J. Schoonjans, Nos Gloires, Vulgarisation de l’ histoire de Belgique par l’ image, Ed. Historia, BXL, s.d.

 

« Dieu protÚge la libre Belgique et son Roi ! »

 

Telles sont nos gloires.  Tel est notre passĂ©.  L’ avenir doit ĂȘtre digne de ce passĂ©.  Et il le sera si vous le voulez, vous qui ĂȘtes le prĂ©sent.

 GrĂące Ă  ses qualitĂ©s d’ Ă©nergie, notre peuple a pu bĂątir un passĂ© glorieux.

G.H. Dumont, Histoire des Belges, Dessart, 1954, T1

 

 (p.13) 10.000 av. JC – race autochtone + population du type alpin (taille moyenne ou petite, yeux bruns foncĂ©s, cheveux noirs)

1000 av.JC: arrivée de la branche gauloise des Celtes

+- 600 av. JC – arrivĂ©e des Belges, ayant vaincu ces Gaulois.

G.H. Dumont, Histoire des Belges, Dessart, 1954, T1

 

(p.20) “Le nom des Belges est le plus ancien d’ Europe avec celui des Grecs.”

Ils organisĂšrent plusieurss expĂ©ditions militaires jusqu’en Bulgarie (en 298 av. JC), en MacĂ©doine (en 260) mais “par manque de sens politique, les Belges se laissĂšrent progressivement absorber.” (p.20) “Un autre groupe de Belges descendit vers l’ Italie; il Ă©tait commandĂ© par le roi Virdomar qui, en 222, fut Ă©crasĂ© Ă  la bataille de Clastidium.’ (p.21) “L’expĂ©dition des Belges en Angleterre fut infiniment plus fructueuse; elle aboutit, en effet, Ă  la fondation de colonies dans le Kent, l’Essex, l’Hertfordshire et le Hampshire – colonies qui demeurĂšrent en contact avec les Belges du continent.”

 

(p.22) “Le nom Belgica n’ apparaĂźt qu’ au milieu du premier siĂšcle.  A la fin du 3e siĂšcle, la Belgica fut rĂ©partie en trois provinces: la Germanie seconde, la Belgique premiĂšre et la Belgique seconde.”

 

(p.23) Installation des Aduatuques, germains celtisĂ©s, Ă  l’ est du pays (vers le dĂ©but du 1er siĂšcle av. JC)

  • arrivĂ©e des Romains (57 av. JC)

 

(pp.45-46)  FrontiÚre linguistique: origine

(p.45) “Au 4e siĂšcle, Rome abandonne aux Francs le nord de la Belgique et reporte sa dĂ©fense sur la route axiale Boulogne – Cologne.  Sur cette ligne, qui est Ă  l’origine de l’actuelle frontiĂšre linguistique, les empereurs multipliĂšrent les fortifications.” …

(p.46) Le peuplement franc en masse s’arrĂȘta devant les derniĂšres lignes de dĂ©fense de l’Empire romain.  Probablement parce que les territoires du Nord constituaient un espace vital suffisant.  Plus au Sud, des colonies franques s’établirent, mais elles n’ Ă©taient pas assez nombreuses pour absorber les populations celtiques romanisĂ©es.”

 

(p.47) “Au point de vue anthropologique, le dosage actuel est d’ores et dĂ©jĂ  acquis: d’une part, les phalo-nordiques, aux cheveux blonds et aux yeux clairs, qui groupent aussi bien les Francs que les Celtes; d’autre part, les mĂ©so-nĂ©olithiques, aux yeux et cheveux foncĂ©s, dĂ©nommĂ©s alpins et qui vinrent dans le pays quelque dix millĂ©naires avant JĂ©sus-Christ.  L’apport de sang latin, contrairement Ă  ce qu’imagine le populaire, fut aussi infinitĂ©simal que, plus tard, l’apport de sang espagnol.  Mais il va de soi que l’esprit actuel de notre population rĂ©vĂšle un brassage continuel entre les groupes raciques.”

 

(pp.55-60) / rilijion – diocĂȘses — frontiĂ©re di langues Ăšt d’ peĂ»pes/

“Au point de vue organisation territoriale, l’Eglise groupa ses fidĂšles dans les diocĂšses de Tongres-Maestricht, de Cambrai-Arras, de Tournai-Noyon, de ThĂ©rouanne et d’Utrecht.  Ces diocĂšses ne tenaient aucun compte de la frontiĂšre des langues et des peuples; chacun comprenait des Francs (Flamands) et des Belgo-Romains (Wallons).  “En agissant ainsi, constate Henri Pirenne, l’Eglise prĂ©para en quelque sorte les Belges Ă  ce rĂŽle d’intermĂ©diaires entre la civilisation romane et la civilisation germanique, qu’ils Ă©taient appelĂ©s Ă  jouer dans les siĂšcles suivants.”

