE

sac

satch

satch

satch

sètch

((My:satch))

SATCH

scier

souyî,-ou-;

so(y)î,-i

soyî,so(y)i

((sôyî))

soyè

so(y)i,-î

so(y)î,

-î; soy

SOYÎ

 

semaine

sèmène

sumin.ne

samwène

sèmwène

(samin.ne)

samin.ne,-mw-

sumwin.ne

sè-; samin.ne; sumin.ne; sèmène

samin.ne

samêne,

-éne

SAMWIN.NE

soif

soû

swè,seu

swè,seu

sè,

seu,swa

seû

(sû,su)

SWÈ,

SEU

soleil

solèy

soya,solia

solia

solé,-ê; s’lo

solo

SOLIA,

SOLO

table

tâbe, taube

tabe, /table/

tauve,-â-

taule, (tâve,

tauve,tâle)

tâve

tauve

TAUVE

 

tendre

tinre,têre

tinre

tinre

tinre,têre

TINRE

tête

 

tièsse

tièsse

tièsse,tésse

tièsse

TIÈSSE

un +C

in

on ((in: sud-ouest))

on, (î) (un)

on, (ô)

ON

veine

vin.ne

vêne

win.ne

wêne

(vwin.ne)

von.ne

von.ne

vône, ((win.ne,

wêne))

WIN.NE,

VON.NE

vie

vîye,(vî)

vîye

vîye, (vî)

vèye,vê-; (vîye)

VÎYE

village

vilâdje

viladje

(viyadje,-â-, viadje)

viyadje,

-â-, viadje

vi(y)èdje

VILADJE,

VIYADJE

(il) voit

vwèt

wèt

vwèt

wèt,veut

vèt,vwèt,

(vwat)

veût

VEUT,

VWÈT

N.B. Additions de Laurent Hendschel

(in: Quelques propositions en vue de l’établissement d’ une langue wallonne écrite commune, 1993)

 

croître/

cas -h-1

-ch-:

crèche/i

-ch-:

crèche

 

-h-: crèhe

-CH-:

crèche

prison/

cas -h-2

 

-j-:

prîjon

 

-h-:

prîhon

-J-:

prîjon

chien/

cas -in

-én:

tchén

-in:

tchin

-in:

tchin

-in:

tchin

-IN:

tchin

tuer, brûler/ cas -u,û-/-ou/oû-/

 

tûwe/toûwe

 

 

toûwe

 

broûle

croûte, trouver/

cas: -o/ou-

crousse

 

trouver

crosse

 

trove

 

crosse

 

 

 

crosse

 

trove

bras, glace:

-a/è-

glace

 

bras

glace

 

brès

 

glèce

 

brès’

glèce

 

brès

3 Unification de la morphologie

 

Il s’ agit avant tout d’ unifier la conjugaison verbale et la forme des affixes.

 

3.1. Unification de la conjugaison

 

Il faut traiter chacune des 5 conjugaisons sous forme de tableaux.

 

1) 1ère CONJUGAISON: les verbes en -ER    (-è)  

 

OUEST-W

CENTRE-W

SUD-W

EST-W

WALLON GENERAL  

djè/-u, ti, i, nos/nous, vos/vous, is

dji,ti,i,nos,

vos,is

dju,tu,i,dju,

vos, is

dji,ti,i,nos,

vos,is

DJI, TI, I, NOS, VOS, IS

INDICATIF PRESENT

 

plante

plantes

plante

plantons

plantez, -èz

plantenut

plante

plantes

plante

plantans

plantez, -oz

-enut , -èt (SE-Ard); -enèt,

-eneut (C49)

plante

plantes

plante

plantans

plantoz

plantant

plante

plantes

plante

plantans

plantez; oz(LR)

plantèt

-E

-ES

-E

-ANS

-EZ/OZ

-ÈT/ENUT

IMPARFAIT

 

planteû, -è

 

plantè, -éve, -eu -eûve,  -o (Ard)

planto

 

plantéve;-eûve (LW)

 

-ÉVE/EUS

planteûs, -ès

plantès,-éve,

-eus -eûve, -os

plantos

-éves;

-eûves (LW)

-ÉVES /EUS

planteût, -èt

plantèt, -éve,

-eut,  -eûve, -ot

plantot

 

plantéve;-eûve (LW)

-ÉVE/EUS

 

plantines, -énes

-înes, -ins,

-in.n; dji plantins (Ard);

-ines (C49)

dji plantins

plantîs

-INS

plantîz

plantîz; -iz (C49)

plantîz

plantîz

-ÎZ

-tinent,

-ténent

plantèt, -îne,

-int, -in.n;  -int (Ard)

plantint

plantît; -tîvèt (LW)

-INT

FUTUR SIMPLE

planteraî

-raî, -rè

planterè

planterè

-RÈ

planteras

-ras, -rès

-rès

-rès

-RÈS

plantera

-ra, -rè

planterè

planterè

-RÈ

planterons

-rans

-rans

-rans

-RANS

planterez, -èz, -oz

-rez, -roz

-roz

-rez

-ROZ/REZ

planteront

-ront

-rant; (LV)

-ront

-ront

-RONT

PASSE COMP.

aî planté

aî/a  planté(N)/- è(S)

ê,t’ ès, il è planté

a planté

 -é

PQP

aveû/ -è

planté

avè, -éve, -eu,

-eûve ,-o  planté

avo planté

aveû planté

AVÉVE /AVEU 

   -é

FUTUR ANT.

auraî

auraî/-è planté

ârê planté

årè planté

AURÈ   -é

PASSE

SURCOMPOSE

1)aî/a ieû planté/-è

2)avè ieû planté

3)auraî ieû  -é

 

 

DJ’ A IEÛ/AVU

   -é

CONDITIONNEL PRES.

plantereû,

planterè -réve

-reu, -reûve;

-ro (Ard)

plantero

-reû

 

 

-RÉVE/ REU

plantereûs,

-ès

-rès, -réve

-reus, -reûve;

-ros

-ros

-reûs

-RÉVE/ REUS

plantereût,

-èt

-rèt, -réve

-reut, -reûve

-rot

-rot

-reût

-RÉVE/ REUT

planterines,

-énes

-rînes, -rins

-rin.n; dji planterins(Ard)

dji

planterins

-rîs

-RINS

planterîz

-rîz

-rîz

-rîz

-RîZ

planterinent, -énent

-rînent, -rint,

-rin.n

-rint

-rît

-RINT

CONDITIONNEL PASSE

aurè, -réve, -reu -reûve,-ro   -é

âro planté

åreû planté

AURÉVE/AUREU

 -é

CONDITIONNEL

PASSE SURCOMPOSE

… ieû planté

 

 

AURÉVE /AUREU    

    IEÛ/AVU      -é

SUBJ. PRES.

qui dj’/t’/i/                nos/vos/is

 

 

QUI DJ’/T’/I/         NOS/VOS/IS

plante

plante

plante

 

plantonche

 

plantéche

 

 

plantenuche

 

 

 

plante

plante

plante

-anche; dj’

-inche (Ard)

-oche;-éche;

-îche (Ard)

 

-enuche;

-inche (Ard);

-enèche (C49)

plante

plante

plante

 

dj’ plantins;

-anche (LV)

plantîz

 

 

plantint;-anche,

-inche

(LV)

 

plante

plante

plante

 

-anse; (LR)

-anhe

-ése; (LR)

-éhe, -ohe

 

-èsse; (LR) plantèhe

 

-E

-E

-E

 

-ANCHE

 

-OCHE/-ÉCHE

 

 

-ÈCHE/-ENUCHE

SUBJONCTIF IMPARFAIT

planteûche, -iche

 

 

planteûche,-iche

 

planteûche, -iche

 

 

plantîche,

-éche,-inche

 

plantîche,

-éche, -inche

 

plantîche, -éche,

-inche

-îche,

-iche

 

-îche, -iche

 

-îche, -iche

 

-inche;

-e°chine (C49)

 

 

-îche

 

 

-inche

-uche

 

 

-uche

 

-uche

 

 

-inche

 

 

-îche

 

 

-inche

-asse; (LR) -ahe

-asse

 

-asse

 

-ahîsse; (LR)

-ahins

 

-ahîsse;

(LR) -ahîz

 

-ahîsse; (LR)

-ahint

-ICHE 

 

 

-ICHE

 

-ICHE

 

 

-INCHE

 

 

-ÎCHE

 

 

-INCHE

SUBJ. PASSE

eûche,u-; eûye,

-che   -é

 

aye , …

planté

åye , …

planté

EÛCHE/

ÂYE     -é

SUBJ. PQP

eûchiche  planté, …

avuche planté, …

avasse/

avahe planté, …

EÛCHICHE/ AVICHE      -é

IMPERATIF

 

plante

plantons

plantez,-èz, -oz

plante

plantans plantez,  -oz

plante

plantans

plantoz

plante

plantans

plantez

-E

-ANS

-OZ/ EZ

PART. PRES.  -ant

plantant

plantant

plantant

-ANT

INFIN. -er

-er; -è (S)

planter

planter

-ER

INFINITIF PASSE

awè -é (N) / -è (S); avèr  -è (Ard)

 

 

AWÈ/

AVEÛR  -é

INFINITIF PASSE SURCOMPOSE

awè ieû planté/-è (S); (ARD)

avèr iu plantè

 

 

AWÈ/

AVEÛR

IEÛ/AVU   -é

VOIX PASSIVE

/être/ + P.P.

 

 

ÈSSE +p.p.

 

N.B. En EST-WALLON:

PASSE SIMPLE: dji planta,     ti plantas,    i planta

                            nos plantîs,    vos plantîz,   is plantît

PASSE ANTER.: dj’ ava planté, t’ avas …    il ava …

 

 Verbes partiellement irréguliers

 

1) Changements au RADICAL

 

A l’ indic. présent, aux temps dérivés et au subjonctif présent: aux 3 personnes du sg:

 

les VERBES en -V + wer:

la voyelle est allongée:

saluwer

dji salûwe; dji salûwerè; qui dj’ salûwe; salûwe !

djouwer

dji djoûwe; dji djoûwerè; qui dj’ djoûwe; djoûwe !

touwer/alouwer/mouwer/

pouwer/souwer et leurs composés.

 

(mais en EW: notamment condit.: is touwerît (WB))

les VERBES en -C +(e)ler

-C +è+ le…:

brodeler

dji brodèle; dji brodèlerè; brodèle !

chufler

dji chufèle; dji chufèlerè; chufèle !

infler

dj’ infèle, infèlerè

.gonfler

 

dji gonfèle

bukeler/ chupeler/ copler/ dobler/ daubler /gadeler /mauveler /museler /pîteler /rassembler rauveler /rèkeler /richeler  /rinoveler /ronfler /roufeler /saucler /sauteler /sofler /tanfler             /toreler /tripeler /troûbler /tûteler /zoubler

 et leurs composés.

(idem pour le SW:Bastogne/Marche, Tenneville:chofèle, sâkèle, infèle (MFT); l’ est-wallon: JD;

l’OW: èle sautèle (Barbençon, …) )

 

EXCEPTIONS:

bèdeler

èle bèdeléye

aveûler

aveûle

peûpler

peûpe/peûpléye

ûler

ûle

chîjeler

chîjèle/-léye

tanseler

tansèle/-léye

(C49¯)

 

 

 

djaveler

i   djaveléye

niaweler

niaweléye

chiteler

chiteléye

trimeler

trimeléye

bindeler

bindèle/bindeléye

boteler

botèle/boteléye

pèsseler

pèssèle/pèsseléye

 

 

(Bastogne¯)

 

 

 

beûrler

I beûrlèye

 

 

 

certains VERBES en -ener:

(C49) -ener : -ène/enéye:

i mèche°ne/mèchenèye

i basse°ne/bassenéye (bassine (une plaie))

(Bastogne) -ener: -ène

i pachène

 

 

certains VERBES formés par élision retrouvent la voyelle perdue, mais peuvent également prendre la finale -éye

abandener

abotener

dj’ abandone/-denéye; dj’ abandonerè/-denéyerè

dj’ abotone/abotenéye; …

 

certains VERBES en -C +rer :-C +re

lîvrer

mostrer

intrer

rèscontrer

 

dji lîvère

dji mostère (ou dji mosse)

dj’ intère  (id. en sud-w.(Bast.), ouest-w.(GR))

dji rèscontère

 

N.B.Conjugaisons locales: (Faymonville (E145)) (La Gleize)  (LR)) (Liège)  (JD))

ouvrer

 

intrer

mostrer

ovrer

dj’ ouvére, n’ ovrans, dj’ ovréve, dj’ ouvêrrî; dj’ é ovré

dj’ oûvère /ovrans

dj’ inteûre, inteûrerè

dji mosteûre

dj’ oûveûre

 

certains VERBES en -rder/-rner/-rter: pas de -r / Ý + finale muette

waurder

dispièrter

pwârter

toûrner

bwèrder

bourder

dji waude, dji wauderè (id. en EW:JD)

dji dispiète/-èrtéye

dji pwate (id. en SW (B1); OW: pwate et poûte; EW: dji pwète)

dji toûne (cf en SW (B1; Warm.: quu dju toûneûche))

(C +V+ re EW:JD) dji bwède

(id) dji boûde

 

en -rler (Bastogne):

 

pârler

 

i pâle, is pârlant; i pârlot; i pâlerè; qu’ i pâle; pârlé

en -ster (EW:JD): -st-:  -ss/st-

adjuster

rôster (ôter)

mostrer

pruster

goster

 

coster

acsèpter

dj’ adjusse/ (EW) adjustêye

dji rôsse/rôstéye

 

dji mosse/mostère

dji prusse/prustéye

dji gosse/ (EW:JD:+) gostêye, i gostrè/(JD:+) gostêyerè

ça cosse/ (EW:JD:+) costêye

dj’ acsèpe (SW:B1;EW:JD)/ (JD) acsèptêye ;

                 il acsèptrè (SW)/ qu’ il acsèpe

 

 

 

. divers:

le verbe DINER

(duner:SW:LV)

indicatif présent

condition.présent

futur simple

 

participe présent

participe passé

dji done (SW:dène)

donereu,-éve/dôreu,-éve

donerè/dji dôrè (donrè: est-w:JD)

dènerè, dinrè:SW:MFT)

dinant (OW: donant)

diné (SW:Warm:dèné)(OW: doné)

 

centre-wallon

choûter

aux 2es personnes de

l’ IMPERATIF

choûte/choû; choûtez/choû

 

 

sud-wallon/ Bastogne encombrer

 

an’ministrer

 

 

 

il encombe; il encombrè;

qu’ il encombe/encombruche

il an’minisse, il an’ministrant; qu’ il an’minisse

est-wallon/ Liège (JD)

pèser

lèver

crèver

aclèver

 

 

 

 

dji peûse, peûserè

dji lîve, lîvrè

dji crîve (= Bast.(SW))

dj’ aclîve

hèrer

sèrer

ètèrer

rèser

 

 

dji hére, hérerè

dji sére, sérerè

dj’ ètére

dji rése

hiner

adviner

miner

 

dji hène, hinerè

dj’ advène

dji mon.ne/ mine, minerè ou mon.nerè

(dji mon.no: SW:LV) (i moune:SW:Warm)

(mwène, mêne: OW)   (inf.:min.nè (OW))

 

limer

 

 

dji leume

dorer

forer

 

 

dji dôre

dji fôre

cover

 

 

dji keûve

dimorer

 

 

dji d’meûre, d’meûrerè

hover

 

 

dji heûve, heûvrè

plorer

 

dji pleûre

 

prover

dji prouve

trover

dji trouve (=OW), trouverè;

vos troûveroz (My)

bouwer

louwer

dji bowe

dji lowe, …

toumer

foumer

 

dji tome, toumerè : (teume:SW:LV)

dji fome, …

djuner

strumer

lumer

durer

 

dji djeune, dji djunerè

dji streume,dji strumerè

dji leume

dji deure

hurer

durer

dji heûre

dji deûre

mès(u)rer

dji mèseûre

ûler

is heûRlint

dimèrer

(OW) i d’meûre/-eure; (EW) d’moré (p.p.); (SW) i d’meûrrè (LV), dji d’meurans (MFT)

 

2) Changements dans la DESINENCE

 

A l’ indic. présent et subjonctif présent et dérivés: la désinence -éye:

 

certains VERBES en -(e)ler (voir plus haut)         -(e)léye

 

les VERBES en -yeler/yeter

 

 

disbrauyeler

dji disbrauyeléye;

dji disbrauyeléyerè

bîyeter/ coyeter/ èmîyeter/ fouyeter/ scayeter

et leurs dérivés

disfouyeter

dji disfouyetéye

 

 

les VERBES non repris dans les exceptions précédentes dont le radical se termine par 2 consonnes qui ne font pas partie d’une diphtongue -in/on/an/…

blameter

dji blametéye; dji blametéyerè

aprèster/pèneter

abwèssener

dj’ abwèssenéye

arèster (EW)

 

Donc tchanter, rimonter, pwinter suivent la règle générale: dji tchante/ rimonte/ pwinte, …

 

les VERBES en -eter

 

 

acheter

dj’ achetéyerè

(id. en est-w avec atcheter)

acrotcheter

 

broucheter

brouchetéyerè

ablouketer

 

trameter

trametéye

(sud-wallon/Bastogne)

! anicheter

il aniche/anichetrè, qu’ il aniche (SW:Bast.)

les VERBES en -ener

(C49)

 

bassener

i bassenéye (abattre (des fruits))

(SW/Bast.) aforner

il aforne/ afornéye (vx); il afornerè,

qu’ il afornéye

che°vener

i che°venéye (fourgonner)

(SW/Bast.) ancre r

il ancréye

 

 

Verbes totalement irréguliers

 

1) ALER

ènn’ aler

è raler

 

Indicatif présent

va

vas

va

dalans

 

dalèz,-ez -oz

vont

va

vas

va

alans

 

alez/-oz

vont

va

vas

va

dju vons

 

aloz

vont;vant

va

vas

va

alans;

djons(JD)

alez

alèt,vont;

djont(JD)

VA

VAS

VA

ALANS

 

ALOZ/-EZ

VONT

 

Imparfait

aloû (EM);

daleu

 

aloûs;…

 

 

aloût;…

 

 

 

dalinetèt;…

alè,-éve, -eu, -eûve;

-o (Ard)

 

alès, …

alèt, …

 

alînes,..

 

alîz

 

is-alîne;

il alint, -in.n

alo

 

 

-os

-ot

 

dj’ alins

 

alîz

 

alint

aleû, -éve

ALÉVE/-EU

 

 

ALÉVE/-EUS

ALÉVE/-EUT

 

ALINS

ALÎZ

 

 

is-/il

ALINT

 

Futur

dira

 

 

dirons

dirèz

is diront

îraî, îrè

îrè

îra, îrè

îrans

îrez /-ez

is-/il îront

îrê

îrès

îrè

dj’îrans

îroz

il îrant

îrè

îrès

îrè

îrans

îrez

îrèt

ÎRè

ÎRèS

ÎRè

ÎRANS

ÎROZ/-EZ

is-/il ÎRONT

 

Passé composé

a dalè

aî/a stî

ê stî

 

A STÎ

 

PQP

avè, … stî

avo stî

 

AVÉVE/-EU  STÎ

 

Futur antérieur

auraî/-rè stî

 

 

AURÈ STÎ

 

Passé surcomposé

aî ieû stî, …

 

 

A IEÛ/AVU STÎ

 

Conditionnel présent

 

 

 

 

 

 

 

îrè,-réve, -reu,

-reûve; îro (Ard)

îrès, …

îrèt, …

îrines,..

îrîz

is-îrine,

il îrint, …

îro

 

îros

îrot

dj’ îrins

îrîz

il îrint

 

ÎRÉVE/ -EU

 

ÎRÉVES/-EUS

ÎRÉVE/-EUT

ÎRINS

ÎRÎZ

is-/ il

ÎRINT

 

Conditionnel passé:

aurè stî, …

 

 

AURÉVE/-EU   STÎ

 

 

Conditionnel passé surcomposé

aurè ieû stî

 

 

AURÉVE/-EU  IEÛ/AVU STÎ

 

Subjonctif présent:

vâye

vauye, vaye; voye (Ard)

 

vauyes, vayes;

voyes (Ard)

 

vauye, vaye; voye

(Ard)

 

alanche; (Ard)

dj’alinche

 

aléche, aloche; alîche (Ard)

 

vôyenuche, vonche; alinche (Ard)

vache

 

 

vache

 

 

vache

 

 

alinche

 

 

alîche

 

alinche:

3 formes du subj.impft

 

VAYE

 

 

VAYE

 

 

VAYE

 

 

ALANCHE

 

 

ALOCHE/ -ÉCHE

 

 

ALÈCHE/

VONCHE

 

Subjonctif imparfait

alîche

alîche

alîche

alinche

alîche

alinche

aluche

aluche

aluche

alinche

alîche

alinche

 

ALICHE

ALICHE

ALICHE

ALINCHE

AÎLÎCHE

ALINCHE

 

Subjonctif passé

eûche (uche) (N);

eûye (eûche) (S); oye  (Ard) sitî

 

 

EÛCHE SITÎ,

ÂYE SITÎ

 

Subjonctif passé surcomposé

eûche (uche) ieû stî (N), …

 

 

EÛCHE IEÛ STÎ,

ÂYE AVU STÎ

 

Impératif

dalons

va

alans

alez ,-oz

va

djans

alez

va

djans (JD)

VA

ALANS

ALOZ/ALEZ

 

Participe présent

dalant

alant

alant

alant

ALANT

 

 

Participe passé

dalé

alé /stî (surtout)

s(u)tî/ (Ma51) s(i)tî

stî, -ou, -u

STÎ

 

Infinitif

daler

aler, -è

 

aler

ALER

 

 

ènn’ ALER

s’ en aller, partir

Indicatif présent

 

Participe présent

Participe passé

Subjonctif présent

Subj. imparfait

Impératif présent

Participe présent

Participe passé

dj’ è va ou dj’ ènnè va, …; nos ‘nn’ alans  ou nos-ènn’ alans, …;

il èvont ou il ènn’ èvont

ènn’ alant

ènn’ alé

qui dj’ èvaye ou qui dj’ ènn’ èvaye, …

qui dj’ ènn’ aliche, …

vas-è, alans-è; alez-è, aloz-è

ènn’ alant

ènn’ alé

 

è RALER

s’ en retourner

Indicatif présent

Impératif présent

 

dj’ è r’va; nos-è ralans; il è r’vont

va-r-z-è, alans-r-z-è = aloz-r-z-è

N.B. Passé simple d’ ALER: (EW) dj’ ala, …

 

 

2) Fé : faire, et ses dérivés

 

Indicatif présent

djè fé

fés

fét

 

f(è)yons, f’jons

fèyez,-èz, -oz, fiez, f’jez

fèyenut, font;

féstèt (O3)

dji faî

ti faîs

i faît

 

fians; C49 fe°jans

vos fioz; fiez (Ard)

 

faîyenut; fièt (SE)

 

fwaît (LV)

 

fijans (LV)

fèjoz (MFP)

 

fijèt (LV)

(JD) fê

 

 

 

(JD) fans

(JD) fez; f’soz (Sta)

 

(JD) fèt (pfs:font)

FAÎ

FAÎS

FAÎT

 

FIANS

FIEZ, -OZ

 

FIÈT,

FAÎYENUT

 

