Proverbes et expressions en langue wallonne
SPOTS
Expressions wallonnes
1000 proverbes et expressions en langue wallonne
Reynolds Hostin – Dès spots èt dès ratoûrnûres d’ èmon nos-ôtes
Cînè / Ciney
Le génie belge wallon se caractérise par des milliers d’expressions originales, à côté de celles que l’on retrouve dans les langues voisines, romanes et germaniques.
Reynolds Hostin,
Dès spots èt dès ratoûrnûres d’ èmon nos-ôtes, Ciney, Centre culturel cinacien, 1971
Additions et corrections (Roger et Johan Viroux) (2024)
1 |
a |
Ni sawè ni a, ni b. T. L. Ne savoir ni a, ni b. C’est être très ignorant, illettré et par extension ne rien connaître de la chose dont on parle ou ignorer les principes élémentaires d’une chose qu’on voudrait entreprendre.
|
|
2 |
abécé |
Rimète à l’ abécé. T. L. Remettre à l’abécédaire. C’est remettre quelqu’un aux premiers éléments, aux principes d’un art, d’une science.
|
|
3 |
abachi |
ABAISSER I s’ faut bin abachi èwou qu’ on n’ si sét stampè. T. L. Il faut bien se baisser où on ne peut tenir debout. C’est-à-dire qu’il faut subir les conséquences de sa position, s’humilier quand on ne peut faire autrement.
|
|
4 |
aburtale |
BRETELLE cf. – ozète Il î a chortè sès-aburtales. T. L. Il y a coupé ses bretelles. Cf. – osète 628
|
|
5 |
aburtale |
Bauje mès-aburtales. T. L. Baise mes bretelles. C’est en quelque sorte le « zut » que l’on adresse à tout importun.
|
|
6 |
âdje |
ÂGE On faît dès bièstrîyes à tote âdje. T. L. On fait des bêtises à tout âge. L’expérience de la vie, acquise par l’âge, ne suffit pas toujours à empêcher de commettre des bêtises, des folies.
|
|
7 |
âdje |
On n’ ti d’mande nin l’ âdje qui t’ as. T. L. On ne te demande pas l’âge que tu as. Se dit à quelqu’un qui se permet de se mêler à une conversation à laquelle il n’a pas été invité. Se dit aussi à une personne qui se permet d’émettre un avis dans une affaire qui ne la concerne pas.
|
|
8 |
agni |
MORDRE S’ i bawîye fwârt, i n’ a co jamaîs agni. cf. – bawyi. 60
|
|
9 |
aîsse |
ÂTRE Sonè à aîsse. T. L. Sonner à l’âtre. C’est porter à la connaissance, faire savoir par la voix du crieur public. Note. — Cette expression est typiquement cinacienne, nous ne la retrouvons nulle part ailleurs. Nous en avons recherché l’origine et il nous semble qu’elle puisse se justifier par le fait qu’autrefois les nouvelles se colportaient verbalement de porte à porte, de foyer en foyer ou d’âtre en âtre. Et c’est ici que nous découvrons un mot du vieux français «aîstre» qui fut du XIIe au XVe siècle la forme primitive de «âtre». D’où, à notre point de vue les nouvelles étaient portées « d’aîstre en aîstre » ; et, comme l’étymologie de «aîstre» est une forme due à l’influence de «aître», qui signifie : porche, il nous est plausible de conclure en établissant qu’autrefois les nouvelles se colportaient parce qu’on aleut lès dire à aîstre ». Par la suite, on a confié à un crieur public nanti d’une sonnette le soin de parcourir les rues de la ville pour faire part de l’«Avis à la population», initiative prise pour éviter les déformations rencontrées jadis. On a pu dire ainsi qu’on l’aveut sonè à aîstre, devenu par la suite : Sonè à aîsse. Par extension, cette expression est toujours d’actualité et se dit à propos de toute personne qui colporte aisément nouvelles et cancans. Ex. Si cite-lale li sét bin, i gn-aurè nin dandji do l’ fè sonè à aîsse.
|
|
10 |
alin.ne |
HALEINE Awè l’alin.ne qui rècule. T. L. Avoir l’haleine qui refoule. C’est faire un pet.
|
|
11 |
alin.ne |
Fè l’ doûce alin.ne. = Vinu avou s’ doûce alin.ne T. L. Faire la douce haleine. C’est agir hypocritement.
|
|
12 |
amoûr |
AMOUR Il a l’ mwârt su sès-ouys èt i vout co fè l’ amoûr. cf. – mwârt 567
|
|
13 |
andje |
ANGE Andje au cabaret, diâle è s’ maujone. T. L. Ange au cabaret, diable en sa maison. Se dit à propos d’un individu aimable et joyeux hors de chez lui, désagréable et difficile chez lui.
|
|
14 |
anéye |
ANNÉE Ièsse do l’ bone anéye. T. L. Etre de la bonne année. C’est être crédule.
|
|
15 |
anéye |
I n’ faut nin qu’ on s’ èware (= s’ dilaminte) por one mwaîje anéye, on ‘nn’a bin deûs. T. L Il ne faut pas s’effrayer pour une mauvaise année, on en a bien deux. Il ne faut pas se lamenter outre mesure pour de petits revers alors qu’un grand malheur pourrait survenir. Les choses peuvent aller de mal en pis.
|
|
16 |
an |
S’ ènnè foute come di l’ an quarante. T. L. S’en moquer comme de l’an quarante. Ne s’inquiéter nullement, n’accorder aucune importance à une chose, un événement. C’est aussi agir avec désinvolture.
|
|
17 |
anse |
ANSE Fè dansè l’ anse do pani. T. L. Faire danser l’anse du panier. Se dit d’une cuisinière qui gagne sur les denrées qu’elle achète. Par extension s’applique à tout individu qui dépense inconsidérément.
|
|
18 |
anse |
I faut todi rinde li pani pa l’ anse. cf. – pani 630.
|
|
19 |
apau |
PLANCHE D’APPEL On bon colon r’toume todi su l’ apau. cf. – colon 179.
|
|
20 |
apétit |
APPÉTIT L’ apétit vint tot mindjant. T. L. L’appétit vient en mangeant. Le désir de s’enrichir ou de s’élever augmente à mesure qu’on acquiert de la fortune ou des honneurs. Plus on a, plus on veut avoir. Par extension, une première faute en entraîne facilement une autre.
|
|
21 |
arèdji |
ENRAGÉ C’ è-st-on-arèdji po l’ ovradje qu’ èst faît. cf. – ovradje 626.
|
|
22 |
assûrè |
ASSURER I vaut mia s’ assûrè qui d’ mau ratinde. T. L. Il vaut mieux s’assurer que de mal attendre. Il convient d’agir avec discernement et précaution plutôt que de s’exposer à de graves conséquences.
|
|
23 |
atèlè |
ATTELER Ièsse trop coût atèlè. T. L. Etre attelé trop court. C’est manquer de moyen d’action, de réussite.
|
|
24 |
aube |
ARBRE Ci n’ èst nin l’ aube qui osse qui toume todi l’ prumî. (= Ci n’ èst nin l’ mantche qui osse qui câsse li prumî.) T. L. Ce n’est pas l’arbre qui branle, qui tombe toujours le premier. Ce n’est pas toujours ce qui apparaît le plus facile qui s’accomplit le plus aisément. Mauvaise santé ne signifie pas nécessairement courte vie.
|
|
25 |
aube |
L’aube tchaît todi do costè qu’ i clince. T. L. L’arbre tombe toujours du côté où il penche. Nos penchants sont toujours pour quelque chose dans nos malheurs ; l’envie détermine souvent le comportement.
|
|
26 |
aubwisson |
CHAMPIGNON Il a pinsè mète si mwin su on-aubwisson, èt ç’ n’ èsteut qu’ one vèsse-di-leûp. T. L. Il a pensé mettre sa main sur un champignon et ce n’était qu’une vesse-de-loup. Se dit de quelqu’un qui a subi une grande déception dans ses espérances.
|
|
27 |
auje |
AISE Prinde sès-aujes. T. L. Prendre ses aises. Ne se gêner en rien, prendre son temps.
|
|
28 |
aumaye |
GÉNISSE Audjoûrdu on via, dimwin one aumaye. cf. – via 974.
|
|
29 |
aurdè |
GARDER I faut bin l’ aurdè (= l’ ûsè) come on l’ a. T. L. Il faut bien le garder comme on l’a. Il faut de la philosophie, se faire une raison, accepter les faits accomplis.
|
|
30 |
aurdè |
Aurdè one pome po l’ seu (/ po l’ fwin). cf. – pome 711.
|
|
31 |
ausse |
HÂTE Li ci qui ratind n’ a nin ausse. T. L. Celui qui attend n’a point hâte. Se dit en guise de consolation ironique aux personnes qui se plaignent d’avoir attendu longtemps.
|
|
32 |
auteûr |
AUTEUR Quî (= Li cia qui) dit l’ auteûr, N’ èst nin minteûr. T. L. Celui qui nomme l’auteur, n’est pas menteur. Celui qui donne la source de ce qu’il répète ne peut pas, en cas d’erreur ou de mensonge, en être tenu pour responsable.
|
|
33 |
avalè |
AVALER Il a avalè s’ mére en tètant. T. L. Il a avalé sa mère en tétant. Se dit d’un lourdaud. NB On ajoute parfois: … il è-st-ossi bièsse qui lèye. T.L. …., il est aussi bête qu’elle.
|
|
34 |
aveûle |
AVEUGLE Mon lès-aveûles, lès bwagnes sont rwès. T. L. Chez les aveugles, les borgnes sont rois. Parmi les incapables, les gens médiocres ne laissent de briller. NB Aussi: Mon lès-aveûles, c’ èst lès bwagnes qui mwin.nenut l’ tchèrète. T.L. …, ce sont les borgnes qui conduisent la charrette.
|
|
35 |
aveûle |
Toumè d’ on bwagne su on-aveûle. cf. – bwagne 129. 3tn.fctVe.tive
|
|
36 |
aveûle |
On-aveûle li sintireut avou s’ baston. T. L. Un aveugle le sentirait avec son bâton. Se dit d’une chose facile à comprendre, à constater.
|
|
37 |
aveûle |
I bwêrléye come on-aveûle qu’ a pièrdu s’ baston. T. L. Il hurle comme un aveugle qui a perdu son bâton. Se dit de quelqu’un qui crie à tue-tête. ‘
|
|
38 |
aveûle |
Ièsse bwagne d’ on-ouy èt aveûle di l’ ôte. cf. – bwagne 130.
|
|
39 |
awin.ne |
AVOINE Awè d’ l’awin.ne à r’vinde. T. L. Avoir de l’avoine à revendre. Se dit d’une femme qui a des charmes plantureux.
|
|
40 |
awin.ne |
Ci n’ èst nin todi li tch’vau qui gangne l’ awin.ne què l’ mougne. T. L. Ce n’est pas toujours le cheval qui gagne l’avoine qui la mange. La récompense n’est pas toujours accordée à celui qui la mérite.
|
|
41 |
awin.ne |
Ni faîs nin l’ bièsse, l’ awin.ne èst trop tchîre. cf. – bièsse 72.
|
|
42 |
awîye |
AIGUILLE Ostant qwèri one awîye dins one môye di foûre. T. L. Autant chercher une aiguille dans une meule de foin. C’est s’obstiner à vouloir réaliser une chose quasiment impossible, perdre son temps.
|
|
43 |
awîye |
Èle keûd voltî à l’ grosse awîye. cf. – keûse 448.
|
|
44 |
aye |
HAIE Tapè s’ cote su l’ aye. cf. – cote 201.
|
|
45 |
baloûje |
HANNETON Il a one baloûje què l’ grabouye. T. L. Il a un hanneton qui le tourmente. Se dit de quelqu’un qui n’a pas ses cinq sens. NB: Aussi: Si baloûje èst su s’ dos. T.L. Son hanneton est sur son dos. (Même sens)
|
|
46 |
barète |
Fè barète. (= Fé l’ tchèt.) T. L. Faire « barète ». C’est faire l’école buissonnière. Par extension, c’est s’absenter délibérément de son travail.
|
|
47 |
baston |
BÂTON Ièsse li baston aus gayes. T. L. Etre le bâton à gauler les noix. C’est être le souffre-douleur. Ou li ci qu’ on faît todi bouter. Celui qu’onfait toujours travailler.
|
|
48 |
baston |
Mète dès bastons dins lès rûwes. T. L. Mettre des bâtons dans les roues. Susciter un obstacle, entraver, retarder une affaire.
|
|
49 |
baston |
Quand on vout bate on tchin, on trouve todi (bin) on baston. “cf. – tchin 896.
|
|
50 |
baston |
Arindji come dès gayes su on baston. cf. – gaye 423.
|
|
51 |
batch |
AUGE C’ èst l’ wîde batch qui faît grogni l’ pourcia. T. L. C’est l’auge vide qui fait grogner le cochon. La misère apporte généralement la discorde et la mésentente dans les foyers.
|
|
52 |
batch |
Quand l’ pourcia ènn’a s’ sô, i r’toûne li batch. cf. – pourcia 719.
|
|
53 |
batch |
Li batch ritoûne afîye (= co bin) su l’ pourcia. T. L. L’auge se retourne parfois sur le cochon. Se dit à quelqu’un pour prévenir ou constater qu’un retournement de situation peut survenir à tout moment. Il faut toujours envisager un échec.
|
|
54 |
batch |
C’ èst todi l‘ pus laîd pourcia l‘ dêrin au batch. cf. – pourcia 722.
|
|
55 |
bauji |
BAISER Èle baujereut l’ cu d’ one gade sins dauborè sès massales. T. L. Elle baiserait le cul d’une chèvre sans se souiller les joues. Se dit à propos d’une personne excessivement maigre.
|
|
56 |
baurbî |
BARBIER On baurbî rase l’ ôte. T. L. Un barbier rase l’autre. Les gens qui ont un intérêt commun se soutiennent, s’entr’aident, se louent réciproquement. Aussi: Deûs baurbîs s’ féyenut leû baube n-on l’ôte. (Même sens.)
|
|
57 |
bauye |
BÂILLEMENT I gn-a rin d’ si djalous qu’ one bauye. T. L. Il n’y a rien d’aussi jaloux qu’un baîllement. Se dit à quelqu’un qui bâille et qui fait bâiller son entourage (un bâillement en appelle presque toujours un autre).
|
|
58 |
bauyi |
BÂILLER Il èst télemint naw qu’ i s’ dispiète do l’ nêt po bauyi. T. L. II est tellement paresseux qu’il s’éveille la nuit pour bâiller. Se dit à propos de quelqu’un qui est paresseux à l’excès
|
|
59 |
bauyi |
I n’ wase bauyi peû d’ awè seu. cf. – seu 806.
|
|
60 |
bawyi |
ABOYER I bawîye fwârt, mins i n’ a co jamaîs agni. T. L. Il aboie fort, mais il n’a encore jamais mordu. Signifie qu’il ne faut pas toujours trembler devant les menaces de quelqu’un. — Ceux qui crient fort et menacent ne sont pas toujours redoutables.
|
|
61 |
bèguène |
BÉGUINE Lèyoz tûsè lès bèguènes, èlle ont mia l’ timps qu’ vos. cf. – tûzè 959.
|
|
62 |
bèrbis |
BREBIS Quand on s’ faît bèrbis, on-èst mougni pau leûp. T. L. Quand on se fait brebis, on est mangé par le loup. Faire montre de bonté, de douceur, encourage les méchants à vous nuire.
|
|
63 |
bèrbis |
C’ è-st-on leûp avou one pia d’ bèrbis. cf. – leûp 465.
|
|
64 |
bèrwète |
BROUETTE Fè bèrwète. T. L. Faire brouette. C’est échouer dans son entreprise, faire faillite.
|
|
65 |
bèrwètè |
Bèrwètè (= volè) l’ panse è l’ aîr. T. L. Brouetter la panse en l’air. C’est faire la culbute, s’emploie surtout en parlant d’un homme en état d’ivresse et qui tombe à plusieurs reprises.
|
|
66 |
bètchète |
BOUT L’ awè su l’ bètchète do l’ lin.we. (= di s’ linwe.) T. L. L’avoir sur le bout de la langue. Se dit lorsqu’on éprouve certaine difficulté à exprimer un mot qu’on cherche dans sa mémoire.
|
|
67 |
bètchète |
I n’ veut nin pus lon qui l‘ bètchète di s’ nez. T. L. Il ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Se dit de quelqu’un qui manque de perspicacité.
|
|
68 |
bètchète |
Dj’ in.me ostant veûy sès talons qu’ sès bètchètes. cf. – talon 855.
|
|
69 |
bia |
BEAU Bia o l‘ bêrce, laîd à l‘ danse. T. L. Beau au berceau, laid à la danse. a) Un beau bébé fera souvent un laid jeune homme. b) II ne faut pas tirer vanité d’un succès : on peut subir une déconvenue.
|
|
70 |
bia |
Li ci qu’ èst bia n’ è pout rin. T. L. Celui qui est beau n’y peut rien. Se dit en guise de résignation devant la fatalité.
|
|
71 |
bièsse |
BÊTE Fè assoti l‘ bièsse èt l‘ mârtchand. T. L. Taquiner la bête et le marchand. Se dit, en bonne part, de quelqu’un qui taquine tout le monde et, en mauvaise part, pour dépeindre un mauvais sujet qui irrite tout le monde.
|
|
72 |
bièsse |
Ni faîs nin l’ bièsse, l’ awin.ne èst trop tchîre. T. L. Ne fais pas la bête ,l’avoine est trop chère. Expression énergique pour ramener à la raison celui qui feint d’être bête et de ne pas comprendre ce qu’on lui explique.
|
|
73 |
bièsse |
Ièsse bièsse à mougni do foûr. T. L. Etre bête à manger du foin. Se dit de quelqu’un totalement incapable ou ignorant.
|
|
74 |
bièsse |
Èle è-st-à tch’vau su one laîde bièsse. T. L. Elle est à cheval sur une laide bête. Se dit d’une femme au tempérament ardent, excessivement provocante.
|
|
75 |
bièsse |
Lès p’titès bièsses ni mougnèt nin lès grosses. T. L. Les petites bêtes ne mangent pas les grosses. Se dit ironiquement à qui montre de la frayeur à l’égard d’une petite bête.
|
|
76 |
bièsse |
Li ci qu’ èst via, c’ èst por on-an ; li ci qu’ èst bièsse, c’ èst po todi. cf. – via 978.
|
|
77 |
bièsse |
Totes lès bièsses ni mougnèt nin do foûr. T. L. Toutes les bêtes ne mangent pas du foin. Il y a beaucoup d’êtres appartenant à l’espèce humaine qui devraient être rangés dans la catégorie des bêtes.
|
|
78 |
bièsse |
Li bièsse crèverè dins s’ pia. cf. – pia 670
|
|
79 |
bièsse |
Il è-st-ossi bièsse qui sès pîds. T. L. Il est aussi bête que ses pieds. Se dit à propos d’un maladroit, d’un ignorant.
|
|
80 |
bièstrîye |
BÊTISE On faît dès bièstrîyes à tote âdje. cf. – âdje 6.
|
|
81 |
bin |
(sb.) RICHESSE Li ci qu’ a do bin a do mau. T. L. Celui qui a du bien a du mal. Il n’est pas toujours aisé de bien gérer une fortune, cela entraîne parfois bien des difficultés.
|
|
82 |
bin |
(adv.) BIEN On n’a qui l’ bin qu’ on s’ faît. T. L. On n’a que le bien qu’on se fait. Morale à l’usage des égoïstes et des épicuriens. Note. — On ajoute parfois ironiquement : Et l’ ci qu’on s’ faît fè. T. L. Et celui qu’on se fait faire.
|
|
83 |
bin |
Si ça n’ faît pont d’ bin, ça n’ f’rè pont d’ mau. T. L. Si ça ne fait pas du bien, ça ne fera pas de mal. a) Se dit d’une chose qui ne présente aucun risque. b) Se dit aussi d’un remède, un secours, un expédient qui ne sert peut-être à rien mais n’offre aucun danger.
|
|
84 |
bin |
Fioz do bin à on tchin, I vos tchîrè o l’ mwin. (= I tchîrè è vosse mwin.) T. L. Faites du bien à un chien, il vous chiera dans la main. Un malhonnête homme paie ordinairement d’ingratitude les services qu’on lui rend.
|
|
85 |
binauje |
CONTENT Ièsse binauje do ièsse contint. T. L. Etre content d’être content. C’est éprouver une très vive satisfaction.
|
|
86 |
bîre |
BIÈRE Ci n’ èst nin do l’ pitite bîre. T. L. Ce n’est pas de la petite bière. Ce n’est pas une bagatelle et, par extension, ce n’est n’importe qui. pas n’importe qui.
|
|
87 |
blanki |
BLANCHIR On n’ saureut blanki on nêgue. T. L. On ne saurait blanchir un nègre. Il faut souvent renoncer, malgré beaucoup de soucis et de peines, à vouloir corriger une personne incorrigible.
|
|
88 |
bok |
BOUC Pus ç’ qui l’ bok pûwe, pus ç’ qui l’ gade li veut voltî. T. L. Plus le bouc pue, plus la chèvre l’aime. On ne doit reprocher à personne certains défauts qui n’en sont pas toujours, NB = +- I gn-a dès djins qui n’ vèyenut nin lès dèfauts d’ leûs djins.
|
|
89 |
bok |
Ti m’ freus bin alè à bok à Djèt. T. L. Tu me ferais bien aller à bouc à Jet. Se dit à quelqu’un qui vous exaspère au point de vous pousser à la pire des choses. Note. — JET est un lieu-dit proche de Ciney.
|
|
90 |
bok |
Ti m’ freus bin alè à boc èt rivenu sins potchi. T. L. Tu me ferais bien aller à bouc et revenir sans saillir, (voir ci-dessus n° 89).
|
|
91 |
bodène |
MOLLET Awè dès bodènes come dès tuyaus di stûve. T. L. Avoir des jambes comme des tuyaux de poêle. Se dit de quelqu’un qui a les jambes tubiformes.
|
|
92 |
bolome |
BONHOMME I n’ èst nin co èwou-ce qui li p’tit bolome s’ a r’pwèsè. T. L. Il n’est pas encore où le petit bonhomme s’est reposé. Se dit de quelqu’un qui n’est pas au terme de ses difficultés.
|
|
93 |
bon |
BON Li bon pâtit sovint po l’ mwaîs. T. L. Le bon pâtit souvent pour le mauvais. L’homme méchant, usant d’artifice, fait souvent supporter par un homme débonnaire les suites de ses méfaits. Les gens de bien pâtissent souvent des mesures que l’on prend à l’égard des méchants.
|
|
94 |
Bon Diè |
BON DIEU I vaut mia s’adrèssi au Bon Diè qu’ à sès sints. T. L. Il vaut mieux s’adresser à Dieu qu’à ses saints. Il est préférable de s’adresser à celui qui détient l’autorité supérieure qu’à celui qui n’a qu’une autorité subalterne.
|
|
95 |
Bon Diè |
Lèyans l’ Bon Diè au paradis, c’ èst s’ place. T. L. Laissons le Bon Dieu au paradis, c’est sa place. Se dit aux gens qui invoquent Dieu à tout propos, ou qui blasphèment.
|
|
96 |
Bon Diè |
Li Bon Diè a one grande vèdje. T. L. Le Bon Dieu a une grande verge. Tôt ou tard, on doit subir les conséquences de ses actes. Rien ne reste impuni.
|
|
97 |
Bon Diè |
Si Bon Diè, c’ èst s’ panse. T. L. Son Bon Dieu, c’est sa panse. Expression un peu forte qui s’adresse à celui qui ne pense qu’à manger, qui recherche la bonne chère, en égoïste, pour lui seul.
|
|
98 |
Bon Diè |
On lî donreut l’ Bon Diè sins c’fèssion. cf. – c’fèssion 151.
|
|
99 |
bondjoû |
BONJOUR Ni ièsse qu’ on promèteû d’ bondjoû. T. L. N’être qu’un prometteur de bonjour. Se dit de quelqu’un qui promet monts et merveilles et qui ne tient pas ses promesses. Note. — Je pense qu’il y a une altération dans cette expression, il semble qu’il serait plus sensé de dire « on promèteû d’ bons djoûs » (de bons jours).
|
|
100 |
botike |
BOUTIQUE Tinu (on p’tit) botike pa-d’zos sès cotes. T. L. Tenir boutique sous ses jupes. C’est se prostituer.
|
|
101 |
botroûle |
NOMBRIL Il a s’ botroûle qui clape à s’ dos. T. L. Il a son nombril qui colle à son dos. Se dit de quelqu’un affreusement maigre.
|
|
102 |
botroûle |
I n’ a nin waîti s’ botroûle en s’ lèvant. T. L. Il n’a pas regardé son nombril en se levant. Se dit de quelqu’un qui est de mauvaise humeur.
|
|
103 |
boû |
BŒUF Comprinde boû po vatche. T. L. Comprendre bœuf pour vache. C’est confondre, comprendre de travers.
|
|
104 |
boû |
Prinde li boû pa sès cwanes. T. L. Prendre le bœuf par les cornes. C’est réagir avec fermeté devant les difficultés. |
|
105 |
boû |
Mète li tchèrûwe divant lès boûs. cf. – tchèrûwe 874. = Brider si tch’vau pau cu. T.L. Brider son cheval par le derrière.
|
|
106 |
boû |
Li ci qui prind on-ou, pudreut bin on boû. cf. – ou 607.
|
|
107 |
boû |
I tanfèle (= sofèle) come on boû mau touwè. cf. – tanflè 856.
|
|
108 |
boudin |
BOUDIN Pont d’ caurs, pont d’ boudin. cf. – caur 147.
|
|
109 |
bourdouches |
Passé lès bourdouches. T. L. Passer les « bourdouches ». C’est subir la punition qui consiste à passer entre deux rangées de compagnons qui frappent la victime à l’aide d’écharpes tordues. Passer à tabac. Par extension, c’est devoir subir le châtiment d’une faute. Note. — « bourdouches » ne s’emploie pas en dehors de l’expression.
|
|
110 |
boûre |
BOUILLIR Fè boûre li marmite. cf. – marmite 516.
|
|
111 |
bourike |
BOURRIQUE Tourné à bourike. T. L. Tourner en bourrique. Devenir stupide ; se laisser amener à faire aveuglément toutes les volontés d’une personne.
|
|
112 |
boûsse |
BOURSE Pwartè s’ boûsse à maule. T. L. Porter sa bourse au mâle. Se dit par plaisanterie quand on n’a plus d’argent dans sa bourse. Note. — On la porte au mâle, sous entendu pour la rendre pleine.
|
|
113 |
boûsse |
I s’ ètindèt come dès côpeûs d’ boûsse. T. L. Ils s’entendent comme des coupeurs de bourse (= sorte de pickpocket). Se dit de gens qui sont d’intelligence pour faire quelque chose de blâmable.
|
|
113b |
boûsse |
I gangne dès caurs come on côpeû d’ boûsse. T.L. Il gagne des sous comme un coupeur de bourse. Il gagne de l’argent malhonnêtement.
|
|
114 |
boûsse |
Sère ti boûsse, c’ èst mi qui paye. T. L. Ferme ta bourse, c’est moi qui paie. Se dit ironiquement à quelqu’un dont la braguette est entr’ouverte.
|
|
115 |
boutè |
POUSSER Li pus fwârt qu’ il a bouté, c’ èst po tchîr. T. L. Le plus fort qu’il a poussé, c’est pour chier. Se dit à propos d’un fainéant.
|
|
116 |
bouwéye |
LESSIVE Lès man.nètès bouwéyes, on lès faît è s’ maujone. T. L. Les sales lessives, on les fait en sa maison. Il ne faut pas mettre le public dans la confidence des dissensions familiales. Il faut laver son linge sale en famille.
