4.2.1 Formes 

 

La forme ne dĂ©pend pas du nom dĂ©terminĂ©, au contraire du français, du nĂ©erlandais, de l’allemand, de l’italien, etc. mais contrairement Ă  l’anglais, la forme varie en wallon d’aprĂšs l’entourage phonĂ©tique, c’est-Ă -dire d’aprĂšs le son initial du mot qui suit ou le son final du mot qui prĂ©cĂšde.

 

Formes du singulier

 

 

proximité relative

éloignement relatif

 

1 au dĂ©but d’une proposition ou cons. + _ + cons. 

CI … -CI

(C, S; cisse … -chal (E); ci …-ci, Úç’ …-ci (BalĂ©riaux, s.d.), Úç’ … -ci (Coppens 1959, 44) (O))

CI … -LÀ

(C, S; cisse… -lĂ  (E), cisse-volĂ  (Remacle 1952, 345) (E))

ci feume-ci,

ci tch’vau-ci

ci bauchĂšle-lĂ 

cisse mĂąhon-volĂ  (Remacle 1952, 345) (E)

ci / Úç’ gamin-ci (BalĂ©riaux, s.d.) (O)

Úç’ tchĂšvau-ci (Coppens 1959, 44) (O)

2 voy. + _ +  

 

 

 

une cons. seule

Ç’ … -CI

(C, S; ç’ …-chal (E); ç’ …-ci (BalĂ©riaux, s.d.), ‘ç- …-ci (Copp. 1959, 44) (O))

Ç’ … -LÀ

(C, E, O)

po ç’ gamin-ci

po ç’ gamin-là

Ă  ‘ç-mĂ©so-ci (Coppens 1959, 44) (O)

une cons. non liquide suivie d’une liquide (l, r)

 

 

avou ç’ plome-ci

avou ç’ plome-là

dj – ou tch-

 

 

su ç’ tchaur-ci

à ç’ djeu-ci

su ç’ tchaur-là

à ç’ djeu-là

3 au dĂ©but d’une proposition ou cons. + _ + voy. 

CI-T- … -CI

(cist- … -chal (E); ci-t-… -ci (BalĂ©r., s.d.), Úç’-n- (Copp. 1959, 44) (O); cist- … -ci (Francard 1980) (S))

CI-T- … -LÀ

(cist- -lĂ  (E))

ci-t-ome-ci

ci-t-Úmantchûre-ci

ci-t-ome-lĂ 

ci-t-Úmantchûre-là

Úç’-n-ome-lĂ  (Coppens 1959, 44) (O)

4 voy. + _ + voy. 

Ç’-T- … -CI

(C, S; ç’-t- … chal (E); ç’-t-…-ci (BalĂ©r., s.d.), Úç’-n- …-ci (Copp. 1959, 44) (O))

Ç’-T- … -LÀ

(C, E)

po ç’-t-ome-ci

avou  ç’-t-afaüre-ci

po ç’-t-ome-là

avou ç’-t-afaüre-là

po ç’-t-eĂ»re-lĂ  (E)

 

 

Formes du pluriel

 

 

proximité relative

éloignement relatif

 

1 en général

CÈS  ….. -CI

(C, O, S; cĂšs …-chal (E))

CÈS  ….. -LÀ

(C, E, O, S)

cĂšs feumes-ci

cĂšs gamins-lĂ 

2 devant une voyelle

CÈS-  ….. -CI

(C, O, S; cĂšs- … -chal (E))

CÈS-  ….. -LÀ

(C, E, O, S)

cĂšs-omes-ci

cÚs-Úmantchûres-là

 

Remarque

 

Quoique l’adjectif dĂ©monstratif soit le plus souvent suivi d’un adverbe « -ci » ou « -lĂ  », il continue Ă  s’employer seul, sans aucune prĂ©cision locale, dans certaines conditions.  Par rapport Ă  l’usage le plus ordinaire et le plus rĂ©cent, ces cas nous apparaissent comme des survivances relativement exceptionnelles, mĂȘme s’ils sont illustrĂ©s par des phrases trĂšs vivantes. (Remacle 1952, 357) (E)

 

Cet adverbe de lieu manque notamment (Remacle 1952, 357-359) (E)

1 dans un certain nombre de clichĂ©s ou d’expressions, qui sont pour la plupart des indications temporelles :

asteĂ»re (contraction de Ă  ciste eĂ»re ‘Ă  cette heure’)

maintenant

spécialement en est-wallon:

 

cisse nut’

cette nuit

ciste an.né

cette année

cisse samin.ne

cette semaine

Ăš cisse sĂąhon

en cette saison

cÚs djoûrs passés

ces jours derniers

cÚs-ans passés

ces derniÚres années

On sĂšmereĂ»t on bokĂšt du r’gon Ăšt Ă  cĂšs djoĂ»rs on ‘nn’ areĂ»t.

On sĂšmerait une parcelle de seigle et Ă  ces jours [= Ă  la mĂȘme Ă©poque de l’annĂ©e prochaine] on en aurait.

du ci cĂŽp

de ce coup, cĂ d. cette fois

Ă  ci costĂ© (du l’ vĂŽye, etc.)

de ce cÎté-ci (du chemin, etc.)

 

2 dans des expressions exclamatives, oĂč il possĂšde, mĂȘme quand il n’est pas accompagnĂ© d’un mot comme «tout » ou « quel », une forte valeur intensive :

 

Tote ciste iviĂȘr qu’ il a toumĂ© du l’ nut’! 

Toute cette neige qu’il est tombĂ© la nuit!’

Louke on pĂŽ, (totes) cĂšs tchĂąpin.nes !

Regarde un peu, (toutes) ces grives!

CĂšs djins (ou: Ci monde) qu’ i gn-aveĂ»t !

Que de gens (ou que de monde) il y avait !

CĂšs dĂŽses, qu’ il aveĂ»t co, don !

Quelles Ă©levures il avait encore, n’est-ce pas !

Èy! cĂšs p’tits, cĂšs p’tits !

Oh! quels petits!’

 

3 en région malmédienne:

 

Montoz po cisse vĂŽye !

Montez par ce chemin !

Ăšsse qwite de ci sotĂȘ

ĂȘtre quitte de ce gnome

avou on bourtĂȘ Ăšt l’ crĂšme deu ci djoĂ»r.

avec une baratte et la crĂšme de ce jour

On mÚtéve co lÚs sùrots du ci timps.

On mettait encore les sarraus, en ce temps-lĂ .