Imparfait

f(è)yeû, f’jeû, fèyè;…; fieu, fèyeu (WB);  (EM) fzoû

 

f(è)yine, f’jine, -éne

 

f(è)yîz, f’jîz

 

f(è)yine, f’jine,

-éne, f’zinetèt;

(WB) fyint

fiè, fiéve, fieu,

fieûve; fio (Ard); fe°jeûve (C49)

 

fyin.n, …

 

fyîz, …

 

fyin.n, …

f’jo (LV);

fayo, fèjo

 

 

 

 

 

 

f’jint (LV); fizint (Mont); fèjint

féve

 

 

 

(E13) f’sins

 

fîz

 

fît (WB); fizît

f’sèt (My);

(E13) fusint

FIÉVE,

FIEU

 

 

FYINS

 

FYÎZ

 

FYINT

 

 

 

Futur simple

fré

 

 

frons

frez

front

dji fraî, -è

 

 

nos frans

frez,-oz

is front

frè (LV); fèrè (MFP)

 

 

froz(MFP)

f(è)rant (MFP)

(JD) frè

FRÈ

FRÈS

FRÈ

FRANS

FREZ, -OZ

FRONT

 

Passé composé

dj’ aî, a  faît

 

 

DJ’ A FAÎT

 

PQP

dj’avè, … faît

 

 

DJ’ AVÉVE /AVEU FAÎT

 

Futur antérieur : dj’ aurè faît, …

Passé surcomposé: dj’ a ieû/avu faît, …

 

Conditionnel présent

f’reu

f’rè, -éve, -eu, -eûve;

fro (Ard)

f’ro

f’reû

F’RÉVE, F’REU

 

Subjonctif présent

fèye, f’zisse

fèyes

fèye

 

f(è)yonche; f’zisse

(O3) f(è)yéche,

-oche

 

fèyenuche;

f’zistèt(O3)

faîye

faîyes

faîye

 

fianche

 

fioche

 

faîyenuche

 

fasse

FAÎYE

FAÎYES

FAÎYES

 

FIANCHE

 

FIOCHE,   FIÈCHE

FIÈCHE,

FAÎYENUCHE

 

Subjonctif imparfait

fèyiche,-eûche

 

 

fèyîche,

-éche,

-inche

 

fyiche

fyiche

fyiche

fyinche

fyîche

fyinche

 

(LR) fihe

 

 

(LR)fihins  (LR)fihîz   (LR)fihint

 

FYICHE

FYICHE

FYICHE

FYINCHE

FYÎCHE

FYINCHE

 

Subj. passé

eûche(uche)/ eûye (eûche) faît

 

 

 

 

Impératif présent

fèyons

fèyez, -èz, -oz

faî

fians

fioz

 

fajans(LV)

 

fans

FAÎ

FIANS

FIOZ, FIEZ

 

Participe présent

f(è)yant; (EM) fèsant; f’jant, f’sant

fiant;  fe°jant (C49)

f’jant (LV)

 

f’sant (Sta,My)

FIANT

 

Participe passé

FéT

faîT

fwaît (LV);

fêt (MFT)

fêt

FAÎT

 

Infinitif présent

fé,fè

fé (MFT)

 

N.B. (E13) i firit: il fit

 

N.B. Conjugaison interrogative

(BD,13O) “Seuls, le mode indicatif et le conditionnel peuvent prendre la forme interrogative.”

ex.: ALER:

Présent

Imparfait

Futur

Passé composé

PQP

Futur antérieur

Conditionnel présent

va-dje, vas-se, va-t-i, alans-gne, alez-ve, vont-is ?

aléve-dju, aléves-tu, alève-t-i, alîs-ne, alîz-ve, alît-is

îrè-dje, îrès-se, îrè-t-i, îrans-gne, îroz-ve, îront-is

a-dje sitî, as-se …, a-t-i , avans-ne, avoz- ve, ont-is stî ?

aveu-dje, aveus-se, aveut-i, avins-ne, avîz-ve, avint-is stî?

aurè-dje sitî, …

îreu-dje, îreus-se, …

 

N.B. (est-wallon)

passé simple:     ala-dje, alas-se, ala-ti, alîs-ne, alîz-ve, alît-is

passé antérieur: ava-dje situ, avas-se, ava-t-i,  avîs-ne, avîz-ve, avint-is stu ?

 

ex.: èSSE: èstans-ne

N.B. – Qui va-dje fé (= (EW) qui va-djdju fé ?)

         – avez-ve = ave; savez-ve = save

 

 2) 2e conjugaison: les verbes en -î

 

(CW: -i (S)/-è (S)) & en -î  (-yi/i (S)/-iè (Ard)))

 

INDICAT. PRESENT

bache

 

 

bachons

bachèz,-îz

bache

baches

bache

bachans

bachîz, -oz; -ez  (Ard): bachenut; bachèt (S,Ard)

bache

bahe

bahes

bahe

bahans

bahîz; (LR) -îz,

-oz

bahèt

-E

-ES

-E

-ANS

-ÎZ/OZ

 

-ENUT/ÈT

IMPARFAIT

 

bachè,-éve, -eu,

-eûve, -o;

-ive  (C49)

 

bachès,…

bachèt,…

bachînes, -chins,

-chin.n; -ines (C49)

bachîz

bachint, bachin.n, bachèt

 

 

 

 

 

 

 

 

bachîz (Warm)

bahîve

 

 

 

bahîves

bahîve

bahîs

 

bahîz

bahît

-ÉVE/EU

 

 

 

-ÉVES/EUS

-ÉVE/EUT

-INS

 

-ÎZ

-INT

FUTUR S.

 bacheraî

bacheraî,-è

-ras,-rès

-ra,-rè

bacherans

bacheroz, -rez

bacheront

 

 

 

baherè

baherès

baherè

baherans

baherez

baheront

-RÈ

-RÈS

-RÈ

-RANS

-REZ/ROZ

-RONT

PASSE COMPOSE

 

aî, a bachî; aî bachè (Ard)

 

 a bahî

DJ’A

BACHÎ

PQP

avè, -éve,

-eu, -eûve;  -o (Ard)

 

dj’ aveû bahî

AVÉVE/ AVEU

 -î

CONDIT. PR.

 bachereû

bacherè/-réve/-reu,    -reûve/ -ro

 

bahereû

-RÉVE/REU

 

SUBJONCTIF

PRESENT

 

 

 

 

 

bache

bache

bache

-anche

-îche, -oche

-enuche

 

bahe

bahe

bahe

bahanse

bahîsse

bahèsse

 

 

 

-E

-ES

-E

-ANCHE

-ÎCHE/OCHE

-ÈCHE/ -ECHENUCHE

SUBJ. IMPARFAIT

bachîche

bachîche

bachîche

bachinche

bachîche

bachinche

 

bahasse

bahasse

bahasse

bahahîsse

bahahîsse

bahahîsse

-ICHE

-ICHE

-ICHE

-INCHE

-ÎCHE

-INCHE

IMPERATIF PRESENT

bache

bachans

bachîz,-oz; -ez (Ard)

 

bahe

bahans

bahîz

-E

-ANS

-ÎZ/OZ

PART.  PRESENT

bachant

 

bahant

-ANT

PART. PASSE

bachî

 

bahî

INFINITIF

bachî,-i;  -è (Ard)

 

bahî

 

 Verbes partiellement irréguliers

 CHANGEMENTS dans le RADICAL

 

les VERBES en -oyî, -èyî (sauf lèyî), -iyî (sauf aviyî)

o/è/i  – ô.é,î

lorsque la dernière syllabe est muette:

 

broyî

dji brôye; dji brôyerè (EW: idem.) (SW: MFT, LV : broye, ploye, loye)

 

plèyî

dji pléye; pléye !

 

wiyî

dji wîye ; qui dj’ wîye

 

s’ anoyî, broyî, froyî,èvoyî,loyî (id: EW), noyî, soyî, voyî;

agréyî, nèyî, plèyî, wèyî (N); abiyî, criyî, disbiyî, fiyî, foryî, piyî, priyî, striyî, wiyî

et dérivés.

coyî                      (est-wallon: JD)

priyî       (EW)

dji prèye, di prîyerè

 

si fiyî   (EW:JD)

dji m’ fèye

 

 

babouyî      (id) mouyî          (id)

cafougnî      (id)

dji baboye

dji moye 

dji cafogne,

et “d’ autres verbes en oyî et ougnî”(JD,177)

 

spaurgnî

r disparaît quand la dernière syllabe est muette aux mêmes temps que ceux précités: dji spaugne/ spaugnerè/ qui dji spaugne

cf aussi: taurdjî

 

clignî

(est-wallon: JD)  dji clègne, clignerè  ; rilignî: i r’lègne , r’lignerè

sètchi, paurti, sôrti (centre-wallon: au sud) (du 3e groupe de conjugaison) se conjuguent, dans                             le sud surtout, comme BACHÎ

waîtî                     (centre-wallon) à l’ impératif présent/ 2e p.: waî = waîte ou waîtîz,-oz

 

 

Verbes totalement irréguliers

 

lèyî et dérivés: totalement irréguliers, à assimiler aux verbes du 5e groupe: dji laî  (EW: JD: lê); lèyant; lèyî

 

PRESENT léche

 

 

léyenut; -nèt (WB)

 

FUTUR

léra,

lèyera

 

CONDIT.

 

SUBJ.

què dj’ léche

 

IMPERATIF

lèyèz, léchèz

 

PARTICIPE

léchant

 

lyî, léchî

 

INF.

l(è)yî,  léchî

laî

 

lèyoz,…

laîyenut, …

 

 

laîrè

 

 

laîreu, …

 

 

qui dj’ laîye

 

 

laî

lèyîz, …

 

 

lèyant

 

lèyî

 

lèyî

laî (LV); lé (MFT)

 

lèyez (MFT)

lèyint (LV)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

lèyant

 

lâichu (LV)

 

laîre (LV); lêchi (Warm); lêssi(MFP)

 

 

 

 

 

lêrè

 

 

lêreû; is lêrît

 

 

 

 

 

lèyoz

 

 

lèyant

 

lèyî

 

lèy(î)

 

LAÎ

 

 

LÈYÈT,

LAÎYENUT

 

LAÎRÈ

 

 

LAÎREU, -ÉVE

 

 

QUI DJ’LAÎYE

 

 

LAÎ

LÈYOZ,-ÎZ

 

 

LÈYANT

 

LÈYÎ

 

LÈYÎ

 

 

 Sous-groupe en -yî

Sous-groupe en -yî (CW:-î(N), -iè (Ard))(OW:-yi)

 

Modèle: consyî : dji consîye, nos consians; p.p.: consyî

                          dji consîyerè; qui dj’ consîye

                     (idem en SW,OW,EW: ex.: dji rovîye, r’nètîye (SW: MFT), rovyi (p.p.) (MFP))

 

Divers:

nètyi

(EW: LR) i nètèye / nèti (Stavelot-My), i nètih

plêtyi

plètèye  / plêti, i plêtih

tchèryi

tchèrèye / tchèri, i tchèrih

wêdyi

wèdèye   / wêdi, i wêdih

payî

(EW: JD) dji pâye, påyerè

sayî

dji sâye, såyerè

criyî

(SW) is crîrant

 

 3) 3e conjugaison : les verbes en -I

Les verbes en -i (inf./ p.p./ indic. prés. sg ) (-ichant: au part. prés.)

 

INDICAT. PRESENT

gârni

gârnis

gârnit

-ichons

-ichez,  -èz, -oz

-ichenut

gârni

gârnis

gârnit

-ichans

-ichoz; -ez (Ard)

-ichenut; -èt (SE)

fini

finis

finit

finichans

finichoz

finichant

finih

finih

finih

finihans

finihez

finihèt

 

-I

-IS

-IT

-ICHANS

-ICHOZ/EZ

-ICHÈT,     

-ICHENUT

IMPARFAIT

gârnicheu,-è

-ichéve, -eu, eûve,

-è; -o (Ard)

finicho

finihéve

 

-ICHÉVE/

 -ICHEU

FUTUR

gârniraî

-iraî, -irè,…;  -icheraî (Ard), …

finîrè

finiherè

-IRÈ

PASSE COMPOSE

aî/a gârni  …

ê fini

dj’ a fini

A   -I

PQP

avè,-éve, -eu,eûve;

-o gârni

avo fini

dj’ aveû fini

AVEU, -ÉVE    -I

FUTUR ANT.

auraî,-è gârni

ârê fini

dj’ årè fini

AURÈ  -I

PASSE SURCOMPOSE

aî/a ieû gârni avè/… ieû gârni

 

 

A IEÛ/AVU  -I

CONDIT. PRES.

gârnireû

-irè,-ireu, -iréve,

-ireûve;

-ichero (Ard)

finîro

finihereû

-RÉVE/REU

SUBJ. PR.

finiche

-iche; (C49)

fe°nîye

finiche

finihe

-ICHE

 

SUBJ. IMPARF.

gârnichiche, …

finichuche

finihasse

-ICHICHE

IMPERATIF  PR. gârni

-chons

gârnichez,-èz,-oz

 

gârni

gârnichans

gârnichoz

 

fini

finichans

finichoz

 

finih

finihans

finihez

 

-I

-ICHANS

-ICHOZ/EZ

PART.  PRES. id

gârnichant

finichant

finihant

-ICHANT

INF. id

gârni

fini

fini

-I

 

 

 Verbes irréguliers

 

aviyî/avancî

du 2e groupe, se rattachent à ce 3e groupe

 

sètchi

se conjugue de deux façons: comme le 2e ou le 3e groupe

dji sètche/ sètchant/ sètchi

     sètchi/ sètchichant/ sètchi

 

paurti et sôrti

r disparaît lorsque la syllabe finale est muette: se conjuguent comme le 2e ou le 3e groupe

 

dji paute (OW:id) / pauterè / paurtant / paurtéve / paurti

                      / paurtirè / paurtichant / paurtichéve / paurti

 

dji sôte / sôterè / sôrtant / qui dj’ sôte /sôrti (-u (OW))

               / sôrtirè / sôrtichant / qui dj’ sôrtiche / sôrti

! (EW: JD) dji sôrte

 

tchèrdjî

(EW: JD) dji tchèdje

fini

(OW) fait au futur fini(che)raî; au conditionnel: fini(che)reû

soufri

(OW:GR) – p.p. soufru; sinti – p.p. sintu

 

 

 

 4) 4e conjugaison : verbes en -u

. inf. présent/ P.P. en -u (ou -è)

 

N.B. Ne sont pas compris dans ce groupe:

les participes pris comme infinitifs (5e groupe): oyu pour ‘ôre’, tinu pour ‘tinre’, vinu pour ‘vinre’, soyu pour ‘sawè / sèpe’, oyu pour ‘awè’.

 

SERIE 1: avec l’ indicatif présent sg en -e: ascropu, wasu,…

 

INDICAT. PRESENT

wase; oûse (WB)

wase

wase (MFT)

wèse(JD)

WASE

FUTUR

 

waserè

 

wèserè

-RÈ

IMPARFAIT

waseu, …

 

wèséve

-ÉVE/ -EU

SUBJ. PRESENT

wase

 

wèse

-E

SUBJ. IMPARF.

wasiche

 

wèsasse

-ICHE

PART. PRESENT

wasant

 

wèsant

-ANT

IMPERATIF

wase

 

wèse

-E

INF. onzu

wasu

ôsu (LV)

wèseûr

WASU

PART.PASSE

wasu

 

wèsou

WASU

 

 

 Verbes irréguliers: DWÂRMU et SIÈRVU

 

Dwârmu et sièrvu perdent -r- devant une syllabe muette à l’indicatif présent et aux temps dérivés, au sg du subj. présent et de l’impératif présent:

  .dji dwâmerè / sièverè; nos dwârmans / sièrvans; …

 

PRESENT doûr, dôr, doûme, dôme, dwa, dâme, dwâme

 

dwâme, dwa

 

dwame (x), dwar

 

dwème,

 

 

i dwêrt

 

DWAME

 

-ES

-E

DWÂRMANS

DWÂRMOZ,  -EZ

DWAMENUT

FUTUR

dwâmerè; dwaraî, …

dwamerê

dwèmerè

DWAMERÈ

 -M-

IMPARFAIT

dwârmeûve, …

 

dwèrméve

DWÂRMEU,

-EVE

 -RM-

SUBJ. PRES. què dj’doûrme, -ôr-,

dwâ(r)me, dâme, don.me

qui dj’dwame

dwame

dwème (JD)

DWAME

-ES

-E

DWÂRMANCHE

-OCHE/ÉCHE

-ÈCHE/ENUCHE

SUBJ. IMPFT

qui dj’dwârmiche,…

dwarmuche

dwèrmahe (JD)

DWÂRMICHE

 -RM-

IMPERATIF

dwa(me)

dôr (Warm), …

 

DWAME

DWÂRMANS

DWÂRMOZ,-EZ

PART.PRES.

dwârmant

dwarmant

dwèrmant

DWÂRMANT

PART.PASSE

dôrmu

dwârmu

dormi; (MFT

dwarmou

dwèrmou

DWÂRMU

INFINITIF

dôrmu, …

dwârmu

dwarmi; (MFT)

dwarmou

dwèrmou

DWÂRMU

 

PRESENT

siè(r), chève, chér

 

 

 

(WB) èles chèrvenèt

 

siève, siè

 

 

 

sièvenut

 

 

 

 

 

 

(My) is

sièrvèt

 

SIÈVE

-ES

-E

SIÈRVANS

SIÈRVOZ/EZ

SIÈRVÈT/

SIÈVENUT

FUTUR

sièverè;

sièraî, …

 

 

SIÈVERÈ

 -V-

IMPARFAIT

sièrveûve,…

 

 

SIÈRVÉVE, -EU

 -RV-

SUBJ. PRES.

qui dj’ siève

 

 

SIÈVE

SIÈVES

SIÈVE

SIÈRVANCHE

SIÈRVOCHE

/-ÉCHE

SIÈRVÈCHE/

SIÈVENUCHE

SUBJ.IMP.

sièrviche

 

 

SIÈRVICHE

PART.PRES.

sièrvant

 

 

SIÈRVANT

PART.PASSE

sièrvu

 

 

SIÈRVU

INF. chèrvi (O3, OO);  (OO) sièrvi,-u

sièrvu,

 

(Eo) chèrvi, (vx:)

sièrvi

SIÈRVU

 

 

 

 SERIE 2: les verbes  avec la dernière lettre du radical à la 1re pers.                 

                                   et -t à la 3e pers. du singulier

 

PRESENT

mwér(O3)

 

morons(O3)

 

 

courenèt

(WB)

coûr

môr; moûr

nos courans

morans

 

 

is coûrenut

môrenut

 

 

 

morans (MFP)

 

 

 

 

 

 

coûr (JD)

moûr (JD)

 

 

 

 

corèt

 

COÛR

MÔR & sv.

nos COURANS

MORANS

vos COUROZ

MOROZ

is COURÈT,

 COÛRENUT

MORÈT,

 MÔRENUT

IMPARFAIT

coureu (WB)

moroû (O3)

 

coureu,…

moreu,…

 

 

 

 

COUREU,

-VE

MOREU, -ÉVE

FUTUR

coûrraî,..; môrraî,..

 

(JD) courrè

COÛRRÈ

MÔRRÈ

SUBJ.PRES.

coûre

moûre

morisse (O3)

 

coûre

môre

 

 

 

 

COÛRE

MÔRE

SUBJ. IMPARFAIT

couriche

moriche

 

 

COURICHE

MORICHE

PART.PRES.

courant (O0)

 

courant

morant

 

 

 

COURANT

MORANT

IMPERATIF

 

 

morèz (O3)

 

 

couroz,…

moroz, …

 

 

COÛR/MÔR

COURANS/

MORANS

COUROZ,-EZ

MOROZ,-EZ

INFINITIF

couri/u, mori/u

couru

moru

 

cori

mori

COURU

MORU

PART.PASSE couru

 

couru

moru

 

courou (MFT)

moru,couru (LV)

 

 

-U

 

 Verbes irréguliers

 

Valu, falu  (EW: valeûr, faleûr)

 

PRESENT

dji vau

nos valans

i faut

 

valans (MFT)

vât

 

i fåt

DJI VAU

NOS VALANS

i FAUT

FUTUR

 

i faura (WB)

dji vaurè, -aî

i faurè

-ra

 

faurè (Warm)

(JD) i vårè

 

i fårè

VAURÈ

 

i FAURÈ

IMPARFAIT

 

faleut

valeu,…

 

faleut,…

 

 

falot;

-eut (Herb)

valéve,-eû

 

faléve,

-eût

VALÉVE,

-EU

i FALEUT,

-ÉVE

CONDIT.

 

i faurèt WB)

dji vaureu ,…

 

i faureut ,…

 

 

fârot

 

 

i fåreût

VAUREU,

-RÉVE

i FAUREUT,

 -REUT

SUBJ. PRES.

qui dj’ vale

qu’ i faut

 

(LV) qu’ i fauche

 

qu’ i fåye

VALE

FAUT

SUBJ. IMP.

qui dj’ valiche

 

 

qu’ i falasse

VALICHE

FALICHE

PART. PRES.

valant

falant

 

falant (LV)

 

VALANT

FALANT

PART. PASSE

valu

falu

 

falu (LV);

-ou (MFT)

(JD) valou

falou

VALU

FALU

 

N.B. (EW) passé simple: i fala

Polu (p’lu), volu (v’lu)  (OW: poli, pouli, pouvwêr)

                          (EW: poleûr;(E13) v(o)leûr)

 

PRESENT

pou; pû (O3); pu,vu (Ni)

vû (O3); vou

 

pouvons, p’lons;

polons(O3)

 

 

pouvez,

p’lez; polèz(O3);

volez

 

 

pouvenut, poulenut; peuletèt (O3); (WB) pouvèt;

(O3) veuletèt,

veuttèt

 

pou

vou

 

 

p’lans

 

vlans

 

p’loz

 

v’loz

 

 

polenut,..

 

 

 

volenut,..

 

pou,vou (MFT); (LV) pu, vu

 

 

p’lans,

 

v’lans

 

(MFP) plez, -oz ; plèz (LV),

vloz,-ez  (MFT);  vlèt

 

 

 

 

(JD) pou

(JD) vou

 

 

(JD) polans,

volans;

(LR) v(o)lans

 

 

 

(E13) v’lez , v’loz

 

 

polèt (WB)

 

POU

VOU

 

 

P(O)LANS

V(O)LANS

 

 

P(O)LOZ,

-EZ

V(O)LOZ,

-EZ

 

P(O)LÈT,

POLENUT

 

 

V(O)LÈT,

VOLENUT

FUTUR   poûraî

pôrè/..

vôrè/..

(LV) pôraî,

vôraî; (MFP)

vô-/voûr-

(JD) pôrè

(E13) vôrè

PÔRÈ

VÔRÈ    

IMPARFAIT

pouveu, p’leû,-è

vouleu

 

pleu; rare:poléve,…

vleu; rare: voléve,..

 

p’lo

v’lo

 

 

 v’léve (E13)

 

P(O)LÉVE, -EU

V(O)LÉVE, -EU

CONDIT.

poûreû, -è;

poûreu (WB)

voûroû (EM)

voûré (O3);  vôreû (WB); vourè;

(O3) is voûrinetèt

 

pôreu,..

 

 

vôreu,..