|
|
117 |
braîre |
PLEURER On n’ saureut braîre èt t’nu l’ tchandèle. T. L. On ne saurait pleurer et tenir la chandelle. Signifie qu’il est malaisé de faire deux choses à la fois.
|
|
118 |
brayète |
BRAGUETTE Is sont parints do costè do l’ brayète. T. L. Ils sont parents du côté de la braguette. a) Se dit d’un homme et d’une femme qui, sans être mariés, ont en commun des relations sexuelles. b) Se dit parfois ironiquement à des personnes qui se trouvent être de parenté lointaine.
|
|
119 |
brayète |
Bondjou lunète, A r’veûy brayète. cf. – lunète 490.
|
|
120 |
brayète |
Ële a dès-ouys qui satchèt à brayète. cf. – ouy 615.
|
|
121 |
brèssi |
BRASSER Come on l’ brèsse, on l’ bwèt. T. L. Comme on la brasse, on la boit. On est généralement récompensé à l’image des efforts, du travail consenti.
|
|
122 |
brèsseû |
Ëwou ç’ qui l’ brèsseû passe, li bolèdjî n’ passe nin. T. L. Où le brasseur passe, le boulanger ne passe pas. Celui qui boit trop, mange peu. Se dit généralement en mauvaise part laissant sous-entendre que l’alcool amène la pauvreté.
|
|
123 |
brocale |
ALLUMETTE Èlle a dès djambes come dès brocales.
|
|
124 |
brouwèt |
BROUET Toumè à brouwèt (d’tchitches). T. L. Tourner à brouet (de pommes séchées). C’est aller à vau-l’eau, péricliter.
|
|
125 |
bûre |
BEURRE Promète pus d’ bûre qui d’ pwin. T. L. Promettre plus de beurre que de pain. C’est promettre plus que l’on veut ou qu’on ne peut tenir ; exagérer des promesses pour séduire.
|
|
126 |
bûre |
S’ alè mète li cu dins l’ bûre (ou o bûre). T. L. Aller se mettre le cul dans le beurre. C’est contracter un mariage heureux et à l’abri de soucis matériels.
|
|
127 |
bûre |
Faute di bûre, on mindje do stofè. T. L. A défaut de beurre, on mange du fromage. A défaut de mieux, il faut se contenter de ce que l’on a.
|
|
128 |
burton |
MOIGNON de chou I faut awè fwin d’ djote po mougni dès burtons. cf. – djote 323.
|
|
129 |
bwagne |
BORGNE Toumè d’ on bwagne su on-aveûle. T. L. Tomber d’un borgne sur un aveugle. C’est aller de mal en pis.
|
|
130 |
bwagne |
Ièsse bwagne d’ on-ouy et aveûle di l’ ôte. T. L. Etre borgne d’un œil et aveugle de l’autre. C’est ne se rendre compte de rien, ne comprendre rien à rien.
|
|
131 |
bwâre |
BOIRE Bwâre cèke èt tonia. T. L. Boire cercle et tonneau. Se dit quand on éprouve une soif insatiable. Par extension, c’est s’adonner à la boisson jusqu’à la ruine totale.
|
|
132 |
bwâre |
Bwâre come on trau. T. L. Boire comme un trou. C’est boire immodérément.
|
|
133 |
bwâre |
Come on l’ brèsse, on l’ bwèt. cf. – brèssi 121.
|
|
134 |
bwêrlè |
HURLER Bwêrlè come on tchin qui stron.ne. T. L. Hurler comme un chien qui étrangle. C’est crier d’une voix aiguë et perçante.
|
|
135 |
bwêrlè |
Bwêrlè come on pièrdu. T. L. Hurler comme un perdu. C’est crier, appeler à gorge déployée.
|
|
136 |
bwêrlè |
Quand on bwêrléye come on via, on mosture qu’ on è-st-one bièsse. T. L. Quand on beugle comme un veau, on montre qu’on est une bête. Signifie que l’individu ne tire aucun avantage à crier ou tempêter à tort et à travers.
|
|
137 |
bwès |
BOIS Li vî bwès prind rade feu. T. L. Le vieux bois prend vite feu. Se dit des vieillards qui s’enflamment vite. NB Aussi: Quand l’ feu prind dins lès vîys fagots!
|
|
138 |
bwès |
C’èst do bwès d’ ralondje. T. L. C’est du bois d’allonge. C’est un moyen de gagner du temps, c’est un palliatif.
|
|
139 |
bwès |
Il èst do bwès qu’ on faît lès violons. T. L. Il est du bois qu’on fait les violons. Se dit d’un homme, qui, par complaisance ou par faiblesse, ne veut ou n’ose contredire personne ; de quelqu’un qui se caractérise par une bonté excessive.
|
|
140 |
bwès |
Ièsse ritapè avou do mwaîs bwès. T. L. Etre retapé de mauvais bois. Se dit à propos d’un malade chez qui une intervention chirurgicale ou simplement une amélioration de son état de santé ne laisse aucun doute sur une proche issue fatale.
|
|
141 |
bwès |
Falu-z-èralè pau bwès. T. L. Falloir retourner par le bois. C’est subir un échec, une déception. Note. — On ajoute parfois : à pîd, sins lampe.
|
|
142 |
bwès |
Mostrè di qué bwès qu’ on s’ tchaufe. T. L. Montrer de quel bois on se chauffe. C’est montrer de quoi l’on est capable, quel homme on est.
|
|
143 |
cadâve |
CADAVRE Si l’ mwârt nè l’rabiasit nin, i f’rè on laîd cadâve (= on laîd mwârt). cf. – mwârt 573.
|
|
144 |
canada |
POMME DE TERRE Dj’ in.me ostant deûs-ous qu’ on canada. cf. – ou 604.
|
|
145 |
canlète |
COMMÈRE Alè à l’ canlète. T. L. Aller chez la commère. C’est-à-dire aller commérer.
|
|
146 |
cassi |
LANCER Il a stî cassi à l’ uch come on stron su one palète. T. L. Il a été jeté à la porte comme un étron sur une palette. Se dit de quelqu’un qui s’est fait rabrouer sévèrement. Note. — Cassi : est un terme qui ne s’emploie généralement que dans le jeu de balle pelote et qui signifie : lancer en frappant de la main. Il y a donc dans cette expression une certaine allusion.
|
|
147 |
caurs |
ARGENT Pont d’ caurs, pont d’ boudin. T. L. Pas de sous, pas de boudin. Sans argent, on ne peut rien avoir.
|
|
148 |
cayau |
CAILLOU Si fond qu’ on-z-ètère on cayau, i vint todi on momint qu’ on l’ rimèt à djoû. T. L. Aussi profondément qu’on enterre un caillou, il vient toujours un moment qu’on le remet au jour. Il est difficile de se corriger définitivement d’un défaut.
|
|
148b |
cèréje |
CERISE – Ça va? – Come on mârtchand d’ cèréjes è l’ iviêr!
|
|
149 |
cèréji |
CERISIER lèsse li cèréjî dès pôves. T. L. Etre le cerisier des pauvres. Se dit d’une femme aux mœurs légères et qui se donne à tout venant plus pour satisfaire sa passion que par appât d’un profit quelconque. Note. — On ajoute parfois : tôt I’ monde gripe dissus.
|
|
150 |
c’fèssion |
CONFESSION A l’ après do causè, on moûrt sins c’fèssion (= sins s’ cofèssî). T. L. Faute de parler, on meurt sans confession. Nous ne devons pas espérer qu’on satisfasse à nos désirs si nous les laissons ignorer.
|
|
151 |
c’fèssion |
On lî donreut I’ Bon Diè sins c(o)fèssion. T. L. On lui donnerait le Bon Dieu sans confession. Se dit de quelqu’un dont l’extérieur honnête dissimule un intérieur perverti.
|
|
152 |
chance |
CHANCE Il a do l’ chance qui s’ pa a v’nu au monde divant li. T. L. Il a la chance que son père soit venu au monde avant lui. Se dit de quelqu’un qui dilapide à la légère ce qui lui vient de ses parents.
|
|
153 |
chaule |
ÉCHELLE Li ci qui tint l’ chaule è-st-ossi vaurin qu’ l’ôte. T. L. Celui qui tient l’échelle est aussi vaurien que l’autre. Le complice est aussi coupable que le malfaiteur.
|
|
154 |
ciél |
V’lu alè au ciél sins chaule. T. L. Vouloir aller au ciel sans échelle. C’est prétendre réussir sans consentir d’efforts.
|
|
155 |
chite |
DIARRHÉE Ni sawè aye po l’ chite. T. L. Eprouver des difficultés! même) pour foirer. Se dit ironiquement de personnes de revenus modestes qui veulent vivre au-dessus de leurs moyens. Note. — On ajoute parfois : et fè l’ ronflant, (faire des embarras).
|
|
156 |
chovè |
BALAYER Lès novîas ramons chovèt voltî. cf. – ramon 770.
|
|
157 |
chovè |
Èle chove voltî l’ pavéye dès vèjins. T. L. Elle balaie volontiers le pavé de ses voisins. Se dit d’une personne qui se mêle des affaires des autres.
|
|
158 |
chuflèt |
SIFFLET Awè s’ chuflèt côpè. T. L. Avoir le sifflet coupé. C’est ne savoir plus que dire, avoir le caquet rabattu.
|
|
159 |
chure-pot |
ÉCUREUR Il est nwâr come on chure-pot. cf. – nwâr 594.
|
|
160 |
clapè |
BRIMBALER Il a tofêr on fiêr qui clape. cf. – fier 393.
|
|
161 |
clau |
CLOU C’ èst dès claus d’ vacha. T. L. Ce sont des clous de cercueil. Se dit ironiquement à quelqu’un qui se lamente outre mesure pour de petits riens. Se dit aussi à propos de tous les maux qui frappent les vieillards. NB On répond: Tant qui ç’ n’ èst nin co lès plantches! T.L. Tant que ce ne sont pas encore les planches!
|
|
162 |
clau |
Rachonè dès claus d’ vacha. T. L. Rassembler des clous de cercueil. C’est avancer l’heure fatale en se conduisant mal. Se dit souvent ironiquement à celui qui boit immodérément, à chaque verre qu’il ingurgite.
|
|
163 |
clau |
On clau tchèsse l’ ôte. T. L. Un clou chasse l’autre. Une nouvelle passion, un nouveau goût en fait oublier un autre.
|
|
164 |
clau |
I n’ si pingne nin avou on clau. T. L. Il ne se peigne pas avec un clou. Se dit de quelqu’un pour qui rien n’est trop beau et qui a son bien-être.
|
|
165 |
clau |
I faureut ièsse pindu à on clau. cf. – pindu 702.
|
|
166 |
clau |
Rilûre come on clau d’ keûve. cf. – rilûre 785.
|
|
167 |
clotche |
CLOCHE Li ci qu’ n’ ètind qu’ one clotche n’ ètind qu’ on son. T. L. A n’entendre qu’une cloche, on n’entend qu’un son. Lors d’un différend entre deux personnes, il est sage d’entendre les deux parties avant de porter un jugement.
|
|
168 |
clotchi |
CLOCHER I faut qui l’ clotchî seûye au mitan do viyadje. T. L. Il faut que le clocher soit au milieu du village. Il faut mettre à la portée de chacun une chose dont le monde a besoin ou doit profiter. C’est aussi vouloir tout mettre en œuvre pour que la bonne entente règne au maximum.
|
|
169 |
coche |
BRANCHE Potchi d’ one coche su l’ ôte. T. L. Sauter d’une branche à l’autre. C’est passer brusquement d’un sujet à l’autre en ne s’arrêtant à aucun et en les traitant tous superficiellement.
|
|
170 |
coche |
Si ratrapè auzès coches. T. L. Se rattraper aux branches. Se dit de l’orateur ou du causeur qui a perdu le fil de ses idées et qui s’appesantit sur un détail accessoire pour gagner du temps et retrouver son thème.
|
|
171 |
coche |
S’ aspoyi su one mwaîje coche. T. L. S’appuyer sur une mauvaise branche. C’est compter sur un secours qui n’arrivera pas.
|
|
172 |
coche |
Si t’nu aus coches. T. L. Se tenir aux branches. C’est assurer sa sécurité.
|
|
173 |
coche |
Si ratenu aus coches. T. L. S’accrocher aux branches. C’est recourir à tous les moyens, bons ou mauvais, pour se tirer d’embarras. NB Aussi: Satchî à totes lès coches. T.L. Tirer à toutes les branches.
|
|
174 |
keûr |
COEUR Awè on keûr come on-èglume di mârchau. T. L. Avoir un cœur comme une enclume de maréchal. C’est être insensible aux grandes douleurs, ne pas compatir au malheur d’autrui.
|
|
175 |
keûr |
Awè mau s’ keûr. T. L. Avoir mal au cœur. C’est envier, jalouser.
|
|
176 |
keûr |
Awè on keûr di pîre. T. L. Avoir un cœur de pierre. C’est manquer de charité envers autrui ; être insensible aux douleurs des autres.
|
|
177 |
keûr |
Il a s’ keûr qui bat come li cu d’on mauvi. T. L. Il a son cœur qui bat comme le cul d’un merle. Se dit de quelqu’un qui a des palpitations.
|
|
178 |
colon |
PIGEON Tapè lès pwès d’vant lès colons. cf. – pwès 755.
|
|
179 |
colon |
On bon colon r’toume todi su l’ apau. T. L. Un bon pigeon retombe toujours au pigeonnier. Se dit plaisamment à quelqu’un qui réintègre son domicile après une absence. Note. — Apau signifie planche d’appel d’un pigeonnier.
|
|
180 |
compte |
COMPTER Li ci qui compte tot seû, compte deûs côps. T. L. Celui qui compte seul, compte deux fois. On se trompe ordinairement quand on compte sans celui qui a intérêt à l’affaire, quand on espère ou qu’on promet une chose qui ne dépend pas absolument de soi.
|
|
181 |
consèyeû |
CONSEILLEUR Lès consèyeûs ni sont nin lès payeûs. T. L. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Se dit à ceux qui s’ingénient à donner des conseils hors de propos, pour leur faire entendre qu’ils ne doivent pas en donner, ou qu’ils ont tort d’en donner. Celui qui conseille ne paye point les fautes qu’il peut faire commettre.
NB Aussi: C’ è-st-insi qu’ on-z-ènonde lès sots. T.L. C’est ainsi qu’on excite les sots.
|
|
182 |
contint |
CONTENT Ièsse binauje do ièsse contint. cf. – binauje 85.
|
|
183 |
contint |
Li ci qu’ n’ èst nin contint su l’ têre n’ a qu’ à r’moussi d’dins. T. L. Celui qui n’est pas content sur la terre, n’a qu’à rentrer dedans. Expression qu’on adresse à celui qui se plaint de tout et toujours.
NB = Li ci qu’ n’ èst nin contint insi n’ a qu’ à li r’toûrner. T.L. Celui qui qui n’est pas content ainsi n’a qu’à la retourner.
|
|
184 |
contintemint |
Contintemint passe ritchèsse. T. L. Contentement passe richesse. Mieux vaut être pauvre et content que riche et tourmenté d’inquiétude.
|
|
185 |
contintè |
I n’ faît nin auji contintè l’ diâle èt s’ bèle-mére. T. L. Il ne fait pas facile de contenter le diable et sa belle-mère. Le plaisir que l’on procure à quelqu’un peut faire envie ou déplaire à une autre personne.
NB Et on ajoute parfois: …, s’ apinse li ci qu’ n’ aveut ont d’ bèle-mére. T.L. …, dit celui qui n’avait pas de belle-mère.
|
|
186 |
cok |
COQ On bon cok n’bèst jamaîs craus. T. L. Un bon coq n’est jamais gras. Les passions trop ardentes empêchent d’engraisser. Variante : On bon maule n’ èst jamaîs craus. T. L. Un bon mâle n’est jamais gras.
|
|
187 |
cokmwâr |
COQUEMAR Nos n’ bolans pus au min.me cokemwâr. T. L. Nous ne faisons plus bouillir dans le même coquemar. C’est vivre en mésintelligence.
|
|
188 |
coradje |
COURAGE Prinde si coradje à deûs mwins. T. L. Prendre son courage à deux mains. C’est savoir souffrir patiemment l’adversité ; ne pas se laisser abattre. C’est aussi se mettre résolument au travail malgré toute espèce de difficultés.
|
|
189 |
coradje |
Li coradje èst bon maîs l’ ovradje est deur. T. L. Le courage est bon mais l’ouvrage est dur. Se dit lorsque l’on doit faire face à de sérieuses difficultés, voire lorsqu’il s’agit de surmonter une grande peine.
|
|
190 |
coron |
BOUT Mète lès corons (= lès d’bouts) èssone. T. L. Joindre les bouts. Avoir tout juste de quoi subsister.
|
|
191 |
coron |
Ni sawè mète lès corons èchone. T. L. Ne savoir mettre les bouts ensemble. C’est avoir trop peu pour subsister.
|
|
192 |
coron |
Ni pus sawè v’nu à coron. T. L. Ne plus savoir venir à bout. C’est éprouver de sérieuses difficultés à maintenir son autorité sur quelqu’un. Ne plus pouvoir mener à bien un travail.
|
|
193 |
coron |
Ièsse au coron d’ sès rôyes. T. L. Etre au bout de ses lignes. C’est arriver au terme de ses difficultés ; se dit aussi de quelqu’un qui est à l’article de la mort.
|
|
193b |
coron |
Ni nin co ièsse au coron d’ sès rôyes. (= … au d’bout dès rûses.) T.L. Ne pas encore être au bout de ses lignes. C’est ne pas arriver au terme de ses difficultés.
|
|
194 |
coron |
Ièsse tot-au coron. T. L. Etre tout au bout. C’est être à la limite de ses possibilités physiques, être essoufflé. NB = Ièsse às’ dêrène. T.L. Etre à sa dernière.
|
|
194b |
coster |
Dji vos l’ riprind po l’ pris qu’ ça cosse. T.L. Je vous le reprends pour le prix que cela coûte. = Dji vos l’ rèpète come djè l’ a oyu. Je vous le répète comme je l’ai entendu.
|
|
195 |
costeure |
COUTURE Rabate lès costeures. T. L. Rabattre les coutures. Se dit avec accompagnement de gestes et ironiquement à ceux qui portent un habit neuf pour les inviter à offrir un verre. cf. – dwârmu 343.
|
|
196 |
costîre |
COUTURIÈRE Èles sont come lès costîres di Leûze, Qu’ in.mèt mia dwârmu qu’ do keûse.
|
|
197 |
cote |
JUPE Tinu botike pa d’zos sès cotes. cf. – botike 100.
|
|
198 |
cote |
Èle forboût (= boût foû) d’ sès cotes. T. L. Elle bout à l’excès hors de ses jupes. Se dit d’une femme ardente, recherchant la compagnie et le commerce des hommes.
|
|
199 |
cote |
C’ è-st-on vî (ri)trosseû d’ cotes. T. L. C’est un vieux « trousseur » de jupes. Se dit à propos d’un vieux libertin.
|
|
200 |
cote |
Èle ritrosse pus aujîmint sès cotes qui d’ lès ristinde. T. L. Elle retrousse plus facilement ses jupes que de les repasser. Se dit d’une femme qui s’adonne plus volontiers aux plaisirs de l’amour qu’aux travaux du ménage. S’
|
|
201 |
cote |
Tapè s’ cote su l’ aye. T. L. Jeter la jupe sur la haie. C’est se défroquer.
|
|
202 |
coucou |
coucou Il èst come li coucou, Il a pus d’ lin.we qui d’ cou. T. L. Il est comme le coucou II a plus de langue que de cul. Se dit de quelqu’un qui se vante facilement.
|
|
203 |
coude |
CUEILLIR Il a stî coudu vèt’. T. L. Il a été cueilli vert. Se dit de quelqu’un qui est quelque peu simplet.
|
|
204 |
cougne |
ALLURE N’ awè ni cougne, ni touche. T. L. N’avoir ni allure, ni présentation. Se dit de quelqu’un qui n’a pas d’allure comme aussi à propos d’un travail mal exécuté. = N’ awè pont d’ cougne.
|
|
205 |
couru |
COURIR I faut lèyi couru lès pus prèssès. T. L. Il faut laisser courir les plus pressés. Il faut réfléchir avant de faire une chose, et laisser faire les impatients. Ne pas agir à la légère.
|
|
206 |
couru |
Li ci qui n’ sét couru, qu’ i rote. T. L. Celui qui ne sait courir, qu’il marche. Il faut se contenter de faire ce que l’on peut.
|
|
207 |
coutchi |
COUCHER I n’ si faut nin disbyi d’vant d’ alè coûtchi. cf. – disbiyi 302.
|
|
208 |
coutchi |
Alè coûtchi avou lès poyes. T. L. Aller coucher avec les poules. C’est aller se coucher de fort bonne heure.
|
|
209 |
coutia |
COUTEAU On lî a mètu l’ coutia su l’ gwadje (= su s’ gosî). T. L. On lui a mis le couteau sur la gorge. C’est déterminer quelqu’un, sous l’influence d’une menace, à faire ce qu’il ne voudrait pas.
|
|
210 |
couviète |
COUVERCLE I gn-a nu si laîde marmite qui n’ trouve si couviète. cf. – marmite 517.
|
|
211 |
couye |
TESTICULE Mostrè qu’ on-a dès couyes à s’ cu. T. L. Montrer qu’on a des testicules au cul. C’est faire montre de témérité, d’audace.
NB Aussi: Ligne èt couye. = Ti m’as v’lu ataker mins dji t’ a rèspondu.
|
|
212 |
crama |
CRÉMAILLÈRE Pinde li crama. T. L. Pendre la crémaillère. C’est donner un repas pour fêter son installation dans un nouveau logement.
|
|
213 |
crama |
Li crama loume voltî l’tchôdîre : nwâr cu. T. L. La crémaillère appelle volontiers la chaudière : noir cul. Se dit de quelqu’un qui n’étant pas sans reproches se complaît à mépriser, calomnier les autres.
|
|
214 |
crama |
C’ èst todi l’ tchôdron qui loume li crama : «nwâr cu». cf. – tchaudron 869.
|
|
215 |
craus |
GRAS I n’ faut nin todi touwè ç’ qu’ èst craus (= touwè tot ç’ qu’ èst craus). cf. – touwè 952.
|
|
216 |
craus |
Il èst craus come one èrièsse. T. L. Il est gras comme une arête (de poisson). Se dit pour marquer ironiquement un état de maigreur excessive.
|
|
217 |
crèche |
CROÎTRE Lès mwaîjès-ièbes créchèt voltî. T. L. Les mauvaises herbes croissent volontiers. Se dit ironiquement d’un enfant qui grandit très rapidement.
|
|
218 |
crèche |
Crèche come lès quèwes di vatche, après têre. T. L. Croître comme les queues de vache, vers la terre. C’est vieillir, commencer à se courber sous le poids des années.
|
|
219 |
crèdit |
CRÉDIT Crédit èst mwârt, mwaîje-paye l’ a touwè. T. L. Crédit est mort, mauvaise paie l’a tué. Se dit à quelqu’un à qui on ne veut plus vendre à crédit.
|
|
220 |
crosse |
CROSSE Ièsse à sès crosses. T. L. Etre à ses croûtes. Vivre à ses dépens. Vivre du fruit de son propre travail. Séparer ses intérêts de ceux de ses proches.
|
|
221 |
crosse |
Fè mougni dès crosses di doréye. T. L. Faire manger des croûtes de tarte. Se dit quand on prend quelqu’un par le menton, entre le pouce et l’index, et qu’on serre et relâche alternativement, ceci se fait surtout pour amuser les petits enfants.
|
|
222 |
crossète |
BÉQUILLE I ‘nn’îrè à crossète, qui s’ pére dimanderè co èwou-ce qu’ on danse. T. L. Il marchera à l’aide de béquille, alors que son père demandera encore où l’on danse. Se dit d’un jeune homme délicat de santé alors que son père est fort et robuste.
|
|
223 |
crote |
CROTTE Fè dès crotes tos costès. T. L. Faire des crottes tous côtés. C’est contracter des dettes partout.
|
|
224 |
crôye |
CRAIE Alè à l’ crôye. T. L. Aller à la craie. C’est acheter à crédit. Variante : Alè à l’ ârdwèse. T. L. Aller à l’ardoise.
|
|
225 |
crwâre |
CROIRE I vaut mia I’ crwâre qui do-z-î alè veûy. T. L. Il vaut mieux le croire que d’y aller voir. Se dit à propos d’un sujet à caution.
|
|
226 |
crwès |
CROIX Fè one crwès d’ssus. T. L. Faire une croix dessus. C’est se résoudre à renoncer à quelque chose. Passer à pertes et profits. C’est aussi pardonner.
|
|
227 |
crwès |
I gn’a dès crwès po tortos. T. L. Il y a des croix pour tous. Il n’y a personne qui n’ait ses afflictions particulières. = I gn-a one crwès po chake maujone. T.L. Il y a une croix pour chaque maison.
|
|
228 |
cu |
CUL S’ alè mète li cu (dins l’/) o bûre. cf. – bure 126.
|
|
229 |
cu |
Alè cu d’zeûs, cu d’zos. T. L. Aller cul dessus, cul dessous. Se dit d’une entreprise qui périclite ; d’une situation où tout va mal.
|
|
230 |
cu |
Toûnè à cu d’ poyon. T. L. Tourner à cul de poussin. Péricliter, aller à vau-l’eau.
|
|
231 |
cu |
I s’ a faît sinte (si cu). T. L. Il s’est fait sentir le cul. Se dit de quelqu’un qui s’est laissé tromper, qui a trouvé plus malin ou plus adroit que lui.
|
|
232 |
cu |
I n’ faut nin r’noyi s’ cu por one vèsse. T. L. Il ne faut pas renier son cul pour une vesse. On ne doit pas laisser tomber les bras de découragement pour une futilité ou une petite contrariété. Signifie aussi qu’il faut avoir le courage d’avaliser ses actes.
|
|
233 |
cu |
Ça pind au cu da tortos. T. L. Cela pend au cul de tous. Les malheurs, les déconvenues ne sont pas l’apanage des uns, ils peuvent aussi frapper les autres. Variante : Ça pind au nez da tortos. T. L. Cela pend au nez de tous.
|
|
234 |
cu |
Piède si cu à miètes. T. L. Perdre son cul à miettes. C’est désirer ardemment quelque chose, s’impatienter dans l’attente d’une satisfaction.
|
|
235 |
cu |
I pièdreut s’ cu s’ i n’ têreûve nin si fwârt. T. L. Il perdrait son cul s’il ne tenait pas si fort. Se dit de quelqu’un fort distrait, mais aussi de celui qui a peu de soin de ce qu’il a et qui n’a pas d’ordre. = Si s’ cu n’ têreûve nin, i l’ pièdreûve.
|
|
236 |
cu |
Tôt lî vint au eu sins boutè. T. L. Tout lui vient au cul sans pousser. Se dit de quelqu’un qui est favorisé par la chance, à qui tout sourit. Se dit aussi de quelqu’un qui s’exprime aisément, sans difficultés ; de quelqu’un qui étudie facilement.
|
|
237 |
cu |
Il aureut one banse à s’ cu qu’ i tchîreut co à costè. T. L. Il aurait une manne à son cul qu’il foierait encore à côté. Se dit parfois de quelqu’un qui manque d’ordre, qui est malpropre. S’emploie plus généralement pour souligner la malchance, le manque de réussite de quelqu’un.
|
|
238 |
cu |
N’ awè ni cu, ni tièsse. T. L. N’avoir ni cul, ni tête. Se dit d’un discours décousu, d’une chose mal faite, dépourvue de signification, incohérente.
|
|
239 |
cu |
Si lève l’ cu d’vant. T. L. Se lever le cul devant. C’est n’être pas de bonne humeur, être désagréable envers autrui.
|
|
240 |
cu |
Bauje mi cu, gn-a do l’ laume dissus. T. L. Baise mon cul, il y a du miel dessus. Se dit pour se débarrasser de quelqu’un qui ne cesse d’importuner.
