Proverbes et expressions en langue wallonne

SPOTS

Expressions

1000 proverbes et expressions en langue wallonne

Reynolds Hostin – Dès spots èt dès ratoûrnûres d’ èmon nos-ôtes

Cînè / Ciney

Reynolds Hostin,

Dès spots èt dès ratoûrnûres d’ èmon nos-ôtes, Ciney, Centre culturel cinacien, 1971

Additions et corrections (Roger et Johan Viroux) (2012)

 

1

a

Ni sawè ni a, ni b.

T. L. Ne savoir ni a, ni b.

C’est être très ignorant, illettré et par extension ne rien connaître de la chose dont on parle ou ignorer les principes élémentaires d’une chose qu’on voudrait entreprendre.

 

2

abécé

Rimète à l’ abécé.

T. L. Remettre à l’abécédaire.

C’est remettre quelqu’un aux premiers éléments, aux principes d’un art, d’une science.

 

3

abachi

ABAISSER

 I s’ faut bin abachi èwou qu’ on n’ si sét stampè.

T. L. Il faut bien se baisser où on ne peut tenir debout.

C’est-à-dire qu’il faut subir les conséquences de sa position, s’humilier quand on ne peut faire autrement.

 

4

aburtale

BRETELLE

cf. – ozète

Il î a chortè sès-aburtales.

T. L. Il y a coupé ses bretelles.

Cf. – osète 628

 

5

aburtale

Bauje mès-aburtales.

T. L. Baise mes bretelles.

C’est en quelque sorte le  « zut »  que l’on adresse à tout  importun.

 

6

âdje

ÂGE

On faît dès bièstrîyes à tote âdje.

T. L. On fait des bêtises à tout âge.

L’expérience de la vie, acquise par l’âge, ne suffit pas toujours à empêcher de commettre des bêtises, des folies.

 

7

âdje

On n’ ti d’mande nin l’ âdje qui t’ as.

T. L. On ne te demande pas l’âge que tu as.

Se dit à quelqu’un qui se permet de se mêler à une conversation à laquelle il n’a pas été invité.

Se dit aussi à une personne qui se permet d’émettre un avis dans une affaire qui ne la concerne pas.

 

8

agni

MORDRE

 S’ i bawîye fwârt, i n’ a co jamaîs agni.

cf. – bawyi. 60

 

9

aîsse

ÂTRE

 Sonè à aîsse.

T. L. Sonner à l’âtre.

C’est porter à la connaissance, faire savoir par la voix du crieur public.

Note. — Cette expression est typiquement cinacienne, nous ne la retrou­vons nulle part ailleurs. Nous en avons recherché l’origine et il nous semble qu’elle puisse se justifier par le fait qu’autrefois les nouvelles se colportaient verbalement de porte à porte, de foyer en foyer ou d’âtre en âtre. Et c’est ici que nous découvrons un mot du vieux français «aîstre» qui fut du XIIe au XVe siècle la forme primitive de «âtre». D’où, à notre point de vue les nouvelles étaient portées « d’aîstre en aîstre » ; et, comme l’étymologie de «aîstre» est une forme due à l’influence de «aître», qui signifie : porche, il nous est plausible de conclure en établis­sant qu’autrefois les nouvelles se colportaient parce qu’on aleut lès dire à aîstre ».

Par la suite, on a confié à un crieur public nanti d’une sonnette le soin de parcourir les rues de la ville pour faire part de l’«Avis à la popula­tion», initiative prise pour éviter les déformations rencontrées jadis. On a pu dire ainsi qu’on l’aveut sonè à aîstre, devenu par la suite : Sonè à aîsse.

Par extension, cette expression est toujours d’actualité et se dit à propos de toute personne qui colporte aisément nouvelles et cancans. Ex. Si cite-lale li sét bin, i gn-aurè nin dandji do l’ fè sonè à aîsse.

 

10

alin.ne

HALEINE

Awè l’alin.ne qui rècule.

T. L. Avoir l’haleine qui refoule.

C’est faire un pet.

 

11

alin.ne

 Fè l’ doûce alin.ne. = Vinu avou s’ doûce alin.ne

T. L. Faire la douce haleine.

C’est agir hypocritement.

 

12

amoûr

AMOUR

Il a l’ mwârt su sès-ouys èt i vout co fè l’ amoûr.

cf. – mwârt 567

 

13

andje

ANGE

Andje au cabaret,  diâle è s’ maujone.

T. L. Ange au cabaret, diable en sa maison.

Se dit à propos d’un individu aimable et joyeux hors de chez lui, désagréable et difficile chez lui.

 

14

anéye

ANNÉE

 Ièsse do l’ bone anéye.

T. L. Etre de la bonne année. C’est être crédule.

 

15

anéye

 I n’ faut nin qu’ on s’ èware (= s’ dilaminte) por one mwaîje anéye,  on ‘nn’a bin deûs.

T. L Il ne faut pas s’effrayer pour une mauvaise année, on en a bien deux.

Il ne faut pas se lamenter outre mesure pour de petits revers alors qu’un grand malheur pourrait survenir. Les choses peuvent aller de mal en pis.

 

16

an

 S’ ènnè foute come di l’ an quarante.

T. L. S’en moquer comme de l’an quarante.

Ne  s’inquiéter nullement,  n’accorder aucune  impor­tance à une chose, un événement. C’est aussi agir avec désinvolture.

 

17

anse

ANSE

 Fè dansè l’ anse do pani.

T. L. Faire danser l’anse du panier.

Se dit d’une cuisinière qui gagne sur les denrées qu’elle achète.

Par extension s’applique à tout individu qui dépense inconsidérément.

 

18

anse

 I faut todi rinde li pani pa l’ anse.

cf. – pani 630.

 

19

apau

PLANCHE D’APPEL

On bon colon r’toume todi su l’ apau.

cf. – colon 179.

 

20

apétit

APPÉTIT

L’ apétit vint tot mindjant.

T. L. L’appétit vient en mangeant.

Le désir de s’enrichir ou de s’élever augmente à mesure qu’on acquiert de la fortune ou des honneurs. Plus on a, plus on veut avoir.

Par extension, une première faute en entraîne facile­ment une autre.

 

21

arèdji

ENRAGÉ

C’ è-st-on-arèdji po l’ ovradje qu’ èst faît.

cf. – ovradje 626.

 

22

assûrè

ASSURER

 I vaut mia s’ assûrè qui d’ mau ratinde.

T. L. Il vaut mieux s’assurer que de mal attendre.

Il convient d’agir avec discernement et précaution plu­tôt que de s’exposer à de graves conséquences.

 

23

atèlè

ATTELER

Ièsse trop coût atèlè.

T. L. Etre attelé trop court.

C’est manquer de moyen d’action, de réussite.

 

24

aube

ARBRE

Ci n’ èst nin l’ aube qui osse qui toume todi l’ prumî.

(= Ci n’ èst nin l’ mantche qui osse qui câsse li prumî.)

T. L. Ce n’est pas l’arbre qui branle, qui tombe toujours le premier.

Ce n’est pas toujours ce qui apparaît le plus facile qui s’accomplit le plus aisément.

Mauvaise santé ne signifie pas nécessairement courte vie.

 

25     

aube

L’aube tchaît todi do costè qu’ i clince.

T. L. L’arbre tombe toujours du côté où il penche.

Nos penchants sont toujours pour quelque chose dans nos malheurs ; l’envie détermine souvent le comportement.

 

26     

aubwisson

CHAMPIGNON

Il a pinsè mète si mwin su on-aubwisson,  èt ç’ n’ èsteut qu’ one vèsse-di-leûp.

T. L. Il a pensé mettre sa main sur un champignon et ce n’était qu’une vesse-de-loup.

Se dit de quelqu’un qui a subi une grande déception dans ses espérances.

 

27      

auje

AISE

Prinde sès-aujes.

T. L. Prendre ses aises.

Ne se gêner en rien, prendre son temps.

 

28     

aumaye

GÉNISSE

Audjoûrdu on via,  dimwin one aumaye.

cf. – via 974.

 

29     

aurdè

GARDER

I faut bin l’ aurdè (= l’ ûsè) come on l’ a.

T. L. Il faut bien le garder comme on l’a.

Il faut de la philosophie, se faire une raison, accepter les faits accomplis.

 

30

aurdè

Aurdè one pome po l’  seu (/ po l’ fwin).

cf. – pome 711.

 

31      

ausse

HÂTE

Li ci qui ratind n’ a nin ausse.

T. L. Celui qui attend n’a point hâte.

Se dit en guise de consolation ironique aux personnes qui se plaignent d’avoir attendu  longtemps.

 

32     

auteûr

AUTEUR

Quî (= Li cia qui) dit l’ auteûr,                        

N’ èst nin minteûr.

T. L. Celui qui nomme l’auteur, n’est pas menteur.

Celui qui donne la source de ce qu’il répète ne peut pas, en cas d’erreur ou de mensonge, en être tenu pour responsable.

 

33     

avalè

AVALER

Il a avalè s’ mére en tètant.

T. L. Il a avalé sa mère en tétant.  

Se dit d’un lourdaud.

NB On ajoute parfois: … il è-st-ossi bièsse qui lèye.

T.L. …., il est aussi bête qu’elle.

 

34     

aveûle

AVEUGLE

Mon lès-aveûles, lès bwagnes sont rwès.

T. L. Chez les aveugles, les borgnes sont rois.

Parmi les incapables, les gens médiocres ne laissent de briller.

NB Aussi: Mon lès-aveûles, c’ èst lès bwagnes qui mwin.nenut l’ tchèrète.

T.L. …, ce sont les borgnes qui conduisent la charrette.

 

35     

aveûle

Toumè d’ on bwagne su on-aveûle.

cf. – bwagne 129. 3tn.fctVe.tive

 

36     

aveûle

On-aveûle li sintireut avou s’  baston.

T. L. Un aveugle le sentirait avec son bâton.

Se dit d’une chose facile à comprendre, à constater.

 

37     

aveûle

I bwêrléye come on-aveûle qu’ a pièrdu s’  baston.

T. L. Il hurle comme un aveugle qui a perdu son bâton.

Se dit de quelqu’un qui crie à tue-tête. ‘

 

38     

aveûle

Ièsse bwagne d’ on-ouy èt aveûle di l’ ôte.

cf. – bwagne 130.

 

39    

awin.ne

AVOINE

Awè d’ l’awin.ne à r’vinde.

T. L. Avoir de l’avoine à revendre.

Se dit d’une femme qui a des charmes plantureux.

 

40     

awin.ne

Ci  n’ èst nin todi li tch’vau qui gangne l’ awin.ne què l’  mougne.

T. L. Ce n’est pas toujours le cheval qui gagne l’avoine qui la mange.

La récompense n’est pas toujours accordée à celui qui la mérite.

 

41      

awin.ne

Ni faîs nin l’ bièsse,  l’ awin.ne èst trop tchîre.

cf. – bièsse 72.

 

42     

awîye

AIGUILLE

Ostant qwèri one awîye dins one môye di foûre.

T. L. Autant chercher une aiguille dans une meule de foin.

C’est s’obstiner à vouloir réaliser une chose quasiment impossible, perdre son temps.

 

43      

awîye

Èle keûd voltî à l’ grosse awîye.

cf. – keûse 448.

 

44     

aye

HAIE

Tapè s’ cote su l’ aye.

cf. – cote 201.

 

45     

baloûje

HANNETON

Il a one baloûje què l’ grabouye.      

T. L. Il a un hanneton qui le tourmente.

Se dit de quelqu’un qui n’a pas ses cinq sens.

NB: Aussi: Si baloûje èst su s’ dos.

T.L. Son hanneton est sur son dos. (Même sens)

 

46     

barète

Fè barète.  (= Fé l’ tchèt.)                            

T. L. Faire « barète ».

C’est  faire  l’école  buissonnière.   Par  extension,  c’est s’absenter délibérément de son travail.

 

47     

baston

BÂTON

Ièsse li baston aus gayes.

T. L. Etre le bâton à gauler les noix.

C’est être le souffre-douleur. 

Ou li ci qu’ on faît todi bouter.   Celui qu’onfait toujours travailler.

 

48     

baston

Mète dès bastons dins lès rûwes.

T. L. Mettre des bâtons dans les roues.

Susciter un obstacle, entraver, retarder une affaire.

 

49     

baston

Quand on vout bate on tchin, on trouve todi (bin) on baston.

“cf. – tchin 896.

 

50     

baston

Arindji come dès gayes su on baston.

cf. – gaye 423.

 

51     

batch

AUGE

C’ èst l’ wîde batch qui faît grogni l’ pourcia.

T. L. C’est l’auge vide qui fait grogner le cochon.

La misère apporte généralement la discorde et la mé­sentente dans les foyers.

 

 

52     

batch

Quand l’ pourcia ènn’a s’ sô, i r’toûne li batch.

cf. – pourcia 719.

 

53     

batch

Li batch ritoûne afîye (= co bin)  su l’ pourcia.

T. L. L’auge se retourne parfois sur le cochon.

Se dit à quelqu’un pour prévenir ou constater qu’un retournement de situation peut survenir à tout moment.

Il faut toujours envisager un échec.

 

54     

batch

C’ èst todi l‘ pus laîd pourcia l‘ dêrin au batch.

cf. – pourcia 722.

 

55     

bauji

BAISER

Èle baujereut l’ cu d’ one gade sins dauborè sès massales.

T. L. Elle baiserait le cul d’une chèvre sans se souiller les joues.

Se dit à propos d’une personne excessivement maigre.

 

56     

baurbî

BARBIER

On baurbî rase l’ ôte.       

T. L. Un barbier rase l’autre.

Les gens qui ont un intérêt commun se soutiennent, s’entr’aident, se louent réciproquement.

Aussi: Deûs baurbîs s’ féyenut leû baube n-on l’ôte. (Même sens.)

 

57     

bauye

BÂILLEMENT

I gn-a rin d’ si djalous qu’ one bauye.

T. L. Il n’y a rien d’aussi jaloux qu’un baîllement.

Se dit à quelqu’un qui bâille et qui fait bâiller son entourage (un bâillement en appelle presque toujours un autre).

 

58     

bauyi

BÂILLER

Il èst télemint naw qu’ i s’ dispiète do l’ nêt po bauyi.

T. L. II est tellement paresseux qu’il s’éveille la nuit pour bâiller.

Se dit à propos de quelqu’un qui est paresseux à l’excès

 

59     

bauyi

I n’ wase bauyi peû d’ awè seu.

cf. – seu 806.

 

60     

bawyi

ABOYER

I bawîye fwârt,  mins i n’ a co jamaîs agni.

T. L. Il aboie fort, mais il n’a encore jamais mordu.

Signifie qu’il ne faut pas toujours trembler devant les menaces de quelqu’un. — Ceux qui crient fort et menacent ne sont pas toujours redoutables.

 

61      

bèguène

BÉGUINE

Lèyoz tûsè lès bèguènes, èlle ont mia l’ timps qu’ vos.

cf. – tûzè 959.

 

62     

bèrbis

BREBIS

Quand on s’ faît bèrbis, on-èst mougni pau leûp.

T. L. Quand on se fait brebis, on est mangé par le loup.

Faire montre de bonté, de douceur, encourage les mé­chants à vous nuire.

 

63     

bèrbis

C’ è-st-on leûp avou one pia d’ bèrbis.

cf. – leûp 465.

 

64     

bèrwète

BROUETTE

Fè bèrwète.

T. L. Faire brouette.

C’est échouer dans son entreprise, faire faillite.

 

65     

bèrwètè

Bèrwètè (= volè) l’ panse è l’ aîr.

T. L. Brouetter la panse en l’air.

C’est faire la culbute, s’emploie surtout en parlant d’un homme en état d’ivresse et qui tombe à plusieurs reprises.

 

66     

bètchète

BOUT

 L’ awè su l’ bètchète do l’ lin.we. (= di s’ linwe.)

T. L. L’avoir sur le bout de la langue.

Se dit lorsqu’on éprouve certaine difficulté à exprimer un mot qu’on cherche dans sa mémoire.

 

67     

bètchète

I n’ veut nin pus lon qui lbètchète di s’ nez.

T. L. Il ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Se dit de quelqu’un qui manque de perspicacité.

 

68     

bètchète

Dj’ in.me ostant veûy sès talons qu’ sès bètchètes.

cf. – talon 855.

 

69     

bia

BEAU

Bia o lbêrce, laîd à ldanse.

T. L. Beau au berceau, laid à la danse.

a)   Un beau bébé fera souvent un laid jeune homme.

b)   II ne faut pas tirer vanité d’un succès : on peut subir une déconvenue.

 

70     

bia

Li ci qu’ èst bia n’ è pout rin.

T. L. Celui qui est beau n’y peut rien.

Se dit en guise de résignation devant la fatalité.

 

71      

bièsse

BÊTE

Fè assoti lbièsse èt lmârtchand.

T. L. Taquiner la bête et le marchand.

Se dit, en bonne part, de quelqu’un qui taquine tout le monde et, en mauvaise part, pour dépeindre un mauvais sujet qui irrite tout le monde.

 

72     

bièsse

Ni faîs nin l’ bièsse, l’ awin.ne èst trop tchîre.

T. L. Ne fais pas la bête ,l’avoine est trop chère.

Expression énergique pour ramener à la raison celui qui feint d’être bête et de ne pas comprendre ce qu’on lui explique.

 

73     

bièsse

Ièsse bièsse à mougni do foûr.

T. L. Etre bête à manger du foin.

Se dit de quelqu’un totalement incapable ou ignorant.

 

74     

bièsse

Èle è-st-à tch’vau su one laîde bièsse.

T. L. Elle est à cheval sur une laide bête.

Se dit d’une femme au tempérament ardent, excessi­vement provocante.

 

75  

bièsse

Lès p’titès bièsses ni mougnèt nin lès grosses.

T. L. Les petites bêtes ne mangent pas les grosses.

Se dit ironiquement à qui montre de la frayeur à l’égard d’une petite bête.

 

76     

bièsse

Li ci qu’ èst via, c’ èst por on-an ; li ci qu’ èst bièsse, c’ èst po todi.

cf. – via 978.

 

77     

bièsse

Totes lès bièsses ni mougnèt nin do foûr.

T. L. Toutes les bêtes ne mangent pas du foin.

Il y a beaucoup d’êtres appartenant à l’espèce humaine qui devraient être rangés dans la catégorie des bêtes.

 

78     

bièsse

Li bièsse crèverè dins s’ pia.

cf. pia 670

 

79

bièsse

Il è-st-ossi bièsse qui sès pîds.

T. L. Il est aussi bête que ses pieds.

Se dit à propos d’un maladroit, d’un ignorant.

 

80     

bièstrîye

BÊTISE

On faît dès bièstrîyes à tote âdje.

cf. – âdje 6.

 

81      

bin

(sb.) RICHESSE

Li ci qu’ a do bin a do mau.

T. L. Celui qui a du bien a du mal.

Il n’est pas toujours aisé de bien gérer une fortune, cela entraîne parfois bien des difficultés.

 

82     

bin

(adv.) BIEN

On n’a qui l’ bin qu’ on s’ faît.

T. L. On n’a que le bien qu’on se fait.

Morale à l’usage des égoïstes et des épicuriens.

Note. — On ajoute parfois ironiquement : Et l’ ci qu’on s’ faît fè. T. L. Et celui qu’on se fait faire.

 

83     

bin

Si ça n’ faît pont d’ bin, ça n’ f’rè pont d’ mau.

T. L. Si ça ne fait pas du bien, ça ne fera pas de mal.

a)  Se dit d’une chose qui ne présente aucun risque.

b)   Se dit aussi d’un remède, un secours, un expédient qui ne sert peut-être à rien mais n’offre aucun danger.

 

84     

bin

Fioz do bin à on tchin,

I vos tchîrè o l’ mwin. (= I tchîrè è vosse mwin.)          

T. L. Faites du bien à un chien, il vous chiera dans la main.

Un  malhonnête  homme paie ordinairement d’ingrati­tude les services qu’on lui rend.

 

85     

binauje

CONTENT

Ièsse binauje do ièsse contint.

T. L. Etre content d’être content.

C’est éprouver une très vive satisfaction.

 

86     

bîre

BIÈRE

Ci n’ èst nin do l’ pitite bîre.

T. L. Ce n’est pas de la petite bière.

Ce n’est pas une bagatelle et, par extension, ce n’est n’importe qui.

pas n’importe qui.

 

87     

blanki

BLANCHIR

On n’ saureut blanki on nêgue.

T. L. On ne saurait blanchir un nègre.

Il faut souvent renoncer, malgré beaucoup de soucis et de peines, à vouloir corriger une personne incorrigible.

 

88     

bok

BOUC

Pus ç’ qui l’ bok pûwe, pus ç’ qui l’ gade li veut voltî.

T. L. Plus le bouc pue, plus la chèvre l’aime.

On ne doit reprocher à personne certains défauts qui n’en sont pas toujours,   

NB = +- I gn-a dès djins qui n’ vèyenut nin lès dèfauts d’ leûs djins.

 

89     

bok

Ti m’ freus bin alè à bok à Djèt.                                 

T. L. Tu me ferais bien aller à bouc à Jet.

Se dit à quelqu’un qui vous exaspère au point de vous pousser à la pire des choses.

Note. — JET est un lieu-dit proche de Ciney.

 

90     

bok

Ti m’  freus bin alè à boc èt rivenu sins potchi.

T. L. Tu me ferais bien aller à bouc et revenir sans saillir, (voir ci-dessus n° 89).

 

91      

bodène

MOLLET

Awè dès bodènes come dès tuyaus di stûve.

T. L. Avoir des jambes comme des tuyaux de poêle.

Se dit de quelqu’un qui a les jambes tubiformes.

 

92     

bolome

BONHOMME

I n’ èst nin co èwou-ce  qui li p’tit bolome s’ a r’pwèsè.

T. L. Il n’est pas encore où le petit bonhomme s’est reposé.

Se dit de quelqu’un  qui  n’est pas au  terme  de ses difficultés.

 

93     

bon

BON

Li bon pâtit sovint po l’ mwaîs.

T. L. Le bon pâtit souvent pour le mauvais.

L’homme méchant, usant d’artifice, fait souvent suppor­ter par un homme débonnaire les suites de ses méfaits.

Les gens de bien pâtissent souvent des mesures que l’on prend à l’égard des méchants.

 

94     

Bon Diè

BON  DIEU

I vaut mia s’adrèssi au Bon Diè qu’ à sès sints.

T. L. Il vaut mieux s’adresser à Dieu qu’à ses saints.

Il est préférable de s’adresser à celui qui détient l’auto­rité supérieure qu’à celui qui n’a qu’une autorité subalterne.

 

95     

Bon Diè

Lèyans l’ Bon Diè au paradis, c’ èst s’ place.

T. L. Laissons le Bon Dieu au paradis, c’est sa place.

Se dit aux gens qui invoquent Dieu à tout propos, ou qui  blasphèment.

 

96     

Bon Diè

Li Bon Diè a one grande vèdje.

T. L. Le Bon Dieu a une grande verge.

Tôt ou tard, on doit subir les conséquences de ses actes. Rien ne reste impuni.

 

97     

Bon Diè

Si Bon Diè, c’ èst s’ panse.

T. L. Son Bon Dieu, c’est sa panse.

Expression un peu forte qui s’adresse à celui qui ne pense qu’à manger, qui recherche la bonne chère, en égoïste, pour lui seul.

 

98     

Bon Diè

On lî donreut l’ Bon Diè sins c’fèssion.

cf. – c’fèssion 151.

 

99     

bondjoû

BONJOUR

Ni ièsse qu’ on promèteû d’ bondjoû.

T. L. N’être qu’un prometteur de bonjour.

Se dit de quelqu’un qui promet monts et merveilles et qui ne tient pas ses promesses.

Note. — Je pense qu’il y a une altération dans cette expression, il semble qu’il serait plus sensé de dire « on promèteû d’  bons djoûs » (de bons jours).

 

100     

botike

BOUTIQUE

Tinu (on p’tit) botike pa-d’zos sès cotes.

T. L. Tenir boutique sous ses jupes. C’est se prostituer.

 

101      

botroûle

NOMBRIL

Il a s’ botroûle qui clape à s’ dos.

T. L. Il a son nombril qui colle à son dos.

Se dit de quelqu’un affreusement maigre.

 

102     

botroûle

I n’ a nin waîti s’ botroûle en s’ lèvant.

T. L. Il n’a pas regardé son nombril en se levant.

Se dit de quelqu’un qui est de mauvaise humeur.

 

103     

boû

BŒUF

Comprinde boû po vatche.

T. L. Comprendre bœuf pour vache.

C’est confondre, comprendre de travers.

 

104      

boû

Prinde li boû pa sès cwanes.

T. L. Prendre le bœuf par les cornes.

C’est réagir avec fermeté devant les difficultés.

105     

boû

Mète li tchèrûwe divant lès boûs.

 cf. – tchèrûwe 874.

= Brider si tch’vau pau cu.

T.L. Brider son cheval par le derrière.

 

106     

boû

Li ci qui prind on-ou, pudreut bin on boû.

cf. – ou 607.

 

107     

boû

I tanfèle (= sofèle) come on boû mau touwè.

cf. – tanflè 856.

 

108     

boudin

BOUDIN

Pont d’ caurs, pont d’ boudin.

cf. – caur 147.

 

109     

bourdouches

Passé lès bourdouches.

T. L. Passer les « bourdouches ».

C’est subir la punition qui consiste à passer entre deux rangées de compagnons qui frappent la victime à  l’aide d’écharpes tordues.   Passer à  tabac.   Par extension,  c’est devoir subir le châtiment d’une faute. Note. — « bourdouches » ne s’emploie pas en dehors de l’expression.

 

110     

boûre

BOUILLIR

Fè boûre li marmite.

cf. – marmite 516.

 

111     

bourike

BOURRIQUE

Tourné à bourike.

T. L. Tourner en bourrique.

Devenir stupide ; se laisser amener à faire aveuglément toutes les volontés d’une personne.

 

112     

boûsse

BOURSE

Pwartè s’ boûsse à maule.

T. L. Porter sa bourse au mâle.

Se dit par plaisanterie quand on n’a plus d’argent dans sa bourse.

Note. — On la porte au mâle, sous entendu pour la rendre pleine.

 

113     

boûsse

I s’ ètindèt come dès côpeûs d’ boûsse.

T. L. Ils s’entendent comme des coupeurs de bourse (= sorte de pickpocket).

Se dit de gens qui sont d’intelligence pour faire quel­que chose de blâmable.

 

113b

boûsse

I gangne dès caurs come on côpeû d’ boûsse.

T.L. Il gagne des sous comme un coupeur de bourse.

Il gagne de l’argent malhonnêtement.

 

114     

boûsse

Sère ti boûsse, c’ èst mi qui paye.

T. L. Ferme ta bourse, c’est moi qui paie.

Se dit ironiquement à quelqu’un dont la braguette est entr’ouverte.

 

115     

boutè

POUSSER

Li pus fwârt qu’ il a bouté, c’ èst po tchîr.

T. L. Le plus fort qu’il a poussé, c’est pour chier. Se dit à propos d’un fainéant.

 

116     

bouwéye

LESSIVE

Lès man.nètès bouwéyes,  on lès faît è s’ maujone.

T. L. Les sales lessives, on les fait en sa maison.

Il ne faut pas mettre le public dans la confidence des dissensions familiales.

Il faut laver son linge sale en famille.

 

117     

braîre

PLEURER

On n’ saureut braîre èt t’nu l’ tchandèle.