 

pôro (LV)

pôrîz (MFP)

 

vôreu (MFT),

vôré (Warm)

vôro (LV)

 

pôreû

 

 

vôreû

 

 

PÔREU, -ÉVE

 

VÔREU, -ÉVE

 

SUBJ.PRES. pouye, pouche,

puche

 

pouyes,…

 

pouye,…

 

pouvonche,p’lonche

 

pouvéche,

p’léche,

p’loche

 

pouvenuche

poulenuche;

(O3) volistèt

qui dj’ pouye (sg)

 

vouye (sg)

 

 

 

 

 

p’lanche

 

 

p’loche

 

 

 

polenuche

puche,

 

vuche(LV)

 

 

(LR) vôye

 

 

 

 

 

(LR) volanhe,

-ohe,-èhe

 

POUYE

VOUYE

 

POUYES

VOUYES

POUYE

VOUYE

P(O)LANCHE

V(O)LANCHE

 

P(O)LOCHE/

-ÉCHE

V(O)LOCHE/

-ÉCHE

P(O)LÈCHE/

-ENUCHE

V(O)LÈCHE/

-ENUCHE

SUBJ.IMP.

pouviche

 

p’lîche,

puchîche, pouvîche  ou -éche, -inche

 

qui dj’ p(o)liche

v(o)liche

 

polinche

volinche

 

 

(LR) pôvihe

 

 

pôvihins (LR)

 

 

P(O)LICHE

V(O)LICHE

 

P(O)LINCHE

V(O)LINCHE

PART.PRES.

p’lant, pouvant;

volant (O3)

 

p(o)lant

v(o)lant

 

p(o)lant

v(o)lant

 

 

P(O)LANT

V(O)LANT

PART.PASSE

v(o)lu, voulu (OO)

p’lu

v’lu

polou,

volou (MFT)

p(o)lou

v(o)lou

P(O)LU

V(O)LU

INF.

p(o(u))lu, pouvu;

polwâr (O3) povwâr

 

(O3) volwâr; (O0) v(o)li, voulu, voulwêr

 

p(o)lu

 

 

v(o)lu

 

p’leur

 

 

v’leur (MFT)

 

(JD)poleûr

polou (Wa)

 

(JD) voleûr

volou (Wa)

 

P(O)LU

 

 

V(O)LU

 

 

 

Passé simple: (EW) dji pola/vola (WB)

 

 

Divu (d’vu) (EW: diveûr)

 

PRESENT

dwè(O0),

dwa(O3),

 

d’vons(O3)

 

d’vez

 

dwèvetèt (Barb),

dwa- (O3)

 

dji dwè,deu

 

 

dwèvans, d(u)-

 

d(u)voz,..

 

dwèvenut, ..

(Warm, MFP) dè; deu (MFT); do,du (LV)

 

d’vans (LV)

 

d’voz (MFP),

-èz (LV)

 

d’vèt(LV)

 

deû

 

 

 

 

d’ve z(WB)

 

DEU, DWÈ

 

D(I)VANS

 

 

D(I)VOZ, -EZ

 

D(I)VÈT,

DWÈVENUT

FUTUR

duvra; d’vrè (O3)

 

dwèrè,..; duvrè,..

 

duvraî (LV)

 

(JD)deûrè, d(i)vrè

 

D(I)VRÈ

IMPARFAIT

d’voû (O3)

dwèveu,..

duveu,..

d(u)vo (LV)

d’véve (WB)

 

D(I)VÉVE,

-EU

CONDIT.

d’vroû(O3)

 

d(i/u)vreu,..

 

deûreu (MFT)

 

deûriz (Hou)

 

 

 

divrîz (WB)

is deûrint (WB

 

D(I)VREU,

-ÉVE

 

SUBJ.PRES.

què du d’visse (O3) qu’ is d’vissetèt (O3)

 

 

qui dj’ dwève, duye

 

duche (LV)

 

 

DUYE,

DWÈVE

SUBJ.IMP.

 

qui dj’ dwèviche,

duviche

 

 

DUVICHE,

DWÈVICHE

PART.PRES.

dwèvant,

d(u/i)vant

d(u)vant (LV)

 

D(I)VANT

     

PART.PASSE

d’vu (O3)

d’vu

d’vu (LV)

 

D(I)VU

INF.

(O3) d’vwâr

(O0) d(è/i)vu,

d(è/i)vwêr

 

d(i)vu

 

d(i/u)vu (LV)

 

(Eo) d(iv)eûr, divou

 

D(I)VU

 

 Verbes en -iè  (participe présent en -iant)

 

Couviè, douviè (CW: en Ard: covru/dovru) (EW: JD: covri/dovri)

et dérivés

 

PRESENT

douve

 

 

 

douvians

douvère (Warm); (MFP) droûve,

drouvère;

drûve (LV)

doûve; (pfs) (JD) douveûre;

droûve

D(R)OUVE

 

 

FUTUR

douvrè,…

douverè (Warm)

(JD) douvrè doûveûrrè;

droûverè

D(R)OUVRÈ

IMPARFAIT

douvieu,..

 

drôvîne (Wa)

D(R)OUVIEU,

-IÉVE

SUBJ. PR.

qui dj’ douve

 

 

D(R)OUVE

SUBJ.IMP.

qui dj’ douvyiche

 

 

D(R)OUVYICHE

IMPERATIF

 

drouvez (WB)

douve

douvians

douvioz

 

douvrans (Warm)

 

 

D(R)OUVE

D(R)OUVIANS

 

PART.PRES.

drouvant (WB)

 

douviant

 

douvrant (Warm)

 

 

D(R)OUVIANT

PART.PASSE

drouvu; -i (WB)

douvièt

(f.-e; -iéye)

 

drovu (MFP)

 

drovou (covrou)

DOUVIÈT,

DROVU

INF. (O3)

drouvri; (O0)

drouvi, -u, douvri

douviè

 

(Eo) drovi, -viért; dovri, -viért; d(r)ouvi, d(r)oviè

DOUVIÈ,

DROVU

 

 

 

 5) 5e conjugaison: les verbes en -DE, TE, SE, PE, CHE, R,Y, RE

-DE:

coude, crinde, dischinde, disfinde, djonde, ètinde, finde, fonde (= fonre), keûde (= keûse), mode/moude, piède, pinde, ponde (= ponre), prinde (irrég.), rèsponde, rinde, rèsoûde  (= rèsoûre) (irrég.), soûde, spaude, stinde, strinde, stwade, tinde 1, tinde 2, tonde, twade, vinde et dérivés

 

PRESENT

piè(r)d

spâ(r)d, spaud

 

pièrdons

 

FUTUR

pièdrons (WB)

 

 

CONDIT.

 

SUBJ.PR.

què dj’ piè(r)de,

spâ(r)de

 

PART.PASSE

 

pièd

spaud

 

pièrdans

 

 

pièdrè

spaudrè

 

pièdreu,..

 

 

qui dj’ piède

sipaude

 

pièrdu

 

 

 

 

 

 

 

(MFT) is pièdrant;

spâdrê

 

pièdreu (MFT)

piêr, pièr (WB); pièd (LR)

i spåd’ (cf i pièd’ (WB))

pièrdans

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

pièrdou

 

PIÈD

SPAUD

 

PIÈRDANS

 

 

PIÈDRÈ

SPAUDRÈ

 

PIÈDRÉVE, -REU

 

 

PIÈDE

SPAUDE

 

PIÈRDU

 

 

Prinde:

 

PRESENT

prind

pèrdans

pèrdèz

 

 

IMPARFAIT

 

FUTUR

 

SUBJ.PR.

què dj’prinde, (rare) prène

 

SUBJ.IMP.

 

IMPER.

pèrdons

 

 

PART.PRES.

 

PART.PASSE

 

prind

purdans

purdoz,..

 

 

purdeu, -eûve,..

 

 

 

prinde

 

 

 

purdiche

 

prind

purdans

purdoz,..

 

purdant

 

prind

 

 

purdant

 

purdo

 

prindrè

 

qu’i prègne

 

 

 

purduche

 

prind

 

pèrdoz

 

 

 

pris (prîse)

 

(LR) prind

prindans

prindoz; -ez (WB)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

prindez

 

 

 

pris (WB)

 

PRIND

PRINDANS

PRINDOZ, -EZ

PRINDÈT, -ENUT

 

PRINDÉVE, -EU

 

PRINDRÈ

 

PRINDE

 

 

 

PRINDICHE

 

PRIND

PRINDANS

PRINDEZ, -OZ

 

PRINDANT

 

PRIS

N.B.passé simple (EW): i prinda

 

rèsoûde: (SW/B1) i rèsoût, rèsoûdant; i rèsoûdot; i rèsoûdrè;                   

                           qu’ i rèsoûde/ rèsoûduche; rèsoû

 

 

-TE: assîte/achîte (= assîre/achîre), bate, foute, mète, parète

 

PRESENT

bat, fou,

mèt, parè

 

PART.PR.

batant

 

PART.PASSE

batu

 

bat,fou,

mèt,parè

 

 

batant

 

 

batu

 

 

mèt

 

 

mètant

 

 

mètou; mètu (LV)

i bat'(WB),  bat (My)

i mèt (My), mèt’ (Wa)

 

 

 

 

mètou (WB)

 

 

MÈT

 

 

MÈTANT

 

 

MÈTU

 

N.B.(OW:GR) sinte – qui dj’ sinte ; sintu (p.p.) (OW)

     -SE: keûse (id: SW:MFT) = keûde(régulier)

 

PRESENT

PART.PR.

PART.PASSE

dji keû

cosant =keûdant

cosu =keûdu

 

 

 

cosou (WB)

KEÛ

KEÛDANT /COSANT

KEÛDU / COSU

 

-PE: rompe, sèpe ( = sawè: voir plus loin)

 

PRESENT

PART.PR.

PART.PASSE

INFINITIF

romp/sèpe

rompant/ sèpant

rompu/sèpu

 

 

 

 

sèpi (Eo)

ROMP / SÈPE

ROMPANT/ SÈPANT

ROMPU/ SÈPU

SÈPE

 

-CHE: crèche (OW:crèche / -I / crére), pache, rèche ( = rére, rèchu)             (OW:GR:rèche / (pfs) -i), tèche, conèche (irrég.)

 

PRES. crèche, cré

vos crèchîz

 

 

FUTUR

crèchera,

créra

 

PART.PR.

 

PART.PASSE

crèchu (p.p)

crèche (rare), cré

 

 

 

 

crècherè,  crérè

 

 

crèchant

 

crèchu

créche (LV)

 

is créchèt(LV

 

 

crècherè (MFP)

 

 

 

 

créchu(LV)

crèh

 

 

 

 

crèherè

 

 

 

 

crèhou

CRÈCHE

 

 

 

 

CRÈCHERÈ

 

 

CRÈCHANT

 

CRÈCHU

 

 

P.P.

dji pache

pachant

pachî

 

 

PACHE

PACHANT

PACHÎ

 

 

 

 

rèchu

dji rèche (moins courant),  ré

rècherè, rérè

rèchant

rèchu

 

 

RÈCHE

 

RÈCHERÈ

RÈCHANT

RÈCHU

 

dji tèche

tèchant

tèchu

 

 

TÈCHE

TÈCHANT

TÈCHU

 

c(o)nèche

 

counè

conè

 

conechoz,

conechant

conu

counuche (LV);

c’nuchoz,

cunichèz

 

counichant(LV)

counu(LV)

k’nohe

 

k’nohez

 

k’ nohant

k’nohou

CONÈCHE,

CONÈ

CON(È)CHOZ, -EZ

 

CON(È)CHANT

CON(È )CHU, CONU

c(o)noche / conè, conechant ou c’nochant, conu

 

sawè  (EW: saveûr)

 

PRESENT

savons

savez,-èz,

-oz

savenut, sèyenut

 

nos savans

vos savoz;

soz (C49)

séyenut

 

sé (MFT)

 

 

 

savant(MFP)

 

 

 

 

 

savèt

 

 

SAÎ

SAVANS

SAVOZ,-EZ

 

SAVÈT,

SAVENUT

IMPARFAIT

saveû,-è, -eu

 

saveûve, …

 

saveû (Mont); savo

 

saveû(WB)

 

SAVEU, -ÉVE

FUTUR

sâré

 

saurè

 

 

sårè

 

SAURÈ

CONDIT.

sâreû,-è, -eu

 

saureu

 

sauro(LV)

 

såreû(WB)

 

SAURÉVE, -EU

SUBJ.PR.

seûche, sèye

 

nos seûchonche,

-éche

vos seûchéche,

-oche

is seûchenuche,

-énche

 

qui dj’ seûche

 

 

quu dj’séye (LR)

 

sayanhe (LR)

 

SEÛCHE/-YE

 

SEÛCHANCHE

/-YANCHE

SEÛCHOCHE/

 -ÉCHE; -Y-

SEÛCHÈCHE/

-ENUCHE; -Y-

SUBJ.IMP.

saviche

nos savîche,

-éche, -inche

vos savîche

is savîche,

-éche, -inche

qui dj’ seûchiche, seûyiche

 

 

SEÛCHICHE/

-Y-

 

SEÛCHINCHE

/-Y-

SEÛCHÎCHE/ -Y-

SEûCHINCHE

/-Y-

IMPERATIF

seûche

seûchons

seûchez, -èz, -oz

 

seûche

seûchans

seûchoz,..

 

 

sâye (LR)

sayans (id)

sayoz (id)

 

SEÛCHE/-Y-

SEÛCHANS/ -Y-

SEÛCHOZ, -EZ/-Y-

PART.PR.

savant

 

seûchant, seûyant

 

 

 

SEÛCHANT/ -Y-

PART.PASSE

seû

seû, soye°

savou (MFT)

savou (LR); (JD) sa(w)ou, savu

SEÛ,

SAVU

INF. sawè; savoû

sawè,soye°

saveur (MFT)

(Eo) saveûr, -vu,

-(v)ou

SAWÈ,

SAVEÛR

 

-R: tchaîr

 

PRES.tché

 

IMPAR.

FUTUR

SUBJ.PR.

SUBJ.IMP.

IMPER.

 

PART.PR.

PART.PASSE

 

tchaî

tchèyans

tchèyeûve,…

tchaîrè

qui dj’tchaîye

qui dj’tchèyiche

tchaî !

tchèyans!

tchèyant

tchaî, tchèyu,  tcheû

 

 

 

 

 

 

 

 

 

tchèyu (LV);

tcheû (Herb)

 

 

 

 

 

TCHAÎ

TCHÈYANT

TCHÈYÉVE, -EU

TCHAÎRÈ

TCHAÎYE

TCHÈYICHE

TCHAÎ

TCHÈYANS

TCHÈYANT

TCHAÎ, TCHÈYU

 

-Y: vèy

 

PRES. (EM) vwa; wè; (WB) vwè,veu

 

 

 

is vîyenèt

vè, vwè, veu

 

 

vèyans

vèyoz,…

vèyenut,

vôyenut,..

vè; wè (LV) ; (MFT) veu; (Warm.) vwa

veû,veu

 

 

vèyans

vèyez

vèyèt

VÈS

VÈT

VÈYANS

VÈYOZ,-EZ

VÈYÈT, -ENUT

IMPARF.

(EM) vi(y)oû;

(WB) viyeu;

(EM) is vyinetèt

vèyeu, -eûve, -o

vèyo; wèyo

vèyéve (WB)

VÈYÉVE, -EU

FUTUR vîré (WB)

vèraî, vwèraî, vièrè

 

veurè(JD);

veûrè (WB)

VÈRÈ

CONDIT.

 

vièreûve,

wêro (LV);

v(i)èro (MFP)

veûreû (WB)

VÈRÉVE,

-REU

SUBJ.PR.

wèye

qui dj’ vèye, vwèye, veûye, vôye

 

 

 

VÈYE

SUBJ.IMP.

vèyiche

 

 

VÈYICHE

IMPER.

vèyans

vèyoz,-ez

 

 

VÈYANS

VÈYEZ,-OZ

PART.PR.

vèyant

 

vèyant

VÈYANT

P.P. (EM)vu

vèyu; -ou (SE)

 

(JD)vèyou

VÈYU

INFINITIF

vôy (OO);

vîr (WB)

veûy, vôy, vèy, vîr;

voûy (Dinant)

vèy (MFP,LW)

veûr, vèyî (JD); vèy (My) (Eo);

veûy (Eo)

VÈY

  N.B. (EW) passé simple: dji vèya (WB)

 

-RE: boûre, moûre, bwêre (= bwâre), chûre (= sûre/sîre), ploûre, riçûre,                  qwê(re), dîre, codûre, cûre,

 

boûre, moûre

 

PRES.

FUTUR

SUBJ.PR.

PART.PR.

PART.PAS.

boulu (WB)

di boû

boûrè

qui dj’ bole

bolant

bolu

 

 

boûrè (WB)

 

 

bolou (JD)

moû,molou

BOÛ

BOÛRÈ

BOLE

BOLANT

BOLU

 

bwêre

 

PRES.

 

 

FUTUR

 

IMPARF.

 

CONDIT.

 

 

SUBJ.PR.

 

 

SUBJ.IMP.

 

IMPER.

 

 

 

PART.PR.

 

PART.PAS.

 

INF.

dji bwè

 

 

bwêrè

 

bwèveûve, …

 

bwêreûve, …

 

 

qui dj’bwève

 

 

bwèviche

 

bwè

bwèvans

bwèvoz

 

bwèvant

 

bwèvu

 

bwâre, -êre

 

 

 

bwarê,

beûre (MFP)

bovo(MFP)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

bovant (MFP)

 

bovou (MFP)

 

beûre (MFT)

(JD) beû

 

buvans

beûrè

 

buvéve

 

beûreû

 

 

qui dj’ beûsse

nos buvanse

 

qui dj’ buvahe

 

beû

buvans

buvez

 

buvant

 

bu, bèvou

BWÈ

BWÈVANS

BWÈRÈ

BWÈVÉVE

BWÈREU/

-RÉVE

BWÈVE

 

BWÈVICHE

BWÈ

BWÈVANS

 

BWÈVANT

BWÈVU

BWÊRE

 

 

 

 

 

sûre

 

PRES.  chû

 

FUTUR

 

SUBJ.PR.

 

 

 

PART.PRES.

 

P.P.    chû

 

INF.   chûre

 

sûvans

sûrè

 

qui dj’ sûve

 

 

 

sûvant

(siyant)

 

sûre (sîre)

 

 

 

 

 

 

 

 

sûjant(Mi)

 

sûvans

(JD) sûrè

 

(LR) quu dj’ sûye

nos sèwanhe,

sûhanhe

 

 

 

(JD) sû, sûvou; (Wa) chûvou

         sûre

SÛVANS

SÛRÈ

 

SÛVE

 

 

 

SÛVANT

 

 

SÛRE

    

 

ploûre

 

PRES.

IMPARF.

 

FUTUR

SUBJ.PR.

 ploûye

PART.PR.

P.P.

i ploût

plouveûve,…

ploûrè

 

plouve

plouvant

ploû

ploût (MFT)

plovèt (LV)

 

ploûche ou ploviche

 

 

 

 

 

 

 

plovant

ploû

PLOÛT

PLOUVÉVE,

-EUT

PLOÛRÈ

PLOUVE

 

PLOUVANT

PLOÛ

 

riçûre

 

PR.  r’çwè (WB)

 

FUTUR

SUBJ.PR.

PART.PR.

P.P.r’çû

 

dji r’çû

 

r(i)çûrè

r(i)çûve

r(i)çûvant

r(i)çû

 

 

ruçûrê(MFP

2pl:

riçûvans

 

 

 

(JD) riçû, -vou; (E13) rucèwou

R(I)çÛ

R(I)çÛVANS

R(I)çÛRÈ

R(I)çÛVE

R(I)çÛVANT

R(I)çÛ

 

qwê(re)

 

PRES.

 

IMPARF.

FUTUR

CONDIT.

P.P.

INF.

qué, qwé

slt à l’ infinitif

(!p.p.fém.: Houziaux (SE): riquèrûwe)

 

 

 

qwê(re)

dji quîre (LV)

 

 

 

 

 

quèru (LV); kî (MFT), quèri(MFP)

(JD) dji qwîre

 

quèréve (Wa)

qwîrrè (WB)

qwîrreû(Hu)

 

qwèri

QWÈRE

 

QWÈRÉVE, -EU

QWÈRRÈ

QWÈRRÉVE, -EU

QWÈRI

QWÉ,QWÈRI

 

 

 

 

dîre

 

PRES. di

nos d’jons

dîsenèt (WB)

 

FUTUR

dîré (WB)

 

IMPARF.

 

SUBJ.PR.

què dj’ dîye

 

 

SUBJ.IMP.

 

IMPER.

 

 

 

PART.PR.

 

P.P.

dji di

d’jans

dîyenut,..

 

 

dîrè

 

dijeûve,..

 

 

qui dj’dîye,…

nos d’janche

 

dijiche

 

di

dijans

dijoz

 

dijant (en d’djant)

 

dit

 

 

d’jant, d’jèt (LV)

 

 

dîrè (MFT)

 

d’jo; vos dujièz

(Warm.)

 

 

 

 

 

 

di (MFT)

 

d’jèz (LV)

 

 

 

 

 

d’hans,

d’hèt

 

 

dîrè

 

d’héve

 

 

(LR) quu dj’ dîye

nos duhanhe

 

dèhe

 

 

 

d(i)hez

 

 

 

(JD) dit

DI

D(I)JANS

D(I)JÈT,

DIJENUT

 

DîRÈ

 

D(I)JÉVE, -EU

 

 

DÎJE

D(I)JANCHE

 

DIJICHE

 

DI

DIJANS

DIJOZ,-EZ

 

D(I)JANT

 

DIT

Passé simple: (SW) (vw) i d(u)jit; (EW) dji d’ha

 

scrîre

 

dji scrî

nos

scrîjans

 

(MFP)dji scrîjans

scrît

 

scriyans

(JD)scrit

SCRÎ

SCRÎJANS

SCRÎT

 

codûre, cûre, dûre, lûre, distrûre

 

 

 

cût(WB)

dji cû

 

cûjant

cût

 

 

 

cût(MFT)

 

 

dji cû

cûrè

cûhant

cût, (pfs) cûhou;

lû;

distrût, -ûhou:

dût, -ûhou

CÛRÈ

CÛJANT

CÛT

(LÛ (fr.:lui))

DISTRÛT)

 

lîre

 

 

 

què dj’ lîje

dji lî

 

lîrè

lîje

lîre

lî(MFT)

léhans; lè- (Wa);

 

(E13) léherè

 

(JD)lé, léhou

lére (inf)

LÎJANS

LÎRÈ

LÎJE

LÎRE

 

 

braîre

 

bré

brèyons

brèyeut

braî

brèyans

brèyeûve,

..

brê (Warm)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

brayant (Warm.)

dji brê

brèyans

brèyéve

brêrè

 

brê

brèyans

qui dj’ brêse

 

brèyasse

BRAÎ

BRÈYANS

BRÈYÉVE/EU

BRAÎRÈ

 

BRAÎ

BRÈYANS

BRAÎYE

BRÈYANCHE

BRÈYICHE

BRAÎ

 

BRÈYANT

BRAîT

BRAÎRE

 

crwêre (EW: creûre)

 

crwè,creu;(O3) cwa

cwayons

cwayèz

cwayetèt

 

cwayoû

cwayines

cwayîz

cwayinetèt

 

cwâré

cwârines

 

(GR) què dj’ crwèye

 

 

 

 

 

 

 

cwêre

crwè

 

crwèyans

 

 

crwèyeûve,…

 

 

 

 

crwêrè

 

 

qui dj’ crwèye

crwèyanche

 

crwè !

crwèyoz

 

 

crwèyant

crwèyu

 

crwêre

creû (MFT)

 

 

 

 

crèyo (MFP)

 

 

 

 

creûrè (MFT)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

creûre; crère (MFP)

creû

 

crèyans

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(LR) quu dj’ creûye

croyanhe

 

 

creûhez

 

 

 

(JD) crèyou

 

creûre

CRWÈ

 

CRWÈYANS

 

 

CRWÈYÉVE,

-EU

 

 

 

CRWÊRÈ

 

 

qui dj’ CRWÈYE

 

 

CRWÈ

CRWÈYOZ,

-EZ

 

CRWÈYANT

CRWÈYU

 

CRWÊRE

 

hére: (E145: Faymonville)(haïr) djeu hé, hèyéve, héri (haïrai), hèyu (haï),(JD)           hèyou, pfs: hayou

 

ôre

 

dj’ ô

oyans

 

 

 

 

 

oyant

oyu

ô

 

oyéve (MFT)

ô (WB)

oyans (JD)

oyéve (WB)

ôreû (WB)

(LR) quu dj’ ôye;

quu dj’ ôhe (My)

oyanhe

 

oyou (JD)

inf (JD): oyî; (JD) ôre

Ô

OYANS

OYÉVE, -EU

ÔREU, -ÉVE

ÔYE

 

OYANCHE

OYANT

OYU

ÔRE,OYU

 

 

clôre

 

dji clô

cloyans

 

clôyerans

qui dj’ clôye

cloyant

clôs

 

cloyans (Warm.)