|
|
241 |
cu |
Alè broyi s’ cu su lès-ièbes. T. L. Aller frotter vigoureusement son cul sur les herbes. Se dit en parlant de quelqu’un qui va de déception en déception et à qui il ne reste qu’une hypothétique consolation.
|
|
242 |
cu |
Awè one broke à s’ cu. T. L. Avoir une broche à son cul. C’est subir une déception, ne pas pouvoir atteindre l’objectif convoité.
|
|
243 |
cu |
Si t’ n’as rin d’ pus tchôd à t’ cu, ti n’ aurès pont d’ clotchètes. T. L. Si tu n’as rien de plus chaud à ton cul, tu n’auras pas de clochettes. Se dit à quelqu’un qui se berce d’illusions.
|
|
244 |
cu |
C’ èst l’trau di m’ cu abiyi à sôdâr. T. L. C’est le trou de mon cul habillé à soldat. Se dit pour définir une absurdité, une chose totalement impensable. Se dit aussi à quelqu’un qui échafaude des projets sur des espoirs non fondés. %0M
|
|
245 |
cu |
Fè l’ londjin (ou: long) cu. T. L. Faire le lambin cul. C’est être lent à agir, rester volontairement à la traîne.
|
|
246 |
cu |
Ni tchîr qui d’ on cu. T. L. Ne foirer que par un cul. Se dit de deux personnes qui vivent en parfaite intelligence et qu’on voit toujours ensemble. = Tchîr pau min.me trau.
|
|
247 |
cu |
Awè l’ cu strwèt. T. L. Avoir le cul étroit. C’est être mal à l’aise, être horriblement inquiet, devoir faire face à une situation difficile.
|
|
248 |
cu |
Awè dès wèsses au cu. T. L. Avoir des guêpes au cul. C’est être excessivement nerveux, se dépêcher, ne pas tenir en place. = Awè on djon.nia è s fondemint. T.L. Avoir un essaim au derrière.
|
|
249 |
cu |
Toumè l’ cu (ou: l’ gueûye) o l’ rôye. T. L. Tomber le cul (ou la gueule) dans le sillon. C’est mourir, rendre le dernier soupir.
|
|
250 |
cu |
Il èst trop taurd do mète si mwin à s’ cu quand on-a tchî. T. L. Il est trop tard de mettre sa main à son cul quand on a foiré. Signifie qu’il est vain de se lamenter quand on doit subir les conséquences d’un acte, d’une parole. = … quand l’ crote èst tcheûte su l’ ansègnî. T.L. … quand la crotte est tombée sur le tas de fumier.
|
|
251 |
cu |
Awè l’ feu o cu. cf. – feu 390.
|
|
252 |
cu |
Li ci qui cause drî mi, cause à m‘ cu. T. L. Celui qui parle derrière moi, parle à mon cul. Cela signifie qu’on n’accorde pas la moindre attention à ce qui peut être dit derrière soi, qu’on dédaigne les propos tenus quand on est absent.
|
|
253 |
cu |
Il a s’ panse què lî plake à s’ cu. cf. – panse 635.
|
|
254 |
cu |
Quand il a one saqwè è s’tièsse, i n’ l’ a nin o cu. cf. – tièsse 942.
|
|
255 |
cu |
Cause à m’ cu, m’ tièsse èst malade. T. L. Parle à mon cul, ma tête est malade. Se dit à quelqu’un avec qui on ne veut pas converser. C’est en quelque sorte une fin de non recevoir.
|
|
256 |
cûr |
CUIR I n’ lî faut wêre di cûr po fè one bride. T. L. Il ne lui faut guère de cuir pour faire une bride. Se dit de quelqu’un qui exagère aisément comme aussi quelqu’un qui se met facilement en colère. S’emploie parfois à propos de quelqu’un qui sait tirer profit de peu.
|
|
257 |
cûre |
CUIRE Çu qui n’ cût nin por vos, lèyoz-le brûlè. T. L. Ce qui ne cuit pas pour vous, laissez-le brûler. Ne vous mêlez pas des affaires des autres ; il ne faut pas s’ingérer mal à propos dans les différends d’autrui.
|
|
258 |
cûre |
On pinse mwins côps cûre, èt l’ for toume (= qui l’ for ritoume). T. L. On pense maintes fois cuire, et le four tombe. On est souvent déçu de ne pouvoir réaliser ses projets, ses ambitions.
|
|
259 |
curé |
CURÉ Quand i ploût su l’ curè, i gote su l’ maurlî. T. L. Quand il pleut sur le curé, il goutine sur le marguillier. Quand la fortune sourit à un homme généreux, ceux qui l’entourent s’en ressentent.
|
|
260 |
cwade |
CORDE Mète li cwade à s’ cô. T. L. Se mettre la corde au cou. Généralement c’est se marier, mais c’est aussi s’embarquer dans une mauvaise affaire.
|
|
261 |
cwade |
Awè pus d’ one cwade à s’ violon. T. L. Avoir plus d’une corde à son violon. C’est avoir plusieurs ressources ; avoir plusieurs moyens de réussir, d’arriver à ses fins.
|
|
262 |
cwade |
Awè do l’ cwade di pindu è s’ potche. T. L. Avoir de la corde de pendu en poche. Se dit de quelqu’un favorisé par la chance ou qui se tire heureusement des entreprises les plus hasardeuses.
|
|
263 |
cwade |
I n’ vaut nin l’ cwade po l’ pinde. T. L. Il ne vaut pas la corde pour le pendre. Se dit de quelqu’un qui est foncièrement mauvais, méchant, bon à rien.
|
|
264 |
cwade |
I n’ faut nin causè d’ cwade è l’ maujone d’ on pindu. T. L. Il ne faut pas parler de corde dans la maison d’un pendu. Signifie qu’il faut être prudent dans ses conversations et qu’il ne faut point parler d’une chose qui puisse faire à quelqu’un un secret reproche.
|
|
265 |
cwameji |
CORDONNIER C’ èst todi lès cwamejîs lès pus mau tchaussis. T. L. C’est toujours les cordonniers les plus mal chaussés. On néglige ordinairement les avantages qu’on est le plus à portée de se procurer par son état, par sa position, etc.
|
|
266 |
cwane |
CORNE Awè dès rôyes dissus sès cwanes. T. L. Avoir des raies sur ses cornes. C’est n’avoir pas une réputation sans tache ; avoir quelque chose à se reprocher.
|
|
267 |
cwane |
Il a r’satchi sès cwanes. T. L. Il a retiré ses cornes. Se dit généralement de quelqu’un qui a subi un virulent reproche et qui en accuse le coup. Se dit aussi de quelqu’un qui s’est désintéressé d’une affaire, qui ne s’en embarrasse plus.
|
|
268 |
cwarnéye |
CORNEILLE Bauyi aus cwârnéyes. T. L. Bayer aux corneilles. C’est regarder oiseusement, niaisement en l’air.
|
|
269 |
dandji |
BESOIN Ça n’ vaut nin li d’meuradje è dandji. T. L. Cela ne vaut pas de rester dans le besoin. Signifie que cela ne vaut pas qu’on se prive de quelque chose par simple souci d’économie.
|
|
270 |
dansè |
DANSER Èlle arive todi po dansè quand lès violons sont rèvôyes. T. L. Elle arrive toujours pour danser quand les violons sont repartis. Se dit plaisamment d’une personne qui arrive toujours trop tard.
|
|
271 |
dâr |
LUBIE Awè l’ dâr o l’ panse. T. L. Avoir une lubie dans la panse. C’est être aiguillonné par un désir méchant.
|
|
272 |
dâr |
Awè l’ dâr (après one saqwè). T. L. Avoir une lubie (après quelque chose). C’est être obsédé par une idée fixe, une volonté ferme de posséder cette chose. = Awè one zine.
|
|
273 |
deut |
DOIGT I faurè qu’ i compte su tos sès deuts. T. L. Il faudra qu’il compte sur tous ses doigts. Se dit de quelqu’un qui aura beaucoup de peine à se tirer d’affaire faute d’argent.
|
|
274 |
deut |
I n’ faut nin mète si deut inte l’ èclume èt l’ martia. T. L. Il ne faut pas mettre son doigt entre l’enclume et le marteau. C’est-à-dire qu’il ne faut pas s’ingérer mal à propos dans les différends des personnes naturellement unies, comme frère et sœur, mari et femme.
|
|
275 |
deut |
Si tchôkè l’ deut è l’ouy. T. L. Se mettre le doigt dans l’œil. C’est se tromper, s’induire en erreur.
|
|
276 |
deut |
Agni su sès deuts. T. L. Se mordre les doigts. C’est se repentir de quelque chose.
|
|
277 |
deut |
Quand c’ èst po donè, ça lî plake aus deuts. T. L. Quand c’est pour donner, cela lui colle aux doigts. Se dit de personnes qui, quoiqu’en ayant la possibilité, répugnent à faire la charité, voire à payer ce qu’elles doivent
|
|
278 |
diâle |
DIABLE Andje au cabarèt, diâle è s’ maujone. cf. – andje 13.
|
|
279 |
diâle |
Li diâle tchît todi su l’ gros moncia. T. L. Le diable foire toujours sur le gros tas. Le bien vient à ceux qui en ont déjà. La fortune favorise toujours les personnes opulentes.
|
|
280 |
diâle |
Si k’tapè come on diâle è bènitî. T. L. Se démener comme un diable dans un bénitier. C’est s’agiter beaucoup et souvent avec colère.
|
|
281 |
diâle |
Satchi l’ diâle pa l’ quèwe. T. L. Tirer le diable par la queue. C’est avoir beaucoup de peine à se procurer de quoi vivre. Eprouver de sérieuses difficultés.
|
|
282 |
diâle |
Awè l’ diâle au cwârp. T. L. Avoir le diable au corps. C’est être vif, emporté, passionné ; être d’une audace extrême. Par extension, éprouver un désir immodéré.
|
|
283 |
diâle |
Awè l’ diâle o l’ panse. T. L. Avoir le diable dans la panse. Expression vulgaire et grossière qui s’exprime pour marquer un état colérique excessif.
|
|
284 |
diâle |
On fait sovint l’ diâle pus laîd qu’ i n’ èst. T. L. On fait souvent le diable plus laid qu’il n’est. On exagère souvent les laids côtés de quelqu’un, d’une situation.
|
|
285 |
diâle |
Ci n’ èst nin l’ diâle à chwarchi. T. L. Ce n’est pas le diable à écorcher. Ce n’est pas une situation insurmontable, sans issue, sans solution.
|
|
286 |
diâle |
I faut afîye alumè one tchandèle au diâle. T. L. Il faut parfois allumer une chandelle au diable. Il faut parfois recourir à des gens qu’on n’aime pas pour obtenir quelque chose.
|
|
287 |
diâle |
C’ èst todi l’ min.me diâle. T. L. C’est toujours le même diable. C’est toujours la même chose. Note. — On ajoute parfois : disti l’ martchand d’ bondiès (dit le marchand de crucifix).
|
|
288 |
diâle |
Il arive qui l’ diâle si faît èrmite. T. L. Il arrive que le diable se fasse ermite. Se dit en parlant de quelqu’un qui, après avoir fait le libertin, devient dévot dans ses vieux jours.
|
|
289 |
diâle |
On dîreut qu’ il a vèyu l’ diâle abiyi à sôdâr. T. L. On dirait qu’il a vu le diable habillé en soldat. Se dit de quelqu’un qui est éberlué, qui n’en revient pas d’étonnement.
|
|
290 |
diâle |
Quand on mougne li diâle, i faut mougni lès cwanes. T. L. Quand on mange le diable, il faut manger les cornes. On doit souvent payer les conséquences de ses actes.
|
|
291 |
diâle |
I n’ faît nin auji do contintè l’ diâle èt s’ bèle-mére. cf. – contint 185.
|
|
292 |
diâle |
I faut sawè fè l’ paurt do diâle. cf. – paurt 664.
|
|
293 |
diâle |
T’ ès trop malin po l’ Bon Diè, li diâle t’ aurè. cf. – malin 506.
|
|
294 |
dint |
DENT Rîre do gros d’ sès dints. T. L. Rire du gros des dents. C’est s’efforcer de rire quoiqu’on n’en ait nulle envie ; éprouver une vive déception et s’efforcer de n’en rien laisser paraître, faire belle mine malgré les tracas.
|
|
295 |
dint |
Awè on dint conte one saquî. T. L. Avoir une dent sur quelqu’un. C’est en vouloir à quelqu’un, être toujours prêt à lui faire du tort.
|
|
296 |
dint |
Mougni do gros dès dints. cf. – mougni 560.
|
|
297 |
dîre |
DIRE Quand on dit, i faut dîre tot. T. L. Quand on dit, il faut tout dire. Se dit à quelqu’un pour le convaincre qu’il est important d’exprimer aussi bien le pour que le contre.
|
|
298 |
dîre |
Dîre èt fè, c’ èst deûs. T. L. Dire et faire, c’est deux. Il est plus facile de parler que d’agir, plus facile de commander que d’exécuter.
|
|
299 |
dîre |
Dîre faît dîre. T. L. Dire fait dire. Nos accusations nous suscitent des accusateurs. On emploie aussi cette expression lorsque, par des mensonges placés bien à propos, on apprend des vérités.
|
|
300 |
dîre |
Dîre « amen » à totes lès mèsses. T. L. Dire « amen » à toutes les messes. C’est approuver tout, ne faire aucune objection.
|
|
301 |
dîre |
Si t’ n’ è l’ sés dîre, chufèle-lu. T. L. Si tu ne sais le dire, siffle-le. Se dit ironiquement à quelqu’un qui éprouve des difficultés pour expliquer une chose, raconter un fait.
|
|
302 |
disbiyi |
DÉVÊTIR I n’ si faut nin disbiyi d’vant d’ alè coûtchi. T. L. Il ne faut pas se dévêtir avant d’aller se coucher. C’est un conseil de sage qui veut qu’il ne faut pas renoncer à ses biens avant sa mort.
|
|
303 |
discoplè |
DÉCOUPLER I n’ saureut d’djà discoplè deûs gades. T. L. Il ne saurait déjà découpler deux chèvres. Se dit de quelqu’un qui est d’une maladresse notoire.
|
|
304 |
disdîre |
DÉDIRE I vaut mia s’ disdîre qui do displaîre. T. L. Il vaut mieux se dédire que déplaire. Signifie qu’il est généralement plus sage de reconnaître ses torts que de provoquer des disputes.
|
|
305 |
disvôtyi |
DÉBALLER On lî a disvôtyi s’ pakèt. cf. – paquet 655.
|
|
306 |
djalous |
JALOUX I gn-a rin d’ si djalous qu’ one bauye. cf. – bauye 57.
|
|
307 |
djambe |
JAMBE I vaut mia ça qu’ one djambe câsséye. T. L. Il vaut mieux cela qu’une jambe cassée. Consolation donnée à celui à qui il arrive un léger désagrément, à qui il survient un petit accident. Note. — On y ajoute parfois : et lès bokèts pièrdus (et les morceaux perdus).
|
|
308 |
djambe |
Ça lî frè one bêle djambe. T. L. Cela lui fera une belle jambe. Se dit en parlant d’une chose dont quelqu’un tire vanité et qui ne lui est d’aucun avantage. Se dit de ce qui n’apporte aucun avantage de ce dont il ne retire que peu ou point d’utilité.
|
|
309 |
djambe |
Mète ses djambes à s’ cu. T. L. Mettre ses jambes à son cul. C’est s’enfuir à toutes jambes. = Taper sès djambes à spales. T.L. Mettre ses jambes aux épaules.
|
|
310 |
djambe |
On n’ è va nin su one djambe. T. L. On ne part pas sur une jambe. Se dit à quelqu’un que nous invitons à boire un second verre avant de nous quitter.
|
|
311 |
djambe |
Èle a dès djambes come dès montants d’ tchiyote. T. L. Elle a des jambes comme des montants de cabinet. Se dit d’une femme qui a des jambes excessivement maigres.
|
|
312 |
djambe |
Ële a dès djambes come dès brocales. T. L. Elle a des jambes comme des allumettes. (même sens que 311). Note. — Les brocales étaient les allumettes anciennes faites de brins de chènevotte ou de bois soufré aux deux bouts ou même sans soufre.
|
|
313 |
djambe |
I faut sawè fè bia visadje su mwaîjès djambes. cf. – visadje 995 |
|
314 |
djeû |
JEU Djouwè l’ drwèt do djeû. (= Alè …) T. L. Jouer le droit du jeu. C’est agir correctement, sans aucun recours à la supercherie. Etre loyal.
|
|
315 |
djeû |
Ièsse à s’ djeû. T. L. Etre à son jeu. C’est être attentif à ce que l’on fait. C’est aussi se trouver dans son élément, faire quelque chose qu’on aime bien.
|
|
316 |
djeû |
Ennè fè on djeû. T. L. En faire un jeu. C’est prendre les choses à la légère.
|
|
317 |
djeû |
I s’ a faît prinde à s’ prôpe djeû. T. L. Il s’est fait prendre à son propre jeu. C’est être victime de ses propres machinations.
|
|
318 |
djeû |
I s’ a lèyi prinde à s’ djeû. T. L. Il s’est laissé prendre à son jeu. C’est se laisser amadouer par quelqu’un, tomber dans un piège, être dupé.
|
|
319 |
djeû |
Sawè catchi s’ djeû. (= Bin catchi …) T. L. Savoir cacher son jeu. C’est savoir ne rien laisser percevoir de ses desseins.
|
|
320 |
djeû |
Awè s’ djeû à r’djouwè. T. L. Avoir son jeu à rejouer. Se dit de quelqu’un qui a agi maladroitement, inconsidérément et qui voudrait bien pouvoir recommencer.
|
|
321 |
djîvau |
TABLETTE DE CHEMINÉE I waîte su l’ djîvau si l’ pourcia è-st-o ran. T. L. Il regarde sur la tablette de cheminée pour voir si le porc est dans la soue. Se dit ironiquement de quelqu’un qui est bigle.
|
|
322 |
djonde |
TOUCHER I n’ èst nin à djonde avou dès picètes. T. L. Il n’est pas à toucher avec des pincettes. Se dit de quelqu’un qui est très sale ; par extension de quelqu’un excessivement susceptible.
|
|
323 |
djote |
CHOU I faut awè fwin d’ djote po mougni dès burtons. T. L. Il faut avoir faim de chou pour manger des moignons (de chou). Ceux dont les passions sont excitées, ne sont pas difficiles dans leur choix.
|
|
324 |
djote |
Awè dès-orèyes come dès fouyes di djote. cf. – orèye 600.
|
|
325 |
djoû |
JOUR Tos lès djoûs ni s’ richonèt nin. T. L. Tous les jours ne se ressemblent pas. On a de bons et de mauvais jours, des alternatives de peine et de plaisir, de jeûne et de bombance.
|
|
326 |
djoû |
I vint todi on djoû qui n’ a nin co v’nu. T. L. Il vient toujours un jour qui n’est pas encore venu. Se dit parfois en guise de consolation à quelqu’un qui est harcelé de malheurs. Se dit aussi en guise d’avertissement à ceux qui se complaisent en égoïstes dans leur bonheur; l’avenir est chargé d’imprévus.
|
|
327 |
djoû |
I gn-a si long djoû qui n’ arive à l’ nêt. T. L. Il n’y a si longue journée qui ne parvienne au soir. Personne n’est à l’abri de l’infortune. Les méchants finissent toujours par être punis.
|
|
328 |
djoû |
I gn-aurè co dès djoûs qu’ nos n’ sèrans pus. T. L. Il y aura encore des jours que nous ne serons plus. S’emploie généralement pour inviter à la «philosophie»
|
|
329 |
djoûrnéye |
JOURNÉE I n’ si faut nin rafyi d’ one bèle djoûrnéye si èle n’ èst iute. T. L. Il ne faut pas se réjouir d’une belle journée avant qu’elle ne soit terminée. C’est un conseil afin de ne pas se réjouir trop tôt d’un succès incertain. = I n’ si faut nin vantè d’ one bèle djoûrnéye divant qu’ èle ni fuche iute.
|
|
330 |
djouwè |
JOUER I lî a djouwè cink lignes. T. L. Il lui a joué cinq lignes. Se dit de celui qui s’est joué de quelqu’un.
|
|
331 |
djouwè |
Awè djouwè one mwaîje caute. T. L. Avoir joué une mauvaise carte. Se dit de quelqu’un qui a contracté un mariage malheureux, parfois aussi de quelqu’un qui a échoué dans son entreprise, de quelqu’un à qui la chance n’a pas souri.
|
|
332 |
djouwè |
Djouwè au malin. T. L. Jouer au malin. C’est persévérer dans l’erreur en refusant, par orgueil, d’admettre les conseils de personnes autorisées.
|
|
333 |
djouwè |
Djouwè à l’ Madame. T. L. Jouer à la dame. Se dit d’une femme qui voudrait considérer les autres comme des inférieurs et se permettre de commander.
|
|
334 |
djouwè |
Djouwè d’ sès pîds èt d’ sès pougns. (= Fè …) T. L. Jouer des pieds et des poings. C’est recourir à tous les moyens pour arriver à ses fins.
|
|
335 |
djouwè |
Djouwè l’ drwèt do djeû. cf. – djeû 314.
|
|
336 |
djouwè |
Djouwè on toûr di rossia tchin. T. L. Jouer un tour de chien roux. C’est jouer un vilain tour à quelqu’un.
|
|
337 |
doû |
DEUIL È fè s’ doû. T. L. En faire son deuil. C’est se résigner à être privé d’une chose, à n’être pas payé d’un dû.
|
|
338 |
doû |
Is sèront d’ doû tote leû vikaîrîye. T. L. Ils seront en deuil toute leur vie. Se dit de personnes qui ont entrepris des dépenses bien supérieures à leurs moyens.
|
|
339 |
dwârmu |
DORMIR Dwârmu come on cayau (= sokia). T. L. Dormir comme un caillou. (= comme une souche (d’arbre)). C’est dormir profondément.
|
|
340 |
dwârmu |
Alè dwârmu (= coûtchi) avou lès poyes. T. L. Aller dormir avec les poules. C’est se mettre au lit de très bonne heure.
|
|
341 |
dwârmu |
Dwârmu su pîd. T. L Dormir sur pied. C’est être très fatigué et éprouver le besoin de dormir. C’est aussi manifester une certaine paresse, surtout une paresse d’esprit.
|
|
342 |
dwârmu |
I dwâmereut l’ nez dins on stron. T. L. Il dormirait le nez dans un étron. Se dit d’un grand dormeur qui, pour autant qu’il puisse dormir, ne cherche pas le confort
|
|
343 |
dwârmu |
Èles sont come lès costîres di Leûze, Qu’in.mèt mia dwârmu qu’ do keûse. T. L. Elles sont comme les couturières de Leuze, Qui aiment mieux dormir que coudre. Se dit de personnes nonchalantes, paresseuses.
|
|
344 |
dwârmu |
Dwârmu su sès deûs-orèyes. cf. – orèye 598.
|
|
345 |
èclume |
ENCLUME I n’ faut nin mète si deut inte l’ èclume èt l’ mârtia. cf. – deugt 274.
|
|
346 |
èclume |
Awè on keûr come one èclume di marchau. cf. – cœur 174.
|
|
347 |
èclume |
Falu ièsse èclume ou mârtia. T. L. Falloir être enclume ou marteau. C’est se trouver dans des circonstances telles qu’il est inévitable de souffrir du mal ou d’en faire.
|
|
348 |
èfant |
ENFANT Pitits-èfants, p’titès sognes (= rûses). Grands-èfants, grandès sognes (= rûses). T. L. Petits enfants, petits soins, Grands-enfants, grands soins. A mesure que les enfants avancent en âge, ils réclament plus de soins et nous occasionnent plus d’inquiétudes. Note. — II est curieux de remarquer que SOGNE signifie à la fois : peur, crainte et soin. Par conséquent ce dicton peut aussi être employé dans le sens de : Petits enfants, petites peurs ; Grands enfants, grandes peurs.
|
|
349 |
èfant |
I gn-a pupont d’ èfant. T. L. Il n’y a plus d’enfant. Se dit à propos d’un enfant qui parle de choses qu’il devrait encore ignorer.
|
|
350 |
èfant |
On lî pudreut voltî s’-t-èfant po 1′ façon d’ on-ôte. T. L. On lui prendrait volontiers son enfant pour la façon d’un autre. Expression pour marquer son admiration à l’égard d’une jolie femme.
|
|
351 |
èfant |
C’ è-st-on bia èfant, damadje qu’ èle piche. T. L. C’est un bel enfant, dommage qu’elle pisse. Se dit à propos d’un beau brin de fille à qui on reproche cependant une certaine vulgarité.
|
|
352 |
èfant |
Lès prumîrès galètes, c’ èst po lès-èfants. T. L. Les premières galettes sont pour les enfants. S’emploie généralement soit au jeu de cartes soit aux autres jeux de sociétés ; s’adresse à celui qui fait les premières levées ou gagne les premières parties.
|
|
353 |
èfant |
Il è-st-ossi inocint qu’ on-èfant d’ chîs mwès. T. L. Il est aussi innocent qu’un enfant de six mois. Se dit pour mieux affirmer l’innocence ou le caractère enfantin de quelqu’un.
|
|
354 |
èfant |
Si minè come on-èfant. T. L. Se conduire comme un enfant. Se dit à quelqu’un qui agit sans réflexion ; inconsciemment.
|
|
355 |
èglîje |
ÉGLISE Tinu l’ èglîje au mitan do viyadje. T. L. Tenir l’église au milieu du village. C’est tout mettre en œuvre pour maintenir une bonne entente, contenter tout le monde en observant une juste égalité.
|
|
356 |
èglîje |
Alè tchîr è l’èglîje èt dîre qui c’ èst lès sints. cf. – tchîr 929.
|
|
357 |
éle |
AILE Lèyi pinde si-t-éle. T. L. Laisser pendre son aile. C’est manquer de réaction devant la moindre difficulté, s’avouer facilement vaincu. Se dit également pour tout individu dont l’état de santé a subi une altération assez grave et qui s’abandonne à son sort ; dépérir.
|
|
358 |
éle |
I n’ bat pus qu’ d’ one éle. T. L. Il ne bat plus que d’une aile. C’est ne plus jouir de la considération totale. Subir une déchéance aussi bien physique que morale.
|
|
359 |
èpingue |
ÉPINGLE Rissatchi s’-t-èpingue do djeû. T. L. Retirer son épingle du jeu. C’est se dégager adroitement d’une mauvaise affaire, d’une partie périlleuse. Retirer à temps les avances qu’on avait faites dans une affaire qui devient mauvaise.
|
|
360 |
èplausse |
EMPLÂTRE Mète one èplausse su one djambe di bwès. T. L. Mettre un emplâtre sur une jambe de bois. C’est faire une chose dont le résultat sera nul, perdre son temps à faire une chose inutile.
|
|
361 |
èprontè |
EMPRUNTER Ami po-z-èprontè, in.nemi po rapwartè. T. L. Ami pour emprunter, ennemi pour rapporter. Quand on demande à quelqu’un de rendre ce qu’on lui a prêté, on s’en fait souvent un ennemi.
|
|
362 |
èrièsse |
ARÊTE (de poisson) Il èst craus come one èrièsse. cf. – craus 216.
|
|
363 |
èsprit |
ESPRIT L’èsprit qu’ on vout awè gâte li ci qu’ on-a. T. L. L’esprit qu’on veut avoir gâte celui qu’on a. Se dit à quelqu’un qui, en voulant faire étalage d’esprit, se discrédite aux yeux de tous.
|
|
364 |
êwe |
EAU S’ i va bin à l’ êwe, i n’ aurè nin seu. T. L. S’il va bien à l’eau, il n’aura pas soif. Se dit d’un homme qui épouse une femme dont les qualités de ménagère sont douteuses ou médiocres.