T. L. On ne saurait pleurer et tenir la chandelle.

Signifie qu’il est malaisé de faire deux choses à la fois.

 

118     

brayète

BRAGUETTE

Is sont parints do costè do l’ brayète.

T. L. Ils sont parents du côté de la braguette.

a)   Se dit d’un homme et d’une femme qui, sans être mariés, ont en commun des relations sexuelles.

b)   Se dit parfois ironiquement à des personnes qui se trou­vent être de parenté lointaine.

 

119     

brayète

Bondjou lunète,

A r’veûy brayète.

cf. – lunète 490.

 

120     

brayète

Ële a dès-ouys qui satchèt à brayète.

cf. – ouy 615.

 

121      

brèssi

BRASSER

Come on l’ brèsse, on l’ bwèt.

T. L. Comme on la brasse, on la boit.

On est généralement récompensé à l’image des efforts, du travail consenti.

 

122     

brèsseû

Ëwou ç’ qui l’ brèsseû passe, li bolèdjî n’ passe nin.

T. L. Où le brasseur passe, le boulanger ne passe pas.

Celui qui boit trop, mange peu. Se dit généralement en mauvaise part laissant sous-entendre que l’alcool amène la pauvreté.

 

123     

brocale

ALLUMETTE

Èlle a dès djambes come dès brocales.     

 

124     

brouwèt

BROUET

Toumè à brouwèt (d’tchitches).

T. L. Tourner à brouet (de pommes séchées).

C’est aller à vau-l’eau, péricliter.

 

125     

bûre

BEURRE

Promète pus d’ bûre qui d’ pwin.

T. L. Promettre plus de beurre que de pain.

C’est promettre plus que l’on veut ou qu’on ne peut tenir ; exagérer des promesses pour séduire.

 

126     

bûre

S’ alè mète li cu dins l’ bûre (ou o bûre).

T. L. Aller se mettre le cul dans le beurre.

C’est contracter un mariage heureux et à l’abri de sou­cis matériels.

 

127     

bûre

Faute di bûre, on mindje do stofè.

T. L. A défaut de beurre, on mange du fromage.

A défaut de mieux, il faut se contenter de ce que l’on a.

 

128     

burton

MOIGNON  de chou

I faut awè fwin  d’ djote po mougni dès burtons.

cf. – djote 323.

 

129     

bwagne

BORGNE

Toumè d’ on bwagne su on-aveûle.

T. L. Tomber d’un borgne sur un aveugle.

C’est aller de mal en pis.

 

130     

bwagne

Ièsse bwagne d’ on-ouy et aveûle di l’ ôte.

T. L. Etre borgne d’un œil et aveugle de l’autre.

C’est ne se rendre compte de rien, ne comprendre rien à  rien.

 

131      

bwâre

BOIRE

Bwâre cèke èt tonia.

T. L. Boire cercle et tonneau.

Se dit quand on éprouve une soif insatiable. Par exten­sion, c’est s’adonner à la boisson jusqu’à la ruine totale.

 

132     

bwâre

Bwâre come on trau.

T. L. Boire comme un trou.

C’est boire immodérément.

 

133     

bwâre

Come on l’ brèsse, on l’ bwèt.

cf. – brèssi 121.

 

134     

bwêrlè

HURLER

Bwêrlè come on tchin qui stron.ne.

T. L. Hurler comme un chien qui étrangle.

C’est crier d’une voix aiguë et perçante.

 

135     

bwêrlè

Bwêrlè come on pièrdu.

T. L. Hurler comme un perdu.

C’est crier, appeler à gorge déployée.

 

136    

bwêrlè

Quand on bwêrléye come on via, on mosture qu’ on è-st-one bièsse.

T. L. Quand on beugle comme un veau, on montre qu’on est une bête.

Signifie que l’individu ne tire aucun avantage à crier ou tempêter à tort et à travers.

 

137     

bwès

BOIS

Li vî bwès prind rade feu.

T. L. Le vieux bois prend vite feu.

Se dit des vieillards qui s’enflamment vite.

NB Aussi: Quand l’ feu prind dins lès vîys fagots!

 

138     

bwès

C’èst do bwès d’ ralondje.

T. L. C’est du bois d’allonge.

C’est un moyen de gagner du temps, c’est un palliatif.

 

139     

bwès

Il èst do bwès qu’ on faît  lès violons.

T. L. Il est du bois qu’on fait les violons.

Se dit d’un homme, qui, par complaisance ou par fai­blesse, ne veut ou n’ose contredire personne ; de quelqu’un qui se caractérise par une bonté excessive.

 

140     

bwès

Ièsse ritapè avou do mwaîs bwès.

T. L. Etre retapé de mauvais bois.

Se dit à propos d’un malade chez qui une intervention chirurgicale ou simplement une amélioration de son état de santé ne laisse aucun doute sur une proche issue fatale.

 

141     

bwès

Falu-z-èralè pau bwès.

T. L. Falloir retourner par le bois.

C’est subir un échec, une déception. Note. — On ajoute parfois : à pîd, sins lampe.

 

142     

bwès

Mostrè di qué bwès qu’ on s’ tchaufe.

T. L. Montrer de quel bois on se chauffe.

C’est montrer de quoi l’on est capable, quel homme on est.

 

143     

cadâve

CADAVRE

Si l’ mwârt nè l’rabiasit nin, i f’rè on laîd cadâve (= on laîd mwârt).

cf. – mwârt 573.

 

144     

canada

POMME DE TERRE

Dj’ in.me ostant deûs-ous qu’ on canada.

cf. ou 604.

 

145     

canlète

COMMÈRE

Alè à l’ canlète.

T. L. Aller chez la commère.

C’est-à-dire aller commérer.

 

146     

cassi

LANCER

Il a stî cassi à l’ uch come on stron su one palète.

T. L. Il a été jeté à la porte comme un étron sur une palette. Se dit de quelqu’un qui s’est fait rabrouer sévèrement.

Note. — Cassi : est un terme qui ne s’emploie généralement que dans le jeu de balle pelote et qui signifie : lancer en frappant de la main. Il y a donc dans cette expression une certaine allusion.

 

147     

caurs

ARGENT

Pont d’ caurs, pont d’ boudin.

T. L. Pas de sous, pas de boudin.

Sans argent, on ne peut rien avoir.

 

148     

cayau

CAILLOU

Si fond qu’ on-z-ètère on cayau,  i vint todi on momint qu’ on l’ rimèt à djoû.

T. L. Aussi profondément qu’on enterre un caillou, il vient toujours un moment qu’on le remet au jour.

Il est difficile de se corriger définitivement d’un défaut.

 

148b

cèréje

CERISE

– Ça va?  – Come on mârtchand d’ cèréjes è l’ iviêr!

 

149     

cèréji

CERISIER

lèsse li cèréjî dès pôves.

T. L. Etre le cerisier des pauvres.

Se dit d’une femme aux mœurs légères et qui se donne à tout venant plus pour satisfaire sa passion que par appât d’un profit quelconque.

Note. — On ajoute parfois : tôt I’ monde gripe dissus.

 

150      

c’fèssion

CONFESSION

A l’ après do causè, on moûrt sins c’fèssion (= sins s’ cofèssî).

T. L. Faute de parler, on meurt sans confession.

Nous ne devons pas espérer qu’on satisfasse à nos désirs si nous les laissons ignorer.

 

151      

c’fèssion

On lî donreut I’ Bon Diè sins c(o)fèssion.

T. L. On lui donnerait le Bon Dieu sans confession.

Se dit de quelqu’un dont l’extérieur honnête dissimule un intérieur perverti.

 

152      

chance

CHANCE

Il a do l’ chance qui s’ pa a v’nu au monde divant li.

T. L. Il a la chance que son père soit venu au monde avant lui.

Se dit de quelqu’un qui dilapide à la légère ce qui lui vient de ses parents.

 

153     

chaule

ÉCHELLE

Li ci qui tint l’ chaule è-st-ossi vaurin qu’ l’ôte.

T. L. Celui qui tient l’échelle est aussi vaurien que l’autre.

Le complice est aussi coupable que le malfaiteur.

 

154     

ciél

V’lu alè au ciél sins chaule.

T. L. Vouloir aller au ciel sans échelle.

C’est prétendre réussir sans consentir d’efforts.

 

155     

chite

DIARRHÉE

Ni sawè aye po l’ chite.

T. L. Eprouver des difficultés! même) pour foirer.

Se dit ironiquement de personnes de revenus modestes qui veulent vivre au-dessus de leurs moyens.

Note. — On ajoute parfois : et fè l’ ronflant, (faire des embarras).

 

156     

chovè

BALAYER

Lès novîas ramons chovèt voltî.

cf. – ramon 770.

 

157     

chovè

Èle chove voltî l’ pavéye dès vèjins.

T. L. Elle balaie volontiers le pavé de ses voisins.

Se dit d’une  personne qui  se  mêle des affaires des autres.

 

158     

chuflèt

SIFFLET

Awè s’ chuflèt côpè.

T. L. Avoir le sifflet coupé.

C’est ne savoir plus que dire, avoir le caquet rabattu.

 

159     

chure-pot

ÉCUREUR

Il est nwâr come on chure-pot.

cf. – nwâr 594.

 

160     

clapè

BRIMBALER

Il a tofêr on fiêr qui clape.

cf. – fier 393.

 

161     

clau

CLOU

C’ èst dès claus d’ vacha.

T. L. Ce sont des clous de cercueil.

Se dit ironiquement à quelqu’un qui se lamente outre mesure pour de petits riens.

Se dit aussi à propos de tous les maux qui frappent les vieillards.  

NB On répond:

Tant qui ç’ n’ èst nin co lès plantches!

 T.L. Tant que ce ne sont pas encore les planches!

 

162     

clau

Rachonè dès claus d’ vacha.

T. L. Rassembler des clous de cercueil.

C’est avancer l’heure fatale en se conduisant mal. Se dit souvent ironiquement à celui qui boit immodérément, à chaque verre qu’il ingurgite.

 

163     

clau

On clau tchèsse l’ ôte.

T. L. Un clou chasse l’autre.

Une nouvelle passion, un nouveau goût en fait oublier un autre.

 

164     

clau

I n’ si pingne nin avou on clau.

T. L. Il ne se peigne pas avec un clou.

Se dit de quelqu’un pour qui rien n’est trop beau et qui a son bien-être.

 

165     

clau

I faureut ièsse pindu à on clau.

cf. – pindu 702.

 

166     

clau

Rilûre come on clau d’ keûve.

cf. – rilûre 785.

 

167     

clotche

CLOCHE 

Li ci qu’ n’ ètind qu’ one clotche n’ ètind qu’ on son.

T. L. A n’entendre qu’une cloche, on n’entend qu’un son. Lors d’un différend entre deux personnes, il est sage d’entendre les deux parties avant de porter un jugement.

 

168     

clotchi

CLOCHER

I faut qui l’ clotchî seûye au mitan do viyadje.

T. L. Il faut que le clocher soit au milieu du village.

Il faut mettre à la portée de chacun une chose dont le monde a besoin ou doit profiter.

C’est aussi vouloir tout mettre en œuvre pour que la bonne entente règne au maximum.

 

169     

coche

BRANCHE

Potchi d’ one coche su l’ ôte.

T. L. Sauter d’une branche à l’autre.

C’est passer brusquement d’un sujet à l’autre en ne s’arrêtant à aucun et en les traitant tous superficiellement.

 

170     

coche

Si ratrapè auzès coches.

T. L. Se rattraper aux branches.

Se dit de l’orateur ou du causeur qui a perdu le fil de ses idées et qui s’appesantit sur un détail accessoire pour gagner du temps et retrouver son thème.

 

171      

coche

S’ aspoyi su one mwaîje coche.

T. L. S’appuyer sur une mauvaise branche.

C’est compter sur un secours qui n’arrivera pas.

 

172    

coche

Si t’nu aus coches.

T. L. Se tenir aux branches. C’est assurer sa sécurité.

 

173    

coche

Si ratenu aus coches.                 

T. L. S’accrocher aux branches.

C’est recourir à tous les moyens, bons ou mauvais, pour se tirer d’embarras.

NB  Aussi: Satchî à totes lès coches.

T.L. Tirer à toutes les branches.

 

174     

keûr

COEUR

Awè on keûr come on-èglume di mârchau.

T. L. Avoir un cœur comme une enclume de maréchal.

C’est être insensible aux grandes douleurs, ne pas com­patir au malheur d’autrui.

 

175     

keûr

Awè mau s’ keûr.

T. L. Avoir mal au cœur. C’est envier, jalouser.

 

176     

keûr

Awè on keûr di pîre.

T. L. Avoir un cœur de pierre.

C’est manquer de charité envers autrui ; être insensible aux douleurs des autres.

 

177     

keûr

Il a s’ keûr qui bat come li cu d’on mauvi.

T. L. Il a son cœur qui bat comme le cul d’un merle. Se dit de quelqu’un qui a des palpitations.

 

178     

colon

PIGEON

Tapè lès pwès d’vant lès colons.

cf. – pwès 755.

 

179     

colon

On bon colon r’toume todi su l’ apau.

T. L. Un bon pigeon retombe toujours au pigeonnier.

Se dit plaisamment à quelqu’un qui réintègre son domi­cile après une absence.

Note. — Apau signifie planche d’appel d’un pigeonnier.

 

180     

compte

COMPTER

Li ci qui compte tot seû,  compte deûs côps.

T. L. Celui qui compte seul, compte deux fois.

On se trompe ordinairement quand on compte sans celui qui a intérêt à l’affaire, quand on espère ou qu’on promet une chose qui ne dépend pas absolument de soi.

 

181     

consèyeû

CONSEILLEUR

Lès consèyeûs ni sont nin lès payeûs.

T. L. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs.

Se dit à ceux qui s’ingénient à donner des conseils hors de propos, pour leur faire entendre qu’ils ne doivent pas en donner, ou qu’ils ont tort d’en donner.

Celui qui conseille ne paye point les fautes qu’il peut faire commettre.

 

NB Aussi: C’ è-st-insi qu’ on-z-ènonde lès sots.

T.L. C’est ainsi qu’on excite les sots.

 

182     

contint

CONTENT

Ièsse binauje do ièsse contint.

cf. – binauje 85.

 

183     

contint

Li ci qu’ n’ èst nin contint su l’ têre n’ a qu’ à r’moussi d’dins.

T. L. Celui qui n’est pas content sur la terre, n’a qu’à rentrer dedans.

Expression qu’on adresse à celui qui se plaint de tout et toujours.

 

NB = Li ci qu’ n’ èst nin contint insi n’ a qu’ à li r’toûrner.

T.L. Celui qui qui n’est pas content ainsi n’a qu’à la retourner.

 

184     

contintemint

Contintemint passe ritchèsse.

T. L. Contentement passe richesse.

Mieux vaut être pauvre et content que riche et tour­menté  d’inquiétude.

 

185     

contintè

I n’ faît nin auji contintè l’ diâle èt s’ bèle-mére.     

T. L. Il ne fait pas facile de contenter le diable et sa belle-mère.

Le plaisir que l’on procure à quelqu’un peut faire envie ou déplaire à une autre personne.

 

NB Et on ajoute parfois: …, s’ apinse li ci qu’ n’ aveut ont d’ bèle-mére.

T.L. …, dit celui qui n’avait pas de belle-mère.

 

186     

cok

COQ

On bon cok n’bèst jamaîs craus.

T. L. Un bon coq n’est jamais gras.

Les passions trop ardentes empêchent d’engraisser.

Variante  :

On bon maule n’ èst jamaîs craus.

T. L. Un bon mâle n’est jamais gras.

 

187     

cokmwâr

COQUEMAR

Nos n’ bolans pus au min.me cokemwâr.

T. L. Nous ne faisons plus bouillir dans le même coquemar.

C’est vivre en mésintelligence.

 

188     

coradje

COURAGE

Prinde si coradje à deûs mwins.

T. L. Prendre son courage à deux mains.

C’est savoir souffrir patiemment l’adversité ; ne pas se laisser abattre.

C’est aussi se mettre résolument au travail malgré toute espèce de difficultés.

 

189      

coradje

Li coradje èst bon maîs l’ ovradje est deur.

T. L. Le courage est bon mais l’ouvrage est dur.

Se dit lorsque l’on doit faire face à de sérieuses diffi­cultés, voire lorsqu’il s’agit de surmonter une grande peine.

 

190     

coron

BOUT

Mète lès corons (= lès d’bouts) èssone.     

T. L. Joindre les bouts.

Avoir tout juste de quoi subsister.

 

191      

coron

Ni sawè mète lès corons èchone.

T. L. Ne savoir mettre les bouts ensemble. C’est avoir trop peu pour subsister.

 

192     

coron

Ni pus sawè v’nu à coron.

T. L. Ne plus savoir venir à bout.

C’est éprouver de sérieuses difficultés à maintenir son autorité sur quelqu’un.

Ne plus pouvoir mener à bien un travail.

 

193      

coron

Ièsse au coron d’ sès rôyes.

T. L. Etre au bout de ses lignes.

C’est arriver au terme de ses difficultés ; se dit aussi de quelqu’un qui est à l’article de la mort.

 

193b

coron

Ni nin co ièsse au coron d’ sès rôyes. (= … au d’bout dès rûses.)

T.L. Ne pas encore être au bout de ses lignes.

C’est ne pas arriver au terme de ses difficultés.

 

194    

coron

Ièsse tot-au coron.       

T. L. Etre tout au bout.

C’est être à la limite de ses possibilités physiques, être essoufflé.    

NB = Ièsse às’ dêrène.

 T.L. Etre à sa dernière.

 

194b

coster

Dji vos l’ riprind po l’ pris qu’ ça cosse.

T.L. Je vous le reprends pour le prix que cela coûte.

= Dji vos l’ rèpète come djè l’ a oyu.

Je vous le répète comme je l’ai entendu.

 

195     

costeure

COUTURE

Rabate lès costeures.

T. L. Rabattre les coutures.

Se dit avec accompagnement de gestes et ironiquement à ceux qui portent un habit neuf pour les inviter à offrir un verre.

cf. – dwârmu 343.

 

196     

costîre

COUTURIÈRE

Èles sont come lès costîres di Leûze,

Qu’ in.mèt mia dwârmu qu’ do keûse.

 

197     

cote

JUPE

Tinu botike pa d’zos sès cotes.

cf. – botike 100.

 

198     

cote

Èle forboût (= boût foû) d’ sès cotes.

T. L. Elle bout à l’excès hors de ses jupes.

Se dit d’une femme ardente, recherchant la compagnie et le commerce des hommes.

 

199     

cote

C’ è-st-on vî (ri)trosseû d’ cotes.

T. L. C’est un vieux « trousseur » de jupes. Se dit à propos d’un vieux libertin.

 

200     

cote

Èle ritrosse pus aujîmint sès cotes qui d’ lès ristinde.

T.  L.  Elle retrousse plus facilement ses jupes que de les repasser.

Se dit d’une femme qui s’adonne plus volontiers aux plaisirs de l’amour qu’aux travaux du ménage. S’

 

201     

cote

Tapè s’ cote su l’ aye.

T. L. Jeter la jupe sur la haie. C’est se défroquer.

 

202     

coucou

coucou

Il èst come li coucou,

Il a pus d’ lin.we qui d’ cou.

T. L. Il est comme le coucou

II a plus de langue que de cul.

Se dit de quelqu’un qui se vante facilement.

 

203      

coude

CUEILLIR

Il a stî coudu vèt’.

T. L. Il a été cueilli vert.

Se dit de quelqu’un qui est quelque peu simplet.

 

204     

cougne

ALLURE

N’ awè ni cougne,  ni touche.

T. L. N’avoir ni allure, ni présentation.

Se dit de quelqu’un qui n’a pas d’allure comme aussi à propos d’un travail mal exécuté.

= N’ awè pont d’ cougne.

 

205     

couru

COURIR

I faut lèyi couru lès pus prèssès.

T. L. Il faut laisser courir les plus pressés.

Il  faut  réfléchir avant de faire une chose, et laisser faire les impatients.

Ne pas agir à la légère.

 

206     

couru

Li ci qui n’ sét couru, qu’ i rote.

T. L. Celui qui ne sait courir, qu’il marche.

Il faut se contenter de faire ce que l’on peut.

 

207     

coutchi

COUCHER

I n’ si faut nin disbyi d’vant d’ alè coûtchi.

cf. – disbiyi 302.

 

208     

coutchi

Alè coûtchi avou lès poyes.

T. L. Aller coucher avec les poules.

C’est aller se coucher de fort bonne heure.

 

209     

coutia

COUTEAU

On lî a mètu l’ coutia su l’ gwadje (= su s’ gosî).

T. L. On lui a mis le couteau sur la gorge.

C’est déterminer quelqu’un, sous l’influence d’une me­nace, à faire ce qu’il ne voudrait pas.

 

210     

couviète

COUVERCLE

I gn-a nu si laîde marmite qui n’ trouve si couviète.

cf. – marmite 517.

 

211      

couye

TESTICULE

Mostrè qu’ on-a dès couyes à s’ cu.

T. L. Montrer qu’on a des testicules au cul.

C’est faire montre de témérité, d’audace.

 

NB Aussi: Ligne èt couye.

= Ti m’as v’lu ataker mins dji t’ a rèspondu.

 

212     

crama

CRÉMAILLÈRE

Pinde li crama.

T. L. Pendre la crémaillère.

C’est donner un repas pour fêter son installation dans un nouveau logement.

 

213     

crama

Li crama loume voltî l’tchôdîre : nwâr cu.

T. L. La crémaillère appelle volontiers la chaudière : noir cul.

Se dit de quelqu’un qui n’étant pas sans reproches se complaît à mépriser, calomnier les autres.

 

214     

crama

C’ èst todi l’ tchôdron qui loume li crama : «nwâr cu».

cf. – tchaudron 869.

 

215     

craus

GRAS

I n’ faut nin todi touwè ç’ qu’ èst craus (= touwè tot ç’ qu’ èst craus).

cf. – touwè 952.

 

216      

craus

Il èst craus come one èrièsse.

T. L. Il est gras comme une arête (de poisson).

Se dit pour marquer ironiquement un état de maigreur excessive.

 

217     

crèche

CROÎTRE

Lès mwaîjès-ièbes créchèt voltî.

T. L. Les mauvaises herbes croissent volontiers.

Se dit ironiquement d’un enfant qui grandit très rapi­dement.

 

218     

crèche

Crèche come lès quèwes di vatche,  après têre.

T. L. Croître comme les queues de vache, vers la terre.

C’est vieillir, commencer à se courber sous le poids des années.

 

219     

crèdit

CRÉDIT

Crédit èst mwârt, mwaîje-paye l’ a touwè.

T. L. Crédit est mort, mauvaise paie l’a tué.

Se dit à quelqu’un à qui on ne veut plus vendre à crédit.

 

220     

crosse

CROSSE

Ièsse à sès crosses.

T. L. Etre à ses croûtes.

Vivre à ses dépens. Vivre du fruit de son propre travail. Séparer ses intérêts de ceux de ses proches.

 

221      

crosse

Fè mougni dès crosses di doréye.

T. L. Faire manger des croûtes de tarte.

Se dit quand on prend quelqu’un par le menton, entre le pouce et l’index, et qu’on serre et relâche alternativement, ceci se fait surtout pour amuser les petits enfants.

 

222     

crossète

BÉQUILLE

I ‘nn’îrè à crossète, qui s’ pére dimanderè co èwou-ce qu’ on danse.

T. L. Il marchera à l’aide de béquille, alors que son père demandera encore où l’on danse.

Se dit d’un jeune homme délicat de santé alors que son père est fort et robuste.

 

223     

crote

CROTTE

Fè dès crotes tos costès.

T. L. Faire des crottes tous côtés.

C’est contracter des dettes partout.

 

224     

crôye

CRAIE

Alè à l’ crôye.

T. L. Aller à la craie.

C’est acheter à crédit. Variante   :

Alè à l’ ârdwèse.

T. L. Aller à l’ardoise.

 

225     

crwâre

CROIRE

I vaut mia I’ crwâre qui do-z-î alè veûy.

T. L. Il vaut mieux le croire que d’y aller voir. Se dit à propos d’un sujet à caution.

 

226     

crwès

CROIX

Fè one crwès d’ssus.

T. L. Faire une croix dessus.

C’est se résoudre à renoncer à quelque chose. Passer à pertes et profits.

C’est aussi pardonner.

 

227     

crwès

I gn’a dès crwès po tortos.             

T. L. Il y a des croix pour tous.

Il n’y a personne qui n’ait ses afflictions particulières.

= I gn-a one crwès po chake maujone.

T.L. Il y a une croix pour chaque maison.

 

228     

cu

CUL

S’ alè mète li cu (dins l’/) o bûre.

cf. – bure 126.

 

229      

cu

Alè cu d’zeûs,  cu d’zos.

T. L. Aller cul dessus, cul dessous.

Se dit d’une entreprise qui périclite ; d’une situation où tout va mal.

 

230     

cu

Toûnè à cu d’ poyon.

T. L. Tourner à cul de poussin. Péricliter, aller à vau-l’eau.

 

231      

cu

I s’ a faît sinte (si cu).

T. L. Il s’est fait sentir le cul.

Se dit de quelqu’un  qui  s’est  laissé tromper,  qui  a trouvé plus malin ou plus adroit que lui.

 

232     

cu

I n’ faut nin r’noyi s’ cu por one vèsse.

T. L. Il ne faut pas renier son cul pour une vesse.

On ne doit pas laisser tomber les bras de décourage­ment pour une futilité ou une petite contrariété.

Signifie aussi qu’il faut avoir le courage d’avaliser ses actes.

 

233     

cu

Ça pind au cu da tortos.

T. L. Cela pend au cul de tous.

Les malheurs, les déconvenues ne sont pas l’apanage des uns, ils peuvent aussi frapper les autres.

Variante : Ça pind au nez da tortos.

T. L. Cela pend au nez de tous.

 

234     

cu

Piède si cu à miètes.

T. L. Perdre son cul à miettes.

C’est désirer ardemment quelque chose, s’impatienter dans l’attente d’une satisfaction.

 

235     

cu

I pièdreut s’ cu s’ i n’ têreûve nin si fwârt.

T. L. Il perdrait son cul s’il ne tenait pas si fort.

Se dit de quelqu’un fort distrait, mais aussi de celui qui a peu de soin de ce qu’il a et qui n’a pas d’ordre.

= Si s’ cu n’ têreûve nin, i l’ pièdreûve.

 

236     

cu

Tôt lî vint au eu sins boutè.

T. L. Tout lui vient au cul sans pousser.

Se dit de quelqu’un qui est favorisé par la chance, à qui tout sourit.

Se dit aussi de quelqu’un qui s’exprime aisément, sans difficultés ; de quelqu’un qui étudie facilement.

 

237     

cu

Il aureut one banse à s’ cu qu’ i tchîreut co à costè.

T. L. Il aurait une manne à son cul qu’il foierait encore à côté.

Se dit parfois de quelqu’un qui manque d’ordre, qui est malpropre.

S’emploie  plus  généralement  pour souligner  la  mal­chance, le manque de réussite de quelqu’un.

 

238     

cu

N’ awè ni cu, ni tièsse.

T. L. N’avoir ni cul, ni tête.

Se dit d’un discours décousu, d’une chose mal faite, dépourvue de signification, incohérente.

 

239     

cu

Si lève l’ cu d’vant.

T. L. Se lever le cul devant.

C’est n’être pas de bonne humeur, être désagréable envers autrui.

 

240     

cu

Bauje mi cu, gn-a do l’ laume dissus.