 

clôrans (LV)

 

 

clôs (Warm.)

dji clô

cloyans

 

 

 

 

clôs, cloyou,

cloy (WB)

clôre

CLÔ

CLOYANS

 

CLÔYERANS

qui dj’ CLÔYE

 

CLÔS, CLOYU

 

CLôRE

 

rîre

 

dji rî

 

rèye

riyans

 

(JD) riyerè, rare: rèyerè

 

ri (Visé: riyé)

RIYANS

 

RÎYERÈ

 

 

 

taîre, plaîre

 

 

 

 

què djè m’ téje

 

tê (MFT)

 

 

 

 

 

téhez ! (MFT), têjoz (MFP)

 

têre (MFT)

 

plêhans,

 

plêhéve

 

 

 

 

plê, plêhou

plêre

TAÎ

TAÎJANS

TAÎRÈ

TAÎJÉVE, -EU

TAÎJE

TAÎ !

TAÎJOZ, -EZ

 

TAÎ

TAÎRE

 

 

 

cheûre

 

dji cheû

choyans

cheûrè

qui dj’cheûye

choyant

choyu, cheû

cheû (LV)

(JD) heû

hoyans

 

 

 

 

hoyou

heûre

CHEÛ

CHOYANS

CHEÛRÈ

 

CHEÛYE

CHOYANT

CHOYU,CHEÛ

CHEÛRE

 

keûre: (EW:JD) (voir d’un bon oeil ce qui arrive à quelqu’un) nos kèyans;                    kèyou.

 

ponre: dji pon, nos ponans, dji ponrè, ponant, qui dj’ ponde

 

 

vinu, tinu: (LL: de ‘vinre, tinre’)

 

PRES.

dji vin,vé

 

 

 

FUTUR

vinrè (WB)

 

IMPARF.

v(è)neu, vèn’nèt;

vininetèt (Barb.)

 

CONDIT.

vinrè (WB)

 

SUBJ.PR. vène

 

 

SUBJ.IMPF.

v’niche

 

PART.PR.

 

PART.P.

vènu (WB)

 

INF.

 

dji vin

 

vègnenut,

vinrè,vê-

 

 

v(i)neu, …

 

 

 

 

vinreu, ..

 

qui dj’ vègne

 

 

 

v(i)niche

 

 

 

 

v(i)nu

 

v(i)nu

viè (Neuf),

vin (MFP/T)

v’noz (MFP)

(Hou) is v’nèt

 

vinrè (MFT)

 

 

vènéve (MFT)

is vènint (Herb)

 

 

 

vêro(LV),

vinreu (MFT)

qu’ i vègne,v’niche

(MFT)

 

 

v’niche

 

 

 

v’nu/i (MFP);

v’n(o)u;

vènou (MFT)

v(u)nu (LV)

vènou (MFT)

 

 

v’noz (Sta)

 

 

vêrè (Wa, Bo),

vinrè (My,Wa)

 

 

 

 

 

 

 

vinreû(WB)

(GR) vègne

 

v’nanse

 

qu’ i vinse; is

v’ninhe (Dur)

 

 

 

vinou (Wa)

 

VIN

 

V(I)NOZ, -EZ

V(I)NÈT,

VèGNENUT

VINRè

 

 

V(I)NEU, -ÉVE

 

 

 

 

VINREU, -RÉVE

 

qui dj’VÈGNE

 

 

qu dj’

V(I)NICHE

 

 

V(I)NANT

 

V(I)NU

 

V(I)NU

 

 

 

 

 

6) ÈSSE

 

INDICATIF PRESENT

dji/djè/dju su, seû

 

ès

èst

èstons, as-;stons

 

 

èstez,

-èz,-oz

 

sont

dji so, (sè), su

 

t’ ès

il èst

èstans, astans/

dj’astans (Ard)

 

èstoz, astoz  (S),

astez (Ard)

 

sont

dju sû; si (LV)

(Ma 51: su)

ès

èst

dju sons;

(LV) sans, astans

 

astoz; èstez (Ma51), as- (LV)

 

sont

so

 

ès

èst

èstans

 

 

 

èstez

 

sont

SO

 

ÈS

ÈST

ÈSTANS

 

 

 

ÈSTOZ,-EZ

 

SONT

IMPARFAIT

 èsteû, -è;

(EM) astoû, è-

 

 

 

 

èsteûs,-ès

 

èsteût, -èt;  ît

 

 

èstine, -éne

 

 

 

èstîz

 

 

il èstine, -éne;  (EM) èstinetèt, as- (Barb)

èstè,-éve, -eu,

-eûve; asto (Ard); èsto,-eû (C49)

 

 

 

èstès,…

 

èstèt,…; èstot,-eût (C49)

 

èstine, -ins, -in.n; dj’ astin (Ard)

 

 

èstîz; astîz (Ard)

 

 

is-èstîne; il èstint, èstin.n;

il astint (Ard)

asto; èstéve (Ma51); éto (Herb);

asté (Fau);

èsto,ér  (LV);

êr (Warm)

 

astos;  èstéves

(Ma51); ..

astot;

èstéve (Ma51)

 

dj’ astins; dj’èstins (Ma51);

érins (LV)

 

astîz; èstîz (Ma51)

érîz (LV)

 

astint;

èstint (Ma51);

érint (LV)

èsteû

 

 

 

 

 

èsteûs

 

èsteût

 

 

èstîs

 

 

 

èstîz

 

 

èstît

 

 

ÈSTÉVE,

ÈSTEU

 

 

 

 

ÈSTÉVES,

-EUS

ÈSTÉVE,

ÈSTEUT

 

ÈSTINS

 

 

 

ÈSTÎZ

 

 

ÈSTÎT

 

 

FUTUR  s’ré/sâ-

s’ras

s’ra

s’rons

s’rez, -èz,-oz

s’ront

sèraî, sèrè

sèras,-ès

sèra,-è

sèrans

sèrez,-oz

sèront

s’rê

s’rès

s’rè

dju s’rans

s’roz; -ez (Ma51)

s’rant

sèrè

sèrès

sèrè

sèrans

sèroz

sèront

SÈRÈ

SÈRÈS

SÈRÈ

SÈRANS

SÈROZ

SÈRONT

PASSE COMPOSE dj’ é sti

dj’ aî/a stî

 

dj’ a stu

DJ’ A  STÎ

PQP

dj’ aveû, -è sti

dj’ avè, … stî

 

dj’ aveû stu

DJ’ AVÉVE SITÎ, AVEU STÎ

FUTUR ANT.

dj’âré stî

dj’ auraî, … stî

 

dj’ årè stu

DJ’ AURÈ STÎ

PASSE SURCOMP.

dj’ aî ieû stî, …;

dj’ avè ieû stî,..

 

 

DJ’ A IEÛ/AVU STÎ

CONDITION. PR.

s’reû,-è; (EM) s’roû

 

 

s’reûs, -ès

 

 

s’reût, -rèt

 

 

s’rines, s’rénes

 

 

s’rîz

s’rine, s’réne

 

sèrè,-réve, -reu,

-reûve ; -ro (Ard)

 

sèrès, …

 

 

sèrèt, …

 

sèrînes, sèrins,

sèrin.n.;

dji sèrins (Ard)

sèrîz

sèrîne, sèrint,

sèrin.n

s’ro; s’reu (Ma51)

 

 

s’ros; to s’reus

(Ma51)

 

s’rot; s’reut (Ma51)

 

 

dju s’rins

 

 

s’rîz

s’rint

sèreû

 

 

sèreûs

 

 

sèreût

 

 

sèrîs

 

 

sèrîz

sèrît

 

 

SÈRÉVE,

SÈREU

 

SÈRÉVES,

SÈREUS

 

SÈRÉVE,

SÈREUT

 

SÈRINS

 

 

SÈRÎZ

SÈRINT

CONDITION.PASSE

dj’âreû, -rè stî

dj’aurè stî, …

 

dj’åreû stu

DJ’AURÉVE SITÎ, AUREU STÎ

CONDIT. PASSE SURCOMP.

dj’aurè ieû stî, …

 

 

DJ’AURÈ IEÛ/AVU STÎ

SUBJONCTIF PRESENT

qui dj’seûche,

fuche

 

seûches,

fuches

seûche,

fuche

 

seûchonche,

fuchonche, -îche,

-éche, -inche

 

seûchéche,fuchiche

 

 

seûchenuche, fuchenut; fuchîche, -éche, -inche

qui dj’seûye, fuche; soye (Ard)

 

seûyes, fuche, soye

 

seûye, fuche, soye

 

 

seûyanche, fuchanche, soyinche

 

seûyoche,

fuchoche, soyîche; èstoche (C49)

seûyenuche fuchenuche

soyinche

qui dj’sèye; sôye, sûche (LV);

seûche (Warm)

tu sèyes;…

 

sèye;…

 

 

astinche (impft);

s(è)yiche (Ma51); (LV) soyinche

 

astîche (impft);

s(è)yîche (Ma51); (LV) soyîche

astinche (impft);

s(è)yinche (Ma51); (LV) soyinche

qui dj’seûye

 

 

seûyes

 

seûye

 

 

sèyanse; (LR)

sûyanhe ou sèyanhe

 

sèyîsse

 

 

sèyèsse

SEÛYE, FUCHE

 

 

SEÛYES,

FUCHES

SEÛYE,

FUCHE

 

SEÛYANCHE , FUCHANCHE

 

 

SEÛYOCHE,

FUCHOCHE

 

SEÛYENUCHE

FUCHENUCHE

 

SUBJONCTIF IMPARFAIT

(EM) fuchisse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

qui dj’ fuchîche,

-iche ; seûyîche (Ard); èste°che,

-eûche,-oche (C49)

 

fuchîche,  -iche, seûyîche,

fuchîche, -iche, seûyîche

 

fuchinche,  seûyinche

 

fuchîche,  seûyîche

 

 

fuchinche, seûyinche

qui dj’ astuche; s(è)yiche (Ma51)

 

 

astuche;

s(è)yiche (Ma51)

astuche;

s(è)yiche (Ma51)

 

astinche;

s(è)yinche (Ma51)

 

astîche;

s(è)yîche (Ma51)

 

astinche;

s(è)yinche (Ma51)

qui dj’ èstasse

 

 

 

 

èstasses

 

èstasse

 

 

èstahîsse

 

 

èstahîsse

 

 

èstahîsse

FUCHICHE,

SEÛYICHE

 

 

FUCHICHE,

SEÛYICHE

FUCHICHE,

SEÛYICHE

 

FUCHINCHE,

SEÛYINCHE

 

FUCHÎCHE,

SEÛYÎCHE

 

FUCHINCHE,

SEÛYINCHE

 

SUBJ. PASSE

eûche èsti

eûche (/uche) sitî; eûye (/eûche) sitî; oye sitî (Ard)

 

åye situ

EÛCHE SITÎ,

ÂYE SITÎ

SUBJ. PASSE SURCOMP.

qui dj’ eûche ieû stî, …

 

 

EÛCHE IEÛ / AVU STÎ

IMPERATIF  PRESENT

fuche

 

 

 

fuchons

 

 

fuchîz,-èz

fuche, seûye; soye (Ard); seûye (-te°) (C49)

 

fuchans,

seûyans, soyans

 

fuchîz,-oz;

seûyoz, soyez

sèye,

astuche

 

 

astinche

 

 

astîche

seûye

 

 

 

sèyans; (LR) seûyans ou sèyans

 

sèyîz; (LR) sûyoz ou sèyoz

FUCHE,

SEÛYE

 

 

FUCHANS,

SEÛYANS

 

FUCHOZ,

SEÛYOZ

IMPERATIF FUTUR

eûche (uche), eûye (eûche); oye (Ard) sitî

eûchans, … stî

eûchîz, … stî

 

 

EÛCHE SITÎ/

PARTICIPE PRESENT èstant

èstant, as-;

seûyant, fuchant

èstant (LV)

èstant (WB)

ÈSTANT,

SEÛYANT,

FUCHANT

P.P. sti; (EM) stè; sté (WB)

stî (sti (C49))

stî; sté (LV)

stu; stou (LR)

STÎ

INF. ièsse

(i)èsse

èsse, (B1 )sèy

èsse

ÈSSE

 

N.B. (OW) Formes interrogatives: su-dje = seû-dje, ès-se, è-st-i,

                                                    èstos-ne = èstons-dje, èstez = -oz, sont-is

 

 

Verbe composé :    RÈSSE

 

PRESENT                        dji R’ SO

FUTUR                            dji R’SÈRÈ

PARTICIPE PRESENT  RÈSTANT,…

PARTICIPE PASSE       RISTÎ

 

Remarques

. aux temps passés simples (indicatif et subj. impft), r(i)-

  s’ adjoint au P.P. : dj’ èstéve rivenu, qu’ i fuchiche riplanté

. participe présent: r’seûyant  / rifuchant (souvent remplaçé par: ridivenant         rid’vinant) (Léonard, 19.., ..)

. le p.p. stî s’ emploie en place de ‘alé’, p.p. du verbe aller.

. passé simple: dj’ èsta, t’ èstas, il èsta, nos-èstîs, vos-èstîz, il èstît;

  passé antérieur: dj’ ava stu , … (EW)

Au passé simple, dji fouri/fou : (vx); au passé antérieur: dj’   eûri stu, … (vx).

Au subjonctif imparfait: qui dj’ fourih, fouh, sèyahe, èstahe, sèyasse, … (vx)

 

 7) AWè/AVEûR et son dérivé RAWÈ/RAVEÛR

 

Indicatif présent

 

aî, a

ê

a

A

as

as

ès ; (Ma51) as

as

AS

a

a

è; (Ma51) a

a

A

avons

avons, -ans;

dj’avans (Ard);

(pfs) n’ans (C49)

dj’ons (B1,Ma51), dj’avans (Ma51);

dj’ans (LV)

avans

AVANS

avez, -èz, -oz;

vos-êz

avez, -oz;

(pfs) (v)’s-oz  (C49)

avoz; avez,ave (Ma51); onz, avèz

(LV); ez (Warm)

avez; (LR) (rare) avoz ou ave

AVEZ, -OZ

is-ont, il ont

is-ont;  il ont

il ont; is-ant  (Warm)

il ont

IS-/IL ONT

 

 

Imparfait

 

aveû,-è;

(EM) avoû

dj’ avè, -éve, -eu,

-eûve; avo (Ard) (C49); aveû, o, eû (C49)

avo; (Ma51) avéve, ave

aveû

AVÉVE,

AVEU

aveûs,-ès

t’ avès, …

avos; (Ma51) avéve,a ve

aveûs

AVÉVES,

AVEUS

aveût/avèt

il avèt, …; n-eût (C49: = il  y avait)

avot;  (Ma51)

avéve, ave

aveût

AVÉVE,

AVEUT

avines, -énes

nos-avins, avînes,

avin.n; dj’avins   (Ard)

dj’ avins

avîs

AVINS

avîz

vos-avîz

 

avîz

avîz

AVÎZ

il avine, -éne; avinetèt

is-avèt, is-avîne; il avint, avin.n

avint

avît (BD), avît ou avint (JD)

is-/il

AVINT

 

Futur simple

 

âré

dj’auraî, -è; arè (C49)

ârê

årè

AURÈ

âras

t’ auras, -ès; arès (C49)

ârès

årès

AURÈS

âra

il aura,-è; arè (C49)

ârè

årè

AURÈ

ârons

nos-aurans; (Ard) dj’aurans; arans (C49)

ârans

årans

AURANS

ârez, -èz,-oz

vos-aurez, -oz; aroz (C49)

ârez

årez; âroz (My)

AUREZ,-OZ

il âront

is-, il  auront

ârant; auront (LV)

åront

AURONT

 

Passé composé

 

é iu/ieû

dj’ aî/a ieû; aî iu (Ard)

dj’ aî avou

a-st-avu

A IEÛ/AVU

 

 

PQP

 

aveû/avè      iu/ieû

dj’ avè/avéve aveu/

aveûve ieû;

dj’ avo iu (Ard)

dj’ avo, … avou

aveû avu

AVÉVE ou AVEU IEÛ/AVU

 

 

Futur antérieur

 

âré iu/ieû

dj’ auraî/ aurè ieû;  auraî iu (Ard)

dj’ ârê avou

årè avu

AURÈ IEÛ/AVU

 

Le passé surcomposé n’ existe pas .

 

Conditionnel présent

 

âreû, ârè;

(EM) âroû

aurè, -réve, -ro,

-reu, -reûve; aro, areû (C49)

âro; âreu (Ma51);

aurot (Herb)

åreû

AURÉVE,

AUREU

âreûs, ârès

t’ aurès, …

âros; âreus (Ma51)

åreûs

AURÉVES,

AUREUS

âreût, ârèt;

aureut (WB)

il aurèt, …

ârot;

âreut (Ma51)

åreût

AURÉVE,

AUREUT

ârines, ârénes

aurins,  aurînes, aurin.n; dj’aurins (Ard); arins (C49)

dj’ârins

årîs

AURINS

ârîz

vos-aurîz

ârîz

årîz

AURÎZ

ârine, âréne

is-aurèt, is-aurîne; il aurint, aurin.n

ârint

årît

AURINT

 

Conditionnel passé

 

âreû/ârè      iu/ieû

dj’ aurè ieû, …

âro/

âreu (Ma51) avou

åreû avu

AURÉVE/

AUREU IEÛ/AVU

 

Subjonctif présent

 

eûche,

eûsse

eûche, u-; eûye, eûche; oye (Ard); ôye (C49)

aye;

ôye, ûche (LV)

åye;

âye (LR); âhe (My)

EÛCHE,

ÂYE

 

eûche,-sse

eûche, …

aye

åyes

EÛCHE, ÂYES

eûsse, eûche

eûche, …

aye

åye

EÛCHE, ÂYE

uchonche,

uchîche, -éche,

-inche

 

eûchanche,  eûyanche; ôyinche (Ard); avanche (C49)

voir imparfait

åyanse;

ayanhe (LR)

EÛCHANCHE,

AYANCHE

 

 

uchéche,

-îche, -oche

eûchéche; avoche;

eûchoche; ôyîche (Ard);  (C49) eûyoche

 

åyîse; ayihe,

ayohe,

ayèhe (LR)

EÛCHOCHE,

AYOCHE

il uche, uchenut,

uchîche, -éche,

-inche

is-eûchenuche; il eûchenuche eûyenuche; il ôyinche (Ard)

 

åyèsse

EÛCHENUCHE,

ÂYENUCHE

 

Subjonctif imparfait

 

voir présent

avuche, aviche,  eûyiche, eûchîche, aveûche; ave°che

(C49)

avuche;

-iche (Ma51)

avasse

EÛCHICHE,

AVICHE

 

avuche, …

avuche, …

avasses

EÛCHICHE,

AVICHE

 

avuche, …

avuche, …

avasse

EÛCHICHE,

AVICHE

 

eûyinche,

eûchinche

dj’ avinche;

oyinche (LV)

ayinche (Mont)

avahîsse

EÛCHINCHE,

AVINCHE

 

eûyîche,

eûchîche

avîche;

oyîche (LV)

avahîsse

EÛCHÎCHE,

AVîCHE

 

eûyinche,

eûchinche

avinche;

oyinche (LV)

avahîsse

EÛCHINCHE,

AVINCHE

 

Subj. passé

 

eûche iu/ieû

eûche/ eûye ieû; oye u (Ard)

 

åye avu

EÛCHE IEÛ,

ÂYE AVU

 

Subjonctif PQP

 

eûchiche ieû, …

 

avasse avu, …

EÛCHICHE

IEÛ,  ÂYE AVU

 

Impératif présent

 

uche

eûche,eûye; oye (Ard); ôche(te°), ôye (C49)

aye,avuche; (aye,

aviche (Ma51))

åye;

âye (LR)

EÛCHE,

ÂYE

 

uchons

eûchans, eûyans;  oyans (Ard)

ayans (B1)

åyans,åyans’;

ayans (LR)

EÛCHANS,

ÂYANS

uchiz,-èz

eûchiz; eûchoz, eûy; oyez (Ard), avoche (C49)

ayoz (B1)

åyez, åyez’; ayoz (LR)

 

EÛCHOZ,

ÂYOZ

 

 

Participe présent

 

uchant

avant; eûyant,

eûchant;  oyant (Ard)

inusité

åyant

AVANT,

EÛCHANT,

ÂYANT

 

Participe passé

 

iu,ieû

ieû; iu (E)

avou

avu(BD,JD); avou, a(w)ou, oyou (JD)

IEÛ,AVU

 

Infinitif

 

awè

awè ; oyu (NE);

avou (E); avèr (Ard); (o)ye°, ave° (C49)

avèr

 

aveûr; avu,-ou;

oyou,-eu, a(w)ou,

aveu

AWÈ,

AVEÛR

 

Passé simple: dj’ ava, t’ avas, il ava; nos-avîs, vos-avîz, il avît (EW)

Passé antérieur: dj’ ava avu, … (EW)

L’ ancienne forme: dj’ eûri, t’ eûris, …. dj’ eûri avu, …

Subjonctif imparfait, vx: dj’ avahe, eûrihe, eûhe (EW)

 

Verbe composé: RAWÈ/RAVU

PRESENT            dji RA              IMPARF.   dji RAVÉVE, RAVEU    SUBJONCTIF   qui dj’ REÛCHE, RÂYE

PARTICIPE PR.  RAVANT, …   PARTIC. PASSE  RIEÛ/RAVU

 TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA CONJUGAISON WALLONNE

 

INFINITIF

Conjugaisons

1: -er

2: -i

 

3: -î & -yî

4: -u

5: -de, te, pe,        re,se

 

PRESENT

 

 

 

 

1

2

3

4

5

-E

-I

-E

-E

-fin du radical

-ES

-IS

-E

-E

-id

-E

-IT

-E

-E

-id

-ANS

-ICHANS

-ANS

-ANS

-ANS

-OZ/EZ

-ICHOZ/EZ

-OZ/EZ

-OZ/EZ

-OZ/EZ

-ÈT/ ENUT

-ICHÈT/      ICHENUT

-ÈT/ENUT

-ÈT/ ENUT

-ÈT/ ENUT

 

FUTUR SIMPLE

  -(e)RÈ

  -(e)RÈS

  -(e)RÈ

  -(e)RANS

  -(e)ROZ/(e)REZ

  -(e)RONT

   (2e conj.:-irè,   …)

 

IMPARFAIT

  -ÉVE/EU

  -ÉVES/EUS

  -ÉVE/EUT

  -INS

  -ÎZ

  -INT

(2e conj.:-ich-)

 

CONDIT. PRES.