|
|
365 |
êwe |
Pout-mau a toumè è l’ êwe èt s’ a nèyi. T. L. Peut mal est tombé à l’eau et s’est noyé. Se dit, en guise d’avertissement, aux téméraires qui répondent toujours : dji n’ pous mau qui signifie il n’y a aucun danger, aucun risque.
|
|
366 |
êwe |
Nêvyi inte deûs-êwes. T. L. Nager entre deux eaux. C’est tergiverser, biaiser, parler ou se comporter d’une manière équivoque.
|
|
367 |
êwe |
Awè l’ êwe o l’ bouche. T. L. Avoir l’eau à la bouche. C’est convoiter ce que les autres mangent ou possèdent en fortune, en affection.
|
|
368 |
êwe |
Fè v’nu l’ êwe o l’ bouche. T. L. Faire venir l’eau à la bouche. Se dit d’une chose agréable au goût et dont l’idée excite l’appétit quand on en parle ou qu’on en entend parler Se dit aussi figurément de tout ce qui peut exciter les désirs.
|
|
369 |
êwe |
Is n’ trouvereut pont d’ êwe è Moûse. T. L. Il ne trouverait pas d’eau dans la Meuse. Se dit d’un homme malhabile et pas débrouillard.
|
|
370 |
êwe |
On lî f’reut bate l’ êwe. T. L. On lui ferait battre l’eau. Se dit de quelqu’un à qui on ferait faire tout ce qu’on voudrait.
|
|
371 |
êwe |
L’ êwe qu’ èst iute ni faît pus toûrnè l’ molin. T. L. L’eau qui est passée ne fait plus tourner le moulin. Signifie qu’il est vain de se lamenter sur le passé.
|
|
372 |
êwe |
Fè v’nu l’ êwe o molin. T. L. Faire venir l’eau au moulin. C’est procurer, à soi et aux siens, des avantages, des moyens de subsistance, etc., par son travail, son adresse.
|
|
373 |
êwe |
Is s’ richonèt come deûs gotes d’ êwe. T. L. Ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Se dit de personnes qui se ressemblent parfaitement.
|
|
374 |
êwe |
N’ awè nin pus fwin qui l’ êwe n’ a seu. T. L. N’avoir pas plus faim que l’eau n’a soif. C’est n’avoir pas d’appétit.
|
|
375 |
êwe |
Ièsse come li pèchon è l’ êwe. cf. – pèchon 670.
|
|
376 |
èspériyince |
EXPÉRIENCE Espériyince, Passe siyince. T. L. Expérience, Passe science. La pratique est plus utile que la théorie.
|
|
377 |
fagot |
FAGOT I gn-a fagot èt fagot (, gn-a min.me dès-urètes). T. L. Il y a fagot et fagot (, il ya même des fagots de menues branches). Entre personnes de même état, entre choses de même sorte, il peut y avoir une différence de qualité.
|
|
378 |
fagot |
Il a on rin foû di s’ fagot. T. L. Il a un rameau hors de son fagot. Se dit de quelqu’un qui est simplet, qui n’a pas tous ses sens.
|
|
379 |
farène |
FARINE Tot faît farène au bon molin. T. L. Tout fait farine au bon moulin. Toute chose vient à point quand on sait l’employer. Les aliments les plus communs rassasient, nourrissent comme les plus délicats.
|
|
380 |
fè |
FAIRE Ni fè ni one, ni deûs. T. L. Ne faire ni une, ni deux. C’est agir sans hésiter, de propos délibéré.
|
|
381 |
fè |
A fè ç’ qu’on pout, on faît ç’ qu’on deut. T. L. A faire ce qu’on peut, on fait ce qu’on doit. On ne peut exiger d’une personne qu’un travail en rapport avec ses moyens. A l’impossible nul n’est tenu. = Li ci qu’ faît ç’ qu’ i pout, faît ç’ qu’i deut.
|
|
382 |
fè |
Ci n’ èst qu’ en fiant qu’ on faît. T. L. Ce n’est qu’en faisant qu’on fait. Il y a des choses qui demandent un certain temps pour être bien faites. L’expérience rend habile.
|
|
383 |
fè |
I faît l’ mitan à s’ maniére èt l’rèsse (ou: l’ rèstant) come i lî plaît. T. L. Il fait la moitié à sa manière et le reste comme il lui plaît. Se dit de quelqu’un qui agit sans se préoccuper des observations ou des conseils qu’on lui donne.
|
|
384 |
fè |
Fè l’doûce alin.ne. (= Vinu avou one doûce alin.ne.) T. L. Faire la douce haleine. (= Venir avec une douce haleine.) C’est tenter d’amadouer par des flatteries.
|
|
385 |
fè |
Fè l’ tot bon. T. L. Faire le tout bon. C’est feindre de ne rien comprendre. C’est aussi vouloir cacher un sale caractère sous de fausses amabilités.
|
|
386 |
fè |
Fè l’ macrale. T. L. Faire la sorcière. C’est chercher d’apitoyer en recourant à la fourberie. Se dit aussi des enfants qui se font câlins pour obtenir une faveur.
|
|
387 |
fèsse |
FESSE Il èst trop taurd do rastrinde sès fèsses quand on-a tchî o lèt (= è s’ lèt). T. L. Il est trop tard de serrer les fesses quand on a foiré au lit. C’est prendre des précautions quand le mal est arrivé, quand il n’est plus temps de l’éviter.
|
|
388 |
fèsse |
Ni pus sawè s’ assîr qui d’ one fèsse. T. L. Ne plus pouvoir s’asseoir que d’une fesse. Se dit de quelqu’un qui dirige une affaire qui périclite ou dont les biens sont fortement hypotéqués. = Ni pus aler qu’ d’ one fèsse.
|
|
389 |
fèsse |
Èlle a dès fèsses come dès massales di gade. T. L. Elle a des fesses comme des joues de chèvre. Se dit d’une personne excessivement maigre.
|
|
390 |
feu |
FEU Awè l’ feu o cu. T. L. Avoir le feu au cul. C’est se presser, se dépêcher, manifester de l’impatience. (i’£
|
|
391 |
feu |
N’ è veûy qui do feu. T. L. N’en voir que du feu. C’est ne pas réaliser qu’on est berné. Ne rien comprendre à quelque chose.
|
|
392 |
féve |
FÈVE Donè on pwès po rawè one féve. cf. – pwès 754.
|
|
393 |
fiêr |
FER Il a tofêr on fiêr qui clape (èt l’ ôte qui n’ tint nin). T. L. Il a toujours un fer qui brimbale (et l’autre qui ne tient pas). C’est être valitudinaire et avoir souvent quelques petites incommodités. Par extension, c’est avoir souvent quelque chose qui empêche une affaire d’aller bien. Note. — L’expression est une allusion au fer à cheval auquel il manque des clous de fixation et qui fait du bruit chaque fois que le cheval remue le pied, ce qui n’est plus dans la norme des choses. On ajoute parfois : et onk qui n’ tint nin ( et un qui ne tient pas).
|
|
394 |
fiêr |
On n’ èst nin d’ fiêr. T. L. On n’est pas de fer. Il est des fatigues auxquelles le corps humain ne peut résister, il y a des limites à tout effor
|
|
395 |
fiêr |
Toumè (= volè) lès qwate fiêrs è l’aîr. T. L. Tomber (/ voler) les quatre fers en l’air. C’est tomber à la renverse, culbuter. C’est parfois aussi être frappé d’étonnement.
|
|
396 |
fiêr |
Ça n’ vaut nin lès qwate fiêrs d’ on tchin. T. L. Cela ne vaut pas les quatre fers d’un chien. Se dit d’une chose qui ne vaut absolument rien.
|
|
397 |
fièsse |
FÊTE On s’ veut bin voltî sins s’ fè tant d’fièsse. cf. – veûy voltî 969.
|
|
398 |
fièsse |
Ci n’ èst nin tos lès djoûs fièsse. T. L. Ce n’est pas tous les jours fête. On ne fait pas tous les jours bonne chère. On n’a pas tous les jours le même bonheur, le même avantage.
|
|
399 |
fin |
FIN Pus fin qu’ li, c’ èst do l’ sôye. T. L. Plus fin que lui c’est de la soie. Se dit de quelqu’un qui est très perspicace, très rusé.
|
|
400 |
fin |
Fin conte fin, gn-a pont d’ dobleure. T. L. (Tissu) fin contre (tissu) fin, il n’y a pas de doublure. Intelligent contre intelligent, on se vaut.
|
|
401 |
fiyate |
CONFIANCE Gn-a pont d’ fiyate à li. T. L. Il n’y a pas de confiance en lui. Se dit de quelqu’un dont on ne peut avoir confiance en la parole.
|
|
402 |
flaîrant |
PUANT Li ci qui mougne bon, tchît flaîrant. cf. – mougni 563.
|
|
403 |
fleûr |
FLEUR Il a co l’ fleûr su l’ ouy. T. L. Il a encore la fleur sur l’œil. Se dit de quelqu’un qui reste guilleret malgré un certain âge avancé.
|
|
404 |
for |
FOUR On pinse mwints côps cûre, èt l’ for toume. cf. – cure 258.
|
|
405 |
for |
Il a d’morè trop longtimps o for. T. L. Il est resté trop longtemps au four. Se dit de quelqu’un qui a les cheveux roux.
|
|
406 |
for |
C’ è-st-on bia for, damadje qu’ il a si pau d’ gueûye (= damadje qu’ on n’ lî a pont faît d’ gueûye). T. L. C’est un beau four, dommage qu’il ait si peu de gueule (= dommage qu’on ne lui ait pas fait de gueule). Se dit à propos d’un vaniteux qui par surcroît n’adresse la parole à personne.
|
|
407 |
forboûre |
BOUILLIR Ële forboût foû d’ sès cotes. cf. – cote 198.
|
|
408 |
forgon |
FOURGON (de four) Èvoyi l’ rauve après l’ forgon.
|
|
409 |
fotche |
FOURCHE Ièsse su paus su fotches. cf. – rauve 777. cf. – pau 662.
|
|
410 |
foûr |
FOIN Totes lès bièsses ni mougnèt nin do foûre. cf. – bièsse 77.
|
|
411 |
foûr |
I n’ crét nin (= I n’ crècherè jamaîs) do foûre assèz po stopè l’ gueûye dès djins. T. L. Il ne croît pas (/ Il ne poussera jamais) assez de foin pour boucher la bouche des gens. Il est difficile de faire taire les mauvaises langues.
|
|
412 |
foûr |
Awè do foûre su l’ cina. T. L. Avoir du foin dans le fenil. C’est avoir des ressources, de la fortune.
|
|
413 |
foûr |
Fènè lès wayins d’vant lès foûres. cf. – wayin 1006.
|
|
414 |
frochi |
FROISSER On lî a frochi s’ pani. T. L. On lui a froissé son panier. Se dit d’une jeune fille qui n’est plus vierge. Note. — Cette expression m’a été rapportée par de vieux cinaciens qui en trouvent l’origine par le fait qu’autrefois les femmes portaient une espèce de jupon bouffant garni de cercles de baleines qu’on appelait : panier.
|
|
415 |
fwace |
FORCE On-èst todi djondu d’ après sès fwaces. T. L. On est toujours touché selon ses forces. Plus la position est élevée, plus les revers sont grands. S’emploie également en cas de maladie : on est attaqué selon ses forces.
|
|
416 |
galant |
GALANT C’ è-st-on galant d’ dicauce, il è r’va avou lès violons. T. L. C’est un amoureux de ducasse, il s’en retourne avec les violons. C’est un individu en qui on ne peut avoir confiance.
|
|
417 |
galant |
Èle candje di galant come di tch’mîje. T. L. Elle change d’amoureux comme de chemise. C’est une personne légère, volage, changeante, versatile
|
|
418 |
galant |
Ièsse binvenûwe di s’ galant. T. L. Etre bien accueillie de son galant. Se dit ironiquement d’une ménagère qui est favorisée d’un beau temps quand elle lessive.
|
|
419 |
gade |
CHÈVRE Il èst todi èwou qu’ lès gades si sukèt. T. L. Il est toujours où les chèvres se donnent des coups de tête. Se dit plaisamment à quelqu’un qui se trouve souvent où il ne devrait pas être ; parfois aussi à quelqu’un qui se trouve souvent où un événement se produit, où il y a des ennuis à avoir.
|
|
420 |
gaye |
NOIX Ièsse li baston aus gayes. cf. – baston 47.
|
|
421 |
gaye |
Awè dès gayes à scafyi. T. L. Avoir des noix à écaler. C’est avoir de graves problèmes à résoudre, de sérieuses difficultés à surmonter.
|
|
422 |
gaye |
Èwou qu’ i gn-a dès gayes, i gn-a rade on baston. T. L. Où il y a des noix, il y a vite une gaule. Quand il y a de l’argent ou un intérêt en perspective, il y a vite des amateurs ; là où il y a des jeunes filles riches ou avenantes, il y a vite des prétendants.
|
|
423 |
gaye |
Arindji (one saqwè) come dès gayes su on baston. T. L. Arranger (quelque chose) comme des noix sur un bâton. C’est établir un plan, un projet, une combinaison inexécutable.
|
|
424 |
gayète |
CAILLETTE S’on nè l’ conureut nin, on l’loumereut : Gayète. T. L. Si on ne la connaissait pas, on l’appellerait : Gaillette. Se dit d’une personne sale et dégoûtante.
|
|
425 |
glène |
GLANE Ni tâtoz nin vos glènes. T. L. Ne tâtez pas vos glanes. Se dit à quelqu’un pour l’inviter à ne pas lambiner, à agir sans perte de temps inutile.
|
|
426 |
grègne |
GRANGE Is sont parints do costè do l’ vîye grègne. cf. – parint 658.
|
|
427 |
guète |
GUÊTRE Énn’ awè plin sès guètes. T. L. En avoir plein les guêtres. C’est être fatigué par des efforts successifs. C’est aussi être lassé par les impertinences de quelqu’un.
|
|
428 |
guète |
Lèvè l’ guète. T. L. Lever la guêtre. C’est s’en aller, s’enfuir.
|
|
429 |
gueûye |
GUEULE N’awè qui l’ gueûye di bone. T. L. N’avoir que la gueule de bonne. Se dit d’une personne qui se vante aisément ou qui promet monts et merveilles sachant bien qu’elle ne pourra s’exécuter. Se dit aussi de quelqu’un qui a la critique facile, d’un médisant.
|
|
430 |
gueûye |
C’ è-st-on bia for, damadje qu’ il a si pau d’ gueûye. cf. – for 406.
|
|
431 |
gueûye |
Awè trop d’ gueûye. T. L. Avoir trop de gueule. C’est manquer de discrétion, raconter tout ce que l’on sait de quelqu’un, généralement pour faire du mal.
|
|
432 |
gueûye |
Fè alè s’ gueûye. T. L. Faire aller sa gueule. C’est médire, calomnier.
|
|
433 |
gueûye |
Awè one mwaîje gueûye. T. L. Avoir une mauvaise gueule. Se dit de quelqu’un qui cherche à semer la discorde en médisant ou en calomniant.
|
|
434 |
gueûye |
Si lèyi tchîr o l’ gueûye. T. L. Se laisser chier dans la gueule. C’est supporter toutes les impertinences qui vous sont adressées.
|
|
435 |
gueûye |
I n’ crét nin do foûre assèz po stopè l’ gueûye dès djins. cf. – foûre 411. ê
|
|
436 |
gueûye |
Si foute è l’ gueûye do leûp. cf. – leûp 467.
|
|
437 |
gueûye |
Awè one gueûye à trinte-chîs toûrnants. T. L. Avoir une gueule à trente-six tournants. Se dit d’une personne qui se complaît à médire, à calomnier.
|
|
438 |
gueûye |
Clôs t’ gueûye, si ti n’ vous nin qu’ on tchîye didins. T. L. Ferme ta gueule, si tu ne veux pas qu’on foire dedans. Se dit pour clore le bec à un médisant à qui on pourrait adresser les plus véhéments reproches. S1
|
|
439 |
gueûye |
Fè di s’ gueûye èt rin o s’ boûse. T. L. Faire de sa gueule et rien dans la bourse. Se dit de quelqu’un qui fait étalage de toilette et d’un train de vie que ses moyens financiers ne permettent pas.
|
|
440 |
guîye |
QUILLE Ièsse ricî come on tchin dins on djeû d’ guîyes. T. L. Etre reçu comme un chien dans un jeu de quilles. C’est être reçu sans considération lorsqu’on arrive mal à propos.
|
|
441 |
ièbe |
HERBE Alè broyi s’ cu su lès-ièbes. cf. – eu 241.
|
|
442 |
ièbe |
Côpè l’ ièbe dizos l’ pîd. T. L. Couper l’herbe sous le pied. C’est supplanter quelqu’un dans une affaire.
|
|
443 |
ièbe |
Lès mwaîjès-ièbes créchèt voltî. cf. – crèche 217.
|
|
444 |
ièsse |
ÊTRE On n’ pout nin ièsse èt awè stî. T. L. On ne peut pas être et avoir été. Se dit plaisamment à quelqu’un qui regrette de vieillir. On ne peut pas toujours être jeune.
|
|
445 |
ignîre |
FUMÉE I gn-a pont d’ ignîre sins feu. T. L. Il n’y a pas de fumée sans feu. En général, il ne court point de bruit qui n’ait quelques fondements.
|
|
446 |
îpe |
HERSE On n’ saureut fè on bia saut avou one îpe à s’ dos. T. L. On ne saurait faire un beau saut avec une herse à son dos. La présence d’un importun est toujours désagréable ; les soucis, les tracas sont parfois des obstacles qui empêchent toute tentative de réalisation.
|
|
447 |
juje |
JUGE On n’ sét jamaîs ç’ qu’ i gn-a o l’ panse do juje. cf. – panse 639.
|
|
448 |
keûse |
COUDRE Èle keûd voltî à l’ grosse awîye. T. L. Elle coud volontiers à la grosse aiguille. Se dit à propos d’une femme avide de relations sexuelles. Note. — grosse awîye = verge.
|
|
449 |
quèwe |
QUEUE Crèche come lès quèwes di vatche, après têre. cf. – crèche 218.
|
|
450 |
k(i)chitè |
EMBRENER On n’ èst jamaîs kichitè (= d’bèrné) qu’ pa do stron. T. L. On n’est jamais embrené que par un étron. Signifie qu’on n’est jamais sali que par la boue, par la canaille.
|
|
451 |
k(i)pètrogni |
DISPUTER Si k’pètrogni (= si dispètronè) po dès makes d’ atètches. T. L. Se disputer pour des têtes d’épingles. C’est chercher noise pour des futilités.
|
|
452 |
laîd |
LAID Vif Il èst laîd (= vîy) assèz po fè on mwârt. T. L. Il est laid (/ vieux) assez pour faire un mort. Se dit généralement à propos d’un vieillard malingre, maladif et dont il faut s’attendre à une fin prochaine. Se dit parfois ironiquement à quelqu’un qui se plaint de maux imaginaires.
|
|
453 |
laîd |
Bia o l’ bêrce, laîd à l’ danse. cf. – bia 69.
|
|
454 |
laîd |
I gn-a l’laîd qu’ èst toumè, i f’ré bia d’mwin. T. L. Le laid est tombé, il fera beau demain. Se dit ironiquement quand on voit tomber quelqu’un. Note. — II y a dans cette expression une allusion au temps.
|
|
455 |
laîd |
I n’ èst nin laîd, si c’ èsteut l’ môde. T. L. Il n’est pas laid, si c’était la mode. S’emploie quand on veut signifier que tout est convention. Se dit également en guise de consolation quand on est tenu d’accepter une chose qui ne correspond pas au désir souhaité.
|
|
456 |
laîd |
Ièsse ossi laîd qu’ on mwârt. T. L. Etre aussi laid qu’un mort. Se dit de quelqu’un qui a les yeux hagards, le visage d’une pâleur excessive soit des conséquences d’une maladie, soit à la suite d’une grande frayeur.
|
|
457 |
laîd |
Ièsse ossi laîd qui l’ diâle. T. L. Etre aussi laid que le diable. C’est être affreusement laid.
|
|
458 |
laîd |
Il è-st-ossi laîd qui l’ pètchi. T. L. Il est aussi laid que le péché. Se dit de quelqu’un physiquement laid.
|
|
459 |
laudje |
LARGE Il a todi stî laudje, maîs c’ èst dès spales. T. L. Il a toujours été large, mais c’est des épaules. Se dit de quelqu’un qui n’est guère généreux.
|
|
460 |
lèt |
LIT On faît s’ lèt comeon s’ vout coûtchi. T. L. On fait son lit comme on veut se coucher. S’emploie pour signifier que généralement la récompense est fonction de l’effort.
|
|
461 |
lètchi |
LÉCHER Ci n’ èst nin à lètchi lès meurs, qu’ on s’ ècrache. T. L. Ce n’est pas à lécher les murs, qu’on s’engraisse. Il faut se bien nourrir pour se fortifier.
|
|
462 |
leûp |
LOUP Lès leûps ni s’ mougnèt nin inte zèls. T. L. Les loups ne se mangent pas entre eux. Généralement les méchants s’épargnent entre eux.
|
|
463 |
leûp |
On n’ rèssère nin lès leûps dins lès polis. T. L. On ne renferme pas les loups dans les poulaillers. Il ne faut pas mettre quelqu’un dans un lieu où il peut faire aisément beaucoup de mal.
|
|
464 |
leûp |
On n’ cause jamaîs do leûp sins veûy si quèwe. T. L. On ne parle jamais du loup sans voir sa queue. Se dit lorsque quelqu’un arrive dans une société au moment où l’on parle de lui. = Quand on cause do leup, on vèt s’ quèwe.
|
|
465 |
leûp |
C’ è-st-on leûp avou one pia d’ bèrbis. T. L. C’est un loup avec une peau de brebis. C’est un hypocrite.
|
|
466 |
leûp |
Quand on s’ fèt bèrbis, on-èst mougni pau leûp. cf. – bèrbis 62. i
|
|
467 |
leûp |
Si foute è l’ gueûye do leûp. T. L. Se jeter dans la gueule du loup. C’est s’exposer à un péril certain.
|
|
468 |
leûp |
On faît todi l’ leûp pus gros qu’ i n’ èst. T. L. On fait toujours le loup plus gros qu’il n’est. On exagère facilement la relation d’un fait, d’une situation.
|
|
469 |
leûp |
Adârè come on leûp. T. L. Surgir comme un loup. C’est se précipiter sauvagement vers quelqu’un. o
|
|
470 |
leûp |
I faut afîye fè l’leûp po n’ nin ièsse sitron.nè. T. L. Il faut parfois faire le loup pour ne pas être étranglé. Il faut parfois se faire méchant pour n’avoir pas à subir les caprices des autres.
|
|
471 |
leûp |
Mougni come on leûp. T. L. Manger comme un loup. C’est manger goulûment.
|
|
472 |
leûp |
I faut afîye ûlè avou lès leûps. T. L. Il faut parfois hurler avec les loups. Il faut parfois se conformer aux manières et opinions avec qui l’on se trouve, même si on ne les approuve pas.
|
|
473 |
leûp |
I faut sawè ûlè avou lès leûps èt bawyi avou lès tchins. T. L. Il faut savoir hurler avec les loups et aboyer avec les chiens. Cela signifie qu’il faut savoir s’adapter à toutes les situations.
|
|
474 |
lin.we |
LANGUE L’awè su l’ bètchète do l’ lin.we. cf. – bètchète 66.
|
|
475 |
lin.we |
Donè s’ lin.we au tchèt. T. L. Donner sa langue au chat. C’est renoncer à deviner quelque chose.
|
|
476 |
lin.we |
Si piède avou s’ lin.we. T. L. Se perdre avec sa langue. C’est être trop bavard, ne pas discerner ce qui peut de ce qui ne peut être dit.
|
|
477 |
lin.we |
Fè alè s’ lin.we. T. L. Faire aller sa langue. C’est calomnier, médire.
|
|
478 |
lin.we |
I vaut mia ratenu s’ lin.we qui d’ mau causè. T. L. Il vaut mieux retenir sa langue que de mal parler. Il est préférable de se taire que risquer de froisser quelqu’un.
|
|
479 |
lin.we |
Tinu s’ lin.we è s’ potche. T. L. Tenir sa langue en poche. C’est se taire, ne rien divulguer de ce qu’on pourrait savoir.
|
|
480 |
lin.we |
Awè one mwaîje lin.we. T. L. Avoir une mauvaise langue. Se dit à une personne qui aime à médire.
|
|
481 |
lin.we |
Agni è s’ lin.we. T. L. Se mordre la langue. Se dit à quelqu’un qui, par inadvertance, a parlé d’une chose qu’il aurait souhaité pouvoir taire.
|
|
482 |
lin.we |
C’ è-st-avou l’ lin.we dès coméres qu’ on faît lès mèyeûses dès s’mèles. T. L. C’est avec la langue des femmes qu’on fait les meilleures semelles. Se dit ironiquement pour taquiner les femmes qui passent pour être plus bavardes que les hommes et considérer de ce fait que leur langue est inusable.
|
|
483 |
lin.we |
Taîjoz-vos, grande lin.we. T. L. Taisez-vous, grande langue. Se dit à quelqu’un qui ne peut s’empêcher de tout raconter, le bien comme le mal.
|
|
484 |
lin.we |
Awè one lin.we à trinte-chîs toûrnants. T. L. Avoir une langue à trente-six tournants. Se dit d’une personne qui n’est jamais prise au dépourvu lorsqu’il s’agit de dire du mal de son prochain.
|
|
485 |
lin.we |
Li lin.we d’ on moya vaut mia qui l’ cine d’ on minteûr. T. L. La langue d’un muet vaut mieux que celle d’un menteur. La langue d’un muet ne pourra jamais causer de tort à personne tandis que celle d’un menteur est capable des pires choses.
|
|
486 |
lin.we |
Satchi one lin.we come on tchausse-pîd. T. L. Tirer une langue comme un chausse-pied. C’est haleter, éprouver de grandes difficultés à retrouver son souffle. C’est aussi désirer avec avidité.
|
|
487 |
lîve |
LIÈVRE Ewou-ce qu’ i gn-a dès lîves, gn-a dès tchèsseûs. T. L. Où il y a des lièvres, il y a des chasseurs. Là où il y a un attrait quel qu’il soit, il y a des gens pour s’y intéresser.
|
|
488 |
loyin |
LIEN Choretè s’ loyin. T. L. Casser son lien (attache). C’est être infidèle à son conjoint.
|
|
489 |
loyin |
Trin.nè s’ loyin après one saqwè. T. L. Traîner son lien après quelque chose. C’est éprouver une forte envie. = Câssè s’ loyin après one saqwè.
|
|
490 |
lunète |
LUNETTE Bondjoû lunète, À r’veûy brayète. T. L. Bonjour lunette, Au revoir braguette. Se dit ironiquement à quelqu’un qui doit porter lunettes, ceci étant généralement un signe précurseur de vieillesse et par comparaison d’impuissance.
|
|
491 |
maî |
PÉTRIN Li tchèt a tchî o l’ maî. cf. – tchèt 887.
|
|
492 |
maî |
Mète sinte Marîye o l’ maî. T. L. Mettre sainte Marie dans le pétrin. Se dit plaisamment à une ménagère qui a mis trop de liquide dans sa pâte et qu’elle ne parvient pas à la pétrir comme il se doit.
|
|
493 |
maîsse |
MAÎTRE Trouvè s’ maîsse. (= Toumè à s’ maîsse.) T. L. Trouver son maître. (/ Tomber à so maître.) C’est se trouver face à quelqu’un de plus fort, de plus habile, de plus fin que soi.
|
|
494 |
maîsse |
Ièsse pris à s’ maîsse. T. L. Etre pris à son maître. C’est se heurter à une autorité plus forte que soi.
|
|
495 |
maîsse |
Ièsse à s’ dêrin maîsse. T. L. Etre à son dernier maître. Se dit par exemple à propos d’un héritage qui échoit à un prodigue, d’un jouet confié à un enfant destructeur.
