Musique Gilles partitions chansons
LI MUSIKE DÈS DJÎLES
La musique des Gilles
PÂRTICIONS, TCHANSONS, VARIANTES EN-EÛROPE
Partitions, chansons, variantes en Europe
Plan
1. Airs des Gilles – Aîrs dès Djîles
1.1. Airs classiques – Aîrs classikes
1.1.1. Fifre, trompettes, tambours – Sife, trompètes, tambours
1.1.1.0. L’avant-dîner – L’ avant-din.ner


1.1.1.1. Air classique des Gilles – Aîr classike dès Djîles




1.1.1.2. Lion de Belgique – Liyon d’ Bèljike



1.1.1.3. Le Postillon de Longjumeau


(vêrsion 2 / version 2)


1.1.1.4. Sans Souci



1.1.1.5. Le petit jeune homme de Binche (ou Fanfan la Tulipe) – Èl pètit djon.ne ome dè Binche



1.1.1.6. L’Ambulant


(vêrsion 2 / version 2)


1.1.1.7. Vivent les Bleus



1.1.1.8. Paysan s’en va



1.1.1.9. Eloi à Charleroi – Élwè à Chârlèrwè



1.1.1.10. Cavalcade – Cavalcâde



1.1.1.11. Le Juif errant – Li rènant Djwif



1.1.1.12. La classe



1.1.1.13. Sérénade



1.1.1.14. Pas de charge

(1)

(2)


1.1.1.15. Mère tant pis



1.1.1.16. Vos-ârèz ène aubâde



1.1.1.17. Arlequin



1.1.1.18 Les Gens d’Estinnes – Lès Djins d’ l’ Èstène



1.1.1.19. Èl Doudou



1.1.1.20. Quand m’ grand-mére



1.1.1.21. Les chasseurs – Lès cacheûs



1.1.1.22. Trompettes des cent Gardes

(1)

(2)


1.1.1.23. Les Marins





1.1.1.24. Les Brigands



1.1.1.25. Polka-marche



1.1.1.26. L’Aubade matinale



1.2 Analyses – Analises
1.2.0 Origines des airs de gilles

(LS, 09/01/1990)
1.2.1a Variantes européennes des airs de gilles

Musike dès Djîles : vâriantes eûropèyènes / Musique des Gilles : variantes européennes
(in : Les Cahiers Binchois, 23, 2013)


















































1.2.1b Europese varianten van de ‘airs de gilles’

MUZIEKTRADITIES in België
(éd. Les Amis de la Musique, 2009)

Europese varianten van de 'airs de Gilles' (Hubert Boone)














1.2.2 Quelques autres partitions analysées

Premier thème de l'"avant-din.ner", d'après une interprétation des Récalcitrants de Binche
(Hubert Boone, Wim Bosmans, Instruments populaires en Belgique, Peeters Leuven, 2000)
., p.141) (p.140 fifre et tambour à Ronse / Renaix en 1949)

(Boone-Bosmans, op.citat., p.142)

Arrangement musical pour "Mère tant pis"
(Boone-Bosmans, op. citat.)


1.2.3 Recueils d’airs de gilles

1897 - Paulin Gaillard, Carnaval de Binche, Recueil complet des airs de gilles pour piano
(Fonds Roger Pinon, Lîdje / Liège)

(Frédéric Ansion, Le Carnaval de Binche, s.d.)

(Ansion, op. citat.)




(1953, in: Ansion, op. citat.)

Les airs de gilles au piano (Hubert Schoelinck)
1.3 Varia: viles, fifres, fanfares – Varia : violes, sifes, fanfâres
Les airs de fanfare et l'”aubade matinale” au fifre sont disponibles sur internet.

Viole de Josselin Lebon (crâs-lindi / lundi-gras)
(1987, in: Ansion, op. citat.)

Les airs de 'violes' (Samuel Glotz)
(El Mouchon d’ Aunia, 1987)

Airs de 'violes' dans la région du Centre
(Jacques Beelaert, Airs de fantaisie de la Région du Centre, s.d.)

