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LÈS DJEUS D’ CAUTES
Les jeux de cartes

dès cautes / dès cwårdjeûs
(des cartes à jouer) (19e s) (DFL)
PLAN
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1 Sôrtes di djeus d’ cautes / Sortes de jeux de cartes
2 Médias
3 Ôte paut / Ailleurs
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Saul Alinsky, in : Manuel de l’animateur social – Une action directe non violente, 1976, p.179-180
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Au début de la Renaissance en Italie, les cartes à jouer représentaient les nobles par l’épée (spade, le mot anglais qui correspond à ‘pique’, est une déformation du mot italien qui signifie ‘épée’); le calice (qui, par la suite, est devenu ‘coeur’) symbolisait le clergé; le carreau (diamond en anglais), les marchands; et le trèfle (club en anglais), les paysans.
Yernaux E., Fiévet F., Folklore montagnard, s.d.
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JEU DE CARTES
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Les vieux Montagnards jouaient à la bataille, au stèk, au couyon passant, au couyon fôrci, au pikèt, au wis’, à l’ dame di keûr, au valèt d’ pike.
Les petites cartes s’appellent chitas. Une carte marquante accompaÂgnée d’une carte de même couleur est gardée. Exemples : in rwè gârde, l’ dame gârdéye. Roi et dame, dame et valet constituent le gros ou l’ pètit mariadje. Si une carte marquante est seule, elle est sètche, sètche come èl eu bamban. Au couyon passant, celui qui a été et qui est battu attrape in-n-agrément ou ène couye. Celui qui commet une erreur fait ’ne flotche. Jouer c’est rintrer, jouer une première carte d’une série c’est ataker. Ne pas suivre la carte rentrée c’est r’noncî. Quand le renom est volontaire il est passible d’une sanction. Quand l’ crôye èst dins l’ trau, on efface le double de lignes.
(p.291) L’ as’ di triyonfe, c’est l’ mésse d’ atout’. Au cours de la partie, on entend les éternelles remarques : ostant djouwer avou ‘ne bèle-mére ou in pîd d’ mécanike quand le partenaire joue faiblement. Attention, au trwèsième côp, on wèt lès mésses ! Èl cén qui n’ a pont d’keûr, c’ è-st-in pourcha. Si le partenaire n’a pas de pli, il est doube, doube èt couye s’ il a stî. Enfin, une dernière remarque : léchèz fé lès djouweûs, les r’wétants n’ ont rén à dîre.
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On jouait pour des noisettes, des noix, de menues pièces de monÂnaie, au temps jadis. Dans les cafés, on joue pour un verre. Si un seul des deux partenaires a droit au verre, c’est djouwer pou in vêre à tchén. On pouvait jouer pou deûs vêres à tchén, dans cette hypothèse c’est le gagnant qui déterminait qui devait boire les verres; mais jamais le perÂdant ! On jouait des concours, par inscriptions et tirage au sort des parÂtenaires.

Dîmègne, divant mèsse à Nafraîteûre dèv!ès1885 (Dimanche avant la messe à Nafraiture vers 1885)
Léon Frédéric – 1906