|
|
496 |
maîsse |
Au trwèzin.me côp,; on veut lès maîsses. T. L. Au troisième coup, on voit les maîtres. Il ne faut pas se laisser abattre par un insuccès, il faut persévérer.
|
|
497 |
maîsse |
Si fwârt qu’on seûy, on trouve todi s’ maîsse. T. L. Si fort que l’on soit, on trouve toujours son maître. On ne doit pas se placer au-dessus de tout le monde, on s’exposerait à des déceptions.
|
|
498 |
make |
TRÈFLE Quand i n’ toûne nin dès pêles, c’ èst dès makes. cf. – pèle 671.
|
|
499 |
maleûr |
MALHEUR On maleûr, c’ èst d’ rapèche si bèle-mére qui s’ nèye. T. L. Un malheur, c’est de repêcher sa belle-rnère qui se noit. Se dit ironiquement à quelqu’un qui se lamente exagérément à propos d’une petite contrariété au point de considérer celle-ci comme un malheur.
|
|
500 |
maleûr |
Il arive qu’on maleûr èst bon à one saqwè. T. L. Il arrive qu’un malheur est bon à quelque chose. Quelquefois une infortune peut procurer des avantages qu’on n’aurait pas eus sans elle.
|
|
501 |
maleûr |
On maleûr ni vint jamais tot seû. T. L. Un malheur ne vient jamais seul. Se dit quand on accumule les revers, les déceptions.
|
|
502 |
malice |
MALICE C’ è-st-one malice cosûwe di gros fi. T. L. C’est une malice cousue de gros fil. Se dit lorsqu’on recourt à des finesses grossières qu’il est aisé de reconnaître.
|
|
503 |
malin |
MALIN C’ èst l’ pus malin qu’ atrape l’ ôte. T. L. C’est le plus malin qui attrape l’autre. Se dit ironiquement aux personnes qui ont fait un marché désavantageux.
|
|
504 |
malin |
I faut ièsse malin po fè l’ bièsse. T. L. Il faut être malin pour faire la bête. Signifie qu’il faut être intelligent pour feindre l’ignorance.
|
|
505 |
malin |
Il èst trop malin, i n’ vikerè nin vî. T. L. Il est trop malin, il ne vivre pas vieux. Se dit plaisamment quand quelqu’un fait montre de capacité. Se dit parfois en guise de moquerie à l’égard de quelqu’un qui n’a guère de disposition.
|
|
506 |
malin |
T’ ès trop malin po l’ Bon Diè, li diâle t’ aurè. T. L. Tu es trop malin pour le Bon Dieu, le diable t’aura. Se dit à un roublard.
|
|
507 |
manôye |
MONNAIE Rinde li manôye di s’ pîce. T. L. Rendre la monnaie de sa pièce. C’est se venger, user de représailles.
|
|
508 |
manôye |
Si mète foû manôye. T. L. Se mettre hors monnaie. C’est consentir une dépense importante.
|
|
509 |
manôye |
Èle bat manôye di-d-coûtchîye. T. L. Elle frappe monnaie étant couchée. Se dit d’une femme qui se prostitue.
|
|
510 |
manôye |
Payi avou do l’ manôye di sindje. T. L. Payer avec de la monnaie de singe. C’est se moquer de celui à qui l’on doit, au lieu de le satisfaire ; le leurrer de belles paroles et de fausses promesses.
|
|
511 |
mantche |
(moussemint) MANCHE (habit) I vaut mia bèle panse qui bèle mantche. cf. – panse 633.
|
|
512 |
mantche |
Frotè l’ mantche. T. L. Frotter la manche. C’est flatter, cajoler pour obtenir quelque faveur.
|
|
513 |
mantche |
(ostèye) MANCHE (outil) I osse o mantche. cf. – ossi 602.
|
|
514 |
makelote |
TÊTE Tournè di s’ makelote. C’est tomber en pâmoison.
|
|
515 |
mârmite |
MARMITE C’ èst dins lès vîyès marmites qu’ on fait lès mèyeûses dès sopes. T. L. C’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures des soupes. Se dit en guise d’encouragement à quelqu’un qui veut épouser une personne plus âgée.
|
|
516 |
mârmite |
Fè boûre li marmite. T. L. Faire bouillir la marmite. C’est procurer les ressources nécessaires au ménage.
|
|
517 |
mârmite |
I gn-a nu si laîde marmite qui n’ trouve si couviète. T. L. Il n’y a si laide marmite qui ne trouve son couvercle. Se dit d’une personne défavorisée par la nature et qui va se marier.
|
|
518 |
mârtchand |
MARCHAND Li martchand qu’a tapé conte si martchandîye a stî pindu. T. L. Le marchand qui a blâmé sa marchandise a été pendu. Se dit ironiquement à des parents qui ne tarissent pas d’éloges en parlant de leurs enfants en âge de se marier.
|
|
519 |
mârtchi |
MARCHÉ Fè on martchi da Cambrosète. T. L. Faire un marché de Cambrosète. Se dit de quelqu’un qui a conclu un marché de dupe. Note. — Cette expression est typiquement cinacienne, on ne la retrouve nulle part ailleurs et nous croyons intéressant et amusant d’en expliquer l’origine. Il y a de cela de très nombreuses années, un certain Cambrosète tenait une boutique où l’on pouvait s’approvisionner en marchandises de quelque nature que ce soit, cela pouvant aller du poêle «Brûlé-tout» à la pince à linge. Voici l’histoire telle qu’elle nous fut contée par un très vieux cinacien. Cambrozète aveut r’cî dès bias nous «Panamas» et il èsteut ocupè à lès disbalè quand on client inture et adouye lès tchapias. Vola wê, di-st-i, dès bias panamas, combin aloz vinde ça, Mossieû Cambrosète ? — Sûremint nin d’zos trente sous, ç,a m’ fis. — Et bin, dj’ è prind onk, i m’ plaîjèt trop bin. L’ orne mèt 1′ panama su s’ tièsse, i paye èt vo-le-là èvôye. One miète pus lon, i rèsconture on soçon : T’ as là on bia tchapia, Zîré, èwou-ce qui t’ as stî trouvè ça ? — Emon Cambrosète, èt ç’ qu’ èst bia ossi c’ èst qui n’ costéye qui trente sous. Li timps do fè l’ vôye èt noste orne aveut on noû panama. Li ossi a rèscontrè on soçon qu’ ènn’ a rèscontrè on-ôte, todi è-st-i qui po l’ nêt, i gn-aveut pupont d’ panama èmon Cambrosète. Li pés d’ l’ istwâre, c’ èst qui quand l’ facture a arivè, Cambrosète payeûve lès bias panamas à quarante sous. On ‘nn’ a faît one riséye èt d’pôy adon, aus cis qui fiyèt on mwaîs martchi, on- a dit : T’ as faît on martcbi da Cambrosète.
|
|
520 |
massale |
JOUE Èlle a dès fèsses come dès massales di gade. cf. – fesse 389.
|
|
521 |
massale |
Éle baujereut l’ cu d’ one gade sins s’ dauborè lès massales. cf. – bauji 55.
|
|
522 |
mastoke |
SOU On n’ dit nin deûs mèsses por one mastoke. cf. – messe 535.
|
|
523 |
mau |
MAL I gn-a nu si p’tit mau qui n’ eûy si plaîji. T. L. Il n’y a si petit mal qui n’ait son plaisir. Signifie que généralement le moindre effort consenti entraîne une satisfaction.
|
|
524 |
mau |
Il a l’ mau sint-Tîbaut, I bwèt bin èt n’ mougne nin mau. T. L. Il a le mal de saint Thibaut, II boit bien et ne mange pas mal. Se dit à l’adresse d’un malade imaginaire ou d’un douillet qui se plaint aisément. Variante :
|
|
525 |
mau |
Il a l’ mau sint-Tîbaut, Qui mougne bin èt n’ tchît nin mau. Il a le mal saint-Thibaut, Qui mange bien et ne chie pas mal.
|
|
526 |
mau |
Lès grands maus fièt rouvyi lès p’tits. T, L. Les grands maux font oublier les petits. Les petits chagrins disparaissent en présence d’une grande douleur.
|
|
527 |
mau |
Li mau d’ onk ni r’faît nin l’ ci d’ l’ ôte. T. L. Le mal d’un ne refait pas celui de l’autre. Quels que soient les malheurs des autres et l’intérêt que nous y apportions, cela ne nous empêche pas de devoir subir nos propres peines, nos propres revers.
|
|
528 |
maule |
MÂLE Tchèssi à maule. T. L. Chasser à mâle. C’est la période de rut chez les animaux. Se dit d’une femme qui recherche la compagnie et le commerce des hommes. |
|
529 |
maule |
S’ on s’ vout disfè dès djon.nes, on pout bin catchi l’ maule. T. L. Si on veut se débarrasser des jeunes, on peut bien cacher le mâle. Se dit ironiquement à un père qui a des jeunes filles à marier.
|
|
530 |
maule |
Li maule ni vaut nin mia qui l’ fumèle. T. L. Le mâle ne vaut pas mieux que la femelle. Se dit à propos d’un ménage interlope.
|
|
531 |
maurlî |
MARGUILLIER Quand i ploût su l’ curè, i gote su l’ maurlî. cf. – curé 259.
|
|
532 |
mauvi |
MERLE Il a s’ keûr qui bat come li cu d’on mauvi. cf. – cœur 177.
|
|
533 |
mayeûr |
BOURGMESTRE I pièd sès papîs, i n’ sèrè pus (/ jamaîs) mayeûr. T. L. Il perd ses papiers, il ne sera plus (/jamais) bourgmestre. Se dit ironiquement d’une personne qui, par le fond de son pantalon déchiré, laisse apercevoir son linge.
|
|
534 |
mèchenè |
GLANER Il a stî è scole quand lès maîsses alint mèchenè. cf. – sicole 811.
|
|
535 |
mèsse |
MESSE On n’ dit nin deûs mèsses por one mastoke (= po on skèlin). T. L. On ne dit pas deux messes pour un sou. Se dit généralement à une personne qui veut faire répéter les paroles qu’elle vient d’entendre.
|
|
536 |
mèsse |
On dit bin basse mèsse dins one grande èglîje. T. L. On dit bien basse messe dans une grande église. Se dit lorsque le contenant est infiniment plus grand que le contenu.
|
|
537 |
mèstî |
MÉTIER I gn-a pont d’ sot mèstî, i gn-a qu’ dès sotès djins. T. L. Il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sottes gens. Toute occupation qui nourrit son homme est bonne.
|
|
538 |
mèstî |
On pinse todi qui l’ mèstî d’ on-ôte èst mèyeûs qui l’ sink. T. L. On pense toujours que le métier d’un autre est meilleur que le sien. Cela signifie qu’on n’est jamais content de son sort.
|
|
539 |
mèstî |
I n’ faî nin l’ mèstî d’ on-ôte. T. L. Il ne fait pas le métier d’un autre. Se dit de quelqu’un très habile, très adroit dans l’exercice de sa profession.
|
|
540 |
minteûr |
MENTEUR Quî dit l’ auteûr, N’ èst nin minteûr cf. – auteur 32.
|
|
541 |
minteûr |
Li ci qu’ èst minteûr èst voleûr. T. L. Celui qui est menteur est voleur. Signifie que celui qui sait tromper d’une manière peut aussi tromper d’une autre.
|
|
542 |
minti |
MENTIR Minti come on rauyeû d’ dints. T. L. Mentir comme un arracheur de dents. C’est mentir effrontément. Note. — Locution tirée de ce que autrefois le charlatan, arracheur de dents, promettait à ses pratiques de ne pas les faire souffrir.
|
|
543 |
minti |
Il a ossi minti qui l’ grand diâle. T. L. Il a aussi menti que le grand diable. Se dit de quelqu’un dont on est convaincu qu’il ment.
|
|
544 |
minti |
Awè dès « t’as minti ». T. L. Avoir des « tu as menti ». C’est avoir des différends avec quelqu’un.
|
|
545 |
minte |
Ci n’ èst nin one minte què l’ sitofe. T. L. Ce n’est pas un mensonge qui l’étouffé. Se dit à propos de quelqu’un qui n’éprouve aucun scrupule pour recourir au mensonge et de qui il est bon de se méfier. i
|
|
546 |
minti |
I mint come i rèspire. T. L. Il ment comme il respire. Se dit de quelqu’un qui ment d’une manière déconcertante et qui ne permet aucune confiance.
|
|
547 |
minti |
I vikerè co après awè minti. cf. – vikè 984.
|
|
548 |
moche |
MOUCHE On n’ atrape nin lès moches avou do vinaîgue. T. L. On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. On réussit mieux dans les affaires, on subjugue plus de personnes par la douceur que par la dureté et la rigueur.
|
|
549 |
mon.nî |
MEUNIER Fè ses paukes avou lès mon.nîs. cf. – pauques 665.
|
|
550 |
montè |
MONTER I vaut mia montè qu’ do d’chinde. T. L. Il vaut mieux monter que descendre. L’ambition est une vertu quand elle poursuit un noble but.
|
|
551 |
montè |
Il est montè come trêze qui nè l’ sont nin. T. L. Il est monté comme treize qui ne le sont pas. Se dit surtout d’un ouvrier qui n’a pas le matériel nécessaire à sa profession.
|
|
552 |
moru |
MOURIR Ostant moru qui d’ piède si vîye. T.L. Autant mourir que de perdre sa vie. Se résigner, rester indifférent, quelle que soit l’issue d’une entreprise.
|
|
553 |
moru |
I n’ è moûrt qui lès pus malades. T.L. Il n’en meurt que les plus malades. Se dit en guise de résignation, lorsqu’on se trouve tenu de prendre une décision dont on ignore le résultat possible.
|
|
554 |
mostaude |
MOUTARDE C’ èst do l’ mostaude après l’ sopè. T.L. C’est de la moutarde après le souper. Se dit d’une chose qui vient lorsqu’on n’en a plus besoin.
|
|
555 |
mostaude |
Èvoyi à l’ mostaude. T.L. Envoyer à la moutarde. Congédier quelqu’un avec brusquerie.
|
|
556 |
mouchon |
OISEAU On bon mouchon n’ tchît jamaîs è s’ nid. T.L. Un bon oiseau ne fiente jamais dans son nid. C’est en quelque sorte une invitation à la propreté.
|
|
557 |
mouchon |
C’ è-st-on mouchon po l’ tchèt. T.L. C’est un oiseau pour le chat. = C’ è-st-one soris po l’ tchèt. (… une souris …)
|
|
558 |
mouchon |
C’ èst-on mouchon su l’ aye. T.L. C’est un oiseau sur la haie. C’est une chose aléatoire.
|
|
559 |
mouchon |
OISEAU I vaut mia on mouchon è s’ mwin qui deûs su l’ aye. (= … qu’one cope à djok à l’ copète di l’ aye.) T. L. Il vaut mieux un oiseau dans sa main que deux sur la haie. (= qu’un couple juché au sommet de la haie). Un tiens vaut mieux que deux tu auras.
|
|
560 |
mougni |
MANGER Mougni do gros dès dints. T. L. Manger du gros des dents. C’est manger en éprouvant une certaine répugnance.
|
|
561 |
mougni |
Mougni à deûs (/ à tos lès) rèsselîs. T. L. Manger à deux (/ à tous les) râteliers. C’est cumuler des emplois lucratifs ; servir avec profit deux causes opposées.
|
|
562 |
mougni |
Mougni come on rauyeû. T. L. Manger comme un arracheur (s-ent., de pommes de terre). C’est manger avec beaucoup d’appétit, comme un ogre.
|
|
563 |
mougni |
Li ci qui mougne bon, tchît flairant. T. L. Celui qui mange bon, chie puant. Les suites d’une chose bonne en elle-même, ne sont pas toujours agréables.
|
|
564 |
moya |
MUET Li lin.we d’ on moya vaut mia qui l’ cine d’ on minteûr. cf. – lin.we 485.
|
|
565 |
môye |
MEULE (de foin) Ostant qwèri one awîye dins one môye di foûre. cf. – awîye 42.
|
|
566 |
mwaîje-paye |
MAUVAIS-PAYEUR Crédit èst mwârt, mwaîje paye l’ a touwè. cf. – crédit 219.
|
|
567 |
mwârt |
MORT Il a l’ mwârt su lès-ouys, èt i vout co fè l’ amoûr. T. L. Il a la mort dans les yeux, il veut encore faire l’amour. Se dit de quelqu’un qui veut entreprendre une chose qu’il ne pourra mener à bonne fin étant donné la situation dans laquelle il se trouve.
|
|
568 |
mwârt |
Êwou qu’ i gn-a on mwârt, on laît todi l’ uch au laudje. T. L. Où il y a un mort, on laisse toujours la porte ouverte. Se dit ironiquement à quelqu’un dont la braguette est entr’ouverte.
|
|
569 |
mwârt |
Li mwârt a todi on sudjèt. T. L. La mort a toujours un sujet. C’est-à-dire que le hasard n’est que l’ignorance des causes.
|
|
570 |
mwârt |
On n’ vike nin avou lès mwârts. cf. – vikè 985.
|
|
571 |
mwârt |
Quand nos sèrans mwârts, nos n’ vikerans pus. T. L. Quand nous serons morts, nous ne vivrons plus. Se dit ironiquement pour inviter à prendre la vie du bon côté.
|
|
572 |
mwârt |
I gn-a on mwârt o l’ maujone. T. L. Il y a un mort dans la maison. Se dit pour se moquer de quelqu’un qui a sa braguette ouverte.
|
|
573 |
mwârt |
Si l’ mwârt nè l’ rabiasit nin, i f’rè on laîd cadâve. T. L. Si la mort ne l’enjolive pas, il fera un laid cadavre. Se dit en parlant de quelqu’un qui n’est pas beau, soit physiquement, soit des suites d’une maladie.
|
|
574 |
mwin |
MAIN I faut qu’ one mwin lave l’ ôte. T. L. Il faut qu’une main lave l’autre. Cela signifie qu’il faut se rendre des services réciproques.
|
|
575 |
mwin |
Frèdès mwins, tchôdès-amoûrs. T. L. Froides mains, chaudes amours. La froideur des mains est, dit-on, le signe d’une com-plexion amoureuse.
|
|
576 |
mwin |
Il a pinsè mète si mwin su on-aubwisson èt ç’ n’èsteut qu’one vèsse-di-leûp. cf. – aubwisson 26.
|
|
577 |
nârieûs |
DÉGOÛTÉ On bon pourcia n’ èst nin nârieûs di s’ batch. cf. – pourcia 728.
|
|
578 |
narène |
NARINE Ci n’ èst nin po vosse narène. T. L. Ce n’est pas pour votre narine (nez). La chose dont il s’agit ne vous est pas destinée, ne vous concerne pas.
|
|
579 |
narène |
Minè pa l’ narène. T. L. Mener par la narine. C’est abuser de l’ascendant qu’on a sur quelqu’un pour lui faire faire tout ce qu’on veut.
|
|
580 |
narène |
I faut afîye lèzî tchôkè l’ narène dins leû stron. T. L. Il faut parfois leur fourrer leur narine dans leur étron. Il faut parfois user de sévérité envers certaines personnes et leur faire prendre conscience de la responsabilité qu’elles ont de leurs actes.
|
|
581 |
nasse |
NASSE Ièsse li panse o l’ nasse. cf. – panse 645.
|
|
582 |
navia |
NAVET Quand l’ pourcia ènn’ a s’ sô, lès navias sont seurs. cf. – pourcia 719.
|
|
583 |
navia |
Ièsse blanc come on navia. T. L. Etre blanc comme un navet. C’est être excessivement pâle ; effet de l’effroi, de la peur, de la maladie.
|
|
584 |
naw |
PARESSEUX Il èst télemint naw qu’ i s’ dispiète do l’ nêt po bauyi. cf. – bauyi 58.
|
|
585 |
nez |
NEZ Ça pind au nez da tortos. cf. – eu 233.
|
|
586 |
nez |
On lî a tchôkè s’ nez dins si stron. cf. – stron 848.
|
|
587 |
nez |
Satchi lès viêrs foû do nez. T. L. Tirer les vers du nez. C’est amener quelqu’un à dire ce qu’on veut savoir, en questionnant adroitement.
|
|
588 |
nez |
I n’ veut nin pus lon qui l’ bètchète di s’ nez. cf. – bètchète 67.
|
|
589 |
nêgue |
NÈGRE On n’ saureut blanki on nêgue. cf. – blanki 87.
|
|
590 |
neûje |
NOISETTE C’ èst todi aus cis qui n’ont pont d’ dints qu’on done lès neûjes à crochi. T. L. C’est toujours à ceux qui n’ont pas de dents qu’on donne les noisettes à croquer. C’est donner à quelqu’un des choses dont il n’est plus en état de se servir, ou dont il n’a pas besoin.
|
|
591 |
nêvyi |
NAGER Nêvyi inte deûs-êwes. ci. – êwe 366.
|
|
592 |
nwâr |
NOIR I fait nwâr (/ nût) èwou qu’ i s’ pièd. T. L. Il fait noir (/ nuit) où il se perd. Se dit d’une personne qui prend ses précautions, qui ne marche pas à l’aventure, qui ne se fie pas au hasard. Par extension, se dit de quelqu’un qui rend un service calculé.
|
|
593 |
nwâr |
Il est nwâr come on chure-pot. T. L. I! est noir (sale) comme un écureur. Se dit à propos d’un souillon.
|
|
594 |
nwâri |
NOIRCIR On n’ èst jamaîs nwâri qu’ pa on (/ do) nwâr cu. T. L. On n’est jamais noirci que par un (/ du) noir cul. Il n’est que les méchants pour dénigrer les bons.
|
|
595 |
orèye |
OREILLE On sèmereut do pièrzin dins sès-orèyes. T. L. On sèmerait du persil dans ses oreilles. Se dit de toute personne malpropre, d’une saleté dégoûtante.
|
|
596 |
orèye |
Ènn’ awè one su s’-t-orèye. T. L. En avoir une sur son’oreille. Se dit de quelqu’un qui a bu un peu trop (d’alcool).
|
|
597 |
orèye |
Si fè satchi l’ orèye. T. L. Se faire tirer l’oreille. C’est avoir de la peine à consentir à quelque chose.
|
|
598 |
orèye |
Dwârmu su ses deûs-orèyes. T. L. Dormir sur ses deux oreilles. C’est avoir pour vivre, agir en toute quiétude. Avoir tous ses apaisements.
|
|
599 |
orèye |
Ni choûtè qu’ d’ one orèye. T. L. N’écouter que d’une oreille. Se dit de quelqu’un qui ne prête que bien peu d’attention aux recommandations qui lui sont faites, aux conseils qui lui sont donnés.
|
|
600 |
orèye |
Awè dès-orèyes come dès fouyes di djote. T. L. Avoir des oreilles comme des feuilles de chou. Se dit de quelqu’un qui a des oreilles démesurément longues et décollées.
|
|
601 |
orèye |
I n’ èst nin co r’ssouwè drî sès-orèyes. T. L. Il n’est pas encore séché derrière ses oreilles. Se dit plaisamment de quelqu’un qui n’a pas encore acquis l’expérience nécessaire soit pour se mêler à une discussion, soit pour entreprendre une affaire.
|
|
602 |
ossi |
BRANLER I osse o mantche. T. L. Il branle dans le manche. Se dit à propos de quelqu’un qui perd la confiance et pour qui la situation devient précaire. Par extension, se dit d’une personne malade dont l’état de santé ne fait que s’empirer.
|
|
603 |
ostèye |
OUTIL C’ èst l’ ostèye qui faît l’ ovrî. T. L. C’est l’outil qui fait l’ouvrier. I! faut de bons instruments pour faire un bon ouvrage.
|
|
604 |
ou |
ŒUF Dj’ in.me estant deûs-ous qu’ on canada. T. L. J’aime autant deux œufs qu’une pomme de terre. C’est porter tout naturellement son choix sur ce qui a le plus de valeur lorsqu’il est permis de choisir. Se dit aussi parfois lorsque l’on cherche à améliorer sa situation.
|
|
605 |
ou |
I n’ faut nin gâté I’ vote por-on-ou. cf. – vote 997.
|
|
606 |
ou |
I vaut mia awè l’ou è s’ mwin qu’ au cu do l’ poye. T. L. Il vaut mieux avoir l’œuf dans la main que dans le cul de la poule. Il y a plus de certitude à posséder qu’à espérer.
|
|
607 |
ou |
Li ci qui prind on-ou, pudreut bin on boû. T. L. Celui qui prend un œuf, prendrait bien un bœuf. Dès qu’on est entré dans la voie du vice, on n’est plus arrêté par rien. Ce n’est pas la valeur de ce qu’on dérobe qui rend l’action plus ou moins coupable.
|
|
608 |
ou |
I n’ faut nin mète tos sès-ous dins l’ min.me pani. T. L. Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. On ne doit pas placer tous ses fonds dans une même affaire. Il ne faut pas faire dépendre d’une seule chose son sort, sa fortune, son bonheur.
|
|
609 |
ou |
Ièsse pèlè come on-ou. cf. – pèle 673.
|
|
610 |
ou |
S’ il aureut dès-ous, i freut bin dès scaugnes. cf. – sicaugne 809.
|
|
611 |
oucha |
OS Il î a lèyi sès-ouchas. T. L. Il y a laissé ses os. cf. – ozète 628.
|
|
612 |
oucha |
N’ awè qui l’ pia su lès-ouchas. T. L. N’avoir que la peau sur les os. Se dit d’une personne ou d’un animal fort maigre.
|
|
613 |
oucha |
On n’ dimande nin à on tchin, s’ i vout on-oucha. cf. – tchin 922.
|
|
614 |
ouy |
OUY ŒIL Cligni d’ l’ouy. T. L. Cligner de l’œil. C’est faire un clin d’œil à quelqu’un. C’est aussi s’évanouir.
|
|
615 |
ouy |
Èlle a dès-ouys qui satchèt à brayète. T. L. Elle a des yeux qui tirent à braguette. Se dit d’une femme qui a un regard plein de désir passionné.
|
|
616 |
ouy |
Awè dès-ouys au trau di s’ cu. T. L. Avoir des yeux au trou de son cul. Se dit de quelqu’un à qui rien n’échappe, qui voit tout et sait tout.
|
|
617 |
ouy |
Awè lès-ouys pus grand qui l’ vinte. T. L. Avoir les yeux plus grand que le ventre. C’est se servir, lors d’un repas, bien au-delà de son appétit et par conséquent en laisser sur l’assiette. C’est aussi entreprendre une chose au-dessus de ses moyens.
|
|
618 |
ouy |
Awè on-ouy qui dit mèrde à l’ôte. T. L. Avoir un œil qui dit : merde, à l’autre. C’est être bigle. Variantes : 619 et 620.
|
|
619 |
ouy |
Waîti su Lîdje, si Nameur ni brûle nin. T. L. Regarder sur Liège, si Namur ne brûle pas. Chercher erronément.
|
|
620 |
ouy |
Waîti su l’ tauve po veûy s’ i gn-a do pwin o l’ drèsse. T. L. Regarder sur la table pour voir s’il y a du pain dans l’armoire. Chercher erronément.
|
|
621 |
ouy |
Ni lèyi qu’ lès-ouys po braîre. T. L. Ne laisser que les yeux pour pleurer. C’est tout ravir, réduire au désespoir.
|
|
622 |
ouy |
Lèyi gotè l’ ouy. T. L. Laisser goutter l’œil. C’est être ému, pleurer. = Fè p’chî s’-t-ouy. T.L. Faire pisser son oeil.
|
|
623 |
ouy |
Il a co l’ fleûr su l’ ouy. cf. – fleur 403.
|
|
624 |
ovradje |
OUVRAGE Awè d’ l’ ovradje à tchîr dissus. T. L. Avoir de l’ouvrage à chier dessus. Se dit quand on est surchargé de travail.