(Ansion, op. citat.)
2. Paroles , chansons sur les airs de gilles; autres créations – Paroles, tchansons su lès-aîrs di djîles; ôtès crèyâcions
Marc Lefebvre, A propos des airs de Gilles, in : MA, 2, 1982, p.30-32
En 1929, le journal « Le Binchois », publiait une série d’articles consacrés aux vieilles chansons de Binche, les articles étaient envoyés par les lecteurs et recueillis par l’écrivain dialectal bien connu, René Légaux. Parmi les articles, des paroles d’airs de Gille bien sûr, mais parfois aussi certaines avec des variantes et même accompagnant les textes quelques détails sur ce qui a motivé celles-ci. Les paroles de Lion Belgique remonteraient à la Révolution Brabançonne en revoici les paroles.
Lion Belgique Au cœur ardent Quand on te pique Tu sais montrer les dents. Les paroles : Vos-arèz in-aubâde (6 x) Audjordû au swâr.
dateraient de la même période d’après Louis Noël qui a envoyé le texte au « Binchois », voici ce qu’il dit : « Ces paroles n’auraient-elles pas quelques rapports avec les sérénades qui se jouaient devant la maison des principaux chefs du Mouvement Belgique lors de la Révolution Brabançonne ? Le premier dimanche qui suit le 4 mai, se tenait à Battignies, hameau de Binche, la traditionnelle ducace, les habitants de ce quartier chantaient à cette occasion :
Anetons, anetons, vènèz d’ssus ‘m ramon, vos-arèz ène trinche dè gambon.
Sur l’air “Vos-arèz in-aubâde”, des autres paroles qui, elles, auraient, pense René Légaux, une analogie avec les sabots des Sans-Culottes ou faut-il y voir une satire binchoise sur des gilles à bottines ? Voici ces paroles :
Èl djoû dè ‘l quinzène, i n’ a rîn d’ pus drole à vîr què d’ vîr toutes lès fèmes avû leû boutêye à l’ wîle, l’ cî qu’ a dès botines dira à l’ guiyotine, l’ cî qu’ a dès chabots dira au Chaud Culot.
A noter que le Chaud Culot est un lieu-dit et qu’il se trouve à proximité des anciens fours à chaux. La musique de Fanfan la Tulipe favorisa de nombreux écrits, le premier est, nous le pensons, l’original :
Le petit jeune homme de Binche Ne sait pas durer longtemps Il dépense en une semaine Son revenu d’un an En avant, Fanfan la Tulipe Mille millions d’une pipe en avant.
une autre version :
I avoût in-ome à Binche on l’ apèloût Françwas, i travayoût ‘ne sèmène, i s’ èrpoûsoût in mwas.
les villageois ajoutaient :
A ! Françwas, c’ è-st-in bon garçon ès’ pére èst co mètenant in prîson.
encore une autre version :
N’ avèz nîn vu ‘l champète Colas qui batoût s’ cat (bis), n’ avèz nîn vu ‘l champète Colas qui batoût s’cat avû s’capia?
Champète Colas était l’ancien garde-champêtre de Battignies. et encore celle-ci sur Mimile Panpan, qui était une personne simple, il vendait en ville des œufs qu’il portait dans deux paniers d’osier.
Le petit jeune homme de Binche qui a duré longtemps portait toujours une casquette de soie et un frac à pan En avant Panpan la musique En avant Mimile Panpan.
Sur l’air des Paysans, René Legaux nous signale les paroles suivantes que l’on entend encore aujourd’hui :
Les paysans s’en vont tout droit à la ville (bis) Les paysans s’en souviendront Pou d’ èl trike, pou d’ èl trike Les paysans s’en souviendront Pou d’èl trique ils en auront.