T. L. Baise mon cul, il y a du miel dessus.

Se dit pour se débarrasser de quelqu’un qui ne cesse d’importuner.

 

241      

cu

Alè broyi s’ cu su lès-ièbes.

T. L. Aller frotter vigoureusement son cul sur les herbes.

Se dit en parlant de quelqu’un qui va de déception en déception et à qui il ne reste qu’une hypothétique conso­lation.

 

242     

cu

Awè one broke à s’ cu.

T. L. Avoir une broche à son cul.

C’est subir une déception, ne pas pouvoir atteindre l’objectif convoité.

 

243     

cu

Si t’ n’as rin d’ pus tchôd à t’ cu, ti n’ aurès pont d’ clotchètes.

T. L. Si tu n’as rien de plus chaud à ton cul, tu n’auras pas de clochettes.

Se dit à quelqu’un qui se berce d’illusions.

 

244     

cu

C’ èst l’trau di m’ cu abiyi à sôdâr.

T. L. C’est le trou de mon cul habillé à soldat.

Se dit pour définir une absurdité, une chose totalement impensable.

Se dit aussi à quelqu’un qui échafaude des projets sur des espoirs non fondés. %0M

 

245     

cu

Fè l’ londjin (ou: long) cu.

T. L. Faire le lambin cul.

C’est être lent à agir, rester volontairement à la traîne.

 

246     

cu

Ni tchîr qui d’ on cu.           

T. L. Ne foirer que par un cul.

Se dit de deux personnes qui vivent en parfaite intelli­gence et qu’on voit toujours ensemble.

= Tchîr pau min.me trau.

 

247     

cu

Awè l’ cu strwèt.

T. L. Avoir le cul étroit.

C’est être mal à l’aise, être horriblement inquiet, devoir faire face à une situation difficile.

 

248     

cu

Awè dès wèsses au cu.         

T. L. Avoir des guêpes au cul.

C’est être excessivement nerveux, se dépêcher, ne pas tenir en place.

= Awè on djon.nia è s fondemint.  

T.L. Avoir un essaim au derrière.

 

249     

cu

Toumè l’ cu (ou: l’ gueûye) o l’ rôye.

T. L. Tomber le cul (ou la gueule) dans le sillon.

C’est mourir, rendre le dernier soupir.

 

250     

cu

Il èst trop taurd do mète si mwin à s’ cu quand on-a tchî.

T. L. Il est trop tard de mettre sa main à son cul quand on a foiré.

Signifie qu’il est vain de se lamenter quand on doit subir les conséquences d’un acte, d’une parole.

= … quand l’ crote èst tcheûte su l’ ansègnî.

T.L. … quand la crotte est tombée sur le tas de fumier.

 

251      

cu

Awè l’ feu o cu.

cf. – feu 390.

 

252     

cu

Li ci qui cause drî mi, cause à mcu.

T. L. Celui qui parle derrière moi, parle à mon cul.

Cela signifie qu’on n’accorde pas la moindre attention à ce qui peut être dit derrière soi, qu’on dédaigne les pro­pos tenus quand on est absent.

 

253     

cu

Il a s’ panse què lî plake à s’ cu.

cf. – panse 635.

 

254     

cu

Quand il a one saqwè è s’tièsse,  i n’ l’ a nin o cu.

cf. – tièsse 942.

 

255     

cu

Cause à m’ cu, m’ tièsse èst malade.

T. L. Parle à mon cul, ma tête est malade.

Se dit à quelqu’un avec qui on ne veut pas converser. C’est en quelque sorte une fin de non recevoir.

 

256     

cûr

CUIR

I n’ lî faut wêre di cûr po fè one bride.

T. L. Il ne lui faut guère de cuir pour faire une bride.

Se dit de quelqu’un qui exagère aisément comme aussi quelqu’un qui se met facilement en colère.

S’emploie parfois à propos de quelqu’un qui sait tirer profit de peu.

 

257     

cûre

CUIRE

Çu qui n’ cût nin por vos,  lèyoz-le brûlè.

T. L. Ce qui ne cuit pas pour vous, laissez-le brûler.

Ne vous mêlez pas des affaires des autres ; il ne faut pas s’ingérer mal à propos dans les différends d’autrui.

 

258     

cûre

On pinse mwins côps cûre, èt l’ for toume (= qui l’ for ritoume).

T. L. On pense maintes fois cuire, et le four tombe.

On est souvent déçu de ne pouvoir réaliser ses projets, ses ambitions.

 

259     

curé

CURÉ

Quand i ploût su l’ curè, i gote su l’ maurlî.

T. L. Quand il pleut sur le curé, il goutine sur le marguillier.

Quand la fortune sourit à un homme généreux, ceux qui l’entourent s’en ressentent.

 

260     

cwade

CORDE

Mète li cwade à s’ cô.

T. L. Se mettre la corde au cou.

Généralement c’est se marier, mais c’est aussi s’embar­quer dans une mauvaise affaire.

 

261      

cwade

Awè pus d’ one cwade à s’ violon.

T. L. Avoir plus d’une corde à son violon.

C’est avoir plusieurs ressources ; avoir plusieurs moyens de réussir, d’arriver à ses fins.

 

262      

cwade

Awè do l’ cwade di pindu è s’ potche.

T. L. Avoir de la corde de pendu en poche.

Se dit de quelqu’un favorisé par la chance ou qui se tire heureusement des entreprises les plus hasardeuses.

 

263      

cwade

I n’ vaut nin l’ cwade po l’ pinde.

T. L. Il ne vaut pas la corde pour le pendre.

Se dit de quelqu’un qui est foncièrement mauvais, mé­chant, bon à rien.

 

264      

cwade

I n’ faut nin causè d’ cwade è l’ maujone d’ on pindu.

T. L.  Il ne faut pas parler de corde dans la maison d’un pendu.

Signifie qu’il faut être prudent dans ses conversations et qu’il ne faut point parler d’une chose qui puisse faire à quelqu’un un secret reproche.

 

265      

cwameji

CORDONNIER

C’ èst todi lès cwamejîs lès pus mau tchaussis.

T. L. C’est toujours les cordonniers les plus mal chaussés.

On néglige ordinairement les avantages qu’on est le plus à portée de se procurer par son état, par sa position, etc.

 

266     

cwane

CORNE

Awè dès rôyes dissus sès cwanes.

T. L. Avoir des raies sur ses cornes.

C’est n’avoir pas une réputation sans tache ; avoir quel­que chose à se reprocher.

 

267     

cwane

Il a r’satchi sès cwanes.

T. L. Il a retiré ses cornes.

Se dit généralement de quelqu’un qui a subi un virulent reproche et qui en accuse le coup.

Se dit aussi de quelqu’un qui s’est désintéressé d’une affaire, qui ne s’en embarrasse plus.

 

268     

cwarnéye

CORNEILLE

Bauyi aus cwârnéyes.

T. L. Bayer aux corneilles.

C’est regarder oiseusement, niaisement en l’air.

 

269     

dandji

BESOIN

Ça n’ vaut nin li d’meuradje è dandji.

T. L. Cela ne vaut pas de rester dans le besoin.

Signifie que cela ne vaut pas qu’on se prive de quelque chose par simple souci d’économie.

 

270     

dansè

DANSER

Èlle arive todi po dansè quand lès violons sont rèvôyes.

T. L. Elle arrive toujours pour danser quand les violons sont repartis.

Se dit plaisamment d’une personne qui arrive toujours trop tard.

 

271     

dâr

LUBIE

Awè l’ dâr o l’ panse.

T. L. Avoir une lubie dans la panse.

C’est être aiguillonné par un désir méchant.

 

272     

dâr

Awè l’ dâr (après one saqwè).        

T. L. Avoir une lubie (après quelque chose).

C’est être obsédé par une idée fixe, une volonté ferme de posséder cette chose.

= Awè one zine.

 

273     

deut

DOIGT

I faurè qu’ i compte su tos sès deuts.

T. L. Il faudra qu’il compte sur tous ses doigts.

Se dit de quelqu’un qui aura beaucoup de peine à se tirer d’affaire faute d’argent.

 

274     

deut

I n’ faut nin mète si deut inte l’ èclume èt l’ martia.

T. L. Il ne faut pas mettre son doigt entre l’enclume et le marteau.

C’est-à-dire qu’il ne faut pas s’ingérer mal à propos dans les différends des personnes naturellement unies, comme frère et sœur, mari et femme.

 

275     

deut

Si tchôkè l’ deut è l’ouy.

T. L. Se mettre le doigt dans l’œil.

C’est se tromper, s’induire en erreur.

 

276     

deut

Agni su sès deuts.

T. L. Se mordre les doigts.

C’est se repentir de quelque chose.

 

277     

deut

Quand c’ èst po donè, ça lî plake aus deuts.

T. L. Quand c’est pour donner, cela lui colle aux doigts.

Se dit de personnes qui, quoiqu’en ayant la possibilité, répugnent à faire la charité, voire à payer ce qu’elles doivent

 

278     

diâle

DIABLE

Andje au cabarèt, diâle è s’ maujone.

cf. – andje 13.

 

279     

diâle

Li diâle tchît todi su l’ gros moncia.

T. L. Le diable foire toujours sur le gros tas.

Le bien vient à ceux qui en ont déjà. La fortune favorise toujours les personnes opulentes.

 

280     

diâle

Si k’tapè come on diâle è bènitî.

T. L. Se démener comme un diable dans un bénitier. C’est s’agiter beaucoup et souvent avec colère.

 

281      

diâle

Satchi l’ diâle pa l’ quèwe.

T. L. Tirer le diable par la queue.

C’est avoir beaucoup de peine à se procurer de quoi vivre. Eprouver de sérieuses difficultés.

 

282     

diâle

Awè l’ diâle au cwârp.

T. L. Avoir le diable au corps.

C’est être vif, emporté, passionné ; être d’une audace extrême.

Par extension, éprouver un désir immodéré.

 

283     

diâle

Awè l’ diâle o l’ panse.

T. L. Avoir le diable dans la panse.

Expression  vulgaire   et  grossière  qui   s’exprime   pour marquer un état colérique excessif.

 

284     

diâle

On fait sovint l’ diâle pus laîd qu’ i n’ èst.

T. L. On fait souvent le diable plus laid qu’il n’est.

On exagère souvent les laids côtés de quelqu’un, d’une situation.

 

285     

diâle

Ci n’ èst nin l’ diâle à chwarchi.

T. L. Ce n’est pas le diable à écorcher.

Ce n’est pas une situation insurmontable, sans issue, sans solution.

 

286     

diâle

I faut afîye alumè one tchandèle au diâle.

T. L. Il faut parfois allumer une chandelle au diable.

Il faut parfois recourir à des gens qu’on n’aime pas pour obtenir quelque chose.

 

287     

diâle

C’ èst todi l’ min.me diâle.

T. L. C’est toujours le même diable. C’est toujours la même chose.

Note. — On ajoute parfois : disti l’ martchand d’ bondiès (dit le mar­chand de crucifix).

 

288     

diâle

Il arive qui l’ diâle si faît èrmite.

T. L. Il arrive que le diable se fasse ermite.

Se dit en parlant de quelqu’un qui, après avoir fait le libertin, devient dévot dans ses vieux jours.

 

289     

diâle

On dîreut qu’ il a vèyu l’ diâle abiyi à sôdâr.

T. L. On dirait qu’il a vu le diable habillé en soldat.

Se dit de quelqu’un qui est éberlué, qui n’en revient pas d’étonnement.

 

290     

diâle

Quand on mougne li diâle,  i faut mougni lès cwanes.

T. L. Quand on mange le diable, il faut manger les cornes. On doit souvent payer les conséquences de ses actes.

 

291      

diâle

I n’ faît nin auji do contintè l’ diâle èt s’ bèle-mére.

cf. – contint 185.

 

292     

diâle

I faut sawè fè l’ paurt do diâle.

cf. – paurt 664.

 

293     

diâle

T’ ès trop malin po l’ Bon Diè, li diâle t’ aurè.

cf. – malin 506.

 

294     

dint

DENT

Rîre do gros d’ sès dints.

T. L. Rire du gros des dents.

C’est s’efforcer de rire quoiqu’on n’en ait nulle envie ; éprouver une vive déception et s’efforcer de n’en rien laisser paraître, faire belle mine malgré les tracas.

 

295     

dint

Awè on dint conte one saquî.

T. L. Avoir une dent sur quelqu’un.

C’est en vouloir à quelqu’un, être toujours prêt à lui faire du tort.

 

296     

dint

Mougni do gros dès dints.

cf. – mougni 560.

 

297     

dîre

DIRE

Quand on dit, i faut dîre tot.

T. L. Quand on dit, il faut tout dire.

Se dit à quelqu’un pour le convaincre qu’il est impor­tant d’exprimer aussi bien le pour que le contre.

 

298     

dîre

Dîre èt fè, c’ èst deûs.

T. L. Dire et faire, c’est deux.

Il est plus facile de parler que d’agir, plus facile de commander que d’exécuter.

 

299     

dîre

Dîre faît dîre.

T. L. Dire fait dire.

Nos accusations nous suscitent des accusateurs. On emploie aussi cette expression lorsque, par des mensonges placés bien à propos, on apprend des vérités.

 

300     

dîre

Dîre « amen » à totes lès mèsses.

T. L. Dire « amen » à toutes les messes.

C’est approuver tout, ne faire aucune objection.

 

301      

dîre

Si t’ n’ è l’ sés dîre, chufèle-lu.

T. L. Si tu ne sais le dire, siffle-le.

Se dit ironiquement à quelqu’un qui éprouve des diffi­cultés pour expliquer une chose, raconter un fait.

 

302     

disbiyi

DÉVÊTIR

I n’ si faut nin disbiyi d’vant d’ alè coûtchi.

T. L. Il ne faut pas se dévêtir avant d’aller se coucher.

C’est un conseil  de sage qui veut qu’il  ne faut pas renoncer à ses biens avant sa mort.

 

303     

discoplè

DÉCOUPLER

I n’ saureut d’djà discoplè deûs gades.

T. L. Il ne saurait déjà découpler deux chèvres.

Se dit de quelqu’un qui est d’une maladresse notoire.

 

304     

disdîre

DÉDIRE

I vaut mia s’ disdîre qui do displaîre.

T. L. Il vaut mieux se dédire que déplaire.

Signifie qu’il est généralement plus sage de reconnaître ses torts que de provoquer des disputes.

 

305     

disvôtyi

DÉBALLER

On lî a disvôtyi s’ pakèt.

cf. – paquet 655.

 

306     

djalous

JALOUX

I gn-a rin d’ si djalous qu’ one bauye.

cf. – bauye 57.

 

307     

djambe

JAMBE

I vaut mia ça qu’ one djambe câsséye.

T. L. Il vaut mieux cela qu’une jambe cassée.

Consolation  donnée à celui à qui  il arrive un  léger désagrément, à qui il survient un petit accident.

Note. — On y ajoute parfois : et lès bokèts pièrdus (et les morceaux perdus).

 

308     

djambe

Ça lî frè one bêle djambe.

T. L. Cela lui fera une belle jambe.

Se dit en parlant d’une chose dont quelqu’un tire vanité et qui ne lui est d’aucun avantage.

Se dit de ce qui n’apporte aucun avantage de ce dont il ne retire que peu ou point d’utilité.

 

309     

djambe

Mète ses djambes à s’ cu.            

T. L. Mettre ses jambes à son cul.

C’est s’enfuir à toutes jambes.

= Taper sès djambes à spales.

T.L. Mettre ses jambes aux épaules.

 

310     

djambe

On n’ è va nin su one djambe.

T. L. On ne part pas sur une jambe.

Se dit à quelqu’un que nous invitons à boire un second  verre avant de nous quitter.

 

311      

djambe

Èle a dès djambes come dès montants d’ tchiyote.

T. L. Elle a des jambes comme des montants de cabinet.

Se dit d’une femme qui a des jambes excessivement maigres.

 

312     

djambe

Ële a dès djambes come dès brocales.

T. L. Elle a des jambes comme des allumettes.

(même sens que 311).

Note. — Les brocales étaient les allumettes anciennes faites de brins de chènevotte ou de bois soufré aux deux bouts ou même sans soufre.

 

313     

djambe

I faut sawè fè bia visadje su mwaîjès djambes.

cf. – visadje 995

314     

djeû

JEU

Djouwè l’ drwèt do djeû.  (= Alè …)                

T. L. Jouer le droit du jeu.

C’est agir correctement, sans aucun recours à la super­cherie. Etre loyal.

 

315     

djeû

Ièsse à s’ djeû.

T. L. Etre à son jeu.

C’est être attentif à ce que l’on fait. C’est aussi se trou­ver dans son élément, faire quelque chose qu’on aime bien.

 

316     

djeû

Ennè fè on djeû.

T. L. En faire un jeu.

C’est prendre les choses à la légère.

 

317     

djeû

I s’ a faît prinde à s’ prôpe djeû.

T. L. Il s’est fait prendre à son propre jeu.

C’est être victime de ses propres machinations.

 

318     

djeû

I s’ a lèyi prinde à s’ djeû.

T. L. Il s’est laissé prendre à son jeu.

C’est se laisser amadouer par quelqu’un, tomber dans un piège, être dupé.

 

319     

djeû

Sawè catchi s’ djeû.  (= Bin catchi …)              

T. L. Savoir cacher son jeu.

C’est savoir ne rien laisser percevoir de ses desseins.

 

320     

djeû

Awè s’ djeû à r’djouwè.

T. L. Avoir son jeu à rejouer.

Se dit de quelqu’un qui a agi maladroitement, inconsi­dérément et qui voudrait bien pouvoir recommencer.

 

321      

djîvau

TABLETTE  DE CHEMINÉE

I waîte su l’ djîvau si l’ pourcia è-st-o ran.

T. L. Il regarde sur la tablette de cheminée pour voir si le porc est dans la soue.

Se dit ironiquement de quelqu’un qui est bigle.

 

322     

djonde

TOUCHER

I n’ èst nin à djonde avou dès picètes.

T. L. Il n’est pas à toucher avec des pincettes.

Se dit de quelqu’un qui est très sale ; par extension de quelqu’un excessivement susceptible.

 

323     

djote

CHOU

I faut awè fwin d’ djote po mougni dès burtons.

T. L. Il faut avoir faim de chou pour manger des moignons (de chou).

Ceux dont les passions sont excitées, ne sont pas diffi­ciles dans leur choix.

 

324     

djote

Awè dès-orèyes come dès fouyes di djote.

cf. – orèye 600.

 

325     

djoû

JOUR

Tos lès djoûs ni s’ richonèt nin.

T. L. Tous les jours ne se ressemblent pas.

On a de bons et de mauvais jours, des alternatives de peine et de plaisir, de jeûne et de bombance.

 

326     

djoû

I vint todi on djoû qui n’ a nin co v’nu.

T. L. Il vient toujours un jour qui n’est pas encore venu.

Se dit parfois en guise de consolation à quelqu’un qui est harcelé de malheurs.

Se dit aussi en guise d’avertissement à ceux qui se complaisent en égoïstes dans leur bonheur; l’avenir est chargé d’imprévus.

 

327     

djoû

I gn-a si long djoû qui n’ arive à l’ nêt.

T. L. Il n’y a si longue journée qui ne parvienne au soir.

Personne n’est à l’abri de l’infortune. Les méchants finissent toujours par être punis.

 

328     

djoû

I gn-aurè co dès djoûs qu’ nos n’ sèrans pus.

T. L. Il y aura encore des jours que nous ne serons plus. S’emploie généralement pour inviter à la «philosophie»

 

329     

djoûrnéye

JOURNÉE

I n’ si faut nin rafyi d’ one bèle djoûrnéye si èle n’ èst iute.

T. L.  Il ne faut pas se réjouir d’une belle journée avant qu’elle ne soit terminée.

C’est un conseil afin de ne pas se réjouir trop tôt d’un succès incertain.

= I n’ si faut nin vantè d’ one bèle djoûrnéye divant qu’ èle ni fuche iute.

 

330     

djouwè

JOUER

I lî a djouwè cink lignes.

T. L. Il lui a joué cinq lignes.

Se dit de celui qui s’est joué de quelqu’un.

 

331      

djouwè

Awè djouwè one mwaîje caute.

T. L. Avoir joué une mauvaise carte.

Se dit de quelqu’un qui a contracté un mariage malheu­reux, parfois aussi de quelqu’un qui a échoué dans son entreprise, de quelqu’un à qui la chance n’a pas souri.

 

332     

djouwè

Djouwè au malin.

T. L. Jouer au malin.

C’est persévérer dans l’erreur en refusant, par orgueil, d’admettre les conseils de personnes autorisées.

 

333     

djouwè

Djouwè à l’ Madame.

T. L. Jouer à la dame.

Se dit d’une femme qui voudrait considérer les autres comme des inférieurs et se permettre de commander.

 

334

djouwè

Djouwè d’ sès pîds èt d’ sès pougns. (=   …)

T. L. Jouer des pieds et des poings.

C’est recourir à tous les moyens pour arriver à ses fins.

 

335     

djouwè

Djouwè l’ drwèt do djeû.

cf. – djeû 314.

 

336     

djouwè

Djouwè on toûr di rossia tchin.

T. L. Jouer un tour de chien roux.

C’est jouer un vilain tour à quelqu’un.

 

337     

doû

DEUIL

È fè s’ doû.

T. L. En faire son deuil.

C’est se résigner à être privé d’une chose, à n’être pas payé d’un dû.

 

338     

doû

Is sèront d’ doû tote leû vikaîrîye.

T. L. Ils seront en deuil toute leur vie.

Se dit de personnes qui ont entrepris des dépenses bien supérieures à leurs moyens.

 

339     

dwârmu

DORMIR

Dwârmu come on cayau (= sokia).              

T. L. Dormir comme un caillou. (= comme une souche (d’arbre)).

C’est dormir profondément.

 

340     

dwârmu

Alè dwârmu (= coûtchi) avou lès poyes.

T. L. Aller dormir avec les poules.

C’est se mettre au lit de très bonne heure.

 

341      

dwârmu

Dwârmu su pîd.

T. L Dormir sur pied.

C’est être très fatigué et éprouver le besoin de dormir.

C’est aussi manifester une certaine paresse, surtout une paresse d’esprit.

 

342     

dwârmu

I dwâmereut l’ nez dins on stron.

T. L. Il dormirait le nez dans un étron.

Se dit d’un grand dormeur qui, pour autant qu’il puisse dormir, ne cherche pas le confort

 

343     

dwârmu

Èles sont come lès costîres di Leûze,

Qu’in.mèt mia dwârmu qu’ do keûse.

T. L. Elles sont comme les couturières de Leuze, Qui aiment mieux dormir que coudre.

Se dit de personnes nonchalantes,  paresseuses.

 

344     

dwârmu

Dwârmu su sès deûs-orèyes.

cf. – orèye 598.

 

345     

èclume

ENCLUME

I n’ faut nin mète si deut inte l’ èclume èt l’ mârtia.

cf. – deugt 274.

 

346     

èclume

Awè on keûr come one èclume di marchau.

cf. – cœur 174.

 

347     

èclume

Falu ièsse èclume ou mârtia.

T. L. Falloir être enclume ou marteau.

C’est se trouver dans des circonstances telles qu’il est inévitable de souffrir du mal ou d’en faire.

 

348     

èfant

ENFANT

Pitits-èfants, p’titès sognes (= rûses).                    

Grands-èfants, grandès sognes (= rûses).

T. L. Petits enfants, petits soins, Grands-enfants, grands soins.

A mesure que les enfants avancent en âge, ils réclament plus de soins et nous occasionnent plus d’inquiétudes.

Note. — II est curieux de remarquer que SOGNE signifie à la fois :

peur, crainte et soin. Par conséquent ce dicton peut aussi être employé

dans le sens de :

Petits enfants, petites peurs ;

Grands enfants, grandes peurs.

 

349     

èfant

I gn-a pupont d’ èfant.

T. L. Il n’y a plus d’enfant.

Se dit à propos d’un enfant qui parle de choses qu’il devrait encore ignorer.

 

350     

èfant

On lî pudreut voltî s’-t-èfant po 1′ façon d’ on-ôte.

T. L. On lui prendrait volontiers son enfant pour la façon d’un autre.

Expression pour marquer son admiration à l’égard d’une jolie femme.

 

351      

èfant

C’ è-st-on bia èfant,  damadje qu’ èle piche.

T. L. C’est un bel enfant, dommage qu’elle pisse.

Se dit à propos d’un beau brin de fille à qui on repro­che cependant une certaine vulgarité.

 

352      

èfant

Lès prumîrès galètes,  c’ èst po lès-èfants.

T. L. Les premières galettes sont pour les enfants.

S’emploie généralement soit au jeu de cartes soit aux autres jeux de sociétés ; s’adresse à celui qui fait les pre­mières levées ou gagne les premières parties.

 

353     

èfant

Il è-st-ossi inocint qu’ on-èfant d’ chîs mwès.

T. L. Il est aussi innocent qu’un enfant de six mois.

Se dit pour mieux affirmer l’innocence ou le caractère enfantin de quelqu’un.

 

354     

èfant

Si minè come on-èfant.

T. L. Se conduire comme un enfant.

Se dit à quelqu’un qui agit sans réflexion ; inconsciem­ment.

 

355     

èglîje

ÉGLISE

Tinu l’ èglîje au mitan do viyadje.

T. L. Tenir l’église au milieu du village.

C’est tout mettre en œuvre pour maintenir une bonne

entente, contenter tout le monde en observant une juste égalité.

 

356     

èglîje

Alè tchîr è l’èglîje èt dîre qui c’ èst lès sints.

cf. – tchîr 929.

 

357     

éle

AILE

Lèyi pinde si-t-éle.

T. L. Laisser pendre son aile.

C’est manquer de réaction devant la moindre difficulté, s’avouer facilement vaincu.

Se dit également pour tout individu dont l’état de santé a subi une altération assez grave et qui s’abandonne à son sort ; dépérir.

 

358     

éle

I n’ bat pus qu’ d’ one éle.

T. L. Il ne bat plus que d’une aile.

C’est ne plus jouir de la considération totale. Subir une déchéance aussi bien physique que morale.

 

359     

èpingue

ÉPINGLE

Rissatchi s’-t-èpingue do djeû.

T. L. Retirer son épingle du jeu.

C’est se dégager adroitement d’une mauvaise affaire, d’une partie périlleuse.

Retirer à temps les avances qu’on avait faites dans une affaire qui devient mauvaise.

 

360     

èplausse

EMPLÂTRE

Mète one èplausse su one djambe di bwès.

T. L. Mettre un emplâtre sur une jambe de bois.

C’est faire une chose dont le résultat sera nul, perdre son temps à faire une chose inutile.

 

361      

èprontè

EMPRUNTER

Ami po-z-èprontè,  in.nemi po rapwartè.

T. L. Ami pour emprunter, ennemi pour rapporter.

Quand on demande à quelqu’un de rendre ce qu’on lui a prêté, on s’en fait souvent un ennemi.

 

362     

èrièsse

ARÊTE  (de  poisson)

Il èst craus come one èrièsse.

cf. – craus 216.

 

363     

èsprit

ESPRIT

L’èsprit qu’ on vout awè gâte li ci qu’ on-a.

T. L. L’esprit qu’on veut avoir gâte celui qu’on a.

Se dit à quelqu’un qui, en voulant faire étalage d’esprit, se discrédite aux yeux de tous.

 

364     

êwe

EAU

S’ i va bin à l’ êwe, i n’ aurè nin seu.