Bien plus, les MĂ©rovingiens calquĂšrent leur organisation administrative sur celle de l’Eglise.  Lors des nombreux partages de la monarchie, qui suivirent la mort de Clovis, la frontiĂšre des langues ne fut jamais adoptĂ©e pour la rĂ©partition du sol entre les rois.  Ces partages, comme pour les diocĂšses, se firent gĂ©nĂ©ralement du nord au sud, alors que la frontiĂšre linguistique court de l’est Ă  l’ouest.”

 

(p.69) “En cette nuit de NoĂ«l de l’an 800, un nouvel empire d’occident Ă©tait nĂ©.  Il rendit possible la communautĂ© spirituelle de l’ Europe et, de cette Europe, la Belgique Ă©tait devenue le centre.”

(p.70) “A l’ opposĂ© des rois mĂ©rovingiens qui, aussitĂŽt aprĂšs leurs ascension politique, s’étaient fixĂ©s Ă  Paris, Charlemagne demeura fidĂšle Ă  son pays d’ origine.  Il avait une prĂ©dilection pour ses domaines de la vallĂ©e de la Meuse: Jupille, Meersen, Herstal, Amberloup, Longlier – et ce n’ est point par hasard qu’ il finit par Ă©tablir sa Cour, longtemps itinĂ©rante prĂšs de LiĂšge.”

(p.74) “GrĂące Ă  sa situation privilĂ©giĂ©e dans l’empire, la Belgique carolingienne Ă©tait devenue le centre le plus actif de l’Europe occidentale.”

(p.79) Du partage de l’Empire carolingien Ă  la mort de Charlemagne, devaient naĂźtre “deux puissances compactes et viables, la France et l’ Allemagne, sĂ©parĂ©es par un territoire d’ entre-deux qui prĂ©figure les Etats actuels de la Hollande, de la Belgique eet du Luxembourg.”

(pp.85-86) AprĂšs la victoire dĂ©cisive d’Arnoul de Carinthie, roi d’Allemagne, sur les Vikings en octobre 891, le comtĂ© de Flandre, la principautĂ© de LiĂšge, le duchĂ© de Luxembourg, le comtĂ© de Hainaut, le comtĂ© de Limbourg, le duchĂ© de Brabant, le comtĂ© de Namur et d’autres seigneuries de moindre importance naquirent au 10e siĂšcle du bouleversement des structures politiques et sociales, consĂ©quence des raids destructeurs des Vikings.  En effet, “d’anciens fonctionnaires carolingiens s’étaient substituĂ©s au monarque; ils exerçaient leurs pouvoirs militaires, fiscaux et judiciares, non plus par dĂ©lĂ©gation royale, mais en maĂźtres indĂ©pendants.”

 

(p.115) “Robert II rĂ©pondit, le tout premier, Ă  l’appel du pape Urbain II, demandant aux peuples chrĂ©tiens d’arrĂȘter la progression des Turcs et de reconquĂ©rir la Terre Sainte.  Il mobilisa sans tarder un puissant contingent flamand qui fit la jonction avec les forces des autres seigneurs elges.”

Les CroisĂ©s belges, Ă  l’opposĂ© de bien des CroisĂ©s de France et d’Italie, notamment les VĂ©nitiens, qui, sous prĂ©texte d’ aller dĂ©livrer le tombeau du Christ, “poursuivaient des buts nationaux ou lucratifs”, – “tous les historiens le reconnaissent “- “obĂ©irent Ă  un Ă©lan purement relligieux.  Ils ne cherchĂšrent ni Ă  s’enrichir ni Ă  fonder des colonies en terre Ă©trangĂšre.”

“Le chef de la premiùre Croisade (1096-1099) fut un prince belge: Godefroid de Bouillon, duc de basse-Lotharingie et marquis d’ Anvers.  On l’avait choisi.  On l’avait choisi parce que, connaissant les parlers romans et germaniques, il pouvait intervenir comme arbitre dans les querelles.   Il n’avait, du reste, pas son pareil pour entraüner les guerriers aux assauts les plus meurtriers.”

 

(p.120) “…la plus ancienne charte de libertĂ©, en Europe occidentale, est celle que la ville de Huy obtint en 1066 du prince-Ă©vĂȘque de LiĂšge ThĂ©odui.”

 

(p.125) “Dans le domaine artistique, deux courants d’influence traversaient la Belgique, sans tenir le moindre compte de la frontiĂšre linguistique: le style roman du type rhĂ©nan et le style roman du type normand.”

 

(p.127) Un des caractĂšres essentiels de l’art belge: “la fidĂ©litĂ© au rĂ©el”.

Ex.: le rĂ©alisme de Renier de Huy, qui “semble la continuation des sculptures belgo-romaines”,  les ivoires de Tournai et de LiĂšge, les miniatures.

