VIKADJE DO PASSÉ

MANIÈRES DE VIVRE DU PASSÉ

RIMÉDES

REMÈDES

in : Edmond P. Fouss, La Gaume, éd. Duculot, 1979, p.38-69

 

Maladies et remèdes

 

A la campagne, autrefois, les ménages pauvres ne faisaient pas appel à l’intervention d’un médecin : il habitait loin du village et la visite coûtait cher.

 

(p.60) J’ai connu un vieux de Sainte-Marie-sur-Semois affligé d’un vilain mal à un œil. Je lui conseillais avec insistance de se faire soigner par un médecin et il m’a répondu : « Si mon cas est grave et que je risque de perdre mon œil, le docteur n’y pourra rien faire. Si ce n’est pas grave, cela guérira tout seul. »

Voici quelques recettes courantes à Saint-Mard, au milieu du siècle dernier :

Accouchement laborieux. On installait la patiente au-dessus d’un chaudron rempli de vinaigre bouillant, ses vêtements formant cloche.

Saignement du nez. On mettait une grosse clef sous les vêtements entre les épaules.

Dartres. On devait dire bonjour le soir et bonsoir le matin.

Blessures saignantes. On arrêtait l’épanchement du sang en appliquant sur la blessure des toiles d’araignée. Les plus chargées de poussière étaient les meil­leures. Des pétales de fleurs de lys conservés dans l’eau de vie avaient les mêmes propriétés.

Gerçures. On urinait dessus.

Rage de dents. On introduisait une gousse d’ail dans l’oreille.

Contre l’ophtalmie infantile. On faisait porter des boucles à l’enfant.

Prosper Michel a connu un vieillard malade à qui on recommandait des remèdes dans la composition desquels entraient des crottes de chats ; chaque jour, les parents exploraient les dessous des lits des voisins pour en faire provision. Mais pour quelle maladie ? On l’a oublié !

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