  -(e)RÉVE/(e)REU

  -(e)RÉVES/(e)REUS

  -(e)RÉVE/(e)REUT

  -(e)RINS

  -(e)RîZ

  -(e)RINT

(2e conj.:-iréve,…)

 

 

 

SUBJ. PRESENT

  -E

  -E

  -E

  -ANCHE

  -OCHE/ÉCHE

  -ÈCHE/ENUCHE

  (2e conjug.: -CH-)

SUBJ.IMPARFAIT

-ICHE

-ICHE

-ICHE

-INCHE

-ÎCHE

-INCHE

 (2e conjug.:-CH-)

 

IMPERATIF

  – 1:-E  3:-E   5:-FIN

    2:-I  4:-E   du RAD.

  -ANS

  -OZ/EZ

 

PART.PRESENT

  -ANT

(2e conj.: -ICH-)

 

PART.PASSE

1: -é

2: -i

3: -î ou -yî

4: -u

5: divers

 

PASSE COMPOSE

a +p.p.

 

FUTUR ANTERIEUR

aurè +p.p.

 

PQP

avéve/aveu +p.p.

 

CONDIT. PASSE

auréve/-eu +p.p.

 

SUBJ. PASSE

eûche / âye +p.p.

 

SUBJ. PQP

eûchiche / âye +p.p.

 

Temps surcomposés:

PASSE COMPOSE SURC.

a ieû / avu +p.p.

 

FUTUR ANT. SURCOMP.

aurè ieû / avu +p.p.

 

id. pour PQP,CONDIT.

PASSE,SUBJ. PASSE et

SUBJ.PQP

 

PASSE SIMPLE

de moins en moins

utilisé : (encore en EW)

-A

-AS

-A

-îS

-îZ

-îT

 

Verbes irréguliers:

ÈSSE

– AWÈ/AVEÛR

3.3.2. Unification des affixes (préfixes/suffixes)

 

     Dans leur critique d’ un essai sur les suffixes wallons lors d’ un concours organisé par la SLW en 19O1, A. Doutrepont, N. Lequarré et Jules Feller rapportaient:

“L’étude de chaque suffixe doit se faire à des points de vue déterminés, toujours les mêmes: origine, transformation du suffixe, variantes dialectales, voilà pour la phonétique; sens premier, évolution du sens, voilà pour la sémantique.  Puis il faut mesurer l’ aire du suffixe.  Est-il pétrifié de quelques mots anciens, ou est-il encore aujourd’hui productif de nouveaux vocables ?”

Ils ajoutaient: “Nous estimons qu’il faut produire des listes copieuses, sinon complètes pour chaque cas. Il faut étudier les suffixes à travers la Wallonie.”

(in: BSLW, TXLIV, Suffixes wallons, rapport, 19O4, p.457 et sv.)

 

 

Suffixes

 

1) Les suffixes adjectivaux, adverbiaux et verbaux

 

Formes

 

OW

CW

SW

EW

GENERAL

 

-a

 

-a

-A

 

-âbe

 

-âbe

-ÂBE

cf -AUVE

-âdje

-adje

 

-èdje

-ADJE

 

-ale, èle

id

-ale, èle

-ALE, ÈLE

 

-ance

id

-ance

-ANCE

-ant(e

-ant(e)

id

-ant(e)

-ANT

 

-asse

 

-asse

-ASSE

 

-aud, ârd(e)

 

-åd, ård; aud (My)  (e)

-AUD

 

-ateûr

 

-ateûr

-ATEÛR cf -EÛ

 

= ‘-auje’

 

-åhe, -âye

-AUJE

 

-aule

 

 

-AULE

 

-ausse/ -asse

 

-åsse / åte / asse(My)

-AUSSE

 

-auve

 

-åve; âve (My)

-AUVE

-cion

-cion

id

-cion

-CION

id

– É

 

-ejon

 

-ehon

-EJON

 

-èle

 

 

– ÈLE cf -ALE

 

-erèce

 

-erèce

-ERÈCE

 

-erîye

 

-erèye

-ERÎYE

 

-èsse

 

-èsse

– ÈSSE

 

-èt(e)

 

-èt(e)

– ÈT(E)

 

-eû ,eûr (eûse/

erèsse)1

 

-eû(r) (eûse, erèsse) 1

-EÛ 1

 

-eû

id

-eû

-EÛ 2

 

ûre, ure, eure

 

eûre (Li); âre (Ve); ore

-EURE cf -URE

-eûs

-eûs

id

-eûs

-EÛS

 

-éye

 

-êye

– ÉYE

-î (f:îre)

id

-î (îre/erèsse)

iau,ia

-ia

-ê; -ia, -ê (Huy)

-IA (/-Ê)

-îse, -îje

-îje

 

-îhe

-ÎJE

-ike

-ike

id

-ike

-IKE

 

 

 

-îme

-ÎME

-in

(ine; ène) (O51, 54)

-in (ine,ène)

id

-in (ine,ène)

-IN 1

-in

-in

id

-in

-IN 2

 

-ince

id

-ince

-INCE

 

-indje

id

-indje

-INDJE

 

-(y)in.me

 

-îme

-IN.ME

-ène

-in.ne

id

-in.ne

-IN.NE

 

-îre, -êre

 

-îre

-îRE

 

-is’

id

-is’

-IS’

-îye

-éye/îye

 

-èye

-ÎYE

 

 

 

-kê

-KÊ (EW)

-kène

-kène

 

-kène

-KÈNE

id

-(i)kèt

id

-(i)kèt

-(I)KÈT

 

-kin

 

-kin

-KIN

-mint

-mint

id

-mint

-MINT

-on

-on

id

-on

-ON

-ot(e

-ot(e)

id

-ot(e)

-OT(E)

 

-ou(le)

 

-oû(le)

-OU(LE)

 

-sion

id

-sion

-SION cf cion

 

-sté

 

V+sté

(C+suté) (My)

-STÉ

 cf -TÉ

 

-té

id

-té

– TÉ

 

-u

 

-ou

-U

 

 

 

-ûle

-ÛLE (EW)

 

 

 

 

-URE  cf -EURE

Sens, commentaires et exemples

 

-A :

productif: formations allant de l’ action à l’ objet (bouha, oda, rafiya) comme les noms français en -tion et en -age

” On pourrait soutenir que tout verbe est susceptible de produire un déverbal en -a.” (Feller,192O,31)

 

FORME -a mais pour certains verbes en -(y)î: -i-a:

  1. (EW) crahia, foumia, grawia

  . parfois en CW: confusion avec -ellu (fr. eau/EW: ê): -ia

  . exception: Liège/Ve: blawetia; Li: grawetia

  . dans le CW, EW, rares en SW et OW (ex. maka)

 

SENS:

1) ce qui sert à, permet de: loya, planta, aspoya

2) ce qui cause, provoque  : (c)hita (carte sans valeur), trota (troène)

3) action verbale, fait verbal: ariva, bola, grogna, ronfla

4) auteur de l’ action: une chose: barloka, foumia;

                        un être vivant: aplaka, oda, doga, sposa

5) objet de l’ action: buva (boisson), hova, ièrtcha (limite floue entre objet et résultat de l’ action)

6) manière, façon de V: (gén. cumulé avec 3): rètcha, picha

7) manie de V, inclination, disposition à V: brèya, tronla

8) faculté de V: ici certains des 5 sens de l’ homme: oda, sawoura; ratena

 

Grande étendue sémantique du suffixe: il sert à marquer l’ action (3), son auteur, au sens large (1,2,4,8), son objet (5), certaines de ses modalités (6,7) .

(Lechanteur,1983, pp. …)

 

Autres exemples: (Feller, 192O,31-73)

grogna: action de grogner, groûla, halcota, hava: objet pour racler, hawa: aboi, hèra: poussée, hileta, hôpia: démangeaison, hossa, hova: balayures, djèta: façon de jeter, djowa: façon de jouer, carmoussas: cachette, crahia: bruit fait en croquant, crîna, låmia (glaire) (de lårmî), lèva: levier, magna: démangeaison, mais pourrait signifier la bouche: clô t’ magna!, noka: objet pour nouer, rômatia: baragouin, roûvia: ce qui fait oublier, oubli ou omission, sprutcha: ce qui sert à sprutchî: jet d’ une seringue, d’ un arrosoir, etc, stopa: ce qui sert à boucher, snoufla: de quoi priser, le nez ou la prise, stitcha: action d’ aiguillonner et aiguillon.

 

-ADJE:

1) (C49, p.77) RADICAL du P.P. +ADJE: sert à former des noms qui indiquent une action : sèmadje (ensemencement);

2) produit, résultat de l’ action: bindeladje (bandage (action de bander); bande servant à maintenir les jantes d’ une roue; tèchadje: action, manière de tricoter/ tricot; saurtadje: essart

 

ALE : seur (sûr) – surale

 

-ANCE : suggère une action abstraite: atimprance, sonance

 

-ANT(E) : soyant, mètchant

 

-ASSE : vèrdasse; blokia – blokenasse

 

-ATEûR : cultivateûr = cultiveû; stirpateûr

 

AUD(E):

en général, un radical verbal (celui du pluriel de l’ indicatif présent) + AUD (C49,p.78)

  1) le plus souvent péjoratif:

  grognaud (grognon), pèyaud (péteur), bawiaud (bavard)

  2) sens positif mis en évidence par un adjectif:

  one grande donaude (bonne vache laitière), ramechaude (poule qui picore bien)

  3) sens neutre:

  catchaud (coq de combat qui se cache), toûrnaud (coq de combat qui tourne autour de l’ adversaire)

 

-AUJE:

(Feller,1913,65-sv)

” Il y a dans le dialecte liégeois une cinquantaine de mots en -åhe servant à désigner soit la saison où tel phénomène se prodiot dans le domaine de la nature, comme la germination, la pousse ou la chute des feuilles; soit la saison où l’on exécute tels travaux de la vie agricole, comme la fenaison, la moisson, la cueillette du houblon, la récolte des pommes de terre; soit le moment où reviennent

d’autres actions analogues qui se font à une époque déterminée.” “La plupart de ces mots indiquent aussi l’action, et quelques-uns même ne marquent pas autre chose que l’action.” (p.65)

” Au liégeois -åhe, le namurois répond par une prononciation

-auche, l’ ardennais par -âche.” (p.76)

 

Ex. en EW:

batåhe   bizåhe = bizâye  boutåhe  brèyåhe  cloyåhe =cloyåve  côpåhe  crèhåhe  magnåhe  mariåhe

 

N.B. Ces mots sont aisément adaptables au wallon général:

     ex.: batauje, bizauje, boutauje, brèyauje

 

-AULE: odaule

 

-AUSSE : ex. en EW: måråsse, fiyåsse

 

-ÂYE : (EW,SW) troufler – trouflâye: cf -AUJE

 

-CION: V + cion/ C + SION: atincion, acsion

 

  : suké

 

-EJON: frumejon

 

-ERÈCE:

= adjectif indiquant la destination de l’ objet qu’ il qualifie (p.177): ine plantche hatcherèce: = qui sert d’ accessoire au hachoir quand on veut hacher: = planche destinée à hacher (Feller,1912,175-sv)

(N.B. ‘Il existe des confusions entre -erèsse et -erèce.’)

 

(Feller,191O) (le suffixe -aricius en wallon)

abaterèce  aspoyerèce  avalerèce  baverèce/te  bouterèce  cheûverèce  côperèce  côrèce  coûrerèce  cramerèce  crènerèce  crèsterèce  cwèsterèce/cwas-  djamberèce  djonderèce  dobulrèce  fagnerèce  faherèce  finderèce  flotcherèce  foûsserèce  foyerèce  gaterèce/ g(r)aterèce grôyerèce  hatcherèce  haverèce  hènistrèce

 

-ERÎYE:

(C49, p.77)

 1) collection, groupe, grande quantité: farènerîyes (ensemble de farines),

     machinerîyes: ens. de machines)

  2) notion de pluriel: ièberîyes (herbes), simincerîyes (semences)

  3) suffixe souvent péjoratif: canayerîye, djalouserîye

     N.B. Avec les noms de famille: li Maqueterîye, li Virouterîye.

 

– ÈSSE: hî-fèsse

 

– ÈT(E): broû -brouwèt; haye – hayète

      N.B. -el-ète: bindeler – bindelète; chineler -chinelète

 

-EÛ 1 : grèter – grèteû; broyî – broyeû

 

-EÛ 2: frèch – frècheû

 

-EURE: costeure

 

-EÛS(E) :

 fém.  (Feller, 1912, p.177) -erèsse: ator+issa   –  eur+esse: “la personne qui fait le métier ou l’ action indiquée par le masculin correspondant ou par le radical – vinderèsse est celle qui vend, vatcherèsse est celle  qui garde les vaches.” (p.177)

   N.B.(EW) -ieûs:  croufe – croufieûs; -iveûs: djêri – djêriveûs

 

– ÉYE: assiètéye, banseléye

 

-Î (ÎRE; ERÈSSE) : métier: hièrdî, trouflî, boutchî

                  N.B. lès Glavèrbèlîs

 

-IA: (EW:-ê) blo – blokia; tchapia

        (EW) -er-ê: sizerê, cokerê, finderê, mosserê  (Feller,191O,77-121)

 

-ÎJE: mârtchandîje

-IKE: mècanike

-ÎME: (EW) hayi – hèyîme

 

-IN 1: djârdin

-IN 2: wayin

 

-INCE : confyince

-INDJE : costindje

-IN.ME : deûzin.me, dozin.me

-IN.NE : dozin.ne, cintin.ne

-ÎRE  : poûssîre

-IS’ : 1) adj.:chayis’; 2) N: fagnis’

-ÎYE : loce – locîye , gwadje – gwârdjîye

 

(EW): male – malkê

-KÈNE : mèskène, bote – botekène

-(i)KÈT : manikèt, bonèt – bonikèt

-KIN  : vêre – vèrkin

 

-MINT : 1) adv.: rademint ; 2) N: moussemints

 

-ON: èbaner – èbanon

     N.B. -ion: troufe – troufion

 

-OT(E): pâlot(e)

 

-OU/OU(LE): fagne – fagnou; fiyou – fiyoule

     N.B. -ioule: cramioule; -eroule: waîtî – waîtroule

 

-STÉ: (EW) loyâ – loyâsté; wèrah – wèrahsuté

      (CW) man.nèt – man.nèsté  (cf. -té)

 

-TÉ : noms abstraits de qualité tirés d’ adjectifs: lèdjîr – lèdjîrté

 

-U: bosse – bossu

 

-ÛLE : (EW) tinrûle, påhûle

 

-URE: friture, culture

 

2) suffixes verbaux:

-ER; -I; -(y)î; -U, -Iè; -E (-che,-de,-pe,-re,-se)

-ELER, ENER, INER, ETER, OTER:

 prandjeler, rakener, trotiner, hayeter, glingoter

 

3) suffixes servant à désigner les habitants:

-âRD: Bastognârd

EûS: Lîdjeûs

: Bioutî  ( de Biou)

-èS : Bastognès

-LIN: Stèrlin (du Stèr)

-WèS: Namurwès

 

4) suffixes ‘étrangers’:

-ârchîye   -lojîye  -pitèke  -isme  -isse (Fr.iste) -fone, …

 

 

Préfixes

 

Formes

 

a-

 

a-

A-

 

ârchi-

 

 

ÂRCHI-

 

bè-

 

 

BÈ-

 

ca-

 

ca-

CA-

co(u)-

co-

 

cu-/k’- /ki-/keu-

CO-

dès-/

dis-

 

du(s)-/d’-/dis-/di-

DIS-

 

è-1

 

è-

È-

 

è-2

 

è-

È-

 

for-

 

for-

FOR-

 

mau-

 

må-

MAU-

 

mér-, mièr-

 

 

MÉR-

 

mès-

 

mès-

MÈS-

 

pâr-

 

 

PÂR-

 

ra-

 

ra-

RA-

èr-

ri-

ru-/ri-/

ri-/ru-

RI-

 

so-

 

 

SO-

 

sor-

 

sor-

SOR-

 

trè-

 

 

TRÈ-

 

Sens, commentaires et exemples

 

1)

A-: (Grandgagnage)

= un mouvement: (1) de là ici: abouter, … (All.:her); atrafeter, adrayeter

                            (2) d’ici là: abaguer, … (All.:hin)

= à =  signe du datif: acreûre, s’ afiyî, acsègnî, abloker, astoker, astancener

= signe de l’ ablatif: abrèssî, aboliner

= une valeur causative: atèni, agrèyi

= accomplissement de l’ action exprimée par le verbe simple: baumer – abaumé; aboner

= forme des composés avec différentes valeurs isolées: aclèver (All: erziehen/fr.élever),

   acompter, aloyant

 

BÈ-: (Feller, 1912,177) not. sens fréquentatif: bèrôler, bèroter

 

CA-: bosse – cabossî  (Feller, 1912, p.177)     raca-: intensitif: racaboûre, racatoûrner

 

CO-: (1) action simultanée et réciproque: cobètchî

         (2) augmentatif: si cobate

         (3) intensitif: cofrachî (CG)

 

DIS- : disfé

     (CG) di-: souvent le sens de détruire, d’ où: souiller, gâter/ par le moyen de l’ objet

      qui sert, avec cette particule, à former le verbe: dibèrner, dipichî

 

È- 1:  fagne – èfagnî  ((CG) è + r + … si  suivi d’une C)

È- 2:  éloignement du locuteur: èvoyî

 

FOR-:  = ‘au delà; trop fortement’: loukî – su forloukî

MAU-:  mau-adrwèt, mau-contint

MÉR-:  = ‘tout à fait’: mérseû

MÈS-:  l’ action exprimée par le verbe auquel elle est jointe, est mal opérée ou a un

       résultat fâcheux (CG): hârer –  mèshârer

 

PÂR-: pârbolu

RA-: kètchî – rakètchî

 

RI-:  1) réduplication, itération

         2) renforcement

       (C49, p.79) ri-, parfois ra-:

      (1) idée de répétition: raveter (raccrocher), rapasser (préparer de nouveau),

                r(i)bèneter (biner de nouveau)

      (2) le dérivé a le même sens que le simple: r(i)caler,r(i)catchî, r(i)crwèjeler

           (croiser), r(i)damer,  r(i)ssètchi (sécher)

 

2) Préfixes ‘étrangers’: anfi-, antropo-, ciclo-,fono-, …

Unification morphologique selon l’ ALW2

 

FRANCAIS

OUEST-W

CENTRE-W

SUD-W

EST-W

WALLON

ARTICLE

la + C

 

 

 

 

LI

aux

 

 

 

 

AUS

du (art. part.)

dou/du

do/(dè)

do (dou)

dè (do)

DO

de la +C

 

 

 

 

DÈ L’

dans le +C

dins l’

è (o)

o/ou

è (o)

DINS L’ /

È (O)

par le +C

pau

pa l’ (pau)

po/ pou

po l’

PAU / PA L’/ PO L’

par les +C

pa lès (paus)

pa lès (paus)

((dès))

pau/ pa lès

dès

PAUS / PA LÈS/ DÈS

un (nominal)

iun (yink)

onk (yink)

ok, euk, îk, …

onk

ONK

une (nominal)

ieune (iène)

one (iène)

one,iène ieune

eune, one

ONE

une (adj num+art)

ène

one

one,ène, eune

eune, ine, one

ONE

ADJ.qual f.pl+nom

grossès

grossès

grosses

grossès/-zès

GROSSÈS

PRONOM

je

djè, dè, dji

dji, dje°

dji,dju, dje°,djè

dji,dju, dje°,djè

DJI

me + verbe

mè, me, mé (mi)

mi (me° /meu)

mi, mu, me°, meu

mi, mu, (meu)

MI

verbe + moi

mu, (mi)

mu, (me°)

mu, (me°)

mi (mu)

MU

toi (pron. pers. tonique)

t(i)-min.me, ti, twè, /vous/

t(i)-min.me, ti, twè, (te°)

twè, twa, ti

twè, ti

TWÈ, TI, T(I)-MIN.ME

tu +(+C) verbe

/vous/, ti, tu

ti, (te°)

to, tu, (tè, te°)

ti, tu

TI

verbe (C+) + tu

tu

tu

tu

tu

TU

veux-tu= Verbe (V+) + tu

/voulez/vous-se, (veus-se)

vous-se, (vus-se)

vous-se, vus-se

vous-se

VOUS-SE

verbe (C+)+toi

/vous/, tu

tu

tu

tu

TU

nous  (nous autres) (pers. ton. non conjoint

nous; no(u)-ôtes

nos-ôtes,

 -oûtes

no(u)s-ôtes

nos-ôtes

NOS-ÔTES

nous + (+C) verbe

nos

nos (/je/)

/je/

nos (/je/)

NOS

verbe + nous

nous

nos, nous,nous antéposé

nos,nous, nous antéposé

nos

NOS

vous autres (vous) (pers. ton. non conjoint)

vous-ôtes ((vos-))

vos-ôtes (-oûtes) ((vous-ôtes))

vos-ôtes ((

-oûtes))

vos-ôtes

VOS-ÔTES

vous (pers. suj)+(+C) verbe

vos

vos ((v’s-+V))

vos ((v’s- +V))

vos, v’s- +V, vous

VOS

vous(pers.régime réfl.) + (+C)

verbe

vos

vos, v’

v’ (vis)

vis, v’, fis, fus

VOS, V’

verbe + vous

vous ((vos))

vos, v’

v’

v’

VOS, V’

lui (pers. ton. non conjoint

li

li (le°)

lu

lu

LI/LU

elle(id)

lèy, lêy, léy

lèy

lèy, lîy

lèy, lêy

LÈY

eux (id)

ieûs, zias, ((zèls))

zèls

zèls, zés

zèls

ZÈLS

elles (id)

ieûs’, zèles

zèles

zèls, zo(u)les

zèles

ZÈLES  

il, ils (sujets conj.)

is- +V

is- +V, is; il +V

 

is-+V,is ,y (-èst mwèrt)

IS +C

IS- +V

elle (suj. conj)+V-

èle, èlle

èlle (èle)

èlle ((ille))

èlle (ille)

ÈLLE

impér. (C+) +le (la)

(pers. régime direct)

n’existe pas: vouvoiement; lu (je l’ai : djè ll’aî; soignez-le: llè)

lu, (le°); (n’ existe pas: vouvoiement)

lu

(je l’ ai: ll’; soignez-le: llè)

lu

LU

le moi (me le)

/me le/, mè le, /me lle/

mè le

mo le, mu le, mè le

mè le, (mu le)

MÈ LE

je le +C

djè l’, dè l’

djè l’

djo/dju/ djè l’

djè l’, (dju l’)

DJÈ L’

les (pers. régime); je les ( avec un è ou o différ. de la V  caduque)

lès

 

 

 

 

lès

 

 

djè lès

lès

lès ((è)lzès)

((djè lès))

LÈS

lui (rég. indir. conj.)+C

lî, li, (lyî,lyi ),(ly+V)

lî, li, (ly- +V)

lî, li ((ly- +V)

lî, li

leur (pers. rég. indir)+ (+V) verbe

leû

lzî, (leû), (lzeû)

lzî

lzî

LZÎ

se (réfl.)