 

(p.107) En 1006, Baudouin IV, comte de Flandre, s’empara de Valenciennes.  Il tenta d’exploiter l’anarchie qui suivit la mort de l’empereur Otton III.  Mais il fut dĂ©fait par l’ empereur Henri II et dut restituer Valenciennes.

 

(p.133) /Bataye di Woringen Ăšt l’ identitĂ© bĂšlje/ (Alemands conte BrĂšbonĂźs)

Suite Ă  sa victoire sur Henri Ier, empereur d’ Allemagne, Ă  Worringen, en …, Jean Ier, duc de Brabant, contrĂŽlait la route commerciale entre le port maritime de Bruges et le port fluvial de Cologne.

 

(p.146) DĂ©fendant les intĂ©rĂȘts Ă©conomiques de la Flandre, le comte Gui de Dampierre dut prendre le parti des Anglais dans la guerre anglo-française, qui survint en 1296.  Mais “la dĂ©fection anglaise donne le branle Ă  l’effondrement.”  Le comte fut enfermĂ© Ă  CompiĂšgne, la Flandre fut annexĂ©e Ă  la France de Philippe le Bel.

 

(p.148) 1302

“S’ ajoutant Ă  la vistoire brabançonne de Worringen contre les ImpĂ©riaux, la victoire flamande de Courtrai rendit possible l’unification future des Pays-Bas belgiques.”

 

(p.154-155) “En 1299, 1300 et 1304, des traitĂ©s avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© conclus entre la Flandre et le Brabant.  D’ autre part, en 1328, le Brabant, le Hainaut et la Hollande avaient dĂ©cidĂ© de soumettre leurs diffĂ©rends Ă©ventuels Ă  un arbitrage.  Quant au pacte de 1336 auquel adhĂ©rĂšrent la Flandre, le Brabant, le Hainaut, la Hollande et la ZĂ©lande, il prĂ©voyait une assistance mutuelle contre tout ennemi, hormis l’Empereur et le roi de France.”

 

(p.160) A la mort de Jean III, le 5 dĂ©cembre 1355, les Brabançons reconnurent comme leurs souverains Jeanne, fille aĂźnĂ©e du duc de Wenceslas, duc de Luxembourg, frĂšre de l’empereur Charles IV.  Mais, inquiĂ©tĂ©es par l’intrusion d’ un Ă©tranger, les villes imposĂšrent Ă  Wenceslas l’acceptation de la Charte de la Joyeuse EntrĂ©e, du 3 janvier 1356.

Cet acte “d’une importance capitale dans l’histoire des Belges, puisqu’il servit de base au droit constitutionnel brabançon jusqu’à la fin de l Ancien RĂ©gime, stipulait l’indivisibilitĂ© du duchĂ© et consacait le partage du pouvoir entre le prince et le pays.”

 

(p.170) “La langue flamande Ă©tait la plus frĂ©quemment employĂ©e.  Dans un registre de sentence pour les annĂ©es 1369 Ă  1378, l’ usage du flamand par rapport au français est de 10 pour 1.”

 

(p.172) ‘Louis de Male, comte de Flandre, plaça un souverain bailli Ă  la tĂȘte des baillis, investit un receveur gĂ©nĂ©ral de la direction des finances et chargea un procureur gĂ©nĂ©ral de contrĂŽler les services judiciaires.’

“Cet ensemble d’ iinstitutions, confiĂ© Ă  un personnel permanent et solidment endoctrinĂ©, contribua Ă  la centralisation monarchique de la Flandre d’abord, des Pays-bas ensuite.  Les ducs de la Maison de Bourgogne n’auront plus qu’à parachever cette oeuvre dĂ©cisive, comme ils se contenter de poursuivre la politique extĂ©rieure de leur prĂ©dĂ©cesseur.”

 

(p.187) Philippe le Hardi, premier duc de Bourgogne de la maison de Calois, devenu comte de Flandre, prince français “ignorant jusqu’ Ă  la langue de ses sujets en Flandre” (p.186), fit notamment par le mariage de ses enfants un pas dĂ©cisif vers l’ unification des Pays-Bas.

 

(p.189) “EntraĂźnĂ© par la destinĂ©e gĂ©ographique des provinces belges, il (=Jean sans Peur) consacra presque toute sa vie Ă  lutter contre des princes français de son propre sang.  A mesure que grandissait sa volontĂ© de prĂ©dominer en France, les Pays-bas se libĂ©raient de l’influence de Paris.  Et l’acharnement des Armagnacs contre le duc de Bourgogne ne fit que favoriser la naissance d’un sentiment national, tant chez le prince que chez ses sujets.”

 

(p.194) Philippe le Bon, fils de Jean sans Peur, rĂ©alisera l’ unification des Pays-Bas.