T. L. S’il va bien à l’eau, il n’aura pas soif.

Se dit d’un homme qui épouse une femme dont les qualités de ménagère sont douteuses ou médiocres.

 

365     

êwe

Pout-mau a toumè è l’ êwe èt s’ a nèyi.

T. L. Peut mal est tombé à l’eau et s’est noyé.

Se dit, en guise d’avertissement, aux téméraires qui répondent toujours : dji n’ pous mau qui signifie il n’y a aucun danger, aucun risque.

 

366     

êwe

Nêvyi inte deûs-êwes.

T. L. Nager entre deux eaux.

C’est tergiverser, biaiser, parler ou se comporter d’une manière équivoque.

 

367     

êwe

Awè l’ êwe o l’ bouche.

T. L. Avoir l’eau à la bouche.

C’est convoiter ce que les autres mangent ou possèdent en fortune, en affection.

 

368     

êwe

Fè v’nu l’ êwe o l’ bouche.

T. L. Faire venir l’eau à la bouche.

Se dit d’une chose agréable au goût et dont l’idée excite l’appétit quand on en parle ou qu’on en entend parler

Se dit aussi figurément de tout ce qui peut exciter les désirs.

 

369     

êwe

Is n’ trouvereut pont d’ êwe è Moûse.

T. L. Il ne trouverait pas d’eau dans la Meuse.

Se dit d’un homme malhabile et pas débrouillard.

 

370     

êwe

On lî f’reut bate l’ êwe.

T. L. On lui ferait battre l’eau.

Se dit de quelqu’un à qui on ferait faire tout ce qu’on voudrait.

 

371     

êwe

L’ êwe qu’ èst iute ni faît pus toûrnè l’ molin.

T. L. L’eau qui est passée ne fait plus tourner le moulin. Signifie qu’il est vain de se lamenter sur le passé.

 

372     

êwe

Fè v’nu l’ êwe o molin.

T. L. Faire venir l’eau au moulin.

C’est procurer, à soi et aux siens, des avantages, des moyens de subsistance, etc., par son travail, son adresse.

 

373     

êwe

Is s’ richonèt come deûs gotes d’ êwe.

T. L. Ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau.

Se dit de personnes qui se ressemblent parfaitement.

 

374     

êwe

N’ awè nin pus fwin qui l’ êwe n’ a seu.

T. L. N’avoir pas plus faim que l’eau n’a soif. C’est n’avoir pas d’appétit.

 

375     

êwe

Ièsse come li pèchon è l’ êwe.

cf. – pèchon 670.

 

376     

èspériyince

EXPÉRIENCE

Espériyince,

Passe siyince.

T. L. Expérience, Passe science.

La pratique est plus utile que la théorie.

 

377     

fagot

FAGOT

I gn-a fagot èt fagot (, gn-a min.me dès-urètes).

 T. L. Il y a fagot et fagot (, il ya même des fagots de menues branches).

Entre personnes de même état, entre choses de même sorte, il peut y avoir une différence de qualité.

 

378     

fagot

Il a on rin foû di s’ fagot.

T. L. Il a un rameau hors de son fagot.

Se dit de quelqu’un qui est simplet, qui n’a pas tous ses sens.

 

379     

farène

FARINE

Tot faît farène au bon molin.

T. L. Tout fait farine au bon moulin.

Toute chose vient à point quand on sait l’employer.

Les aliments les plus communs rassasient, nourrissent comme les plus délicats.

 

380     

FAIRE

Ni fè ni one, ni deûs.

T. L. Ne faire ni une, ni deux.

C’est agir sans hésiter, de propos délibéré.

 

381      

A fè ç’ qu’on pout, on faît ç’ qu’on deut.

T. L. A faire ce qu’on peut, on fait ce qu’on doit.

On  ne peut exiger d’une  personne qu’un  travail  en rapport avec ses moyens.

A l’impossible nul n’est tenu.

= Li ci qu’ faît ç’ qu’ i pout, faît ç’ qu’i deut.

 

382     

Ci n’ èst qu’ en fiant qu’ on faît.

T. L. Ce n’est qu’en faisant qu’on fait.

Il y a des choses qui demandent un certain temps pour être bien faites.

L’expérience rend habile.

 

383     

I faît l’ mitan à s’ maniére èt l’rèsse (ou: l’ rèstant) come i lî plaît.

T. L. Il fait la moitié à sa manière et le reste comme il lui plaît.

Se dit de quelqu’un qui agit sans se préoccuper des observations ou des conseils qu’on  lui donne.

 

384     

Fè l’doûce alin.ne. (= Vinu avou one doûce alin.ne.)

T. L. Faire la douce haleine. (= Venir avec une douce haleine.)

C’est tenter d’amadouer par des flatteries.

 

385     

Fè l’ tot bon.

T. L. Faire le tout bon.

C’est feindre de ne rien comprendre.

C’est aussi vouloir cacher un sale caractère sous de fausses amabilités.

 

386     

Fè l’ macrale.

T. L. Faire la sorcière.

C’est chercher d’apitoyer en recourant à la fourberie.

Se dit aussi des enfants qui se font câlins pour obtenir une faveur.

 

387     

fèsse

FESSE

Il èst trop taurd do rastrinde sès fèsses quand on-a tchî

o lèt (= è s’ lèt).

T. L. Il est trop tard de serrer les fesses quand on a foiré au lit.

C’est prendre des précautions quand le mal est arrivé, quand il n’est plus temps de l’éviter.

 

388     

fèsse

Ni pus sawè s’ assîr qui d’ one fèsse.      

T. L. Ne plus pouvoir s’asseoir que d’une fesse.

Se dit de quelqu’un qui dirige une affaire qui périclite ou dont les biens sont fortement hypotéqués.

= Ni pus aler qu’ d’ one fèsse.

 

389     

fèsse

Èlle a dès fèsses come dès massales di gade.

T. L. Elle a des fesses comme des joues de chèvre. Se dit d’une personne excessivement maigre.

 

390     

feu

FEU

Awè l’ feu o cu.

T. L. Avoir le feu au cul.

C’est se  presser,  se dépêcher,  manifester de  l’impa­tience. (i’£

 

391      

feu

N’ è veûy qui do feu.

T. L. N’en voir que du feu.

C’est ne pas réaliser qu’on est berné. Ne rien comprendre à quelque chose.

 

392     

féve

FÈVE

Donè on pwès po rawè one féve.

cf. – pwès 754.

 

393     

fiêr

FER

Il a tofêr on fiêr qui clape (èt l’ ôte qui n’ tint nin).        

T. L. Il a toujours un fer qui brimbale (et l’autre qui ne tient pas).

C’est être valitudinaire et avoir souvent quelques petites incommodités.

Par extension, c’est avoir souvent quelque chose qui empêche une affaire d’aller bien.

Note. — L’expression est une allusion au fer à cheval auquel il manque des clous de fixation et qui fait du bruit chaque fois que le cheval remue le pied, ce qui n’est plus dans la norme des choses. On ajoute parfois : et onk qui n’ tint nin ( et un qui ne tient pas).

 

394     

fiêr

On n’ èst nin d’ fiêr.

T. L. On n’est pas de fer.

Il est des fatigues auxquelles le corps humain ne peut résister, il y a des limites à tout effor

 

395     

fiêr

Toumè (= volè) lès qwate fiêrs è l’aîr.

T. L. Tomber (/ voler) les quatre fers en l’air.

C’est tomber à la renverse, culbuter. C’est parfois aussi être frappé d’étonnement.

 

396     

fiêr

Ça n’ vaut nin lès qwate fiêrs d’ on tchin.

T. L. Cela ne vaut pas les quatre fers d’un chien.

Se dit d’une chose qui ne vaut absolument rien.

 

397     

fièsse

FÊTE

On s’ veut bin voltî sins s’ fè tant d’fièsse.

cf. – veûy voltî 969.

 

398     

fièsse

Ci n’ èst nin tos lès djoûs fièsse.

T. L. Ce n’est pas tous les jours fête.

On ne fait pas tous les jours bonne chère. On n’a pas tous les jours le même bonheur, le même avantage.

 

399     

fin

FIN

Pus fin qu’ li, c’ èst do l’ sôye.

T. L. Plus fin que lui c’est de la soie.

Se dit de quelqu’un qui est très perspicace, très rusé.

 

400     

fin

Fin conte fin, gn-a pont d’ dobleure.

T. L. (Tissu) fin contre (tissu) fin, il n’y a pas de doublure.

Intelligent contre intelligent, on se vaut.

 

401      

fiyate

CONFIANCE

Gn-a pont d’ fiyate à li.

T. L. Il n’y a pas de confiance en lui.

Se dit de quelqu’un dont on ne peut avoir confiance en la parole.

 

402     

flaîrant

PUANT

Li ci qui mougne bon, tchît flaîrant.

cf. – mougni 563.

 

403     

fleûr

FLEUR

Il a co l’ fleûr su l’ ouy.

T. L. Il a encore la fleur sur l’œil.

Se dit de quelqu’un qui reste guilleret malgré un certain âge avancé.

 

404     

for

FOUR

On pinse mwints côps cûre,  èt l’ for toume.

cf. – cure 258.

 

405     

for

Il a d’morè trop longtimps o for.

T. L. Il est resté trop longtemps au four.

Se dit de quelqu’un qui a les cheveux roux.

 

406     

for

C’ è-st-on bia for, damadje qu’ il a si pau d’ gueûye (= damadje qu’ on n’ lî a pont faît d’ gueûye).

T. L. C’est un beau four, dommage qu’il ait si peu de gueule (= dommage qu’on ne lui ait pas fait de gueule).

Se dit à propos d’un vaniteux qui par surcroît n’adresse la parole à personne.

 

407     

forboûre

BOUILLIR

Ële forboût foû d’ sès cotes.

cf. – cote 198.

 

408     

forgon

FOURGON   (de four)

Èvoyi l’ rauve après l’ forgon.

 

409     

fotche

FOURCHE

Ièsse su paus su fotches.

cf. – rauve 777.

cf. – pau 662.

 

410     

foûr

FOIN

Totes lès bièsses ni mougnèt nin do foûre.

cf. – bièsse 77.

 

411      

foûr

I n’ crét nin (= I n’ crècherè jamaîs) do foûre assèz po stopè l’ gueûye dès djins.

T. L. Il ne croît pas (/ Il ne poussera jamais) assez de foin pour boucher la bouche des gens.

Il est difficile de faire taire les mauvaises langues.

 

412     

foûr

Awè do foûre su l’ cina.

T. L. Avoir du foin dans le fenil.

C’est avoir des ressources, de la fortune.

 

413     

foûr

Fènè lès wayins d’vant lès foûres.

cf. – wayin 1006.

 

414     

frochi

FROISSER

On lî a frochi s’ pani.

T. L. On lui a froissé son panier.

Se dit d’une jeune fille qui n’est plus vierge. Note. — Cette expression m’a été rapportée par de vieux cinaciens qui en trouvent l’origine par le fait qu’autrefois les femmes portaient une espè­ce de jupon bouffant garni de cercles de baleines qu’on appelait : panier.

 

415     

fwace

FORCE

On-èst todi djondu d’ après sès fwaces.

T. L. On est toujours touché selon ses forces.

Plus la position est élevée, plus les revers sont grands. S’emploie également en cas de maladie : on est attaqué selon ses forces.

 

416     

galant

GALANT

C’ è-st-on galant d’ dicauce, il è r’va avou lès violons.

T. L. C’est un amoureux de ducasse, il s’en retourne avec les violons.

C’est un individu en qui on ne peut avoir confiance.

 

417     

galant

Èle candje di galant come di tch’mîje.

T. L. Elle change d’amoureux comme de chemise.

C’est une personne légère, volage, changeante, versatile

 

418     

galant

Ièsse binvenûwe di s’ galant.

T. L. Etre bien accueillie de son galant.

Se dit ironiquement d’une ménagère qui est favorisée d’un beau temps quand elle lessive.

 

419     

gade

CHÈVRE

Il èst todi èwou qu’ lès gades si sukèt.

T. L. Il est toujours où les chèvres se donnent des coups de tête.

Se dit plaisamment à quelqu’un qui se trouve souvent où il ne devrait pas être ; parfois aussi à quelqu’un qui se trouve souvent où un événement se produit, où il y a des ennuis à avoir.

 

420     

gaye

NOIX

Ièsse li baston aus gayes.

cf. – baston 47.

 

421      

gaye

Awè dès gayes à scafyi.

T. L. Avoir des noix à écaler.

C’est avoir de graves problèmes à résoudre, de sérieu­ses difficultés à surmonter.

 

422     

gaye

Èwou qu’ i gn-a dès gayes,  i gn-a rade on baston.

T. L. Où il y a des noix, il y a vite une gaule.

Quand il y a de l’argent ou un intérêt en perspective, il

y a vite des amateurs ; là où il y a des jeunes filles riches ou avenantes, il y a vite des prétendants.

 

423     

gaye

Arindji (one saqwè) come dès gayes su on baston.

T. L. Arranger (quelque chose) comme des noix sur un bâ­ton.

C’est établir un plan, un projet, une combinaison inexécutable.

 

424     

gayète

CAILLETTE

S’on nè l’ conureut nin, on l’loumereut : Gayète.

T. L. Si on ne la connaissait pas, on l’appellerait : Gaillette.

Se dit d’une personne sale et dégoûtante.

 

425     

glène

GLANE

Ni tâtoz nin vos glènes.

T. L. Ne tâtez pas vos glanes.

Se dit à quelqu’un pour l’inviter à ne pas lambiner, à agir sans perte de temps inutile.

 

426     

grègne

GRANGE

Is sont parints do costè do l’ vîye grègne.

cf. – parint 658.

 

427     

guète

GUÊTRE

Énn’ awè plin sès guètes.

T. L. En avoir plein les guêtres.

C’est être fatigué par des efforts successifs. C’est aussi être lassé par les impertinences de quelqu’un.

 

428     

guète

Lèvè l’ guète.

T. L. Lever la guêtre.

C’est s’en aller, s’enfuir.

 

429     

gueûye

GUEULE

N’awè qui l’ gueûye di bone.

T. L. N’avoir que la gueule de bonne.

Se dit d’une personne qui se vante aisément ou qui promet monts et merveilles sachant bien qu’elle ne pourra s’exécuter.

Se dit aussi de quelqu’un qui a la critique facile, d’un médisant.

 

430     

gueûye

C’ è-st-on bia for,  damadje qu’ il a si pau d’ gueûye.

cf. – for 406.

 

431      

gueûye

Awè trop d’ gueûye.

T. L. Avoir trop de gueule.

C’est manquer de discrétion, raconter tout ce que l’on sait de quelqu’un, généralement pour faire du mal.

 

432     

gueûye

Fè alè s’ gueûye.

T. L. Faire aller sa gueule. C’est médire, calomnier.

 

433     

gueûye

Awè one mwaîje gueûye.

T. L. Avoir une mauvaise gueule.

Se dit de quelqu’un qui cherche à semer la discorde en médisant ou en calomniant.

 

434     

gueûye

Si lèyi tchîr o l’ gueûye.

T. L. Se laisser chier dans la gueule.

C’est supporter toutes les impertinences qui vous sont adressées.

 

435     

gueûye

I n’ crét nin do foûre assèz po stopè l’ gueûye dès djins.

cf. – foûre 411. ê

 

436     

gueûye

Si foute è l’ gueûye do leûp.

cf. – leûp 467.

 

437     

gueûye

Awè one gueûye à trinte-chîs toûrnants.

T. L. Avoir une gueule à trente-six tournants.

Se dit d’une  personne qui  se complaît à  médire,  à calomnier.

 

438     

gueûye

Clôs t’ gueûye,  si ti n’ vous nin qu’ on tchîye didins.

T. L. Ferme ta gueule, si tu ne veux pas qu’on foire dedans.

Se dit pour clore le bec à un médisant à qui on pourrait adresser les plus véhéments reproches. S1

 

439     

gueûye

Fè di s’ gueûye èt rin o s’ boûse.

T. L. Faire de sa gueule et rien dans la bourse.

Se dit de quelqu’un qui fait étalage de toilette et d’un train de vie que ses moyens financiers ne permettent pas.

 

440     

guîye

QUILLE

Ièsse ricî come on tchin dins on djeû d’ guîyes.

T. L. Etre reçu comme un chien dans un jeu de quilles.

C’est être reçu sans considération lorsqu’on arrive mal à  propos.

 

441      

ièbe

HERBE

Alè broyi s’ cu su lès-ièbes.

cf. – eu 241.

 

442     

ièbe

Côpè l’ ièbe dizos l’ pîd.

T. L. Couper l’herbe sous le pied.

C’est supplanter quelqu’un dans une affaire.

 

443     

ièbe

Lès mwaîjès-ièbes créchèt voltî.

cf. – crèche 217.

 

444     

ièsse

ÊTRE

On n’ pout nin ièsse èt awè stî.

T. L. On ne peut pas être et avoir été.

Se dit plaisamment à quelqu’un qui regrette de vieillir. On ne peut pas toujours être jeune.

 

445     

ignîre

FUMÉE

I gn-a pont d’ ignîre sins feu.

T. L. Il n’y a pas de fumée sans feu.

En général, il ne court point de bruit qui n’ait quelques fondements.

 

446     

îpe

HERSE

On n’ saureut fè on bia saut avou one îpe à s’ dos.

T. L. On ne saurait faire un beau saut avec une herse à son dos.

La présence d’un importun est toujours désagréable ; les soucis, les tracas sont parfois des obstacles qui empê­chent toute tentative de réalisation.

 

447     

juje

JUGE

On n’ sét jamaîs ç’ qu’ i gn-a o l’ panse do juje.

cf. – panse 639.

 

448     

keûse

COUDRE

Èle keûd voltî à l’ grosse awîye.

T. L. Elle coud volontiers à la grosse aiguille.

Se dit à propos d’une femme avide de relations sexuel­les.

Note. — grosse awîye = verge.

 

449     

quèwe

QUEUE

Crèche come lès quèwes di vatche,  après têre.

cf. – crèche 218.

 

450     

k(i)chitè

EMBRENER

On n’ èst jamaîs kichitè (= d’bèrné) qu’ pa do stron.

T. L. On n’est jamais embrené que par un étron.

Signifie qu’on n’est jamais sali que par la boue, par la canaille.

 

451      

k(i)pètrogni

DISPUTER

Si k’pètrogni (= si dispètronè) po dès makes d’ atètches.

T. L. Se disputer pour des têtes d’épingles. C’est chercher noise pour des futilités.

 

452      

laîd

LAID

Vif

Il èst laîd (= vîy) assèz po fè on mwârt.

T. L. Il est laid (/ vieux) assez pour faire un mort.

Se dit généralement à propos d’un vieillard malingre, maladif et dont il faut s’attendre à une fin prochaine.

Se dit parfois ironiquement à quelqu’un qui se plaint de maux imaginaires.

 

453     

laîd

Bia o l’ bêrce, laîd à l’ danse.

cf. – bia 69.

 

454     

laîd

I gn-a l’laîd qu’ èst toumè, i f’ré bia d’mwin.

T. L. Le laid est tombé, il fera beau demain.

Se dit ironiquement quand on voit tomber quelqu’un. Note. — II y a dans cette expression une allusion au  temps.

 

455     

laîd

I n’ èst nin laîd, si c’ èsteut l’ môde.

T. L. Il n’est pas laid, si c’était la mode.

S’emploie quand on veut signifier que tout est conven­tion. Se dit également en guise de consolation quand on est tenu d’accepter une chose qui ne correspond pas au désir souhaité.

 

456     

laîd

Ièsse ossi laîd qu’ on mwârt.

T. L. Etre aussi laid qu’un mort.

Se dit de quelqu’un qui a les yeux hagards, le visage d’une pâleur excessive soit des conséquences d’une maladie, soit à la suite d’une grande frayeur.

 

457     

laîd

Ièsse ossi laîd qui l’ diâle.

T. L. Etre aussi laid que le diable. C’est être affreusement laid.

 

458     

laîd

Il è-st-ossi laîd qui l’ pètchi.

T. L. Il est aussi laid que le péché.

Se dit de quelqu’un physiquement laid.

 

459     

laudje

LARGE

Il a todi stî laudje, maîs c’ èst dès spales.

T. L. Il a toujours été large, mais c’est des épaules. Se dit de quelqu’un qui n’est guère généreux.

 

460     

lèt

LIT

On faît s’ lèt comeon s’ vout coûtchi.

T. L. On fait son lit comme on veut se coucher.

S’emploie pour signifier que généralement la récom­pense est fonction de l’effort.

 

461      

lètchi

LÉCHER

Ci n’ èst nin à lètchi lès meurs, qu’ on s’ ècrache.

T. L. Ce n’est pas à lécher les murs, qu’on s’engraisse.

Il faut se bien nourrir pour se fortifier.                         

 

462     

leûp

LOUP

Lès leûps ni s’ mougnèt nin inte zèls.

T. L. Les loups ne se mangent pas entre eux.

Généralement les méchants s’épargnent entre eux.

 

463     

leûp

On n’ rèssère nin lès leûps dins lès polis.

T. L. On ne renferme pas les loups dans les poulaillers.

Il ne faut pas mettre quelqu’un dans un lieu où il peut faire aisément beaucoup de mal.

 

464     

leûp

On n’ cause jamaîs do leûp sins veûy si quèwe.

T. L. On ne parle jamais du loup sans voir sa queue.

Se dit lorsque quelqu’un  arrive dans  une société au moment où l’on parle de lui.

= Quand on cause do leup, on vèt s’ quèwe.

 

465     

leûp

C’ è-st-on leûp avou one pia d’ bèrbis.

T. L. C’est un loup avec une peau de brebis.

C’est un hypocrite.

 

466      

leûp

Quand on s’ fèt bèrbis, on-èst mougni pau leûp.

cf. – bèrbis 62. i

 

467     

leûp

Si foute è l’ gueûye do leûp.

T. L. Se jeter dans la gueule du loup.

C’est s’exposer à un péril certain.

 

468     

leûp

On faît todi l’ leûp pus gros qu’ i n’ èst.

T. L. On fait toujours le loup plus gros qu’il n’est.

On exagère facilement la relation d’un fait, d’une situa­tion.

 

469     

leûp

Adârè come on leûp.

T. L. Surgir comme un loup.

C’est se précipiter sauvagement vers quelqu’un. o

 

470     

leûp

I faut afîye fè l’leûp po n’ nin ièsse sitron.nè.

T. L. Il faut parfois faire le loup pour ne pas être étranglé.

Il faut parfois se faire méchant pour n’avoir pas à subir les caprices des autres.

 

471      

leûp

Mougni come on leûp.

T. L. Manger comme un loup. C’est manger goulûment.

 

472     

leûp

I faut afîye ûlè avou lès leûps.

T. L. Il faut parfois hurler avec les loups.

Il faut parfois se conformer aux manières et opinions avec qui l’on se trouve, même si on ne les approuve pas.

 

473     

leûp

I faut sawè ûlè avou lès leûps èt bawyi avou lès tchins.

T. L. Il faut savoir hurler avec les loups et aboyer avec les chiens.

Cela signifie qu’il faut savoir s’adapter à toutes les situ­ations.

 

474     

lin.we

LANGUE

L’awè su l’ bètchète do l’ lin.we.

cf. – bètchète 66.

 

475     

lin.we

Donè s’ lin.we au tchèt.

T. L. Donner sa langue au chat.

C’est renoncer à deviner quelque chose.

 

476     

lin.we

Si piède avou s’ lin.we.

T. L. Se perdre avec sa langue.

C’est être trop bavard, ne pas discerner ce qui peut de ce qui ne peut être dit.

 

477     

lin.we

Fè alè s’ lin.we.

T. L. Faire aller sa langue.

C’est calomnier, médire.

 

478     

lin.we

I vaut mia ratenu s’ lin.we qui d’ mau causè.

T. L. Il vaut mieux retenir sa langue que de mal parler.

Il  est  préférable  de se taire que  risquer de froisser quelqu’un.

 

479     

lin.we

Tinu s’ lin.we è s’ potche.

T. L. Tenir sa langue en poche.

C’est se taire, ne rien divulguer de ce qu’on pourrait savoir.

 

480     

lin.we

Awè one mwaîje lin.we.

T. L. Avoir une mauvaise langue.

Se dit à une personne qui aime à médire.

 

481     

lin.we

Agni è s’ lin.we.

T. L. Se mordre la langue.

Se dit à quelqu’un qui, par inadvertance, a parlé d’une chose qu’il aurait souhaité pouvoir taire.

 

482     

lin.we

C’ è-st-avou l’ lin.we dès coméres qu’ on faît lès mèyeûses dès s’mèles.

T. L. C’est avec la langue des femmes qu’on fait les meil­leures semelles.

Se dit ironiquement pour taquiner les femmes qui pas­sent pour être plus bavardes que les hommes et considérer de ce fait que leur langue est inusable.

 

483     

lin.we

Taîjoz-vos,  grande lin.we.

T. L. Taisez-vous, grande langue.

Se dit à quelqu’un qui ne peut s’empêcher de tout raconter, le bien comme le mal.

 

484     

lin.we

Awè one lin.we à trinte-chîs toûrnants.

T. L. Avoir une langue à trente-six tournants.

Se dit d’une personne qui n’est jamais prise au dépour­vu lorsqu’il s’agit de dire du mal de son prochain.

 

485     

lin.we

Li lin.we d’ on moya vaut mia qui l’ cine d’ on minteûr.

T. L. La langue d’un muet vaut mieux que celle d’un men­teur.

La langue d’un muet ne pourra jamais causer de tort à personne tandis que celle d’un menteur est capable des pires choses.

 

486     

lin.we

Satchi one lin.we come on tchausse-pîd.

T. L. Tirer une langue comme un chausse-pied.

C’est haleter, éprouver de grandes difficultés à retrou­ver son souffle.

C’est aussi désirer avec avidité.

 

487     

lîve

LIÈVRE

Ewou-ce qu’ i gn-a dès lîves, gn-a dès tchèsseûs.

T. L. Où il y a des lièvres, il y a des chasseurs.

Là où il y a un attrait quel qu’il soit, il y a des gens pour s’y intéresser.

 

488     

loyin

LIEN

Choretè s’ loyin.

T. L. Casser son lien (attache).

C’est être infidèle à son conjoint.

 

489      

loyin

Trin.nè s’ loyin après one saqwè.             

T. L. Traîner son lien après quelque chose.

C’est éprouver une forte envie.

= Câssè s’ loyin après one saqwè.

 

490     

lunète

LUNETTE

Bondjoû lunète,

À r’veûy brayète.

T. L. Bonjour lunette, Au revoir braguette.

Se dit ironiquement à quelqu’un qui doit porter lunet­tes, ceci étant généralement un signe précurseur de vieil­lesse et par comparaison d’impuissance.

 

491      

maî

PÉTRIN

Li tchèt a tchî o l’ maî.

cf. – tchèt 887.

 

492     

maî

Mète sinte Marîye o l’ maî.

T. L. Mettre sainte Marie dans le pétrin.

Se dit plaisamment à une ménagère qui a mis trop de liquide dans sa pâte et qu’elle ne parvient pas à la pétrir comme il se doit.

 

493     

maîsse

MAÎTRE

Trouvè s’ maîsse. (= Toumè à s’ maîsse.)        

T. L. Trouver son maître. (/ Tomber à so maître.)

C’est se trouver face à quelqu’un de plus fort, de plus habile, de plus fin que soi.

 

494      

maîsse

Ièsse pris à s’ maîsse.

T. L. Etre pris à son maître.

C’est se heurter à une autorité plus forte que soi.