ès’ (si)

si, (se°)

su,(si,

se°),

(ès’)

si, is’, su

SI

en (adv) +C

dè, in, è, (din)

è

a

è, ènnè

È/ ÈNNÈ,

ÈNN- +V

en (il en +C)

in, è, d’

è

a

ènnè, ‘nnè

id

j’ en +V

d’, ènn’, ‘nn’

ènn’

an’

ènnè,’nnè

id

m’ en après C

mu-z-è, m’-z-è,mè dè, m’ in

m’ è

m’ a

m’ è, m’ ènnè

id

il y a

(i) gn-a, gn-è, (i) n-a

(i) gn-a, (i) gn-è, (i n-a, n-a)

(i) gn-a, (i) gn-è

(i) n-a, ((i) gn-a, (i) gn-è), (((il) a))

(I) GN-A,

(I) N-A

il n’ y en a

i nd-a, (i) gn-a/è

(i) gn-a/è, ((i) n-a)

(i) gn-an-è

ènn-a, ((i) n-a, ((i)gn-a/è)

id

on

on

on

on,((an)

on

ON

mon +C

èm’

mi,(me°)

èm’, mu

mi, mu

MI

mon +V

èm’n-

mi-y-, mi- /mj/ ,me°-y-,m’-

èm’n-, (mi- /mj/), m(i)-n-

mi- /mj/

MI- /mj/

(le) mien

mi, mîn; mén, mé; min

mink, ménk; mène

min.ne, mîne; mîène

mine,

mî-,meu- , min.ne

MIN(.NE)

(le) sien

sî, sîn, si; sé, sén; sin

sink, sénk; sène

sin.ne, sîne, sîène

sonk, sånk, sin.ne, sîne

SIN(.NE)

(la)mienne

mène, miène

mène, (meune)

mîène, mîne, min.ne

mîne, mène, min.ne, mine

f. MÈNE

notre +C

no

nosse

nosse

nosse

NOSSE

(le) nôtre

no, (now), (note)

nosse

nô, nosse

nosse

NOSSE

(la) nôtre

nowe, (nôle, nôye, note)

nosse

nosse, nô

 nosse

NOSSE

(le) leur

leûr

leûr

leûr

leûr, (leû-zèls)

LEÛR

ce (adj. dém.) +C

èç’,ç’

ci,(ce°) ((ç’))

ç’,çu, ((ci))

ci, (çu)

CI

 

cette +C

 

cette nuit

èç’

 

… ci

ci, (ce°)

 

… ci

çute, èç’, cisse

… ci,(ce°)

cisse, (ci)

 

5O % pas de ‘ci’

 

CI/ CISSE

… CI

cette +V

(è)ç’ne

cite,ç’t

ç’t, …

ciste

C(I)T-

celui (qui …

cén, (cîn)

cia,(ci, ce°)

ci, cî

ci

CI

celle (qui…

c(i)ène

cène,cine(ceune)

ci, cî: pl.

cèsses

cisse

f. CÈNE/

CISSE

ce (pron. + relatif)

èç’, çu

ci, (ce°), ((çu))

çu

çou

CI

ce (suj. de être) +C

ça

ça, ci, (ce°)

çu, …

ci, çu, (ci)

CI

quel (adj excl) +C

qué

qué, (quén)

qué

qué

QUÉ

quel (adj. interr.)+V

quél, (quèl)

quén-, (que°n-,quin- ,quél)

quin-, quél, quèl

quén-, quél

QUÉN-, QUÉL

quelle (adj

excl) +C

qué

quéne, qué, que°ne, quine

qué

quéne, quéle

f. QUÉ, QUÉNE

(le)quel

qué(l)

quék, kénk

qué

qué(k)

QUÉ(K)

(la)quelle

quéle

quéne, (que°ne, quéle), …

laqué

quéne , (quéle)

QUÉNE, QUÉLE

qui (pron. interr.)(qui est là?)

quî ce qu’ èst, /qui est-ce qu(i) est/

/qui est-ce qu(i) est/

quî ce qui èst

/qui est-ce qu(i) est/

QUÎ ÈST CE QU’ ÈST LA ?

que tu (il faut que tu sois sage)

/qu’ vous/, /qu’ tu/

/que t’/, /qu’ tu/

/que t’/, /qu’ tu/, qu’ to

/qu’ tu/

QUI T’,

QU’ TI

que(pron interr.)

què, qwè

qwè, què, qui

qwè

qui, quu

QWÈ,  QUI

et (conj de coord)

èyèt,

(èy)

èt

èt

èt ; /et si/entre 2 impér.

ÈT

ou

ou, (ou /bien/)

ou (u)

ou, û, u

ou

OU

mais

mins,més

mins,més

mês

mins

MINS

pour

pou(r)

po(r); po-z-/allumer/, (po /id/)

pou(r), po(r); po-z-, pou /id/

po(r), po-z-/id/

PO(R); PO-Z-

ne pas

nén, nin, nîn

nén, nin

nin, ni

nin,(né)(nî);

nègn (fin phrase)

NIN

1acheter(inf.er)

-er(ach- /acat-)

-er, -è (ach-)

-er (ach-)

-er (atcht-)

ACHETER

trouée (pp.-ée)

-éye , (-êye)

-éye

-e,-éye

-êye, (-é)

TRAWÉYE

2coucher (inf. en -(i)er)

-chî (couchî)

coûtchî

coûtchè (-i, er,îr)

coûkî

COÛTCHÎ

couchée (pp.-ée)

-îye, (éye)

-îye

-éye/é

coûkîye, -êye, -i

COûTCHîYE

3) venir (inf.ir, non inchoatif)

v’ni, (v’nu)

 

p.p. en -u

v’nu, (i/e°)

 

p.p. en -u

 

v’nu/i

 

p.p. en -u

m’ni/v’ni

 

p.p. en -ou

V(I)NU

 

p.p.: V(I)NU

4) vouloir (inf. en -oir)

-wêr,wèr ,(-i)

p.p. : -u

-u, (-eu/e°)

p.p.: – u

-u,-èr, wâr,war

p.p.: -u

-eûr/-ou

p.p.: -ou

V(O)LU

p.p.: V(O)LU

5) avoir

awè,avwè da(v)wè (avoû)

awè, avwè, da(v)wè

avwâr, avwar, aw-; avèr, avwè, awè da(v)wè

aveûr, avou, avu

AWÈ, AVEÛR

eu (p.p.)

ieû

ieû, (iu)

oyu, (avou, iu), u

avou, (a(w)ou) NDLR:avu

IEÛ, AVU

6) être

ièsse

(i)èsse

sèy,èsse

èsse

ÈSSE

été (pp)

stî, sti

stî, -i

stî,-u,é

stou, -u

STÎ

gérondif: en (faisant)

in, en

è, en

a

tot (atout)

È/EN/TOT

1)(il) enfle(ou gonfle)

-èle

-èle,

(-ule)

-èle

(-eule)

-èle

(-eule)

-ÈLE

2)montre (,entre, oeuvre)

 

montreras/ez

mo(u)sse((-tère))

 

-èrera/ez

mo(u)sse, -ture, -tère

-tère, -teure

-tère, -teûre.teure

MOSTÈRE

(MOSSE)

 

MOSTÈRERÈ

3) prête (-moi) (impér. pr.sg)

/vouvoiement/, prusse, prèsse, …

-éye, (prusse, …, prèsse)

-êye,

-èye, prusse, prèsse, …

-èye, -êye

PRUSTÉYE

(PRUSSE)

1)(il) charrie

-îye

-îye

-îye/-î

-êye/îye (-ih)

TCHÈRÎYE

2)(je) remplis

-i

-i

-i

-ih,-îh, -ich

RIMPLI

3)(j’) ai (tu as,il a)

é

(as/a)

a/aî

(as/a)

ê/è

(ès/è)

a

(as/a)

DJ’ A, T’ AS, IL A

4) (je) suis

s(e)û, su

so, su

su

so

SO

1) (nous) venons

-ons

-ans

-ans

-ans, (ons)

V’NANS

2) (nous) avons

avons

avans

dj’avons avans

avans

NOS-AVANS

3) (nous) sommes

astons, stons

èstans

dji/u sons, sans

èstans, -åns

ÈSTANS

1) (vous vous) levez (inf.-er)

-èz, -ez

-ez, -oz

-èz,-ez, oz

-ez, (-oz)

LÈVEZ/

LÈVOZ

2) pesez

(-moi) !

-èz, (ez,iz)

-ez,oz

-èz, ez, oz

-ez,(oz)

PÈSEZ/

PÈSOZ-me

3) impér.

abaissez

-èz,

(-îz)

-îz,oz

-ez,èz

-îz,(oz)

ABACHÎZ/ ABACHOZ

4) (vous) venez

-èz

-oz

-èz, ez, oz

-ez,oz

V’NOZ/

V’NEZ

5) voulez(-vous)

-ez, (èz)

-oz

-èz, oz, ez

-èz, ez, oz

V’LOZ/V’LEZ

6) (vous) êtes

-èz, (ez)

-oz

-oz, ez, èz

-oz, ez, (èz)

ÈSTOZ/

ÈSTEZ

(ils) valent

-tèt, te°t ;

-n(e)ut

-nut,nèt neut;-èt

-ant

-èt

VALENUT/

VALÈT

(je) dirai (Fut. S.) / (tu) diras

dîraî

dîras

dîrè, dîraî

dîrès, (dîras)

dîraî

dîrès

dîrè

dîrès

DÎRÈ

DÎRÈS

1) (il) sera

(1pSG) (-ré) -ra (sèra, sara,…)

(1psg)(-rè) -rè,ra

-rè

-rè

DJI SÈRÈ/TI SÈRÈS/ I SÈRÈ

2) (vous) aurez

-rèz,rez

-roz

-rez, (rèz)

-ez, oz, (èz)

AUROZ/

AUREZ

1) (il) passait

-eut/oût

-eûve /éve/eut

-èt, ot, (éve)

-éve

PASSÉVE/

PASSEUT

2) (j’) étais

-eû/ eu/ oû

-eûve/o/eu

(-éve), dj’ ér/é

-eû, (û)

ÈSTEU

3) (nous) savions

-ins,

-ines

-ins,în in.n,

ines

-ins, (iès)

-ins, înes,îs

SAVINS

4) (vous) veniez

-îz, ((iz))

-îz, ((iz))

-îz

-îz

V’NÎZ

5) (ils) devaient

-inetèt

-înetèt, -in’, -int

-in’, -în,-in.n, -int

-int

-int

-ît, (-îne)

D’VINT

(j’) aurais

-oû/ou; -eû/eu

-éve /eûve;eu

-o,i,î;é

-eû/û

DJ’  AUREU

(il) tomba

 

n’existe pas

n’existe pas

(n’existe pas)

touma

TOUMA

1) (qu’ il) vienne

vène/viène, (v’nisse, m’n-) ; (vègne)

vègne

vègne, v’neûche, …

vègne

VÈGNE

2) (qu’ il) finisse

finichissse,

-ssisse, finisse, finiche

finiche, (finîye)

finiche

finihe

FINICHE

 

 

3) (que nous) rendions

rinde; -anche,

-onche, …

-anche

-inche

-anhe, …

RINDANCHE

4) (que vous) finissiez

finisse, -iche,

-ichiche

-ichèche

(-oche)

-oche

 

-héhé, -hohe

FINICHOCHE/

 -ÉCHE

5) (qu’ elles) gêlent

ajèletèt, in-,

-te°t; èdjalenut,

-nuche ,…

èdjalenuche,

-lèche, (a-)

èdjalinche, a-; (adjalièche)

èdjalèhe

ÈDJALENUCHE/

ÈDJALÈCHE

6) (que j’) aie

eûsse/eûche

eûche, eûye, ôye

aye,oye, aveûche, …

âye, åye; ôye

EÛCHE/

ÂYE

7) (qu’) il soit

fuche, (fusse, seûsse)

seûye, (fuche)

sèye, seûche

seûye, ((seûhe))

SEÛYE/ FUCHE

(qu’ il) fût

fuchiche/ fuche, …

fuchiche soyuche, sè-,

-euche

soyiche, …

fouhe; èstasse, …

FUCHICHE/

SOYICHE

 

 

Remarque

 

      En unifiant la morphologie, il faut éviter les formations hybrides, c’est pourquoi 2 formes ont été conservées dans certains cas.

 

      Enfin, citons la position de la commission chargée de la rédaction du “Walo+”:

“Quand plusieurs formes existent dans un même dialecte, l’ une d’entre elles a été privilégiée: la plus courante, ou celle qui a le plus de chance d’être reconnue par tous.”

 

 

3.4. Unification de la syntaxe

 

     Afin de préserver son autonomie, le wallon doit conserver les éléments les plus caractéristiques de sa structure de la phrase, ceux qui le distinguent des langues avoisinantes et surtout du français, langue romane comme elle.

 

Exemples:

l’adjectif épithète antéposé: one rodje maujo, on malauji gamin;

la terminaison de l’adjectif féminin pluriel antéposé: -ès + Nfpl: dès grossès-autos

le pronom personnel objet +verbe : djè l’ vou vèy.

 

 

3.5. Pas d’ unification sémantique: tous les sens des mots sont conservés

 

     Tout comme dans les autres langues, les mots très différenciés en wallon ont valeur de synonymes et sont conservés séparément. Ex.: man.nèsté – måssîsté – nicheté (saleté), comme en anglais: (déchets) jank (US) – rubbish – garbage – refuse – trash – litter.

 

4 Résultat concret

 

L’ enjeu principal:

la connaissance et la création linguistique wallonne, bases de l’esprit créatif des Wallons,

autrement dit,

la connaissance et la création de mots wallons peuvent-elles augmenter le potentiel créatif des Wallons ?

 

4.1. Généralités

 

     Pour cerner le sujet, il faut préalablement cerner les questions qu’il fait surgir .  La créativité est la “possibilité, en linguistique, pour un système signifiant, de créer des unités nouvelles à partir du code existant.” (Rey-Debove,1979,37)  C’est aussi le caractère d’ une personne qui présente des possibilités, des dons de création. Cette faculté est-elle innée et/ou dépend-elle de divers facteurs extérieurs?

 

     Pierrette Jeoffroy-Faggianelli parle d’une ‘stimulation naturelle ou artificielle du processus de la création.’ (1981,71)  D’ abord naturelle, semble-t-il, pour Joseph Basile (1987), l’intelligence humaine a deux composantes: la raison et l’intuition. “Cette dernière a toujours intrigué, car on ne connaît ni sa source, ni comment elle opère, ni ce qui pourrait accroître sa faculté souveraine …  Elle est actuellement l’objet de nombreuses études: elle doit avoir quelque rappoprt avec l’imagination créatrice.  D’ailleurs, la conduite de notre société exige des décisions de plus en plus rapides, basées sur des prévisions toujours plus difficiles; c’est pourquoi les responsables, talonnés par l’urgence, sont astreints à se fier à leur ‘flair’, c’ est-à-dire leur capacité intuitive.”  Mais l’activité créatrice, à la base de laquelle se trouve donc notre intuition, ne peut s’exercer pleinement que dans un climat ouvert et libéral, “dans l’indépendance à l’égard des contraintes extérieures matérielles ou morales.” (Gloton, Clero, 1971,23)

 

     Retenons à ce sujet deux expériences, celles de Guilford et de Löwenfeld, précieuses pour l’activité créatrice et les conséquences pédagogiques à en tirer.  Sans s’être concertés et travaillant chacun de son côté, Guilford à l’université de Californie Nord, Löwenfeld à celle de Pennsylvanie, les deux psychologues s’étaient lancés dans la même recherche: celle des critères mesurables qui engendrent la force créatrice de l’homme.  Avec cette nuance extrêmement importante que le premier recherchait ces critères dans l’ordre de l’activité scientifique, le second dans l’ art.  Or, comme le soulignait Löwenfeld lui-même au Congrès international de l’éducation artistique, à Basel, en 1958, “ce qui est vraiment important, c’ est que des travaux de recherche totalement indépendants l’un de l’autre, poursuivant le même problème dans des buts différents, ont atteint le même résultat.” (Gloton, Clero, 1971, 32-33)  Résultat double en vérité: d’ abord la découverte de 8 propriétés mesurables qui distinguent les individus créateurs de ceux qui le sont moins ou pas du tout.  Ensuite cette constatation que “les forces créatrices dans le domaine de l’ art sont soumises aux mêmes principes que dans le domaine des sciences.” (ibid.,33)

 

     Les 8 critères mis en évidence par Guilford et Löwenfeld sont les suivants:

– la sensibilité au monde, à ses problèmes;

– la fluidité et la mobilité de la pensée, c-à-d. un esprit ouvert et capable de s’adapter

  rapidement à de nouvelles situations, de réagir efficacement aux changements;

– l’originalité personnelle;

– l’aptitude à transformer les choses et à les redéterminer en vue de nouveaux emplois;

– l’esprit d’analyse et de synthèse;

– la capacité d’organisation cohérente, par laquelle l’homme est capable de se mettre en harmonie avec ses pensées, sa sensibilité et sa faculté de perception avec sa personnalité.  Et les auteurs ajoutent: “Telles apparaissent, dans l’état actuel des recherches, les qualités fondamentales du créateur, celles qu’il faut former et développer chez les enfants si nous voulons les rendre tous, créatifs d’ abord, créateurs ensuite.” (ibid.,35)

 

     Ainsi, stimulé de l’intérieur par l’intuition, notre esprit créateur a le plus de chance de s’épanouir dans un climat de liberté, y compris la liberté linguistique.

 

 

La création linguistique

 

     De quelle liberté linguistique avons-nous besoin pour favoriser notre créativité linguistique ?  Celle de puiser dans notre réservoir lexical pour créer de nouveaux termes bien adaptés aux idées que l’on veut exprimer.  Cette créativité lexicale a pour seul but de mieux faire fonctionner notre pensée, qui guide notre action.  Elle nous permet d’avoir une meilleure emprise sur le monde qui nous entoure en superposant  avec plus de justesse les multiples finesse de la pensée et les multiples facettes de la réalité, la maîtrise du monde extérieur par l’adaptation à la réalité en mouvement et en transformation.  En plus de son importance au niveau lexical, la liberté linguistique présente un deuxième aspect vital pour le créateur: l’expression dans la langue de son choix, notamment dans celle qui reflète le mieux l’identité culturelle de sa communauté.

 

    Si les langues naturelles ne servent qu’imparfaitement la communication, les améliorer méthodiquement et en profondeur devient une obligation. “Pour élaborer les nouveaux lexèmes, les nouveaux affixes de dérivation ou même les nouveaux monèmes fonctionnels dont on peut avoir besoin, on est en droit de combiner arbitrairement tous les sens dont la langue dispose.” (Garmadi,1981,189-190)  A partir du stock de morphèmes disponibles et compte tenu des règles de combinaisons autorisées par chaque langue, on peut fabriquer tous les mots qu’ on veut et leur affecter un sens. “Il y donc ainsi une infinité de mots virtuels qui ne demandent qu’ à apparaître pour couvrir de nouveaux concepts, pour boucher des trous, rétablir des symétries.  Les Américains ont même programmé un ordinateur qui combine inlassablement les morphèmes de la langue anglaise et affecte à chaque mot une définition plausible.” (Yaguello,1981,66)   “Les néologismes et réfections analogues actualisent la composition morphologique du mot, la rendent évidente pour tous au plan synchronique, avant que l’histoire n’ ait eu le temps de brouiller les contours. ‘Le néologisme, dit Jakobsen, oblige à une pensée étymologique.’ ” (ibid.,67)

 

    “La néologie est à la fois un bien et un mal: une langue vivante doit se renouveler et s’adapter aux circonstances, mais cela oblige les usagers à revoir sans cesse les connaissances qu’ils ont acquises.” “S’il s’agit de réalités nouvelles, le néologisme ne rencontre pas d’opposition de principe”, tel le mot informatique.  “Ne croyez pourtant pas que l’ apparition d’ une réalité nouvelle implique la création d’un mot nouveau.  Ce serait négliger la création sémantique: des mots existants reçoivent un sens nouveau .  Et il faut s’ en réjouir: la mémoire de l’homme serait incapable de dominer le lexique si à chaque signification correspondait un mot particulier.”  Parfois, les innovations lexicales ont un motif intéressé, notamment dans le commerce, et l’on veille à l’expressivité: par exemple dans le journalisme où l’on recherche l’originalité. (Goosse,1988)

 

     Il s’ agit de créer des mots là où le besoin s’en fait sentir et éviter un purisme que certains ont

d’ailleurs déjà critiqué pour des langues comme le färöse (dans les îles Féroés ou Färör dans

l’Atlantique nord) vis-à-vis du danois, qui maintient un isolement culturel, le côté  néfaste de l’identité culturelle.

 

 

 

Les exemples ailleurs

 

    “Presque toutes les inventions modernes ont été baptisées grâce au grec.  Cela ne veut pas dire que les Grecs avaient tout inventé, ou du moins prévu.  C’est plutôt leur langue qui est assez plastique pour se prêter à des manipulations variées, parfois hardies.” (Goosse, Pour l’ amour du grec, LB, Fév…)  L’hellénisation du latin n’a pas diminué le latin comme l’introduction de termes anglais et français dans le wallon ne diminueront pas ce dernier.  L’introduction d’ un mot nouveau dans une langue est souvent due au fait que, si l’objet désigné par ce mot n’appartient pas au patrimoine culturel de cette langue, elle manque aussi de terme équivalent.  Le mot gingembre, par exemple fut employé, exclusivement en Inde tant que cette plante fut inconnue ailleurs.  Par la suite, l’usage de cette épice s’est étendu et le mot, tout en se transformant selon le caractère de chacune d’elles, a été adopté par de nombreuses langues:

 

 

inkivääri (finnois); ingefära (suédois); inbir (russe)

gingsear  (irlandais); ginger (anglais); gember (néerlandais)

ingwer (allemand); imbier (polonais); gingembre (français)

gyömbér (hongrois); ghimber (roumain); gengibre (portugais)

jenibre (espagnol); zenzero (italien); zenxhefill (albanais)

zencefil (turc); janjapili (géorgien); zingiberis (grec)

skenjebbir (kabyle); zenghebhil (hébreu); zanjabil (arabe)

tangawizi (swahili); zanjabil (persan); singivera (langue d’ origine).

 

 

     De même pour le suffixe -age, qui a permis de former des noms d’ action hautement techniques dans de nombreuses langues. “In the 19th and 2Oth centuries, it was the technological revolution which generated a need for action nouns to designate the stream of techniques, processes, and products which emerged in this context.  Here again, -age was an appropiate candidate for the task, given its abstract / action noun function and the already existing sense of its being a formative of terms in specialized domains.  From English, the source of the link between -age and technology, the association was transmitted back to French, and thence to the entire spectrum of languages in which the suffix was functioning productively.”

