RÈSOLUCIONS
RÉSOLUTIONS
DECLARATION DES DROITS LINGUISTIQUES DES WALLONS
Nous qui défendons et pratiquons la langue wallonne, le picard ou le gaumais,
Constatant que, malgré le net regain d’intérêt qu’elles provoquent aussi bien dans les milieux scientifiques et littéraires que dans la population en général, celles-ci souffrent encore d’attitudes de rejet, ou pire, de dédain,
PROCLAMONS
le droit naturel à la libre expression en wallon, en picard et en gaumais à côté du français, langue officielle ;
le droit d’entretenir et de transmettre les langues de nos prédécesseurs comme partie intégrante du patrimoine dont les jeunes Wallons recevront l’héritage ;
le droit de fait, pour les langues régionales, à être incluses dans cette culture wallonne qui tente de se définir ;
le devoir d’utiliser les langues régionales comme outil d’intégration sociale et culturelle ;
le droit à la mise en valeur et à la promotion des langues régionales dans toutes les formes d’expression littéraires et artistiques ;
le devoir, pour les auteurs, d’utiliser au mieux les nombreuses possibilités de langues naturellement riches et vivantes, pour produire des œuvres de qualité ;
le droit d’obtenir dans les médias, la juste place que méritent les langues régionales de Wallonie, outil d’éducation permanente éminemment populaire ;
le devoir d’initier des projets d’animation, de création, de participation, mobilisateurs et interpellants ;
le droit et le devoir, pour les Pouvoirs publics, et chacun à leur niveau, de soutenir officiellement ces actions volontaristes, notamment en y apportant les moyens nécessaires et en mettant enfin en application les Décrets d’espérance des 24 janvier 1983 et 14 décembre 1990.
Nous associons à cette proclamation les défenseurs des autres langues régionales parlées en Wallonie, en particulier le luxembourgeois de la région d’Arlon (Arelerland), langue officielle au Grand-Duché.
NOUS SOMMES CONSCIENTS des responsabilités qu’impliquent ces revendications.
NOUS SOMMES CONSCIENTS aussi du rôle moteur que nous aurons à y jouer.
NOUS SOMMES CONSCIENTS enfin, de ce que cette proclamation n’est qu’une étape de plus dans ce long combat de réhabilitation des langues régionales, mais c’est une étape décisive qui nous fait passer d’une phase de résistance active à une phase de reconquête.