 

495     

maîsse

Ièsse à s’ dêrin maîsse.

T. L. Etre à son dernier maître.

Se dit par exemple à propos d’un héritage qui échoit à un prodigue, d’un jouet confié à un enfant destructeur.

 

496     

maîsse

Au trwèzin.me côp,; on veut lès maîsses.

T. L. Au troisième coup, on voit les maîtres.

Il ne faut pas se laisser abattre par un insuccès, il faut persévérer.

 

497     

maîsse

Si fwârt qu’on seûy,  on trouve todi s’ maîsse.

T. L. Si fort que l’on soit, on trouve toujours son maître.

On ne doit pas se placer au-dessus de tout le monde, on s’exposerait à des déceptions.

 

498     

make

TRÈFLE

Quand i n’ toûne nin dès pêles, c’ èst dès makes.

cf. – pèle 671.

 

499     

maleûr

MALHEUR

On maleûr, c’ èst d’ rapèche si bèle-mére qui s’ nèye.

T. L. Un malheur, c’est de repêcher sa belle-rnère qui se noit.

Se dit ironiquement à quelqu’un qui se lamente exa­gérément à propos d’une petite contrariété au point de considérer celle-ci comme un malheur.

 

500     

maleûr

Il arive qu’on maleûr èst bon à one saqwè.

T. L. Il arrive qu’un malheur est bon à quelque chose.

Quelquefois une infortune peut procurer des avantages qu’on n’aurait pas eus sans elle.

 

501      

maleûr

On maleûr ni vint jamais tot seû.

T. L. Un malheur ne vient jamais seul.

Se dit quand on accumule les revers, les déceptions.

 

502     

malice

MALICE

C’ è-st-one malice cosûwe di gros fi.   

T. L. C’est une malice cousue de gros fil.

Se dit lorsqu’on recourt à des finesses grossières qu’il est aisé de reconnaître.

 

503      

malin

MALIN

C’ èst l’ pus malin qu’ atrape l’ ôte.

T. L. C’est le plus malin qui attrape l’autre.

Se dit ironiquement aux personnes qui ont fait un mar­ché désavantageux.

 

504     

malin

I faut ièsse malin po fè l’ bièsse.

T. L. Il faut être malin pour faire la bête.

Signifie qu’il faut être intelligent pour feindre l’igno­rance.

 

505     

malin

Il èst trop malin,  i n’ vikerè nin vî.

T. L. Il est trop malin, il ne vivre pas vieux.

Se dit plaisamment quand quelqu’un fait montre de capacité.

Se dit parfois en guise de moquerie à l’égard de quel­qu’un qui n’a guère de disposition.

 

506     

malin

T’ ès trop malin po l’ Bon Diè, li diâle t’ aurè.

T. L. Tu es trop malin pour le Bon Dieu, le diable t’aura. Se dit à un roublard.

 

507      

manôye

MONNAIE

Rinde li manôye di s’ pîce.

T. L. Rendre la monnaie de sa pièce.

C’est se venger, user de représailles.

 

508      

manôye

Si mète foû manôye.

T. L. Se mettre hors monnaie.

C’est consentir une dépense importante.

 

509      

manôye

Èle bat manôye di-d-coûtchîye.

T. L. Elle frappe monnaie étant couchée.

Se dit d’une femme qui se prostitue.

 

510      

manôye

Payi avou do l’ manôye di sindje.

T. L. Payer avec de la monnaie de singe.

C’est se moquer de celui à qui l’on doit, au lieu de le satisfaire ; le leurrer de belles paroles et de fausses pro­messes.

 

511      

mantche

(moussemint)

MANCHE  (habit)

I vaut mia bèle panse qui bèle mantche.

cf. – panse 633.

 

512      

mantche

Frotè l’ mantche.

T. L. Frotter la manche.

C’est flatter, cajoler pour obtenir quelque faveur.

 

513      

mantche

(ostèye)

MANCHE   (outil)

I osse o mantche.

cf. – ossi 602.

 

514     

makelote

TÊTE

Tournè di s’ makelote.                       

C’est tomber en pâmoison.

 

515     

mârmite

MARMITE

C’ èst dins lès vîyès marmites qu’ on fait lès mèyeûses dès sopes.

T. L. C’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures des soupes.

Se dit en guise d’encouragement à quelqu’un qui veut épouser une personne plus âgée.

 

516     

mârmite

Fè boûre li marmite.

T. L. Faire bouillir la marmite.

C’est procurer les ressources nécessaires au ménage.

 

517     

mârmite

I gn-a nu si laîde marmite qui n’ trouve si couviète.

T. L. Il n’y a si laide marmite qui ne trouve son couvercle.

Se dit d’une personne défavorisée par la nature et qui va se marier.

 

518     

mârtchand

MARCHAND

Li martchand qu’a tapé conte si martchandîye a stî pindu.

T. L. Le marchand qui a blâmé sa marchandise a été pendu.

Se dit ironiquement à des parents qui ne tarissent pas d’éloges en parlant de leurs enfants en âge de se marier.

 

519     

mârtchi

MARCHÉ

Fè on martchi da Cambrosète.

T. L. Faire un marché de Cambrosète.

Se dit de quelqu’un qui a conclu un marché de dupe. Note. — Cette expression est typiquement cinacienne, on ne la retrouve nulle part ailleurs et nous croyons intéressant et amusant d’en expliquer l’origine.

Il y a de cela de très nombreuses années, un certain Cambrosète tenait une boutique où l’on pouvait s’approvisionner en marchandises de quelque nature que ce soit, cela pouvant aller du poêle «Brûlé-tout» à la pince à linge. Voici l’histoire telle qu’elle nous fut contée par un très vieux cinacien.

Cambrozète aveut r’cî dès bias nous «Panamas» et il èsteut ocupè à lès disbalè quand on client inture et adouye lès tchapias. Vola wê, di-st-i,

dès bias panamas, combin aloz vinde ça, Mossieû Cambrosète ? — Sûremint nin d’zos trente sous, ç,a m’ fis. — Et bin, dj’ è prind onk, i m’ plaîjèt trop bin.

L’ orne mèt 1′ panama su s’  tièsse, i paye èt vo-le-là èvôye. One miète

pus lon,  i rèsconture on soçon : T’ as là on bia tchapia, Zîré, èwou-ce qui t’ as stî trouvè ça ? — Emon Cambrosète, èt ç’ qu’ èst bia ossi c’ èst qui n’ costéye qui trente sous.

Li timps do fè l’ vôye èt noste orne aveut on noû  panama. Li ossi a rèscontrè on soçon qu’ ènn’ a rèscontrè on-ôte, todi è-st-i qui po l’ nêt,  i gn-aveut pupont d’  panama èmon Cambrosète.

Li pés d’ l’ istwâre, c’ èst qui quand l’ facture a arivè, Cambrosète payeûve lès bias panamas à quarante sous.

On ‘nn’ a faît one riséye èt d’pôy adon,  aus cis qui fiyèt on mwaîs

martchi, on- a dit : T’ as faît on martcbi da Cambrosète.

 

520     

massale

JOUE

Èlle a dès fèsses come dès massales di gade.

cf. – fesse 389.

 

521      

massale

Éle baujereut l’ cu d’ one gade sins s’ dauborè lès massales.

cf. – bauji 55.

 

522     

mastoke

SOU

On n’ dit nin deûs mèsses por one mastoke.

cf. – messe 535.

 

523     

mau

MAL

I gn-a nu si p’tit mau qui n’ eûy si plaîji.

T. L. Il n’y a si petit mal qui n’ait son plaisir.

Signifie que généralement le moindre effort consenti entraîne une satisfaction.

 

524     

mau

Il a l’ mau sint-Tîbaut,

I bwèt bin èt n’ mougne nin mau.

T. L. Il a le mal de saint Thibaut,

II boit bien et ne mange pas mal.

Se dit à l’adresse d’un malade imaginaire ou d’un douil­let qui se plaint aisément. Variante  :

 

525     

mau

Il a l’ mau sint-Tîbaut,

Qui mougne bin èt n’ tchît nin mau.

Il a le mal saint-Thibaut,

Qui mange bien et ne chie pas mal.

 

526     

mau

Lès grands maus fièt rouvyi lès p’tits.

T, L. Les grands maux font oublier les petits.

Les petits chagrins disparaissent en présence d’une grande douleur.

 

527     

mau

Li mau d’ onk ni r’faît nin l’ ci d’ l’ ôte.

T. L. Le mal d’un ne refait pas celui de l’autre.

Quels que soient les malheurs des autres et l’intérêt que nous y apportions, cela ne nous empêche pas de devoir subir nos propres peines, nos propres revers.

 

528     

maule

MÂLE

Tchèssi à maule.

T. L. Chasser à mâle.

C’est la période de rut chez les animaux. Se dit d’une femme qui recherche la compagnie et le commerce des hommes.

529     

maule

S’ on s’ vout disfè dès djon.nes, on pout bin catchi l’ maule.

T. L. Si on veut se débarrasser des jeunes, on peut bien ca­cher le mâle.

Se dit ironiquement à un père qui a des jeunes filles à marier.

 

530     

maule

Li maule ni vaut nin mia qui l’ fumèle.

T. L. Le mâle ne vaut pas mieux que la femelle. Se dit à propos d’un ménage interlope.

 

531      

maurlî

MARGUILLIER

Quand i ploût su l’ curè, i gote su l’ maurlî.

cf. – curé 259.

 

532     

mauvi

MERLE

Il a s’ keûr qui bat come li cu d’on mauvi.

cf.cœur 177.

 

533     

mayeûr

BOURGMESTRE

I pièd sès papîs, i n’ sèrè pus (/ jamaîs) mayeûr.

T. L. Il perd ses papiers, il ne sera plus (/jamais) bourgmestre.

Se dit ironiquement d’une personne qui, par le fond de son pantalon déchiré, laisse apercevoir son linge.

 

534     

mèchenè

GLANER

Il a stî è scole quand lès maîsses alint mèchenè.

cf. – sicole 811.

 

535     

mèsse

MESSE

On n’ dit nin deûs mèsses por one mastoke (= po on skèlin).     

T. L. On ne dit pas deux messes pour un sou.

Se dit généralement à une personne qui veut faire répé­ter les paroles qu’elle vient d’entendre.

 

536     

mèsse

On dit bin basse mèsse dins one grande èglîje.

T. L. On dit bien basse messe dans une grande église.

Se dit lorsque le contenant est infiniment plus grand que le contenu.

 

537     

mèstî

MÉTIER

I gn-a pont d’ sot mèstî, i gn-a qu’ dès sotès djins.

T. L. Il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sottes gens. Toute occupation qui nourrit son homme est bonne.

 

538     

mèstî

On pinse todi qui l’ mèstî d’ on-ôte èst mèyeûs qui l’ sink.

T. L. On pense toujours que le métier d’un autre est meil­leur que le sien.

Cela signifie qu’on n’est jamais content de son sort.

 

539     

mèstî

I n’ faî nin l’ mèstî d’ on-ôte.

T. L.  Il ne fait pas le métier d’un autre.

Se dit de quelqu’un très habile, très adroit dans l’exer­cice de sa profession.

 

540     

minteûr

MENTEUR

Quî dit l’ auteûr,

N’ èst nin minteûr

cf. – auteur 32.

 

541      

minteûr

Li ci qu’ èst minteûr èst voleûr.

T. L. Celui qui est menteur est voleur.

Signifie que celui qui sait tromper d’une manière peut aussi tromper d’une autre.

 

542     

minti

MENTIR

Minti come on rauyeû d’ dints.

T. L. Mentir comme un arracheur de dents.

C’est mentir effrontément.

Note. — Locution tirée de ce que autrefois le charlatan, arracheur de dents, promettait à ses pratiques de ne pas les faire souffrir.

 

543     

minti

Il a ossi minti qui l’ grand diâle.

T. L. Il a aussi menti que le grand diable.

Se dit de quelqu’un dont on est convaincu qu’il ment.

 

544     

minti

Awè dès « t’as minti ».

T. L. Avoir des « tu as menti ».

C’est avoir des différends avec quelqu’un.

 

545     

minte

Ci n’ èst nin one minte què l’ sitofe.

T. L. Ce n’est pas un mensonge qui l’étouffé.

Se dit à propos de quelqu’un qui n’éprouve aucun scru­pule pour recourir au mensonge et de qui il est bon de se méfier. i

 

546     

minti

I mint come i rèspire.

T. L. Il ment comme il respire.

Se dit de quelqu’un qui ment d’une manière déconcer­tante et qui ne permet aucune confiance.

 

547     

minti

I vikerè co après awè minti.

cf. – vikè 984.

 

548     

moche

MOUCHE

On n’ atrape nin lès moches avou do vinaîgue.

T. L. On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre.

On réussit mieux dans les affaires, on subjugue plus de personnes par la douceur que par la dureté et la rigueur.

 

549     

mon.nî

MEUNIER

Fè ses paukes avou lès mon.nîs.

cf. – pauques 665.

 

550     

montè

MONTER

I vaut mia montè qu’ do d’chinde.

T. L. Il vaut mieux monter que descendre.

L’ambition est une vertu quand elle poursuit un noble but.

 

551      

montè

Il est montè come trêze qui nè l’ sont nin.

T. L. Il est monté comme treize qui ne le sont pas.

Se dit surtout d’un ouvrier qui n’a pas le matériel néces­saire à sa profession.

 

552

moru

MOURIR

Ostant moru qui d’ piède si vîye.

T.L. Autant mourir que de perdre sa vie.

Se résigner, rester indifférent, quelle que soit l’issue d’une entreprise.

 

553

moru

I n’ è moûrt qui lès pus malades.

T.L. Il n’en meurt que les plus malades.

Se dit en guise de résignation, lorsqu’on se trouve tenu de prendre une décision dont on ignore le résultat possible.

 

554

mostaude

MOUTARDE

C’ èst do l’ mostaude après l’ sopè.

T.L. C’est de la moutarde après le souper.

Se dit d’une chose qui vient lorsqu’on n’en a plus besoin.

 

555

mostaude

Èvoyi à l’ mostaude.

T.L. Envoyer à la moutarde.

Congédier quelqu’un avec brusquerie.

 

556

mouchon

OISEAU

On bon mouchon n’ tchît jamaîs è s’ nid.

T.L. Un bon oiseau ne fiente jamais dans son nid.

C’est en quelque sorte une invitation à la propreté.

 

557

mouchon

C’ è-st-on mouchon po l’ tchèt.

T.L. C’est un oiseau pour le chat.

= C’ è-st-one soris po l’ tchèt.

(… une souris …)

 

558

mouchon

C’ èst-on mouchon su l’ aye.

T.L. C’est un oiseau sur la haie.

C’est une chose aléatoire.

 

559     

mouchon

OISEAU

I vaut mia on mouchon è s’ mwin qui deûs su l’ aye. (= … qu’one cope à djok à l’ copète di l’ aye.)

T. L. Il vaut mieux un oiseau dans sa main que deux sur la haie. (= qu’un couple juché au sommet de la haie).

Un tiens vaut mieux que deux tu auras.

 

560     

mougni

MANGER

Mougni do gros dès dints.

T. L. Manger du gros des dents.

C’est manger en éprouvant une certaine répugnance.

 

561      

mougni

Mougni à deûs (/ à tos lès) rèsselîs.                    

T. L. Manger à deux (/ à tous les) râteliers.

C’est cumuler des emplois lucratifs ; servir avec profit deux causes opposées.

 

562     

mougni

Mougni come on rauyeû.

T. L. Manger comme un arracheur (s-ent., de pommes de terre).

C’est manger avec beaucoup d’appétit, comme un ogre.

 

563      

mougni

Li ci qui mougne bon, tchît flairant.

T. L. Celui qui mange bon, chie puant.

Les suites d’une chose bonne en elle-même, ne sont pas toujours agréables.

 

564     

moya

MUET

Li lin.we d’ on moya vaut mia qui l’ cine d’ on minteûr.

cf. – lin.we 485.

 

565     

môye

MEULE  (de foin)

Ostant qwèri one awîye dins one môye di foûre.

cf. – awîye 42.

 

566     

mwaîje-paye

MAUVAIS-PAYEUR

Crédit èst mwârt, mwaîje paye l’ a touwè.

cf. – crédit 219.

 

567     

mwârt

MORT

Il a l’ mwârt su lès-ouys, èt i vout co fè l’ amoûr.

T. L. Il a la mort dans les yeux, il veut encore faire l’amour.

Se dit de quelqu’un qui veut entreprendre une chose qu’il ne pourra mener à bonne fin étant donné la situation dans laquelle il se trouve.

 

568     

mwârt

Êwou qu’ i gn-a on mwârt, on laît todi l’ uch au laudje.

T. L. Où il y a un mort, on laisse toujours la porte ouverte.

Se dit ironiquement à quelqu’un dont la braguette est entr’ouverte.

 

569     

mwârt

Li mwârt a todi on sudjèt.

T. L. La mort a toujours un sujet.

C’est-à-dire que le hasard n’est que l’ignorance des cau­ses.

 

570     

mwârt

On n’ vike nin avou lès mwârts.

cf. – vikè 985.

 

571      

mwârt

Quand nos sèrans mwârts, nos n’ vikerans pus.

T. L. Quand nous serons morts, nous ne vivrons plus.

Se dit ironiquement pour inviter à prendre la vie du bon côté.

 

572     

mwârt

I gn-a on mwârt o l’ maujone.

T. L. Il y a un mort dans la maison.

Se dit pour se moquer de quelqu’un qui a sa braguette ouverte.

 

573     

mwârt

Si l’ mwârt nè l’ rabiasit nin, i f’rè on laîd cadâve.

T. L. Si la mort ne l’enjolive pas, il fera un laid cadavre.

Se dit en parlant de quelqu’un qui n’est pas beau, soit physiquement, soit des suites d’une maladie.

 

574     

mwin

MAIN

I faut qu’ one mwin lave l’ ôte.

T. L. Il faut qu’une main lave l’autre.

Cela signifie qu’il faut se rendre des services réci­proques.

 

575     

mwin

Frèdès mwins, tchôdès-amoûrs.

T. L. Froides mains, chaudes amours.

La froideur des mains est, dit-on, le signe d’une com-plexion amoureuse.

 

576     

mwin

Il a pinsè mète si  mwin su  on-aubwisson èt ç’ n’èsteut qu’one vèsse-di-leûp.

cf. – aubwisson 26.

 

577     

nârieûs

DÉGOÛTÉ

On bon pourcia n’ èst nin nârieûs di s’ batch.

cf. – pourcia 728.

 

578     

narène

NARINE

Ci n’ èst nin po vosse narène.

T. L. Ce n’est pas pour votre narine (nez).

La chose dont il s’agit ne vous est pas destinée, ne vous concerne pas.

 

579     

narène

Minè pa l’ narène.

T. L. Mener par la narine.

C’est abuser de l’ascendant qu’on a sur quelqu’un pour lui faire faire tout ce qu’on veut.

 

580     

narène

I faut afîye lèzî tchôkè l’ narène dins leû stron.

T. L. Il faut parfois leur fourrer leur narine dans leur étron.

Il faut parfois user de sévérité envers certaines person­nes et leur faire prendre conscience de la responsabilité qu’elles ont de leurs actes.

 

581      

nasse

NASSE

Ièsse li panse o l’ nasse.

cf. – panse 645.

 

582     

navia

NAVET

Quand l’ pourcia ènn’ a s’ sô, lès navias sont seurs.

cf. – pourcia 719.

 

583     

navia

Ièsse blanc come on navia.

T. L. Etre blanc comme un navet.

C’est être excessivement pâle ; effet de l’effroi, de la peur, de la maladie.

 

584      

naw

PARESSEUX

Il èst télemint naw qu’ i s’ dispiète do l’ nêt po bauyi.

cf. – bauyi 58.

 

585      

nez

NEZ

Ça pind au nez da tortos.

cf. – eu 233.

 

586     

nez

On lî a tchôkè s’ nez dins si stron.

cf. – stron 848.

 

587      

nez

Satchi lès viêrs foû do nez.

T. L. Tirer les vers du nez.

C’est amener quelqu’un à dire ce qu’on veut savoir, en questionnant adroitement.

 

588      

nez

I n’ veut nin pus lon qui l’ bètchète di s’ nez.

        cf. – bètchète 67.

 

589      

nêgue

NÈGRE

On n’ saureut blanki on nêgue.

cf. – blanki 87.

 

590     

neûje

NOISETTE

C’ èst todi aus cis qui n’ont pont d’ dints qu’on done lès neûjes à crochi.

T. L. C’est toujours à ceux qui n’ont pas de dents qu’on donne les noisettes à croquer.

C’est donner à quelqu’un des choses dont il n’est plus en état de se servir, ou dont il n’a pas besoin.

 

591      

nêvyi

NAGER

Nêvyi inte deûs-êwes.

ci. êwe 366.

 

592     

nwâr

NOIR

I fait nwâr (/ nût) èwou qu’ i s’ pièd.

T. L. Il fait noir (/ nuit) où il se perd.

Se dit d’une personne qui prend ses précautions, qui ne marche pas à l’aventure, qui ne se fie pas au hasard.

Par extension, se dit de quelqu’un qui rend un service calculé.

 

593     

nwâr

Il est nwâr come on chure-pot.

T. L. I! est noir (sale) comme un écureur.

Se dit à propos d’un souillon.

 

594     

nwâri

NOIRCIR

On n’ èst jamaîs nwâri qu’ pa on (/ do) nwâr cu.

T. L. On n’est jamais noirci que par un (/ du) noir cul.

Il n’est que les méchants pour dénigrer les bons.

 

595     

orèye

OREILLE

On sèmereut do pièrzin dins sès-orèyes.

T. L. On sèmerait du persil dans ses oreilles.

Se dit de toute personne malpropre, d’une saleté dé­goûtante.

 

596     

orèye

Ènn’ awè one su s’-t-orèye.

T. L. En avoir une sur son’oreille.

Se dit de quelqu’un qui a bu un peu trop (d’alcool).

 

597     

orèye

Si fè satchi l’ orèye.                           

T. L. Se faire tirer l’oreille.

C’est avoir de la peine à consentir à quelque chose.

 

598     

orèye

Dwârmu su ses deûs-orèyes.

T. L. Dormir sur ses deux oreilles.

C’est avoir pour vivre, agir en toute quiétude. Avoir tous ses apaisements.

 

599     

orèye

Ni choûtè qu’ d’ one orèye.

T. L. N’écouter que d’une oreille.

Se dit de quelqu’un qui ne prête que bien peu d’atten­tion aux recommandations qui lui sont faites, aux conseils qui lui sont donnés.

 

600     

orèye

Awè dès-orèyes come dès fouyes di djote.

T. L. Avoir des oreilles comme des feuilles de chou.

Se dit de quelqu’un qui a des oreilles démesurément longues et décollées.

 

601      

orèye

I n’ èst nin co r’ssouwè drî sès-orèyes.

T. L. Il n’est pas encore séché derrière ses oreilles.

Se dit plaisamment de quelqu’un qui n’a pas encore acquis l’expérience nécessaire soit pour se mêler à une dis­cussion, soit pour entreprendre une affaire.

 

602     

ossi

BRANLER

I osse o mantche.

T. L. Il branle dans le manche.

Se dit à propos de quelqu’un qui perd la confiance et pour qui la situation devient précaire.

Par extension, se dit d’une personne malade dont l’état de santé ne fait que s’empirer.

 

603     

ostèye

OUTIL

C’ èst l’ ostèye qui faît l’ ovrî.

T. L. C’est l’outil qui fait l’ouvrier.

I! faut de bons instruments pour faire un bon ouvrage.

 

604     

ou

ŒUF

Dj’ in.me estant deûs-ous qu’ on canada.

T. L. J’aime autant deux œufs qu’une pomme de terre.

C’est porter tout naturellement son choix sur ce qui a le plus de valeur lorsqu’il est permis de choisir.

Se dit aussi parfois lorsque l’on cherche à améliorer sa situation.

 

605      

ou

I n’ faut nin gâté I’ vote por-on-ou.

cf. – vote 997.

 

606     

ou

I vaut mia awè l’ou è s’ mwin qu’ au cu do l’ poye.

T. L. Il vaut mieux avoir l’œuf dans la main que dans le cul de la poule.

Il y a plus de certitude à posséder qu’à espérer.

 

607     

ou

Li ci qui prind on-ou, pudreut bin on boû.

T. L. Celui qui prend un œuf, prendrait bien un bœuf.

Dès qu’on est entré dans la voie du vice, on n’est plus arrêté par rien. Ce n’est pas la valeur de ce qu’on dérobe qui rend l’action plus ou moins coupable.

 

608     

ou

I n’ faut nin mète tos sès-ous dins l’ min.me pani.

T. L. Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier.

On ne doit pas placer tous ses fonds dans une même affaire. Il ne faut pas faire dépendre d’une seule chose son sort, sa fortune, son bonheur.

 

609     

ou

Ièsse pèlè come on-ou.

cf. – pèle 673.

 

610     

ou

S’ il aureut dès-ous, i freut bin dès scaugnes.

cf. – sicaugne 809.

 

611      

oucha

OS

Il î a lèyi sès-ouchas.

T. L. Il y a laissé ses os.

cf. – ozète 628.

 

612     

oucha

N’ awè qui l’ pia su lès-ouchas.

T. L. N’avoir que la peau sur les os.

Se dit d’une personne ou d’un animal fort maigre.

 

613     

oucha

On n’ dimande nin à on tchin, s’ i vout on-oucha.

cf. – tchin 922.

 

614     

ouy

OUY

ŒIL

Cligni d’ l’ouy.

T. L. Cligner de l’œil.

C’est faire un clin d’œil à quelqu’un. C’est aussi s’évanouir.

 

615     

ouy

Èlle a dès-ouys qui satchèt à brayète.

T. L. Elle a des yeux qui tirent à braguette.

Se dit d’une femme qui a un regard plein de désir pas­sionné.

 

616     

ouy

Awè dès-ouys au trau di s’ cu.

T. L. Avoir des yeux au trou de son cul.

Se dit de quelqu’un à qui rien n’échappe, qui voit tout et sait tout.

 

617     

ouy

Awè lès-ouys pus grand qui l’ vinte.

T. L. Avoir les yeux plus grand que le ventre.

C’est se servir, lors d’un  repas, bien au-delà de son appétit et par conséquent en laisser sur l’assiette.

C’est aussi  entreprendre une chose au-dessus de ses moyens.

 

618     

ouy

Awè on-ouy qui dit mèrde à l’ôte.

T. L. Avoir un œil qui dit : merde, à l’autre.

C’est être bigle. Variantes : 619 et 620.

 

619     

ouy

Waîti su Lîdje, si Nameur ni brûle nin.         

T. L. Regarder sur Liège, si Namur ne brûle pas.

Chercher erronément.

 

620     

ouy

Waîti su l’ tauve po veûy s’ i gn-a do pwin o l’ drèsse.

T. L. Regarder sur la table pour voir s’il y a du pain dans l’armoire.

Chercher erronément.

 

621      

ouy

Ni lèyi qu’ lès-ouys po braîre.

T. L. Ne laisser que les yeux pour pleurer. C’est tout ravir, réduire au désespoir.

 

622     

ouy

Lèyi gotè l’ ouy.                                

T. L. Laisser goutter l’œil.

C’est être ému, pleurer.

= Fè p’chî s’-t-ouy.

T.L. Faire pisser son oeil.

 

623     

ouy

Il a co l’ fleûr su l’ ouy.

cf. – fleur 403.

 

624     

ovradje

OUVRAGE

Awè d’ l’ ovradje à tchîr dissus.

T. L. Avoir de l’ouvrage à chier dessus.

Se dit quand on est surchargé de travail.

 

625     

ovradje

C’ èst d’ l’ ovradje di pourcia.

T. L. C’est du travail de pourceau.

Se dit à propos d’un travail exécuté en dépit du bon sens,  malproprement.

 

626     

ovradje

C’ è-st-on arèdji po l’ovradje qu’ èst faît.

T. L. C’est un enragé pour le travail terminé.

Se dit d’un paresseux qui profite volontiers du travail d’autrui.

 

627     

ovrî

OUVRIER

C’ èst l’ ostèye qui faît  l’ ovrî.

cf. – ostèye 603.

 

628     

osète

HOUSEAU

I 1î a lèyi sès hosètes.

T. L. Il y a laissé les houseaux.

C’est-à-dire qu’il en est mort, mais aussi qu’il en a fait pour sa fortune, sa santé.

 

629      

pagna

PAN  de CHEMISE

Awè do stron à s’ pagna (= à s’ cu).                

T. L. Avoir de l’étron à son pan de chemise (/ à son cul).

C’est avoir quelque chose à se reprocher, n’être pas en paix avec sa conscience.

 

630     

pani

PANIER

I faut todi rinde li pani pa l’anse.

T. L. Il faut toujours rendre le panier par l’anse.

Cela signifie qu’il faut toujours être prêt pour la riposte.

 

631      

pani

On lî a frochi s’ pani.

cf. – frochi 414.

 

632     

pani

I n’ faut nin mète tos sès-ous o l’ min.me pani.

cf. – ou 608.

 

633     

panse

PANSE

I vaut mia bèle panse qui bèle mantche.

T. L. Il vaut mieux belle panse que belle manche.

Il est préférable de se nourrir convenablement que de se-priver afin de faire étalage de toilette au détriment de sa santé.

 

634     

panse

Awè pus d’ panse qui d’tètes.

T. L. Avoir plus de panse que de seins.

Se dit d’une femme excessivement plate de poitrine.

107

 

635     

panse

Il a s’ panse què lî plake à s’ cu.

T. L. Il a sa panse qui lui colle au cul.

Se dit de quelqu’un affreusement maigre.

 

636     

panse

Tot à s’ panse èt rin à s’ dos.

T. L. Tout à sa panse et rien sur le dos.

C’est tout dépenser pour faire bonne chère et négliger de se bien vêtir.

 

637     

panse

Fè di s’ panse.

T. L. Faire de sa panse. C’est être fat.

 

638     

panse

Awè lès trwès-quârts do l’lune è s’ panse.

T. L. Avoir les trois quarts de la lune dans sa panse. C’est être toqué, simplet.

 

639

panse

On n’ sét jamaîs ç’ qu’ i gn-a o l’ panse do juje.

T. L. On ne sait jamais ce qu’il y a dans la panse d’un juge. Signifie qu’il ne faut préjuger de rien.

 

640     

panse

Ènn’ awè plin l’ panse.

T. L. En avoir plein la panse.

S’emploie généralement par quelqu’un qui est complè­tement déprimé, dépité.

Note. — On complète parfois, en guise de boutade, en disant : et gn’a min.me on bokèt qu’ passe fou. (et il y a même un morceau qui sort dehors).

 

641      

panse

Fè l’ plate-panse.

T. L. Faire la plate-panse.

C’est avoir une attitude basse, humiliante.

 

642     

panse

Rîre plin s’ panse.

T. L. Rire plein sa panse. C’est rire très fort.

 

643     

panse

I boure è s’ panse come on tchin d’ taneû.

T. L. Il bourre dans sa panse comme un chien de tanneur.

Se dit à propos d’un goinfre.

 

644     

panse

Il a tos lès mwaîs toûrs è s’ panse.

T. L. Il a tous les mauvais tours dans sa panse.

Se dit de quelqu’un qui ne cherche qu’à nuire.

 

645     

panse

Ièsse li panse o 1′ nasse.

T. L. Etre la panse dans la nasse.

C’est éprouver de très graves ennuis, se trouver dans une situation dramatique dont l’issue ne laisse aucun doute.

 

646     

panse

Awè l’ diâle o l’ panse.

T. L. Avoir le diable dans la panse.

C’est agir comme un possédé. Q

 

647     

panse

Awè l’ dâr o l’ panse.

T. L. Avoir le dard dans la panse.

C’est être aiguillonné par le désir ou par la colère.

 

648     

pape

PAPE

C’ è-st-ossi râre qui do stron d’ pape.

cf. – stron 850.

 

649     

pape

I n’ faut nin v’lu ièsse pus catolike qui 1′ pape.

T. L. Il ne faut pas vouloir être plus catholique que le pape.

En toute chose, il faut savoir faire preuve de bon sens dans son comportement.

 

650     

papî

PAPIER

I pièd sès papîs, i n’ sèrè pus mayeûr.

cf. – mayeûr 533.

 

651      

pakèt

PAQUET

Fè sès pakèts.

T. L. Faire ses paquets.

C’est s’en aller de la maison où l’on demeurait, généra­lement, lorsqu’il y a désaccord.

 

652     

pakèt

Èle a ramèchenè s’ pakèt.

T. L. Elle a ramassé son paquet.

Se dit d’une jeune fille enceinte.

 

653     

pakèt

Risqué I’ pakèt.

T. L. Risquer le paquet.

C’est s’engager dans une affaire douteuse.

 

654     

pakèt

Fè ses pakèts.

T. L. Faire ses paquets.

C’est se préparer à mourir. Se dit du mourant dont les mains chiffonnent la literie comme pour l’emporter.

 

655     

pakèt

On lî a disvôtyi s’ pakèt

T. L. On lui a déballé son paquet.

Se dit lorsqu’on a adressé à quelqu’un tous les repro­ches qui s’imposaient. On lui a dit ses quatre vérités.

 

656     

parint

PARENT

Lès parints n’ sont nin dès tchins.   

T. L. Les parents ne sont pas des chiens.

Les parents ont toujours quelque privilège. Tous les membres d’une famille doivent se soutenir, s’entr’aider.

= Lès parints, c’ èst nin dès bokèts d’ têle.

T.L. … , ce ne sont pas des morceaux de terrine.

 

657     

parint

Li rwè n’ èsteut nin d’ sès parints.

T. L. Le roi n’était pas de ses parents.

Se dit de quelqu’un qui vient d’éprouver une totale satisfaction qui l’a rendu plus heureux qu’un roi.   

 

658     

parint

Is sont parints do costè do l’ vîye grègne.

T. L. Ils sont parents du côté de la vieille grange.

Se dit à propos de parents à un degré très éloigné.

= … do costè d l’ brayète à l’ 36e boutenîre.

T.L. … du côté de la braguette à la 36e boutonnière.

 

659     

pate

PATTE

Ècrachi l’ pate.

T. L. Graisser la patte.

C’est donner de l’argent à quelqu’un pour le gagner, pour le corrompre.

 

660     

pate

Ritoumè su sès pates.

T. L. Retomber sur ses pattes.

Se dit lorsqu’on parvient à rétablir une situation diffi­cile,  compromise.

 

661      

pate

Fè l’ pate di vroûl.

T. L. Faire la patte de velours.

C’est cacher sous des dehors caressants le dessein qu’on a de nuire. Tenter d’amadouer.

 

662     

pau

PIEU

Ièsse su paus, su fotches.                      

T. L. Etre sur pieux, sur fourches. C’est être sur le qui-vive.

 

663     

paurt

PART

Donè s’ paurt aus tchms.

T. L. Donner sa part aux chiens.

C’est renoncer aux bénéfices d’une affaire, aux avan­tages qu’on peut avoir.

NB Ou: Nin nin d’nè s’ paurt aus tchins.

T.L. Ne pas donner …

Idem.

 

664     

paurt

I faut sawè fè l’ paurt do diâle.

T. L. Il faut savoir faire la part du diable.

C’est savoir se montrer indulgent. Ne pas juger avec trop de rigueur les actions, la conduite d’une personne, et tenir compte de la faiblesse humaine.

 

665     

paukes

PÂQUES

Fè sès paukes avou lès mon.nîs.

T. L. Faire ses pâques avec les meuniers.

C’est attendre le dernier jour du temps pascal pour se confesser et communier.

 

666      

pavéye

PAVÉ  (fig.)

Ièsse su l’ pavéye.

T. L. Etre sur le pavé.

Se dit d’une personne qui n’a point de domicile, qui ne trouve pas où loger.

Signifie aussi être sans emploi, sans condition.

 

667     

pavéye

Rote todi, c’ èst tote pavéye.

cf. – rotè 797.

 

668     

payis

PAYS

I gn-a todi on payis po sauvè l’ ôte.

T. L. Il y a toujours un pays pour sauver l’autre.

Se dit plaisamment à quelqu’un qui vient de vous ren­dre service ou à qui vous avez rendu service.

 

669     

pèchi

PÊCHER

Pèchi padrî lès trûtes (/ l’ trûte).                  

T. L. Pêcher derrière les truites (/ la truite).

C’est être imprévoyant, agir sans réfléchir aux consé­quences.

 

670     

pèchon

POISSON

Ièsse come li pèchon è l’ êwe.

T. L. Etre comme le poisson dans l’eau.

C’est se trouver bien, être à son aise dans quelque lieu.

 

NB On dit aussi ironiquement: … è l’ bolante êwe.

T.L. … dans l’eau bouillante.

Ne pas être à son aise.

 

671      

pêle

PIQUE

Quand i n’ toûne nin dès pêles, c’est dès makes.

T. L. Quand il ne tourne pas des piques, c’est des trèfles.

Se dit à propos de quelqu’un qui ne connaît que revers à qui rien n’est favorable.

Par extension, se dit d’un ménage qui ne connaît que la discorde.

Note. — II y a dans cette expression allusion aux cartes à jouer de couleur  noire.

 

672     

pèlè

PELÉ

Pèlè come on rat (d’ èglîje).

T. L. Pelé comme un rat (d’église).

C’est être très pauvre, complètement ruiné.

 

673      

pèlè

Ièsse pèlè come on-ou.

T. L. Etre pelé comme un œuf.

C’est être complètement chauve.

 

674      

pèlè

I gn-aveut trwès pèlès èt deûs tondus.    

T. L. Il y avait trois pelés et deux tondus.

Se dit en parlant d’une réunion peu nombreuse.

Aussi: = … quate pèlès èt deûs tondus (ou: on tondu).

 

675      

pére

PÈRE

On n’ aprind nin à s’ pére à fè dès djon.nes.

T. L. On n’apprend pas à son père à faire des enfants.

Se dit lorsqu’un ignorant veut donner des leçons à un homme qui en sait plus que lui.

 

676

pére

Là co bin qui s’ pére a v’nu au monde divant li.

T. L. Il est heureux que son père soit né avant lui.

Se dit de quelqu’un qui, n’étant pas très courageux, peut profiter de la situation, de la fortune édifiée par son père.

 

677     

pia

PEAU

N’awè qui l’ pia su lès-ouchas.

cf. – oucha 612.

 

678     

pia

On n’ a qu’ one pia èt ça èst co rade ûsè.

T. L. On n’a qu’une peau et c’est encore vite usé.

Il faut savoir profiter de la vie, celle-ci étant toujours trop brève.

 

679     

pia

Li bièsse crèverè è s’ pia.

T. L. La bête crèvera dans sa peau.

Se dit d’une personne incorrigible.

 

680      

pia

Potchi fou di s’ pia.

T. L. Sauter hors de sa peau.

C’est se fâcher, se mettre en colère, réagir vigoureuse­ment.

 

681      

pia

I toûwereut on pû po-z-awè l’ pia.

cf. – pu 746.

 

682     

pîce

PIÈCE

Il a todi l’ pîce po mète au trau.

T. L. Il a toujours la pièce pour mettre au trou.

Se dit de quelqu’un qui a réponse à tout, qui ne se laisse pas facilement confondre, qui a l’esprit d’à-propos.

 

683     

pîce

Achetè po pîce di pwin.           

cf. – pwin 7,

 

684     

picète

PINCETTE

I n’ èst nin à djonde avou dès picètes.

cf. – djonde 322.

 

685     

pichi

PISSER

Ci n’ èst nin li qu’a pichi Moûse.

T. L. Ce n’est pas lui qui a pissé la Meuse. Se dit d’un homme sans esprit.

 

686     

pichi

C’ èst domadje qu’ èle piche.

T. L. C’est dommage qu’elle pisse.

C’est  une  réponse  ironique  à  l’éloge  exagéré  d’une femme.

 

687     

pîd

PIED

Fè d’ sès pîds èt d’ sès pougns.

T. L. Faire de ses pieds et de ses poings.

C’est se donner beaucoup de peine pour obtenir satis­faction, mener à bonne fin.

C’est user de tous les moyens pour réussir.

 

688     

pîd

Djouwè dès pîds èt dès pougns.

cf. – djouwè 334.

 

689     

pîd

Trouvè tchaussure à s’ pîd.

cf. – tchaussure 871.

 

690     

pîd

Awè on pîd dins li stri.

T. L. Avoir un pied dans l’étrier.

C’est être bien mis pour réussir, être avantageusement placé.

 

691      

pîd

Il è-st-ossi bièsse qui ses pîds.

cf. – bièsse 79.

 

692     

pîd

Tinu lès pîds tchôds.

T. L. Tenir les pieds chauds.

C’est poursuivre quelqu’un de ses assiduités, généra­lement dans un but intéressé ; faire une cour assidue.

 

693     

pîd

Awè bon pîd, bon-ouy.

T. L. Avoir bon pied, bon œil.

C’est se porter bien, être dans toute sa force.

Se dit surtout à propos d’un vieillard alerte et bien portant.

 

694     

pîd

Ni sawè su qué pîd dansè.

T. L. Ne savoir sur quel pied danser.

C’est ne savoir quelle contenance tenir, ne savoir quel parti  prendre. Variante : Ni pus sawè su que pîd baie.

T. L. Ne plus savoir sur quel pied baller.

 

695     

pîd

Mète lès pîds dins l’ plat.

T. L. Mettre les pieds dans le plat.

C’est réagir avec véhémence ; ne pas s’en laisser im­poser.

 

696     

pîd

On n’ a jamaîs mèyeû sès pîds qu’ dins sès vîs solès.

T. L. On n’a jamais meilleur ses pieds que dans ses vieux souliers.

Se dit en guise de conclusion lorsqu’on veut affirmer que rien ne peut prévaloir sur les habitudes et traditions dans lesquelles on vit généralement satisfait.

 

697     

piède

PERDRE

I n’ faut rin lèyi piède.

T. L. Il ne faut rien laisser perdre.

Il faut tirer profit de tout. Rien n’est inutile.

 

698     

piède

I n’ pièd rin à ratinde.

T. L. Il ne perd rien à at-endre.

Se dit de quelqu’un dont la conduite est répréhensible et dont la punition, pour être retardée, n’en est pas moins certaine.

 

699     

piède

I fait spès èwou qu’ i s’ pièd.

cf. – spès 836.

 

700     

pièrzin

PERSIL

Li ci qui r’plante do pièrzin,

Riplante li prumî d’ sès parints.

T. L. Celui qui replante du persil,

Replante le premier de ses parents.

C’est un préjugé populaire qui veut qu’en replantant du persil, on fait mourir son plus proche parent.

 

701      

pièrzin

On sèmereut do pièrzin dins sès-orèyes.

cf. – orèye 595.

 

702     

pindu

PENDU

I faureut ièsse pindu à on clau.

T. L. Il faudrait être pendu à un clou.

Cela signifie que pour certaines personnes, il convien­drait qu’on satisfasse sans aucun retard à leurs exigences.

 

703     

pindu

Awè do l’ cwade di pindu è s’ potche.

cf. – cwade 262.

 

704     

pingni

FRAPPER

I gn-a pont d’ avance do s’ pingni l’ tièsse au meur.

T. L. Il n’y a pas d’avance de se frapper la tête au mur.

Il est vain de se lamenter outre mesure, d’agir en déses­péré.

Note. — On ajoute parfois : i faurè co sogni lès boûrsias. (il faudrait encore soigner les bignes).

= … di bouchi s’ tièsse au meur.

 

705     

pîre

PIERRE

Foute dès pîres o djârdin (d’ one saquî).

T. L. Jeter des pierres dans le jardin (de quelqu’un).

C’est faire devant quelqu’un des railleries couvertes, des plaintes détournées, des reproches indirects, avec l’intention qu’il se les applique.

 

706     

pîre

On n’ saureut fè son.nè one pîre.

T. L. One ne saurait faire saigner une pierre.

On ne peut rien tirer d’un individu qui n’a rien.

S’em­ploie généralement à propos de débiteurs insolvables.

 

707     

pîre

Fè  d’ one pîre deûs côps.               

T. L. Faire d’une pierre deux coups.

C’est venir à bout de deux choses par un seul moyen, profiter de la même occasion pour terminer deux affaires.

 

708     

plantè

PLANTER

Arive qui plante.

T. L. Arrive qui plante.

Se dit en parlant de quelque chose qu’on veut faire au hasard, de tout ce qui peut arriver.

Note. — On ajoute parfois : j n’è mourrè qu’ lès pus malades (il n’en mourra que les plus malades).

 

709     

ploûre

PLEUVOIR

Djoke-tu, ti vas fè ploûre.             

T. L. Gare-toi, tu vas faire pleuvoir.

Se dit à quelqu’un qui chante faux pour l’inviter de cesser.

 

710      

pome

POMME

Lès pomes ni toumèt nin èrî d’ l’ aube.

T. L. Les pommes ne tombent pas loin de l’arbre.

Se dit des actes qui entraînent des conséquences immé­diates.

 

711      

pome

Aurdè one pome po l’ seu.

T. L. Garder une pomme pour la soif.

Ménager ,réserver quelque chose pour les besoins à venir.

 

712      

pome

Awè dès pomes à pèlè .

T. L. Avoir des pommes à peler.

C’est avoir  des  comptes  à  rendre,  des  difficultés  à affronter, des ennuis à subir.

 

713      

porcèssion

PROCESSION

On n’ saureut sonè èt ièsse à l’ porcèssion.

cf. – sonè 828.

 

714      

potia

FLAQUE

Quand on-a bin seu, on bwèt au potia.

cf. – seu 807.

 

715      

pougn

POING

Fè d’ sès pîds èt d’ sès pougns.

cf. – pîd 687.

 

716     

pougn

Djouwè dès pîds èt dès pougns.

cf. – djouwè 334.

 

717     

pougn

Ossi s’ pougn è s’ potche.             

T. L. Agiter son poing dans sa poche.

C’est ne rien dire, même en présence d’une injustice, pour ne pas nuire à ses intérêts.

 

718     

pougn

Awè l’ pougn djus.

T. L. Avoir le poing bas (détaché du bras).

C’est être complètement privé d’argent, ne plus pouvoir rien  entreprendre.

 

719     

pourcia

PORC

Quand l’ pourcia ènn’ a s’ sô, lès navias sont seurs.

T. L. Quand le porc en a son saoul, les navets sont sûrs.

Quand quelqu’un est comblé, il fait fi de tout ce qui l’entoure ; à gens repus il faut nourriture choisie.

= Quand lès pourcias sont sôs, …

Quand les porcs sont saouls, …

 

720     

pourcia

Il èst come li pourcia qui mougne on stron, il in.me ostant deur qui mol.

T. L. Il est comme le porc qui mange un étron, il aime autant dur que mou.

Peu importe, à celui qui peut s’adonner à son plus vif désir.

 

721      

pourcia

Ënn’ alè d’ssus crèsse come on pourcia quand i tone.

T. L. Marcher de côté comme un porc quand i tonne. C’est avoir une démarche contrefaite.

 

722     

pourcia

C’ èst todi l’ pus laîd pourcia l’ dêrin au batch.

T. L. C’est toujours le plus laid porc le dernier au bac.

Se dit ironiquement à celui qui reste le dernier à table

723     

pourcia

Il èst come li pourcia,  i tint di s’ rang.

T. L. Il est comme le porc, il tient de son rang.

Se dit ironiquement de quelqu’un qui s’habille bien ou qui donne l’impression de se détacher de son entourage.

Note. — Dans cette expression, il convient de noter le jeu dî mots : on ran d’ pourcia : c’est une soue à porcs, tinu on rang : c’est la place qu’on occupe dans l’opinion des hommes, par sa dignité, son mérite, etc.

 

724     

pourcia

Quand l’ pourcia ènn’ a s’ sô, i r’toûne li batch.

T. L. Quand le porc en a son saoul, il retourne le bac.

Se dit de quelqu’un qui étant satisfait ne se soucie point du sort des autres.

 

725     

pourcia

C’ èst l’ batch wîde qui faît grogni l’ pourcia.

cf. – batch 51.

 

726     

pourcia

Li batch si r’toûne afîye su l’ pourcia.

cf. – batch 53.

 

727     

pourcia

C’ èst d’ l’ ovradje di pourcia.

cf. – ovradje 625.

 

728     

pourcia

On bon pourcia n’est nin nârieûs di s’ batch.

T. L. Un bon porc n’est pas dégoûté de son bac. Quand on a bon appétit, tout semble bon.

 

729     

pôve

PAUVRE

Deûs pôves qui s’aîdèt,  l’ Bon Diè ‘nn’ è rît (d’ binaujetè).   

T. L. Deux pauvres qui s’aident, le Bon Dieu en rit (de contentement).

S’emploie pour souligner la beauté d’un geste chari­table posé par un pauvre à l’égard d’un autre malheureux.

Se dit parfois quand on a rendu service à quelqu’un et qu’on n’accepte aucune rétribution, aucune compensation.

Note. — On a l’impression que ce dicton a subi une altération dans sa finale qui en dénature le sens. Si l’on s’en rapporte à la teneur actuelle, Dieu ss moquerait de deux pauvres qui s’entraident, ce qui est un non sens. On comprendrait mieux qu; Dieu se réjouit de voir les efforts de ces deux pauvres qui veulent s’aider mutuellement. Ce proverbe existe à Verviers dans sa forme qui nous paraît complète : Deûs pôves qui s’aîdèt, li Bon Die è rêye di djôye.

 

730     

pôve

C’est todi au pôve li besace.

T. L. C’est toujours au pauvre la besace.

Il est superflu de se lamenter, on n’échappe pas à son

 

731      

poye

POULE

Foute li tchin dins lès poyes.

cf. – tchin 909.

 

732     

poye

Stron.nè l’ poye sins l’ fè criyi.

T. L. Etrangler la poule sans la faire crier.

C’est faire des exactions si  adroitement qu’il  n’y ait point de plaintes.

Réussir sans  bruit et sans éclat dans ses entreprises amoureuses.

C’est aussi se livrer à la débauche sans que nul ne s’en aperçoive.

Faire discrètement un mauvais coup.

 

733     

poye

I faureut one grande poye po lî prinde li viêr au cu.

T. L. II faudrait une grande poule pour lui prendre le ver au  cul.

Se dit ironiquement à propos de quelqu’un qui a de longues jambes.

 

734

poye

Ièsse come one poye qu’ pièrdu s’-t-ou.

T?L? Etre comme une poule qui a perdu sonoeuf.

C’est être inquiet, affairé.

735     

poye

Ièsse sérieûs come one poye qui piche.

T. L. Etre sérieux comme une poule qui pisse.

C’est être sérieux mal à propos. Gravité comique.

 

736     

poye

Touwè l’ poye po-z-awè l’ou.

T. L. Tuer la poule pour avoir l’œuf.

C’est se priver de ressources à venir pour un intérêt présent ; agir stupidement.

 

737     

poye

(Ci qu’ =) Quî vint d’ poye, grète voltî.             

T. L. Qui vient de poule, gratte volontiers.

Ordinairement les enfants tiennent des mœurs et des inclinations de leurs parents.

 

738     

poye

Lès poyes ponèt pau bètch.

T. L. Les poules pondent par le bec.

Le rendement dépend de la nourriture ; par extension, de l’effort consenti.

 

739     

poye

One poye qui pond on-ou tos lès djoûs, c’ è-st-one bone poye.

T. L. Une poule qui pond un œuf tous les jours, c’est une bonne  poule.

Il faut savoir se considérer satisfait ; à l’impossible nul n’est tenu, l’important est de progresser lentement mais sûrement.

 

740     

poye

Alè dwârmu avou lès poyes.

cf. – dwârmu 340.

 

741

poye

Fè l’ poye crèvéye.

T. L. Faire la poule crevée.

C’est chercher d’apitoyer en se plaignant exagérément d’un mal souvent imaginaire.

 

742     

poye

I vaut mia awè l’ ou è s’ mwin qu’ au cu do l’ poye.

cf. – ou 606.

 

743     

poye

Alè coûtchi avou lès poyes.

cf. – coûtchi 208.

 

744     

poyon

POUSSIN

Tourné à cu d’ poyon.

T. L. Tourner a cul de poussin.

Se dit d’une personne, d’une entreprise qui périclite.

 

745     

prêtchi

PRÊCHER

Prêtchi po s’ tchapèle.

cf. – tchapèle 863.

 

746     

POU

I touwereut on pû po-z-awè l’ pia.

T. L. Il tuerait un pou pour avoir la peau.

Se dit d’une personne  intéressée et avare, excessive­ment parcimonieuse.

 

747     

C’ è-st-on rodje pû.

T. L. C’est un rouge pou.

Se dit de quelqu’un qui fait montre d’une avarice ex­cessive.

 

748     

I branlereut on pû avou on want d’ bocse(û).             

T. L. Il masturberait un pou avec un gant de boxe(ur).

Se dit ironiquement de quelqu’un qui manifeste une grande patience pour effectuer un travail délicat.

= I touchetéyereut …

 

749     

Catchi sès pus dins sès tchausses.

T. L. Cacher ses poux dans ses bas.

C’est avoir de l’argent, être riche et n’en point faire étalage.

 

750      

puce

PUCE

Il aurè one bèle puce su s’ kète (/su s’-t-ouy / à sès couyes).        

T. L. Il aura une belle puce sur sa verge (/sur son oeil / à ses couilles).

Expression vulgaire qui se dit ironiquement à propos de quelqu’un qui convoite quelque chose mais qui n’aura qu’une amère déception.

 

751      

pupe

PIPE

Ènn’ awè por one bone pupe.

T. L. En avoir pour une bonne pipe.

C’est en avoir pour longtemps, soit pour exécuter un travail, soit pour parcourir un long chemin.

 

752     

pupe

Quand on achetéye one pupe, c’ èst nin po fè dès lâvemints.

T. L. Quand on achète une pipe, ce n’est pas pour faire des lavements.

Se dit à quelqu’un qui cherche à nier une évidence.

 

753     

putin

PUTIN

PUTAIN

Lès sôléyes èt lès putins morèt dins leû pia.

cf. – sôléye 826.

 

754     

pwès

POIS

Donè on pwès po rawè one féve.

T. L. Donner un pois pour avoir une fève.

C’est donner une chose avec l’intention d’en recevoir une autre plus avantageuse.

 

755     

pwès

Tapè lès pwès d’vant lès colons.

T. L. Taper les pois devant les pigeons.

C’est chercher à savoir, prévenir, tâter le terrain soit avant de s’engager dans une affaire, soit pour prévenir une justification.

 

756     

pwève

POIVRE

Travayi po do pwève (èt do sé).   

T. L. Travailler pour du poivre (et du sel).

C’est s’adonner à un travail sans juste rétribution.

C’est aussi avoir mal exécuté un travail qui doit être recommencé.

 

757     

pwin

PAIN

Achetè po pîce (/broke) di pwin.

T. L. Acheter pour pièce de pain.

C’est acquérir une chose de valeur pour peu d’argent.

 

758     

pwin

Awè s’ pwin cût (èt sès bougnèts sètchs).      

T. L. Avoir son pain cuit (et ses boulets (composés de charbon, d’argile et eau, faits maison)) secs.

C’est avoir sa subsistance assurée, avoir de quoi vivre en repos.

Note. — II arrive parfois que lorsque quelqu’un tire vanité « d’ awè s’ pwin cût », on lui réponde : As-se l’ idéye qui dj’ mougne li pausse. (As-tu l’idée que je mange la pâte).

 

759     

pwin

Awè do pwin su I’ plantche.

T. L. Avoir du pain sur la planche.

C’est être en principe surchargé de travail, avoir du travail pour une assez longue durée.

 

760     

pwin

lèsse ossi bon qui I’ pwin.

T. L. Etre aussi bon que le pain.

Se dit de quelqu’un extrêmement bon et doux.

 

761      

pwin

Elle a èprontè on pwin su l’fornéye.

T. L. Elle a emprunté un pain sur la fournée.

Se dit d’une jeune fille qui a eu un enfant avant de se marier.

 

762     

pwin

C’ èst do pwin bènit.

T. L. C’est du pain bénit.

Se dit quand il arrive quelque petit mal à une personne

qui l’a bien mérité.

 

763     

pwin

Il a mougni s’ blanc pwin d’vant s’ nwâr.

T. L. Il a mangé son pain blanc avant son noir.

Se dit de quelqu’un qui après avoir connu une vie heu­reuse éprouve de nombreuses difficultés.

 

764     

pwin

I n’ vaut nin l’ pwin qu’ i mougne.

T. L. Il ne vaut pas le pain qu’il mange.

Se dit d’un vaurien, d’un fainéant, de quelqu’un d’inu­tile.

 

765     

pwin

On lî a pris s’ pwin su s’ plantche.

T. L. On lui a pris son pain sur sa planche.

Se dit quand on a ôté à quelqu’un certains moyens de subsister.

 

766     

pwin.ne

PEINE

I faut bran.mint rinde pwin.ne divant d’ moru.

T. L. Il faut beaucoup rendre peine avant de mourir.

Cela signifie qu’il faut se donner beaucoup de mal au cours d’une existence.

 

767     

pwin.ne

Li ci qui veut sès win.nes, veut sès pwin.nes.

cf. – win.ne 1008.

 

768     

pwin.ne

Quand on conèt lès pwin.nes dès-ôtes, on rapice co lès sénés.

T. L. Quand on connaît les peines des autres, on reprend encore les siennes.

Quels que puissent être nos malheurs, on trouve tou­jours plus malheureux encore, et de le savoir est source de résignation.

 

769      

ramèchenè

RAMASSER

Elle a ramèchenè s’ pakèt.

cf. – paquet 652.

 

770      

ramon

BALAI

Lès novias ramons chovèt voltî.

T. L. Les nouveaux balais balayent volontiers.

Se dit de nouveaux venus qui font de l’excès de zèle (à l’usine, au bureau, etc.)

 

771      

ran

SOUE

I waîte su l’ djîvau po veûy si l’ pourcia è-st-o ran.

cf. – djîvau 321.

 

772      

rapèche

REPÊCHER

On maleûr, c’ èst d’ rapèche si bèle-mère qui s’ nèye.

cf. – maleûr 499.

 

773      

rapwartè

RAPPORTER

Ami po-z-èprontè, in.nemi po rapwartè.

cf. – èprontè 361.

 

774     

ratchi

CRACHER

Ostant ratchi au meur.        

T. L. Autant cracher au mur.

C’est vouloir faire une chose inutile ; sermonner en vain, prêcher dans le désert.

 

775     

ratchon

CRACHAT

I s’ nèyereut dins on ratchon.

T. L. Il se noierait dans un crachat.

Se dit d’un homme malheureux à qui rien ne réussit

 

776     

ratchon

Ci n’ èst qu’ on p’tit fayé ratchon d’ kète.        

T. L. Ce n’est qu’un vulgaire crachat de verge.

Expression très vulgaire, se dit d’une personne petite, chétive et maladive, souvent au cours d’une réaction colé­rique.

 

777     

rauve

RÂBLE

Êvoyi l’ rauve après l’ forgon.

T. L. Envoyer le râble après le fourgon (de four).

C’est envoyer un traînard pour en rappeler un autre.

 

778     

raueyû

ARRACHEUR

Mougni come on rauyeû.

cf. – mougni 562.

 

779     

ravisè

RESSEMBLER

I gn-a qu’ on stron po ravisè on stron.

cf. – stron 852.

 

780     

ravôtyi

ENTORTILLER

I s’ a fait ravôtyi come one vôte au laurd.

T. L. Il s’est fait entortiller comme une crêpe au lard. Se dit de quelqu’un qui s’est laissé berner.

 

781      

rèsselî

RATELIER

Mougni à deûs rèsselîs.

cf. – mougni 561.

 

782     

richurè

RÉCURER

Richurè s’ tchaudîre (/ s’ tchôdron).

T. L. Récurer sa chaudière (/ son chaudron).

C’est faire ses pâques.

 

783     

rif

RIF

Çu qui vint d’ rif,  èrva d’ raf.

T. L. Ce qui vient de rif, repart de raf.

C’est-à-dire que bien mal acquis ne profite jamais.

 

784     

rilûre

RELUIRE

Rilûre come lès couyes d’ on nwâr tchin.

T. L. Reluire comme les testicules d’un chien noir.

Expression vulgaire qui s’emploie pour marquer l’état de saleté d’un souillon.

 

785     

rilûre

Rilûre come on clau d’ keûve.

T. L. Reluire comme un clou de cuivre. Se dit d’une personne très propre.

 

786     

rin

BÂTON  DE FAGOT

Il a on rin foû di s’ fagot.

cf. – fagot 378.

 

787     

rin

RIEN

Avou rin, on faît rin.

T. L. Avec rien, on fait rien.

On ne saurait réussir quoi que se soit si on n’a quelque chose, quelques moyens, quelque secours pour y parvenir.

 

788     

rin

Padrî rin, i faît frèd.

T. L. Derrière rien, il fait froid.

La vie est pénible à supporter quana on manque de moyens de subsistance.

 

789     

rin

I n’ faît rin do matin èt l’ après-l’ dîner,  i s’ ripwèse.

T. L. Il ne fait rien le matin et l’après-midi il se repose.

Se dit d’un fainéant qui passe tout son temps dans l’oisi­veté.

 

790     

r(i)plantè

REPLANTER

Li ci qui r’plantc do pièrzin,

Riplante li prumî d’ sès parints.

cf. – pièrzin 700.

 

791      

robète

LAPIN

C’ è-st-on manadje di robètes.

T. L. C’est un ménage de lapins.

Se dit ironiquement d’un ménage qui a de nombreux enfants.

 

792     

rogneûs

GALEUX

Li ci qu’ èst rogneûs, qu’ i s’ grète.

T. L. Celui qui est galeux, qu’il se gratte.

Se dit à quelqu’un qui se croit concerné par certaines allusions, certains reproches qui sont évoqués lors d’une conversation.

 

793     

roncin

ÉTALON

On bon roncin pète bin en pichant.

T. L. Un bon étalon pète bien en pissant.

On peut parfois faire deux choses à la fois.

 

794     

roncin

I gn-a nu si p’tit roncin qui n’ fèye one trote en pichant.

T. L. Il n’y a pas d’étalon (si vulgaire soit-il) qui ne fasse un pet en pissant.

Il arrive que quelqu’un de réputation plutôt mauvaise puisse accomplir une très bonne action.

 

795     

rossète

ROUSSE

One bèle rossète n’ èst nin laîde.

T. L. Une belle rousse n’est pas laide.

Il y a différents types de beauté, il ne faut en rejeter aucun.

 

796     

rossia

ROUX

Djouwè on toûr di rossia tchin.

cf- ” djouwè 336.

 

797     

rotè

MARCHER

Rote todi, c’ èst tote pavéye.

T. L. Marche toujours, c’est pavé partout.

Se dit à quelqu’un pour lui signifier de persévérer qu’il est sur le bon chemin.

 

798     

rouston

TESTICULE

I s’ a faît sinte sès roustons.

T. L. Il s’est laissé sentir ses testicules.

Expression vulgaire, se dit de quelqu’un qui s’est laissé outrageusement duper.

 

799     

rwèd

RAIDE

Il è-st-ossi rwèd qu’ Bamban.

T. L. Il est aussi raide que Bamban.

Se dit de quelqu’un ou d’une chose qui manque de souplesse.

 

800     

salade

SALADE

One salade bin machîye, è-st-à mitan mougnîye.

T. L. Une salade bien mêlée, est à moitié mangée.

Lorsqu’un travail est bien combiné, il est à moitié fait.

 

801      

samwin.ne

SEMAINE

À l’ samwin.ne dès qwate djûdis.

T. L. À la semaine des quatre jeudis. Cela signifie : Jamais.

 

802     

samwin.ne

Ièsse dins s’ mwaîje samwin.ne

T. L. Etre dans sa mauvaise semaine.

Se dit d’une femme à l’époque des menstrues.

 

803     

samwin.ne

Long come one samwin.ne sins pwin.

T. L. Long comme une semaine sans pain. Se dit quand le temps paraît fort long.

 

804     

savate

SAVATE

I n’ faut nin rîre d’ on mau-tchaussi, gn-a dès savates po tortos.

cf. – tchaussure 872.

 

805      

savate

I gn-a si bia solèqui n’  divègne savate.

T. L. Il n’y a si beau soulier qui ne devienne savate. Signifie qu’il est vain de s’enorgueillir.

 

806     

seu

I n’ wase bauyi peû d’awè seu.

T. L. Il n’ose bâiller peur d’avoir soif.

Se dit d’un homme très parcimonieux, d’un avare.

 

807     

seu

Quand on-a bin seu, on bwèt bin au potia.

T. L. Quand on a bien soif, on boit bien dans les flaques d’eau.

La nécessité fait souvent faire des choses désagréables ou  pénibles.

 

808     

seu

Aurdè one pome po l’ seu.

cf. – pome 711.

 

809     

scaugne

COQUILLE

S’ il aureut dès-ous, i f’reut bin dès scaugnes.

T. L. S’il avait des œufs, il ferait bien des coquilles.

Se dit pour se moquer de quelqu’un qui aspire à vivre au-dessus de ses moyens.

 

810     

scole

ÉCOLE

Ièsse à bone sicole.

T. L. Etre à bonne école.

C’est être avec des gens très capables que ce soit pour enseigner le bien ou le mal.

 

811      

scole

Il a stî è scole quand lès maîsses alint mèchenè.

T. L. Il a été à l’école quand les maîtres allaient glaner.

Se dit de quelqu’un qui manque d’instruction qui n’a jamais rien appris, qui ne sait rien de rien.

 

812     

scorîye

FOUET

Il è-st-ossi sètch qu’ on côp di scorîye.

T. L. Il est aussi sec qu’un coup de fouet.

Se dit de quelqu’un excessivement maigre.

 

813     

s(i)mince

SEMENCE

Dimorè à s’mince.

T. L. Demeurer à semence.

C’est rester sans occasion de se marier.

 

814     

sindje

SINGE

On n’ aprind nin à on vî sindje à fè dès grimaces.

T. L. On n’apprend pas un vieux singe à faire des grimaces.

Se dit à quelqu’un qui se permet de vouloir conseiller ou critiquer une personne plus expérimentée que lui.

 

815     

sint Rok

SAINT-ROCH

Sint-Rok n’èva nin sins s’ tchin.

T. L. Saint-Roch ne s’en va pas sans son chien.

Se dit ironiquement à propos de deux personnes insé­parables.

 

816     

spale

ÉPAULE

Frotè l’ bone sipale.               

Frotter la bonne épaule.

C’est tenter d’amadouer pour obtenir quelque chose.

 

817     

spale

Il a todi stî laudje, maîs c’ èst dès spales.

cf. – laudje 459.

 

818     

spène

ÉPINE

Satchi one sipène foû do pîd d’ one saquî.

T. L. Tirer une épine du pied de quelqu’un.

C’est délivrer d’un grand embarras, d’une situation pé­nible, d’un empêchement.

Débarrasser de ce qui causait du souci.

 

819     

spène

Ewou qu’i gn’a dès rôses, i gn-a dès spènes.

T. L. Où il y a des rosés, il y a des épines.

C’est-à-dire que là où il y a du plaisir, il y a aussi de la peine ; un bonheur complet n’existe pas ; il n’y a pas de bonheur sans mélange.

 

820     

spène

On dîreut qu’ èle rote su dès spènes (= su dès-ous).              

T. L. On dirait qu’elle marche sur des épines.

Se dit d’une femme ayant une démarche peu naturelle.

 

821      

spène

On dîreut onk qui mougne dès spènes.

T. L. On dirait un qui mange des épines.

Se dit de quelqu’un qui mange sans appétit.

 

822     

spène

Awè one tièsse come on bouchon di spènes.

cf. – tièsse 948.

 

823     

spotchi

ÉCRASER

C’ èst todi li p’tit qu’ on spotche.

T. L. C’est toujours le petit qu’on écrase.

Signifie que les faibles sont toujours opprimés par les puissants.

 

824     

staurè

RENVERSÉ

I n’ a jamaîs abatu qu’ dès staurès.

T. L. Il n’a jamais abattu que des renversés.

Se dit à propos d’un fainéant et vantard  par surcroît.

 

825     

solè

SOULIER

I gn-a si bia solè qui n’ divègne savate.

cf. – savate 805.

 

826     

sôléye

SOÛLARD

Lès sôléyes èt lès putins morèt dins leû pia.

T. L. Les soûlards et les putains meurent dans leur peau.

Cela signifie que rarement un méchant s’amende.

 

827     

sonè

SONNER

Sonè à aîsse.

 

828     

sonè

On n’ saureut sonè (lès clokes / à mèsse) et ièsse à l’ porcèssion.

T. L. On ne saurait sonner (les cloches / à la messe) et être à la procession.

Il est malaisé de faire deux choses à la fois.

 

829     

sope

SOUPE

C’ èst dins lès vîyès marmites qu’ on faît lès mèyeûses dès sopes.

cf. – marmite 515.

 

830     

soris

SOURIS

Pôve soris qui n’ a qu’ on trau.

T. L. Pauvre souris qui n’a qu’un trou.

Quand on n’a qu’une ressource, qu’un expédient, il est difficile de réussir, de se tirer d’affaire.

 

831      

sôte

SORTE

Ièsse do l’ sôte qu’ i gn-a l’ pus.

T. L. Etre de la sorte qu’il y en a le plus.

C’est un homme comme on en trouve beaucoup ; qui ne s’élève pas au-dessus du niveau ordinaire.

 

832     

sôte

I faut totes sôtes di djins po fè on monde.

T. L. Il faut toutes sortes de gens pour faire un monde. Tous les caractères sont dans la nature.

 

833      

souwè

SUER

I n’ a jamaîs souwè qu’ dès pîds.

T. L. Il n’a jamais suer que des pieds.

Se dit d’un paresseux qui n’a jamais beaucoup travaillé.

 

834     

sôye

SOIE

Pus fin qu’ li, c’ èst do l’ sôye.

cf. – fin 399.

 

835     

spani

SEVRER

Awè stî spani avou on sorèt.

T. L. Avoir été sevré avec un hareng-saur.

Se dit lorsqu’on éprouve une soif insatiable mais s’adresse plus généralement encore à l’égard d’un ivrogne invétéré.

 

836     

spès

ÉPAIS

I faît spès èwou qu’ i s’  pièd.

T. L. Il fait épais (sombre) où il se perd.

Se dit généralement à propos d’un homme

 

837     

sporon

ÉPERON

C’ èst li sporon qui faît li tch’vau.

T. L. C’est l’éperon qui fait le cheval.

Un peu de sévérité est utile pour donner une bonne éducation.

 

838     

stampè

STAMPÈ

METTRE DEBOUT

I s’ faut bin abachi èwou qu’ on n’ si sét stampè.

cf. – abachi 3.

 

839     

stofè

FROMAGE

Faute di bûre, on mougne do stofè.

cf. – bure 127.

 

840     

stoumak

ESTOMAC

Awè on stoumak di fiêr.

T. L. Avoir un estomac de fer.

C’est avoir un bon estomac, digérer tout et facilement.

 

841     

stri

ÉTRIER

Awè on pîd dins li stri.

cf. – pîd 690.

 

842     

stron

ÉTRON

Pus r’moûwe-t-on on stron, pus flaîre-t-i.

T. L. Plus on remue un étron, plus il sent.

Plus  on   approfondit  une   mauvaise  affaire,  plus  on déshonore ceux qui y ont participé.

 

843     

stron

Satchi l’ cu foû  do stron.

T. L. Tirer le cul hors de l’étron.

C’est tirer quelqu’un d’une mauvaise affaire.

 

844     

stron

Ièsse ricassi come on stron su one palète.

T. L. Etre rechassé comme un étron sur une palette. C’est être mis dehors sans façon, brutalement.

 

845     

stron

I n’ a nin on stron è s’-t-ouy.

T. L. Il n’a pas un étron dans son œil.

Se dit ironiquement à quelqu’un  qui  s’imagine être clairvoyant, mais qui ne voit que ce que tout le monde voit.

 

846     

stron

C’ è-st-on stron mau tchî.

T. L. C’est un étron mal chié.

Se dit de quelqu’un qui a mauvais caractère.

 

847     

stron

On stron vaut bin qu’on l’ riwaîte.

T. L. Un étron vaut bien qu’on le regarde.

C’est la réponse ironique que l’on fait à quelqu’un qui s’inquiète de savoir pourquoi on le regarde.

 

848     

stron

On lî a tchôkè s’ nez dins si stron.

T. L. On lui a mis son nez dans son étron.

C’est établir, prouver sa culpabilité à quelqu’un ; lui faire prendre conscience de sa responsabilité.

 

849     

stron

Awè do stron à s’ pagna.

cf. – pagna 629.

 

850     

stron

C’ è-st-ossi râre qui do stron d’ pape.

T. L. C’est aussi rare qu’un étron de pape.

Se dit d’une chose excessivement rare et difficile à trouver.

 

851      

stron

On n’ trouve nin ça dins on stron di tch’vau.

T. L. On ne trouve pas cela dans un crottin de cheval.

Se dit généralement en guise de satisfaction lorsqu’on réalise une importante économie lors d’un achat ; lorsqu’on reçoit une aide matérielle imprévue.

S’emploie parfois aussi quand on parle d’une chose difficile à trouver.

 

852     

stron

I gn-a qu’ on stron po ravisè on stron.

T. L. Il n’y a qu’un étron pour ressembler un étron.

Les enfants héritent souvent des défauts de leurs parents

 

853     

stron

On n’est jamaîs kichitè qu’ pa do stron.

cf. – kichitè 450.

 

854     

stron.nè

ÉTRANGLER

Stron.ne l’ poye sins l’ fè criyi.

cf. – poye 732.

 

855     

talon

TALON

Dj’ in.me ostant veûy sès talons qu’ sès bètchètes.

T. L. J’aime autant voir ses talons que ses pointes.

Se dit de quelqu’un qu’on n’éprouve aucun plaisir à rencontrer ou qu’on aspire à voir partir.

 

856     

tanflè

HALETER

I tanfèle come on boû.

T. L. Il halète comme un bœuf.

Se dit de quelqu’un qui est à bout de souffle. Note. — On ajoute parfois : mau touwè (mal tué).

 

857     

taurd

TARD

I n’ èst jamaîs trop taurd po bin fè.

T. L. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Il vaut mieux prendre une bonne résolution tardive­ment que de n’en prendre pas du tout.

 

858     

tatche

TACHE

On n’ cause jamaîs d’ one florîye vatche si èle n’ a nin one tatche.

cf. – vatche 965.

 

859     

tchandèle

CHANDELLE

Brûlè l’ tchandèle pa lès deûs d’bouts.

T. L. Brûler la chandelle par les deux bouts.

C’est se livrer à la fois à des excès de genres différents.

 

860     

tchandèle

Li djeû n’ vaut nin l’ tchandèle.

T. L. Le jeu ne vaut pas la chandelle.

La chose dont il s’agit ne mérite pas les soins qu’on en prend, les peines qu’on se donne, la dépense qu’on fait, les risques qu’on court.

 

861      

tchandèle

On n’ saureut braîre èt t’nu l’ tchandèle.

cf. – braîre 117.

 

862      

tchapèle

CHAPELLE

Fè lès tchapèles.

T. L. Faire les chapelles.

C’est s’arrêter dans tous les cafés.

 

863     

tchapèle

Prêtchi po s’ tchapèle.

T. L. Prêcher pour sa chapelle.

Se dit de quelqu’un qui agit en égoïste et dont l’intérêt est le premier mobile des actions.

 

864      

tchapia

CHAPEAU

S’ i vindereûve dès tchapias, lès-èfants vêrint au monde sins tièsse.

T. L. S’il vendait des chapeaux, les enfants naîtraient sans tête.

Se dit de quelqu’un qui ne peut réussir en rien, à qui tout tourne mal.

 

865     

tchau

CHAIR

Ci n’ èst nin do l’ tchau po vosse grognon.

T. L. Ce n’est pas de la viande pour votre bouche.

Se dit à quelqu’un qui a des prétentions trop ambi­tieuses.

 

866     

tchau

I n’ a qu’ do l’ mwate tchau d’zos sès brès.

T. L. Il n’a que de la chair morte sous ses bras.

Se dit d’un paresseux qui répugne à tout effort.

 

867     

tchaudîre

CHAUDIÈRE

Li crama loume voltî l’ tchaudîre : nwâr cu.

cf. – crama 213.

 

868     

tchaudîre

Richurè s’ tchaudîre.

cf. – richurè  782.

 

869      

tchaudron

CHAUDRON

C’est todi l’tchaudron qui loume li crama : nwâr eu.

T. L. C’est toujours le chaudron qui appelle la crémaillère : Cul  noir.

C’est donner à un autre un ridicule que l’on a soi-même. Se dit aussi quand une personne se moque d’une autre personne qui aurait autant de sujet de se moquer d’elle.

 

870     

tchausse

BAS

Catchi sès pûs dins sès tchausses.

cf. – pu 749.

 

871     

tchaussure

CHAUSSURE

Trouvè tchaussure à s’ pîd.

T. L. Trouver chaussure à son pied.

Se dit à propos d’une jeune fille ou d’un jeune homme qui a rencontré l’âme sœur.

 

872     

tchaussure

I n’ faut nin rîre d’ on mau-tchaussi, gn-a dès savates po tor-tos.

T. L. Il ne faut pas rire d’un mal-chaussé, il y a des savates pour tous.

Il n’est pas bon de se moquer d’un malheureux, l’adver­sité peut nous atteindre.

 

873      

tchèrète

CHARRETTE

Ça n’ vout nin dire : tchèrète.

T. L. Cela ne veut pas dire : charrette. Cela ne prouve absolument rien.

 

874    

tchèrûwe

CHARRUE

Mète li tchèrûwe divant lès bous.   

T. L. Mettre la charrue devant les bœufs.

C’est commencer par où on devrait finir ; faire avant ce qui devrait être fait après ; travailler en dépit du bon sens.

= Brider si tch’vau pau cu.

T.L. Brider son cheval par le derrière.

 

875     

tchèt

CHAT

Is s’ vèyèt voltî corne tchin et tchèt.

cf. – veûy voltî 970.

 

876     

tchèt

On n’achetéye nin on tchèt dins on satch.

T. L. On n’achète pas un chat dans un sac.

Il ne faut pas conclure un marché sans connaître l’ob­jet dont on traite.             Si «u.£«^

 

877     

tchèt

I n’ faut nin dispièrtè l’tchèt qui dwâme.

T. L. Il ne faut pas éveiller le chat qui dort.

Il ne faut pas réveiller une affaire qui était assoupie ; il ne faut pas à mauvais escient revenir sur le passé.

 

878     

tchèt

Quand lès tchèts sont-st-èvôyes, lès soris dansèt.

T. L. Quand les chats sont partis, les souris dansent.

Quand les responsables sont absents, les subordonnés en prennent facilement à leur aise.

 

879     

tchèt

Fè l’ tchèt.

T. L. Faire le chat.

C’est faire l’école buissonnière et par extension s’ab­senter de son travail.

 

880     

tchèt

Lançoz on tchèt è l’ aîr, i r’toumerè su sès pates.

T. L. Lancez un chat en l’air, il retombera sur ses pattes.

Se dit d’un  homme adroit qui sait toujours se tirer d’affaire.

Se dit aussi parfois à propos de quelqu’un qui ne peut se défaire de ses habitudes.

 

881     

tchèt

Quand l’ tchèt a tchî, il èva èri.

T. L. Quand le chat a foiré, il s’en éloigne.

Se dit de quelqu’un qui s’éclipse après avoir mis du désordre ou semé la discorde.

 

882     

tchèt

C’ è-st-on tchèt d’ après l’ Sint-Djan.

T. L. C’est un chat d’après la Saint Jean.

Se dit d’un bébé, d’un enfant qui ne profite pas bien, qui reste quelque peu chétif.

 

883     

tchèt

II est coùe lès tchèts, i faît aujîmint l’ gros dos.

T. L. Il est comme les chats, il fait facilement le gros dos.

Se dit de quelqu’un qui a mauvais caractère et qui se fait facilement menaçant.

 

884     

tchèt

Lès-èfants d’ tchèt mougnèt voltî dès soris.

T. L. Les enfants de chat mangent volontiers des souris.

Ordinairement les enfants héritent des mœurs et des inclinations de leurs parents.

 

885     

tchèt

I gn-a nin d’ qwè bate on tchèt.

T. L. Il n’y a pas de quoi battre un chat.

Se dit lorsque le reproche ou la faute dont il s’agit n’est qu’une bagatelle,

 

886     

tchèt

C’ è-st-on mouchon po l’ tchèt.

cf. – mouchon 557.

 

887     

tchèt

Li tchèt a tchî o l’ maî.

T. L. Le chat a foiré dans le pétrin.

Signifie qu’un malencontreux incident a perturbé la marche normale des choses.

 

888     

tch(i)vau

CHEVAL

Ièsse li tch’vau d’ cinse do l’ maujone.

T. L. Etre le cheval de ferme de la maison.

Etre celui ou celle sur qui repose toute la responsabilité du ménage. S’emploie plus généralement lorsqu’il s’agit d’un enfant qui doit assumer ces responsabilités.

 

889     

tch(i)vau

Èbridè si tch’vau pa l’ quèwe.

T. L. Brider son cheval par la queue.

C’est s’y prendre maladroitement et à contre-sens dans l’exécution d’un travail, dans l’entreprise d’une affaire.

 

890     

tch(i)vau

C’ èst todi li tch’vau qui mine l’ atèléye qu’ a lès côps di scorîye.

T. L. C’est toujours le cheval qui conduit l’attelage qui re­çoit les coups de fouet.

C’est la personne qui est placée à la tête d’une affaire qui est la plus exposée à en subir les désagréments.

 

891      

tch(i)vau

C’ èst li sporon qui faît li tch’vau.

cf. – sporon 837.

 

892     

tch(i)vau

Si t’ aleus dîre ça à on tch’vau d’ bwès, i t’ pitereut.

T. L. Si tu allais dire ça à un cheval de bois, il te donnerait des coups de pied.

Se dit quand quelqu’un avance un mensonge. (p)   

893     

tch(i)vau

Montè su sès grands tch’vaus.

T. L. Monter sur ses grands chevaux.

C’est se fâcher, se mettre en colère et crier pour vou­loir dominer son interlocuteur.

 

894     

tch(i)vau

On n’ trouve nin ça dins on stron di tch’vau.

cf. – stron 851.

 

895      

tchin

CHIEN

Nos tchins ni tchèssèt pus èchone.

T. L. Nos chiens ne chassent plus ensemble.

C’est vivre en mésintelligence.

Se dit aussi quand on est d’opinion  contraire.

 

896     

tchin

Ièsse come on tchin qui stron.ne.

T. L. Etre comme un chien qui étrangle.

C’est être dans une situation fâcheuse, désespérée.

 

897    

tchin

Vikè come on tchin.                           

T. L Vivre comme un chien.

C’est vivre dans la débauche et le libertinage.

 

898     

tchin

Gn-a pus d’ on tchin qu’ on loume Picâr.

T. L. Il y a plus d’un chien qui s’appelle Picard.

Se dit à propos d’une chose qui n’est pas rare.

S’em­ploie également quand il y a plusieurs personnes qui portent le même nom que celle dont on parle et qu’il y a confusion.

 

899     

tchin

Lès djon.nes tchins ni tûsèt qu’ à djouwè.

T. L. Les jeunes chiens ne pensent qu’à jouer.

La jeunesse est évaporée, imprévoyante.

 

900     

tchin

Ièsse ètèrè come on tchin.

T. L. Etre enterré comme un chien.

C’est être enterré civilement.

 

901      

tchin

Is s’ vèyèt voltî come tchin èt tchèt.

cf. – veûy voltî 970.

 

902     

tchin

Is s’ vèyèt voltî come dès tchins d’ barakîs.

cf. – veûy voltî 971.

 

903     

tchin

I grûle todi come on tchin d’ tchèrète.

T. L. Il gronde toujours comme un chien de charette.

Se dit à propos d’un éternel mécontent.

 

904     

tchin

On bat bin s’ tchin qu’ on nè l’ touwe nin.

T. L. On bat bien son chien qu’on ne le tue pas.

En toute chose il faut savoir nuancer.

 

905     

tchin

Quand on vout bate on tchin, on trouve todi bin on baston.

T. L. Quand on veut battre un chien, on trouve toujours un bâton.

Les prétextes ne manquent jamais quand on veut ac­complir une mauvaise action.

 

906     

tchin

On n’ atèle nin lès tchins avou dès saucisses.

T. L. On n’attache pas les chiens avec des saucisses.

Il ne faut tenter personne ; il faut employer les moyens adéquats pour éviter les déceptions.

 

907      

tchin

Tchin arèdji agne tos costès.

T. L. Chien enragé mord partout.

Ceux dont les passions sont excitées, ne sont pas diffi­ciles dans leurs choix.

 

908     

tchin

Tron.nè come on tchin qui tchît (dès lokes).

T. L. Trembler comme un chien qui foire (/ qui chie des loques).

C’est éprouver un tremblement nerveux soit de colère, de crainte ou de froid.

 

909     

tchin

Foute li tchin (ou : tchèt) dins lès poyes.          

T. L. Jeter le chien (ou chat) dans les poules. C’est semer la discorde.

 

910      

tchin

Awè one umeûr di rossia tchin.

cf 960 umeûr

 

911     

tchin

Lès nwârs tchins courèt ossi ratd qui lès blancs.

T. L. Les chiens noirs courent aussi vite que les blancs. Cela signifie que l’un vaut l’autre.

 

912     

tchin

Li ci qui vout bate (ou : s’ vout fé quite di) s(i) tchin, i dit qu’ il è-st-arèdji.

T. L. Celui veut battre (ou : se débarrasser de) son chien, il dit qu’il est enragé. Tout peut servir de prétexte quand on le veut.

 

913     

tchin

Li ci qui vout dès djon.nes di tchin, qu’ i ‘nn’ aclève.

T. L. Celui qui veut des chiots, qu’il en élève.

Se dit à quelqu’un qui aspire à l’aboutissement d’un désir pour lui conseiller de recourir aux moyens adéquats.

 

914     

tchin

Sint Rok n’ èva nin sins s’ tchin.

Cf 815 Sint Rok

 

915       

tchin

Il èst come lès tchins, i bawîye d’vant l’ côp.

T. L. Il est comme les chiens, il aboie avant le coup.

Se dit de quelqu’un qui a peur sans sujet ou qui se plaint avant de sentir le mal.

 

916     

tchin

Po rin, lès tchins vont à maule.

T. L. Pour rien, les chiennes reçoivent le mâle.

Réponse que l’on fait à une personne qui vous deman­de de faire quelque chose pour rien.

Note. — On ajoute parfois : èt po lès bias, on paye co. (et pour les beaux, on paye encore).

 

917     

tchin

Rilûre come lès couyes d’ on nwâr tchin. (expression grossière)

Cf 784 rilûre

 

918     

tchin

Bwêrlè come on tchin qui stron.ne.

Cf  134 bwêrlè

 

919     

tchin

Lès parints n’ sont nin dès tchins.

Cf 656 parint

 

920     

tchin

Traîti come on tchin.

Cf 953 traîti

 

921      

tchin

I boure è s’ panse come on tchin d’ taneû. (expression grossière)

Cf 643 panse

 

922     

tchin

On n’  dimande nin à on tchin s’ i vout on-oucha.

T. L. On ne demande pas à un chien s’il veut un os.

On ne tente pas quelqu’un lorsque on ne peut douter d’une réponse affirmative.

 

923     

tchin

Ièsse ricî come on tchin dins on djeû d’ guîyes.

Cf 440 guîye

 

924     

tchîr 1

CHER

Li tchîr est sovint l’ bon martchi.

T. L. Le cher est souvent le bon marché.

Ce qui coûte cher est toujours de qualité supérieure et par conséquent plus avantageux.

 

925     

tchîr 2

CHIER (NDLR terme grossier en wallon, comme en français, même si les francophones en usent abondamment)

Fè tchîr dès pîres di fusik.

T. L. Faire chier des pierres de fusil.

Importuner d’une manière exaspérante.

 

926     

tchîr 2

Li ci qui ratind après l’ cu d’ on-ôte po tchîr, crève di mau d’ panse.

T. L. Celui qui attend après le cul d’un autre pour chier, crève de mal au ventre.

Il n’est pas conseillé de compter sur l’aide d’autrui, ni de fonder des projets dans l’espoir d’un hypothétique héri­tage.

 

927 

tchîr 2

Ènn’ awè à tchîr dissus.

T. L. En avoir à chier dessus.

C’est en avoir en grande quantité, en grande abondance

 

928

tchîr 2

Il èst trop taurd do mète si mwin à s’ cu quand on a tchî.

T. L. Il est trop tard de mettre sa main à son cul quand on a  chié.

Il est inutile de prendre des précautions quand le mal est arrivé, quand il n’est plus temps de l’éviter.

 

929

tchîr 2

Alè tchîr è l’ èglîje èt dîre qui c’ èst lès sints.

T. L. Aller chier dans l’église et dire que ce sont les saints.

Se dit à une personne qui cherche à endosser à autrui une faute qu’elle a commise; c’est faire preuve d’hypocrisie.

 

930

tchîr 2

II a tchî dins mes botes.

T. L. Il a chié dans mes bottes.

Se dit de quelqu’un à qui on retire son estime pour manque de loyauté.

 

931

tchîr 2

Quî-ce qui m’ a tchî ça èt qui n’ l’ a nin rascouviè ?

T. L. Qui est-ce qui m’a chié ça et qui ne l’a pas recouvert ?

Se dit ironiquement d’une personne qui taquine volon­tiers, d’un espiègle, d’un farceur.

 

932  

tchîr 2

I n’ si faut nin lèyi tchîr o l’ mwin.

T. L. Il ne faut pas se laisser chier dans la main.

Il ne faut pas se laisser insulter, ni se laisser abuser.

 

933     

tchîr 2

Si lèyi tchîr o l’ gueûye.

Cf 434 gueûye

 

934     

tchîr 2

Fè tchîr dès viêrs.

T. L. Faire chier des vers.

C’est exaspérer.

 

935     

tchîr 2

Awè d’ l’ ovradje à tchîr dissus.

Cf 624 ovradje

 

936     

tchîr 2

On bon mouchon n’ tchît jamaîs dins s’ nid.

Cf 556 mouchon

 

937

tchîr 2

Li pus fwârt qu’i l a bouté, c’ èst po tchîr.

Cf 115 bouté

 

938 

tchîr 2

Fè tchîr dès lokes.

T. L. Faire chierdes loques.

Importuner quelqu’un à l’excès.

 

939

tchôd

CHAUD

Èlle è-st-ossi tchôde qui l’ vèra d’ l’ uch di l’ infêr.

T. L. Elle est aussi chaude que le verrou de la porte de l’en­fer.

Se dit d’une femme en proie à la sève des passions, qui est avide de plaisirs sexuels.

 

940     

tète

SEIN

Awè pus d’ panse qui d’ tètes.

Cf 634 panse

 

941      

tièsse

TÊTE

Mète si tièsse à côpè.

T. L. Mettre sa tête à couper.

Façon très énergique d’affirmer la vérité.

 

942

tièsse

Quand il a one saqwè è s’ tièsse, i n’  l’ a nin à s’ cu. (expr. vulgaire)

T. L. Quand il a une chose en tête, il ne l’a pas à son cul.

Se dit des personnes opiniâtres, qu’aucune considéra­tion ne peut faire céder.

 

943

tièsse

Cause à m’ cu, m’ tièsse èst malade. (expr. vulgaire)

Cf 255 cu

 

944   

tièsse

Awè s’ tièsse su sès spales.

T. L. Avoir sa tête sur ses épaules.

C’est être conscient de ses responsabilités et apte à y faire face avec une saine détermination.

 

945     

tièsse

Quand on n’ a nin l’ tièsse, i faut awè lès djambes.

T. L. Quand on n’a pas la tête, il faut avoir les jambes.

Se dit à une personne qui, ayant oublié une commission dont elle était chargée, se voit dans la nécessité de recom­mencer sa course.

 

946     

tièsse

N’ awè ni cu ni tièsse.

cf. 238 cu

 

947     

tièsse

Ènn’ awè pa-d’zeû l’ tièsse.

T. L. En avoir par-dessus la tête.

C’est en avoir trop, être saturé, obsédé.

 

948     

tièsse

Awè one tièsse come on bouchon di spènes.

T. L. Avoir une tête comme un buisson d’épines.

Se dit de quelqu’un qui a les cheveux en broussaille.

949     

tigneûs

TEIGNEUX

Ièsse franc come on tigneûs.

T. L. Etre franc comme un teigneux.

C’est n’avoir peur de rien, être hardi jusqu’à l’impu­dence.

 

950     

timps

TEMPS

I vint todi on timps.

T. L. Il vient toujours un temps.

Se dit généralement pour dire que rien ne reste impuni.

 

951      

touche

PRÉSENTATION

N’awè ni cougne, ni touche.

cf. – cougne 204.

 

952     

touwer

TUER

I n’ faut nin todi touwè ç’ qu’ èst craus.

T. L. Il ne faut pas toujours tuer ce qui est gras.

C’est un conseil de modération, il ne faut pas abuser de la générosité des personnes charitables.

 

953      

traîtî

TRAITER

Traîti come on tchin.

T. L. Traîter comme un chien.

C’est traiter quelqu’un avec rigueur, sans aucun respect et sans aucune attention.

 

954      

trau

TROU

Il a todi l’ pîce po mète au trau.

cf. 682 pîce.

 

955      

trau

Pôve soris qui n’ a qu’on trau.

cf. 830 soris.

 

956      

trossî

TROUSSER

C’è-st-on vî trosseû d’ cote.

cf. 199 cote.

 

957      

trossî

Èle ritrosse pus aujîmint sès cotes qui d’ lès ristinde.

cf. 200 cote.

 

958      

trûte

TRUITE

Pèchi padrî lès trûtes.

cf. 669 pèchî.

 

959      

tûser

PENSER

Lèyoz tûzè lès bèguènes, èlle ont mia l’timps qu’ vos.

T. L. Laissez penser les béguines, elles ont mieux le temps que vous.

Se dit à quelqu’un qui lambine et qui cherche prétexte en arguant la réflexion.

 

960     

umeûr

HUMEUR

Awè one umeûr di rossia tchin.

T. L. Avoir une humeur de chien roux.

C’est avoir un vilain caractère.

Note. — Le chien roux passe pour attaquer traîtreusement.

 

961      

vacha

CERCUEIL

C’ èst dès claus d’ vacha.

cf. 161 clau.

 

962     

vacha

Rachonè dès claus d’ vacha.

cf. 162 clau.

 

963      

vatche

VACHE

Quand I’ vatche èst po crèvè, èle si c’tape.

T. L. Quand la vache est pour crever, elle s’agite.

Généralement les gens qui sont près de la ruine tentent de donner le change ou agissent avec méchanceté.

 

964     

vatche

Comprinde boû po vatche.

cf. 103 boû.

 

965     

vatche

On n’ cause nin d’ one florîye vatche s’ èle n’a nin one tatche

T. L. On ne parle pas d’une vache marbrée si elle n’a pas une tache.

On n’accuse pas celui dont la conduite ne laisse abso­lument aucune prise à la médisance. Une mauvaise réputa­tion est souvent méritée.

 

966     

vèrité

VÉRITÉ

Li vèrité n’ èst nin todi bone à dîre.

T. L. La vérité n’est pas toujours bonne à dire.

Il ne suffit pas d’avoir raison, il faut avoir du tact.

 

967 

vèsse

VESSE

S’ ènnè fè por one vèsse mau toûrnéye.

T. L. S’en faire pour une vesse mal tournée.

C’est se morfondre, se lamenter pour une futilité.

 

968     

vèt’

VERT

Il a stî coudu vèt’.

cf. 203 coude.

 

969     

veûy

veûy voltî

AIMER

On s’ veut bin voltî sins s’ fè tant d’ fièsse.

T. L. On s’aime bien sans se faire tant de fête.

Les témoignages excessifs d’amitié ne sont pas toujours le reflet des sentiments qu’on éprouve.

 

970     

veûy

Is s’ vèyèt voltî come tchin èt tchèt.

T. L. Ils s’aiment comme chien et chat.

Se dit de personnes qui ne peuvent se supporter, qui sont toujours en passe de se quereller.

 

971      

veûy

Is s’ vèyèt voltî come dès tchins d’ barakîs.

T. L. Ils s’aiment comme des chiens de forains.

Note. — Même sens que le précédent.

 

972     

VIEUX

Pus vî, pus sot.

T. L. Plus vieux, plus sot.

Se dit le plus souvent d’un vieillard qui épouse une jeune fille ou qui fait une sottise que la jeunesse seule pour­rait excuser.

 

973

Pus vî qu’ lès rouwales.

T. L. Plus vieux que les ruelles. C’est fort vieux, très connu.

 

974  

via

VEAU

Audjoûrdu on via, dimwin one aumaye.

T. L. Aujourd’hui un veau, demain une génisse.

Se dit à quelqu’un qui se montre exigeant, d’un égoïsme insatiable jamais satisfait.

 

975 

via

Quand on bwêrléye come on via, on mosture qu’ on è-st-one bièsse.

cf. 136 bwêrlè.

 

976

via

Ièsse rilètchi come on via qu’a deûs méres.

T.  L.  Etre tout léché comme un veau qui a deux mères.

Se dit ironiquement de quelqu’un qui a fait grande toi­lette, qui étrenne un nouveau costume.

 

977

via

Il a ètindu braîre on via minsi n’ sét nin dins qué stauve.

T. L. Il a entendu beugler un veau mais il ne sait pas dans quelle étable.

Se dit ironiquement de quelqu’un qui raconte mal ce qu’il a entendu dire.

 

978

via

Li ci qu’ èst via, c’ èst por on-an ; li ci qu’ èst bièsse c’ èst po todi.

T.  L. Celui qui est veau, c’est pour un an ; celui qui est bête c’est pour longtemps.

Se dit généralement pour excuser le manque d’expé­rience d’une jeune personne qui peut encore s’amender mais aussi parfois pour souligner la totale incapacité de quelqu’un.

 

979

viêr

VER

Satchî lès viêrs foû do nez.

cf. 587nez.

 

980     

viêr

Va-z-è aus viêrs, il a ploû !

T. L. Va-t-en aux vers, il a plu !

Se dit ironiquement à quelqu’un d’ennuyeux.

 

981      

viker

VIVRE

On n’ vike nin d’ l’ aîr do timps.

T. L. On ne vit pas de l’air du temps.

Se dit à quelqu’un qui aime paresser, pour l’encourager à travailler.

 

982     

viker

I faut qu’ tot l’ monde vike.

T. L. Il faut que tout le monde vive.

Il faut laisser ou fournir à chacun les moyens de pour­voir à son existence.

 

983     

viker

I faut vikè d’vant d’ moru.

T. L. Il faut vivre avant de mourir.

Se dit pour encourager à profiter de ia vie, se donner du plaisir, user de ce qui se présente.

 

984     

viker

I vikerè co après awè minti.

T. L. Il vivra encore après avoir menti.

Se dit à propos de quelqu’un qui ment facilement et en qui il ne faut pas avoir confiance.

 

985     

viker

On n’ vike nin avou lès mwârts.

T. L. On ne vit pas avec les morts.

Se dit en guise d’exhortation, à ceux qu’un deuil de famille plonge dans une affliction trop persistante.

 

986     

viker

Quand nos sèrans mwârts, nos n’ vikerans pus.

cf. 571 mwârt.

 

987

vinrdi

VENDREDI

Bia vinrdi, laîd dîmègne.

T. L. Beau vendredi, laid dimanche.

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Souvent la tristesse succède à la joie en fort peu de temps.

 

988     

vint

VENT

Tournè à tot vint.

T. L. Tourner à tout vent.

Se dit d’un homme dont l’esprit est léger, inconstant.

 

989     

vinte

VENTRE

Pèlè l’ vinte.

T. L. Peler le ventre.

C’est ennuyer, obséder quelqu’un ; débiter des absur­dités qui impatientent les auditeurs.

Note.— II y a deux variantes à cette expression. Celles-ci sont d’une part comme un reflet de l’éducation de la personne qui les emploie et d’autre part comme un signe du degré d’exaspération dans laquelle se trouve cette  personne. On ajoute parfois : avou on coutia d’ bwès (avec un couteau de bois).

Variantes   :

Pèlè l’ panse (peler la panse).

Pèlè lès couyes (peler les testicules).

 

990      

vinte

Ènn’ awè mau s’ vinte.

T. L. En avoir mal au ventre.

Se dit de celui qui est jaloux de la réussite d’un voisin, d’un  concurrent.

 

991      

violon

VIOLON

Èle arive todi po dansè quand lès violons sont rèvôyes.

cf dansè 270.

 

992      

violon

Il est do bwès qu’ on faît lès violons.

cf bwès 139.

 

993     

visadje

VISAGE

Il a on bia visadje maîs i n’ èst nin gauy avou.

T. L. Il a un beau visage mais il n’est pas élégant avec.

S’emploie pour souligner le caractère peu aimable de quelqu’un.

 

994     

visadje

C’ è-st-on-ome à deûs visadjes.

T. L. C’est un homme à deux visages.

C’est un homme qui démentira demain ce qu’il assure être vrai aujourd’hui ; un homme qui dira derrière vous le contraire de ce qu’il vient de vous dire en face.

 

995      

visadje

I faut sawè fè bia visadje su mwaîjès djambes.

T. L. Il faut savoir faire beau visage sur mauvaises jambes.

C’est faire preuve de résignation, faire belle mine mal­gré les ennuis, les tracas.

 

996     

voltî

VOLONTIERS

I fait voltî do : « C’ èst mi ! »

T. L. Il fait volontiers du : C’est moi !

Se dit de quelqu’un qui cherche à attirer l’attention. C’est généralement un prétentieux, un vaniteux ou un orgueilleux.

 

997     

vôte

CRÊPE

I n’ faut nin gâtè l’ vôte por on-ou.

T. L. Il ne faut pas gâter la crêpe pour un œuf.

Signifie qu’il y a plus de perte que de profit à lésiner mais aussi qu’il ne faut pas faire les choses à demi.

 

998     

vôte

I s’a faît ravôtyi come one vôte au laurd.

Cf ravôtyi 780.

 

999      

vôye

VOIE

Ièsse tofêr su tchamps, su vôye.

T. L. Etre toujours sur champs, sur chemin.

C’est n’être jamais au logis, être toujours en route soit pour vagabonder, soit pour travailler.

 

1000   

vôye

C’ è-st-ossi drwèt qui l’ vôye di Hu.     

T. L. C’est aussi droit que le chemin de Huy.

Se dit ironiquement à quelqu’un qui ayant exécuté un travail n’a pas respecté la ligne droite ou l’aplomb. Se dit parfois d’une chose tordue.

 

1001   

vroûl

VELOURS

Fè pâte di vroûl.

cf pate 661.

 

1002   

vwès

VOIX

Awè one bèle vwès po scrîre.

T. L. Avoir une belle voix pour écrire.

Se dit ironiquement à quelqu’un qui chante faux.

 

1003   

vwès

Awè one vwès come on tchausse-pîd.

T. L. Avoir une voix comme un chausse-pied.

Se dit ironiquement à quelqu’un qui chante faux mais aussi parfois de quelqu’un qui a une voix désagréable. Note. — II y a ici allusion au bruit désagréable que fait un chausse-pied qui tombe à terre.

 

1004   

waîtî

REGARDER

Waîti su Lîdje si Nameur ni brûle nin.

T. L. Regarder sur Liège, si Namur ne brûle pas.

C’est être bigle.

 

1005   

waîti

Waîti su l’ tauve po veûy s’ i gn-a do pwin o l’ drèsse.

T. L. Regarder sur la table pour voir s’il y a du pain dans l’armoire.

C’est être bigle. On: l/ernploie parfois ironiquement à propos de quelqu’un qui cherche quelque chose distraite­ment.

 

1006   

wayin

REGAIN                

Fènè lès wayins d’vant lès foûrs.

T. L. Faner le regain avant les foins.

Se dit quand une fille cadette se marie avant les aînées.

 

1007   

wèsse

GUÊPE

Awè dès wèsses au cu.

cf cu 248.

 

1008   

win.ne

VEINE  

Li ci qui veut ses win.nes, veut ses pwin. nes.

T. L. Celui qui voit ses veines, voit ses peines.

La marque apparente des veines est souvent l’apanage des gens que ne; rebute pas l’effort constant.     

 

ADDENDUM

1009   

avalè

AVALER

Avalè pa l’trau dès dîmègnes (= pau trau-à-pâtêrs).        

T. L. Avaler par le trou des dimanches (= par le trou à paters), c-à-d. par le larynx.

C’est s’engouer.

 

1010   

bardouchi

FRAPPER

Bardouchi dins lès coches.      

T. L. Frapper dans les branches.

C’est agir, répondre au hasard, sans discernement.

 

1011   

bin

(n.m.) RICHESSE

Li ci qu’ a do bin, faut qu’ il è piède.

T. L. Celui qui a du bien, faut qu’il en perde.

Se dit en guise de consolation à quelqu’un qui vient de subir une perte, un échec, une déception dans une entre­prise.

 

1012   

chèle

ÉCUELLE

Veûy clér è s’ chèle.

T. L. Voir clair dans son écuelle.

C’est voir fondre ses économies, être pratiquement dépourvu d’argent.

 

1013    

clau

CLOU

Rachonè dès claus d’ vacha.    (2e définition).

T. L. Rassembler des clous de cercueil.

Se dit plaisamment lorsqu’on accumule les petits ma­laises inhérents à la vieillesse.

 

1014    

craus

GRAS

Èle n’ èst nin crausse di ç’ qu’on lî sofèle à s’ cu.

T. L. Elle n’est pas grasse de ce qu’on lui souffle à son cul.

Se dit d’une personne nonchalante, qui se laisse vivre, qui n’attache d’importance qu’à elle-même.

 

1015   

gade

CHÈVRE

II est trop taurd do flachi su l’ pikèt quand l’ gade s’ a dislachi.

T. L. Il est trop tard de frapper rageusement sur le piquet quand la chèvre s’est détachée.

Signifie qu’il est vain de se lamenter quand on doit subir les conséquences de ses actes, de son imprévoyance.

 

1016   

lan

ÉLAN  (fig.)

Fè ses dêrins lans.

T. L. Faire ses derniers élans.

Se dit de quelqu’un qui agonise, qui va passer de vie à trépas.

Par extension, se dit d’un orgueilleux qui s’efforce de parader alors qu’il est au bord de la faillite ; se dit aussi d’un homme de certain âge qui recherche volontiers la compagnie féminine.

 

1017   

massale

JOUE

Awè dès massales come dès potches di scayeteû.

T. L. Avoir des joues comme des poches (à clous) d’ardoisier

Se dit de quelqu’un qui a des joues pendantes (bajoues)

 

1018   

misére

MISÈRE

Qwèri misére po dès makes d’ atètches.

T. L. Chercher misère pour des têtes d’épingles.

C’est chercher noise pour des niaiseries.

 

1019   

moru

MOURIR

On-a ça trwès djoûs d’vant d’ moru èt l’ prumî compte po deûs.

T. L. On a cela trois jours avant de mourir et le premier compte pour deux.

Se dit ironiquement à quelqu’un qui se plaint outre mesure pour un mal bénin.

 

1020   

pètè

PÉTER

Vlu pètè pus wôt qui s’ cu.

T. L. Vouloir péter plus haut que son cul.

C’est vouloir tenir un rang au-dessus de ses moyens, agir en prétentieux.

 

1021    

prêtcheû

PRÉDICATEUR

On ‘nn’a ostant d’ on prêtcheû.

T. L. On en a autant d’un prédicateur.

Se dit de quelqu’un qui paie un service rendu par de belles promesses, généralement vaines.

 

1022 

prêtchî

PRÊCHER

Ostant prêtchi à m’  cu.

T. L. Autant prêcher à mon cul.

C’est sermonner quelqu’un en vain, prodiguer des bons conseils qui ne seront pas suivis.

 

1023

ratchî

 

CRACHER

Ostant ratchi à m’  cu.

T. L. Autant cracher à mon cul.

Se dit lorsque les conseils prodigués restent vains. Se dit aussi de toute tentative inutile.

 

1024

tchausse

BAS

On lî a r’faît sès tchausses aus talons.

T. L. On lui a reprisé ses bas aux talons.

Se dit lorsqu’on a rappelé ses propres défauts à quel­qu’un qui se complaît à médire des autres.

 

1025

si

SI

Si matante ènn’ aveut, on l’ loumereut : mon.nonke.

T. L. Si tante avait (des testicules), on l’appellerait : mon oncle.

Se dit ironiquement à une personne qui a volontiers

recours au Si, si j’avais, si j’étais, si on pouvait, si c’était, etc. “

 

1026   

timps

TEMPS

Lèyi alè l’ timps come i vint.

T. L. Laisser aller le temps comme il vient.

C’est accepter tout avec philosophie.

 

1027   

timps

Awè si bin l’ timps qu’ po fachi dès tchins.

T. L. Avoir si bien le temps que pour emmailloter des chiens.

Se dit de quelqu’un qui dispose de beaucoup de loisir et qui n’apporte que fort peu d’attention à ce qu’il fait.

 

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Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire). Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire). Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire). Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire).

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