(Fleischman,1976, 456)

 

     Il faut ajouter d’une part que le vocabulaire de la langue anglaise est plus riche que celui de la langue française: selon P. Wolff, 240.000 mots en anglais contre 93.000 en français.  “Cette richesse vient d’une plus ou moins grande aptitude à assimiler des mots étrangers.  Ces créations lexicales sont sans doute l’un des aspects les plus superficiels d’ une langue.  Cependant, la richesse lexicale, la finesse plus ou moins grande de l’analyse sémantique correspondent à des tendances psychiques profondes.” (Wolff,1970,17)  D’autre part, pour éviter le recours facile à l’emprunt, des linguistes haïtiens, gallois, frisons, féroïens, malais, indonésiens, maoris, romanches et luxembourgeois préfèrent la création de néologismes.

(Barros,1984,59; Gourvil,1976,33; FryskeAkademy,1979, s.p.; Kattenbusch,1989,168; Garmadi,1981,191; Karêtu,Waite,1990, 132; Gross,1990,119/122)

 

    Pour terminer, voici deux exemples frappants d’ initiative personnelle. Tout d’abord, le linguiste estonien Johannes Aavik, qui par la publication de ses théories en 1924, a largement contribué à planifier la langue de son peuple.  En plus de l’emprunt lexical massif aux langues étrangères qu’il a préconisé, certaines de ses propositions de créations ont été transmises aux générations suivantes: lexèmes simples remplaçant d’anciens composés, contractions simplificatrices, etc. (Garmadi, 1981, 189)  Ensuite, Eliezer Ben Yehuda qui entreprit à la fin des années 1880 de promouvoir un idiome archaïque essentiellement écrit, l’hébreu biblique, au statut de langue parlée standard du futur état hébreu.  Il puisa le vocabulaire dans les textes anciens et l’actualise (à signifiant ancien, signifié nouveau) et là où les sources traditionnelles ne suffisaient pas, il emprunte dans toutes les autres langues sémitiques des racines trilitères consonantiques dont on tirerait aisément de nouveaux lexèmes hébreux.  Enfin, il va user de toutes les combinaisons et permutations possibles des 22 consonnes de l’alphabet hébreu pour créer de nouvelles racines. (Garmadi, 1981, 191)

 

 

4.2. La créativité wallonne

 

     Robert Lafont l’affirme: “Une création en un lieu a des raisons sociales et historiques.  Elle est le fruit d’une conscience d’ identité.  Pour cette raison, les initiatives culturelles ne sont que des imitations, toujours pâles, de ce qui a été fait, trouvé, épuisé à Paris.” (1967,226).  En Belgique, le lieu de destination de la plupart des grands créateurs francophones reste ce centre incontesté du rayonnement de la culture française.  Relégués au deuxième rang, le reste de la France, les pays dits francophones ne trouvent, quoi qu’ on dise, chez eux que de pâles imitateurs, et cela semble dans l’ état actuel des choses sans espoir de changement.  Pour  Paris, ces endroits représentent un vaste champ ouvert à l’exportation commerciale, qui ne demande qu’ à s’ étendre au monde entier. En plus de la fuite des capitaux et de ses hommes de science, la Belgique francophone souffre de l’exil de ses cerveaux artistiques (comme Simenon), ce qui, entre parenthèse, n’est généralement pas le cas des créateurs néerlandophones qui parviennent très bien à valoriser notre pays tout en y travaillant.  Cet exode laisse un vide dans la partie méridionale belge et rien ne l’arrêtera tant qu’ on n’ attachera pas d’ importance aux potentialités de la langue du pays pour atteindre la vraie autonomie culturelle de la communauté, garante de la liberté créatrice.

 

   ” La langue n’est pas, dans une perspective de progrès intellectuel, un rétrécissement mais un accroissement de chances de la création.  Evidence qui recouvre une philosophie de la culture.  Dans l’ ethnie multiculturelle, – comme il est naturel et actuel de la concevoir -, français et langue autochtone régénérée sont également des ouvertures de l’ esprit.  On peut y ajouter des langues de voisinage, à l’heure de l’Europe.”

(Lafont, 1967, 228)

 

     Le wallon, lui, est-il une langue créative ?  Des déductions et inductions de personnalités du monde culturel belge amorcent une tentative de réponse à cette question.  D’abord Jean-Pol Baras, dans le Bulletin du Cacef (43, 1976,9), qui veut perfectionner la langue wallonne à l’ aide seulement des propres moyens qu’ elle fournit et qui sont grands.  Ensuite, 4 philologues réputés au sujet des Belges face au français.  J. Hanse, A. Doppagne et H. Bourgeois-Gielen affirment dans la Nouvelle chasse aux belgicismes (1974,63) que “le Belge abuse peut-être facilement des moyens de fabriquer des mots par dérivation; une fois mis sur la piste, il ne s’arrête plus.” (sic) Par exemple, “chapeau boule.  Au temps où il se portait couramment dans notre pays, on ne s’est pas creusé la cervelle (sic) pour l’ appeler ‘chapeau boule’ à cause de sa forme ronde bombée.  Les Français, plus inventifs (resic), n’en retenant que la forme et négligeant la couleur, l’ont nommée chapeau melon ou simplement melon.” (ibid., 78).  André Goosse, professeur à l’ UCL, conclut: ” Cette tendance au néologisme ne serait-elle pas caractéristique du français parlé en Belgique ?” ‘ La liberté du français est moins grande et il préfère recourir à l’emprunt.  Ex. *cuisinette et kitchenette .’ (in: Les Belges néologues, LLB, 27/10/80)

 

     Finalement, le Belge francophone possède bel et bien un potentiel créatif mais il lui est INTERDIT de l’ utiliser, contrairement, par exemple, aux locuteurs anglophones, germanophones et néerlandophones.  La richesse lexicale, la finesse plus ou moins grande de l’ analyse sémantique que ce Belge veut développer correspondent à des “tendances psychiques profondes” (Wolff,1970,17) et il ne peut les assouvir.  Inconsciemment ou non, il vit dans un état de frustration permanente.  Pour un Wallon, ces tendances sont tout simplement inhérentes à la langue wallonne avec laquelle il pourrait éveiller ses dons de créateur.

 

     Mais comment expliquer le rapprochement psychique apparemment hybride entre le wallon et un Wallon francophone n’ ayant que rarement parlé ou entendu cette langue ?  Au niveau actuel des études, il est encore impossible de le préciser scientifiquement, si ce n’ est avec le concours de la psychanalyse.  En effet, pour Carl Jung, psychologue suisse, “l’illumination gratuite de l’intuition (N.d.l.r.= la source de notre esprit créatif) provenait de l’ inconscient collectif, sorte de réservoir spirituel, où s’ abreuvent tous nos esprits, sans que nous en soyons conscients, grâce à une espèce de ‘communion des âmes’ hors de l’ Espace-Temps, et dont les rayonnements pourraient être captés par des circuits de neurones, en résonance dans notre lobe droit.” (Basile,1987).  Ce pourrait être une explication plausible du témoignage de Françoise Mathieu* et de bien d’autres promoteurs du wallon, l’ apprenant à des enfants qui ne l’ont parfois même jamais entendu parler.

 

N.B.

  • (Françoise Mathieu dirige la chorale de Wéris (des enfants de 4 à 13 ans)). “Les enfants apprennent très vite le wallon, plus vite qu’une autre langue.  Quand on essaye de leur faire apprendre un chant d’ une autre langue, la traduction est là, mais ce n’est pas pour cela que les mots disent quelque chose.  Tandis qu’en wallon, il est là, IL EST EN EUX, donc je crois qu’il faut l’exploiter.” (in: Le Lux. dialectal, 1, 1984, p.21)
  • Pour comprendre l’ aisance avec laquelle les enfants d’immigrés turcs, italiens et autres récitent en wallon, il faut chercher une autre raison, probablement dans le bilinguisme qui leur apporte une réceptivité linguistique excellente.

 

     Dès lors, la morphologie wallonne semble permettre une grande plasticité dans la formation de nouveaux mots et répondre au désir inassouvi des Wallons de devenir créateurs.

 

 

Base de la créativité lexicale wallonne

 

     Les Wallons n’ont pas attendu la justification de leur élan ‘néologiste’ pour créer de nouveaux mots en wallon.  Malgré le recul de leur langue, son utilisation limitée chez certains, ils leur arrivent souvent, -généralement inconsciemment -, de former les termes dont ils ont besoin, un peu comme le font les néerlandophones chez qui ce jeu d’ esprit est monnaie courante, bien entendu dans les limites fixées par les règles grammaticales de formation des mots.

 

    Au terme de ses recherches, Maurice Piron, professeur à l’ ULG, constate qu’en littérature wallonne, beaucoup de néologismes ont été créés “parce qu’ il s’agissait de nommer des objets ou des idées que la langue populaire n’éprouvait pas le besoin de désigner ou désignait à l’aide de mots empruntés au français.  Il faut notamment faire une large place aux mots formés pour traduire des réalités abstraites que le génie du wallon exprime au moyen de périphrases, mais que les auteurs veulent rendre par un terme aussi neuf et aussi saisissant que possible.” (Piron,1939,310)

 

Exemples:

foûnaturél = surnaturel;

divant-z-oûve: préface, avant-propos (d’ un livre)

 

1) -ance: RADICAL VERBAL +ance, suggérant une action abstraite:

. dilouhance: tristesse; disseûlance: isolement, solitude; keûhance: tranquillité; roûviance; oubli (idée de perte de souvenir, d’ effacement de la mémoire); sawirance: sapidité (vs. sawira: saveur);

. créations passagères: afêtance: coutume, habitude; ahoûtance: protection; admirance: admiration; disparètance: disparition: nûhance: nuisance; prodûhance: produit; ridjondance: confluent: distrûhance: destruction; noumance: nomination, élection; tradûhance: traduction

2) -èdje: RAD. VERBAL +èdje: résultat de l’ action exprimée par un verbe:

. rèvintèdje: révolution, alarme (de rèvinter: sens arbitraire: révolutionner);

. créations passagères: diskeûhèdje: inquiétude, trouble; rèspounèdje: cachette; awatronèdje: adultère; troûblèdje: trouble; prèssintèdje; rèwalèdje: égalité; lubèdje: proie.

3) -((e)r)èye: où -èye est senti comme une adaptation du suffixe fr. improductif -ie: harmonèye, Walonèye/Walonerèye.

4) -eû: l’ agent: kipôtieû: manieur: seulement dans: — d’ pène: par laquelle les auteurs se désignent enre eux (de kipôtî: manier (la plume)); rèvinteû: révolutionnaire

5) -eûs: ordinairement une qualité (N. -eûs): miråcolieûs (mélancolique); sôyeleûs (soyeux)

6) -ê: drapê (reconstruction wallonne de ‘drapau’ (emprunt fr.); hiletê (sonnet); rondê: rondeau

7) : steûlî

 

 

8) -(i)sté: ( de -té: fîrté, tchîrté) noms abstraits de qualité tirés d’ adjectifs.

. -s- étymologique dans: måvasté

. fém. -se-té: vîreûsté, vigreûsté

. par analogie populaire: tinristé, måssîsté, hêtîsté

. création d’ un nouveau suffixe -sté ou -isté -quand *CCC: tinr+i+sté

. il existe des doublets: fîrté/fîristé, deûrté/deûristé, råreté/råristé, tchîrté/tchîristé avec parfois une spécialisation de sens: deûrté (sens moral) et deuristé (sens propre): dureté

. exemples inspirés du français: åhèyisté, ètîristé, loûristé, nûlisté, tènisté, nutisté: ‘èl nutisté dè l’ grande èglîje”.

. exemples signalés par L. Remacle à Neuville (La Gleize): nâtoûrnésté (caract. de celui qui est grincheux), sâvadjesuté (sauvagerie), malinsté (caractér. de celui qui est malin)

. ètêtisté (arch. ètêt: content); fråhûisté (fragilité); keûtisté (tranquillité, calme (immobilité)); tinrûlisté: tendresse

 

9) -mint: suffixe adverbial: tinrûlemint (tendrement), keûtemint (calmement), miråcolieûsemint (mélancoliquement), virlihemint (virilement?)

– formations par analogie avec le français ?: èssoloter (ensoleiller) (ordinairement au p.p.); tchèsturlin (comme Hêvurlin, habitant de Herve) (N.B. -ur-: métathèse fréquente en wallon dans les groupes où les lquides l et r voisinent (p.3O6));

virliheté: virilité / vivacité / agilité (en parlant d’ un écureuil)

– mots littéralement empruntés du français: prêrèye, mwèsson, powête, powèsèye

–  formations diverses: calèma: secret (cf lès ca èt lès ma): le fond d’ une affaire; cwatrusson: sonnet sur 4 rimes; fråhûle: fragile, frêle; nêhance: naissance .

 

Exemples de néologismes possibles à partir de ‘cârcul’ (calcul):

cârculER

cârculEû

ècârculAUVE NINcârculAUVE RIcârculAUVE

RIcârculADJE RIcârculER

ècârculER ècârculADJE ècârculEû

FORcârculER

FORcârculEû

 

 

 

 

(cf aussi: Louline Vôye, alias Lucien Lahin, Li r’fondu walon, T2, 1994: riscoladje (recyclage), scoladje (enseignement, éducation), sona (phonème))

 

   ‘Un répertoire aussi exhaustif que possible des procédés et des formations serait indispensable pour évaluer l’importance et l’originalité de la composition et de la dérivation .’

(Lechanteur,1987,93-110)

 

     Cette aisance réside dans le système morphonologique plus souple qu’en français … et davantage conforme à la logique de la pensée dans l’application analogique de la formation lexicale.  André Martinet, linguiste français, constate d’ailleurs ce qui suit:

“Lorsqu’on aborde le chapitre du lexique, la position du français n’apparaît plus sous un jour favorable: le français est une langue où chaque mot doit être appris à part: méchanceté ne saurait être retrouvé à partir de méchant; non plus qu’amertume à partir d’ amer, comme on forme sans difficulté en anglais, badness, naughtiness et bitterness, à partir de bad, naughty, bitter, …  Là où l’allemand dérive de blind ‘aveugle’, un substantif Blindheit, le français d’aujourd’hui présente le latinisant ‘cécité’ …  Pour l’italien, qui dit cicco pour ‘aveugle’, le substantif cecità apparaît comme un dérivé naturel, car il y a moins de disparité qu’ en français entre la forme ‘populaire’ et la forme ‘savante’.  L’ anglais, qui dérive simplement blindness à partir de blind, ne se prive pas

d’ emprunter largement, comme le français, aux langues classiques et connaît le terme technique caecum.  Mais il n’a pas abandonné les ressources de la composition, si bien qu’on peut, en anglais, exprimer un beaucoup plus grand nombre de notions qu’en français, sans cesser d’employer des formes connues de tous.  Il est certain que, du fait de la possibilité de combiner plus librement les unités de sens, une personne qui connaît bien les 3000 mots les plus fréquents de la langue anglaise verra ses besoins communicatifs mieux satisfaits que celui qui pratique, avec une égale aisance, les 3000 homologues français.” (Martinet,1974,17-19)

 

     Comme d’autres langues, le wallon possède un réservoir d’affixes, dont certains sont très productifs, tels -adje/ èdje/ âdje; -eû; -er; ârchi-, co/cou/ki-, for-.  Exemples: roter (marcher), rotadje (marche), roteû (marcheur); ârchi-malauji (très difficile); bouter – cobouter – forbouter (pousser – bousculer fortement – s’ épuiser).  Une langue peut aussi se procurer “par emprunt, par calque, par adaptation consciente les instruments lexicaux nécessaires à l’exercice d’activités pour lesquelles on utilisait traditionnellement une autre langue “. (Martinet, 1974, 13)  C’est le cas de la plupart des langues européennes.  A titre d’exemple, en tchèque, pravoslavie est un calque

d’orthodoxie, mot grec, comme en allemand, Fernsehen est un calque de télévision.  De plus, les emprunts inter-dialectaux, le glissement sémantique ou grammatical (on-èsse: un être), un néologisme par la composition (2 racines accolées) ou la dérivation (suffixe adjoint à une racine) permettent l’enrichissement du vocabulaire.  (L. Hendschel,1990, s.p.)  Il faut toutefois éviter la “dégénérescence de la néologie en néophasie (multiplication anarchique de mots inconnus)”.

( Hagège, s.d.,s.p.)

 

    Exemples de néologismes: en langue mbum: sàl-vok (corde-pied): chaussure, d’ après ‘hoi-soà’ (herbe-tête):  cheveu.

 

    Types de néologismes:

    . le  composé énonciatif: m’ as-tu-vu

    . le congloméré (N +V, N +V, …): non-prolifération; russe: bez-jaderny (non-nucléaire: litt.: sans-

     nucléaire)); mongol: khel-sudlage (linguiste) ( de          khel-sudla: ‘linguistique’ = langue-étudier)

    . la synapsie: 2 ou plusieurs noms subordonnés en chaîne: fils de roi

  .  le composé descriptif et la représentation symbolique: perce-oreille  (Hagège, s.d., s.p.)

 

 

Conclusion

 

     L’épanouissement et le progrès de l’individu, mais aussi de la communauté sont étroitement liés à la vie et à la survie de la langue qui est la leur.  Elle les a faits ce qu’ils sont.  Ils la font ce qu’elle sera.  Cette survie et la continuité de cette langue sera assurée par le dictionnaire en consignant tous les mots recensés.

 

   ” L’emploi de ces mots, dans l’expression orale et écrite des individus, donne lieu à un choix et à des créations multiples, assurant ainsi la vie de la langue.  Il en est de même des grammaires, qui décrivent le fonctionnement d’ un système linguistique, et qui offrent, cependant, de nombreuses combinaisons possibles, pour exprimer un fait.” (Geoffroy-Faggianelli, 1981,71)

 

     Toutefois, une langue ne peut brûler les étapes pour compenser un retard sur ses voisines, et il est à craindre que “le public qu’ il s’agit d’ atteindre reste longtemps insensible à l’enrichissement artificiel de sa langue écrite.  Si celle-ci se trouve dans le cas de s’élever à un niveau supérieur à celui que des siècles de quasi-stagnation lui ont assigné, elle le fera normalement par étapes, pour peu que sa culture dès les degrés inférieurs de l’enseignement devienne un jour, comme il est souhaitable, une réalité.” (Gourvil, 1976, 124)

 

 

5 BIBLIOGRAPHIE

 

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6 Annexe / L’unification linguistique en Europe et dans le monde

6.1 INTRODUCTION

 

“L’état naturel des langues est le dialectalisme.

 Mais les langues, comme les hommes,

ne peuvent vivre à l’état de nature.”

Robert Lafont

 

 

Partout dans le monde, en Chine avec le chinois, en Tanzanie avec le swahili, avec le ‘bahasa indonesia’ en Indonésie, le tok pisin en Papua-Nouvelle Guinée, etc., des efforts très importants de planification linguistique, dont l’unification, sont soutenus par le pouvoir politique en place pour faire face aux problèmes de communication,

d’éducation et d’administration et pour éveiller une identité culturelle propre à ces nations notamment face à d’autres langues venues de l’étranger qui risquaient de constituer une menace pour l’intégrité culturelle des populations autochtones.  Au cours des derniers siècles, des langues européennes furent normalisées.  Ainsi, une des plus vieilles réussites en matière de normalisation linguistique est sans conteste la confection de la Bible d’ Etat ou Statenbijbel de 1618 à 1637 pour laquelle des traducteurs de toutes les parties des anciens Pays-Bas collaborèrent démocratiquement à la recherche de la forme la plus commune à tous les locuteurs néerlandophones de l’époque. Plus tard, Monaco verra de la même façon le monégasque standardisé en vue de l’enseigner dans les écoles. En 1993, suivant une autre méthode, le batua deviendra la langue unifiée basque dès 1968, en se basant sur le dialecte guipuzcoan, utilisé par le plus grand nombre.  Le théologien Venceslas Hammershaimb, lui, forgea seul une langue écrite unifiée pour le féroïen au 19e siècle en prenant bien soin de ne retenir que les formes les plus distinctes du danois qui menaçait cette langue. Enfin, d’autres langues comme le tzigane et le ‘rusyn’, langue slave transfrontalière parlée notamment en Vojvodine et en Slovaquie, sont en voie de normalisation.

 

 

6.2 SITUATION ACTUELLE

 

Actuellement, comme les langues ‘majoritaires’, nombre de langues ‘minoritaires’ ont atteint le stade vital de l’uniformisation (cf l’occitan, le frison, … en Europe; le népali, le khmu’, … en Asie; le berbère, … en Afrique).

 

La tolérance de grandes langues unifiées comme l’anglais, l’allemand, l’espagnol, le portugais à l’égard de leurs dialectes est devenue remarquable.

Ainsi, l’allemand qui compte 10 dialectes absorbe les différents synonymes qui peuvent apparaître à côté de centaines de mots de la langue standard: Abendessen ( (le) souper) aura pour synonymes Abendbrot, Nachtessen, Vesper, Abendstück, Nachtmahl, Abendkost, Nachtkost suivant les régions; Samstag (samedi), Satertag, Sonnabend; Karneval (carnaval), Fasching et Fastnacht.

De même, l’anglais tolérera pour traduire ‘nous deux’: ‘we two, (the) two of us, us two, thee and me, (the) two on us’; ‘parmi’: ‘amongst’ à côté de ‘among’; ‘nous sommes’: ‘we bin’, ‘we be’, ‘we am’, ‘us be’ pour ‘we are’, etc.

 

Les langues ‘minoritaires’ évoluent également dans le sens d’une forme unique, tout en tolérant des variantes.

Pour ce qui est des langues romanes, le romanche en Suisse est en train de passer avec succès d’une langue dialectale à une langue uniforme, le “Rumantsch Grischun”.  Le besoin d’une langue unitaire s’est fait sentir à partir du moment où la langue romanche avait acquis une importance suprarégionale.  Le RG, basé sur les trois principaux dialectes, est élaboré suivant un principe majoritaire: la sélection des formes linguistiques s’effectue – sauf exceptions – dans le sens de la majorité indiquée par la comparaison des trois variantes prises en considération.  Ce principe vaut à tous les niveaux, aussi bien pour la phonétique, la morphologie, la syntaxe et le lexique.

L’argument principal utilisé est que seule une langue standard est en mesure de garantir un usage généralisé de la langue dans la sphère quotidienne de la communication écrite: “Linguatg per scriver e leger.”

On pense également à unifier le franco-provençal parlé notamment dans le val d’Aoste (CZERNILOFSKY, 1997, 149).

 

En Espagne, le catalan a connu une normalisation réussie en trois étapes: l’orthographe (1913), la grammaire (1918) et le dictionnaire (1932). (HERAUD, 1986, 166)

En Aragon, pour l’aragonais, subdivisé en quatre dialectes, parlé par … un peu moins de 30.000 personnes, le Consello d’a fabla Aragonesa utilise depuis 1974 une norme orthographique et la normalisation de la langue est en cours depuis 1987.  (CONSELLO, 1988,1-3)

En 1968, l’Académie basque (Euskaltzaindia) s’est fixé officiellement pour but l’unification des 7 à 12 dialectes.  Par souci d’ouverture, on introduisit notamment le ‘h’ prononcé en France, mais inconnu en Espagne. (HENDSCHEL, 1990, 15)  Le basque unifié ou batua se base surtout sur le guipuzcoan, le dialecte le plus utilisé aujourd’hui.  (KREMNITZ, 1991, 14)

 

En France, les Occitans pouvaient déjà acheter en 1974 une grammaire rédigée en ‘occitan référentiel’, résultat d’une normalisation des formes des différents dialectes: le Mémento Grammatical de l’Occitan Référentiel de R. Teulat.

En 1975 paraissait un ‘Assimil’ en occitan.  L’apprentissage de la langue y reposait sur le dialecte linguistiquement central, le languedocien, aisément compréhensible par tous les autres Occitans, avec le soutien de l’Université Paul Valéry.  Tout comme les Romanches en Suisse, toutefois, “totes los parlars d’Occitania son de bona lenga d’oc.” (TAUPIAC, 1977, 10)

 

A l’Est de l’Europe, les langues slaves se sont unifiées de diverses façons.  Le serbo-croate (ou serbe et croate depuis la guerre) s’est uniformisé dès 1835.  Un certain Gaj publia alors le premier journal croate: “Novine horvatske” afin de propager les projets de grande Illyrie.  Cet homme habile n’utilisa pas le dialecte ‘kajkave’ de Zagreb, la capitale croate mais le ‘stokave’ parlé dans le sud de la Croatie qui était beaucoup plus proche du serbe et qui servira aussi de base pour la langue et la littérature serbes. (West M, 1982, 21-22)

En Lettonie où existent trois dialectes, le haut, le moyen et le bas letton, le moyen letton s’est imposé dès 1922 comme langue écrite à tous les niveaux de l’enseignement.  Ce dialecte était parlé dans la partie la plus riche de la Lettonie.  (PAKLONS, 1991)

 

Le monde celtique s’est également mis à présenter une version uniformisée de ses langues.  Outre le gallois et le breton, l’irlandais fait l’objet d’une simplification.  Tel ce livre d’apprentissage du gaélique où “the dialect represented is that of West Munster”. (DILLON, 1961, 20)

 

Les pays dits germaniques connaissent aussi les dernières unifications linguistiques avec le faroese (ou féroïen) aux îles Féroé où le dialecte central a été favorisé. (LOCKWOOD, 1964, 4)

 

Ailleurs, des efforts sont fournis afin de rattraper le temps ‘perdu’ et de suivre l’évolution de l’humanité.

En ce qui concerne l’albanais, un dictionnaire anglais-albanais se basait sur le dialecte central, le ‘geg’ (MANN,1957, 53).  Les Grecs tentent de favoriser le dialecte de la capitale, Athènes. De même en Iran avec le dialecte de Téhéran. (BLASS, 1969)

Les méthodes d’apprentissage favorisent tantôt

  • le dialecte de la capitale comme pour le japonais (JORDEN, éd., 1962), le coréen (PARK, 1968-69), le tagalog (PANGANIBAN, 1946), le chinois (HOCKETT, 1944), le népalais (CLARK, 1963), le khmu’ au Laos (SMALLEY, 1961), le luxembourgeois (BRUCHER, 1982, 19);

tantôt

  • le dialecte central comme en thaï(landais) (BROWN, 1967), en javanais (HORNE, 1961-63), un dialecte (central?) berbère (au Maroc) (celui d’Astuken) (ASPINION, 1953);
  • le dialecte de la classe dominante: l’hindi (la langue des ‘educated people’ d’Uttar-Pradesh) (BLASS, 1969), et le Bahasa Indonesia (SUPRIJANTO, 1979, 469);
  • une ‘koinè’ à partir des formes les plus communes rencontrées dans les différents dialectes (néerlandais (1637), finlandais (dès 1642): dans les deux cas, la Bible en langue unifiée devint dès lors un véritable facteur d’unification linguistique (DELECLOS, 1988); en norvégien (GARMADI, 1981, 189));
  • tous les dialectes comme en mauritanien (le hassaniya) (4 dialectes) (BLASS, 1969) ou plusieurs à la fois en lapon (NIELSEN, 1926-29);
  • la langue utilisée dans les textes anciens comme en hébreu moderne avec des emprunts à toutes les autres langues sémitiques (en tout premier lieu l’arabe) (GARMADI, 1981, 191).

 

De leur côté, des tziganes du monde entier se sont rassemblés à Sarajevo en 1986 pour standardiser l’orthographe et le lexique de leur langue le ‘romany’ (Siftar, 1987, 36-37).

 

 

6.3 CONCLUSION : tableau synoptique et conséquences positives

 

6.3.1 Tableau synoptique

 

Il est devenu intéressant de dresser un tableau, même incomplet, de quelques langues normalisées ou en voie de normalisation et de faire ressortir la méthode utilisée.  Il est probable que les moyens de communication existants permettraient de se documenter en profondeur sur la problématique à l’échelle mondiale.

 

Puisse ce fascicule nous faire réfléchir, nos-ôtes Walons, à l’unification de notre propre langue.

 

 

 

 

LANGUES

MODE DE NORMALISATION

NORMALISATION

 

 

central

capitale

formes les + communes

autres

finie

en cours

en projet

WALLON

Normalisation possible:

–     le centre-wallon ou

–          le wallon de Namur (à peu de choses près ‘le’’ centre-wallon)

–          les formes les plus communes aux 4 dialectes wallons   

      (solution plus ‘démocratique’, somme toute peu  

      différente de chacune des précédentes) 

 

+

EUROPE

 

albanais

 

 

 

 

 

 

 

allemand

 

 

 

 

+

 

 

anglais

+

 

 

 

+

 

 

basque

+-

 

 

 

 

 

 

breton

 

 

 

 

 

 

 

bulgare

 

 

 

 

 

 

 

catalan

 

 

 

 

 

+

 

cornish (GB)

 

 

 

 

 

 

 

corse

 

 

 

 

 

 

 

danois

 

 

 

 

+

 

 

écossais

 

 

 

 

 

 

 

espagnol

 

 

 

 

+

 

 

estonien

+

 

 

 

 

 

 

faroese

+

 

 

 

 

 

 

finlandais

 

 

+

 

+

 

 

français

 

+

 

 

+

 

 

franco-prov. (Aoste)

 

 

 

 

 

 

+

frison

 

 

 

 

 

 

 

gaélique

 

 

 

 

 

 

 

galicien

 

 

 

 

 

 

 

gallois

 

 

 

 

 

 

 

grec

 

 

 

 

 

 

 

islandais

 

 

 

 

 

 

 

italien

 

 

 

 

+

 

 

kachoube (Poméranie / Pologne)

 

 

 

 

 

 

+

langues du Caucase

 

 

 

 

 

 

 

langues du Nord de la Russie

 

 

 

 

 

 

 

lapon

 

 

 

 

 

 

 

letton

+

 

 

 

 

 

 

lituanien

 

 

 

 

 

 

 

luxembourgeois

 

+

 

 

 

+

 

macédonien

 

 

 

 

 

 

 

maltais

 

 

 

 

 

 

 

manx

 

 

 

 

 

 

 

monégasque

 

 

 

 

 

 

 

néerlandais

 

 

+

 

+

 

 

norvégien

 

 

 

 

 

+

 

occitan

+

 

 

 

 

+

 

polonais

 

 

 

 

 

 

 

portugais

 

 

 

 

 

+

 

romany (tzigane)

 

 

 

 

 

+

 

romanche

 

 

+

 

 

+

 

roumain

 

 

 

 

 

 

 

russe

 

 

 

 

 

 

 

rusyn (Slovaquie)

 

 

 

 

 

 

+

sarde

 

 

 

 

 

 

 

serbo-croate

+

 

 

 

 

 

 

slovaque

 

 

 

 

 

 

 

slovène

 

 

 

 

 

 

 

sorbe (Silésie / Allemagne)

 

 

 

 

 

 

 

suédois

 

 

 

 

 

 

 

tchèque

 

 

 

 

 

 

 

turc

 

 

 

 

+

 

 

(etc?)

 

 

 

 

 

 

 

6.3.2 Conséquences positives de l’unification ORALE ET ECRITE de langues minoritaires en Europe et ailleurs

6.3.2.1 ROMANCHE

 

LE RG (romanche unifié), une langue de compromis

Manfred Gross, neue Anstrengungen zur Erhaltung und Förderung des Rätoromanishen in der Schweiz, Europa Ethnica, 3/90, p.118 (aus: p.117-125)

 

Das RG (Rumantsch Grischun) ist eine Kompromisssprache.

 

Projekte und Arbeiten der Lia Rumantascha, Eur. Ethnica, 2/94, p.59-62

Projekte und Arbeiten der lia Rumanischa

 

Die Ausgabe der linguistischen Datenbank der Lia Rumantscha wurde nur möglich

dank der Bereitschaft von mehr ais 300 Subskribentinnen und Subskribenten, für die

Kosten der Publikation vollumfänglich aufzukommen, was auf eine erhebliche

Akzeptanz des Rumantsch Grischun ais verbindende Schriftsprache schliessen lässt.

Die Tatsache, dass von den 550 erschienenen Exemplaren trotz des stolzen Preises von

260.- SFr. heute nur noch einige wenige (ca. 30 Stück) übriggeblieben sind, deutet auf

ein grosses Bedürfnis nach râtoromanischen Neuwortschöpfungen hin.

 

 

Travaux linguistiques: création lexicale

 

Romanisch-Französisches Wörterbuch

 

lm Jahre 1990 erschien bei der Lia Rumantscha in Chur das Dictionnaire du

vocabulaire fondamental romanche ladin vallader – français et français – romanche ladin

vallader des Montrealer Linguisten und Universitätsprofessors Gilbert Taggart.  Das

Französisch-romanische Wörterbuch entspricht einem langjährigen Wunsch der

Râtoromanen.  Nachdem Anton Vellemans, Dicziunari scurznieu da la lingua ladina”

mit franzôsischer, deutscher und englischer Übertragung (1929) vergriffen war, fehlte

bis anhin diese verbindende Brücke zwischen den beiden neolateinischen Sprachen.

Das vorliegende Wôrterbuch von Taggart ôffnet nunmehr die Râtoromania der

gesamten Frankophonie und ermöglicht ihr, sich fortan direkt mit der rätoromanischen

Sprache zu beschäftigen, ohne jeweils auf deutsch-romanische Wörterbücher

zurückgreifen zu müssen.

Taggarts romanisch-deutsches Wörterbuch enthält auf 452 Seiten rund 9000

Stichwörter, die nach ihrer Frequenz, Nützlichkeit, Aktualität und Beziehung zum

kulturellen Leben ausgewählt worden sind.  Die Aussprache ist den einzeinen

Stichwörtern in phonetischer Transkription (API) beigefügt.  Ergänzt werden die beiden

Teilbereiche des zweisprachigen Wörterbuchs durch eine Klassifikation der

romanischen bzw. französischen Verben, nach denen jedes Verb im Wörterbuch

eingeordnet ist.  Den Abschluss bildet eine Bibliographie der für die Erarbeitung des

Werkes verwendeten schriftlichen und akustischen Dokumente.

 

Forschungsstand und Verbreitung des Rumantsch Grischun

 

Die wissenschaftliche Grundlage der rätoromanischen Brückensprache Rumantsch Grischun

ist so gut wie abgeschlossen.  Nach der Herausgabe des Piedari grond (linguistische

Datenbank) ist die Sprachstelle der Lia Rumantscha damit beschäftigt, die rätoromanische

(p.60) Sprache weiter auszubauen und zu modernisieren.  Geplant ist als nächstes, die

gesamte linguistische Datenbank auf Diskette herauszugeben, was den grossen Vorteil der

permanenten Aktualisierung des Wortschatzes mit sich bringt (Wörterbücher veralten

bekanntlich sehr rasch).  Auf der Prioritätenliste der Sprachstelle der LR steht ferner seit

längerer Zeit auch ein Ausbau der Grammatik des Rumantsch Grischun, die noch dem Stand

von 1985 entspricht (integrierte Elementargrammatik im Piedari RG).

 

 

Parution d’un quotidien

(p.61) Umfrage betreffend Rumantsch Grischun und rätoromanische Tageszeitung

Das langjährige Projekt einer râtoromanischen Tageszeitung (,,Quotidiana”), das 1988 mittels einer Probenummer erstmals ernsthaft zur Diskussion gestellt wurde, scheint nun nach heftigen Kontroversen zwischen der Lia Rumantscha, einer eigens dafür gegründeten Stiftung (,,Pro Svizra Rumantscha”) und den Bündner Zeitungsverlegern doch noch konkrete und hoffnungsvolle Formen anzunehmen.  Die drei obgenannten Interessensgruppen haben sich nun jedenfalls zusammengefunden, um die Rahmenbedingungen für eine romanische Tagespresse zu diskutieren.

Gemäss einer repräsentativen Umfrage der Bündner Zeitung und des Bündner Lokalradios ,,Radio Grischa” vom 27.  Januar 1994 stehen denn auch die Aussichten für eine râtoromanische Tageszeitung – trotz der hohen Produktionskosten, die teilweise von Bund und Kanton Graubünden unter dem Titel der Sprachfôrderung getragen werden könnten – recht gut.  Mehr ais die Hâlfte der Bündner Bevölkerung spricht sich für eine râtoromanische Tageszeitung aus.

Auch das Rumantsch Grischun stösst in derselben Umfrage auf breite Akzeptanz: fast jeder zweite Einwohner Graubündens (48,5%) findet die neue râtoromanische Schriftsprache gut und sinnvoll, etwa jeder vierte (26,6%) finden sie nicht gut, und einem Viertel (24,9%) ist die Frage gleichgültig.  Bereits im Jahre 1987 führte Dr. Erwin Diekmann vom Romanischen Seminar der Universitât Mannheim eine Umfrage zum Rumantsch Grischun durch mit dem Ziel, die Stellung der Râtoromanen zu einer Schriftsprache zu untersuchen.  Auch hier kam RG ais Standardsprache gut an: Auf die Frage « Wie gefällt Ihnen das Rumantsch Grischun alles in allem?” antworteten 15,2% mit sehr gut, weitere 34,4% mit gut, 29,4% mit teils gut, teils weniger gut, 1 0% mit weniger gut und nur 9,7% mit gar nicht gut.

Zu âhnlichen Resultaten kamen auch weitere Umfragen, die in der Zeit zwischen 1985 und 1988 von verschiedenen Seiten bei der romanischsprachigen Bevölkerung durchgeführt wurden.  Auf die Frage ,Was sagt Ihr zu einer gemeinsamen Schriftsprache für aile romanischen Idiome?” antworteten im Jahre 1985 anlässlich einer Rekrutenumfrage im Rahmen eines Nationalfonds-Projektes 34% mit ,gute Idee”, 18% mit ,nôtig”, 13% mit unnôtig und nur 1 1 % mit ,,schâdlich” (19% k.M.). Im April 1988 wollte das Bündner Tagblatt von seinen Abonnenten in vier ausgewâhlten Gemeinden Romanischbündens wissen, wie ihnen das RG als Schriftsprache gefalle: 17% fanden es vorzüglich, 43% gut, 26% teilweise gut, 5% weniger gut und nur 4% gar nicht gut.  Und im Sommer 1988 prüfte schliesslich auch das Radio rumantsch bei seinen Hörerinnen und Hörern die Verstândlichkeit des RG und eruierte den möglichen Wunsch nach regelmässigen Beitrâgen in der neuen Einheitssprache: 73,7% gaben an, RG zu verstehen, und 49,5% (gegenüber 49,2% Neinsagern) würden es begrüssen, wenn Radio rumantsch regelmässig Sendungen in RG austrahlen würde.

 

Littérature: un premier roman

(p.62) Erster Roman in Rumantsch Grischun

 

Beim Octopus Veriag in Chur ist 1993 der erste Roman in RG erschienen.  Sein Autor:

Flurin Spescha, Titel des Buches: Fieu e flomma (Feuer und Flamme).

Fieu e flomma ist ein Kriminalroman, geschrieben aus der Sicht einer Frau, die an

einem Herbsttag im Jahre 1990 aus dem spie8bürgerlichen Leben ihres kleinen

Bergdorfes in der Surselva ausbricht, ihren Mann und ihre beiden Tôchter verlässt, um

ihr eigenes Leben zu leben.  Eine Affâre mit einem Pampersfabrikanten in Pontresina,

wo sie als Langlauflehrerin tâtig ist, hat fatale Konsequenzen.  Maria Angelica Coller-

Daieu, so der Name der Protagonistin, fällt in die Arme des FBI – und sieht sich

plötzlich wieder mit den Ihrigen konfrontiert…

 

Le Reverse Language Shift

Eidgenössische Volkszählung 1990

(p.62) 1980 gaben 51.128 oder 0,8% der Schweizerinnen und Schweizer

Rätoromanisch als Muttersprache an. 36.017 (21,9%) der Bündner Bevölkerung

bekannten sich damals zur romanischen Sprache.  Die Volkszählung 1990 ergibt nun

folgendes Bild: 39.632 oder 0,6% der Schweizerbevälkerung und 29.679 oder 17,1%

der Bûndnerinnen und Bündner gaben Rätoromanisch als Hauptsprache an.

Râtoromanisch als Haupt- und Umgangssprache wird gemäss Zählung regelmässig von

66.356 (1,0%) Schweizerinnen und Schweizern und von 41.092 (23,6%) Bürgerinnen

und Bürgern Graubündens verwendet.  Dieser hohe Anteil an Personen, die

Rätoromanisch sprechen und verstehen, darf aber nicht darüber hinwegtäuschen, dass

das Rätoromanische in manchen Regionen Graubündens sehr gefährdet ist. (Eine

genaue Auswertung und Interpretation der Lsprachsituation Romanischbündens gemäss

Volkszählung 1990 ist in Auftrag gegeben worden.)

 

1 Flurin Spescha: Fieu e flomma.  Octopus Verlag, Chur 1993. 166 Seiten, 25 Franken.

 

6.3.2.2 BASQUE

Georg Kremnitz, Aktuelle Probleme der Sprachpolitik in Euskadi, Europa Ethnica, 1/91, p. 10-22

 Die Normsprache (Batua), deren theoretische Grundlagen in 1968 wPahrend eines Kongresses formuliert wurden, stützt sich vor allem auf das Gipuzkoanische, den heute am meist gesprochenen Dialekt.  (…) Jetzt ist die überwiegende Mehrzahl der entstehenden Texte auf Batua aufgefasst. (p.14)

 Gut für die Schulen, die Medien und kulturelle Produktion.

 

Olivier de Marliave, Fêtes et traditions du Pays basque, éd Sud Ouest, 1998

(p.38) “La seule chance de survie de l’euskara, outre une profonde réforme de la politique culturelle, réside dans son unification.

En 1968, l’Académie de la langue basque a donc créé l’euskara batua (basque unifié) à base des dialectes labourdin, navarrais et gipuzkoan, qui a fini par s’imposer après de fortes réticences.

Le batua a permis l’émergence d’une presse et d’une édition transfrontalière; un des grands écrivains ibériques contemporains, Bernado Atxaga, est Basque.  Il publie dans sa langue et son premier roman, Obabakoak, a été traduit dans 17 pays!  Autre avantage énorme du batua: la diffusion des médias.  On peut ainsi suivre la TV basque ETB (Euskal Telebista) au sud et apprécier les aventures des héros de feuilletons américains en euskara.

(p.39) Les initiatives de la langue basque s’articulent toujours autour d’une volonté d’unité de l’euskara.  Ils ont repris le slogan des premiers militants basques: Zazpiak Bat (7 font 1).

La Korrika (course) qui traverse les 7 provinces du Pays basque a pour but de sensibiliser l’opinion publique, pendant une semaine, à l’avenir de la langue.

Il s’agit d’une course relais.  Les coureurs se transmettent un relais.

10e édition en 1997.

départ: Arantzazu (Gipuzkoa), haut lieu symbolique où l’euskara a été normalisé en 1968.

 

6.3.2.3 MONEGASQUE

Paul Robert Magocsi, Le nationalisme monégasque, contradiction terminologique ou réalité pratique?, Eur. Ethnica, 4/91, p.187-195

Cette renaissance s’est accompagnée de l’apparition de nouvelles recherches en histoire, du recensement et de la standardisation des vocables du parler local (avec des dictionnaires, des livres de grammaire et des manuels scolaires), de la publication de poésie et de prose en monégasque, et de la mise en place de nouvelles institutions scolaires.

La Commission a également entrepris le travail préliminaire à la préparation d’un dictionnaire du monégasque standard.  Il semble donc que le monégasque soit passé du stade de dialecte oral moribond à celui de langue littéraire assurée pour les futures générations grâce à la bienveillance du système scolaire national. (…)

Et il est vrai que l’on parle d’un peuple et d’une culture monégasques spécifiques ainsi que d’une langue monégasque, qui est déjà standardisée et enseignée dans les écoles.’

 

6.3.2.4 BRETON

Im lokalen Rundfunk werden bretonisch-sprachige Sendungen durchschnittlich

eine halbe Stunde pro Tag, im lokalen Femsehen etwa eine halbe Stunde pro Woche

ausgestrahlt, Diese Sendungen werden aber nur wenig beachtet, da der grösste Teil der

bretonisch-sprachigen Bevölkerung die darin verwendete Standardsprache auf der Basis

des Léon-Dialekts nicht versteht (sic).  Neben Radio-France Bretagne senden,,Radio-

Annolique”,,,Radio-Bretagne Ouest”,,,Radio Breiz Izel”, die vom Staat subventioniert

werden, auch in bretonischer Sprache.  (GORNIG, 1998, p.47 (Europa Ethnica)

6.3.2.5 THAÏ

Martin Lutterjohann, Thai Wort für Wort, Reise Know-How, 1994

(p.9) “Es gibt in Thailand eine Standardsprache, die von der Aussprache der Zentralregion abgeleitet ist.”  So nicht von dem Bangkok-Dialekt.

 

6.3.2.6 BERBERE

Ingmar Söhrmann, Ceuta and Melilla – Spain’s presence on African soil, p. 36-61, in: Eur. Ethn. 1-2/1999

(p.40) Imazighen is the plural form of amazigh, which is ther Berber name for Berbers.

(Berber: maybe from theGreek barbaros (barbarian))

(p.41) The Berber languages are divided in the following way:

1 Tamazight: Middle Atlas in Central Morocco (2,000,000)

2 Tashelhit, Chleuh or Shilha in High and Anti-Atlas and the Sous Valley in Southern Morocco (2,000,000)

3 Zenatiya (2,000,000) with the following sub-groupings:

  1. a) Riffian, Tarifit or Chelha (500,000 Riffians in Northern and North-eastern Morocco)
  2. b) Kabyli (1,300,000) in Kabyle Mountains in Algeria
  3. c) Zenatiya Mzabian (25,000) in Ghardaia (Central Algeria)
  4. d) Shawia or Tashawit (150,000) in the Aures Mountains of Algeria (close to Tunisia).

(p.41) Tamazight, Tashelit and Riffian, “the three major dialect groups in Morocco share the same basic syntactic structure.  The differences betwen them are mainly phonological and lexical.  Each of the three major dialect groups is further divided into various subdialects and the greater the geographical proximity of these the more thy show similarities in their phonology and lexicon.”

 

6.4 BIBLIOGRAPHIE

 

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