René Legaux sur ces paroles explique leurs origines. « Où faut-il en chercher l’origine ? Dans les rixes qui éclataient lors des ducasses aux environs de Binche, lorsque les Binchois faisaient danser les filles du village. Souvent les paysans se vengeaient des succès des Binchois en frappant ceux-ci ; mais lorsque les Binchois avaient l’occasion de les « ravoir » ils ne manquaient pas de leur chanter le refrain ci-dessus tout en le mettant em pratique. Son origine remonte à la lutte qui eut lieu à Fayt le 2 août 1818. Fayt fut alors le théâtre d’une scène héroï-comique. Il s’agissait d’une partie décisive pour le gain d’une balle en argent, entre les joueurs de Binche et ceux de Thieusies. Comme d’usage, les premiers avaient été suivis de beaucoup de Binchois, les uns à pieds, les autres à cheval ou en voiture. Vers la fin de la partie une difficulté fut soulevée au sujet d’une balle mauvaise où bonne, et le petit mitant de Thieusies se permit de donner un soufflet à un joueur adverse, des plus paisible. De là une collision tellement sérieuse qu’on s’est porté de part et d’autre à des voies de fait qui menacèrent d’amener de terribles résultats. On s’est armé de perches, de bâtons, etc. M. Coquiart, bourgmestre de Binche, quoique dans sa voiture, fut poursuivi à coups de pierres même en dehors de Fayt.
Les Binchois pour se venger et se moquer des paysans de Thieusies alliés à ceux de Fayt, firent imprimer des pancartes surmontées des armoiries de la ville de Binche et relatant d’une façon burlesque « La bataille de Fayt ; ordre du jour du 2 août 1818 ». Les renseignements qui précèdent ont été puisés dans la notice historique sur Fayt-lez-Seneffe par Jules de Soignies dans « Annales du Cercle Archéologique de Mons », t. 2, 1878. René Legaux signale encore les paroles suivantes sur l’air Eloi:
Hier à la soirée, j’ai vu, l’ai vu J’ai vu et entendu, j’ai vu, j’ai vu (bis) J’ai vu et entendu, et j’lui ai répondu Tra la la la la la la la la.
et sur l’air N° 1 de Jules Deneufbourg:
Caroline, Caroline Tirez vos bottines (bis) Vos-arèz dî centimes.
Mais aussi ces paroles sans indiquer sur quelle musique : Roule ta bosse, ton compte est payé Tous lès djîles dè Sint-Piére s’ ont foutu dins ‘l fossè. (bis)
Dans un autre article, René Legaux, nous signale que l’air N° 1 de Jules Deneufbourg est connu dans la région flamande et que les paroles sont les suivantes :
Tante Nette, Tante Nette Koeien in de weide, koeien in de weide Tante Nette, Tante Nette Koeien, koeien in de weide Ziet ze daar maar loopen in de weide Koeien gelijk als zijde, koeien gelijk als zeide Ziet ze daar maar loopen in de weide Koeien gelijk als zwarte zijde.
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Alfred Launois, Oeuvres, 1968
Gârlots ou Les Djîles (chanson)
1. 1 D’ in groupe di djîles au feu sacré On pout dîre qu’ on-î è-st-ancrè Èt qu’on-î d’mèr’ra toute si vîye. Tout 1′ monde acoût dissus lès uchs Lès vîr passer avou fiérté. Leû Ma tchapia à plumes d’ autruches, Gn-a pas à dîre, fét leu biaté. Dins ène mwin, ène oranje èst prèsse. Si in r’wétant l’ atrape dins l’ dos, Li djîle èst contint di s’n-adrèsse Èt i fét sonzr ses gârlots.
