VIKADJE DO PASSÉ
MANIÈRES DE VIVRE DU PASSÉ
ÈFANCE
ENFANCE

bêrce (berceau)
(Musée de la Grande Ardenne, Bastogne)
E. Yernaux, F. Fiévet, in : Folklore montagnard, s.d.
LES PREMIERS MOIS
Mais il va falloir élever l’enfant. Généralement, c’est la mère qui allaite le petit. Si son lait n’est pas assez abondant, on utilisera le biberon; précédemment à l’usage de ce dernier, on donnait le lait au culî. On employait aussi les papes, de la mie de pain mélangée au lait. Cette nourriture, qui ne convenait guère aux bébés, déterminait des gastrites et d’autres troubles. La mortalité infantile était très élevée.
Si l’enfant avait tendance à pleurer ou pour apaiser artificiellement ce qu’on croyait être un besoin de nourriture chez lui, on donnait une suçote. C’était un morceau de toile blanche enveloppant dè l’ pape. Celle-ci était souvent sucrée. Ces sucettes traînaient partout, c’étaient des ramasse-poussières, des nids à microbes, par conséquent constituaient un danger permanent pour la santé de l’enfant. Quand on remplaça ces susses ou suçotes par des tétines en caoutchouc, ce ne fut pas un progrès.
Vers l’âge de neuf mois arrivait le moment du sevrage. Les mamans avaient le choix entre plusieurs moyens.
Il en est qui plaçaient sur leur poitrine, pendant quelque temps, un hareng-saur. Ce procédé devait nécessairement faire naître dans l’esprit frondeur du Wallon une observation amusante qui a survécu à tous les siècles. On dit encore d’un grand buveur : on vwèt bén qu’ il a stî spani avou in sorèt.
Nous ne décrivons pas les moyens ordinaires de sevrage : moutarde, aloès, etc. ; nous nous en tiendrons aux procédés qui relèvent du folklore.
Il était un procédé magique qui consistait à faire jaillir sur une brique ou sur une pierre un jet de lait. Cette action devait tarir la source du breuvage et mettre fin chez l’enfant au désir de prendre le sein.
Mais ce procédé qui remonte à la nuit des temps a été généralement remplacé par un autre, qui consiste simplement à amener le dégoût du sein chez le bébé. Il est de la même source que le hareng-saur. La maman appliquait sur la poitrine du persil ou du cerfeuil sous forme (p.18) de cataplasme. Parfois, elle se contentait de placer ce cataplasme sous le bras à l’aisselle. C’est un procédé qui est utilisé un peu partout; (…).