|
|
625 |
ovradje |
C’ èst d’ l’ ovradje di pourcia. T. L. C’est du travail de pourceau. Se dit à propos d’un travail exécuté en dépit du bon sens, malproprement.
|
|
626 |
ovradje |
C’ è-st-on arèdji po l’ovradje qu’ èst faît. T. L. C’est un enragé pour le travail terminé. Se dit d’un paresseux qui profite volontiers du travail d’autrui.
|
|
627 |
ovrî |
OUVRIER C’ èst l’ ostèye qui faît l’ ovrî. cf. – ostèye 603.
|
|
628 |
osète |
HOUSEAU I 1î a lèyi sès hosètes. T. L. Il y a laissé les houseaux. C’est-à-dire qu’il en est mort, mais aussi qu’il en a fait pour sa fortune, sa santé.
|
|
629 |
pagna |
PAN de CHEMISE Awè do stron à s’ pagna (= à s’ cu). T. L. Avoir de l’étron à son pan de chemise (/ à son cul). C’est avoir quelque chose à se reprocher, n’être pas en paix avec sa conscience.
|
|
630 |
pani |
PANIER I faut todi rinde li pani pa l’anse. T. L. Il faut toujours rendre le panier par l’anse. Cela signifie qu’il faut toujours être prêt pour la riposte.
|
|
631 |
pani |
On lî a frochi s’ pani. cf. – frochi 414.
|
|
632 |
pani |
I n’ faut nin mète tos sès-ous o l’ min.me pani. cf. – ou 608.
|
|
633 |
panse |
PANSE I vaut mia bèle panse qui bèle mantche. T. L. Il vaut mieux belle panse que belle manche. Il est préférable de se nourrir convenablement que de se-priver afin de faire étalage de toilette au détriment de sa santé.
|
|
634 |
panse |
Awè pus d’ panse qui d’tètes. T. L. Avoir plus de panse que de seins. Se dit d’une femme excessivement plate de poitrine. 107
|
|
635 |
panse |
Il a s’ panse què lî plake à s’ cu. T. L. Il a sa panse qui lui colle au cul. Se dit de quelqu’un affreusement maigre.
|
|
636 |
panse |
Tot à s’ panse èt rin à s’ dos. T. L. Tout à sa panse et rien sur le dos. C’est tout dépenser pour faire bonne chère et négliger de se bien vêtir.
|
|
637 |
panse |
Fè di s’ panse. T. L. Faire de sa panse. C’est être fat.
|
|
638 |
panse |
Awè lès trwès-quârts do l’lune è s’ panse. T. L. Avoir les trois quarts de la lune dans sa panse. C’est être toqué, simplet.
|
|
639 |
panse |
On n’ sét jamaîs ç’ qu’ i gn-a o l’ panse do juje. T. L. On ne sait jamais ce qu’il y a dans la panse d’un juge. Signifie qu’il ne faut préjuger de rien.
|
|
640 |
panse |
Ènn’ awè plin l’ panse. T. L. En avoir plein la panse. S’emploie généralement par quelqu’un qui est complètement déprimé, dépité. Note. — On complète parfois, en guise de boutade, en disant : et gn’a min.me on bokèt qu’ passe fou. (et il y a même un morceau qui sort dehors).
|
|
641 |
panse |
Fè l’ plate-panse. T. L. Faire la plate-panse. C’est avoir une attitude basse, humiliante.
|
|
642 |
panse |
Rîre plin s’ panse. T. L. Rire plein sa panse. C’est rire très fort.
|
|
643 |
panse |
I boure è s’ panse come on tchin d’ taneû. T. L. Il bourre dans sa panse comme un chien de tanneur. Se dit à propos d’un goinfre.
|
|
644 |
panse |
Il a tos lès mwaîs toûrs è s’ panse. T. L. Il a tous les mauvais tours dans sa panse. Se dit de quelqu’un qui ne cherche qu’à nuire.
|
|
645 |
panse |
Ièsse li panse o 1′ nasse. T. L. Etre la panse dans la nasse. C’est éprouver de très graves ennuis, se trouver dans une situation dramatique dont l’issue ne laisse aucun doute.
|
|
646 |
panse |
Awè l’ diâle o l’ panse. T. L. Avoir le diable dans la panse. C’est agir comme un possédé. Q
|
|
647 |
panse |
Awè l’ dâr o l’ panse. T. L. Avoir le dard dans la panse. C’est être aiguillonné par le désir ou par la colère.
|
|
648 |
pape |
PAPE C’ è-st-ossi râre qui do stron d’ pape. cf. – stron 850.
|
|
649 |
pape |
I n’ faut nin v’lu ièsse pus catolike qui 1′ pape. T. L. Il ne faut pas vouloir être plus catholique que le pape. En toute chose, il faut savoir faire preuve de bon sens dans son comportement.
|
|
650 |
papî |
PAPIER I pièd sès papîs, i n’ sèrè pus mayeûr. cf. – mayeûr 533.
|
|
651 |
pakèt |
PAQUET Fè sès pakèts. T. L. Faire ses paquets. C’est s’en aller de la maison où l’on demeurait, généralement, lorsqu’il y a désaccord.
|
|
652 |
pakèt |
Èle a ramèchenè s’ pakèt. T. L. Elle a ramassé son paquet. Se dit d’une jeune fille enceinte.
|
|
653 |
pakèt |
Risqué I’ pakèt. T. L. Risquer le paquet. C’est s’engager dans une affaire douteuse.
|
|
654 |
pakèt |
Fè ses pakèts. T. L. Faire ses paquets. C’est se préparer à mourir. Se dit du mourant dont les mains chiffonnent la literie comme pour l’emporter.
|
|
655 |
pakèt |
On lî a disvôtyi s’ pakèt T. L. On lui a déballé son paquet. Se dit lorsqu’on a adressé à quelqu’un tous les reproches qui s’imposaient. On lui a dit ses quatre vérités.
|
|
656 |
parint |
PARENT Lès parints n’ sont nin dès tchins. T. L. Les parents ne sont pas des chiens. Les parents ont toujours quelque privilège. Tous les membres d’une famille doivent se soutenir, s’entr’aider. = Lès parints, c’ èst nin dès bokèts d’ têle. T.L. … , ce ne sont pas des morceaux de terrine.
|
|
657 |
parint |
Li rwè n’ èsteut nin d’ sès parints. T. L. Le roi n’était pas de ses parents. Se dit de quelqu’un qui vient d’éprouver une totale satisfaction qui l’a rendu plus heureux qu’un roi.
|
|
658 |
parint |
Is sont parints do costè do l’ vîye grègne. T. L. Ils sont parents du côté de la vieille grange. Se dit à propos de parents à un degré très éloigné. = … do costè d l’ brayète à l’ 36e boutenîre. T.L. … du côté de la braguette à la 36e boutonnière.
|
|
659 |
pate |
PATTE Ècrachi l’ pate. T. L. Graisser la patte. C’est donner de l’argent à quelqu’un pour le gagner, pour le corrompre.
|
|
660 |
pate |
Ritoumè su sès pates. T. L. Retomber sur ses pattes. Se dit lorsqu’on parvient à rétablir une situation difficile, compromise.
|
|
661 |
pate |
Fè l’ pate di vroûl. T. L. Faire la patte de velours. C’est cacher sous des dehors caressants le dessein qu’on a de nuire. Tenter d’amadouer.
|
|
662 |
pau |
PIEU Ièsse su paus, su fotches. T. L. Etre sur pieux, sur fourches. C’est être sur le qui-vive.
|
|
663 |
paurt |
PART Donè s’ paurt aus tchms. T. L. Donner sa part aux chiens. C’est renoncer aux bénéfices d’une affaire, aux avantages qu’on peut avoir. NB Ou: Nin nin d’nè s’ paurt aus tchins. T.L. Ne pas donner … Idem.
|
|
664 |
paurt |
I faut sawè fè l’ paurt do diâle. T. L. Il faut savoir faire la part du diable. C’est savoir se montrer indulgent. Ne pas juger avec trop de rigueur les actions, la conduite d’une personne, et tenir compte de la faiblesse humaine.
|
|
665 |
paukes |
PÂQUES Fè sès paukes avou lès mon.nîs. T. L. Faire ses pâques avec les meuniers. C’est attendre le dernier jour du temps pascal pour se confesser et communier.
|
|
666 |
pavéye |
PAVÉ (fig.) Ièsse su l’ pavéye. T. L. Etre sur le pavé. Se dit d’une personne qui n’a point de domicile, qui ne trouve pas où loger. Signifie aussi être sans emploi, sans condition.
|
|
667 |
pavéye |
Rote todi, c’ èst tote pavéye. cf. – rotè 797.
|
|
668 |
payis |
PAYS I gn-a todi on payis po sauvè l’ ôte. T. L. Il y a toujours un pays pour sauver l’autre. Se dit plaisamment à quelqu’un qui vient de vous rendre service ou à qui vous avez rendu service.
|
|
669 |
pèchi |
PÊCHER Pèchi padrî lès trûtes (/ l’ trûte). T. L. Pêcher derrière les truites (/ la truite). C’est être imprévoyant, agir sans réfléchir aux conséquences.
|
|
670 |
pèchon |
POISSON Ièsse come li pèchon è l’ êwe. T. L. Etre comme le poisson dans l’eau. C’est se trouver bien, être à son aise dans quelque lieu.
NB On dit aussi ironiquement: … è l’ bolante êwe. T.L. … dans l’eau bouillante. Ne pas être à son aise.
|
|
671 |
pêle |
PIQUE Quand i n’ toûne nin dès pêles, c’est dès makes. T. L. Quand il ne tourne pas des piques, c’est des trèfles. Se dit à propos de quelqu’un qui ne connaît que revers à qui rien n’est favorable. Par extension, se dit d’un ménage qui ne connaît que la discorde. Note. — II y a dans cette expression allusion aux cartes à jouer de couleur noire.
|
|
672 |
pèlè |
PELÉ Pèlè come on rat (d’ èglîje). T. L. Pelé comme un rat (d’église). C’est être très pauvre, complètement ruiné.
|
|
673 |
pèlè |
Ièsse pèlè come on-ou. T. L. Etre pelé comme un œuf. C’est être complètement chauve.
|
|
674 |
pèlè |
I gn-aveut trwès pèlès èt deûs tondus. T. L. Il y avait trois pelés et deux tondus. Se dit en parlant d’une réunion peu nombreuse. Aussi: = … quate pèlès èt deûs tondus (ou: on tondu).
|
|
675 |
pére |
PÈRE On n’ aprind nin à s’ pére à fè dès djon.nes. T. L. On n’apprend pas à son père à faire des enfants. Se dit lorsqu’un ignorant veut donner des leçons à un homme qui en sait plus que lui.
|
|
676 |
pére |
Là co bin qui s’ pére a v’nu au monde divant li. T. L. Il est heureux que son père soit né avant lui. Se dit de quelqu’un qui, n’étant pas très courageux, peut profiter de la situation, de la fortune édifiée par son père.
|
|
677 |
pia |
PEAU N’awè qui l’ pia su lès-ouchas. cf. – oucha 612.
|
|
678 |
pia |
On n’ a qu’ one pia èt ça èst co rade ûsè. T. L. On n’a qu’une peau et c’est encore vite usé. Il faut savoir profiter de la vie, celle-ci étant toujours trop brève.
|
|
679 |
pia |
Li bièsse crèverè è s’ pia. T. L. La bête crèvera dans sa peau. Se dit d’une personne incorrigible.
|
|
680 |
pia |
Potchi fou di s’ pia. T. L. Sauter hors de sa peau. C’est se fâcher, se mettre en colère, réagir vigoureusement.
|
|
681 |
pia |
I toûwereut on pû po-z-awè l’ pia. cf. – pu 746.
|
|
682 |
pîce |
PIÈCE Il a todi l’ pîce po mète au trau. T. L. Il a toujours la pièce pour mettre au trou. Se dit de quelqu’un qui a réponse à tout, qui ne se laisse pas facilement confondre, qui a l’esprit d’à-propos.
|
|
683 |
pîce |
Achetè po pîce di pwin. cf. – pwin 7,
|
|
684 |
picète |
PINCETTE I n’ èst nin à djonde avou dès picètes. cf. – djonde 322.
|
|
685 |
pichi |
PISSER Ci n’ èst nin li qu’a pichi Moûse. T. L. Ce n’est pas lui qui a pissé la Meuse. Se dit d’un homme sans esprit.
|
|
686 |
pichi |
C’ èst domadje qu’ èle piche. T. L. C’est dommage qu’elle pisse. C’est une réponse ironique à l’éloge exagéré d’une femme.
|
|
687 |
pîd |
PIED Fè d’ sès pîds èt d’ sès pougns. T. L. Faire de ses pieds et de ses poings. C’est se donner beaucoup de peine pour obtenir satisfaction, mener à bonne fin. C’est user de tous les moyens pour réussir.
|
|
688 |
pîd |
Djouwè dès pîds èt dès pougns. cf. – djouwè 334.
|
|
689 |
pîd |
Trouvè tchaussure à s’ pîd. cf. – tchaussure 871.
|
|
690 |
pîd |
Awè on pîd dins li stri. T. L. Avoir un pied dans l’étrier. C’est être bien mis pour réussir, être avantageusement placé.
|
|
691 |
pîd |
Il è-st-ossi bièsse qui ses pîds. cf. – bièsse 79.
|
|
692 |
pîd |
Tinu lès pîds tchôds. T. L. Tenir les pieds chauds. C’est poursuivre quelqu’un de ses assiduités, généralement dans un but intéressé ; faire une cour assidue.
|
|
693 |
pîd |
Awè bon pîd, bon-ouy. T. L. Avoir bon pied, bon œil. C’est se porter bien, être dans toute sa force. Se dit surtout à propos d’un vieillard alerte et bien portant.
|
|
694 |
pîd |
Ni sawè su qué pîd dansè. T. L. Ne savoir sur quel pied danser. C’est ne savoir quelle contenance tenir, ne savoir quel parti prendre. Variante : Ni pus sawè su que pîd baie. T. L. Ne plus savoir sur quel pied baller.
|
|
695 |
pîd |
Mète lès pîds dins l’ plat. T. L. Mettre les pieds dans le plat. C’est réagir avec véhémence ; ne pas s’en laisser imposer.
|
|
696 |
pîd |
On n’ a jamaîs mèyeû sès pîds qu’ dins sès vîs solès. T. L. On n’a jamais meilleur ses pieds que dans ses vieux souliers. Se dit en guise de conclusion lorsqu’on veut affirmer que rien ne peut prévaloir sur les habitudes et traditions dans lesquelles on vit généralement satisfait.
|
|
697 |
piède |
PERDRE I n’ faut rin lèyi piède. T. L. Il ne faut rien laisser perdre. Il faut tirer profit de tout. Rien n’est inutile.
|
|
698 |
piède |
I n’ pièd rin à ratinde. T. L. Il ne perd rien à at-endre. Se dit de quelqu’un dont la conduite est répréhensible et dont la punition, pour être retardée, n’en est pas moins certaine.
|
|
699 |
piède |
I fait spès èwou qu’ i s’ pièd. cf. – spès 836.
|
|
700 |
pièrzin |
PERSIL Li ci qui r’plante do pièrzin, Riplante li prumî d’ sès parints. T. L. Celui qui replante du persil, Replante le premier de ses parents. C’est un préjugé populaire qui veut qu’en replantant du persil, on fait mourir son plus proche parent.
|
|
701 |
pièrzin |
On sèmereut do pièrzin dins sès-orèyes. cf. – orèye 595.
|
|
702 |
pindu |
PENDU I faureut ièsse pindu à on clau. T. L. Il faudrait être pendu à un clou. Cela signifie que pour certaines personnes, il conviendrait qu’on satisfasse sans aucun retard à leurs exigences.
|
|
703 |
pindu |
Awè do l’ cwade di pindu è s’ potche. cf. – cwade 262.
|
|
704 |
pingni |
FRAPPER I gn-a pont d’ avance do s’ pingni l’ tièsse au meur. T. L. Il n’y a pas d’avance de se frapper la tête au mur. Il est vain de se lamenter outre mesure, d’agir en désespéré. Note. — On ajoute parfois : i faurè co sogni lès boûrsias. (il faudrait encore soigner les bignes). = … di bouchi s’ tièsse au meur.
|
|
705 |
pîre |
PIERRE Foute dès pîres o djârdin (d’ one saquî). T. L. Jeter des pierres dans le jardin (de quelqu’un). C’est faire devant quelqu’un des railleries couvertes, des plaintes détournées, des reproches indirects, avec l’intention qu’il se les applique.
|
|
706 |
pîre |
On n’ saureut fè son.nè one pîre. T. L. One ne saurait faire saigner une pierre. On ne peut rien tirer d’un individu qui n’a rien. S’emploie généralement à propos de débiteurs insolvables.
|
|
707 |
pîre |
Fè d’ one pîre deûs côps. T. L. Faire d’une pierre deux coups. C’est venir à bout de deux choses par un seul moyen, profiter de la même occasion pour terminer deux affaires.
|
|
708 |
plantè |
PLANTER Arive qui plante. T. L. Arrive qui plante. Se dit en parlant de quelque chose qu’on veut faire au hasard, de tout ce qui peut arriver. Note. — On ajoute parfois : j n’è mourrè qu’ lès pus malades (il n’en mourra que les plus malades).
|
|
709 |
ploûre |
PLEUVOIR Djoke-tu, ti vas fè ploûre. T. L. Gare-toi, tu vas faire pleuvoir. Se dit à quelqu’un qui chante faux pour l’inviter de cesser.
|
|
710 |
pome |
POMME Lès pomes ni toumèt nin èrî d’ l’ aube. T. L. Les pommes ne tombent pas loin de l’arbre. Se dit des actes qui entraînent des conséquences immédiates.
|
|
711 |
pome |
Aurdè one pome po l’ seu. T. L. Garder une pomme pour la soif. Ménager ,réserver quelque chose pour les besoins à venir.
|
|
712 |
pome |
Awè dès pomes à pèlè . T. L. Avoir des pommes à peler. C’est avoir des comptes à rendre, des difficultés à affronter, des ennuis à subir.
|
|
713 |
porcèssion |
PROCESSION On n’ saureut sonè èt ièsse à l’ porcèssion. cf. – sonè 828.
|
|
714 |
potia |
FLAQUE Quand on-a bin seu, on bwèt au potia. cf. – seu 807.
|
|
715 |
pougn |
POING Fè d’ sès pîds èt d’ sès pougns. cf. – pîd 687.
|
|
716 |
pougn |
Djouwè dès pîds èt dès pougns. cf. – djouwè 334.
|
|
717 |
pougn |
Ossi s’ pougn è s’ potche. T. L. Agiter son poing dans sa poche. C’est ne rien dire, même en présence d’une injustice, pour ne pas nuire à ses intérêts.
|
|
718 |
pougn |
Awè l’ pougn djus. T. L. Avoir le poing bas (détaché du bras). C’est être complètement privé d’argent, ne plus pouvoir rien entreprendre.
|
|
719 |
pourcia |
PORC Quand l’ pourcia ènn’ a s’ sô, lès navias sont seurs. T. L. Quand le porc en a son saoul, les navets sont sûrs. Quand quelqu’un est comblé, il fait fi de tout ce qui l’entoure ; à gens repus il faut nourriture choisie. = Quand lès pourcias sont sôs, … Quand les porcs sont saouls, …
|
|
720 |
pourcia |
Il èst come li pourcia qui mougne on stron, il in.me ostant deur qui mol. T. L. Il est comme le porc qui mange un étron, il aime autant dur que mou. Peu importe, à celui qui peut s’adonner à son plus vif désir.
|
|
721 |
pourcia |
Ënn’ alè d’ssus crèsse come on pourcia quand i tone. T. L. Marcher de côté comme un porc quand i tonne. C’est avoir une démarche contrefaite.
|
|
722 |
pourcia |
C’ èst todi l’ pus laîd pourcia l’ dêrin au batch. T. L. C’est toujours le plus laid porc le dernier au bac. Se dit ironiquement à celui qui reste le dernier à table |
|
723 |
pourcia |
Il èst come li pourcia, i tint di s’ rang. T. L. Il est comme le porc, il tient de son rang. Se dit ironiquement de quelqu’un qui s’habille bien ou qui donne l’impression de se détacher de son entourage. Note. — Dans cette expression, il convient de noter le jeu dî mots : on ran d’ pourcia : c’est une soue à porcs, tinu on rang : c’est la place qu’on occupe dans l’opinion des hommes, par sa dignité, son mérite, etc.
|
|
724 |
pourcia |
Quand l’ pourcia ènn’ a s’ sô, i r’toûne li batch. T. L. Quand le porc en a son saoul, il retourne le bac. Se dit de quelqu’un qui étant satisfait ne se soucie point du sort des autres.
|
|
725 |
pourcia |
C’ èst l’ batch wîde qui faît grogni l’ pourcia. cf. – batch 51.
|
|
726 |
pourcia |
Li batch si r’toûne afîye su l’ pourcia. cf. – batch 53.
|
|
727 |
pourcia |
C’ èst d’ l’ ovradje di pourcia. cf. – ovradje 625.
|
|
728 |
pourcia |
On bon pourcia n’est nin nârieûs di s’ batch. T. L. Un bon porc n’est pas dégoûté de son bac. Quand on a bon appétit, tout semble bon.
|
|
729 |
pôve |
PAUVRE Deûs pôves qui s’aîdèt, l’ Bon Diè ‘nn’ è rît (d’ binaujetè). T. L. Deux pauvres qui s’aident, le Bon Dieu en rit (de contentement). S’emploie pour souligner la beauté d’un geste charitable posé par un pauvre à l’égard d’un autre malheureux. Se dit parfois quand on a rendu service à quelqu’un et qu’on n’accepte aucune rétribution, aucune compensation. Note. — On a l’impression que ce dicton a subi une altération dans sa finale qui en dénature le sens. Si l’on s’en rapporte à la teneur actuelle, Dieu ss moquerait de deux pauvres qui s’entraident, ce qui est un non sens. On comprendrait mieux qu; Dieu se réjouit de voir les efforts de ces deux pauvres qui veulent s’aider mutuellement. Ce proverbe existe à Verviers dans sa forme qui nous paraît complète : Deûs pôves qui s’aîdèt, li Bon Die è rêye di djôye.
|
|
730 |
pôve |
C’est todi au pôve li besace. T. L. C’est toujours au pauvre la besace. Il est superflu de se lamenter, on n’échappe pas à son
|
|
731 |
poye |
POULE Foute li tchin dins lès poyes. cf. – tchin 909.
|
|
732 |
poye |
Stron.nè l’ poye sins l’ fè criyi. T. L. Etrangler la poule sans la faire crier. C’est faire des exactions si adroitement qu’il n’y ait point de plaintes. Réussir sans bruit et sans éclat dans ses entreprises amoureuses. C’est aussi se livrer à la débauche sans que nul ne s’en aperçoive. Faire discrètement un mauvais coup.
|
|
733 |
poye |
I faureut one grande poye po lî prinde li viêr au cu. T. L. II faudrait une grande poule pour lui prendre le ver au cul. Se dit ironiquement à propos de quelqu’un qui a de longues jambes.
|
|
734 |
poye |
Ièsse come one poye qu’ pièrdu s’-t-ou. T?L? Etre comme une poule qui a perdu sonoeuf. C’est être inquiet, affairé. |
|
735 |
poye |
Ièsse sérieûs come one poye qui piche. T. L. Etre sérieux comme une poule qui pisse. C’est être sérieux mal à propos. Gravité comique.
|
|
736 |
poye |
Touwè l’ poye po-z-awè l’ou. T. L. Tuer la poule pour avoir l’œuf. C’est se priver de ressources à venir pour un intérêt présent ; agir stupidement.
|
|
737 |
poye |
(Ci qu’ =) Quî vint d’ poye, grète voltî. T. L. Qui vient de poule, gratte volontiers. Ordinairement les enfants tiennent des mœurs et des inclinations de leurs parents.
|
|
738 |
poye |
Lès poyes ponèt pau bètch. T. L. Les poules pondent par le bec. Le rendement dépend de la nourriture ; par extension, de l’effort consenti.
|
|
739 |
poye |
One poye qui pond on-ou tos lès djoûs, c’ è-st-one bone poye. T. L. Une poule qui pond un œuf tous les jours, c’est une bonne poule. Il faut savoir se considérer satisfait ; à l’impossible nul n’est tenu, l’important est de progresser lentement mais sûrement.
|
|
740 |
poye |
Alè dwârmu avou lès poyes. cf. – dwârmu 340.
|
|
741 |
poye |
Fè l’ poye crèvéye. T. L. Faire la poule crevée. C’est chercher d’apitoyer en se plaignant exagérément d’un mal souvent imaginaire.
|
|
742 |
poye |
I vaut mia awè l’ ou è s’ mwin qu’ au cu do l’ poye. cf. – ou 606.
|
|
743 |
poye |
Alè coûtchi avou lès poyes. cf. – coûtchi 208.
|
|
744 |
poyon |
POUSSIN Tourné à cu d’ poyon. T. L. Tourner a cul de poussin. Se dit d’une personne, d’une entreprise qui périclite.
|
|
745 |
prêtchi |
PRÊCHER Prêtchi po s’ tchapèle. cf. – tchapèle 863.
|
|
746 |
pû |
POU I touwereut on pû po-z-awè l’ pia. T. L. Il tuerait un pou pour avoir la peau. Se dit d’une personne intéressée et avare, excessivement parcimonieuse.
|
|
747 |
pû |
C’ è-st-on rodje pû. T. L. C’est un rouge pou. Se dit de quelqu’un qui fait montre d’une avarice excessive.
|
|
748 |
pû |
I branlereut on pû avou on want d’ bocse(û). T. L. Il masturberait un pou avec un gant de boxe(ur). Se dit ironiquement de quelqu’un qui manifeste une grande patience pour effectuer un travail délicat. = I touchetéyereut …
|
|
749 |
pû |
Catchi sès pus dins sès tchausses. T. L. Cacher ses poux dans ses bas. C’est avoir de l’argent, être riche et n’en point faire étalage.
|
|
750 |
puce |
PUCE Il aurè one bèle puce su s’ kète (/su s’-t-ouy / à sès couyes). T. L. Il aura une belle puce sur sa verge (/sur son oeil / à ses couilles). Expression vulgaire qui se dit ironiquement à propos de quelqu’un qui convoite quelque chose mais qui n’aura qu’une amère déception.
|
|
751 |
pupe |
PIPE Ènn’ awè por one bone pupe. T. L. En avoir pour une bonne pipe. C’est en avoir pour longtemps, soit pour exécuter un travail, soit pour parcourir un long chemin.
|
|
752 |
pupe |
Quand on achetéye one pupe, c’ èst nin po fè dès lâvemints. T. L. Quand on achète une pipe, ce n’est pas pour faire des lavements. Se dit à quelqu’un qui cherche à nier une évidence.
|
|
753 |
putin |
PUTIN PUTAIN Lès sôléyes èt lès putins morèt dins leû pia. cf. – sôléye 826.
|
|
754 |
pwès |
POIS Donè on pwès po rawè one féve. T. L. Donner un pois pour avoir une fève. C’est donner une chose avec l’intention d’en recevoir une autre plus avantageuse.
|
|
755 |
pwès |
Tapè lès pwès d’vant lès colons. T. L. Taper les pois devant les pigeons. C’est chercher à savoir, prévenir, tâter le terrain soit avant de s’engager dans une affaire, soit pour prévenir une justification.
|
|
756 |
pwève |
POIVRE Travayi po do pwève (èt do sé). T. L. Travailler pour du poivre (et du sel). C’est s’adonner à un travail sans juste rétribution. C’est aussi avoir mal exécuté un travail qui doit être recommencé.
|
|
757 |
pwin |
PAIN Achetè po pîce (/broke) di pwin. T. L. Acheter pour pièce de pain. C’est acquérir une chose de valeur pour peu d’argent.
|
|
758 |
pwin |
Awè s’ pwin cût (èt sès bougnèts sètchs). T. L. Avoir son pain cuit (et ses boulets (composés de charbon, d’argile et eau, faits maison)) secs. C’est avoir sa subsistance assurée, avoir de quoi vivre en repos. Note. — II arrive parfois que lorsque quelqu’un tire vanité « d’ awè s’ pwin cût », on lui réponde : As-se l’ idéye qui dj’ mougne li pausse. (As-tu l’idée que je mange la pâte).
|
|
759 |
pwin |
Awè do pwin su I’ plantche. T. L. Avoir du pain sur la planche. C’est être en principe surchargé de travail, avoir du travail pour une assez longue durée.
|
|
760 |
pwin |
lèsse ossi bon qui I’ pwin. T. L. Etre aussi bon que le pain. Se dit de quelqu’un extrêmement bon et doux.
|
|
761 |
pwin |
Elle a èprontè on pwin su l’fornéye. T. L. Elle a emprunté un pain sur la fournée. Se dit d’une jeune fille qui a eu un enfant avant de se marier.
|
|
762 |
pwin |
C’ èst do pwin bènit. T. L. C’est du pain bénit. Se dit quand il arrive quelque petit mal à une personne qui l’a bien mérité.
|
|
763 |
pwin |
Il a mougni s’ blanc pwin d’vant s’ nwâr. T. L. Il a mangé son pain blanc avant son noir. Se dit de quelqu’un qui après avoir connu une vie heureuse éprouve de nombreuses difficultés.
|
|
764 |
pwin |
I n’ vaut nin l’ pwin qu’ i mougne. T. L. Il ne vaut pas le pain qu’il mange. Se dit d’un vaurien, d’un fainéant, de quelqu’un d’inutile.
|
|
765 |
pwin |
On lî a pris s’ pwin su s’ plantche. T. L. On lui a pris son pain sur sa planche. Se dit quand on a ôté à quelqu’un certains moyens de subsister.
|
|
766 |
pwin.ne |
PEINE I faut bran.mint rinde pwin.ne divant d’ moru. T. L. Il faut beaucoup rendre peine avant de mourir. Cela signifie qu’il faut se donner beaucoup de mal au cours d’une existence.
|
|
767 |
pwin.ne |
Li ci qui veut sès win.nes, veut sès pwin.nes. cf. – win.ne 1008.
|
|
768 |
pwin.ne |
Quand on conèt lès pwin.nes dès-ôtes, on rapice co lès sénés. T. L. Quand on connaît les peines des autres, on reprend encore les siennes. Quels que puissent être nos malheurs, on trouve toujours plus malheureux encore, et de le savoir est source de résignation.
|
|
769 |
ramèchenè |
RAMASSER Elle a ramèchenè s’ pakèt. cf. – paquet 652.
|
|
770 |
ramon |
BALAI Lès novias ramons chovèt voltî. T. L. Les nouveaux balais balayent volontiers. Se dit de nouveaux venus qui font de l’excès de zèle (à l’usine, au bureau, etc.)
|
|
771 |
ran |
SOUE I waîte su l’ djîvau po veûy si l’ pourcia è-st-o ran. cf. – djîvau 321.
|
|
772 |
rapèche |
REPÊCHER On maleûr, c’ èst d’ rapèche si bèle-mère qui s’ nèye. cf. – maleûr 499.
|
|
773 |
rapwartè |
RAPPORTER Ami po-z-èprontè, in.nemi po rapwartè. cf. – èprontè 361.
|
|
774 |
ratchi |
CRACHER Ostant ratchi au meur. T. L. Autant cracher au mur. C’est vouloir faire une chose inutile ; sermonner en vain, prêcher dans le désert.
|
|
775 |
ratchon |
CRACHAT I s’ nèyereut dins on ratchon. T. L. Il se noierait dans un crachat. Se dit d’un homme malheureux à qui rien ne réussit
|
|
776 |
ratchon |
Ci n’ èst qu’ on p’tit fayé ratchon d’ kète. T. L. Ce n’est qu’un vulgaire crachat de verge. Expression très vulgaire, se dit d’une personne petite, chétive et maladive, souvent au cours d’une réaction colérique.
|
|
777 |
rauve |
RÂBLE Êvoyi l’ rauve après l’ forgon. T. L. Envoyer le râble après le fourgon (de four). C’est envoyer un traînard pour en rappeler un autre.
|
|
778 |
raueyû |
ARRACHEUR Mougni come on rauyeû. cf. – mougni 562.
|
|
779 |
ravisè |
RESSEMBLER I gn-a qu’ on stron po ravisè on stron. cf. – stron 852.
|
|
780 |
ravôtyi |
ENTORTILLER I s’ a fait ravôtyi come one vôte au laurd. T. L. Il s’est fait entortiller comme une crêpe au lard. Se dit de quelqu’un qui s’est laissé berner.
|
|
781 |
rèsselî |
RATELIER Mougni à deûs rèsselîs. cf. – mougni 561.
|
|
782 |
richurè |
RÉCURER Richurè s’ tchaudîre (/ s’ tchôdron). T. L. Récurer sa chaudière (/ son chaudron). C’est faire ses pâques.
|
|
783 |
rif |
RIF Çu qui vint d’ rif, èrva d’ raf. T. L. Ce qui vient de rif, repart de raf. C’est-à-dire que bien mal acquis ne profite jamais.
|
|
784 |
rilûre |
RELUIRE Rilûre come lès couyes d’ on nwâr tchin. T. L. Reluire comme les testicules d’un chien noir. Expression vulgaire qui s’emploie pour marquer l’état de saleté d’un souillon.
|
|
785 |
rilûre |
Rilûre come on clau d’ keûve. T. L. Reluire comme un clou de cuivre. Se dit d’une personne très propre.
|
|
786 |
rin |
BÂTON DE FAGOT Il a on rin foû di s’ fagot. cf. – fagot 378.
|
|
787 |
rin |
RIEN Avou rin, on faît rin. T. L. Avec rien, on fait rien. On ne saurait réussir quoi que se soit si on n’a quelque chose, quelques moyens, quelque secours pour y parvenir.
|
|
788 |
rin |
Padrî rin, i faît frèd. T. L. Derrière rien, il fait froid. La vie est pénible à supporter quana on manque de moyens de subsistance.
|
|
789 |
rin |
I n’ faît rin do matin èt l’ après-l’ dîner, i s’ ripwèse. T. L. Il ne fait rien le matin et l’après-midi il se repose. Se dit d’un fainéant qui passe tout son temps dans l’oisiveté.
|
|
790 |
r(i)plantè |
REPLANTER Li ci qui r’plantc do pièrzin, Riplante li prumî d’ sès parints. cf. – pièrzin 700.
|
|
791 |
robète |
LAPIN C’ è-st-on manadje di robètes. T. L. C’est un ménage de lapins. Se dit ironiquement d’un ménage qui a de nombreux enfants.
|
|
792 |
rogneûs |
GALEUX Li ci qu’ èst rogneûs, qu’ i s’ grète. T. L. Celui qui est galeux, qu’il se gratte. Se dit à quelqu’un qui se croit concerné par certaines allusions, certains reproches qui sont évoqués lors d’une conversation.
|
|
793 |
roncin |
ÉTALON On bon roncin pète bin en pichant. T. L. Un bon étalon pète bien en pissant. On peut parfois faire deux choses à la fois.
|
|
794 |
roncin |
I gn-a nu si p’tit roncin qui n’ fèye one trote en pichant. T. L. Il n’y a pas d’étalon (si vulgaire soit-il) qui ne fasse un pet en pissant. Il arrive que quelqu’un de réputation plutôt mauvaise puisse accomplir une très bonne action.
|
|
795 |
rossète |
ROUSSE One bèle rossète n’ èst nin laîde. T. L. Une belle rousse n’est pas laide. Il y a différents types de beauté, il ne faut en rejeter aucun.
|
|
796 |
rossia |
ROUX Djouwè on toûr di rossia tchin. cf- ” djouwè 336.
|
|
797 |
rotè |
MARCHER Rote todi, c’ èst tote pavéye. T. L. Marche toujours, c’est pavé partout. Se dit à quelqu’un pour lui signifier de persévérer qu’il est sur le bon chemin.
|
|
798 |
rouston |
TESTICULE I s’ a faît sinte sès roustons. T. L. Il s’est laissé sentir ses testicules. Expression vulgaire, se dit de quelqu’un qui s’est laissé outrageusement duper.
|
|
799 |
rwèd |
RAIDE Il è-st-ossi rwèd qu’ Bamban. T. L. Il est aussi raide que Bamban. Se dit de quelqu’un ou d’une chose qui manque de souplesse.
|
|
800 |
salade |
SALADE One salade bin machîye, è-st-à mitan mougnîye. T. L. Une salade bien mêlée, est à moitié mangée. Lorsqu’un travail est bien combiné, il est à moitié fait.
|
|
801 |
samwin.ne |
SEMAINE À l’ samwin.ne dès qwate djûdis. T. L. À la semaine des quatre jeudis. Cela signifie : Jamais.
|
|
802 |
samwin.ne |
Ièsse dins s’ mwaîje samwin.ne T. L. Etre dans sa mauvaise semaine. Se dit d’une femme à l’époque des menstrues.
|
|
803 |
samwin.ne |
Long come one samwin.ne sins pwin. T. L. Long comme une semaine sans pain. Se dit quand le temps paraît fort long.
|
|
804 |
savate |
SAVATE I n’ faut nin rîre d’ on mau-tchaussi, gn-a dès savates po tortos. cf. – tchaussure 872.
|
|
805 |
savate |
I gn-a si bia solèqui n’ divègne savate. T. L. Il n’y a si beau soulier qui ne devienne savate. Signifie qu’il est vain de s’enorgueillir.
|
|
806 |
seu |
I n’ wase bauyi peû d’awè seu. T. L. Il n’ose bâiller peur d’avoir soif. Se dit d’un homme très parcimonieux, d’un avare.
|
|
807 |
seu |
Quand on-a bin seu, on bwèt bin au potia. T. L. Quand on a bien soif, on boit bien dans les flaques d’eau. La nécessité fait souvent faire des choses désagréables ou pénibles.
|
|
808 |
seu |
Aurdè one pome po l’ seu. cf. – pome 711.
|
|
809 |
scaugne |
COQUILLE S’ il aureut dès-ous, i f’reut bin dès scaugnes. T. L. S’il avait des œufs, il ferait bien des coquilles. Se dit pour se moquer de quelqu’un qui aspire à vivre au-dessus de ses moyens.
|
|
810 |
scole |
ÉCOLE Ièsse à bone sicole. T. L. Etre à bonne école. C’est être avec des gens très capables que ce soit pour enseigner le bien ou le mal.
|
|
811 |
scole |
Il a stî è scole quand lès maîsses alint mèchenè. T. L. Il a été à l’école quand les maîtres allaient glaner. Se dit de quelqu’un qui manque d’instruction qui n’a jamais rien appris, qui ne sait rien de rien.
|
|
812 |
scorîye |
FOUET Il è-st-ossi sètch qu’ on côp di scorîye. T. L. Il est aussi sec qu’un coup de fouet. Se dit de quelqu’un excessivement maigre.
|
|
813 |
s(i)mince |
SEMENCE Dimorè à s’mince. T. L. Demeurer à semence. C’est rester sans occasion de se marier.
|
|
814 |
sindje |
SINGE On n’ aprind nin à on vî sindje à fè dès grimaces. T. L. On n’apprend pas un vieux singe à faire des grimaces. Se dit à quelqu’un qui se permet de vouloir conseiller ou critiquer une personne plus expérimentée que lui.
|
|
815 |
sint Rok |
SAINT-ROCH Sint-Rok n’èva nin sins s’ tchin. T. L. Saint-Roch ne s’en va pas sans son chien. Se dit ironiquement à propos de deux personnes inséparables.
|
|
816 |
spale |
ÉPAULE Frotè l’ bone sipale. Frotter la bonne épaule. C’est tenter d’amadouer pour obtenir quelque chose.
|
|
817 |
spale |
Il a todi stî laudje, maîs c’ èst dès spales. cf. – laudje 459.
|
|
818 |
spène |
ÉPINE Satchi one sipène foû do pîd d’ one saquî. T. L. Tirer une épine du pied de quelqu’un. C’est délivrer d’un grand embarras, d’une situation pénible, d’un empêchement. Débarrasser de ce qui causait du souci.
|
|
819 |
spène |
Ewou qu’i gn’a dès rôses, i gn-a dès spènes. T. L. Où il y a des rosés, il y a des épines. C’est-à-dire que là où il y a du plaisir, il y a aussi de la peine ; un bonheur complet n’existe pas ; il n’y a pas de bonheur sans mélange.
|
|
820 |
spène |
On dîreut qu’ èle rote su dès spènes (= su dès-ous). T. L. On dirait qu’elle marche sur des épines. Se dit d’une femme ayant une démarche peu naturelle.
|
|
821 |
spène |
On dîreut onk qui mougne dès spènes. T. L. On dirait un qui mange des épines. Se dit de quelqu’un qui mange sans appétit.
|
|
822 |
spène |
Awè one tièsse come on bouchon di spènes. cf. – tièsse 948.
|
|
823 |
spotchi |
ÉCRASER C’ èst todi li p’tit qu’ on spotche. T. L. C’est toujours le petit qu’on écrase. Signifie que les faibles sont toujours opprimés par les puissants.
|
|
824 |
staurè |
RENVERSÉ I n’ a jamaîs abatu qu’ dès staurès. T. L. Il n’a jamais abattu que des renversés. Se dit à propos d’un fainéant et vantard par surcroît.
|
|
825 |
solè |
SOULIER I gn-a si bia solè qui n’ divègne savate. cf. – savate 805.
|
|
826 |
sôléye |
SOÛLARD Lès sôléyes èt lès putins morèt dins leû pia. T. L. Les soûlards et les putains meurent dans leur peau. Cela signifie que rarement un méchant s’amende.
|
|
827 |
sonè |
SONNER Sonè à aîsse.
|
|
828 |
sonè |
On n’ saureut sonè (lès clokes / à mèsse) et ièsse à l’ porcèssion. T. L. On ne saurait sonner (les cloches / à la messe) et être à la procession. Il est malaisé de faire deux choses à la fois.
|
|
829 |
sope |
SOUPE C’ èst dins lès vîyès marmites qu’ on faît lès mèyeûses dès sopes. cf. – marmite 515.
|
|
830 |
soris |
SOURIS Pôve soris qui n’ a qu’ on trau. T. L. Pauvre souris qui n’a qu’un trou. Quand on n’a qu’une ressource, qu’un expédient, il est difficile de réussir, de se tirer d’affaire.
|
|
831 |
sôte |
SORTE Ièsse do l’ sôte qu’ i gn-a l’ pus. T. L. Etre de la sorte qu’il y en a le plus. C’est un homme comme on en trouve beaucoup ; qui ne s’élève pas au-dessus du niveau ordinaire.
|
|
832 |
sôte |
I faut totes sôtes di djins po fè on monde. T. L. Il faut toutes sortes de gens pour faire un monde. Tous les caractères sont dans la nature.
|
|
833 |
souwè |
SUER I n’ a jamaîs souwè qu’ dès pîds. T. L. Il n’a jamais suer que des pieds. Se dit d’un paresseux qui n’a jamais beaucoup travaillé.
|
|
834 |
sôye |
SOIE Pus fin qu’ li, c’ èst do l’ sôye. cf. – fin 399.
|
|
835 |
spani |
SEVRER Awè stî spani avou on sorèt. T. L. Avoir été sevré avec un hareng-saur. Se dit lorsqu’on éprouve une soif insatiable mais s’adresse plus généralement encore à l’égard d’un ivrogne invétéré.
|
|
836 |
spès |
ÉPAIS I faît spès èwou qu’ i s’ pièd. T. L. Il fait épais (sombre) où il se perd. Se dit généralement à propos d’un homme
|
|
837 |
sporon |
ÉPERON C’ èst li sporon qui faît li tch’vau. T. L. C’est l’éperon qui fait le cheval. Un peu de sévérité est utile pour donner une bonne éducation.
|
|
838 |
stampè |
STAMPÈ METTRE DEBOUT I s’ faut bin abachi èwou qu’ on n’ si sét stampè. cf. – abachi 3.
|
|
839 |
stofè |
FROMAGE Faute di bûre, on mougne do stofè. cf. – bure 127.
|
|
840 |
stoumak |
ESTOMAC Awè on stoumak di fiêr. T. L. Avoir un estomac de fer. C’est avoir un bon estomac, digérer tout et facilement.
|
|
841 |
stri |
ÉTRIER Awè on pîd dins li stri. cf. – pîd 690.
|
|
842 |
stron |
ÉTRON Pus r’moûwe-t-on on stron, pus flaîre-t-i. T. L. Plus on remue un étron, plus il sent. Plus on approfondit une mauvaise affaire, plus on déshonore ceux qui y ont participé.
|
|
843 |
stron |
Satchi l’ cu foû do stron. T. L. Tirer le cul hors de l’étron. C’est tirer quelqu’un d’une mauvaise affaire.
|
|
844 |
stron |
Ièsse ricassi come on stron su one palète. T. L. Etre rechassé comme un étron sur une palette. C’est être mis dehors sans façon, brutalement.
|
|
845 |
stron |
I n’ a nin on stron è s’-t-ouy. T. L. Il n’a pas un étron dans son œil. Se dit ironiquement à quelqu’un qui s’imagine être clairvoyant, mais qui ne voit que ce que tout le monde voit.
|
|
846 |
stron |
C’ è-st-on stron mau tchî. T. L. C’est un étron mal chié. Se dit de quelqu’un qui a mauvais caractère.
|
|
847 |
stron |
On stron vaut bin qu’on l’ riwaîte. T. L. Un étron vaut bien qu’on le regarde. C’est la réponse ironique que l’on fait à quelqu’un qui s’inquiète de savoir pourquoi on le regarde.
|
|
848 |
stron |
On lî a tchôkè s’ nez dins si stron. T. L. On lui a mis son nez dans son étron. C’est établir, prouver sa culpabilité à quelqu’un ; lui faire prendre conscience de sa responsabilité.
|
|
849 |
stron |
Awè do stron à s’ pagna. cf. – pagna 629.
|
|
850 |
stron |
C’ è-st-ossi râre qui do stron d’ pape. T. L. C’est aussi rare qu’un étron de pape. Se dit d’une chose excessivement rare et difficile à trouver.
|
|
851 |
stron |
On n’ trouve nin ça dins on stron di tch’vau. T. L. On ne trouve pas cela dans un crottin de cheval. Se dit généralement en guise de satisfaction lorsqu’on réalise une importante économie lors d’un achat ; lorsqu’on reçoit une aide matérielle imprévue. S’emploie parfois aussi quand on parle d’une chose difficile à trouver.
|
|
852 |
stron |
I gn-a qu’ on stron po ravisè on stron. T. L. Il n’y a qu’un étron pour ressembler un étron. Les enfants héritent souvent des défauts de leurs parents
|
|
853 |
stron |
On n’est jamaîs kichitè qu’ pa do stron. cf. – kichitè 450.
|
|
854 |
stron.nè |
ÉTRANGLER Stron.ne l’ poye sins l’ fè criyi. cf. – poye 732.
|
|
855 |
talon |
TALON Dj’ in.me ostant veûy sès talons qu’ sès bètchètes. T. L. J’aime autant voir ses talons que ses pointes. Se dit de quelqu’un qu’on n’éprouve aucun plaisir à rencontrer ou qu’on aspire à voir partir.
|
|
856 |
tanflè |
HALETER I tanfèle come on boû. T. L. Il halète comme un bœuf. Se dit de quelqu’un qui est à bout de souffle. Note. — On ajoute parfois : mau touwè (mal tué).
|
|
857 |
taurd |
TARD I n’ èst jamaîs trop taurd po bin fè. T. L. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Il vaut mieux prendre une bonne résolution tardivement que de n’en prendre pas du tout.
|
|
858 |
tatche |
TACHE On n’ cause jamaîs d’ one florîye vatche si èle n’ a nin one tatche. cf. – vatche 965.
|
|
859 |
tchandèle |
CHANDELLE Brûlè l’ tchandèle pa lès deûs d’bouts. T. L. Brûler la chandelle par les deux bouts. C’est se livrer à la fois à des excès de genres différents.
|
|
860 |
tchandèle |
Li djeû n’ vaut nin l’ tchandèle. T. L. Le jeu ne vaut pas la chandelle. La chose dont il s’agit ne mérite pas les soins qu’on en prend, les peines qu’on se donne, la dépense qu’on fait, les risques qu’on court.
|
|
861 |
tchandèle |
On n’ saureut braîre èt t’nu l’ tchandèle. cf. – braîre 117.
|
|
862 |
tchapèle |
CHAPELLE Fè lès tchapèles. T. L. Faire les chapelles. C’est s’arrêter dans tous les cafés.
|
|
863 |
tchapèle |
Prêtchi po s’ tchapèle. T. L. Prêcher pour sa chapelle. Se dit de quelqu’un qui agit en égoïste et dont l’intérêt est le premier mobile des actions.
|
|
864 |
tchapia |
CHAPEAU S’ i vindereûve dès tchapias, lès-èfants vêrint au monde sins tièsse. T. L. S’il vendait des chapeaux, les enfants naîtraient sans tête. Se dit de quelqu’un qui ne peut réussir en rien, à qui tout tourne mal.
|
|
865 |
tchau |
CHAIR Ci n’ èst nin do l’ tchau po vosse grognon. T. L. Ce n’est pas de la viande pour votre bouche. Se dit à quelqu’un qui a des prétentions trop ambitieuses.
|
|
866 |
tchau |
I n’ a qu’ do l’ mwate tchau d’zos sès brès. T. L. Il n’a que de la chair morte sous ses bras. Se dit d’un paresseux qui répugne à tout effort.
|
|
867 |
tchaudîre |
CHAUDIÈRE Li crama loume voltî l’ tchaudîre : nwâr cu. cf. – crama 213.
|
|
868 |
tchaudîre |
Richurè s’ tchaudîre. cf. – richurè 782.
|
|
869 |
tchaudron |
CHAUDRON C’est todi l’tchaudron qui loume li crama : nwâr eu. T. L. C’est toujours le chaudron qui appelle la crémaillère : Cul noir. C’est donner à un autre un ridicule que l’on a soi-même. Se dit aussi quand une personne se moque d’une autre personne qui aurait autant de sujet de se moquer d’elle.
|
|
870 |
tchausse |
BAS Catchi sès pûs dins sès tchausses. cf. – pu 749.
|
|
871 |
tchaussure |
CHAUSSURE Trouvè tchaussure à s’ pîd. T. L. Trouver chaussure à son pied. Se dit à propos d’une jeune fille ou d’un jeune homme qui a rencontré l’âme sœur.
|
|
872 |
tchaussure |
I n’ faut nin rîre d’ on mau-tchaussi, gn-a dès savates po tor-tos. T. L. Il ne faut pas rire d’un mal-chaussé, il y a des savates pour tous. Il n’est pas bon de se moquer d’un malheureux, l’adversité peut nous atteindre.
|
|
873 |
tchèrète |
CHARRETTE Ça n’ vout nin dire : tchèrète. T. L. Cela ne veut pas dire : charrette. Cela ne prouve absolument rien.
|
|
874 |
tchèrûwe |
CHARRUE Mète li tchèrûwe divant lès bous. T. L. Mettre la charrue devant les bœufs. C’est commencer par où on devrait finir ; faire avant ce qui devrait être fait après ; travailler en dépit du bon sens. = Brider si tch’vau pau cu. T.L. Brider son cheval par le derrière.
|
|
875 |
tchèt |
CHAT Is s’ vèyèt voltî corne tchin et tchèt. cf. – veûy voltî 970.
|
|
876 |
tchèt |
On n’achetéye nin on tchèt dins on satch. T. L. On n’achète pas un chat dans un sac. Il ne faut pas conclure un marché sans connaître l’objet dont on traite. Si «u.£«^
|
|
877 |
tchèt |
I n’ faut nin dispièrtè l’tchèt qui dwâme. T. L. Il ne faut pas éveiller le chat qui dort. Il ne faut pas réveiller une affaire qui était assoupie ; il ne faut pas à mauvais escient revenir sur le passé.
|
|
878 |
tchèt |
Quand lès tchèts sont-st-èvôyes, lès soris dansèt. T. L. Quand les chats sont partis, les souris dansent. Quand les responsables sont absents, les subordonnés en prennent facilement à leur aise.
|
|
879 |
tchèt |
Fè l’ tchèt. T. L. Faire le chat. C’est faire l’école buissonnière et par extension s’absenter de son travail.
|
|
880 |
tchèt |
Lançoz on tchèt è l’ aîr, i r’toumerè su sès pates. T. L. Lancez un chat en l’air, il retombera sur ses pattes. Se dit d’un homme adroit qui sait toujours se tirer d’affaire. Se dit aussi parfois à propos de quelqu’un qui ne peut se défaire de ses habitudes.
|
|
881 |
tchèt |
Quand l’ tchèt a tchî, il èva èri. T. L. Quand le chat a foiré, il s’en éloigne. Se dit de quelqu’un qui s’éclipse après avoir mis du désordre ou semé la discorde.
|
|
882 |
tchèt |
C’ è-st-on tchèt d’ après l’ Sint-Djan. T. L. C’est un chat d’après la Saint Jean. Se dit d’un bébé, d’un enfant qui ne profite pas bien, qui reste quelque peu chétif.
|
|
883 |
tchèt |
II est coùe lès tchèts, i faît aujîmint l’ gros dos. T. L. Il est comme les chats, il fait facilement le gros dos. Se dit de quelqu’un qui a mauvais caractère et qui se fait facilement menaçant.
|
|
884 |
tchèt |
Lès-èfants d’ tchèt mougnèt voltî dès soris. T. L. Les enfants de chat mangent volontiers des souris. Ordinairement les enfants héritent des mœurs et des inclinations de leurs parents.
|
|
885 |
tchèt |
I gn-a nin d’ qwè bate on tchèt. T. L. Il n’y a pas de quoi battre un chat. Se dit lorsque le reproche ou la faute dont il s’agit n’est qu’une bagatelle,
|
|
886 |
tchèt |
C’ è-st-on mouchon po l’ tchèt. cf. – mouchon 557.
|
|
887 |
tchèt |
Li tchèt a tchî o l’ maî. T. L. Le chat a foiré dans le pétrin. Signifie qu’un malencontreux incident a perturbé la marche normale des choses.
|
|
888 |
tch(i)vau |
CHEVAL Ièsse li tch’vau d’ cinse do l’ maujone. T. L. Etre le cheval de ferme de la maison. Etre celui ou celle sur qui repose toute la responsabilité du ménage. S’emploie plus généralement lorsqu’il s’agit d’un enfant qui doit assumer ces responsabilités.
|
|
889 |
tch(i)vau |
Èbridè si tch’vau pa l’ quèwe. T. L. Brider son cheval par la queue. C’est s’y prendre maladroitement et à contre-sens dans l’exécution d’un travail, dans l’entreprise d’une affaire.
|
|
890 |
tch(i)vau |
C’ èst todi li tch’vau qui mine l’ atèléye qu’ a lès côps di scorîye. T. L. C’est toujours le cheval qui conduit l’attelage qui reçoit les coups de fouet. C’est la personne qui est placée à la tête d’une affaire qui est la plus exposée à en subir les désagréments.
|
|
891 |
tch(i)vau |
C’ èst li sporon qui faît li tch’vau. cf. – sporon 837.
|
|
892 |
tch(i)vau |
Si t’ aleus dîre ça à on tch’vau d’ bwès, i t’ pitereut. T. L. Si tu allais dire ça à un cheval de bois, il te donnerait des coups de pied. Se dit quand quelqu’un avance un mensonge. (p) |
|
893 |
tch(i)vau |
Montè su sès grands tch’vaus. T. L. Monter sur ses grands chevaux. C’est se fâcher, se mettre en colère et crier pour vouloir dominer son interlocuteur.
|
|
894 |
tch(i)vau |
On n’ trouve nin ça dins on stron di tch’vau. cf. – stron 851.
|
|
895 |
tchin |
CHIEN Nos tchins ni tchèssèt pus èchone. T. L. Nos chiens ne chassent plus ensemble. C’est vivre en mésintelligence. Se dit aussi quand on est d’opinion contraire.
|
|
896 |
tchin |
Ièsse come on tchin qui stron.ne. T. L. Etre comme un chien qui étrangle. C’est être dans une situation fâcheuse, désespérée.
|
|
897 |
tchin |
Vikè come on tchin. T. L Vivre comme un chien. C’est vivre dans la débauche et le libertinage.
|
|
898 |
tchin |
Gn-a pus d’ on tchin qu’ on loume Picâr. T. L. Il y a plus d’un chien qui s’appelle Picard. Se dit à propos d’une chose qui n’est pas rare. S’emploie également quand il y a plusieurs personnes qui portent le même nom que celle dont on parle et qu’il y a confusion.
|
|
899 |
tchin |
Lès djon.nes tchins ni tûsèt qu’ à djouwè. T. L. Les jeunes chiens ne pensent qu’à jouer. La jeunesse est évaporée, imprévoyante.
|
|
900 |
tchin |
Ièsse ètèrè come on tchin. T. L. Etre enterré comme un chien. C’est être enterré civilement.
|
|
901 |
tchin |
Is s’ vèyèt voltî come tchin èt tchèt. cf. – veûy voltî 970.
|
|
902 |
tchin |
Is s’ vèyèt voltî come dès tchins d’ barakîs. cf. – veûy voltî 971.
|
|
903 |
tchin |
I grûle todi come on tchin d’ tchèrète. T. L. Il gronde toujours comme un chien de charette. Se dit à propos d’un éternel mécontent.
|
|
904 |
tchin |
On bat bin s’ tchin qu’ on nè l’ touwe nin. T. L. On bat bien son chien qu’on ne le tue pas. En toute chose il faut savoir nuancer.
|
|
905 |
tchin |
Quand on vout bate on tchin, on trouve todi bin on baston. T. L. Quand on veut battre un chien, on trouve toujours un bâton. Les prétextes ne manquent jamais quand on veut accomplir une mauvaise action.
|
|
906 |
tchin |
On n’ atèle nin lès tchins avou dès saucisses. T. L. On n’attache pas les chiens avec des saucisses. Il ne faut tenter personne ; il faut employer les moyens adéquats pour éviter les déceptions.
|
|
907 |
tchin |
Tchin arèdji agne tos costès. T. L. Chien enragé mord partout. Ceux dont les passions sont excitées, ne sont pas difficiles dans leurs choix.
|
|
908 |
tchin |
Tron.nè come on tchin qui tchît (dès lokes). T. L. Trembler comme un chien qui foire (/ qui chie des loques). C’est éprouver un tremblement nerveux soit de colère, de crainte ou de froid.
|
|
909 |
tchin |
Foute li tchin (ou : tchèt) dins lès poyes. T. L. Jeter le chien (ou chat) dans les poules. C’est semer la discorde.
|
|
910 |
tchin |
Awè one umeûr di rossia tchin. cf 960 umeûr
|
|
911 |
tchin |
Lès nwârs tchins courèt ossi ratd qui lès blancs. T. L. Les chiens noirs courent aussi vite que les blancs. Cela signifie que l’un vaut l’autre.
|
|
912 |
tchin |
Li ci qui vout bate (ou : s’ vout fé quite di) s(i) tchin, i dit qu’ il è-st-arèdji. T. L. Celui veut battre (ou : se débarrasser de) son chien, il dit qu’il est enragé. Tout peut servir de prétexte quand on le veut.
|
|
913 |
tchin |
Li ci qui vout dès djon.nes di tchin, qu’ i ‘nn’ aclève. T. L. Celui qui veut des chiots, qu’il en élève. Se dit à quelqu’un qui aspire à l’aboutissement d’un désir pour lui conseiller de recourir aux moyens adéquats.
|
|
914 |
tchin |
Sint Rok n’ èva nin sins s’ tchin. Cf 815 Sint Rok
|
|
915 |
tchin |
Il èst come lès tchins, i bawîye d’vant l’ côp. T. L. Il est comme les chiens, il aboie avant le coup. Se dit de quelqu’un qui a peur sans sujet ou qui se plaint avant de sentir le mal.
|
|
916 |
tchin |
Po rin, lès tchins vont à maule. T. L. Pour rien, les chiennes reçoivent le mâle. Réponse que l’on fait à une personne qui vous demande de faire quelque chose pour rien. Note. — On ajoute parfois : èt po lès bias, on paye co. (et pour les beaux, on paye encore).
|
|
917 |
tchin |
Rilûre come lès couyes d’ on nwâr tchin. (expression grossière) Cf 784 rilûre
|
|
918 |
tchin |
Bwêrlè come on tchin qui stron.ne. Cf 134 bwêrlè
|
|
919 |
tchin |
Lès parints n’ sont nin dès tchins. Cf 656 parint
|
|
920 |
tchin |
Traîti come on tchin. Cf 953 traîti
|
|
921 |
tchin |
I boure è s’ panse come on tchin d’ taneû. (expression grossière) Cf 643 panse
|
|
922 |
tchin |
On n’ dimande nin à on tchin s’ i vout on-oucha. T. L. On ne demande pas à un chien s’il veut un os. On ne tente pas quelqu’un lorsque on ne peut douter d’une réponse affirmative.
|
|
923 |
tchin |
Ièsse ricî come on tchin dins on djeû d’ guîyes. Cf 440 guîye
|
|
924 |
tchîr 1 |
CHER Li tchîr est sovint l’ bon martchi. T. L. Le cher est souvent le bon marché. Ce qui coûte cher est toujours de qualité supérieure et par conséquent plus avantageux.
|
|
925 |
tchîr 2 |
CHIER (NDLR terme grossier en wallon, comme en français, même si les francophones en usent abondamment) Fè tchîr dès pîres di fusik. T. L. Faire chier des pierres de fusil. Importuner d’une manière exaspérante.
|
|
926 |
tchîr 2 |
Li ci qui ratind après l’ cu d’ on-ôte po tchîr, crève di mau d’ panse. T. L. Celui qui attend après le cul d’un autre pour chier, crève de mal au ventre. Il n’est pas conseillé de compter sur l’aide d’autrui, ni de fonder des projets dans l’espoir d’un hypothétique héritage.
|
|
927 |
tchîr 2 |
Ènn’ awè à tchîr dissus. T. L. En avoir à chier dessus. C’est en avoir en grande quantité, en grande abondance
|
|
928 |
tchîr 2 |
Il èst trop taurd do mète si mwin à s’ cu quand on a tchî. T. L. Il est trop tard de mettre sa main à son cul quand on a chié. Il est inutile de prendre des précautions quand le mal est arrivé, quand il n’est plus temps de l’éviter.
|
|
929 |
tchîr 2 |
Alè tchîr è l’ èglîje èt dîre qui c’ èst lès sints. T. L. Aller chier dans l’église et dire que ce sont les saints. Se dit à une personne qui cherche à endosser à autrui une faute qu’elle a commise; c’est faire preuve d’hypocrisie.
|
|
930 |
tchîr 2 |
II a tchî dins mes botes. T. L. Il a chié dans mes bottes. Se dit de quelqu’un à qui on retire son estime pour manque de loyauté.
|
|
931 |
tchîr 2 |
Quî-ce qui m’ a tchî ça èt qui n’ l’ a nin rascouviè ? T. L. Qui est-ce qui m’a chié ça et qui ne l’a pas recouvert ? Se dit ironiquement d’une personne qui taquine volontiers, d’un espiègle, d’un farceur.
|
|
932 |
tchîr 2 |
I n’ si faut nin lèyi tchîr o l’ mwin. T. L. Il ne faut pas se laisser chier dans la main. Il ne faut pas se laisser insulter, ni se laisser abuser.
|
|
933 |
tchîr 2 |
Si lèyi tchîr o l’ gueûye. Cf 434 gueûye
|
|
934 |
tchîr 2 |
Fè tchîr dès viêrs. T. L. Faire chier des vers. C’est exaspérer.
|
|
935 |
tchîr 2 |
Awè d’ l’ ovradje à tchîr dissus. Cf 624 ovradje
|
|
936 |
tchîr 2 |
On bon mouchon n’ tchît jamaîs dins s’ nid. Cf 556 mouchon
|
|
937 |
tchîr 2 |
Li pus fwârt qu’i l a bouté, c’ èst po tchîr. Cf 115 bouté
|
|
938 |
tchîr 2 |
Fè tchîr dès lokes. T. L. Faire chierdes loques. Importuner quelqu’un à l’excès.
|
|
939 |
tchôd |
CHAUD Èlle è-st-ossi tchôde qui l’ vèra d’ l’ uch di l’ infêr. T. L. Elle est aussi chaude que le verrou de la porte de l’enfer. Se dit d’une femme en proie à la sève des passions, qui est avide de plaisirs sexuels.
|
|
940 |
tète |
SEIN Awè pus d’ panse qui d’ tètes. Cf 634 panse
|
|
941 |
tièsse |
TÊTE Mète si tièsse à côpè. T. L. Mettre sa tête à couper. Façon très énergique d’affirmer la vérité.
|
|
942 |
tièsse |
Quand il a one saqwè è s’ tièsse, i n’ l’ a nin à s’ cu. (expr. vulgaire) T. L. Quand il a une chose en tête, il ne l’a pas à son cul. Se dit des personnes opiniâtres, qu’aucune considération ne peut faire céder.
|
|
943 |
tièsse |
Cause à m’ cu, m’ tièsse èst malade. (expr. vulgaire) Cf 255 cu
|
|
944 |
tièsse |
Awè s’ tièsse su sès spales. T. L. Avoir sa tête sur ses épaules. C’est être conscient de ses responsabilités et apte à y faire face avec une saine détermination.
|
|
945 |
tièsse |
Quand on n’ a nin l’ tièsse, i faut awè lès djambes. T. L. Quand on n’a pas la tête, il faut avoir les jambes. Se dit à une personne qui, ayant oublié une commission dont elle était chargée, se voit dans la nécessité de recommencer sa course.
|
|
946 |
tièsse |
N’ awè ni cu ni tièsse. cf. 238 cu
|
|
947 |
tièsse |
Ènn’ awè pa-d’zeû l’ tièsse. T. L. En avoir par-dessus la tête. C’est en avoir trop, être saturé, obsédé.
|
|
948 |
tièsse |
Awè one tièsse come on bouchon di spènes. T. L. Avoir une tête comme un buisson d’épines. Se dit de quelqu’un qui a les cheveux en broussaille. |
|
949 |
tigneûs |
TEIGNEUX Ièsse franc come on tigneûs. T. L. Etre franc comme un teigneux. C’est n’avoir peur de rien, être hardi jusqu’à l’impudence.
|
|
950 |
timps |
TEMPS I vint todi on timps. T. L. Il vient toujours un temps. Se dit généralement pour dire que rien ne reste impuni.
|
|
951 |
touche |
PRÉSENTATION N’awè ni cougne, ni touche. cf. – cougne 204.
|
|
952 |
touwer |
TUER I n’ faut nin todi touwè ç’ qu’ èst craus. T. L. Il ne faut pas toujours tuer ce qui est gras. C’est un conseil de modération, il ne faut pas abuser de la générosité des personnes charitables.
|
|
953 |
traîtî |
TRAITER Traîti come on tchin. T. L. Traîter comme un chien. C’est traiter quelqu’un avec rigueur, sans aucun respect et sans aucune attention.
|
|
954 |
trau |
TROU Il a todi l’ pîce po mète au trau. cf. 682 pîce.
|
|
955 |
trau |
Pôve soris qui n’ a qu’on trau. cf. 830 soris.
|
|
956 |
trossî |
TROUSSER C’è-st-on vî trosseû d’ cote. cf. 199 cote.
|
|
957 |
trossî |
Èle ritrosse pus aujîmint sès cotes qui d’ lès ristinde. cf. 200 cote.
|
|
958 |
trûte |
TRUITE Pèchi padrî lès trûtes. cf. 669 pèchî.
|
|
959 |
tûser |
PENSER Lèyoz tûzè lès bèguènes, èlle ont mia l’timps qu’ vos. T. L. Laissez penser les béguines, elles ont mieux le temps que vous. Se dit à quelqu’un qui lambine et qui cherche prétexte en arguant la réflexion.
|
|
960 |
umeûr |
HUMEUR Awè one umeûr di rossia tchin. T. L. Avoir une humeur de chien roux. C’est avoir un vilain caractère. Note. — Le chien roux passe pour attaquer traîtreusement.
|
|
961 |
vacha |
CERCUEIL C’ èst dès claus d’ vacha. cf. 161 clau.
|
|
962 |
vacha |
Rachonè dès claus d’ vacha. cf. 162 clau.
|
|
963 |
vatche |
VACHE Quand I’ vatche èst po crèvè, èle si c’tape. T. L. Quand la vache est pour crever, elle s’agite. Généralement les gens qui sont près de la ruine tentent de donner le change ou agissent avec méchanceté.
|
|
964 |
vatche |
Comprinde boû po vatche. cf. 103 boû.
|
|
965 |
vatche |
On n’ cause nin d’ one florîye vatche s’ èle n’a nin one tatche T. L. On ne parle pas d’une vache marbrée si elle n’a pas une tache. On n’accuse pas celui dont la conduite ne laisse absolument aucune prise à la médisance. Une mauvaise réputation est souvent méritée.
|
|
966 |
vèrité |
VÉRITÉ Li vèrité n’ èst nin todi bone à dîre. T. L. La vérité n’est pas toujours bonne à dire. Il ne suffit pas d’avoir raison, il faut avoir du tact.
|
|
967 |
vèsse |
VESSE S’ ènnè fè por one vèsse mau toûrnéye. T. L. S’en faire pour une vesse mal tournée. C’est se morfondre, se lamenter pour une futilité.
|
|
968 |
vèt’ |
VERT Il a stî coudu vèt’. cf. 203 coude.
|
|
969 |
veûy |
veûy voltî AIMER On s’ veut bin voltî sins s’ fè tant d’ fièsse. T. L. On s’aime bien sans se faire tant de fête. Les témoignages excessifs d’amitié ne sont pas toujours le reflet des sentiments qu’on éprouve.
|
|
970 |
veûy |
Is s’ vèyèt voltî come tchin èt tchèt. T. L. Ils s’aiment comme chien et chat. Se dit de personnes qui ne peuvent se supporter, qui sont toujours en passe de se quereller.
|
|
971 |
veûy |
Is s’ vèyèt voltî come dès tchins d’ barakîs. T. L. Ils s’aiment comme des chiens de forains. Note. — Même sens que le précédent.
|
|
972 |
vî |
VIEUX Pus vî, pus sot. T. L. Plus vieux, plus sot. Se dit le plus souvent d’un vieillard qui épouse une jeune fille ou qui fait une sottise que la jeunesse seule pourrait excuser.
|
|
973 |
vî |
Pus vî qu’ lès rouwales. T. L. Plus vieux que les ruelles. C’est fort vieux, très connu.
|
|
974 |
via |
VEAU Audjoûrdu on via, dimwin one aumaye. T. L. Aujourd’hui un veau, demain une génisse. Se dit à quelqu’un qui se montre exigeant, d’un égoïsme insatiable jamais satisfait.
|
|
975 |
via |
Quand on bwêrléye come on via, on mosture qu’ on è-st-one bièsse. cf. 136 bwêrlè.
|
|
976 |
via |
Ièsse rilètchi come on via qu’a deûs méres. T. L. Etre tout léché comme un veau qui a deux mères. Se dit ironiquement de quelqu’un qui a fait grande toilette, qui étrenne un nouveau costume.
|
|
977 |
via |
Il a ètindu braîre on via minsi n’ sét nin dins qué stauve. T. L. Il a entendu beugler un veau mais il ne sait pas dans quelle étable. Se dit ironiquement de quelqu’un qui raconte mal ce qu’il a entendu dire.
|
|
978 |
via |
Li ci qu’ èst via, c’ èst por on-an ; li ci qu’ èst bièsse c’ èst po todi. T. L. Celui qui est veau, c’est pour un an ; celui qui est bête c’est pour longtemps. Se dit généralement pour excuser le manque d’expérience d’une jeune personne qui peut encore s’amender mais aussi parfois pour souligner la totale incapacité de quelqu’un.
|
|
979 |
viêr |
VER Satchî lès viêrs foû do nez. cf. 587nez.
|
|
980 |
viêr |
Va-z-è aus viêrs, il a ploû ! T. L. Va-t-en aux vers, il a plu ! Se dit ironiquement à quelqu’un d’ennuyeux.
|
|
981 |
viker |
VIVRE On n’ vike nin d’ l’ aîr do timps. T. L. On ne vit pas de l’air du temps. Se dit à quelqu’un qui aime paresser, pour l’encourager à travailler.
|
|
982 |
viker |
I faut qu’ tot l’ monde vike. T. L. Il faut que tout le monde vive. Il faut laisser ou fournir à chacun les moyens de pourvoir à son existence.
|
|
983 |
viker |
I faut vikè d’vant d’ moru. T. L. Il faut vivre avant de mourir. Se dit pour encourager à profiter de ia vie, se donner du plaisir, user de ce qui se présente.
|
|
984 |
viker |
I vikerè co après awè minti. T. L. Il vivra encore après avoir menti. Se dit à propos de quelqu’un qui ment facilement et en qui il ne faut pas avoir confiance.
|
|
985 |
viker |
On n’ vike nin avou lès mwârts. T. L. On ne vit pas avec les morts. Se dit en guise d’exhortation, à ceux qu’un deuil de famille plonge dans une affliction trop persistante.
|
|
986 |
viker |
Quand nos sèrans mwârts, nos n’ vikerans pus. cf. 571 mwârt.
|
|
987 |
vinrdi |
VENDREDI Bia vinrdi, laîd dîmègne. T. L. Beau vendredi, laid dimanche. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Souvent la tristesse succède à la joie en fort peu de temps.
|
|
988 |
vint |
VENT Tournè à tot vint. T. L. Tourner à tout vent. Se dit d’un homme dont l’esprit est léger, inconstant.
|
|
989 |
vinte |
VENTRE Pèlè l’ vinte. T. L. Peler le ventre. C’est ennuyer, obséder quelqu’un ; débiter des absurdités qui impatientent les auditeurs. Note.— II y a deux variantes à cette expression. Celles-ci sont d’une part comme un reflet de l’éducation de la personne qui les emploie et d’autre part comme un signe du degré d’exaspération dans laquelle se trouve cette personne. On ajoute parfois : avou on coutia d’ bwès (avec un couteau de bois). Variantes : Pèlè l’ panse (peler la panse). Pèlè lès couyes (peler les testicules).
|
|
990 |
vinte |
Ènn’ awè mau s’ vinte. T. L. En avoir mal au ventre. Se dit de celui qui est jaloux de la réussite d’un voisin, d’un concurrent.
|
|
991 |
violon |
VIOLON Èle arive todi po dansè quand lès violons sont rèvôyes. cf dansè 270.
|
|
992 |
violon |
Il est do bwès qu’ on faît lès violons. cf bwès 139.
|
|
993 |
visadje |
VISAGE Il a on bia visadje maîs i n’ èst nin gauy avou. T. L. Il a un beau visage mais il n’est pas élégant avec. S’emploie pour souligner le caractère peu aimable de quelqu’un.
|
|
994 |
visadje |
C’ è-st-on-ome à deûs visadjes. T. L. C’est un homme à deux visages. C’est un homme qui démentira demain ce qu’il assure être vrai aujourd’hui ; un homme qui dira derrière vous le contraire de ce qu’il vient de vous dire en face.
|
|
995 |
visadje |
I faut sawè fè bia visadje su mwaîjès djambes. T. L. Il faut savoir faire beau visage sur mauvaises jambes. C’est faire preuve de résignation, faire belle mine malgré les ennuis, les tracas.
|
|
996 |
voltî |
VOLONTIERS I fait voltî do : « C’ èst mi ! » T. L. Il fait volontiers du : C’est moi ! Se dit de quelqu’un qui cherche à attirer l’attention. C’est généralement un prétentieux, un vaniteux ou un orgueilleux.
|
|
997 |
vôte |
CRÊPE I n’ faut nin gâtè l’ vôte por on-ou. T. L. Il ne faut pas gâter la crêpe pour un œuf. Signifie qu’il y a plus de perte que de profit à lésiner mais aussi qu’il ne faut pas faire les choses à demi.
|
|
998 |
vôte |
I s’a faît ravôtyi come one vôte au laurd. Cf ravôtyi 780.
|
|
999 |
vôye |
VOIE Ièsse tofêr su tchamps, su vôye. T. L. Etre toujours sur champs, sur chemin. C’est n’être jamais au logis, être toujours en route soit pour vagabonder, soit pour travailler.
|
|
1000 |
vôye |
C’ è-st-ossi drwèt qui l’ vôye di Hu. T. L. C’est aussi droit que le chemin de Huy. Se dit ironiquement à quelqu’un qui ayant exécuté un travail n’a pas respecté la ligne droite ou l’aplomb. Se dit parfois d’une chose tordue.
|
|
1001 |
vroûl |
VELOURS Fè pâte di vroûl. cf pate 661.
|
|
1002 |
vwès |
VOIX Awè one bèle vwès po scrîre. T. L. Avoir une belle voix pour écrire. Se dit ironiquement à quelqu’un qui chante faux.
|
|
1003 |
vwès |
Awè one vwès come on tchausse-pîd. T. L. Avoir une voix comme un chausse-pied. Se dit ironiquement à quelqu’un qui chante faux mais aussi parfois de quelqu’un qui a une voix désagréable. Note. — II y a ici allusion au bruit désagréable que fait un chausse-pied qui tombe à terre.
|
|
1004 |
waîtî |
REGARDER Waîti su Lîdje si Nameur ni brûle nin. T. L. Regarder sur Liège, si Namur ne brûle pas. C’est être bigle.
|
|
1005 |
waîti |
Waîti su l’ tauve po veûy s’ i gn-a do pwin o l’ drèsse. T. L. Regarder sur la table pour voir s’il y a du pain dans l’armoire. C’est être bigle. On: l/ernploie parfois ironiquement à propos de quelqu’un qui cherche quelque chose distraitement.
|
|
1006 |
wayin |
REGAIN Fènè lès wayins d’vant lès foûrs. T. L. Faner le regain avant les foins. Se dit quand une fille cadette se marie avant les aînées.
|
|
1007 |
wèsse |
GUÊPE Awè dès wèsses au cu. cf cu 248.
|
|
1008 |
win.ne |
VEINE Li ci qui veut ses win.nes, veut ses pwin. nes. T. L. Celui qui voit ses veines, voit ses peines. La marque apparente des veines est souvent l’apanage des gens que ne; rebute pas l’effort constant.
|
|
ADDENDUM |
|||
1009 |
avalè |
AVALER Avalè pa l’trau dès dîmègnes (= pau trau-à-pâtêrs). T. L. Avaler par le trou des dimanches (= par le trou à paters), c-à-d. par le larynx. C’est s’engouer.
|
|
1010 |
bardouchi |
FRAPPER Bardouchi dins lès coches. T. L. Frapper dans les branches. C’est agir, répondre au hasard, sans discernement.
|
|
1011 |
bin |
(n.m.) RICHESSE Li ci qu’ a do bin, faut qu’ il è piède. T. L. Celui qui a du bien, faut qu’il en perde. Se dit en guise de consolation à quelqu’un qui vient de subir une perte, un échec, une déception dans une entreprise.
|
|
1012 |
chèle |
ÉCUELLE Veûy clér è s’ chèle. T. L. Voir clair dans son écuelle. C’est voir fondre ses économies, être pratiquement dépourvu d’argent.
|
|
1013 |
clau |
CLOU Rachonè dès claus d’ vacha. (2e définition). T. L. Rassembler des clous de cercueil. Se dit plaisamment lorsqu’on accumule les petits malaises inhérents à la vieillesse.
|
|
1014 |
craus |
GRAS Èle n’ èst nin crausse di ç’ qu’on lî sofèle à s’ cu. T. L. Elle n’est pas grasse de ce qu’on lui souffle à son cul. Se dit d’une personne nonchalante, qui se laisse vivre, qui n’attache d’importance qu’à elle-même.
|
|
1015 |
gade |
CHÈVRE II est trop taurd do flachi su l’ pikèt quand l’ gade s’ a dislachi. T. L. Il est trop tard de frapper rageusement sur le piquet quand la chèvre s’est détachée. Signifie qu’il est vain de se lamenter quand on doit subir les conséquences de ses actes, de son imprévoyance.
|
|
1016 |
lan |
ÉLAN (fig.) Fè ses dêrins lans. T. L. Faire ses derniers élans. Se dit de quelqu’un qui agonise, qui va passer de vie à trépas. Par extension, se dit d’un orgueilleux qui s’efforce de parader alors qu’il est au bord de la faillite ; se dit aussi d’un homme de certain âge qui recherche volontiers la compagnie féminine.
|
|
1017 |
massale |
JOUE Awè dès massales come dès potches di scayeteû. T. L. Avoir des joues comme des poches (à clous) d’ardoisier Se dit de quelqu’un qui a des joues pendantes (bajoues)
|
|
1018 |
misére |
MISÈRE Qwèri misére po dès makes d’ atètches. T. L. Chercher misère pour des têtes d’épingles. C’est chercher noise pour des niaiseries.
|
|
1019 |
moru |
MOURIR On-a ça trwès djoûs d’vant d’ moru èt l’ prumî compte po deûs. T. L. On a cela trois jours avant de mourir et le premier compte pour deux. Se dit ironiquement à quelqu’un qui se plaint outre mesure pour un mal bénin.
|
|
1020 |
pètè |
PÉTER Vlu pètè pus wôt qui s’ cu. T. L. Vouloir péter plus haut que son cul. C’est vouloir tenir un rang au-dessus de ses moyens, agir en prétentieux.
|
|
1021 |
prêtcheû |
PRÉDICATEUR On ‘nn’a ostant d’ on prêtcheû. T. L. On en a autant d’un prédicateur. Se dit de quelqu’un qui paie un service rendu par de belles promesses, généralement vaines.
|
|
1022 |
prêtchî |
PRÊCHER Ostant prêtchi à m’ cu. T. L. Autant prêcher à mon cul. C’est sermonner quelqu’un en vain, prodiguer des bons conseils qui ne seront pas suivis.
|
|
1023 |
ratchî
|
CRACHER Ostant ratchi à m’ cu. T. L. Autant cracher à mon cul. Se dit lorsque les conseils prodigués restent vains. Se dit aussi de toute tentative inutile.
|
|
1024 |
tchausse |
BAS On lî a r’faît sès tchausses aus talons. T. L. On lui a reprisé ses bas aux talons. Se dit lorsqu’on a rappelé ses propres défauts à quelqu’un qui se complaît à médire des autres.
|
|
1025 |
si |
SI Si matante ènn’ aveut, on l’ loumereut : mon.nonke. T. L. Si tante avait (des testicules), on l’appellerait : mon oncle. Se dit ironiquement à une personne qui a volontiers recours au Si, si j’avais, si j’étais, si on pouvait, si c’était, etc. “
|
|
1026 |
timps |
TEMPS Lèyi alè l’ timps come i vint. T. L. Laisser aller le temps comme il vient. C’est accepter tout avec philosophie.
|
|
1027 |
timps |
Awè si bin l’ timps qu’ po fachi dès tchins. T. L. Avoir si bien le temps que pour emmailloter des chiens. Se dit de quelqu’un qui dispose de beaucoup de loisir et qui n’apporte que fort peu d’attention à ce qu’il fait. |
|
+1000 spots èt ratoûrnûres è walon / +1000 proverbes et expressions en langue wallonne
Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonneProverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne
Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne Proverbes et expressions en langue wallonne
Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire). Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire). Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire). Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire).