manières vivre passé bâtiment
DÈS DJEÛS D’ BALE
Des jeux de balle wallons, picards, gaumais
Yernaux E., Fiévet F., Folklore montagnard, s.d.
(p.79) Les gamins jouaient à la balle (pelote) selon les règles observées par les adultes, cependant les mesures réglementaires pour établir le jeu n’étaient pas observées. Parfois, le petit jeu était limité cela s’appelait l’ djeu cârè. Une variante du jeu de balle ordinaire était la balle au mur, celui-ci étant sensé représenter le grand jeu. Une ligne était tracée sur le mur, sur la largeur du jeu à environ un mètre du sol. Les balles devaient être livrées ou chassées au-dessus de cette ligne. Le petit jeu pouvait être limité comme au jeu carré. On appelait parfois le jeu de balle au mur djouwer à l’ bale aus jéswites.
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Il existait de nombreuses variantes du jeu de balle. Rappelons les plus connus.
L’ bale à l’ plantchète. Une petite planchette d’environ 30 cm. sur 6 cm. était placée sur le bord d’un petit trou (in potia). Dans le fond de ce trou sur la planchette, la balle est placée. D’un coup sec sur l’exÂtrémité de la planchette située hors du trou, le joueur fait monter la balle en l’air, il doit rapidement la chasser le plus loin possible. Si la balle est reprise dans les mains à la volée, les joueurs changent de camp. Lorsque la balle retombe sur le sol, le joueur doit de l’endroit où il s’est emparé de la balle la relancer vers le potia où la planchette est placée horizontalement à plat, faisant face au gamin qui a ramassé la balle. Si celle-ci de volée ou plus généralement à la roulotte touche la planÂchette, les joueurs changent de camp. Ce jeu peut se jouer en équipes avec des variantes dans les règles.
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La bale à l’ buskète. Les joueurs font chacun un potia dans le sol. Les potias sont éloignés les uns des autres d’environ 10 centimètres. On marque le pas où les joueurs devront se placer. Chacun à tour de rôle essaie d’envoyer la balle dans un potia. Si la balle entre dans un trou, celui à qui appartient le trou court rapidement pour s’emparer de la balle afin de la lancer vers les autres joueurs qui se sont enfuis. Il (p.80) reçoit ène buskète, petite bûchette en bois, souvent une allumette ou un bout de petite tige chaque fois qu’il n’a pu atteindre un joueur en relançant la balle. Il en est de même quand, après trois essais, on n’a pu faire entrer la balle dans la fossette. Si un joueur est atteint par la balle, il doit la ramasser et sans bouger de place, lancer la balle vers un autre joueur qui, touché, poursuivra le jeu. S’il ne réussit pas à atteindre un camarade, il recevra la buskète. Celle-ci est placée dans le trou du joueur puni. Quand un joueur compte cinq buskètes, il doit passer les piques. Il se place face contre un mur en dissimulant le plus possible la tête car chacun des joueurs doit, à trois reprises, lancer la balle sur son dos. Si un joueur, après trois essais, ne réussit pas à toucher le gamin qui est au supplice, il prend sa place.
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La bale à ’l caskète est une variante du jeu précédent. Les potias sont remplacés par des casquettes.
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La balle à cheval. Il y a deux équipes, celle des chevaux et celle des cavaliers. Un grand cercle est tracé sur lequel les chevaux ont pris place, montés par leur cavalier. Les cavaliers se lancent une balle qu’ils doivent saisir à la volée. Si la balle tombe par terre, les chevaux essaient de s’en saisir au plus vite pour la lancer contre un des cavaliers qui se sont enfuis. Si le cheval manque son coup, le jeu continue sans changeÂment. Dans le cas contraire, les cavaliers prennent la place des chevaux.
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On joue encore à l’ rinde-bèle et à l’ droûte. Ce jeu se pratiquait enÂcore au Roctiau il y a une soixantaine d’années. Au centre, un trou et autour autant de trous qu’il n’y a de joueurs. On essaie d’amener la balle dans le trou du milieu. Le gamin qui est près de ce trou poursuit un double but, empêcher que la balle ne vienne dans le trou et s’emÂparer d’un trou des autres joueurs. Ceux-ci doivent toujours avoir leur bâton dans leur trou, on ne peut s’emparer de ce dernier que pour auÂtant que le bâton n’y soit plus. Si on laisse prendre son trou, on va garÂder celui du centre.
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La balle à élastique c’était la bonne vieille balle en papier ou en tissu léger de la forme d’une mandarine. Elle était garnie de papier de couleur et encerclée de fine ficelle. L’intérieur était généralement garni de papier ou de loques coupées en petits fragments. Elles étaient légères et retenues par un fil élastique qui permettait de faire revenir la balle dans la main de celui qui l’avait lancée. La trajectoire était courte. On utilisait cette balle à des fins diverses et parfois pour la lanÂcer dans le dos des personnes. On s’en procurait sur les dicaces.