chansons partitions folklore wallon picard gaumais

TCHANSONS

Chansons

PÂRTICIONS (ÈT PAROLES) DINS L’ FOLKLÔRE WALON, PICÂRD ÈT GAUMÈS

Partitions (et paroles) dans le folklore wallon, picard et gaumais

Domaines wallons / Domin.nes walon:

1 OW: ouest-wallon / ouwès’-walon;

2 CW: centre wallon / cente-walon;

3 EW: est-wallon / ès’-walon;

4 SW : sud-wallon / sud-walon, picard / picârd, gaumais / gaumès

1.   Carnaval

1.0   Généralités / Jènèrâlités

Carnaval (Marie-Isabelle Geuzaine)

(vêrsion po l' carnaval dè l' Rotche / version pour le carnaval de Laroche)

1.1   les Jours gras / Lès Craus Djoûs

OW / Quand l' carnaval èst là (réjion dè l' Louviére (région de La Louvière))

OW / Au Cras-Mârdi d' Châlèrwè (au Mardi-Gras de Charleroi)

Marius Halbair / Edmond De Lattre

OW / Èl Mârdi-Gras d’ Tchèslèt (le Mardi-Gras de Châtelet) (pârticion / partition: …)

Èl Mârdi-Gras d’ Tchèslèt, in: 18 chansons d’Emile Liétard (Châtelet)

I

Mètèz-vous dins no confrèrîye,

Incouradjèz no mardi-gras.

Lès djon.nes omes yèt les djon.nès fîyes,

Pou dèfiler, qu’ on fuchîche là.

Lès-habitants dè l’ Sitrôlète,

Èt d’ tous lès corons d’ no payis,

Alons, mès djins, faut qu’ on s’ î mète,

Qu’ on fèye ‘ne saqwè d’ rèvèyi !

II

Qu’ en mascarâde, tout l’ monde s’ habîye,

Dins Tchèslèt, lès p’tits come lès grands.

À l’ ètranjer, i faut qu’ on dîye ;

« Lès Tchèslotîs, c’ èst dès vikants. »

D’alieûrs, on mèt, d’ssus lès-afiches

Què l’ cé qui d’meurera dins l’ culot,

I faura qu’ i mète ène godiche

Eyèt l’ matinéye da Mardjot.

III

I gn-a lès Rosières dé Gravèle

Qui véront fé leû rigodons

Avou les sauvâdjes dé l’ Tchapèle,

Au son dè l’ musike dès Molons ;

Pwîs lès mouskeutaîres front l’ quadrîye

Avou Madame de Pompadour.

Quand nos d-aurons no soû à l’ vile,

Nos l’ èrcomincerons dins l’ fauboûr.

Rèfrin

Qu’ on fuche en Pièrot,

Cloron ou domino,

Qu’ i n’ uche pont d’ djalous.

Alons-î tèrtous.

C’ è-st-in Mârdi-Gras bé organisè.

C’ èst l’ Mârdi-Gras d’ Tchèslèt.

OW / Tchanson d' èl cavalcâde di Mârcinèle (Chanson de la cavalcade de Marcinelle) (1912) su l' aîr di "Caroline" (su l'air de "Caroline")

OW / Lès vièyès tchansons du carnaval dè Djolimont (Les vieilles chansons du carnaval de Jolimont (La Louvière))

(MA, 1967)

EW – Mâmedî / Malmedy

”EW

EW / Tching boum

TCHING-BOUM   

Tching – Boum ! Tching – Boum !

Tra – la- la – la- la !

Tching – Boum ! Tching – Boum !

Tra – la – la – fa – la !

C’ èst nos-ôtes lès pus djoyeûs,

C’ èst nos-ôtes lès pus-ureûs,

Èt tant qu ‘ i gn-ârè dès Mâmediyins,

Lu Cwarmê, on nu l’ roûvèyerè nin.,

Tchantans hôt èt tchantans bas :

Tching èt Boum ta ra !

Tching – Boum ! Tra – la- la- la !

A ! A ! A !

 

in: José Marquet,  J’avais 15 ans en ‘45, Souvenirs de Sprimont, mon village, 1935-1944, éd. du CEFAL, 2000 – Chanson vedette du carnaval, p.118

EW / C' èst l' Cwarmê (càd. c'est le carnaval) (in: La Lyre Malmédienne, Royal club Wallon, 1972)

EW / Lu tchant do mâssî toûr ( chant du mauvais tour)

EW / Lu broûlèdje do l' haguète (le brûlage de la "haguète")

Cafetî, tapoz !

(La lyre malmédienne, Royal Club Wallon, 1972)

Êr du mâssî toûr

(s.r.)

Hop', on vêre!

(La Lyre, op. citat.)

Lu salade russe

Mâmedî o l' èsté

(La Lyre, op. citat.)

Ratakèt-is co ?

Sautoz foû d' vos clicotes !

(La Lyre, op. citat.)

Tapans à cou !

(La Lyre, op. citat.)

Vîve lu bîre !

(La Lyre, op. citat.)

P. Lefebvre, Le carnaval de Ster-Francorchamps, in : Echos St.-My, 07/03/2001

 

Authenticité, voilà le critère majeur que tout organisateur de manifestation folklorique doit rechercher. A cet égard, les lundi et mardi gras du car­naval de Ster-Francorchamps pourraient bien servir de modèles, tant ils sont restés fidèles à la tradition et à la langue wallonne. Le lundi voit la quête de la “groumote” (en wallon, “groumeter” signifie grignoter) par les enfants du village. Il s’agit de la vieille coutume du “hèyèdje” ; elle consiste à cir­culer en bande et à aller de porte en porte pour solliciter des œufs et de la farine qui servent ensuite à organiser un repas collectif. Les petits col­lecteurs, tous costumés, s’an­noncent par une chanson, dont le texte nous a été communi­qué par M. Raymond Thomas, avec l’aide de la jeune Céline Liber (à Ster, les enfants apprennent cette chanson bien avant d’entrer à l’école) : “Dju v’ di bondjoû, nosse dame / Nos-èstans v’ni hèyi (…) / Dinez-me on bon crèton / D’ lârd ou du l’ farène / Tot à faît nos-è bon (…)/ Po fé lu carnaval / Fât fé hîleter l’ tchaudron.” (Je vous dis bon­jour notre dame / Nous sommes venus quêter / Don­nez-nous un bon crèton / De lard ou de la farine / Tout nous convient / Pour faire le carna­val / II faut faire sonner le chaudron.)

En fin d’après-midi, quand les paniers (“les tchènas”) sont pleins, les enfants gagnent la salle où les mamans préparent des crêpes. C’est également le lundi que huit couples de la jeunesse du village exécutent une danse rituelle avant que débutent les “rôles” en wallon. Autrefois jouée dans trois endroits différents, cette tradi­tion rappelle le caractère ambulant des troupes de théâtre d’antan qui jouaient leurs farces satiriques de villa­ge en village. Aujourd’hui, les mésaventures survenues aux habitants de Ster sont racontées dans la salle et la victime (?) de chaque anecdote doit monter sur la scène et devant tous, s’engager à ne plus recommencer dans un jurement en wallon. Le mardi, on “tchèsse lu vèheû” : c’est au tour de la jeunesse de “hèyi” dans toutes les maisons du village, où elle est en géné­ral accueillie par de bonnes bouteilles. Elle en profite pour coller sur les façades des affiches satiriques. Et la tournée s’achève par une fri­cassée où tous se retrouvent. Si Ster a su conserver cer­taines de ses traditions carna­valesques, d’autres ont hélas disparu : M. Gaston Bertrand, une des “figures” du village. se souvient par exemple des sorties organisées autrefois par les garçons à l’occasion des jeudis gras raccompagnés par un accordéoniste, ils investissaient les maisons où ils étaient sûrs de pouvoir faire danser des jeunes filles à cour­tiser. Une autre coutume, celle du “courrier de la jeunesse” a elle aussi été abandonnée (vers 1955). Le courrier était chargé d’aller, à cheval, annoncer le programme des festivités. A ce sujet, le Calen­drier populaire wallon publié en 1920 rapporte que, sur la place de Ster, “en présence d’une foule amusée, le cour­rier à cheval devait recevoir le salut au drapeau, sans être désarçonné par les ruades de la bête effrayée par l’envol de soie devant ses yeux. Si le courrier était démonté, il était remplacé sur le champ par un candidat meilleur cavalier.” Malgré cette évolution, le car­naval de Ster a gardé suffisam­ment d’âme pour susciter l’intérêt des folkloristes : (…).

Le carnaval de Ster-Francorchamps

(Albin Body (?), in: Wallonia, 1901, p.14-21)

Les enfantines liégeoises, d’après Joseph Defrêcheux, Supplément, pp.1-8, in: La Wallonne, 1/2005

 (p.4) LE MARDI-GRAS

 

Pendant la soirée du mardi-gras, il était d’usage de boire, en famille, du vin chaud, sucré, additionné de cannelle et de noix de muscade (lémoscåde); en même temps, on mangeait dè Pan doré. C’est une sorte de pâtisserie, appelée ailleurs pains perdus, qui se fait au moyen de biscottes trempées dans du lait enrichi d’un jaune d’œuf, cuites à la poêle et saupoudrées de sucre et de cannelle. Très friands de ce régal, les enfants, aux approches du carnaval, répétaient à leurs parents:

Vochal lès carnavals,

Crotale! (1)

Nos magnerans (2) dè pan doré

Croté (3)

Variantes :

(1) bouhale.

(2) nos frans.

(3) crolé, brosdé, Noyé.

Les jours de bal masqué, les enfants quêtaient jadis, de porte en porte, de la houille, du bois, d’autres matériaux combustibles et même de l’argent en répétant: À l’  hoye, à l’ hoye!

Dès que le soir était tombé, ils élevaient, dans les rues, des feux autour desquels ils se rangeaient pour passer une partie de la nuit à voir courir les masques.

Puisque nous parlons de cette coutume, ajoutons que le premier dimanche de carême s’appelle Djoû dès fouwas ou Djoû dès grands feûs parce que, dans l’après-midi de ce jour, on élevait partout d’immenses feux de joie. Les jeunes gens et les enfants dansaient et chantaient autour de ces feux. Le dernier fouwa allumé à Liège a été celui du Thier-à-Liège.

Les grands feux s’allumaient, autant que possible, sur des hauteurs ou dans des lieux découverts. Les jeunes filles de la campagne avaient la croyance qu’elles seraient heureuses en ménage, si elles parvenaient à trouver un endroit d’où l’on pouvait distinguer sept feux.

 

(p.5) Dans certaines localités, elles sautaient au travers du feu. Si elles ne se brûlaient pas, elles avaient la conviction qu’elles feraient,   dans l’année, un heureux mariage.

Mais revenons aux soirées de carnaval.

Dans les rues circulent les masques, poursuivis par le cri célèbre:

Chèrio-yo que les auteurs du voyèdje di Tchaufontinne n’ont eu garde de laisser tomber dans l’oubli. Le voici tout entier, tel qu’il résonnait aux oreilles liégeoises :

Chèryo-yo! mayo

Qu’ a magnî (1) l’ tchâr foû dè pot, bouyon èt tot

Variante: (1) Qu’ a houmé

SW / Bastogne - Tchanson dès Piche-cacayes

(in: Joël Thiry, Su tchants su voyes, MDLP, 2014)

Lès Rodjes Pûs (in: Michel Francard, Traditions populairtes au pays de Bastogne, 1982, p.183)

 

Sans doute s’agit-il d’une des confréries les plus représen­tatives de l’esprit bastognard. Malgré une existence très brève, ce groupe a réussi à susciter une véritable animation folklorique au-delà des clivages politiques et sociaux qui divisent la ville.

Créés probablement à la fin du XIXe siècle, les Rodjes pûs périclitèrent une première fois au moment de la guerre 1914-1918; ressuscités vers les années cinquante, ils disparurent avant 1960.

Comme leur nom l’indique, ils avaient pour emblème un énorme pou rouge, qu’ils portaient sur le dos, lié à leur cou. Leur costume se composait d’un sarrau bleu, d’un pantalon de même couleur, avec calotte de soie, foulard rouge et sabots.

Le groupe se produisait à Bastogne et même dans d’autres localités de la province; il était accompagné d’un spécimen gigan­tesque de leur animal fétiche qu’ils traînaient sur un chariot. Nous avons conservé le texte de leur chanson, composé vers 1900 par Emile Guebenne et Pierre Leboutte.

 

LA TCHANSON DES RODJES PÛS

 

(AIR DE: «C’EST LA MÈRE MICHEL QUI A PERDU SON CHAT»)

 

I

Mès-amis, d’dins nosse vèye,

Gn-è oune novèle société.

Dju pinse qu’ èle frè mèrvèye

Èt qu’ on va s’ amûser.

C’ èst « lès Rodjes Pûs » qu’ on l’ apèle.

C’ è-st-ou nom bin trové.

Tot d’où-ce qu i gn-è dès bèles,

Is vont lès fé danser.

 

(Mes amis dans notre ville / Il y a une nouvelle société /Je pense qu’elle fera merveille / Et qu’on va s’amuser / C’est « les Poux rouges » qu’on la nomme/ C’est un nom bien trouvé / Partout où il y a des belles / Ils vont les faire danser.)

 

REFRAIN

Quî èst-ce, cès-là, qui v’nant volà ?

C’ èst lès Rodjes pus, bin sûr, ça.

C’ èst lès Rodjes pûs qui tchantant là.

Halte la!  (Variante: …Tra la la la!)

 

(Qui est-ce, ceux-là, qui viennent là / Ce sont les Poux rouges, bien sûr ça! / Ce sont les Poux rouges / qui chantent là / Halte là! (Variante:Tra la la la!))

 

II

C’ èst tos vrês Bastognârds

Qui d’vant-z-à fé pârtîe.

Dju v’s-assure, c’ èst tos gayârds

Qui n’ ont nin mâ lès pîds.

Tot d’où-ce qu’ i gn-è oune fièsse,

I fât lès vèy tripeler

Su leûs pîds, so leû tièsse,

I gn-è d’ qwè rigoler.

 

(Ce sont tous vrais Bastognârds / Qui doivent en faire partie / Je vous assure, ce sont tous gaillards / Qui n’ont pas mal aux pieds / Partout où il y a une fête / II faut les voir danser / Sur leurs pieds sur leur tête / Il y a de quoi rigoler.)

 

III

Tot come lès-ètranjers, (1)

Is n’ v’lant pont d’ politike.

Is v’lant bin s’ amûser

 bê son do l’ musike.

C’ èst tos danseûs d’ maclotes.

Quadrîes èt contreudanses,

Boulanjêres èt gavotes,

Is savant totes lès danses

 

(Tout comme les étrangers (1) / Ils ne veulent pas de politique / Ils veulent bien s’amuser / Au beau son de la musique / C’est tous danseurs de maclottes / Quadrilles et contredanses / Boulangères et gavottes / Ils savent toutes les danses)

 

IV

Quand gn-è oune régalâde

Fât lès vèy ariver

Is n’ ont nin b’swin d’mostâde

Po p’lèr bin bouloter

Ku ç’ sèye dol tripe, do pis

Tot-a-fêt l’zî est bon 

Is ont boun-apétit

Jamês d’ indijèssion

 

(Quand il y a une régalade II faut les voir arriver Ils n’ont pas besoin de moutarde Pour pouvoir bien boulotter [(manger)

Que ce soit du boudin, du pis Tout leur est bon Ils ont bon appétit Jamais d’indigestion.)

 

V

Quu ç’ astuche Sinte Lisbète,

Sint-Élwa, Sint-André,

Sinte-Clara, Sinte-Twanète

Ou bin Sinte-Dorotée,

Partant musike à l’ tièsse,

Èt l’ bê bruskèt qui sût,

Tot l’ monde dit : « Gn-è oune fièsse ! »

Ca v’là co lès Rodjes pûs.

 

(Que ce soit la Sainte-Elisabeth / La Saint-Éloi, la Saint-André /La Sainte-Claire, la Sainte-Antoinette / Ou bien la Sainte-Dorothée / Partant musique en tête / Et le beau bouquet qui suit / Tout le monde dit il y a une fête / Car voilà encore les Poux rouges.)

 

VI

Leû pus bèle dès musikes,

C’ è-st-oun-armonica,

Fât-z-atinde lès-êrs chiks

Qu’ Norbèrt djoûe avou ça.

Is n’ fèjant pont d’ grandeûr,

Is n’ ont pont d’ piyânô.

Ça n’ aspétche nin d’ ayeûr

Du lèver l’pîd bin hôt.

 

(La plus belle de leurs musiques / C’est un accordéon / Il faut entendre les airs chics / Que Norbert joue avec ça / Ils ne font pas de grandeur / Ils n’ont pas de piano / Ça n’empêche pas d’ailleurs / De lever le pied bien haut.)

 

VII

Ossu tot d’où-ce qu’ is vont,

Is sont todi bin r’çûs.

On fêt sâteler l’ bouchon

À l’ oneûr dès Rodjes Pûs.

Pwis lès danses cuminçant.

Èt pwis c’ èst lès tchansons.

Quand lès doze eûres sonant,

Is sont tortos bin ronds

 

(Aussi partout où ils vont / Ils sont toujours bien reçus / On fait sauter le bouchon / En l’honneur des Poux rouges / Puis les danses commencent / Et puis c’est les chansons / Quand les douze heures (minuit) sonnent / Ils sont tous bien ronds!)

 

VIII

Mês si dès-ètranjers (1)

Instalés d’dins nosse vèye

Alint nos mèprîser,

Dju l’zî dîrin parèy :

« Choûtoz bin camarâdes,

Dj’ êmans tos lès payis

Mês po do l’ couyonâde

I n’ a fât pont voci. »

 

(Mais si des étrangers / Installés dans notre ville / Allaient nous mépriser / Nous leur dirions pareil / Ecoutez bien camarades / Nous aimons tous les pays / Mais pour de la couillonnade / Il n’en faut pas ici.)

 

REFRAIN

Â, si jamês is f’jint ça,

Tos lès Rodjes pûs dîrint : « Holà !

Il èst grand tins d’ arèter là. Halte là! »

 

(Ah si jamais ils faisaient cela / Tous les Poux rouges diraient holà / Il est grand temps d’arrêter là / Halte là!)

 

(1) Les « étrangers » dont il est question seraient les membres d’un cercle d’agrément fondé par des nouveaux venus à Bastogne. Les Rodjes Pûs souhaitaient jeter le dis­crédit sur ces concurrents et sur leurs initiatives dans l’animation de la ville.

Picardîe (Picardie) / èl carnèvay d' Éloûje (le canaval d'Elouges)

(s.r.)

1.2   Djan Pansaud

Djan Pansaud

                                                                                                                            (…)

1.3   Gilles / Djîles

Su l' orijine dès-aîrs dès djîles di Binche / Sur l'origine des airs des gilles de Binche

(Fl. Van Duyse, in: Wallonia, 1900, p.99-sv.)

Aîr classike dès djîles / Air classique des gilles

(s.r.)

(s.r.)

Liyon Bèljike / Lion Belgique

(s.r.)

èl pètit djon.ne ome dè Binche / l(e) petit jeune homme de Binche

(s.r.)

Aîr dès Payisans / Air des Paysans

(s.r.)

Aîr dès marins (1) / Air des Marins (1)

Aîr dès Marins (2) / Air des Marins (2) ; èl Dèpârt / le Départ

Bon voyâdje, mossieû Dumollet ! / Bon voyage, monsieur Dumollet ! & Aubâde matinale / Aubade matinale

(s.r.)

èl Djwèyeûse Mârche (1) / la Marche Joyeuse (1)

(s.r.)

                                                                                                                                             (2) / “le Postillon de Longjumeau”

(...) / l'Ambulant

(s.r.)

Trompètes dès cint Gârdes / Trompettes des cent Gardes & Èlwè à Châlèrwè / Eloi à Charleroi

(s.r.)

Pas d' chârje / Pas de charge

(s.r.)

Etc.

èl carnaval du Feûreû

Tchanson dès Pièrots

Carnaval dè 1876 à Sint-Piére / Carnaval de 1876 à Haine-Saint-Pierre

Lès Djîles du Cente / les Gilles du Centre

& èstraît d’ one vîye tchanson su l’ carnaval / extrait d’une cvieille chanson sur le carnaval

Preumî boukèt d' Feûreû (premier bouquet de "Feûreû") / Èl rinvèy du Djîle (le réveil du gille)

D' fraî lès djîles au Fond / Je ferai le(s) gille(s) au Fond

Canson du Djobri (Djîles lès "Boute-en-train")

(Duquesne, s.t., s.d.)

Paroles sur des airs joués pour les Gilles

Èl Doudou (variante)

 

« È l’ èglîje di Baulèt,

One vîye feume qui pètèt.

Èle pèteûve si bin fwârt

Qui l’ curé l’ ètindèt :

« Pârdonez à l’ viyèsse

Qui n’ sét pus sèrer sès fèsses,

Pârdonez me, ô Bon Jésus,

È voste èglîje, dji n’ pèterè pus ! » 

 

(paroles riprîjes pa / paroles reprises par Roger Viroux)

 

Paroles de Marcel Vansippe (Binche) sur l’air de Fanfan la Tulipe ou Le p’tit Jeune Homme de Binche

 

Fé l’ carnaval, in : EB, 413, 1989, p.13-14

 

(pârticion)

 

Couplèt II

In coup lès chabots mis

On n’ tînt d’djà pus in place,

On tape bîn foûrt dès pîds

In s’ èrwétant dins l’ glace

Avû ‘ne masse d’ atincion

C’ èst l’ bosselâdje qui couminche

Gâre si vos t’nèz cron

In tapant à coups d’ pougn, on r’couminche.

 

(musike)

 

Couplèt III

On-instike è s’ barète

On mèt l‘ apèrtintaye,

Infin, vos-astèz prèt‘

Pou daler à l’ bataye

Tous lès-amis sont là

Ratindant l’ prèmî vére

L’ tambour fét sès flaflas

Tout d’ swite, on-èst d’ssus l’ pas.

 

(musike)

 

Couplèt IV

Més djè roublîye l’ pus bia,

Què vrémint rîn n’ surpasse,

C’ èst quand on mèt s’ tchapia

On-èst come dins in-ècstâse

Infin on-èst parti

Dansant bîn in cadence;

On vos doneroût Paris

Què, bin seûr, vos l’ èrfuserîz pou l’ danse.

 

(musike)

 

Couplèt  V

On-èst r’çû pau mayeûr

Qui vos r’mèt ‘ne bèle mèdaye.

C’ è-st-in moumint d’ boneûr

Qui vos r’ssère vos-intrayes.

Pwis d’vins lès cabarèts,

Èl champagne chîle in m’sure.

On-èst come invoûtès

On voudrout bîn lès-amis qu’ ça dure.

 

(musike)

 

Couplèt VI

Rîn d’ tél pou s’ amûser

Què quand on-èst ‘ne bèle binde.

L’ Carnaval tèrminè,

On-a l’ temps dè s’ rèstinde.

Més si à vo méso,

Èl porte-monwaye èst vûde,

On chikera co du bos

Come c’ èst bîn pou l’ Binchoû l’ abitûde

 

(musike)

 

Couplèt VII

Au Carnaval qui vînt

On r’pinse dèdja ‘ne miète;

On va co s’ èspargnî

Pou r’couminchî l’ min.me fiète.

 

(musike)

 

Marc Lefebvre, Paroles populaires mises sur des airs de gilles à Binche, in : MA, 1, 1981, p.8-9

 

Ce recueil est le fruit d’une enquête menée à Binche en 1980.

 

Air : Èm grand-mére

 

1 Quand m’grand-mère

a mis s’ roûje cote,

èle radodine (bis)

quand m’ grand-mére

a mis s’ roûje cote,

èle radodine come ène viêye sote.

 

2  Djè n’ sé nîn ç’ què dj’ aî dins mès gambes

i faut qu’ djè danse (bis),

djè n’ sé nîn ç’ què dj’ aî dins mès gambes,

i faut qu’ djè danse dusqu’au matin.

Si on n’ vût nîn qu’ djè danse,

més qu’ on m’alouye (bis)

més qu’ on m’ alouye au pîd du lit.

 

 

Air : Lès djins d‘ l‘ Èstène

 

1 Lès djins d‘ l‘ Èstène (1)

ont mau leû boudène

à l‘ force dè mindjî

dè l’ poréye as-oulènes.

 

2 Atincion, pére Lowis,

les-oranjes (bis)

Atincion, pére Lowis,

les-oranjes vont kèyi.

 

(1)    L‘ Èstène désigne les Estinnes ; on distingue Èl Basse-Estène, Estinnes-au-Val, et Èl Waute-Estène, Estinnes-au-Mont.

 

Air : Il a fét à s’ marone

 

Il a  fét à s’marone

pinsant dè fé des prones

à Manâje (bis)

à l‘ méson d’ in djon.ne ome.

 

 

Air : Eloi à Charleroi

 

Eloi à Charleroi  (bis)         

on-a vu s’ pania.        

 

 

Air : Les Paysans

 

Ah ! Lès Flaminds n’ sont nîn dès djins, (sic)

is-ont des poûs come des noujètes (/ come dès lapins),

is mindjetèt ça dins leû-n-assiète,

is croketèt ça avec leû fourchète.

 

 

 

Marc Lefebvre, A propos des airs de Gilles, in : MA, 2, 1982, p.30-32

 

En 1929, le journal « Le Binchois », publiait une série d’articles consa­crés aux vieilles chansons de Binche, les articles étaient envoyés par les lecteurs et recueillis par l’écrivain dialectal bien connu, René Légaux.

Parmi les articles, des paroles d’airs de Gille bien sûr, mais parfois aussi certaines avec des variantes et même accompagnant les textes quel­ques détails sur ce qui a motivé celles-ci.

Les paroles de Lion Belgique remonteraient à la Révolution Braban­çonne en revoici les paroles:

« Lion Belgique / Au cœur ardent / Quand on te pique / Tu sais montrer les dents./  Vos-arèz in-aubâde (6 x) / Audjordû au swâr.»

D’après Louis Noël qui a envoyé le texte au « Binchois », ces paroles n’auraient-elles pas quelques rapports avec les sérénades qui se jouaient devant la maison des principaux chefs du Mouvement Belgique lors de la Révolution Brabançonne ?

 

Le premier dimanche qui suit le 4 mai, se tenait à Battignies, hameau de Binche, la traditionnelle ducace, les habitants de ce quartier chantaient à cette occasion :

« Anetons, anetons,

venez d‘ssus m’ ramon,

vos-arèz ène trinche dè gambon.

Sur l ‘air „Vos-arèz in-aubâde“, des autres paroles qui, elles, auraient, pense René Légaux, une analogie avec les sabots des Sans-Culottes ou faut-il y voir une satire binchoise sur des gilles à bottines ? Voici ces paroles :

« Èl djoû d‘ èl quinzène,

i n’ a rîn d’ pus drôle à vîr

què d’ vîr toutes lès fèmes

avû leû boutêye à l’ wîle.

L’ cîn qu’ a dès botines dira à l‘ guiyotine,

l’ cîn qu’ a dès chabots dira au Chaud Culot.»

A noter que le Chaud Culot est un lieu-dit et qu’il se trouve à proximité des anciens fours à chaux.

 

La musique de Fanfan la Tulipe favorisa de nombreux écrits, (…) notamment :

« I avoût in-ome à Binche

on l’ apèloût Françwas.

I travayoût ‘ne sèmène,

i s’ èrpoûsoût in mwas.»

Les villageois ajoutaient :

« Â ! Françwas, c’ è-st-in bon garçon,

ès‘ pére èst co mètenant in prîson.»

Encore une autre version :

« N’ avez nîn vu l’ champète Colas

qui  batoût s’ cat (bis),

n’ avez nîn vu l’ champète Colas

qui batoût s’ cat avû s’ capia? »

Champète Colas était l’ancien garde-champêtre de Battignies.

(…)

/ Avec l’“Air classique des Gilles“:/

« Caroline, Caroline

Tirez vos botines (bis)

Vos-arèz dîs centimes.» (sic)

 

(NDLR: ou « Caroline, Caroline / Cirez mès botines (bis) / Caroline, Caroline /

Cirez mès botines po d‘mwin.»)

 

Dans un autre article, René Légaux, nous signale que l’air N° 1 de Jules Denefbourg est connu dans la région flamande et que les paroles sont les suivantes :

« Tante Nette, Tante Nette

Koeien in de weide, koeien in de weide

Tante Nette, Tante Nette

Koeien, koeien in de weide

Ziet ze daar maar lopen in de weide

Koeien gelijk als zijde, koeien gelijk als zijde

Ziet ze daar maar lopen in de weide

Koeien gelijk als zwarte zijde. »

 

Francis Duquesne, Si Laetare m’était conté, Le carnaval louviérois, 1991

 

(p.186) LES AMIS REUNIS

1

Lès-Amis Réunis du Mitan dès Camps

C’ èst l’ binde dè djîles qu’ on pût mète in-n-avant.

Min.me sins leû plake, on lè r’counwat,

C’ èst toudi ieûs’ qu’ ont lès pus bias capias.

2

Montés in mile wit cint cèptante-wit’

Au Cabarèt à Ririte d’ èl Manike,

Lès prèmîns djîles, ç’ astoût Frèd èl Corbau

Mènèl èl grand Djan yèt Louwis (…)au

3

Y-a cinkante ans, quand on lès vioût monter,

L’ Mitan dès Camps, l’ dîmince du Létâré,

Tout-in-n-avant, ç’ astoût Batisse Lisbète

Qui f’soût l’ danseûse come ène vréye marionète.

4

Dèvant lès djîles, y-avoût in mouskètaîre,

I n’ davoût nîn deûs parèys dins l’ Louviêre ;

Pou min.ner lès p’tits, y-avoût in champète

Come cantiniére, ç’ ît Gustine d’ èl Babète.

5

Dèv’nus trop vîs, is n’ sont pus avû ieûs’,

Paul Marchataire èyèt l’ gros Milot Creuze

Avû l’ vî Poy èyèt Jorje du gros Nè,

Ç’ astoût dès djîles qu’ ont stè dècorès.

 

 

L’histoire des Amis Réunis est relatée dans cette chanson de 1957, en 18 strophes. Le poète et chansonnier Edgard Guerlus remet en mémoire les personnages hauts en couleur du quartier.

 

Adelson Garin, Binche et le carnaval, éd. IP, 1998

 

(p.161) Airs et chansons du cru

 

C’est le rythme qui constitue l’élément essentiel des airs du Carnaval et les Gilles de Binche ne sont jamais aussi heureux que lorsqu’ils dansent sur la cadence des seuls tambours et caisse qui composent la batterie.

Il n’en est pas moins vrai que les orchestres formés presque essentiellement d’instruments de cuivre animent l’après-midi et la soirée des deux derniers dimanches de « soumonc e» et des trois jours de carnaval.

René Légaux en a repris quelques couplets que nous empruntons à son ouvrage « T’Avau Binche».

« Djan a sté bercé pa l’ musike qui faît pièrde èl tiète à tous lès Binchous… Djan qui faît «l’ cu su l’ tâbe» chufèle à tout skèter lès-aîrs « immortèls » dè Binche… Èl preumiè rapèle èl Révolution Brabançone :

« Lion Belgique

Au cœur ardent,

Quand on te pique,

Tu sais montrer les dents.

Lion Belgique,

I va passer lès pikes.

Vos-aréz in-aubâde

Audjordwî au swâr.»

 

Èyèt lès sérénâdes què lès patriyotes binchous fèsinetèt à lès chèfs du mouvement Belgique.

 

« Lès djins d’ l’ Èstène ont mau leû boudène / À l’ force dè mindjî d‘ èl poréye as-oulènes. »

 

Djan cantout ètou in-ancyin couplèt, du temps què lès Djîles èrwinetèt du pin à l’ place dès-oranjes :

« Djîle, l’ ara fangn / Dè pangn, dèmangn. / Alècsite, Marîye Tafa, / Èlle a ‘ne bosse come in sèya. / Djîle, dènem-m’ in in morcha. »

 

Èyèt Djan, qui astout ène miyète d’ alevète, cantout pou fé indèver lès grand-més :

« Quand m’ grand-mé

A mis ès‘ roûje cote,

Èle radodine, èle radodine,

Quand m’ grand-mé

A mis ès‘ roûje cote,

Èlle radodine come ène vièye sote. »

 

Èt no grand-mé couminche à canter :

« Djè n’ sé nîn ç’ què dj‘ aî dins mès gambes,

I faut qu’ djè danse (bis)

Djè n’ sé nîn ç’ què dj‘ aî dins mès gambes,

I faut qu’ djè danse djusqu’au matin.

Si on n’ vut nîn qu’ djè danse

Més qu’ on m’ alouye au pîd du lit. »

 

Èyèt èlle ajoute, in glichant ène bonne dringuèye dins l’ min dès pètits gamins :

« Dansez, rigolez, mès-infants

Tant qu’ vo pére, tant qu’ vo mére

Dansez, rigolez, mès-infants

Tant qu’ vo pére a co chink francs. »

 

Èyèt pèrdant Djan pa l’ min èle cante, in dansant, èl canson èl pus populaîre dè Binche, què lès Djîles dansent dèssus l’ aîr dè Fanfan la Tulipe :

« Le petit jeune homme de Binche / Ne peut pas durer longtemps, / Il dépense en une semaine, / Tout son revenu d’un an. / En avant, Fanfan la Tulipe, /

Mille millions d’une pipe, en avant. »

 

(p.162) L’air du « Doudou » fait aussi partie du répertoire des airs de carnaval et la chanson ne ménage pas nos amis du chef-lieu du Hainaut que l’on accusait volontiers de ne pas avoir, comme les Binchois, le sens de l’accueil. Ecoutez plutôt.

« Astez v’nu, quand relez ? Nos n’ fèsons nîn grand ducace.

Astez v’nu, quand raez ? Èl kèmin, dj’ va vos l’ moustrer. »

 

On le constate, ces chansons montrent chaque fois un portrait caricatural, plus amusant que réel. On y retrouve l’esprit frondeur et volontiers taquin qui caractérise bon nombre de Binchois, comme on peut le retrouver également dans beaucoup de cités de même importance.

Souvenons-nous du mot grec « barbares » (étranger) qui a engendré le mot « barbare » dont le citoyen athénien qualifiait volontiers ceux qui ne faisaient pas partie de la cité privilégiée.

Ce chant a été créé par le musicien binchois, Victor Winance.

 

Més à danser èyèt à d-aler vîr les couméres dins lès vilâjes, il arivout què lès payisans astinent djalous d’ssus nos Binchous èyèt is foutinent ène « doublure ».

D’où, cette chanson « Les paysans », air sur lequel les Gilles de Binche dansent encore :

« Les paysans s’en vont droit à la ville, / Les paysans s’en vont droit à la ville, / Les paysans s’en souviendront, / pou d’ èl trike, / Les paysans s’en souviendront, /  pou d’ èl trike, ils en auront. »

 

1.4   Grands feux / Grands feus

picârd / picard - l' èscouviâje à Wame (Borinâje) / l' "escouviage" Wasmes (Borinage)

(Wallonia, 1895)

(cente-walon / centre-wallon) Li grand feu (E. Montellier, Joseph Calozet)

Roger Viroux (1992)

 

Li grand feu do Banbwès

 

 

Rèspleû

Au grand feu do Banbwès,

Come gn-a mauy pèrson.ne qu ‘a ieû swè,

Li baterîye

A malaujîye

Di t’nu l’ mèseure èt d’ roter drwèt !

 

Coplèts

1 Waîtîz l’ preumî ! N’ èst-ce nin l’ pus bia ? 

Cèst l’ Francis, nosse pwârteû d’ drapia.

Padrî, gn-a l’ Henri qui choufèle

Èt on-z-ôt l’ tambour da Danièl.

Dissus s’-tracteûr, noste Adhémar

Crîye : « Au s’coûrs ! ‘nez me rademint à bwâre !

 

2 Asteûre, à l’ tièsse dè l’ cavalcâde,

Di tote li binde di mascarâdes,

Lès feu-bouteûs, en bleuw saurot,

Mwin.nenut l’ cortêje, brès d’zeû, brès d’zos.

Pwîs Dèdète, todi plin.ne di feu, va alumer nosse grand feu !

 

Roger Viroux (1994)

 

Nos-ôtes en Bèljike  

 

Nos-ôtes, en Bèljike, on s’ è caye èt on s’ è fout.

Nos vèyans l’ solia, (2x)

Nos-ôtes, en Bèljike, on s’è caye èt on s’è fout

Nos vèyans l’ solia,

Min.me dins lès basses quand i ploût !

 

Coplèt

1 On dit qu’ i fait grigneûs,

Tofêr do fayé timps,

Mins nos qui vike d’ amoûr,

N’ èstans todi contints

 

2 Césâr li d’djeûve dèdjà,

Volà deûs mile ans d’ ça :

Lès Bèljes, c’ èst lès pus brâves,

Lès pus gaîys, lès pus bias !

 

Roger Viroux

 

NB L’ idéye do “Cabarèt sins bîre” èt s’-t-aîr vègnenut d’ one tchanson en néèrlandès « Café zonder bier”, mins nin lès paroles. (cf su youtube)

 

Li cabarèt sins bîre

 

È rintrant do grand feu, nosse camarâde André

A vèyu qui s’  maujone èto aveûve brûlé

Èt po s’ riconsoler, tot l’ monde l’ a oyu dîre :

« Ça n’ èst nin co si pîre qu’ on cabarèt sins bîre. »

 

Mi feume a pèté èvôye èyîr au nût

Avou nosse près-vijin; is ’nn’ ont ‘nn’ alé sins brût

Mès chîs-èfants braîyenut, mins mi, dj’ so franc d’ vos l’ dîre :

« Ça n’ èst nin co si pîre qu’ on cabarèt sins bîre. »

 

(…)

Roger Viroux (04/03/1995)

 

Vinoz tortos

 

Vinoz tortos avou nos, lès soçons

N’ irans au grand feu do Banbwès .

Aprèstez vosse masse ou l’ mine di plomb,

Gn-a pêrson.ne qui vos r’conirè

Min.me s’ i gn-a pus one âme

Qui sét co roter drwèt,

Di vôy danser lès blames,

On rîrè èt on tchanterè

Èt l’ lèdemwin, vos dîroz aus vijins :

« Nos-îrans co l’ anéye qui vint ! »    (2 x)

Brabant wallon - Li djou dès grands fès (Le jour des grands feux)

(Ad. Mortier, in: Le Folklore Brabançon, s.d.)

Li grand fèyau à Dion-l'-Vau (Le grand feu à Dion-le-Val)

(in: Le Folklore Brabançon, 1935-1936, 87-88, p.271-274)

Payis d' Djivèt / Pays de Givet - li grand feû (le grand feu)

(s.r.) 

Pierre Staner, Rochefort au début du XXe siècle, Cercle Culturel et Historique de Rochefort, Cahier n° 9 , 1975

 

A la sortie de l’hiver, les “feux” rassem­blaient la jeunesse. C’était d’abord

« À l’ tchèraude, Marîye maraude !

Li ci qui vout, apwate one djaube. »

 

Feu de proportion réduite (one tchèraude), suivi du grand feu du premier dimanche de Carême. A cette occasion, les souhaits de mariage étaient proclamés, qu’ils fussent logiques, attendus ou fantaisistes: “Sohêt ! Sotîye! Bon mariadje si Diè lî plaît!”

 

Tchèraude èt grand feû, in: Joseph Houziaux, Li vicaîrîye d’on gamin d’ Cêle, 1964, p.97-99  (Cêle = Celles)

 

Divant do-z-atakè l’ Cwarème, on n’ mankeut nin do fè l’ tchèraude.

Li maurdi d’vant lès Cènes, à l’ vèspréye tote basse, gamins èt crapôdes si rachonint do costè d’ èmon li Scayeteû. Avou saquants djaubes di strin, quékès ourètes èt lès spinemints dès hayes d’ avaur-là, il avint ç’ qui l’zî faleut. Quand l’ alumète èsteut mètûwe èt qui l’ feû c’minceut à fè crakè l’ moncia, is criyint tortos d’ leû pus fwârt, en lèyant bachi l’ vwès au coron d’ leû mèssadje :

« À l’ tchèraude,

Marîye maraude !

Li ci qu’ vout v’nu

Qu’ l’ apwate one djaube ! »

 

Quand i n’ dimeureut pus qu’ dès breûjes, lès-èfants zoublint iute à toûr. Rin d’ parèy, dijeut-on, po n’ nin awè mau s’ vinte dins l’ courant d’ l’ anéye.

 

 « À la bone eûre, mès-èfants, criyeut-i l’ Gros Batisse, en r’passant avou s’musète à s’ dos. Quand on n’ faît nin l’ tchèraude li-min.me, li Bon Diè l’ faît à vosse place !. » Di ç’ maniére-là, on-z-èsteut sûr èt cèrtin do n’nin awè l’ feû timps d’ l’ anéye.

 

(ès’-walon / est-wallon)

P. Lefebvre, Le carnaval de Ster-Francorchamps, in : Les Echos Stavelot-Malmedy, 07/03/2001

 

Authenticité, voilà le critère majeur que tout organisateur de manifestation folklorique doit rechercher. A cet égard, les lundi et mardi gras du car­naval de Ster-Francorchamps pourraient bien servir de modèles, tant ils sont restés fidèles à la tradition et à la langue wallonne. Le lundi voit la quête de la “groumote” (en wallon, “groumeter” signifie grignoter) par les enfants du village. Il s’agit de la vieille coutume du “hèyèdje” ; elle consiste à cir­culer en bande et à aller de porte en porte pour solliciter des œufs et de la farine qui servent ensuite à organiser un repas collectif. Les petits col­lecteurs, tous costumés, s’an­noncent par une chanson, dont le texte nous a été communi­qué par M. Raymond Thomas, avec l’aide de la jeune Céline Liber (à Ster, les enfants apprennent cette chanson bien avant d’entrer à l’école) :

 

« Dju v’ di bondjoû, nosse dame /

Nos-èstans v’ni hèyi (…) /

Dinez-me on bon crèton /

D’ lârd ou du l’ farène /

Tot-à faît nos-è bon (…) /

Po fé lu carnaval /

Fât fé hîleter l’ tchaudron. »

 

(Je vous dis bon­jour notre dame / Nous sommes venus quêter / Don­nez-nous un bon crèton / De lard ou de la farine / Tout nous convient / Pour faire le carna­val / II faut faire sonner le chaudron.)

En fin d’après-midi, quand les paniers (“les tchènas”) sont pleins, les enfants gagnent la salle où les mamans préparent des crêpes. C’est également le lundi que huit couples de la jeunesse du village exécutent une danse rituelle avant que débutent les “rôles” en wallon. Autrefois jouée dans trois endroits différents, cette tradi­tion rappelle le caractère ambulant des troupes de théâtre d’antan qui jouaient leurs farces satiriques de villa­ge en village. Aujourd’hui, les mésaventures survenues aux habitants de Ster sont racontées dans la salle et la victime (?) de chaque anecdote doit monter sur la scène et devant tous, s’engager à ne plus recommencer dans un jurement en wallon. Le mardi, on “tchèsse lu vèheu” : c’est au tour de la jeunesse de “hèyi” dans toutes les maisons du village, où elle est en géné­ral accueillie par de bonnes bouteilles. Elle en profite pour coller sur les façades des affiches satiriques. Et la tournée s’achève par une fricassée où tous se retrouvent.

 

(sûd-walon / sud-wallon)

Roger Pinon, Ainsi chantait le pays de l’Ourthe, Coll. Mémoire, 1996

 

(p.51) Cri du grand feu à Wibrin :

« Au grand feû !

Lès sîses au feû . »

 

Tiré de Charles Bigonville, Muguet Rose, 1949, p. 114.

Il s’agit d’une formulette que l’on criait autour du grand feu de la

Quadragésime allumé sur une hauteur proche du village, et autour duquel on dansait. ” Une jeune fille qui le franchissait était certaine de trouver un mari endéans l’année ,.. ” Lorsque le feu s’ éteignait, on s’ en retournait gaiement chez soi pour manger des crêpes aux pommes de terre râpées ou à la farine de sarrasin. Le sens de la formulette est que la saison des veillées (sîses) est terminée.

1.5   Laetare / Létâré

En cours

2.   Marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse / Mârches

En cours

3.   Autres manifestations / Ôtès manifèstâcions

3.1   Le « Doudou » (Mons) / Èl Doudou (Mont)

En cours

3.2   « Goliath » (Ath) / Gouyasse (Ât’)

En cours

3.3   « Simpélourd » (Soignies) / Simpe-èt-Loûrd (Sougnî)

En cours

3.4   Groupes

En cours

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Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire). Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire). Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire). Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire).

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Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire). Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire). Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire). Arlon (Arel en arlonais1 et en allemandn 1) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Il s’agit du chef-lieu de la province belge de Luxembourg, elle est également chef-lieu de son arrondissement administratif. L’ancienneté de la ville remonte à la période gallo-romaine. La langue luxembourgeoise y a longtemps été traditionnelle2,3. La ville est aujourd’hui un grand centre administratif et commercial dans la région. C’est l’agglomération la plus peuplée du Pays d’Arlon. Le secteur tertiaire, notamment l’enseignement, y développe ses activités (faculté universitaire et enseignement secondaire).

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