2. Dji m’ rapèle,quand dj’ èsteu gamin, Dji n’ aveu qui lès djîles dins l’ tièsse. Mi pa fieut pârtîye d’ in groupemint Toudi au posse , quand c’ èsteut ‘l fièsse. Mi dj’ aveu in bia p’tit costume Èt dj’ boutou d’djà à marker l’ pas. Su m’ tièsse, in p’tit tchapia à plumes Dj’ èsteu d’djà ossi fiér qui m’ pa. Au son du tambour èt dès késses, Dji fieu clatchî mès p’tits chabots Èt dj’ bouteu di fé come lès mésses: Dji skeûjeu d’djà mès p’tits gârlots.
3Didins ‘l èglîje, à l’ âdje d’ onze ans C’ è-st-à ‘çt-âdie-là qu’ djé fét mès paukes, Dji n’ aveu pont d’ djoke dissus m’ banc, In côp qui dj’ ètindeu lès-ôrgues. Ç’ n’ èsteut nén dè ‘l musike profane; Èt maugré ça, dji mi skeûjeu. Mins ‘l curé, qui m’ wéteut à cwane, Acoûrt èt m’ dit : ” Hé, là, ‘l danseû, Droci on prîye, èt faut qu’ on s’téje, Èt nén fé dès grimaces di sot. Ratindèz d’ ièsse dins in cortéje, Si vos vouloûz skeûre vos gârlots.
4 Asteûre, dji seû-st-in djîle complèt. Tous l’s-ans, au mardi-gras, dji danse. Èt ça fét l’ èfèt d’ in boulèt Di vèy ène oranje quand djè ‘l lance. Auzès fègnèsses, toutes lès couméres, Où-ce qui dj’ é d’djà passé in côp, Dîyenut : “Atincion, v’là l’ moudrére ! I va câsser tous nos câraus.” Faut vîr mi côrps corne i travâye„ Pourtant dji pèse nonarite kulosc Gn-a dès céns qu’ bouchenut leûs-orâyes Quand dj’ coumince à skeûre mès gârlots.
5 Mi grand-pére a quatre-vints-ans Èt i vout co ièsse énèrjike. Dins l’ groupe, toudi au preumî rang, I n’ pièd nén in pas dè ‘l musike. Il èst fiér corne li prince di Gale. Il èst pus tènace qu’ in Turco. Maugré qu’ s’ i skeût, maugré qu’ s’ i r’mûwe, On n’ ètind pus sès vîs gârlots .
1960
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Fé l’ carnaval, in : EB, 413, 1989, p.13-14
(cf pârticion)
Couplet II In coup lès chabots mis On n’ tînt d’djà pus in place, On tape bîn foûrt dès pîds In s’ èrwétant dins l’ glace Avû ‘ne masse d’ atincion C’ èst l’ bosselâdje qui couminche Gâre si vos t’nèz cron In tapant à coups d’ pougn, on ‘rcouminche. (Musike)
Couplet III On-instike è s’barète On mèt ‘1 apèrtintaye, Infin vos-astèz prèt’s Pou daler à ‘l bataye Tous lès-amis sont là Ratindant l’ prèmî vére L’ tambour fét sès flaflas Tout d’ swite, on-èst d’ssus l’ ér. (Musique )
Couplet IV Maîs djè roublîye ‘l pus bia, Què vrémint rîn n’ surpasse, C’ èst quand on mèt s’ tchapia On-èst come dins in-ècstâse Infin on-èst parti Dansant bîn in cadence; On vos doneroût Paris Què bin seûr vos ‘l èrfuserîz pou ‘l danse. (Musique)
Couplet V On-èst r’çû pau mayeûr Qui vos r’mèt ‘ne bèle mèdaye. C’ è-st-in moumint d’ boneûr Qui vos r’ssère vos-intrayes. Pwis d’vins lès cabarets, Èl champagne chîle in m’ sure. On-èst come invoûtès On voudrout bîn, lès-amis, qu’ ça dure (Musique)
Couplet VI Rîn d’ tél pou s’ amûser Què quand on-èst ‘ne bèle binde. L’ carnaval tèrminè, On-a l’ temps dè s’ rèstinde. Més si à vo méso Èl porte-monwaye èst vûde, On chikera co du bos Come c’ èst bîn pou l’ Binchoû ‘l abitûde. (Musike)
Couplet VII Au Carnaval qui vînt On ‘rpinse dèdjà ‘ne miète; On va co s’ èspargnî Pou ‘rcouminchî l’ min.me fiète. (Musique)
Paroles de Marcel VANSIPPE (Binche) sur l’air de Fanfan la Tulipe ou Le p’tit Jeune Homme de Binche.
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Garin Adelson, Binche et le carnaval, éd. IP (check), 1998
(p.161) Airs et chansons du cru C’est le rythme qui constitue l’élément essentiel des airs du Carnaval et les Gilles de Binche ne sont jamais aussi heureux que lorsqu’ils dansent sur la cadence des seuls tambours et caisse qui composent la batterie. Il n’en est pas moins vrai que les orchestres formés presque essentiellement d’instruments de cuivre animent l’après-midi et la soirée des deux derniers dimanches de « soumonce » et des trois Jours de Carnaval. René Légaux en a repris quelques couplets que nous empruntons à son ouvrage « T’ avau Binche ». « Djan a sté bèrcé pa l’ musike qui faît pièrde èl tiète à tous lès Binchous… Djan qui faît « ‘l cu su ‘l tâbe» chufèle à tout skèter lès-aîrs « immortèls » dè Binche… èl prèmî rapèle èl Révolucion Brabançone :
Lion Belgique Au cœur ardent, Quand on te pique, Tu sais montrer les dents. Lion Belgique, I va passer lès pikes. Vos-arèz in-aubâde Audjordwî au swâr.
Èyèt lès sérénades què lès patriyotes binchous fèsinenetèt à lès chèfs du Mouvemint Bèljike. » «Lès djins d’ l’ Èstène ont mau leû boudène À l‘ force dè mindjî dè ‘l poréye as-oulènes. »
« Djan cantout ètou in-ancyin couplèt, du temps què lès Djîles erwintetèt du pin à l’ place dès-oranjes : Djîle, ‘l ara fangn Dè pangn, dèmangn. Alècsite, Marîye Tafa Èlle a ‘ne bosse come in sèya Djîle, m’ in in morcha.
Èyèt Djan, qui astout ène miyète d’ alvète cantout pou fé indêver ès’ grand-mé : Quand m’ grand-mé A mis ès’ roudje cote, Èle radodine, èle radodine, Quand m’ grand-mé A mis ès’ roudje cote, Èle radodine come ène vièye sote. Èt no grand-mé couminche à canter : Djè n’ sé nî ç’ què dj’ aî dins mès gambes, I faut qu’ djè danse (bis) Djè n’ sé nî ç’ què dj’ aî dins mès gambes, I faut qu’ djè danse djusqu’au matin. Si on n’ vût nî qu’ djè danse Maîs qu’ on m’ alouye au pîd du lit.
Èyèt èle ajoute, in glichant ène bone dringuèye dins l’ min dès p’tits gamins : Dansèz, rigolèz, mès-infants Tant qu’ vo pére, tant qu’ vo mére Dansèz, rigolèz, mès-infants Tant qu’ vo pére a co chink francs.
Èyèt pèrdant Djan pa ‘l min, èle cante, in dansant, èl canson èl pus populaîre dè Binche, què lès Djîles dansent’ dèssus ‘l aîr dè Fanfan la Tulipe : Le petit jeune homme de Binche Ne peut pas durer longtemps, Il dépense en une semaine, Tout son revenu d’un an. En avant, Fanfan la Tulipe, Mille millions d’une pipe, en avant. » (p.162) « Résonnez gaiement, clochettes gentilles Grelots babillards, sabots tapageurs, Lancez aux échos vos si joyeux trilles, Vos gais carillons aux accords vainqueurs. C’est le Carnaval, hourra ! quelle fête ! De Binche, je suis le Gille, le Roy. Amis, le plaisir me tourne la tête, Oui, du Carnaval, moi, je suis le Roy. Dans mon panier plein, je puise sans cesse Les oranges vont, volent, bondissant A bien des beautés, souvent j’en adresse, Qui s’en vont briser la vitre, en passant. Mais à Binche, c’est chose tout admise Si le Gille casse, eh bien, il paiera ! C’est le Roy du jour. Il fait à sa guise Et de ses exploits, toujours on rira. »
Refrain « C’est le jour des folies, Sonnez clochettes jolies. Tintez gentils grelots. Claquez mes légers sabots. Ma danse, cadencée, Par votre rythme est bercée, Quel plaisir, quel émoi, Du Carnaval, je suis Roy. »
L’air du « Doudou » fait aussi partie du répertoire des airs de Carnaval et la chanson ne ménage pas nos amis du chef-lieu du Hainaut que l’on accusait volontiers de ne pas avoir, comme les Binchois, le sens de l’accueil. Ecoutez plutôt.
« Astèz v’nu, quand ralèz ? Nos n’ fèsons nî grand ducace. Astèz v’nu, quand ralèz ? Èl kèmin, dj’ va vos ‘l moustrer. »
On le constate, ces chansons montrent chaque fois un portrait caricatural, plus amusant que réel. On y retrouve l’esprit frondeur et volontiers taquin qui caractérise bon nombre de Binchois, comme on peut le retrouver également dans beaucoup de cités de même importance. Souvenons-nous du mot grec « barbares » (étranger) qui a engendré le mot « barbare » dont le citoyen athénien qualifiait volontiers ceux qui ne faisaient pas partie de la cité privilégiée. Ce chant a été créé par le musicien binchois, Victor Winance. « Maîs à danser èyèt à d-aler vîr lès couméres dins lès vilâjes, il arivout qu’ lès payisans astine djalous d’ssus nos Binchous èyèt is foutine ène «doublure ». D’où, cette chanson « Les paysans », air sur lequel les Gilles de Binche dansent encore : « Les paysans s’en vont droit à la ville, Les paysans s’en vont droit à la ville, Les paysans s’en souviendront, pou dè ‘l trike, Les paysans s’en souviendront, pou dè ‘l trike, ils en auront. »
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Robert Dascotte, in: MA, 3, 1983, p.50
Chanson du bossu
Dans le n° de décembre 1982, pp. 250-251, j’ai publié deux versions de La chanson du bossu. On trouvera ci-dessous une version valable pour Binche, récoltée auprès de G. Deblander que je remercie de tout cœur ; elle se chante sur l’air des deux versions précédentes : 1. D’ sû mariéye avû in ptit bossu, au ratindu, au ratindu, d’ sû mariéye avû in ptit bossu au ratindu. 2. L’ preumiére nût’, i m’ a tourné s’ cu 3. D’ aî pris in-èsplingue, d’ aî pikî s’ cu 4. Il èst moûrt avû l’ èsplingue à s’ cu 5. Èl cèrkeùy ît fét in bos d’ sèyu 6. A l’ intèremint du ptit bossu 7. Lès quate porteûs stoût quate bossus 8. Lès quate candêyes stoût quate fèstus 9. On daloût à l’ ofrande à cu tout nu 10. ‘L curè tapoût su tous les cus 11. Il èst monté au cièl in tapant su s’ cu 12. V’là tout l’ istwâre du p’tit bossu
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Létâré da Bouvî, in: MA, 3, 2017 Création : Boris Vian
Paroles : Christian DUMST (Jolimont)
On n’èst nîn v’nus pou nos fé èrdârer* on-èst v’nus tèrtous pou vos ramûser on n’ èst nîn v’nus pou nos fé èrdârer on-èst v’nus pou fièstér no Létâré avû Bouvî vos v’nèz vos ramûser dè l’ambiance, c’ èst seûr, c’ è-st-asseûrè ON VA VOS R’WER DÈS-ORANJES !
Avû Bouvî, alôz vos ramûser bwâre in vére, deûs twâs si vos savèz in présidint, dès djîles, in comité on-èst la pou skètér lès pavés dès bons tamboûrs, ène musike a rèver c’ èst Bouvî, c’ èst no société ON VA VOS R’WER DÈS-ORANJES !
Lès pus p’tits, lès dames èt minute lès grands-pés, on-èst la pou vos fé danser on vos véra pindant deûs, twâs-anéyes on-èst lès pus vîs dè no Létâré i d-a t’-avau, i d-a pa tous costès on-èst là pou vos fé rèver ON VA VOS R’WER DÈS-ORANJES
(* ès fé èrdârer : se faire rabrouer)
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Marc Lefebvre, Paroles populaires mises sur des airs de gilles à Binche, in : MA, 1, 1981, p.8-9
Ce recueil est le fruit d’une enquête menée à Binche en 1980.
Air : Èm grand-mére
1 Quand ‘m grand-mére a mis ‘s roûje cote, èle radodine (bis) quand ‘m grand-mére a mis ‘s roûje cote, èle radodine come ène viêye sote. 2. Djè n’ sé nîn ç’ què dj’ aî dins mès gambes i faut qu’ djè danse (bis), djè n’ sé nîn ç’ què dj’ aî dins mès gambes, i faut qu’ djè danse dusqu’au matin. Si on n’ vût nîn qu’ djè danse, maîs qu’ on ‘m alouye (bis) maîs qu’on ‘m alouye au pîd du lit.
Air : Lès djins d’ l’ Èstène
3 Lès djins d’ l’ Èstène (1) ont mau leû boudène à ‘l force dè mindjî dè ‘l poréye as-oulènes.
4 Atincion, pére Lowis, lès-oranjes (bis) Atincion, pére Lowis, lès-oranjes vont kèyi.
Air : ‘ll a fét à s’marone
5 ‘ll a fét à s’marone pinsant dè fé des prônes à Manâje (bis) à ‘l méson d’ in djon.ne ome.
Air : Eloi à Charleroi
6 Eloi à Charleroi (bis) on-a vu s’ pania
Air : Les Paysans
7 Â ! Lès Flaminds n’ sont nîn dès djins, (sic) is-ont des poûs come des noujètes (ou: dès lapins), is mindjetèt ça dins leû-n-assiète, is croketèt ça avè leû fourchète.
Air : Vive le roi
8 Petit papa, c’est aujourd’hui ta fête, maman m’a dit que tu n’étais pas là, j’avais des fleurs pour couronner ta tête, un doux baiser pour enflammer ton cœur. Vive le roi, vive le roi, c’est la fête de mon papa.
Air : Lion Belgique
9 Et moi, j’ai répondu, (bis) j’ai vu, j’ai vu et moi, j’ai répondu, (bis) j’ai vu, j’ai vu et moi, j’ai répondu, j’ai vu èl trau d’ vo cu (ou Mossieû Fondu).
(1) L’ Èstène désigne les Estinnes ; on distingue èl Basse-Èstène, Estinnes-au-Val, et èl Waute-Èstène, Estinnes-au-Mont.
N.d.l.R. — En supplément à cet article de Marc Lefèbvre, on peut consulter R. Dascotte et R. Pinon, Paroles populaires mises sur des airs de gilles dans le Centre, dans « Mémoires et Publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut », 84e volume, 1971, pp. 17-51. On trouvera d’autres refrains binchois dans le livre de R. Legaux, T’ avau Binche, 1942, pp. 128-131.
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Paroles sur l'air classique des Gilles (l' Arguèdène)
(s.r.)

Paroles sur "Lion Belgique"

Paroles sur "Le petit jeune homme de Binche"

Paroles sur l'air des "Paysans"
Autres créations / Ôtès crèyâcions

Fé l' carnaval
(in: El Bourdon, 413, 1989)



Camille Adam, El rinvèy du djîle
(El Mouchon d’ Aunia, 2, 2016)


Au Bal à Chabots (Paul Stassart)

Djîle (êr di djîle "Fanfan la Tulipe") (Flori)
(El Mouchon d’ Aunia, 1933)


El Djîle (Oscardy (Djolimont / Jolimont))
(in: El Mouchon d’ Aunia, 1971)

Bon voyage, Monsieur Dumollet

I n-a qu' in Binche (Maurice Vansipe)
(El Mouchon d’ Aunia, 8, 1979)






Chansons de carnaval
(in: Georges Place, Le carnaval du feureu (sic) (1859-1977), s.d.)



Lès djîles du Cente (Djobri)

Preumî boukèt d’ feûreû (Marcel Meulemans)



Canson du Djobri / Les Boute-en-Train
(Duquesne, La Louvière, s.r.)
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Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire). Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire). Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire). Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire).